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vendredi, août 19 2022

XTREMEFEST 2022 et autres habitudes rock'n'roll pour les punks - Vendredi 29 juillet 2022


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Il faut quelqu'un pour polliniser le présent de souvenirs outrecuidants et permettre à l’avenir de recueillir les désirs de demain. L’Xtremefest #9 a accompli cela en 4 jours de furie sonique, de soleil rageur et de joie furibarde !


De coutume, mojito et nu-pied vont ensemble main dans la main aux abords d’un camping de la grande bleu pendant cette période estivale, mais il en va autrement pour d’autres qui utilisent cette période de relaxation avec une ambiance singulière mais tout aussi sociale.

Cela se passe à Cap Découverte, ancienne mine devenu un parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, avec à sa proximité une salle de spectacle et lieu d'expositions culturelles dans le département Tarn. Le festival est à taille humaine, fait par des copains pour des copains. Pas d’écran géant, de file d’attente, de décoration ostentatoire, ce qui prime c’est la musique live, les groupes sont sur scène et dans le public, la chaleur humaine est authentique pendant ce rendez-vous privilégié des punkers/hardcoreux.


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Vendredi 29 juillet 2022


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Quand l'équipe du WallaBirZine composée de Junk Cacahuète, Vicent Big Jim et Bir est arrivée sur site avec tout son bardas, c’étaient des covers des Ramones pour débuter l'apéro, et hey y'a pire dans la vie nan ?

Le public crevait de chaud en tapotant du pied, il cherchait tranquillement Rockaway Beach dans les basques du piment d'Espelette. Sur scène c'était la panoplie complète des 4 fantastiques de N-Y avec, perruques et perfectos en plein cagnas, jeans de contrebande, riffs élastiques et rythmique binaire, il ne manquait plus que les espadrilles de Bayonne. A un moment il y a même eu Fabulle de Ben & Fist en featuring pour « Shena is a punk rocker ». Au final, THE CABRONES a praliné le chewing gum des Ramones avec sa saveur milk-shake fraise à la bière sauvage.

Oui je sais, il ne faut surtout pas employer le terme punk-gum cela gêne les vieux punks.




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Nous passions à l’ombre dans la salle à l’intérieur. Il y faisait plus frais, enfin, pas longtemps parce que de retour de sa tournée ONE BURNING MATCH a prolongé un set efficace, avec ce côté sanguin que nous lui connaissons fort bien.

Fer de lance de cette locomotive le chanteur guitariste a une énergie débordante, dans laquelle les Clermontois se sont engouffrés à toute berzingue dedans. Stable en mêlée, offensif dans les rucks, le groupe a désossé la couenne du pit avec un hardcore véloce. Les Clermontois fournissaient un set de tempête devant un pit de Toulousain comme après un repas cassoulet.

Quand un live se termine à l’intérieur, c’est la salle à l’extérieur qui prend le relai. Si vous avez bien suivi il y a donc 2 scènes, et une qui joue uniquement. Rien en simultanée, si tu rates un groupe c’est que tu n’y étais pas.




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Le trio féminin THE VENOMOUS PINKS a encrassé son punk rock'n'roll avec un grain vocal très abrasif (le plus gros : le n°16). Basé en Arizona et élevé sous la mère Joan Jett avec les sons de guitare buzzsaw du Johnny Ramone. Le résultat affiche un brin de cacophonie garage rock parfois, mais qui fait partie du venin du power trio. Il y a des zestes de sucre d'orge pour les mélodies, et un son aussi foutraque que leur set sera bancal, au final ce génial chaos féminin m’a fait penser au L7, du moins dans son esprit punk, et même si ces filles n'ont pas le même sex apple que Brody Dalle elles ont l'essentiel : l'essence du punk rawk.

L'xtremefest avait pour cette édition pas mal de groupes avec des filles comme musiciennes, et l'ombre de Brody Dalle a plané fortement.




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La mannschaft RYKER'S est venue abattre la scène intérieure nommée ‘’Family stage’’ avec son mood typé New-York hardcore. Les refrains lorgnaient parfois méchamment dans la oi et tout le temps il y avait une ferveur, un côté crew hooligan avec le punch de faire battre et vivre le suc d’un baume du tigre HxC lourd, maousse costaud. C’était dans la veine d’Agnostic Front, Sick Of It All qui va droit dans le cœur. Formé en 1992, vingt ans plus tard le groupe est une valeur sûre, il a électrocuté un set qui a filé des ampoules dans les ranchers. Leur nouvel Album "Ours Was A Noble Cause" est dans le choc de leur live. Kid D au chant a apporté une réelle dynamique amicale, fraternelle pour un Hard to the Core !




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Mood différent avec le punk rock Californien de GET DEAD. Le sunset Tarnais s’est cajolé des mélodies du quintette, le public s’est régalé d'assouplir son corps avec des guitares anti-folk & skapunk, pour ce côté festif qui sied à ravir avec l'état d'esprit de l'Xtremefamily. Sam King le chanteur est un Arno punk avec une gouaille et sympathie qui se mélangent avec une aura joviale et une liberté désinvolte. Dans le week-end j'ai croisé la tchatche avec un gars de La Rochelle qui est venu en particulier pour le set des Franciscanais de Get Dead. C'était sa première à l'Xtremefest et il a pris son panard tout le week-end, surtout avec Get Dead bien entendu.





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Le quatuor AUTHORITY ZERO a poursuivi sa liesse skate punker avec une énergie débordante que le public d'allumé a éclairé d'une fête. Vincent Big Jim était super heureux, c’était la nostalgie du lycée qui revenait avec ses tubes mélodiques. Le public était ravi de reprendre en chœur les salves punky. Le chanteur a une superbe voix, toutes les harmonies et mélodies résonnent et ressortent au grand jour, dans le pit il y avait de nombreux sourires et très peu de mornifles cette fois-ci. Nous étions davantage dans le cœur sensible d’une réjouissance mélo.




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Dans l'esprit on peut voir SUZI MOON dans la vision d'une Poison Ivy des Cramps, mais Suzi Moon est une coquine avec ses poses lascives. Elle a joué dans le band Civet et Turbulent Hearts. Elle s’est dressée langoureuse dans un punk à califournien sur le raw’n’roll.

Cette princesse incandescente à l’esprit de diva est venue conquérir le public pour en faire un compagnon de route dans son road trip de Californie, avec son air lunaire et tous les excès du punk. Cela aurait pu rester dans une attitude que l’on jauge comme une incarnation de personnage. Mais que nenni (marrante cette expression tout de même), Suzi Moon est authentique, à fleur de peau, dans une presqu’île électrifiée des rites du rock’n’roll.



Elle est venue à la quasi-fin du concert au milieu du pit avec micro et guitare (elle est gauchère), et le public s’est enroulé à elle comme l’ancre stabilise et l’amarre accueille. A ce moment-là elle composait cet appel dans le combiné de l’intime qui fait vivre un évènement unique avec son public. Plus la ferveur gagnait et davantage la communion s’immolait : « Mettre un frein à la femme, c'est mettre une limite à la mer. » Félix Lope De Vega

Il y a aussi des moments de douceur, de communion que l'on a pas vu arriver, et qui nous surprennes pour la qualité de leur étreinte, ce fut le cas avec Suzi Moon.












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MILLENCOLIN est un groupe suédois de punk rock, originaire d'Örebro, formé en octobre 1992, il est sympathique, et a été sympa. Le groupe a fait son job nostalgique avec l’envie de fournir ses tubes mélodiques et la flamme qui va avec. Que de souvenirs remontent des limbes de l’adolescence. Il semble bien que Millencolin avait remis le turbo pour sa prestation à l’Xtremefest. Un léger cynisme entre les titres en guise d’humour suédois a fini de stratifier le bois des scandinaves. Le set est rôdé, Nikola Sarcevic le bassiste chanteur a toujours ce détachement venant prévaloir à de nombreuses personnes une vision négative de sa prestation. Disons que le ska punk sautillant des débuts, puis le punk à roulette ont laissé place à un punk rock de quadragénaire. Je reconnais qu’essayer de conquérir le public en essayant de parler sa langue avec des mots comme ‘’fromage, et chèvre’’ aura tout de même permis à POESIE ZERO DE SE FOUTRE DE LEUR GUEULE !

Quel cinoche ce groupe, mais il a fait le job, comme un bon movie !


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BRUTUS a fait tonner les cieux de l’Xtremefest avec la splendeur de ses récifs musicaux post-hardcore, et c’était superbe.

Le trio ne joue pas, il sculpte en live et libère tous ses arômes. Il y a du Björk pour les envolées vocales, et même dans l’expression des chansons. Le groupe apparait très différent de la programmation, et pourtant cette différence est accueillie avec félicité, tant le groupe déploie ses ailes, ses blessures, fêlures, rages. Brutus est un trio qui parle le langage de la roche, des nuages et des rêves, et son âme hurle ce que chair damne, en ce "Quelque chose en moi vibre en une odeur sombre et rêveuse - une odeur de lunes et d'ombres mourantes."


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Est-ce que parfois vous vous sentez appartenir à la société du spectacle ? Parce que les gars d’ANTI-FLAG connaissent les ficelles qui permettent d’enrobée le set en agissant sur l’enthousiasme. Ce sont de sacrés vendeurs, même s’ils hurlent à l’anticapitalisme. Le groupe a statufié une scénographie qui impose un regain d’énergie livré clef en main tout le long du set, et en 2 mn chrono. Portant haut les couleurs de leur hymne, Anti-flag symbolise cette alchimie entre ferveur pop punker et ironie d’une rébellion adulescente. Bref, les ricains ont tenu le public dans le poche comme disait Jane Birkin.


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Tout ce manège fait entièrement partie de l’évolution du punk, qui de provocateur est passé dans le filtre de la pop.

Vous pouvez faire de même avec les médias underground ravalé par du maquillage à la cool, et ami des réseaux sociaux. Voyez le captage d'écran des youtubeurs qui domine le monde des médias avec un formatage digne des plus grandes enseignes de marketing. C’est avec cet eugénisme médiatique que l’influenceur devient un ami dissimulé en vendeur professionnel. Il rassure l’investisseur et le client, ainsi le business est rentable. Le même modèle a proliféré pendant des décennies avec les ventes à la maison, réunion Tupperware, bougie parfumée, lingerie fine, par une copine d’une amie, etc…

Dans la niche inféodée de l'underground, la singularité déploie ses ailes avec la même saveur amoureuse qu'Ugolin dans le Manon des Sources de Marcel Pagnol, pour l'authentique.

Et tu vois, c’est pile à cette intersection que le changement doit s’opérer, soit tu suis la ligne directrice des influenceurs, et tu es in, hip, smart, dans le coup (choisis ta mention en fonction de ton âge), soit tu stagnes et tu es foutu, car l’immobilisme demeure néfaste.

Mais si tu résistes un certain temps, un jour tu deviens culte.

Le WallaBirZine a toujours été en marge de tout, si tu veux nous suivre, ne regarde jamais une direction, pas plus qu’une bifurcation, nous sommes dans le fossé, la rigole, le caniveau, le bartas dans la langue du sud. Mais nous sommes quelque part, à toi de nous trouver !


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Retrouvez toutes les photos sur la page facebook du WBZ et les vidéos sur la chaine Youtube du Wbz de cette édition de l'Xtremefest.


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Dernier raout du soir avec CLOWNS véritable Highlights du week-ends !

Le chanteur a une similitude avec la bouille de Romain Boule. Je le vois partout en ce moment Romain (voir report du Hellfest) il doit me tarder que Charly Fiasco reprenne la scène.

Donc le chanteur de Clowns avec sa folie Australienne et la mise en jambe d’un prof de fitness zumba chez Véronique et Davina, on peut annoncer qu’il a eu le look le plus typé de tout le fest. Son petit short bleu me remémorait mon service militaire, si tu taillais du 40 on te refilait du 36, ça moulait un max et t’avais la frite en allumette. Le pire c’était pour le maillot de bain, là c’était du 32, exprès pour que tes kiwis sortent sur les côtés en bulle, et soient pressurés à l’intérieur en compression de César. Je ne suis jamais allé à la piscine.

Son chant est musqué et envoie la même densité que le riffing hyper punk brut. Les deux gratteux sont physiquement proches des look du metal. Le frisé à moustache aurait très bien pu jouer dans Saxon lors de la tournée de « Innocence Is No Excuse » en 1985, et l’autre dans Amon Amarth actuellement ne détonnerait nullement avec sa corpulence et sa tignasse. La bassiste a disposé d’un renfort au chant indispensable au sucre des titres capiteux. Le batteur a dû tronçonner une forêt de bois précieux derrière ses futs. Le set ? Ooooooh putain une véritable furie, une branlée grandiose, comme celle reçu par le Castres Olympique en finale contre Montpellier cette année 2022. Le groupe a fait tonner des titres avec cette électrocution furibarde qui grêle sur le pit d’une sensation qui ne permet plus de savoir où est ta tête, et avec une surdose de voltage. Le rythme des morceaux ne permettait même plus de reprendre son souffle à un moment, Clowns a littéralement broyé le public dans un set de tabanas (taré).

La soirée se terminait dans cette tornade de bourrasque australe comme un immense tourbillon de fraicheur iodée au beau milieu d’un volcan en rut.


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Pour la partie vidéo du WallaBirZine, cette année nos efforts se sont concentrés sur la prise live des concerts, nous espérons que derrière ce travail de prise de son (avec l'aide d'Hoggins de Radiom) et d'images vous trouverez de quoi étancher votre soif de découverte, de nostalgie, d'éveil culturel.

Ce travail nécessite pendant la durée du festival l'accord des groupes, avec des exigences (exemple : filmer uniquement les trois premières titres), il y a beaucoup, beaucoup d'heures de travail de montage par la suite.

Mais ce n'est pas fini, il faut avoir la validation des groupes sur le résultat final pour le publier. A l'heure actuelle nous n'avons pas la totalité des validations, de ce fait, il y a certain live qui ne sont malheureusement pas accessible pour le moment; et il ne le seront probablement jamais. C'est déjà arrivé. Cela signifie que le fruit de ce travail est anéanti.

Vous regardez toutes ces vidéos, comme vous êtes en train de lire ce report gratuitement. Comprenez bien que cet acte militant et bénévole occupe beaucoup de notre temps, et de l'argent, et que très souvent il n'est pas reconnu à sa juste valeur.

A quoi bon tout ceci ? Faut-il faire payer pour mettre une valeur à un travail ? A vous d'y répondre sur notre page facebook !

Pour le moment nous poursuivons notre aventure humaine avec comme mantra cette phrase de René Char " Il faut intarissablement se passionner, en dépit d'équivoques découragements et même si minimes que soient les réparations."


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dimanche, juillet 10 2022

SOME KIND OF MONSTER - HELLFEST XV ACTE II JOUR 4


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Quand le voyage touristique prend la tournure d’un très long trip à la mad max au salon de la merguez de Perpignan, le matin est déjà moins fourni en festivalier. Ben quoi c’est normal que vous saturiez, la foi aveugle ne produit que l'exaltation dans le vide. Le monde des musiques extrêmes c’est toute une culture, une loyauté. Vous pensiez arrivez avec vos caricatures du chanteur Antoine avec chemise à fleur, cheveux longs et idées courtes, juste pour passer le temps à faire les sardines serrées devant une mainstage ?


HELLFEST XV ACTE II JOUR 4 - Report du Dimanche 26 juin 2022

Nous étions au dernier jour du dernier acte, c'était dimanche jour de messe, de liesse, alors alléluia Lucifer, Hail Satan !

Je vous souhaite une bonne et saine lecture, sachez que vous prendrez plus de plaisir en vous caressant avec un cierge, en allumant de l'encens.


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SORDIDE c'était une pluie d’astres morts et d’anges vengeurs qui s’abattait sur nos regards hallucinés et se mêlait au déluge de nos convictions anarchistes.

