15e album solo de Bob Mould et premier album studio complet depuis plus de quatre ans, « Here We Go Crazy » sort chez Granary Music/BMG Records.
Produit début 2024 par Mould au label Electrical Audio de Chicago dans l'Illinois, puis finalisé et mixé au Tiny Telephone d'Oakland, en Californie, avec Beau Sorenson l'ingénieur du son de longue date, les 11 titres de « Here We Go Crazy » bénéficient de la section rythmique de choc du batteur Jon Wurster et du bassiste Jason Narducy.
« En apparence, il s'agit d'un groupe de chansons pop à la guitare directe. J'affine mon son et mon style par la simplicité, la concision et la clarté », explique Mould. « Sous le capot, il y a plusieurs thèmes contrastés. Contrôle et chaos, hypervigilance et impuissance, incertitude et amour inconditionnel. »
Bob Mould explose la langue du non-dit que les hommes sanglotent dans leur quotidien d’exilés par une clarté musicale aussi élégante que profonde. Ça marque à chaque fois par une force et une vitalité power rock à l’intensité émotionnelle exponentielle.
La musique permet d'autres formes de communication plus subtiles. Lorsque ces dernières sont inopérantes, tout devient mort. Ici c’est une rivière musicale qui coule et galope, passe les rocs parce que la force de Bob Mould est comme cette pensée de du philosophe chinois Confucius : « Confronté à la roche, le ruisseau l'emporte toujours, non pas par la force, mais par la persévérance. »
L’on imagine que malgré le talent indéniable du Monsieur, il a fallu une bonne partie de l’existence pour concevoir des chansons aussi fluides, limpides, simples et faisant fi des modes et des conflits tant externes qu’internes, pour que Bob Mould soit capable de créer ce courant alternatif musical si singulier. Et à la fois dans ce disque m’a fait remonter les expressions power rock de R.E.M.
Le disque s’offre à croquer dans une orange juteuse en novembre avec des étoiles filantes comme voûte spectrale.
« Il m’a fallu toute une vie pour apprendre que le bonheur réside dans les choses tranquilles, et non dans les sommets de l’extase. » Anaïs Nin