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Report de concert

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vendredi, novembre 8 2024

RED THUNDRA


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Sortir un dimanche soir à l’avantage d’éviter le blues du lundi matin même avec un temps de sommeil restreint, et quand tu viens de te faire arroser par du stoner dégoulinant l’effet d’énergie est largement positif.

Samantha et oim reprenons le trajet habituel Castres/Toulouse pour la salle du Rex avec l’organisateur Noiser pour SLOMOSA & Fuzzy Grass en concert. Cool !


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Fuzzy Grass est composé de Laura Luiz à la guitare, Audric Faucheux au chant et aux claviers, Thomas Hobeck à la basse, Clément Gaudry-Santiago à la batterie. Il a sorti son premier album « 1971 » en 2018, et « The revenge of the blue Nut » en 2023.

Le quatuor explore la fumée du psychédélisme des 70’s en ayant appris de l'École de Canterbury pour faire sonner le Gong. Leurs mélodies venaient dans leurs manteaux de feuilles automnales et dans un arpège escaladant l'échelle du ciel de la congrégation Led Zep, Deep Purple, Free, Rory Gallagher, Who…Il advenait évident de sentir toute la symbiose entre les musiciens sur scène, fruit d’une improvisation riche d’enseignement depuis leur début en 2015, où leur blues gorgé de fuzz et de wah-wah (Jimmy Page, Jeff Beck) avec une ligne de basse pleine de groove et l’étincelle rythmique jazzy blues de Ginger Baker/John Bonham tout à la fois. Ça joue très bien, le groupe étire les morceaux comme dans les 70’s en faisant flotter l'encens psychédélique pour que sa fumée monte dans nos combles de l’esprit, et la tire dans la boue pour se vautrer avec nous avec le mauve gipsy de Jimmy. Mais cela devient lassant si tu ne parviens pas à rentrer dans le trip, avec la sensation de voir les films ‘’Easy Rider’’ et ‘’Apocalypse Now’’ avec Christopher Nolan comme réal pour un reboot de ‘’2001 l’odyssée de L’espace’’.

Nous avons eu un solo de batterie, rare pour être mentionné c’est dire si le groupe trempe dans les seventies. J’ai préféré quand le chanteur (un mix de Jack Black et James Corden) est dans l’interprétation en faisant son Joe Cocker, plutôt que dans une forme de théâtralisation entre le personnage Swan du Phantom Of Paradise et Meat Loaf.

« Less is more » pour donner un conseil à Fuzzy Grass.


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Entre le changement de plateau la sono sortait Les Beatles, Doors…J’allais au club house, pardon au merch acheter un CD à 15 balles, les t-shirt étaient à 25, les disques à 30, putainnn d’inflation…C’est chaud pour s’habiller les oreilles de musique avec du vinyle, le revival du 33 Tours est frustrant pour les mélomanes, perso j’attends que la mode passe en espérant qu’ils ne vont pas tout passer à la broyeuse, et enfin bénéficier de prix abordables pour les classes laborieuses. Donc cela fait 5 ans que je suis revenu au CD. En 5 minutes le soundcheck (la balance pour les fans de Jean D’Ormesson) était finalisé. La magie du 5 !

Slomosa est un quatuor de stoner rock, de Bergen en Norvège, c’est sa troisième venue à Toulouse : Première partie de Stöner (Brant Bjork & Nick Oliveri) en 2022 et de King Buffalo en 2023, 2024 il est enfin tête d’affiche pour défendre son excellent album « Tundra Rock » dont il débute avec « Afghansk Rev », puis le groupe envoie les titres de ses 2 albums avec leurs couchers de soleil cramoisis, des hymnes profondes avec les chants passionnés du vent claquant dans les pins, pour un riffing stoner rock tellurique et groovy à centrifuge grungy, avec un esprit punk indie revigoré.

Le chanteur et guitariste Benjamin Berdous (le mec vient du 65 ou quoi ?) synonyme physique viking au porto d'Omar Rodríguez d'At The Drive In...
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...Il canalise la voute de l’arc de cercle sonique avec Marie Moe (chant, basse) et Tor Erik Bye (guitare) dans une avalanche de distorsions profondes sous une averse mélodique et la rythmique massive de Jard Hole (batterie). Slomosa déversa son encre noire sumi-e, peignant des fleurs s'ouvrant sous la pluie, et des sommets de montagnes recouverts de neige avec cette lenteur dont la profondeur nous atteint l’âme et à laquelle il faut permettre ses faims.