“Les Idées Blanches" leur 4ème album (juin 2021) libère les incantations les plus enfouies via le label Les Acteurs de l'Ombre Productions.

Pendant le mouvement planétaire "Black Lives Matter" le groupe s'engagera contre le racisme avec l'offrande La peur du noir sur la compilation « Sous les pavés, la rage » sortie le 31 juillet 2020 sur la plateforme Bandcamp.

Parfois au détour d’un set à la Temple, on zieute les patches voir s’il y a du nazillon. J’ai juste aperçu un gars avec une casquette rouge « Make America Great Again », mais je ne sais si c’est par provoc où par conviction.


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Pour info : 41.45% au second tour de l'élection présidentielle, 90 députés à l'assemblée nationale, les idées d'extrême droites sont bien implantées, il est fort probable que tu en retrouves partout, et pas qu'au Hellfest, malheureusement. Sordide a foudroyé son black anarchiste, anti-raciste, anti-nationaliste avec aspiration, et force, il est très important que cela soit dis quelque part.


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THE ATOMIC BITCHWAX c'est un groOos groove de stoner remplit par des effluves d’heavy rock70’s à la sauce revival 2.0.

C'était avec un esprit primesautier, vautré jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique que nous accédions à ce foisonnement d'une rythmique pleine d’amphétamine, d’hurlement de riffs pour trouver son chemin dans cette félicité électrique.

Pendant la résolution de la panne d’ampli le bassiste a interprété « God Of Thunder » de KISS, re-cool.

Le trio a envoyé un set bien stonique pour faire rutiler sa muzak. Pas de palabre ce fut un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise.


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Nous avions eu les Ukrainiens de Jinger, voici les Russes de NYTT LAND.

Le duo s'est présenté de manière primitive, païenne, et chamanique, c'était la suite plus à l'est de Wardruna et Heilug, carrément en Sibérie.

Je ne suis pas rentré dans le trip. Celui-ci était très limité musicalement, et interprété avec très peu de vocabulaire. Primitif ?

Le gars avait un chant guttural des steppes Mongole comme la tribu The Hu...Robert (blague pour les cocos).


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BOKASSA est un groupe vraiment très bon, avec de super titres, et je dis cela pour le live, en disque je n’avais pas accroché autant.

Leur set a fluidifié du hardcore’n’roll rawk, avec ce qu'il faut de punk pour ne pas être inconvenant, ni trop stoner pour ne pas s’enfoncer dans les sables mouvants.

En live l'énergie ressort amplement façon brumeuse féerie, les structures sont plus limpides, plus franches et frontales, de ce fait ça passe crème, fouettée hein !


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Planant à des hauteurs vertigineuses YEAR OF NO LIGHT a déroulé son incantation orgiaque.

Une entrée lente, désireuse, puis un gros son crescendo, une atmosphère de feu, la densité qui s’amplifiait constamment jusqu'à ce feu grandiose de lumière supersonique.

Le prédicateur simiesque YONL exhortait ses disciples avec sa fureur fanatique jusqu'à qu'il y en ait dans le public qui perde connaissance. Hypnose totale, meilleure que Messmer et Mesrine.

Le groupe a allumé sa chimie musicale en foutant le feu à son bec bunsen. Sur scène il y avait deux batteries, une basse, vingt guitares, le truc c'est un orchestre tellurique. Ca vient du fin fond des ténèbres et quand ça remonte ça fait planer très haut. Oui comme une tablette de chocolat (85% noir délicat).

C'était encore une fois très beau, fabuleux, embrasé. Le seul regret de ce set fut qu'il fut bien trop court.


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SVART CROWN brûla fortement et de toute sa puissance, comme un soleil mort explose dans le firmament de sa dégradation volcanique.

Puissant et techniquement véloce, dur et tout en contraste apparent, le set a été à la hauteur de leur dernier et excellent dernier opus "Les Terres Brûlées" via les Acteurs de l'ombre. Un concert très spécial puisque c'était le dernier de cette formation.

Voici le communiqué de JB Le Bail (créateur et leader du groupe) :

"La date du dimanche 26 Juin sera notre dernière et nous sommes désolés pour celles et ceux qui auraient voulu voir le groupe une dernière fois. La flamme qui a animé ce groupe depuis près de 18 ans n'est plus, et il est impossible pour moi de continuer sans cette force. Je suis extrêmement fier du chemin parcouru, de tout ce qu'on ce que nous avons accompli autant artistiquement qu'humainement. Nous avons pu faire le tour du monde en jouant notre musique, partager notre passion, réaliser des rêves de gosses en ouvrant pour nos groupes favoris. Et ça, ça n'a aucun prix. Sans cette flamme, toute devient insurmontable et il serait malhonnête envers moi-même, mais aussi envers le public de continuer pour de mauvaises raisons...Merci à vous pour toutes ces années. Merci pour votre force. '' JB & Svart Crown

Salle comble, forcément avec un goût de tristesse, de beauté d'amertume, de fureur libératoire. A la fin le chanteur a remercié toutes les personnes qui les ont soutenues, aidées, puis il a scandé « Ouvrez vos putains de cœur, avant qu'ils ne meurent. »

Ça c’est pour tous les gens qui racontent que le black metal n’a pas d’âme.


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Le très lourd HxC, puissant et destructeur de JUDICIARY a foutu le pit en furie.

C'était très dur comme set. Lèvres fendues, nez cassés, œil au beurre noir, civière toute prête, tombeau ouvert, grâce à l’art du boxingcore le pit était une épitaphe, la dernière affaire judiciaire à traiter.

Le groupe a poussé les altères Leeway, Cro-Mags, Power Trip et ordonna un wall of death. Les deux partis s’élancèrent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Béziers. Je ne t’explique pas le maul juste après.

Les texans ont grillé à la sauce BBQ la jeunesse alternative de la Warzone, en décalottant toutes les saucisses du pit (chipo, merguez, de Toulouse à Strasbourg en passant par Morteau)


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BLOOD INCANTATION c'était une Sacré branlée, death technique entre Voivod, Obituary et Morbid Angel.

Carré, techniquement ceinture noire troisième dan, si tu cherchais la voie lactée c'était foutu, parce qu’elle avait explosé dans des dissonances prog deathalique (suite visible après le set des Mets le reste de météorite qui s'est désintégrée dans le ciel). Voix de caverne, un sens du riffing de Pluton, des doigts qui filent sur les manches comme une dactylographe cocaïnée, des breakdowns en pagaille, des atmosphères d'outre-tombe. Ouaip pas de place pour la moindre assonance du pop punk, clair. Le chanteur guitariste est dégarni sur le dessus avec des cheveux long sur les côtés, la classe (style docteur Emmett Brown mais en brun) , et le métronome du groupe a fait pleuvoir la fonte, c’était d'une lourdeur pfiouuuuu, et puis puissant comme un haltérophile.

Dans le public les jazzeux commençaient à sortir le jeu d'échec en salivant sur le côté, et les fans de Son Gokû couraient comme des trekkies à travers le cosmos de la Altar.


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REGARDE HANGMAN’S CHAIR TOMBER LES HOMMES

Belle rencontre avec deux poids lourds de la musique sombre hexagonale, lourd volatile en ouvrant une tessiture dark incandescente, c’était un beau moment de communion pastel, noir et rose. La salle était comble et il y avait un paquet de monde devant le chapiteau Valley pour voir ces bombardiers soniques saturer les airs ténébreux.


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J'ai entendu gueuler plusieurs fois dans le week-end « Manowaar rend l’argent » davantage que le classique « Apréoooooo » qui égale depuis ce temps le Seven Nation Army des White Stripes en lourdinguerie.
Quand on sait que Manowar a pris l'oseille et annulé à la dernière minute du concert à Clisson, c'est marrant.
Il n'y a qu'une fois que j’ai entendu un gars : « Il me reste 20 balles, je vais acheter un t-shirt de Manowar et le brûler au camping » Rire.
Son pote lui a répondu « Je ferais pire si j'étais toi, je le mettrais »


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Le trio MIDNIGHT a foutu les potards à 11, comme Motörhead.

De façon proctologique le groupe est allé puiser dans les profondeurs musicales pour nous fouetter les annales du genre. C'était Black Tusk/Venom/Motörhead/Bathory avec du black’n’roll de souillon primitif, et les gaziers étaient à donf. Coool !

Le groupe a lancé son choc sonique et bestial avec le désir d’invoquer des succubes par distraction maléfique et offrande au rock’n’roll. Le trio a fait rougir monstrueusement sa foudre sur scène, avec sa splendeur corrompue, brillante, funeste, crade, et tout cet aspect théâtral pour Hamlet chez les bikers, avec des cagoules, du cuir et des clous.

Ça puait l'essence du heavy räwk'n'roll, la luxure, l'huile de tronçonneuse. Le chant dégorgeait, les riffs bastonnaient, la rythmique pesait sur chaque frappe le poids d'un radiateur en fonte, c'était ooooooouch féroce, véloce, molosse !

Midnight c’est une très bonne série Z


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INCENDIARY ? Putain mais rien que le nom c'est déjà un super indicateur.

Tu le sais si tu vas là-bas tu vas y laisser au moins une vertèbre. Ce HxC moderne de la grosse pomme a envoyé le pâté de tête contre tête, et le pit s’est fracassé en quatre, puis en deux, puis en tas de pue et d’intestins grêle.

Le wall of death s’annonçait à peine que déjà les flacons de synthol dans les protège-dents abondaient.

Incendiary c'était une ceinture noire troisième dent, le reste était parti s’incruster dans les joints du pavé au sol. Ne cherche pas de l’or mais plutôt des molaires à la Warzone.


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Avec ces breakdowns saccadés le groupe a apposé son rythme de purée de phalange et de poids lourds, comme un taureau andalou dans une ruelle de feria sur des rouquins irlandais.


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VLTIMAS C’était The Undertaker au chant

Du heavy death épique pour un metal extrême black avec David Vincent (ex-Morbid Angel), Flo Mounier (Cryptopsy) et Rune Eriksen (Aura Noir), pour une communication de catcheur de la WWE (VVF pour la version originale sous-titrée en Français).

Bien fait, pas mal réalisé, la dimension iconique était présente, mais au final harnaché de vieux démons et de fantômes avides le groupe laissera derrière sa prestation qu’une amertume de sable et un combat joué avec des tripes d’arnaqueurs.


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UFOMAMMUT nous a pétri sa race avec un set où l'on a réalisé un voyage intersidéral, envoutant et grandiose.

Le Sludge est de plus en plus rare au Hellfest, c'est regrettable, quand on a pu assister à toutes ces prestations magnifiques par le passé.

Avec un trip hop ‘’metOlnirique’’ (metol + onirique) les Italiens ont offert plein de rêve ouaté.

Un paquet de freaks attentait leur dose de projections soniques avec le secret espoir d'entendre les puissances telluriques prendre formes visuelles dans leur âme cosmique. Le savant mélange de métaux lourds et de sensation amniotique contenait la plupart du temps des cristaux soniques et des minéraux de feu, avec parfois même d'autres additifs véhéments. La Valley s'empourprait de cloques suppurantes provenant des enceintes et de l’électricité galvanique d'Ufomammut. Une vaste chaleur apportait la transe lascive, et un état vaseux d’un contrecoup salvateur.


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Ufomammut c'est comme Uncommonmenfrommars, il y a carrément trop de M.


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Je suis fan de CULT OF FIRE

Quand le rideau s'est ouvert, sur scène le décorum prenait les atours d'une messe noire.

Ahh putain cool ! T’es déjà excité.e pour le spectacle à venir…


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Une table avec des bougies liturgiques, des statuettes, des peintures, des tentures, les visages sont masqués, le chanteur a des cornes immenses. Le début était très long à se mettre en place. Encens satanique, Black hindouiste, et un son de guitare de cisaille pourri. Les deux guitaristes étaient assis sur d’énorme trône de cobra magnifique, mais il y avait un côté statique et non visible à la fois qui perturbait la vision, heureusement que le son s’est amélioré et que leur black atmosphérique a pris de l’ampleur, pour un set qui a première vu aurait pu tourner à la farce de mauvais goût. Finalement cela a souligné un groupe créatif, soucieux du moindre détail et munit de bons titres, avec du sampling pour dynamiser l'exposé. Le set était original et détonant. Le genre de spectacle qui plaît au Hellfest.

J’adore l’Inde et le Black metal donc séduit par l’ensemble, son côté épique, sur disque c’est nettement plus frontal et pas assez retranscrit en live. Cult Of Fire n’est pas passé très loin de la correctionnelle.

Depuis toujours quand je suis à la Temple et à la Valley il y a une dimension beaucoup plus intense qui me bouleverse profondément. Je pense nous sommes des humains ayant une expérience spirituelle de la musique, et nous sommes traversé.es par une spiritualité musicale pendant notre existence humaine. Dans les deux scènes cités, c’est révélateur. Profondément spirituel. Profondément sexuel. Profondément ludique. Profondément enragé. Toutefois ces deux scènes tendent depuis quelques lunes déjà des manifestations de l'orient hindouistes, bouddhistes (et encore il y a eu l'annulation cette année de My Sleeping Karma, OM)

Je garde de ce set la sensation à kali-fourchon (bim 2 points) de la préservation du black atmosphérique, de la transformation et de la destruction.

काली माता


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Sur disque THOU ne m'a jamais trop emballé. Donc je n'avais rien à attendre, si ce n'est une surprise kinder. Le cadeau est pas terrible et le chocolat dégueu, mais content d’avoir eu une surprise.

Le groupe s’est aligné nonchalamment avec le visage d'un ancien élève d’école d’informatique ayant connu le quotidien professionnel du stagiaire longue durée. Trois guitares pour nuancer le propos sludge brut, et bien crade. La Louisiane peut s’enorgueillir de détenir les spécimens les plus cool et sales du globe avec Eyehategod et Acid Bath, rajoute le blaze de Thou à ce panel représentatif.

Pour le chant c’était un gueulard au regard fixe, qui se l'est joué bad boy blasé, il mettra même des lunettes de soleil à la Lou Reed (lulu power). Avec cela tu rajoutais une batterie fanfare de bûcheron, et un bassiste (en chemise) qui rigolait tout le temps, le seul à avoir une drogue récréative dans le groupe, apparemment. Les autres collègues étant aussi expressifs qu’une huître de Vendée.

La musique de Thou est cool, âpre et tellurique, pas de soucis, mais la présence scénique est quasi nulle, d'une humeur indigeste, le groupe a déclamé une pétaradante fascination pour la misanthropie, mais il nous a servi un set de coussin péteur avec la cassolette démonstration d'un plat d'haricot blanc Tarbais.

Thou était sadique mais n'a pas été foutu d'aller au bout de son trip, déception kinder.


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Aparté :Je viens du söuth, et comme je n'ai pas eu une seule piqûre en 11 jours, j'en ai conclu qu' au-dessus de la Loire vous n'avez pas encore le redoutable moustique tigre. Tssssssss, celui-là c'est le gitan des insectes.


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Formé en 1989 par les frères Ritual Butcherer à la guitare, Lord Angelslayer à la basse/chant, et Goat Aggressor à la batterie depuis 2017, le trio Finlandais d'ARCHGOAT a euthanasié la sacristie.

Le groupe s'est avancé comme un boucher dans un abattoir, le visage était une muraille de glace à vous refroidir le sang, avec comme musique de quoi faire surgir la bestialité en un cri inhumain.

Le chanteur et bassiste était une sorte de Seer, le divin dans la série viking, et si tu te souviens bien, il faut lui lécher la main avant qu'il ne te dévoile ton destin.

Noooon n'essaye surtout pas de le faire avec lui, si tu veux connaître ton avenir gratte plutôt un Tac-O-Tac, lis dans des cartes Pokemon, des os de poulet de Bresse, tiens toi à ça uniquement.

Vu le cloutage du groupe, l'ascension jusqu'à Chambéry ne leur fera pas peur. Je pense à cet effet qu'ils ont dû couper la tête de plusieurs hérissons mâles et qu'ils se les sont enfilés sur tout l’avant-bras.