Chacun.ne pulsait une vibration de fumée de riffs s'évanouissant dans l'air, le Divin stoner habitait à l’intérieur en nous, pénétrant l’extase sombre et sinueuse nous imprégnant chaque pores, nous apportant un plaisir sublime qui se décantait, et où chaque sentiment devient physique. Slomosa attisait le feu de ses passions, par la force de son caractère et le réconfort de ses caresses soniques.

Bien entendu les vieux blasés donnent du Black Sabbath comme papier carbone, alors que bon il s’est passé 40 ans entre, avec la manifestation sonique de beaucoup de filiation, mais bon…Devant la scène les perturbations abondaient de caramels mous dans la distorsion des corps, ça se chauffait les côtes au bois de santal et dix minutes après ça sentait le chien mouillé et uniquement la bière renversée, pas de suze à cette heure sombre, Skål (santé en Nørvégiën). Derrière il y avait les troisièmes lignes en train de regarder les mouches valdinguer. Parfois un jeune avec le caractère d'un Babybel venait s’écraser dessus façon camembert de 6 jours au soleil. Sur les côtés les têtes se balançaient au rythme du haut du corps et à chaque fin de titre une averse d’applaudissement. Le groupe a bien mérité d'être tête d’affiche.

A un moment il y eut l’instant PMU avec looping de l’agence tout risque affûté comme une lame laguiole pour couper du roquefort de Tarbes, il avait dû bouffer des pilules d'Imodium pour venir 3 fois se faire soulever et se rétamer la tronche sur le sol pas meuble du Rex.


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Samantha est restée derrière moi et entourée par des 3ème lignes, dans un château-fort quoi. Elle a remué ardemment sa tignasse, et bien éclatée sur son morceau préféré « Rice », puis pendant 2 jours elle avait la nuque raide, façon périscope de sous-marin. Pendant un concert de stoner j’adore quand le groove libère cet élan chorégraphique de mouvement d’avant en arrière que le public pratique en même temps, tel des vagues identiques. Vous devenez ce qui vous entoure, les énergies sont contagieuses.

Nous étions des lisières où le temps s'écoulait au rythme du cœur avec le corps musical de Slomosa nous ancrant à son tellurisme. Dans cet océan où les marées se chargent de foudre nous nagions comme des sirènes sans crainte des profondeurs entre fureur et délicatesse. Slomosa faisait griller le public avec un son à la dimension de mammouth du florilège de ses hits enflammés de ciel sur la terre, délicat et subtil, hanté par le « Song For The Deaf » de Queens Of The Stone Age, par le son des guitares exposé au souffle du fer et du titane. A moitié set je remarquais une faiblesse du ‘’volume’’ des guitares en comparaison avec le début, mais qui a été rectifié rapidement pour mettre le volume jusqu’à faire déborder les écluses. Car Slomosa s’écoute avec un volume excessif, il faut que le gras riffique ruisselle, et puis très important d’entendre toutes les nuances des lignes mélodiques.


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Nous faisions corps dans un océan temporel, où chacun.ne ira nourrir son corail, et même avec le poids d’une enclume pour la résonance que Slomosa transporte comme une révélation. Je puais le houblon avec ma veste en jeans sans manche qui avait fait buvard, mais je m’en foutais, j’étais au chaud, avec les miens dans un bain de stoner. La salle du Rex qui partage en début de soirée concert pour devenir boite de nuit après n’était pas en reste avec son sol, tu imagines le nettoyage exprès qu’il faut réaliser après…Mais bon c’est intelligent de fusionner les pratiques pour avoir le plus de taux d’occupation et être compétitif, c’est dans la pluralité du buraliste qui en plus fait réception de colis, vente de timbre, tabac, jeu de loterie, et caviste…

A un moment le chanteur demanda une ambiance tamisée entre le Nokia qui s’allume et puis le briquet qui te torche le pouce en 2mn, le public joua le jeu de lumière, même les péquenauds à moustaches et casquette truck for america great again, puis le groupe arrosa avec sa purée de riff gras dans des couleurs de braises ardentes, le chant faisait émerger le grand frisson venu avec la brise d’une tentation comme prophétie sonique. L’on s’enfonçait dans la nuit avec cette musique à l’énergie alcaline, véritable soleil d’or mélodique au groove tenace et à la puissance de feu élégiaque.


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Le public gronda pour le rappel que Slomosa déversera pendant deux titres noir comme l’onyx de son premier album éponyme. Fin du concert !

Heinnnnnnn, cela a durée 1h15, le même temps que le premier groupe, ils sont communistes Slomosa ? La relativité d’Einstein prenait à ce moment-là un coup de gravier par la gueule, comme si vous veniez de découvrir les fraises à la chantilly en une cuillère et que l’on vous reprenez le bol des mains. 1h15 c’est aussi rapide que de voir mémé bruler au crématorium, ou un film d'action des 80's.

Ok Slomosa est un groupe super en concert, aussi puissant et cool sur scène que sur disque. J’avais vu des vidéos avec des faussetés dans le chant, mais là quelques passages limites…Par contre agréablement surpris par le son des guitares bien grassouilles, et le groove imparable. A revivre pour une 4ème en Occitanie (clin d’œil à Noiser)

Set List Slomosa :

Afghansk Rev

Estonia

Cabin Fever

Rice

In My Mind's Desert

Psykonaut

Battling Guns

Red Thundra

Monomann

There Is Nothing New Under the Sun

Horses

Rappel :

Scavengers

Kevin


Merci à Fuzzy Grass, Slomosa, Rex club, Noiser, Hugo blondin Ferrer pour les photos, et puis n'oublie pas que :


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jeudi, octobre 3 2024

Welcöme to Nørse


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La musique est une flèche. Il faut viser juste pour atteindre son but.

Dimanche 29 septembre 2024, à Toulouse, salle du Rex, organisé par l’asso Noiser, mon épouse Samantha et oim en mode lover venons de Castres, 72 km plus à l’est, 1h30 de route, aller. L’air ambiant est doux pour cet été indien maussade, d’un doré que la lumière douce et lourde renvoi avec mélancolie. Quand nous arrivons la salle est déjà bondée et la première partie vient de débuter.

C’est Lili Refrain (since 2007), multi-instrumentiste, compositrice et interprète Italienne, basée à Rome. Elle est seule à bord imprégnée d’énergies rituelles dans un navire chamanique qu’elle construit dans un art semi-lyrique pendant 45mn. J’avais déjà assisté à sa prestation lors du Hellfest 2022.



Elle construit ses chansons à partir des sons superposés par un looper pour harmoniser guitare électrique, rythmique sur tambour, chant et des boucles en temps réel, sans utiliser d'ordinateur ni de pistes préenregistrées. Sa représentation théâtrale du rite confère répétition minimaliste qui au fur et à mesure des différents apports amène à de nouvelles atmosphères, mélodies, pour voguer dans la transe avec elle, et ça tangue en tous sens. Les lumières sont attrayantes et mettent du relief au concert de Lili. Le concert doit se vivre comme une expérience viscérale et cathartique, et c’est vrai qu’aux confins du psychédélisme, transe folk, pagan métal, entre hypnose et exaltation avec la catalepsie d’un opéra lyrique, c’est à la fois un rite, un concert et un spectacle. Elle catalyse un son impressionnant qu'elle parvient à créer de son océan brumeux et tribal. Elle remplit quasiment tout l’espace sonore avec son chant, sa voix est puissante, l’on peut l’inscrire dans cette variation new-age où Björk, Lisa Gerard de Dead Can Dance, et pour la version française la chanteuse Camille, officient). Elle est prise et éprise pleinement dans l’exaltation de son art et son magnétisme est palpable. C’est son emprise de louve romaine, de prêtresse préchrétienne. Ensorcelée et ensorcelante, dans ses yeux couverts de peintures rouge l’on distingue le styx.

Elle pèle le cœur de sa musique comme une grenade, nous l’offre les paumes tournées vers l'extérieur pour y croquer dedans à pleine bouche, rouge de sang.


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Mais c’est redondant, car la structure similaire et minimaliste de son approche restreinte (elle est seule) car même avec un looper et autres instruments, c’est aussi monocorde qu’un gosse qui te demande 400 fois « C’est quoi ça ? ». Ça vous semble vache, mais c’est l’effet que cela m’a fait, à force.

Je reconnais entièrement la performance et l’art de Lili Refrain, de plus elle témoigne de cette bienveillance 2.0 que tous les kikouyous de la planète pratiquent en clignant des yeux tout en penchant la tête, elle est sympathique et attachiante. Elle a prononcé quelques mots en Français dans ce drapé de R tout aussi charmant que prononcé par Monica Bellucci.