Ce fut un set sans concession, du mépris dans les yeux, celui qui les regardait avec une attente fringante tenait deux secondes à soutenir le malaise. Les mecs sont patibulaires. Après quand tu vois des guignols en pikachu se foutre de ta musique, forcément hein...C'est du black metAl oldschool, fais pas chier, prend la purée dans la tronche, jouis très fort et glorifie Satan. Le groupe n’était pas là pour convaincre les indécis. Le set était un choc, pratiqué au forceps pour faciliter l'impulsion et non l'expulsion.

Pour papa Ours de Finlande c'était encore l'hiver, l’œil torve et l'hibernation en muselière, le groupe a dû livrer la prestation la plus flemmarde de toutes les grottes du Lot. Et quand il a eut fini il s'est barré de scène sans attendre son reste, ça c'était le truc le plus punk de tout le festival.


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Faux départ sur faux départ, à la fin c'est disqualification. La panne récurrente d’ampli de basse a amoindri le tonus d'EYEHATEGOD.

Le groupe a produit le mini minimum syndical, le set n'était pas transcendant, pas de larsen, pas d’éclat. En tout cas pour qui a connu Eyehategod avec sa lumière noire dévaster des concerts de malade mental. D'hab c'est un truc que tu te bouffes en plein bide, qui te fait ressurgir les choses les plus malsaines au fond de toi. Une catharsis comme peu de groupes peuvent le faire.

Je n’ai toutefois pas boudé mon plaisir parce qu’il y a encore la même vigueur misanthropique dans le sludge des Néo-Orléanais.


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Le black souple, flottant, spleen brut avec un brin de mélancolie propre de MGLA a bercé en continue une émotion qui disait « Étoiles, cachez vos feux, que la lumière ne puisse voir mes profonds et sombres désirs »

Ainsi le groupe a joué à chaud sa symphonie des froides et tristes rêveries délétères, elles conjuguaient l'éternité des peines et absorbaient la vie en recrachant le mal.

La Temple était pleine, le groupe arrivera à saturer l'espace sonique pendant cette nuit faite d'obscurité crayeuse et électrique. Une voix rauque de râle avait déroulé sa litanie, comme un tour de chauffe incantatoire, presque chamanique, avant que les morceaux n'explosent, rugissants, rougissants de cette noirceur explicative et solennelle en train de hurler : « Les gens sont damnés dès l'origine »


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NAPALM DEATH ce sera toujours du grind motherfucker & une totale anarchie en concert.

Le set a fait palpiter le cœur par des agitations vivaces qui se font la guerre, certaines nous entraînaient vers les cieux alors que les autres souhaitaient nous tabasser par des pensées malignes liées à nos souffrances et peurs.

A côté de moi je me suis aperçu (poil au cul, oui bon ça arrive) que j’avais Le rédac chef de l’excellent et unique mag New Noise, et d’une bonne partie de sa rédaction. L’équipe fringante laissait agir les convulsions soniques au Napalm de la mort. Il me tarde de lire leur compte-rendu du fest.

Dans l’air chargé de soif de torgnole le groupe dominait son propos combatif comme ce qu'est la bière tiède au festivalier : la réponse.

Devant la scène Altar des gars en piteux états se faisaient goudronner avec de la chair humaine par des hommes qui font corps avec leur discipline de légionnaire, et dans la foule des corps flottant lestaient les bras de toute part, y'avait même des mioches par moment. Le groupe était en totale communion avec la violence du monde, Napalm Death entraînait dans son élan cette rage que l’anarchiste signe d’un poing rageur et révolutionnaire.


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MERCYFUL FATE c’était La messe satanique du dimanche soir, elle a révélé aux apôtres ses tonnerres et ses flammes…La voici donc cette claque géante de Lucifer, maître cornu et Belzébuth tout à la fois.

Historiquement la présence de Mercyful Fate est plus importante que celle des Mets dans l’univers du metOl. Le king est arrivé comme un vieux démon et son chant a fait péter les verres, les pare-brise, vitres, vitraux à moins de 5 km. Il y eut des riffs heavy metal que l’on a retrouvé dans la quasi-totalité des groupes du week-end. Et puis que dire de cet escalier de la mort qui prenait visuellement toute la scène, 45% de pente au bas mot, et en faux marbre de Turquie. Je ne sais pas comment il ne se vautre pas, si c’est la hanche nous ne reverrons plus jamais King Diamond.

Nous étions plongé.es dans les ténèbres, à cette heure lugubre où le diable exercera un empire absolu sur les impénitents irréductibles. Le set devenait une évidence liturgique avec son goût d’hémoglobine maléfique propre à un rite sacramentel. La Magie des noirs augure se manifestait avec des musiciens jetant leur venin sonique en une musique maléfique, et se répandait dans la douceur d’une nuit vermeil comme une nuée de vapeur nocive très sombre.

Rappel : Pas de Mercyful Fate pas de Metallica


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Une fois le show terminé je me déplaçais en filou en contournant tout le site pour passer et me faufiler sur la gauche de la mainstage 2. Jusqu'à présent la populace se lassait d'aller jusqu'au fond du site. Là, c’était aussi gavé qu'une oie du Périgord un 25 décembre. « Kill 'Em All » me venait à l’esprit immédiatement avec « l’enfer c’est les autres » de Jean-Paul. Finalement je mis pied à terre pour Master Of Puppets.



C’était surtout l’écran géant qui me permettait de voir METALLICA.


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Finalement cet imminent groupe de grand frère a toujours été un groupe intimidant. Il a conçu des chef d'œuvre intemporel, fait une grosse bouse (LULU avec Loulou), poussé le metal vers le mainstream tout en conservant son assise et son aura.

Metallica vit sur ses acquis avec sa longue carrière, mais pas que puisqu’il a sorti en 2008 « Death Magnetic » et « Hardwired… to Self-Destruct » en 2016. Ce soir c'était grand soleil, une Vittel fraise, un set de professionnel, avec l'esprit show must go on, malgré les patates d'Ulrich (Sérieux, Dave Lombardo revient en live c'est un carnage), un jeu avec le petit pull sur l’épaule pour ne pas prendre froid.

L'adolescence venait à glisser en nous avec cet effet de donner corps à nos fantasmes. Le groupe était là, enfin, et ce qu'il nous a confié dans l'antichambre de nos désirs à suffit à nous protéger. Il mettait le feu au corps sculptural de sa dimension de groupe culte, et révéla sa véritable essence en gaspillant tel un feu de paille un set ostentatoire qui pétait dans la soie.

Et bien mon salaud, au prix où est le baril de gazoil, c’est vraiment de l’arrogance.

J’étais content mais sans plus, heureux et un brin déçu, peut-être étais je intimidé par l’envergure, par cette peuplade silencieuse. Autour de moi les paroles étaient rarement reprises, je sentais la gêne, mis à part sur « Nothing Else Matters», pour le reste ça a fait pschiiiiit. C’est comme cela…

Amusantes les plaisanteries de Hetfield tout le long du set, tout comme ce clin d'œil pendant « Seek And Destroy » sur les écrans affichant le ticket de concert de 1984, au Riff de Toulouse. J'en connais qui y était, gloire à eux.

La set list ? Mouaiie pour une première au Hellfest le groupe aurait pu nous la jouer feux d’artifices de légende, là aussi, d’un côté il y avait matière mais de part la qualité et l’envergure je m’attendais à beaucoup plus. Sinon c’était Metallica quand même, Hetfield est un astre, Hammet un éternel teenager de la planète whawha, Trujilo un soleil d’Amérique, et Ulrich un boulanger (pain au maïs, au sésame, au raisin)

Le final fut libellé par mille doigts invoquant un Dieu dans une union d’Enfer, de Purgatoire, et de Paradis. (ndlr : Suite à ce concert Metallica avait annulé la date suivante pour un cas de covid, ça c’est joué à rien.)


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Je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques par un feux d’artifice magnifique. Je quittais le site en ne laissant aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existences, hérissé d’excitation, de fatigue, avec la splendeur dans la chair.

Je vais au Hellfest depuis 2009, alors 2022 ?

C'est D I N G U E le chemin parcouru par ce festival, son expansion, son évolution tonitruante, son électrisation médiatique, ses concepts, son savoir-faire, c’est devenu un rêve dans le rêve, une locomotive de tête, et un putain de business. Parfois cela fait tourner la tête trop vite et l’on souhaiterait que le manège s’arrête, que les stratégies plan marketing tactico tactique stoppent, mais les dernières affirmations du comité directoire atteste d'un futur puy du fou metOl, avec la finalité de concerts comme tête de gondole ?

Chaque année le festival peut se voir comme un produit marketing, un évènementiel conventionnel avec des prestations de services qui perd une partie de ses prompt mélomanes, mais augmente sa part de marché avec de nouveaux festivaliers dépensiers.

Le Hellfest est tendance, sa réussite commerciale est une force de vente du made in Loire-Atlantique, on en parle comme d'une curiosité de bête de foire mais dont l'appât du gain demeure dans une société marchande et de spectacle une véritable manne.

La pop culture en pénètre de plus en plus les compartiments pour son intérêt, et la musique metal en est impactée désormais, mais vers où cela nous mène ? et quand est ce que cela va t'il s'arrêter ?


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C'est compréhensible que les originaux (oldschool) rouspètent sur la légitimé des novices (touristes).

Les oldschool étaient là bien avant, ils ont soutenu pendant toutes ces années, pendant les moments de disette, de traversée du désert, avec la loyauté qui a assuré la pérennité de la communauté metal. Parce que ce style a été conspué, méprisé et que le défendre a toujours été un acte fort, rebelle et d'engagement. Le oldschool c'est la fondation, l'ossature, la clef de voûte. Maintenant qu'il y a un début de reconnaissance, que l'or et la soie parviennent en pain blanc, ils se sentent évincés au profit d'une nouvelle catégorie de profiteur avantagé, favorisé, privilégié.

Pendant que le mélomane acquiert une culture, l'épicurien picore à sa guise. Ce sont des caractères différents.

Le Hellfest se composent avec cette multitude de pensée, caractère, tempérament, humeur, originalité, personnalité, mentalité, existence. Si tu fais le tri, tu réduits, et l'expansion est une action qui réussit au festival. C'est grâce à cela, à ses décisions, et ses choix que la pérennité est de fait. En s'opposant à la stagnation, en s'écartant de sa zone de confort, il a pu muter.

Il est normal qu'une partie de sa population oldschool se sente lésée et dépossédée par l'envergure et stratégie du crew. Les changements bouleversent tous ceux qui ont segmentés leur dogme, vérité, croyance, révélation.

Mais tout ne tourne pas uniquement autour de rapport mercantile au Hellfest, à la base ce qui prime ce sont les concerts. Tout le reste c'est du bonus.

Bref, tout le paradoxe est là, c'est trop grand, trop tout, pas assez ci, pas assez ça, ce n'est plus ce que c'était ma pov dame, mais on trouve cela génial au final, c'est comme un concert de Metallica. De toute façon tant qu'il y a une programmation alléchante ça tient bon, on redemande cette effervescence hormonale d’adrénaline, endorphine, dopamine, sérotonine, ocytocine, satanine.


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Point négatif :

  • TROP DE MONDE (à partir de 19h00 c’est full) et toutes les scènes ont été agrandies. Le site est très vaste, donc il est possible de trouver des solutions pour éviter la populace mais il faut être organisé.e, et aimer la marche nordique. (je perds 2 kg par week-end).
  • Le touriste novice, le néophyte égocentrique qui se fout de tout, la bleusaille qui découvre l'illumination ? Je déteste tous les pantalons avec des poches sur le côté, le rond de serviette dans l'oreille, l'anneau de la vache qui rit dans les naseaux, mais je tolère absolument les personnes qui en portent. Il est là, il s'éduque, s'affranchi, ingurgite, s'endoctrine, se déniaise et le bordel est assez vaste pour vivre différemment l’événement, chacun à sa place et surtout le respect se doit d'être réciproque sinon cela ne fonctionne pas, jamais !
  • Le son. La qualité sonore sera la différence entre les festivals. J’insiste mais il est impératif de faire honneur aux univers musicaux, aux groupes, à l’art scénique, à l’astre noir sonique, à l’entité Hellfest avec un son de meilleure qualité. Prendre le partie de moins de décoration pour un meilleur son pour l’avenir me semble judicieux.
  • Mais pourquoi tout le monde se barre en même temps le dimanche soir ? C’est un entonnoir le bordel après. Dormez puis prenez la route à la cool le lendemain...
  • Par Belzébuth, A R R E T E Z de façonner des cœurs avec vos doigts pour montrer aux groupes que vous appréciez, foutez les vous au fion jusqu'aux amygdales et hurler à la place.

* La baisse significative depuis les dernières éditions d'une population oldschool, mélomane, trve sur le site, cela s'en ressent fortement dans l'ambiance générale, le sort des concerts, l'attrait, la symbiose d'appartenance à la communauté des musiques extrêmes. A force le festival va se Las Vegariser en Sin-sson City et plus du tout Clisson Rock City.


Point positif :

  • LA PROGRAMMATION reste le critère n°1. Les groupes qui s’y produisent comprennent l’opportunité positive de s’y produire, il y a de la valeur à venir jouer au Hellfest, il y a du monde qui assiste au concert, c’est valorisant. Il est vrai que davantage de personnes passionnées changent l’issue d’un set, étant donné leur connaissance et respect du groupe, des différents codes du metal.
  • Les écrans géant à chaque scène, et heureusement. C’est mieux quand tu es près du groupe, mais tu n’es pas tout seul, ce sont 70000 personnes par jour.
  • La déco, l’organisation, le professionnalisme général, la gestion des crises climatiques, la restauration (chère) mais bonne, avec une excellente signalétique des allergènes et veg, sauf pour le pain au chocolat que je ne sais toujours pas ce que c’est ?
  • J’ai apprécié les pissotières entre la scène Valley et Temple. Isolé dans un module, plus besoin d’écouter ton voisin uriner et te raconter son intuition sur la pluviométrie avec un relent de saucisson à l’aïl et de beurre salé Breton.
  • Le Hellfest c’est devenu gigantesque, cette double version a été colossale, monumentale, extrême, démesurée, et phénoménale. J’ai été un heureux de pouvoir assister à cette page de l’histoire, même si et c’est ce qui est vraiment fou, c’est que chaque ce festival devient légendaire, immortel, infernal. Planer à Clisson Rock City permet le temps d’un week-end extraordinaire d’être dans l’illusion d’un vortex de phantasme extravagant, une boule d’hallucination et de délire, dans une liberté de représentation mirifique et de vision utopique. Et c’est aussi intense (avec des passages plus chiants parfois), et puissant de le vivre.


Merci à Roger Wessier, à l'ensemble du crew Hellfestien, à tous les bénévoles, aux groupes, aux copains, et gloire à Satan !


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§« Il y a un moment ou les mots s'usent. Et le silence commence à raconter. » § Khalil Gibran


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vendredi, juillet 8 2022

BLOOD MOON – HELLFEST XV ACTE II JOUR 3


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Deux week-ends d'affilés cela peut paraitre long, et à la fois lorsque nous en étions au dernier samedi, j'avais la sensation de ne pas avoir pris conscience de l'événement extraordinaire et unique en soi, comme si j'avais encore du temps devant moi. Ben pourtant non, nous arrivions déjà à la terminaison.

Il se fait souvent cracher à la gueule, pourtant le fameux touriste a apporté la pérennité au festival, à la magnificence du site, il serait inconvenant de lui en vouloir de n'être pas encore, pas assez dans l'esprit. La vie est un long apprentissage, il faut lui donner sa place dans ce monde.
Nous connaissons les inquiétudes que colportent sa suprématie. S’il devenait majoritaire, aura-t-il un impact sur la programmation ? Que restera t’il du Hellfest quand il sera passé de mode ?
J’apprécie en un week-end de pouvoir assisté à une tornade de concert et de groupes que je n’aurais sans doute pas la possibilité de voir. Là c'était sur deux. Donc merci au Hellfest. Le lieu est sublime. Votre professionnalisme est parfait, vos équipes sont cool. Quel travail abattu, c'est impressionnant, BRAVO !


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HELLFEST ACTE II JOUR 3 - Report du Samedi 25 juin 2022

Le temps efface l’ensemble de nos instants de vies, pourtant la constellation demeure. Voici quelques féeries de l'éphémère glanées ici-bas...


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Un matin de ciel de fraise saupoudré de soleil de sucre blanc en poudre d'hiver venait ce samedi 25 juin 2022 suspendre une accalmie, un nouvel espoir comme dans Star War.
J'arrivais au début du set de DROPHEAD CHAOS avec des rêves courts, et d'une nuit aussi furtive qu'un 45 tours (7 pouces) de speed metOl. Le groupe a été créé lors du premier confinement en Mars 2020, il est composé avec des membres de Betraying The Martyrs, Black Bomb A, Sidilarsen, Les Tambours du Bronx, Think Of A New Kind, Smash Hit Combo. J’ai suis très étonné de cette affluence à 10h30, d'habitude tu as vraiment de l'espace, preuve de la qualité sonique de ce combo qui pactise avec un metal moderne et de nu metal.

Leur crossover a fait bouger le derche, la tête, il y avait une bonne vibe, et ce groupe est excellent pour le tonus matinal. J'ai pensé aussi qu'il serait très bien dans la programmation de l’xtremefest, le meilleur festival punk hardcore.

Je sentais que cette journée allait être sacrément combative, de celle qui aime la castagne !


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J'ai bien accroché avec le velours rock blues Californien du quatuor DIRTY HONEY.

Ce groupe de rock américain de Los Angeles, formé en 2017, est composé du chanteur Marc LaBelle, son grain vocal est a rapproché de celui de Bon Scott, en plus mielleux, c’est vraiment génial, du guitariste John Notto (avec juste le sucre des fruits soniques pour les solos, parfait), du bassiste Justin Smolian (à la cool le mec pourrait figurer dans un road movie de Tanrantino, impec) et du batteur Corey Coverstone (à la cool le mec pourrait figurer, ouaie Tarantino). Il eut été regrettable toutefois de ne pas avoir du soleil pour accompagner les libations bluesy rock de ce groupe hypra cool. Leur look était parfait, le son de la basse était vraiment mis en avant (Tarantino style), il y avait un groOove efficace, en fait il y avait tous les bons ingrédients dans ce genre de style, c’était un bon set, au cool mood et la bonne attitude scénique.

Le groupe a accompli une tournée estivale Européenne par la suite, en faisant la première partie de Rival Sons, Guns &Roses et KISS. Quelque chose me dit que nous allons entendre parler de ce groupe c'est certain, bello ragazzo !




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NERO DI ARTI c'est du post-metal aka death prog.

Ça pose un climat d’emblée et des dissonances. Ce n’est pas une extrapolation sonique, mais cela exige une écoute totale, approfondie, car leur set et leur musak demeurent assez chaotique. Le terme est faible même. J’apprécie ces groupes avec lesquels il faut être à 200% dans leur univers, même si parfois, et comme bon nombre, je lâche l’affaire parce que je n’ai pas envie de faire un effort continue et supplémentaire. Un vrai connard, mais en fait je pense que c’est mon côté contemplatif, si vous l’avez, vous savez que nous ne sommes pas souvent sur terre. Pendant leur concert il y avait une multitude de style, de sonorités, atmosphères, climats, beaucoup de densité, de profondeur de champ, étoffé même, et parfois tout était trop chargé.

C’était trop complexe tout ce raout, et la mixture des Italiens procédait à son hégémonie. La teneur musicale semblait atonale, avec de vieilles épines qui éraflent une rage qui palpite encore une fois que tout est éteint, c’est dire sa propension bruitiste.


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AUTARKH a été impuissant à faire lever une foule éprise de débandade festive après toutes ces journées metaaaaaal.

C’était boursouflure metal électro indus, y’avait aussi du rap avec des morceaux d'Insomnium dedans, du heavy avec des breaks d’Opeth, une lourdeur Gojiresque.

Je me suis demandé si ce groupe cherchait encore son style ?

Non c'est tout simplement de l'avant-garde mec ! Le terme ‘’simplement’’ n’est pas cynique, il est hilarant normalement positionné dans ce contexte (bim).

Je préférais quand le groupe monopolisait sa création pour créer des atmosphères plutôt que de donner du sens. Le chant était limite. Il n’y avait pas de batteur, mais un séquenceur. Leur musak était hachée, striée de fréquence que le rythmique électro accouplait à une mouvance d’une errance fantomatique, et d’un lyrisme.

Heyyyyyy ce groupe aurait dû passer la vieille avec la team NIN nan ?

Ce n’était pas évident d’être happé par ce mélange, d'ailleurs il n'y avait pas foule du coup. Le groupe s’est avancé avec des moule-burne en Gore-tex, et la tirade de maîtresse Fabienne quand les menottes te saignent les chevilles. Avant-garde mec, tout simplement !


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De façon générale, j’ai trouvé qu’il y avait moins de costumes, moins de gens sympas aux heures d’affluences (pléonasme) c'est à dire devant les grands noms (exemple : la ligne 13 du métro Parisien, ressenti en équivalence avec la rocade Bordelaise à 7h28 et Toulousaine à 17h24).

Il y avait davantage d’estivants, donc une population qui ne connaît pas grand-chose, n’a pas les codes, la culture, qui découvre, elle participe à sa hauteur, elle ramène les pesos cabron !

Mais dans le lot, il y a potentiellement une partie qui découvre avec la mentalité de celle de Las Vegas. Il ne faudrait pas qu’à force le Hellfest ne soit plus qu’une destination à réaliser dans une vie d’enterrement de jeune garçon.


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Heureusement que la programmation relève, oh oui.

Ce qui est dingue, et cool à la fois, c’est que toute une génération va être éduquée avec le Hellfest, et ceci change carrément la donne. Et toutes et tous les ancien.nes comprennent le sens de cette portée.

Il reste encore de la cordialité, indulgence, amabilité, fraternité, bestialité entre festivaliers, car chacun fait, fait, fait c'qui lui plaît, plaît, plaît, toutes les étoiles qui brillent, qu'est'ce z'ont à m'dire, les étoiles ?


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Pour le set d’HUMANITY’S LAST BREATH, j'avais noté qu'il n'y avait pas de basse (décidément cette année…).

Donc deux guitaristes, une batterie, made in Sweden. Le chanteur était possédé et sa peau hyper laiteuse, un genre de Sadako Yamamura du film Ring, ce qui apportait quelque chose de ‘’dangereux’’ avec l’apport du death tellurique et son growl putride. Le set avait la saveur âpre d’une œuvre musicale eschatologique. Plusieurs sources souterraines se déploieront sur scène avec une vertigineuse descente une fois le show éteint. Mais que s'était-il passé ? Le groupe a provoqué la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C.


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Osmose screamo pour MY OWN PRIVATE ALASKA, avec une intensité indéniable, toute la fragilité et la force de l’humanité venait s’ouvrir les ailes (et non les veines).

Beaucoup de monde était assis. Sur scène il y avait 1 batteur, 1 clavier, 1 chanteur (pas de bassiste, cqfd). Parfois les titres oblitéraient vers un opéra rock, je préférais quand ça penchait vers le screamo, clairement. Le groupe est passé à Castres peu de temps avant, je pense que cela doit être vertigineux dans une petite salle, bien intime.

Il y avait du monde sous la Valley à cet instant, les séides se pressaient comme des agrumes devant le groupe, lequel faisait serpenter son turban musical avec le frémissement de la soie sur le corps de leur mélodie.

Nous plongions en immersion aqueuse dans la plume vaporeuse de My own Private Alaska, et dans son regard il était lisible d’entendre "Je suis timide comme une créature sauvage."


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GLORYHAMMER = The final countdown du power metal avec plein de mighty warriors kikoux et de Kikouyottes (les jeunes qui jouaient à Minecraft en 2016), ils étaient tous en mode licorne arc-en- ciel.


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Du second degré pour assister à ce show il en fallait un plein wagon. C’est vraiment un groupe de festival qui remue la jeunesse. Avec un synthé du kazakhstan, les mélodies de la fête du Turkménistan, pour un royaume féerique…Et de mauvais goût.


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I’m black & I’m proud avec AYRON JONES.

Bien kiffé son rock grungy blues funk Hendrixien, Grand Funk Railroad & soul power. Cool, une réussite. Des sourires sur scène et le cœur ouvert pour le public. Un très bon moment musical.

Tu vois c’est aussi ce qui est appréciable au Hellfest, je n’irais pas forcément voir ce genre d’artiste en concert dans une salle, et ici cela me permet de le faire, de changer de climat vers un style plus généraliste, et cela fait du bien ce changement. Sur scène Ayron Jones s'est aperçu que le guitariste prenait une importance envahissante. C'est un peu comme dans un couple hétéro qui se love tendrement, puis des nanas passent à proximité et le gars reluque les culs défiler, sa gonzesse s'en aperçoit, une rupture de la féerie se passe à ce moment précis. Sauf que le gars ne peut pas effacer l'historique.

Dans cette dramaturgie orgueilleuse, les deux musiciens ont fait de même. Je ne connais pas la suite…

La cover “Breed” de Nirvana, elle aussi elle a fait du bien.


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J'ai pas du tout compris pourquoi il pleuvait à nouveau en revanche ?

HÄLLAS c’était du Krisprolls chez Lucifer, avec un mix de Pat Benatar Sweden, versus heavy doom & rock passéiste, revival ringardise. Franchement ? C’était super cool. Cape, synthé, un son des 70’s, Deep Purple haze. J’ai vraiment pris mon pied dans ce mix ringard vintage.

La delorean seventies, j'y suis monté dedans plein fer avec comme horizon les lumières bien conçues pour apporter cet esprit seventies. Tout a été hyper bien pensé, ce délire, les sonorités, les costumes, les compositions. Leur set m'a fait penser à celui de Ghost à sa première venue au Hellfest en 2011.

J’ai entendu juste après le show une réplique digne d’un film de Gérard Oury : « Ahhhh merde nous avons raté Hällas, hélas. » mais le gars n’avait pas la tronche à Bourvil, ni De funès c’est dommage.

Hällas a vraiment cassé la baraque avec un bon concept. Le public du Hellfest est friand de ce genre de spectacle. Le spiritisme sonique se présente au vicieux, à l’amateur du plaisir, et au sensuel sous un déguisement culturel de haute aspiration. Chacun y trouve ce qui correspond à ses inclinations au final.


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XIBALDA est un trio originaire de Pomona, en Californie.

Leur style musical se base sur un mélange de punk hardcore et de death. Ok, hey on ne va pas farfouiller dans tous les tiroirs pour signaler de quoi il en retourne, c’était du brutal HxC, le pit était en surchauffe, et en plus le soleil était revenu. Youpi yeah motherfucker !!! Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de l’autre. Pour chasser le côté frileux du pays Nantais fallait se foutre au milieu du pit, t’étais plutôt dans l’estouffade de la Mauritanie.

Le set était très intense et aura du mal à partir, surtout pour les ecchymoses (5 granules d'Arnica montana 9 CH toutes les heures) !


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Le WallaBirZine est heureux de distinguer le Prix spécial EUROVISION 2022 à ARCTURUS.

Pour ses costumes cheapos, sa prestation désuète entre le cirque de campagne et théâtre de rue de province, sa musique désuète et son univers à ranger entre les groupes Triangle et Gong, voire Therion pour son opus « Les fleurs du mal » ( putinnnnn j’en ai mal aux gencives).

Ce n’était pas du tout ma came. Apparemment le gratteux avait laissé son accordage à la consigne de l’aéroport.


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J’avais déjà assisté à un concert des Toulousains de SLIFT, normalement j’aurais dû aller voir un autre concert.

Mais bon leur trip cosmique est vraiment excellent. Je m’y pointais, et là c’était une boule de feu solaire sur la Lune. La parfaite nébuleuse d’Orion, krautrock pysché, le groupe a tiré de sa transe les phénomènes en fusion tellurique du magma sonique.

Le mystère musical de ce trio à l'écriture hiéroglyphe trekkie (fan de Star Trek) demeure comme les grandes pyramides, un triangle de feu cosmique pour satelliser les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée, et du monde merveilleux de Disney inclus.

Slift a levé la foule et cassé la baraque à frites de Saturne.


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Nous sommes à la porte de la Bretagne, donc il y avait un gars en train de soufflet dans une peau de couille de brebis pour faire du biniou (un cousin de la cornemuse), pour le set de VILLAGERS OF IOANNINA CITY, et ça s’est totalement prohibé dans le sud.

Sauf que ce groupe fait de la zique folklorique grecque de la région de l'Épire. Pitinnnnnnnnnnnnnnnn !


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FLESHGOD APOCALYPSE & EPICA = Art Lyrique

Sur scène l’attroupement laissait autant d’espaces qu’un taulard à l’isolement. Pinaise ça couinait en contre ut nan ? Vraiment je suis punk à rien, je suis parti à la warzone, direct…


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Nick Steinhardt, l’un des 2 guitariste de TOUCHE AMORE avec sa ganache d’un premier de la classe qui avait les lacets accroché à la table en cours d'informatique, était habillé pour l’occaz comme à New Delhi en 1969 pour un mariage.

Grand moment de screamo, j’adore ce groupe, je ne suis pas du tout objectif, mais toutes celles et ceux qui apprécient le groupe comprennent l’émotion suscitée. Le screamo demeure rare au Hellfest, en plus.

J’ai adoré, c’était un set super classe, un diamant brut. Jeremy Bolm le chanteur n’avait presque plus de voix à la fin. Il a donné. L’interprétation était compulsive, et l’attraction émotive était superbe. Aimer un groupe et sa folie c'est aussi ça, risquer tout ce qu'on a comme désir pour la création d'un fou, et saisir cette émotion brute comme une pureté.

Le set était trop court, bien entendu.

Touché Amoré laissera en héritage à son set une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive. Je découvrais ma sensibilité à nue, et la voix de mon âme entourait les bras de mon cœur en laissant les larmes couler. Qu’est ce que ça fait du bien !


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MYRKUR a été le plus beau spectacle des deux week-ends.

Grandeur lumineuse du new age, nature & découverte, costume bunad tradition scandinave. Merci, merci mille fois pour le son gigantesque. C'est vrai qu'au début c'était trop faible. C'est vrai que c'est pénible ce calage jusqu'au 2/3ème titres pour pouvoir bénéficier d'un son approprié. Les chants étaient superbes, en osmose avec la lumière. Tout était vraiment superbe. Cette année le solstice a été fêté par des cérémonies harmonieuses et vivifiantes. C’était puissant (et pas une guitare électrique hein !), intense, d’une pureté virginale. Si tu as vu le film O’Brother des frères Coen, avec la scène des sirènes, tu auras compris l’envoutement.

Quand la dernière voix fut éteinte, ne nous restait plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide, un peu hagards, scrutant le sens ultime d’un idéal. Curieux paradoxe, le conseil d’humilité face à l’incertitude nous a été transmis avec la plus grande des emphases, et nous nous sommes vu rappeler combien nous étions fragiles à l’aide de cette force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était mise en pleine nature, non pas comme un sphinx que toute civilisation trouve sur le chemin de son agonie ; Mais comme une floraison de communion avec la nature. Beau, très beau.

Dans le verger du Hellfest nous croquons le fruit de la connaissance avec la délectation d’un païen.


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Le groupe de doom death gothique suédois DRACONIAN a annoncé un peu avant le festival le départ de sa chanteuse Heike Langhans, présente dans le groupe depuis 2012, qui va se consacrer à ses propres projets musicaux (REMINA, Light Field Rêverie).