Le mysticisme et l'érotisme sont des concepts différents qui parlent de la même chose au fond. Ils arrivent à leurs conclusions d'une manière différente, mais à la fin la conclusion est la même, qui est le désir humain d'échapper aux choses terrestres et d'entrer dans un état transcendant. Lili Refrain est une artiste qui sans enfreindre les lois musicales pratique une musique qui tient davantage de la performance, même si elle marque sa présence, elle n'a pas l'aura de Kalandra, mais elle arrive à cet état de transcendance assez violent pour que cela devient un choc esthétique, sonore et visuel.



Après la fin de Lili Refrain les clopeurs ont fui vers l’extérieur, nous en profitions pour nous rapprocher de la scène. Il y a des gens qui se considèrent comme uniques, géniaux, spéciaux...Et tous les autres, qui le sont, mais en silence. Être artiste, c’est guérir pour toujours ses propres blessures et en même temps les exposer sans cesse. C’est nourrir sa passion et l’entendre crépiter féroce, forte, pleine de feu, plus fort que ses peurs. Entre les deux, il y a une communion.


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KALANDRA est un quatuor norvégien fondé en 2012, il puise ses racines dans la folk nordique mélancolique, tissant des mélodies éthérées dans des paysages musicaux bruts, aériens.

Pendant 1h30 d’un set enchanteur, gracieux, attachant, touchant, planant dans ces ivresses vertigineuses où les mélodies s'étendent en ligne sans fin, le long d'une baie Scandinave, l’on s’immerge dans le calme et un paysage intérieur où Kalandra murmure que l'aube se lève continuellement comme les étoiles qui brillent et scintillent dans la voie Lactée.

La mauvaise personne te trouvera en paix et te laissera en morceaux. La bonne personne te trouvera en morceaux et te conduira vers la paix…C’est dans ce refuge qui envahit l'âme et aspire chaque parcelle des promesses échangées sous les étoiles jamais éteintes que le concert touche à ce point.

D’un toucher doux contre des cordes de plumes et de bois, une excellente structure de l'ensemble des deux albums sera jouée. De leur nouvel album “A Frame of Mind” sorti en septembre 2024 le groupe explore un côté plus obscur, fragile de leur univers, mais aussi plus vivifiant avec l'apport d’une nouvelle énergie, il jouera les titres ‘’I Am’’, ‘’The State of the World’’, ‘’Segla’’, ‘’Are You Ready ?’’ Et en rappel ‘’Bardaginn’’chanté en islandais.

De leur excellent précédent opus plus aérien “The Line” sorti en octobre 2020 le quatuor interprétera ‘’The Waiting Game’’, ‘’Slow Motion’’, ‘’Naïve’’, ‘’Borders’’, ‘’Virkelighetens Etterklang’’, ‘’Ensom’’, ‘’It Gets Easier’’, ‘’Brave New World’’.

Le groupe interprète toujours la cover ‘’Helvegen’’ de Wardruna et leur instrumental ‘’Bukkehorn jam’’ où Jogeir Daae Maeland le guitariste jouera dans une sorte de cor en bois de cerf la mélodie principale.

Katrine Stenbekk au chant est un diamant brut, sorte d’Elizabeth Fraser de Cocteau Twins. En maîtresse de cérémonie elle enveloppe le concert d’une beauté diaphane tissant des paysages sonores d’une douceur salvatrice et remplit de plénitude, d’émotions troublantes, d’une pureté soyeuse. Ses lèvres séraphines dansaient au milieu des nuages qu’elle portait en elle, avec son chant épris d’une nature féroce et à la fois gorgée d’une quiétude de mousse. Les chansons tamisées qui ont commencé délicatement se terminaient avec beaucoup d'emphase. Florian Döderlein Winter joue parfois avec un archer sur sa guitare en une présence fantomatique, comme Jónsi de Sigur Rós, groupe dont la sensibilité se ressent dans la musique de Kalandra également. Le batteur Oskar Johnsen Rydh a une frappe plus abouti, je l’ai trouvé bien meilleur, et ses parties ramènent toujours en plus d’une rythmique un essor mélodique riche.