Lisa Johansson, qui était la chanteuse du groupe entre 2001 et 2011, fait son retour dans le projet reprenant ainsi le poste de celle qui lui avait succédé. Le groupe s’est produit dans une configuration spéciale avec les deux vocalistes lors de leur performance au Hellfest.

C’était jolie, mais surjoué, un poil déçu, et un poil d’ours hein. Les deux voix se jumelaient bien, mais l’on pouvait ressentir que derrière la bienveillance de façade, le crépis avait craquelé. Sans attendre une speederie, il m’a semblé que le set était poussif tout de même. Je préfère sur disque pour le coup. Et gnagnagna et gnagnagnan...


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KADAVAR ? Je n’ai jamais accroché sur disque, et c’est dingue parce qu’en concert ce groupe est génial.

Leur dernier opus « For The Dead Travel Fast » pourtant le plus progressiste ne m’a pas arrimé à lui non plus. Et là en live, cette nouvelle direction musicale a su démontrer toutes ses capacités de ton, de climats, de potentiels. Je vais m’empresser de réécouter cet album c’est certain.

Pour l’aspect scénique, il y avait la tonte intégrale du batteur, spectaculaire, quand on se remémore la tignasse et barbe du gazier. Il y avait surtout à ce show des lights qui ont mis en valeur la musique en version XXXL. Félicitations au gars derrière la console, parce que c’est rare en festival d’avoir cette qualité.

Pour le reste c’était Good vibes, LED ZEP, psyché stoner, krautrock, garage rock oriental, une aura contaminatrice, une prestation énOrme, la foudre hippie rock, puis la cover des Beatles « Helter Skelter » pour le final était explosive. La valley était envahi de barbus style milice tchétchène à casquette.

Cette scène (Valley) présente le spiritisme sonique sous un aspect élevé. Le conditionnement vintage est élaboré pour donner vie et corps à une musique née dans les seventies, venant ressusciter avec une nouvelle forme de sagesse terrestre, charnelle et diabolique.


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Pas de GHB dans les verres, mais sur le pit c’était une pleine suée !

Le punk des légendaires GHB a fait cracher la Warzone à coups de dogs marteens, c’était sale, pleins de ces hymnes frappadingues, de sueur de rues. Les vieux cabotinaient dans le pit, alors que dans les plus jeunes, y’avait des excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises.

Pour rappel : Pas de GHB pas de Metallica.


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GUNS&ROSES m’a toujours ennuyé, à la grande époque j’étais du côté des METS de toute façon.

Poil de carotte avait la même forme olympique qu’une aubergine rissolé dans 20 litres d’huile d’olive chez Maïté. Slash a pris 10 kg. Sur scène c’était le culte du narcissisme avec des solos qui se pignolaient l’entre-jambe et étiraient le jus de betterave des morceaux emblématiques des californiens.


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Recroquevillés sur des harmonies prémâchées et convenues, les guns ont appliqué un point d’exclamation scénique avec la futilité aristocratique d’un enthousiasme fédérateur dans le public. Mais bon je suis resté très peu de temps devant ce set essoufflé d’un soi-disant grand groupe de rock.

Ouille ouille ouille ! J'entends déjà nos délicats dévots de la rose croix pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies. Fuck off !


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CONVERGE BLOODMON c’est Jacob Bannon | Kurt Ballou | Nate Newton | Ben Koller | Stephen Brodsky | Chelsea Wolfe | Ben Chisholm.

Alors sur disque pareil je n’avais pas accroché, sur scène c’est la révélation. Grandeur, ampleur, tout est devenu plus dense, harmonieux. Une excellente prestation, un rendu musical épanoui et manifeste. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et y brûler enfin décharné.es, empli.es des montagnes du froid et des mers gelées. Le groupe changea les ténèbres en lumière, et plongea la lumière de la scène en ténèbres rouge, où l’amertume en douceur mélancolique et la douce soumission offraient un mélange nacré de chaleur vivace. Whaouuuu

La prêtresse Chelsea Wolfe, un peu en retrait, a déposé sa spectrale qualité lunaire à ce set. Déjà soustraite à cette pénétrante passion, s'y confrontant sans qu’elle n’y puisse rien y faire, elle noyait son désir musical en allumant la mèche de ses cheveux sombres dans une danse de crinière.

A la fin du concert j’étais exalté, et je me suis dit qu’il était paisible le son de la pluie battante et du tonnerre pendant une nuit noire, de celle qui câline le sombre pour faire naitre la lumière de la beauté. Re-whaouuuu. (merci, merci)


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BLIND GUARDIAN c‘estttttttttt du Power metOl, avec visite de Donjon & Dragon. Le groupe a fait remonter la turpitude d’un power d’antan, tu sais de celui que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos, comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh !

Les grands-n’enfants ont joué au glaive en se grattant les parties intimes pour mimer le guitariste, ça a secoué de la tignasse Vidal Sassoon senteur fruit des bois, et martelé le rythme en renversant de la cervoise, oh que diantre !


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Retour à la Warzone, où je furetais dans mes pensées sauvages la réflexion que l’engagement politique par l’affirmation de l’héritage rock, exactement là où le punk américain puisait son inspiration dans les « productions enfouies de quelques prophètes cultes » des années 1960 (comme le groupe MC5), son cousin britannique lui, était nettement plus nihiliste d’un point de vue musical, comme les Sex Pistols. Restait à savoir si la langue vulgaire de THE EXPLOITED prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute était une représentation réelle de la working class hero et du Punk de rue ?

Pendant qu’au fond ça se vautrait à l’aise sur les pâquerettes sauvages en se demandant si le pinard était bon à midi, dans la fosse à bestiau, tout devant, c’était entassé dans un filet de pêche avec du pavé en guise de matelas pour réceptionner les piteux flighters.

The Exploited a renvoyé la balle à 10 mètres avec le triptyque final « Fuck the USA » « Sex & Violence » et « Punks Not Dead » au cas où tu n’aurais pas compris. Le pit s’est percuté en voiture bélier & ramassage scolaire. Résultat ? Les punk rocker écossais de The Exploited, originaire d'Édimbourg, en Écosse depuis la fin des années 1980 ont raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie. Ah bravo ! Mais ils étaient heureux. Aaaaaaaaaaaaah tant mieux !



FINE !


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J'aime la nuit parce qu'on se déshabille de tout. C'est une mise à nu, une fois les lumières éteintes. Et pourtant, c'est là qu'on y voit le plus clair.

Une vestale sombre caressait des yeux la nuit avec la profondeur impie de son rire maléfique. Un gars regarda cette flamme sans se brûler, son comparse reluqua comme un bonobo devant le cul d'une babouine, et puis chacun reprit le corridor de sa destinée. C’est vrai que les filles ne semblent pas se faire emmerder, ou moins qu'ailleurs Il y avait un dispositif (brigade Hellwatch) à cet effet contre les violences sexuelles sur le site.

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, le Hellfest en remplit le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique, contre vent et marée. Par contre, nous sommes d'accord que le site était plein à péter durant les 2 week-ends, donc où sont les festivaliers du Hellfest le reste de l’année pour soutenir la scène ?

Mais n’oublie pas une chose capitale petit scarabée, toi qui ne connais pas toutes les astuces, au Hellfest si par malheur tu te lèves trop tard pour aller à la douche, et que tu te retrouves dans cet entre-deux où le service de javelisation n'est plus de ce monde, sache mon/ma jeune ami(e), que ce ne sont plus des mycoses mais des cèpes que tu vas ramasser, et avec la végétation du sous-bois et des animaux qui vont avec.

Bisous !


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mercredi, juillet 6 2022

PRETTY HATE MACHINE – HELLFEST XV ACTE II JOUR 2


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HELLFEST XV ACTE II JOUR 2 - Report du Vendredi 24 juin 2022

Le temps fut de la partie, maussade, intransigeant, froid. Voici quelques strophes sauvages dans une forêt de poésie qui embaument la sauvagerie diabolique, elles vous attendent…


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NEIGE MORTE a laissé une poudreuse noire se répandre dans la désolation.

Leurs guitares saillantes et crépusculaires enfonçaient un charme obscur, et le chant dégorgeait la bile. Le nuage d'anxiété planait au-dessus de Clisson, nous pouvions déjà ressentir les symptômes empoisonnés du groupe qui sait faire le chaud avec son black metal glacial. Ce Black Avantgardiste offrait maintes métamorphoses, et il était toujours prêt à crever les larmes de rancœur et la rage au sang.


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Les festivaliers ont pris un coup de faucille avec la colddark de FAUXX.

Le duo batterie/machine ont Nin-Inchalisé leur électro death sympho par un spectre sonore. Entre tradition et modernité, à la recherche d'une identité qui apaise les exigences intergénérationnelle, tout en permettant à l'être de s'épanouir, avec son set le groupe venait d’acquérir une renommée qui dépassait le cadre théâtral de ses fantasmes musicaux et de son narcissisme.


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YAROTZ a prouvé en live de l'étendu de son dernier excellent album « Erinyes ».

Une présence musicale prégnante, puissante, irascible, avec une âme noire et libérée, elle s'engouffrait dans le chapiteau Altar et déployait toute la vigueur de sa dimension. Yarotz donnait à sa matière musicale cette version radicale du sens caché des vertus émancipatrices, des forces inconscientes et des tourments puissants. Dans la fosse, elle dressait dans la confiance à Yarotz une aura qui pelait chaque âme avec la lame fine d’un couteau dans son regard.


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Dans une mouvance identique le trio PORTRAYAL OF GUILT a déroulé sa vigueur et densité.

C'était un trip sous acide, incandescent, avec le vitriol permanent, c'était une chouette découverte. Le chant était putride, et il laissait cette amertume de caresse alourdir la profondeur de cette musique expressionniste. Sans craindre le conifère du mal et de ses ronces nous laissions le groupe remplir l'espace, l'odeur de la violence sanguinaire agissait comme un excitant.


Je perdais du temps à poireauter devant la restauration, le mec devant moi avait tellement faim qu’il aurait bouffé du canigou dans les urinoirs. Je vous dis cela car j’ai besoin de raconter les gens et je ne sais pas pourquoi, de les observer de loin, d’imaginer ma rencontre d’eux à travers une vision, par le biais d’une enveloppe sonique, même trouble.


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Le Doom death stöner rawk'n'roll des Norvégiens d'OKKULTOKRATI a été efficace, rentre dedans même.

Du cuir sur scène avec deux grattes, batterie, basse, chanteur (avec une attitude satanique), puis un clavier avec une présence lunaire et fantomatique. Tout part de ce gars, enfin, cette atmosphère épique, luxuriante, qui ne cesse de monter l'ensemble en cathédrale new wave dark.

Sur scène deux ambiances. Le côté droit, trois gaziers en cheveux long, exaltés, et côté gauche trois gaziers en cheveux court, étant mesurés.

Basique, poilu, puissant, rouge et noir comme couleur musicale Okkultokrati affolait une mélancolie âcre et agressive, tout en expédiant loin de la speederie vulgaire une magie exhibitionniste à tous ceux qui ont foi dans l'aciérie sonique. Le groupe nous a jeté un sortilège.


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L'interprétation tout en ferveur de GAEREA m'a laissé quelque peu dubitatif. J'adore leurs disques, j'en attendais beaucoup, peut-être trop. Dès le premier et jusqu'au second titre le son était pourri, un véritable brouillard de chiasse. Après ça s'est estompé.

Avec une présence noire de supplicié, ce black fado metOl, un genre de Nails écrasant, avec la brutalité de cisaille des guitares, de la bile, un rat crevé pour le grain vocal, a tenu presque toutes ses promesses. Nous attendions une brûlure prête à nous accueillir dans les flammes de nos ventres gorgés du sel de l’existence et de la terrible chaleur ambiante de nos émotions vivaces. Nous avions à ce moment-là la force d'affronter ce qui ronge sans rien éteindre du tout.

Gaerea a proposé un nouveau titre, très Behemoth. Le groupe est cagoulé, je me dis que cela doit demander un effort supplémentaire pour pouvoir respirer, mais bon après deux années de masque pour tous, on s'y fait. J'ai été déçu du son brouillon, du chant presque trop emphatique, de ce côté dramaturge, cette espèce d’amabilité sournoise d’un témoin de Jéhovah pendant sa tentative de colonisation dominicale. Nous étions vendredi.

Le chanteur finira à genou seul devant la scène, pendant un moment, puis il se relèvera les bras en croix, comme un martyre et supplicié. Fadoooooooooo !


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Enfin du stoner avec du groove à la Valley avec les légendes de Kyuss que sont Brant Bjork, Nick Oliveri et Ryan Gut  pour STÖNER.

Le son te percutait l'estomac en ravivant les flammes d'un cœur ardent et heavy....Avant que tout vire dans un blues rock vaguement hippie et mou. Je trouvais que le groupe était dans une impasse à frapper contre les murs de son désarroi à boucher un style, une aura ancienne.

A 8h00 le sol du site c’était une mare aux canards WC, à 19h00 un enclos à cochon, je te laisse imaginer la signification du terme ‘’le purgatoire’’ aux alentours de minuit.


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TEEHGRINDER c'était plein les gencives et du toniglandil. Le set était un choc. Sans aucune substitution nos esprits en manque d'adhérence peinaient à trouver sur cette paroi une prise pour se retenir, pour ne pas être aspirer par le gouffre sonique. Une troupe a posé un circle pit de l’ère du crétacé avec mégalodon et spinosaure qui n’ont pas bouffé de la praline depuis le souper de la vieille.

Quand tu as assisté à ces gars en train de tourner comme buzz l’éclair comme si ils avaient le feu au fion, heyyyy, tu sais que les Russes ne nous ont pas coupé le gaz.

Teehgrinder a saturé l'espace sonore de sa camisole de force pour un set de psychopathe !


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Le fil rouge de la journée c'était back to 2000's avec les machines, merci NIN.


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Entre douceur d'un chant narcoleptique et la déconstruction électro dark, HEALTH m'a séduit. Je me suis dit bon faut s'y mettre un peu à cette journée machine, alors j'ai ouvert les écoutilles et apprécié hachure, striure, zébrure et sucre new wave à Cock Robin.

C'était bien réalisé, je trouve que le mélange fonctionne, j'avaisi envie de me blottir dans la danse élégiaque, cela allait très bien avec ma mélancolie.


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Le rawk'n'roll de DANKO JONES a fonctionné plein gaz avec son fell good sexy night fever & sirop d'érable.

Danko s'est vanté d'avoir touché 1 million de dollar pour ce Hellfest, il n'en a jamais assez ce showmen, il s'immisce et prend possession des corps et des esprits dans chaque riff avec la délectation d'un gourou. Entre private joke et ce côté cool il tient la scène. Côté musique c'est groovy, avec que des hits et des hymnes. C'était excellent, je n'avais plus de voix. Danko Jones c'est l’emprise soudée d'un groupe sur scène, aussi ferme que le tronc de l'érable.


Vivifié par la grandiloquente nature féerique et revêtue de sa robe de noces le Hellfest offre le spectacle harmonieux remplie de vie, d’intérêt et de charmes comme nul autre ailleurs, avec les cinq sens aux aguets qui ne s’en lassent jamais. Est ce que le hellfest mangera t-il tous ses concurrents ?


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Le black metal de WITCHERY est venu chalouper son black'n'roll ardent à nos oreilles distraites.

Il nous a enflammé dans son purgatoire à ciel ouvert de ses cloîtres et ses cryptes discographiques en un putain de bon set.

Le groupe était heureux d'être là, avec sa fureur black. Le chanteur est un géant. Le troupeau bêlait avec les cornes de Belzébuth, sabots quillés sur le devant façon chopper, la suie d’une pluie de riffs en guise de ciel, puis un collé serré d’isolation thermique de haute intensité pour une séance d'osteo dès lundi.


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Je suis un enfant sauvage de la lune, alors ne me faite pas chier avec tous vos problèmes de merdes, je suis physiquement présent mais dans un monde parallèle.

J’accueillais AA WILLIAMS avec délice.

Sa torpeur lunaire, lenteur mélancolique et spleen sont une caresse sur disque. Elle a une belle voix, elle est très jolie, avec du charme. Par contre, il y avait trop de fumée sur scène, à se croire un 11 Novembre à 7h00. C'est dommage d'embaumer dans le brouillard la vision éthérée d'une musique brumeuse. Comme s'il s'agissait toujours d'une femme brûlée pour le péché, un pion dans un jeu ancien que le destin ne la laisserait jamais gagner. Pourtant le concert voguait, libellant calme et distance, capable de transformer le présent en ombre, et de puiser dans la terre chaude d'un Nick Cave nuageux et de ses échos levés.


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Au Hellfest il y a 6 scènes donc 3 jouant en même temps, il faut faire des choix, je privilégie les groupes découvertes, ceux que je n'ai pas vu depuis longtemps. Cette année j'ai fait l'impasse pour les copains et excellents Dirty Fonzy et Sherrif

Vous pouvez retrouver le live des Sheriff via Arte ( très très cool comme initiative, voici une chaine télévisuelle qui diffuse et propage la culture, merci )



Et le live de Dirty Fonzy via Hellfest from Home de 2021




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J'ai assisté à la fin des brutaux deathaleux de BENIGHTED, et c'était charcuterie et désossage en règle, avec de la couenne en rab. Je revois encore la tronche de ce gars, avec un museau qui dépassait de la meute et la finesse d’une escalope dans le regard, il fonça tout droit devant lui comme s’il marchait sur une flaque de pue de lépreux. La couenne en rab, c'était justement ce que ce gars a laissé sur le sol.


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Entendu d'un festivalier sur IHSAHN «  Le chanteur il est prof de math et de metal quoi ».

Ok, c'était déroutant comme style, il y a un patchwork de funkablackSupercalifragilisticexpialidocious. L’ex-leader d’Emperor a réalisé les covers de « Rock And Roll Is Dead » de Lenny Kravitz, « Wrathchild » d’Iron Maiden, et puis a mouliné une maille à l'endroit pis une maille à l'envers. Un set aussi appréciable qu’une lingette tiède sous la peau du cul en sortant de chez l'esthéticienne.


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KILLING JOKE = blague carambar d'un caramel mou et vieillissant, mais rappelle la réputation du groupe dans une scène industrielle à l’honneur en ce vendredi de Hellfest.

Il pleuvait comme une cache qui pisse. D'un coup c'était lumière tamisé, 12 degré Celsius à vous peler les couilles à la taille d'une peenuts, Clisson était un couloir aérien pour le gel de Scandinavie comme Aurillac dépasse les 2 degrés au mois d’août.

Killing Joke était aussi froid qu'une mer de glace prise dans l'effroi !


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GODFLESH c'est basse/guitare/machine.

Le beat était lourd, le son était une cisaille, un rabot, c'était chaud et froid, dur et ample, sec et farouche, unique et répétitif, malsain et minimaliste, ce n'était pas une transe, c'était un trip, avec l'effet d'une drogue qui visite les couloirs de l'ivresse des tourments. Nous nous sommes fait fouetter avec cet indus. Les rastas blancs grind teufeur décollaient le papier peint de leur squat pour s'en faire une robe de chambre.

La médecine s’est penchée sur ce groupe, et elle a conclu qu’il n’existe aucun traitement de viable pour le moment. Donc pas de médoc si vous écoutez ce groupe, juste un ticket d’entrée pour l’asile psychiatrique avec conso avant minuit pour les filles.

Le set était ce gris brut que Godflesh taguait avec son rabot et une peinture de cendre industrielle.


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Celtic frost à la warzone, heuuuuu CELKILT, je n’y suis pas allé, c’est pour les punk de Bretagne, et la ligue Celtique révolutionnaire. C'est beaucoup trop festif, ambiance pub Irlandaise, ça a fait remuer la houle de la Warzone, tant mieux, vraiment hein !




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Il pleuvait des litrons de flotte, le set de KREATOR c'était la danse des canards thrashy.

Nous nous retrouvions dans une petite abbaye bavaroise en 1803, sublimé par la puissance classique des rots germaniques, et de la puanteur de leur bouche choucroutesque pardiii.

Arschgesicht ( traduction = face de cul), les schleus ont abattu la ligne Maginot avec un set de barbare, où quelques copeaux de cervicales joncheraient le sol à la fin.

Le public a pris la saucée de pluie, et de violence !


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A l'abri MOONSPELL a profité d'une très large audience avec un son Type O Negative symphonique pour rendre une copie sobre et noire.

Le Portugal était à l'honneur cette année.

Au Vip il filait des coupes de mousseux au tribu Anglaise conquise de penser que c’était du champagne. Il y avait un des slammeur d'Astaffort Mods en représentation Algéroise avec un raï auto-tuné versus punk, c'était hilarant !


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EARTH c'était aussi lent que la fois précédente.

Hypnotique, et dégageant un océan de quiétude et de ferveur pour le crépuscule. Il fallait se picoter sévère les couilles avec de la laine de verre pour par roupiller devant ce show, et j'apprécie grandement d'écouter Earth, et je vous le conseille pour la méditation.


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L'ingé son d'OBSCURA a dû faire 10 litres d'huile pressée par son cul, tu n'aurais pas passer une feuille de papier A4, quasiment 1/2 heure de retard, il y avait une couille de mammouth à sa console.

Le gars a dû chier liquide pendant deux semaines après ce mauvais trip, avec le niveau du stress qu'il s'est tapé sur les intestins...Et puis plus besoin de fibres pour le transit après ça. Je suis parti juste avant que cela débute, apparemment Obscura a fait un bon set.

Ouf !


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MARDUK c'était un char d’assaut, une première ligne de rugby prête pour un encloscage.

On entendait les coup de boules jusque sur le bord de touche. Pour les connaisseurs d'arme à feu ce groupuscule sonique sait démonter une cervelle en la réduisant létalement. Le groupe a l’air de ce méchant qui vit reclus depuis que sa mère l’a accouché sur le sol infâme d’une porcherie. Tu lui poserais un tison rougeâtre sur chaque rouston qu'il demanderait simplement pourquoi ça sent le grillé.

Un gars juste à côté de moi, moins de la trentaine, cheveux rasé, un physique de facteur, juste avant que le chanteur, Daniel « Mortuus » Rostén balance le blaze du dernier titre, il s'est mis à hurler "Panzer Division Marduk" de manière très brutAAAAAAAAALE et menaçante, genre segpa.

Devant lui deux jeunes, la petite vingtaine, physique d'adolescent en première année littéraire, qui n'ont pipé mot, même si je pouvais sentir la sueur froide dégoulinée dans la raie de leur fion qui faisait chéneau.

Cela peut paraitre disproportionné, voire bourrin, mais je comprenais l'attitude de ce gars. Marduk donne vraiment envie d'envahir la Pologne. Et puis quoi ? Merde, si tu ne ne rage pas sur Mardük, tu ne vas pas le réaliser à un concert de kendji girac de toute façon...C'est vrai, crotte à la fin.


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Pendant ce temps...Le show d'ALICE COOPER prenait ses atours commerciaux de vieilles remises avec ces bonbons d’Halloween, la citrouille en mousse et sa freak party ! Et ça fonctionne toujours et encore.


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DEED OF FLESH est un groupe de death metal brutal américain de Los Osos, Californie, États-Unis, formé depuis 1993.

Le guitariste aux long cheveux possèdent des doigts d'araignée, c'était assez phénoménal à constater. C'était technique comme set, whaouuuuuuu un feu d'artifices, c'est clair, le guitariste n’a pas les pognes de Wolverine, lançant de tempétueux édifices soniques et de vanité formelle.


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La venue de NIN ne tenait qu'à l’obligation d’une programmation indus pour ce Vendredi. Vœu réalisé.

NINE INCH NAILS c'est la machine de Trent Reznor. L'indus des 90's avait dans son intrigue la critique sociétale des antimondialistes et la fin de l’ère de l’industrialisation occidentale. Moins froide que celle des 80’s, mais aussi sèche, cette musicalité a sévi pendant une bonne décennie. La présence de NIN était attendue, mais pas par moi (ndlr: N'essayes pas de comprendre celui qui n'aime pas ce que tu aimes).

C'était la promesse d’un un show dantesque avec bétonneuse cyborg modèle T-800, carrosserie refaite pour l’occaz, des ailerons de coffre et de toit avec des supports chromés, vitres teintées, Klaxon bloqué, caisson de basse avec des filtres de fréquences, des drift mélodiques et des run climatiques pour exprimer la violence d’un monde chaotique, sale et désespéré, pour le royaume du tuning au béton délavé.

Si Reznor double lame et Ben Barbaud lisent ça...


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On connaît surtout des enchanteurs d’hier qui reviennent nous proclamer leur réactionnaire fin de fête. Il semblerait qu’on en veuille souvent à nos souvenirs. Et ceux qui nous ont jadis nourris, transportés, sont parfois les premiers fossoyeurs de la magie d’antan. Mais bienheureusement il y a encore des groupes qui conservent cette magie.

BAD RELIGION a été impeccable. Le chant de Graffin était superbe, les chœurs tout autant, au menu du soir, punk rock élégant et hymnes à profusion, bravo.


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THE BLOODY BEETROOTS c'était disco bestiau, du beat électro à faire sautiller le jneus à veste patché, carrément Démoniaque le DJ, bravo !


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DECAPITATED c'est la technique efficace pour perdre la tête.

On aimerait écrire le thème d’une rencontre sur l’eau où repose un nénuphar, mais avec ce groupe la seule chose qui occupe votre esprit est de savoir comment découper un gigot d’agneau avec une fourchette monégasque.

Un paquet de personnes était replié sur elle après le set de Decapited !


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FINE

Le Hellfest a comblé la mesure de ses transgressions par l'art du divertissement. Il y a une versatilité expiatoire pour purifier, une éruption du réel dans un endroit imaginaire, le festival n'est pas événementiel, c'est une fable inimitable, tel est le Hellfest, une accoutumance à la démoniaque liberté des musiques extrêmes. Même les mots les plus fantasques, les plus fous ne seront jamais à la hauteur bestiale d'un tel événement social qu'est le Hellfest.

Buona notte


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dimanche, juillet 3 2022

MY SONG - HELLFEST XV ACTE II JOUR 1


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HELLFEST XV ACTE II JOUR 1 : Report du Jeudi 23 juin 2022

Nous n’allons pas pour les mêmes motifs au Hellfest, puisque le festival propose plusieurs lignes de conduite, de strates, pour vivre l’évènement. On en parle comme d’un barnum pour alcoolique, un cirque, un parc d’attraction pour touristes, un purgatoire, l’apothéose de l’Entertainment, l’arène des gladiateurs, le souffle de Belzébuth, la forge de Vulcain, les ténèbres de l’acier, le nirvana. Aujourd’hui le metal est tendance au point qu’il est décliné à toutes les sauces.

Souillé par la pop, vulgarisé par des médias tendances. Les progressistes parlent d’ouverture alors que les trve contestent, et la scission est déjà consommée depuis des années. Vous pouvez en rire de toute cette suffisance de pensée recluse, de cette guéguerre d’opinion. Le Hellfest a vendu son âme au diable depuis longtemps, lequel est-ce ? Et à quel diable croyez vous vous fiez ?


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Pour le moment il fait soleil et bon, jusqu’ici tout va bien.

C’était cool PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS.

Le clan Campbell sur scène c'était des riffs qui crépitaient ardemment la sauce heavy’n’roll. Les pichets de bière volaient de partout, il n'y aura que des covers de Motörhead, en hommage et à la pérennité du mythe du groupe, et de son mentor Lemmy. Dans le pit outre les refrains repris ardemment en chœur, les circle pit tournaient à la bourrique et comme un ultime avertissement à destination des plus intrépides, deux murs se bâtissaient une réputation de fermeté aussi grasse que du ciment Portugais, et finissaient par se percuter.

Pendant que le groupe sulfatait son raw’n’roll dans le public, les anciens percolaient leur jeans en air guitar avec la même vélocité de la main qu’un parkinsonien, et ceci tout le long du concert. Je n’en revenais pas de cette fougue ! De leur jeans pendaient des filaments blanc, et leur main répétait frénétique ce même geste infernal, et démoniaque, vraiment.


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Les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 40 % des festivaliers. J’ai noté qu’au Hellfest, les expressions wall of death, circle pit ont remplacé les termes génériques du travail tertiaire comme Réu, N-1.

sans aucune transition avec ce qui vient d'être exprimé, c’était bel et bien la guerre dans le pit avec les Parisiens HxC de WORST DOUB.

Le groupe était recentré entre tension et surtension, la ligne du band ne se détournera jamais de cette direction, et tiendra le public dans sa poigne. Sur scène des t-shirt de Gorgoroth, Morbid Angel, Kickback et Type O Negative. Le groupe de HxC déchargeait les décibels, dans le pit c’était une chorégraphie de corps sacralisant le choc musical avec une indépendance dans l’espace qui lui était impartie, et prête à tout.


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LILI REFRAIN était seule sur scène, loop, pédale, rythmique en boucle, par strate de couches successives, tout se développait ainsi, et son chant, qui parfois était à la limite de la fausseté.

Quand elle modifiait son timbre vocal par des effets, cela m’a fait penser à l’artiste électro Leïla. J’entendais à un début de chanson le thème de l’exorciste. Le set évoluait vers la transe dark folk, le psychédélisme électro, ambient, avec quelque chose de païen, je trouve que ça tournait avec pas mal de répétition si l’on ne rentrait pas dans son trip, et même cela tendait vers le linéaire, car il n’y avait pas assez de contraste. L'italienne a pourtant réussi à séduire humblement et par sa capacité de traverser en solitaire les vagues et tempêtes émotionnelles de sa musique.


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Le duo d’Alsaciens CROWN a lancé son set avec le kick d'une batterie trop fort au début.

La musique était atmosphérique, suave, coldwave, chaude, il y avait une immersion lascive, lente et profonde à leur set. Devenu plus souple, aérien avec son metal Indus lourd de ces débuts, Crown a gagné en profondeur, et propulsa à son set une excursion où nous nous jetterons volontiers dans les eaux de feu notre ancienne peau morte, afin de danser lascivement sur les cendres obséquieuses d'une langoureuse renaissance. C'était fort et prenant, doux et capiteux, parfait pour célébrer une ténébreuse satiété d'émoi.


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La vérité dans le mouvement des planètes mettait à jour son alignement, LOS DISSIDENTES DEL SUCIO MOTEL venait balancer son univers, et c’était la spatialisation du stöner.

Leur Floyd stoner a distillé une générosité féconde aux titres de leur dernier opus « Polaris », avec une cover du « Immigrant Song » de Led Zeppelin en sus. Prière de ne plus s'abstenir c'était du gros rock ouvert à cette onde de satelliser des effluves progressives. L'homme est un être progressif, et le groupe n'hésite pas à mélanger la pâte du sludge avec du post-rock, vers un metal progressif doomy. Il me semble que ces Strasbourgeois commencent à suivre la voie de Baroness…

Parmi la populace se distingue clairement celles et ceux qui souhaitent se donner un style pour l’occaz, d’autres pour qui vivre intensément le moment demeure primordial. Il est amusant de remarquer des personnes intriguées, subjuguées par le faste, la théâtralité des lieux, des rites et de cette musique aussi violente que grandiose, aussi exténuante que remuante. Il y a des moments de fatigues où l’on voit une rêveuse, un rêveur qui ne sont plus là, plus présent, dans cet ailleurs lunaire leur apportant la faveur d’une mélancolie magique. Il y a un panel assez exhaustifs de ce que peut contenir l’ambivalence charmeuse des émotions incluses dans les disques que les groupes reproduisent sur scène, et il y a aussi ce firmament intense d’appartenir dans un temps segmentée à ce genre de prouesse qui témoigne de notre perpétuelle appartenance à l’infini. À l'intérieur du Hellfest cohabite une multitude d’êtres disparates dont la fédération abrite une bibliothèque de pensées, et tout ce que j’ai à accomplir avec mon carnet et mon stylo c’est dans lire les vapeurs pour vous en retranscrire une simple fragrance.


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C'est cool pour un concert sur Mainstage THE LAST INTERNATIONALE, ça balance un rock, blues, funk avec des paroles combatives pour les prolétaires, avec la fragmentation de la coalition contre-culturelle, un peu à la sauce AUDIOSLAVE, d'ailleurs leur album "Soul On Fire" a été produit par Tom Morello.

La nénette au chant était au top, mood Pat Benatar reload 2.0, chant sucré, présence scénique indéniable. Mention spéciale au claviériste pour son style et contraste avec le reste de la troupe. The Last International dispose d'une topographie musicale avec une pléthore de style qui se jumelait pour un concert en plein centre.


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Alexander Von Meilenwald, batteur de feu-Nagelfar est le propulseur du death tantrique de THE RUINS OF BEVERAST, et le concert fut super envoûtant, épique, avec un peu d’occultisme black metAl, le putride du death et la profondeur du doom.

Tout le tragique de l’âme faustienne sera condensé dans ce live qui sonna comme un legs de noirceur.

“J’ai besoin de poésie. Cette magie qui allège le poids des mots” Alda Merini”


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Au merch le circuit court des exposants arriment une réminiscence sociale avec les disquaires d’antan, nous sommes loin d'une plateforme virtuelle qui livre tout un fatras de sandale, sachet de soupe chinoise, CD et godemichets.

En revanche le merch officiel pour les groupes cela a été compliqué. Il est très mal situé, à côté de la mainstage 1, quand il y a foule son accès est impossible. C’est un four à chaleur tournante, thermostat 7 le premier week-end, et 4 le second.

Il y en a un autre merch officiel pour les groupes côté Hell city square. Le prix de 25 euros le moins cher pour 1 t-shirt me semble prohibitif. Au final il y a peu de groupes qui ont leurs merchs exposés, c’est assez étonnant.



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C’est avec « L’amour en rose » d’Edith Piaf en bande son que débuta le set de TRIBULATION.

C’était cool d’entendre des titres de leur excellent dernier opus "Where the Gloom Becomes Sound", mais parfois le groupe n’était pas en place, et le son n’était bon qu’à partir du troisième titre. Je ne suis pourtant pas déçu. Les phénomènes spirites se penchaient sur le cas de ces Suédois avec douceur. Leur musique danse toujours sur ce péché conscient qui fraye aux tentations du groupe Mgla, avec du glam black et des embryons soniques de Mercyfull Fate. Leur look correspond à un Kirk Hammett chez les New York Dolls, j'ai toujours aimé ce groupe, il possède une différence indéniable, tout comme son attitude , et à la fois, ils ne sont pas si bons que cela en concert.

Un touriste complètement pété regardait le groupe comme un poisson rouge dans un océan de merde agricole, alors qu'il y avait sur scène une exaltation de violence sonique pure.


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La 6 cordes a semblé en avoir 30 avec le set de JO-VAÏ !

Avec son look de vendeur de cocaïne dans un épisode de Mimai Vice, Steve Vaï a taquiné la gamme atonale et exécuté son fameux coup de vibrato. Le batteur avait des tatouages pour jouer du hardcore’n’roll, et il a brillé derrière sa rythmique, il n'a pas fait de CAP de Boulangerie comme Lars Ulrich. Le Vaï il a pris un coup de vieux, bon comme tout le monde, mais quand même, elle est loin l'époque froufrou permanentée avec David lee Roth et son hard FM décousu par les fragrances sonores de Vaï.

Steve a des doigts de pianiste, longs, fins, et toujours ce vibrato dans le son, et une énorme influence pour Santana, avec de belles couleurs dans ses compositions à tiroir. C'est quand même chiant parfois, ça tirait en longueur, en assonance. Tous les guitaristes dans le pit ont joui très fort. Après le set ça discutait sur le matériel, technicité, vélocité.

Vaï va au ravitaillement et change de guitare à chaque titre, c'est impressionnant, je me suis dit que pour réduire les coûts d'une tournée Européenne, car comme tout le monde il a vieilli et ne doit pas vendre des tonnes de disques non plus, alors le gars doit faire les trajets en fiat uno avec devant lui, un camion benne gavé de guitares.


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Au cinoche tu as un cornet de popcorn pour regarder un film, au Hellfest c’est avec un pichet de bière pour mater un groupe. Est-ce que l’homme occidental est capable de faire autre chose que tout le temps avoir un truc à ingurgiter ? Nous sommes en permanence en train de remplir un vide ?


INSOMIUM c'est du Heavy de Finlande, bien épique fort et crémeux, mais ben merde, c’est comme du roquefort quoi. Oui un peu, c'est vrai, avec son mélange folk aérien, capiteux et de cet abîme qui jouxte une crypte, voire une cave.

Le groupe a demandé pas mal de fois de participer en levant son poing pour marquer le rythme de la batterie en gueulant des AH bien barbare. Bon, tu te prêtes volontiers au jeu, pas de soucis, tu te fais glorieux, il y avait à cela des solos épiques, je sentais quand même monter un truc barbare en moi. J’avais envie de me jeter dans la neige tout nu, d’allumer un feu, et de manger un bourguignon de légumes au tofu bordel de merde. Très envie aussi de tirer sur une barbe de viking, ça me démangeait en sortant de ce set.

Je remarquais autre chose, d'essentiel, qu’est-ce que les gens aiment manger quand ils attendent et font la queue pendant un moment, après ils jubilent en mangeant.

En tout cas le public a été ravi du set d'Insomium, il y a avait une chaleur dans les applaudissements. Les choses basiques sont souvent plus appréciés de part leur simplicité de compréhension.


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On m'a toujours vendu SOLSTAFIR comme du Black metal atmosphérique, post-rock progressif post-metal, alors que c’est Sigur Ros qui a branché une distorsion.

Avec un look de hippie à faire une partie de pétanque dans les gorges du Tarn, ces Islandais joignaient le poids immense d'une langueur monotone à un volume prodigieux de volute aérienne. La nature de ce groupe est exponentielle, et son incandescence continuelle nous procure une force répulsive égale à celle attractive. Il y a un travail important sur les atmosphères, c’est quand même long à se mettre en place, puis techniquement après le set de Steve Vaï il y a une très grande disparité de vitesse, de vélocité, de couleur, et un décalage permanent. C'est difficile de passer rapidement d'un univers à un autre, il faut un temps d'adaptation, de compréhension, et de laisser aller. Pour le laisser aller, Solstafir est effervescent. C’était donc à nous de faire table rase de ce que nous avions vécu auparavant, pour se donner librement à Solstafir, il m’a fallu du temps…


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HELLOWEEN power, power, power MetOoooooool, ouiarf j’écoutais cela quand j’avais 14 ans, c’était sympathique, avec ce délire BD citrouille sur les pochettes, c’était un univers chevaleresque, avec des solis et des refrains primesautier.

C’est toujours le cas encore. J’ai regardé par nostalgie quelques titres de leur set, c’était aussi frais qu’une citrouille automnale. Mais j'étais content d'avoir procuré au petit garçon chevelu (ben ouaie) que je fus, les euphories que les Allemands avaient su susciter à l'époque de fer du collège.


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Vivifié par sa grandiloquente nature féerique et revêtue de sa robe de noces le Hellfest offre le spectacle harmonieux remplie de vie, d’intérêt et de charmes comme nul autre ailleurs, avec les cinq sens aux aguets qui ne s’en lassent jamais.

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, le Hellfest en remplit le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique, contre vent et marée.

« Ah ça ma pauv Lucette y’a bien longtemps que le strudel a viré à la pissette » j’arrivais sur cette tirade d’appellation d’origine contrôlée par les vieux de la vieille garde. Devant moi un troupeau de chaises colportait le suc d’une érudition dans le domaine où chacun se mesure la bite pour comptabiliser le nombre de concerts et de groupes observés depuis leur adolescence. Au dire du voisinage, SCORPIONS avait un venin plus mordant en 1986. Je n’ose contredire cette vérité de Lapalisse car tout ce qui n’est pas rugueux est lisse.

Les oldies du heavy et hard rock, tous ces vieux dinosaures n’avancent plus d'un pet. Très clairement nous arrivons à épuisement de toutes les forces vives restantes. C'était bien de pouvoir donner la possibilité à un tas de génération de pouvoir revivre par procuration, et de goûter à tout ce passé magnifique, fondateur, mais là, stop.

Sur scène il y a beaucoup de solidarité afin de calfeutrer les carences de chacun, et en l’occurrence de Klaus Meine, le chanteur. Toutes les chansons sont jouées en étirant le plus la partie instrumentale, et sont réadaptées à la conversion de son timbre de voix, et le rythme général est vraiment plus lent. Si ça continue dans trois ans, ils font du doom SCORPIONS. Leur titre « Zoo » j’ai cru qu’il allait durer 20 mn. Tel un idole couvrira les saisons sur leur tombe dans la pureté des voix passionnées d’un matin bleu, la pique du SCORPIONS (since 1965) s’éteignait sur la mainstage dans une fragrance de pop rock et de hard d'incontinence à s'en tirer les cheveux. Et pourtant qu'est-ce que j'ai aimé ce groupe !


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Dans le verger du Hellfest nous croquons le fruit de la connaissance avec la délectation d’un païen, à cet effet, le rite d'HEILUNG a magnifié le solstice d’été 2022

Les chants en transe évoquaient l’âge de pierre de la musique électronique, avec toute cette rythmique tribale venant développer la danse du corps, de l'âme. Le public a été conquis de vivre une expérience mystique. D’ailleurs c’est ce qui s’est passé réellement. Le viking metal c’est prier Vénus comme un païen.

Sur scène le spectacle était total, les costumes, la musique, tout était unanime dans cette communion et mettait le public dans une dimension qui n'était plus de l'ordre du spectacle.

Cela allait bien au-delà de la musique, du théâtre de rue.

Quand la tribu arriva sur scène, pendant 5 mn elle se tenait en cercle en se tenant la main. Déjà rien qu’avec cela, tu fermais ton clapet fécal de profane, car tu sentais que tu allais vivre un témoignage qui dépasse le show. Tu assistais à un rite, à une reconstitution des célébrations primitives, et cela te pénétrait dans tes gènes.

C'était fort, intense, il y avait des guerriers, les chants montaient dans la voûte, honoraient mère nature, sa violence, sa force, son incantation.

Heilug me rappelle aussi la cueillette des champignons dans les bois, ça caille (il fait froid), c’est béotien, tu tombes dans une ornière, pas grave, tu rampes, tu te refous dans les fougères, heyy à la fin, tu finis comme les guerriers d’Heilug, en un homme des bois.


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j'ai davantage accroché à ce concert d'Heilug que lors de leur dernier passage. J'étais plus en phase avec leur cérémonie initiatique, avec la sensation de pureté et de purification. Il y avait les bois, les fourrures, le cuir, l’acier, les rites, les peintures, les chants, des corps à moitié nus, cette célébration païenne que l’on retrouve sur le site avec ce feu de la st jean. D’ailleurs si l’inspection du travail passe et qu’elle voit les gaziers torse nu sans gant, en basket en train de dépiauter des palettes bois avec des pointes qui dépassent de partout, pour les balancer dans un caisson de fer en feu, avec le vent qui égrène les braises partout, j’aimerais bien voir la tête de l’inspecteur.


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JERRY CANTRELL c'est la force brute du grunge, la profondeur du blues et l'incandescence de la folk, c'est une beauté vive entre riffs lourds et balades lacrymales.


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Le concert a été somptueux, superbe, parfait, c’était un moment de quiétude sombre, capable de soulever une vague de tumulte émotionnel et d’araser en écueil chaque mélodie imparable.

Mon pote Waz nous a indiqué que pour lui c’est le Mc Cartney du heavy rock. Heyyyy

je comprends et valide totalement son affirmation. Tant Cantrell magnifie l’art de la composition avec une singularité, force, songwriting, et une magie mélodique hors-norme.

Nous n’avions plus de voix après avoir gueulé sur chaque titre. Le vestige qu'il provoqua était un vertige nostalgique, mille doigts invoquaient une divinité dans une union d’Enfer, de Purgatoire, et de Paradis.

C’est déconcertant quand un athée découvre que sous ses propres paupières, Dieu a toujours existé, et il se nomme Jerry Cantrell.


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Les comportements sociaux et émotionnels des êtres humains sont étranges, ils réagissent à des stimuli éducatifs et des émois profondément enfouies. Le plus étourdissant c’est qu’ils se réunissent tous dans la musique. Avec elle c'est la possibilité de (re)connecter à soi-même et aux autres. C’est l’unification d’un même mouvement, englobant les gens, les vécus, les croyances, les philosophies, les cultures, les joies, les peurs, les peines, les amours… Il s'agit là du pouvoir de croire en une vibration musicale, multiple, toujours ascensionnelle, en ayant soif dans la créativité, dans une liberté totale de conscience, sans jugement. Même si cela peut parfois tendre et prétendre à nous guider, à nous aveugler, la vibration musicale est un appel lointain avec soi.

FIN


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jeudi, juin 23 2022

TRIDENT WOLF ECLIPSE - HELLFEST XV ACTE I JOUR 3



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HELLFEST XV ACTE 1 CHAPITRE THREE

« Tout l'art de la magie consiste à apprendre à traverser le voile et à amener le feu du non-manifesté à l'existence perçue. » Donald Tyson


EXOCRINE est un groupe de death metal progressif formé en 2013 à Bordeaux.

Un super death avec des solis techniques, efficaces de dingues. Le groupe trouvait une brèche pour pousser sa convulsion musicale avec la souplesse d'un contorsionniste mort. Du napal matinal à tremper dans un bol de lave. C’était une très bonne découverte. Je veux le même réveil tous les jours. Nous avons pris une rasade de riffs herculéens, et un mur du son que tu prends pleine poire avec démence, et à la clef une pluie de pissade sanguinaire.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis au cognac à 11h00 en se levant


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Les Parisiens de GLASSBONE ont activé leur HxC moderne dark cold dans un son ample et volumineux.

C’était un pétrissage de metalcore indus corrodant avec la délicatesse d’une araignée, en train de tisser un insecte en momie. Pendant que devant ça broyait du fer, le chanteur avançait dans son holistique attitude et je voyais le moment où il allait flotter au-dessus des corps.



Au Hellfest le lieu, l’ambiance, la catharsis te permettent de faire partie du trip, d’une communauté et en même temps d’excéder ta zone pour devenir un spinal tap, avec l’ego d’un groupe de hair metOl.


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Les titres de DELIVERANCE perforaient dans leurs immenses maelströms tortueux un sens immersif et spasmodique.

Superbe black, intense et enivrant avec d’anciens musiciens d’ Aqme et Memories Of A Dead Men, produit par le label les Acteurs de l’Ombre.

C’était une lente procession d’affliction qui est capable de vous enserrer comme un serpent, vous prendre aux tripes, tel était le cœur de ce live profondément majestueux, avec "Les parfums étranges des arbres qui s'assombrissent." Selon Carol Ann Duffy


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis à la prune à 14h00 pour philosopher


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VILE CREATURE est un trio, un gratteux, un batteur, une chanteuse pour un sludge écrasant. C’était regrettable que la chanteuse criât à 2km du micro, elle me faisait penser à l’actrice Rebel Wilson dans cette attitude de bonne copine libérée.

Le set était tellurique, pour nous cueillir avec de la lave au pied d’un volcan urbain, avec ce télescopage de style, entre un doom qui suppure et un sludge minéral.


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Les présages des comètes et les sortilèges de la terre des diables se réunissaient pour célébrer la musique extrême dans le set de PENITENCE ONIRIQUE.

En plein rêve opiacé des ténèbres, conquis et envouté par leur prestation et de ce black metal féerique de noirceur. Le groupe a fait trembler Orphée dans le précipice nocturne du purgatoire. C’était bondé.

Pendant ce set elle laissait agiter la sculpture d’une nymphe au milieu d’un Everest de flammes soyeuses. Sur ces cheveux, ses yeux, sa bouche, se promenaient d'autres visages, d'autres planètes. Dans son regard se lisait un miroir d’étincelles passionnelles, le premier des longues nuits qu’elle allait vivre à travers les reflets scintillants de Penitence Onirique, entre passion brûlante et bonheur rugissant.


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INGESTED est un quatuor avec 1 batteur, 1 growler qui tient la scène et le public par les corones, et 2 guitaristes. Le bassiste a été mangé sauce samouraï lors d’un BBQ.

C’est du death moderne qui distribue l’énergie et les coups pour que dans le pit ce soit la guerre. Il y a une multitude de style dans leur tambouille, le groupe a bien intégré le Nu metal, death, thrascore, avec des gimmick identifiables qui rassurent la zone de confort attendu. La jeunesse s'est éclatée à mort !


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Ça faisait trois jours de fest, et là ça commençait à puer le rexona qui attire les vielles ronces à côté des chiottes.


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INTER ARMA est une odyssée de stoner/post-metal, les titres poussent dans une substance post-rock qui mène à l’orgasme sonique. Cool.

Le chant putride apporte une dimension caverneuse et ténébreuse à l’ensemble par contraste. Le groupe a un sens inné de la pénétration et des atmosphères, et ce mouvement des entrailles avec ces menaces de fer, de fonte, de lave.



Le metal est devenu un domaine d’étude, à tel point que la sociologie parle des fans avec la même aptitude que les articles d’envergure du web sur la signification de son caractère à travers le choix d’une couleur, d’un animal caché, de tes mains, etc…C’est d’un chiant, mais foutez-nous la paix à la fin.


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Beaucoup, beaucoup de monde, REGARDE LES HOMMES TOMBER était attendu. Le set était puissant, irascible.

Maitre d’un son et d’un alliage moderne de black metal inoxydable. Un set colossal ou l’en entendait crépiter tout un sanctuaire de cathédrales végétales intuitives, là où la merveilleuse puissance des réceptacles de lumière enivre la vallée sombre.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis au muscadet à 16h00 pour le goûter


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Scéniquement TWIN TEMPLE c’est un spectacle parfait et unique de Doo-Wop satanique.

Duo démoniaque d’Angleterre avec un sosie de Fred Chichin des Rita Mitsouko à la guitare, et une Amy Whinehouse aka Winona Ryder dans Beetlejuice. Ils sont accompagnés par des cuivres.

Fervents adorateurs du diable et méticuleux conservateurs du rock’n’roll, ce duo vêtu de noir a créé un son qui allie l’idéologie satanique aux mélodies classiques du rock des 50s et des 60s, avec l’esprit de Coven. L’édition limitée de 666 vinyles de leur premier album est collector.

Musicalement c’est la prestation d’un groupe de Rythm & blues avec tous les codes scéniques, extrapolés en rituel satanique, versus Aleister Crowley & Antan Lavey. Le concert et concept sont une réussite. Pour le futur, je vois dans la boule de cristal une déclinaison en chacha mexicain de la muerte.

Puissiez-vous régner cher Twin Temple dans le sang et le lait, que vos noms soient pleurés dans l'extase et hurlés par des guerriers, puissiez-vous créer et détruire tout ce que vous voulez, que toutes les têtes de ceux qui se tiennent dans votre chemin soient coupé sur votre chemin pour donner naissance à votre Soi le plus élevé et à votre Grand Œuvre.

Hail Satan is gorgeous !


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Tu te souviens de la date de la victoire de Marignan en 1515, et tu ne retiendras pas celle de 1349 puisque le groupe a annulé sa venue.

J'allais me restaurer...


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Côté Metalcorner le françaouis calottait du Highlander à coups de pastis et remettait du jaune à qui souhaitait être étourdi par le péché du vieux port. Un gonze me proposa l’anis étoilé, je lui répondis avec la soif d’un touareg que j'étais sXe.


MONUMENT dispose d’un metalcore hyper pointu, avec du djent.

Le set est rodé, la maitrise technique est efficace, un sans-faute, bravo, mais très peu d’émotion reçue.

Une troupe d’adolescent avait la bouche béante d’admiration. A cet âge on est impressionnable, il nous semble que l'on ne quittera jamais cette terre où le moindre regard est une invitation à l'inconnu, où le moindre frémissement devient une électrisation de tous les fantasmes, où chaque minute vécue est capitale et symbolisera plus tard l'ironie d'une aigreur, si l'on en avait retenu l'aisance de s'accomplir.

Si le groupe leur avait demandé de torcher le fion du voisin avec leur langue, nul doute que la troupe se serait exécutée avec autant de panache que des parachutistes défilant le 14 juillet.


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Le HxC moderne de COUNTERPARTS est efficace.

Le set produit par les Américains abondait sa dose de contusion, de contentieux musicaux pour une translation contemporaine.

Je trouve que la génération montante est parfaite. Elle bosse fortement, possède un bagage technique incroyable à son âge, l’apprentissage musical est abouti, elle capte tout rapidement, va directement choper la bonne information avec maitrise, et l’apport d’une communication qui est à sa disponibilité. Elle a des moyens conséquents.

La sensation qu’elle est diamétralement beaucoup plus efficace, aboutie, irréprochable. Malgré les deux années de privation, mais ceci est identique à tout le monde, il me semble néanmoins qu’elle ne connait pas la merde, la loose tel que les anciennes générations ont subi. Il fallait batailler pour obtenir une info, c’étaient des plans galères, la débrouille permanente. Fallait te coltiner à écouter comme tu pouvais un tas de trucs pour tomber sur le graal. Faire entendre sa musique demandait une implication et des moyens étendus. Fatalement cette jeune génération est parfaite, mais n’a pas une identité, une force que la difficulté impose, une âme que la souffrance dispose. Sa damnation à elle est d’être une attraction éphémère.

J’espère me tromper, et j’accorde à cette jeunesse de trouver le sens révolutionnaire de changer la face du monde, comme le rock a fait basculer pendant chaque génération un style musical, un mouvement, une communauté, une mutation propre à chaque génération. Je trouve aussi que la pop envahie tout et trop. Le festival a évolué et les dinosaures meurent. Tout change, évolue, inutile de retenir le temps par peur de l’avenir, le Hellfest ne stagne jamais, son succès il le doit à sa transmutation permanente, remise au goût du jour, à flâner l’air contemporain, choper les tendances, les modes, c’est une affaire de spectacle vivant dans une société du spectacle en format XXXL. Bien entendu, l’underground est représenté, il fait partie intégrante de cette évolution.

Enfin bref, Counterparts a filé et infligé une fessée cul nu à des hardcoreux excités...

Dans le pit j’apercevais un gars qui avait dû faire ping pong comme sport de combat, il est venu percuter tel un ver de terre un crampon de rugby de village, vu que la tige fut instantanément couché au sol et que l'autre n’a pas bougé un cil comme Chabal devant un plat de carotte vapeur, à coup sûr le buffle a dû penser que c’était un soigneur qui était rentré sur le terrain.


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JINJER est le pelvis féminin.

Elvis a fait évoluer la liberté féminine en lui donnant la validité de ses émotions. Les femmes dans le metal, et même et surtout dans la pop dont elles monopolisent les charts, sont en train de faire muter celle des hommes. Les rôles ont changé, les codes, l’état d’esprit prend, lentement, mais trace son dessein, non pas féministe, mais d’une compréhension qui se détache du patriarcat. Enfin.

L’homme peut pleurer et la femme se contusionnait au roller derby.


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RED FANG c’est les Voivod du stoner.

Le stage diving est revenu pendant ce set à la valley, pleine à pétée, incroyable.

Le groupe a fait tonner ses breaks et du contraste dans chacun de ses titres, hum, et ça a cassé l’enthousiasme du public qui attendait l’explosion d’un groupe de stoner classique. Là, leur muzak faut mâcher un moment, ravaler son attente. Il aurait fallu un Slo Burn à la place pour attiser le feu et la flamme à remuer les enfers et les croupes.


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La prog de la valley a perdu une partie de son âme doom/stoner cette année

Pourvu que Philou ne se soit pas mis au pastis à 18h00 pour l’Apérooooooo


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Je n’ai pas apprécié le heavy de BORKNAGAR. Les Scandinaves ont dans leur culture musicale des mélodies, des sonorités que tu entends au concours de l’eurovision. Là s’en était pétri. Pas mon trip, c'était chiant.


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Comme mon pote Junk cacahuète apprécie MAXIMUM THE HORMONE, je suis passé devant ce groupe qui mixe un délire manga One Piece hystérique, avec la fusion pop punk et les contorsions du crossover 90’s (System Of A Down, Infectious Grooves), pour les ressortir dans un jus de jumPunk metal à roulette.

Comme je suis punk je ne me suis pas arrêté, le public a kiffé ce trampoline frappadingue, les japs bondissants offraient une prestation pleine de convulsion à leur délire.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis à l’armagnac à 19h00 avant de rentrer sur scène


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Les darons de DOWN ont remis du heAvy à la mainstage. Philou était en forme, quelle voix ce mec, lui aussi il aura sa statue un jour, c’est une iconique emblématique du festival. Le Hellfest ne lui a jamais claqué la porte au nez à cause des maladresses de l’emprise d’un homme alcoolique.

Il figure dans mon top 5 meilleur chanteur metAl.


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Down nous a plongé dans son south, sa profondeur, son façonnage, son essence. Le son était souple, épais, peut-être une lichette de plus aurait eu un impact plus pénétrant. Mais bon, c’était génial, les titres caractéristiques sont venus offrir un panel de la discographie du groupe, son groove, sa force.

L’interprétation a fait son job, Philou est resté dans une zone aimable. On sentait qu’il fallait que le bonhomme face amende honorable pour que Down puisse démontrer des valeurs de respectabilité.

Pas de gimmick, pas de prise de parole à raconter des conneries, pas de réjouissance, pas plus d’envie, juste un set jouer avec le cœur.


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MISERY INDEX nous a donné du deathgrind oldschool, pendant que la foule se gavait de la soupe en sachet de Korn de gazelle.

Nous pouvions respirer à plein poumon le putride, d’un set concis, tapant sur nous comme sur un sac de boxe. Ce fut une rouste monumentale.

La fascination schizophrène de la violence dans la culture américaine est son complexe paranoïaque, et symbolise le traumatisme subi par la victime individuelle.

Le death en prolonge la fascination de manière musicale et visuelle.


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PERTURBATOR endocrinien du metal, aka James Perturbator Kent a sulfaté sa synthwave ténébreuse à un public électroniquement en phase avec les dispositions de la mutation metal tronique post-punk electröghot.

Je trouve que ce James ressemble (même physiquement) à un Burzum jeune, ivre de créer son envergure avec transcendance et détermination.


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J’avais mis de la sauce piquante dans mon assiette de bouffe indienne veggie, à 10 euros la barquette (gaspppppp), exprès pour chatouiller les hémorroïdes si jamais la lame Britannique de JUDAS PRIEST n’aurait pu assurer son taux de pénétration. Mais la petite coquine d’Halfort n’avait pas sa langue dans sa poche surprise, mais bel et bien dans nos trous de balle à nous léchouiller avec un set de Heävy metOl d’antan.

Rob (bientôt 71 ans) était livide, il marchait comme un zombie (foutu crabe), c’était effrayant à voir. Toutes les 2 chansons il retournait dans les coulisses, côté jardin. J’sais pas ce qui s’y passait, mais cela lui faisait du bien à chaque fois, de jeunes éphèbes infirmiers peut-être…Son chant est toujours aussi tenace. Bello !

Le public a apprécié de revoir ce monument vivant du metal (50 ans de présence), et cette musique venir souder la fonte des fondements des musiques extrêmes.

Judas Priest ce sont les derniers vestiges de la sidérurgie britannique, et en live le groupe déploie avec autant de menace métallique que la lame de rasoir musicale du groupe, cuir et chaine inclus, grrrr !


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A la Warzone ça sentait le camphre, l'elasto et la bière bien fraîche, comme dans le vestiaire du rugby club de Montredon Labessonnié dans le 81, WALLS OF JERICHO a entamé son set de commando marine de façon brutale, qui n'a rien à envier aux films gore d'Eli Roth.

Dès qu’elle sort de son plumard Candace Kucsulain commence par 130kg au développé couché, et avec la warzone comme litière WALL OF JERICHO nous a chié dessus tout le set, et très fort, de manière brutale, oui je me répète, j'insiste bien sur le mot, qui a son importance.

Dans le pit c’tait régalade de chifarnasse, fourchette dans les yeux, pince couille, épaule déboitée, membre arraché... Dans le tumulte, j’ai vu une nana très jeune, j’sais pas 18/20 piges à peine, aussi grande et fluette que 3 pommes, elle moshait vénère en plein dans une meute de touch guy. Quand Franck Carter demande que les gars protègent les filles pour qu’elles puissent participer au pit, apparemment non seulement il ne connait pas cette femme, ni la vaillance des femmes en général.

« Elle voulait une tempête à la hauteur de sa rage. » George R.R. Martin

WOJ a fourni un set consistant, pétri de lourdeur, de hargne, de castagne. Musicalement c’était chiant, mais impec pour les véloces du pit-boxing.


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CORONER ce sont vraiment les patrons du thrash prog crossover. Quel génie, quelle maitrise dans l’exécution, c’était incroyable une fois encore.

Le son était volumineusement lumineux, l’interprétation incroyable, la set-list gargantuesque. Je n’aurais pas de mots assez puissant et panégyrique (élogieux) pour traduire leur concert.

Bravo, bello, magnificooooooooooooooooooo !



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WATAIN fut incandescent, et c’est peu de le dire.

Le chanteur, maitre Danielsson après avoir allumé quelques flambeaux autour de lui, à la surprise générale, a balancé sa torche en flamme dans le public. Badasssssssssssss !

Tu basculais dans l’instantanée dans un level où le danger est permanent. Le concert a été immense, embrasant chaque titre dans une cuisson parfaite pour nous faire rôtir. Le chant calcinait leur black metal étincelant, brûlant d’atours fastueux, assourdissant de force retentissante. Des riffs stridents calcinaient sans arrêt d’une démoniaque cautérisation.

DU GRAND WATAIN DES ENFERS !!!


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Je finissais tout de même par faire un petit tour pour la fin de concert de RUNNING WILD, pirate de la mannschaft.

C'est du heavy-power metal, leur album emblématique « Under Jolly Roger » de 1987, a forgé le style Pirate metal avec le succès d’Alestorm.

J’ai arrêté après leur opus « Masquerade », mais j’étais content d’entendre cette flibusterie, à coup de solis poweresques, collant parfaitement avec l’ambiance maritime de la Bretagne, et d’une fête de boucanier. C’était cool de voir pour de vrai la ganache du capitaine Rock’n' Rolf Kasparek aussi, son chant est conforme à l’idée que je mettais faite.

Le Hellfest 15 ème éditions, acte I part three se terminait, dans cette sarabande heavy. Le site se vidait, la plupart des festivaliers rejoignaient leur tente pour tomber dans le sommeil...enfin, avec grand espoir...Mouahahahahah (rire satanique)


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Il y a de la magie dans tout ce qui vous oblige à être patient pour vous dévoiler pleinement. J'ai mis toute la densité que j’ai reçu durant toute la journée dans ce report, cela parait futile d’écrire sur la musique aujourd’hui, photo et vidéo sont suffisamment porteur de témoignage sur les réseaux sociaux. Mais bon, il reste encore quelques folles et fous pour lire.

« L'herbe est ligne, la terre un cahier, et je suis l'encre de ce lieu » Adonis

CiaO)))

Bir


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Merci à Roger Wessier et Hellfest ; )

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