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« Il existe un langage bien plus ancien et plus profond que les mots. C'est le langage des corps, du corps sur corps, du vent sur la neige, de la pluie sur les arbres, de la vague sur la pierre. C'est le langage du rêve, du geste, du symbole, de la mémoire. Nous avons oublié cette langue. Nous ne nous souvenons même pas qu'il existe. » Derrick Jensen

Kalandra le parle couramment, et cela nous relie à une puissance ancienne. L’on est bercé tout le temps avec, par cette intensité brumeuse dont la présence palpable émerge haut au-dessus des vallées et des collines, le regard penché sur des jonquilles dorées à côté d’un lac où glisse un ruisseau se réfugiant sous les arbres, flottant et dansant dans la brise. Kalandra joue de grâce et de beauté, nous éloignant de notre vie quotidienne en étant au cœur des mystères de la vie, bercé par la mousse sur les rochers, par tous les éons et tous les ordres du temps. C’est un voyage sonore où aucun diable n’est autorisé à franchir l'orée de cette forêt. C'est un havre qui laisse le temps de se mouvoir pour contempler sa propre nåture fleurir en soi, capable de nous retenir pour s’ancrer, tellement difficile de faire décrocher les gens de leur besoin/consommation sociaux-virtuelle, c’en est presque miraculeux. Kalandra nous enracine avec un nouveau feuillage et nous fait ressentir une sensation d’étrangeté ineffable, mais pure. Tous ces points d'ancrage permettent de nous stabiliser loin des tempêtes de la vie qui font rage.

J’ai trouvé la chanteuse Katrine plus affable, moins timorée que lors du précédent concert du 21 novembre 2023 à la salle Altigone de Saint Orens. Parfois elle s'en allait derrière les deux guitaristes, secouant la tête dans une danse enjouée avec les vagues musicales qui dansaient autour en joie, avec ses feuilles étincelantes. Et nous ressentions cette danse comme la caresse d’être une fougère dans un sous-bois scintillant de lumière.


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L’on boit à la source de quelque chose de pur car sacré. J'ai retenu mon souffle comme nous le faisons parfois pour arrêter le temps lorsque quelque chose de merveilleux nous a touché. Kalandra peint son dessein de vastes territoires éthériques dans ses prières, de blessures inavouables avec la tristesse des choses secrètes, aux mouvements tendres, à tout ce qui nous plie et nous déploie, et nous accompagne comme on laisse une poignée de terre avec ses graines. 

L'imagination est un vaste désert de possibilités. Nous sommes chacun capables de jouir de cette extase. Pour vraiment la vivre, vous devez récupérer votre propre sensibilité pour répondre à vos besoins et désirs uniques en œuvre d'art. La musicalité ouatée de Kalandra, la clarté de son aura, de sa puissance ancienne est un câlin mélodique, une neige éternelle de pureté en concert, elle captive sous la langue humide de ces psaumes post-rockien comme un nouvel amour implanté, qui flâne dans vos entrailles en un torrent de lave élégante et de corde sensible. Ce fut un concert dans ce qu’il y a de plus céleste et féerique.



Setlist

I Am

The Waiting Game

The State of the World

Slow Motion

Naive

Borders

Segla

Virkelighetens Etterklang

Bukkehorn jam

Ensom

Are You Ready?

It Gets Easier

Helvegen (Wardruna cover)

Brave New World

Rappel : Bardaginn

Merci à Lili Refrain, Kalandra, Noiser, le Rex Club, au public venu nombreux.


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samedi, septembre 28 2024

SWEET EMOTION


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Mercredi 25 septembre 2024, rendez-vous avec la délicatesse musicale et un sanctuaire dans un même édifice, c’est l’association Toulousaine Noiser qui a conçu cette date de concert avec 2 groupes en ‘’acoustique’’, Maudits et Klone dans l’église de Gesù.

Il faisait beau, il faisait frais, j’avais sur ma peau des cohortes de frissons prêtent à s’envoler en poussière d’étoiles sur les autres vibrations autour de moi, je ne cherchais rien de plus qu’une célébration musicale mais avec l’introspection d’une aura dans une chapelle. Rentrer dans une église est toujours délicat. Les fidèles ont déchargé leur esprit de tout ce qui les peine et Dieu en aura pris soin. Celle de Gesù a été désacralisée en 2000 quand la mairie l’a racheté. Cela reste un lieu saint puisque nous allions y célébrer sous la forme d’un culte où repose l’espérance (pourvu que Klone joue mon titre préféré), la dévotion (le banc en bois me défonce le cul mais je vais rester assis sans rien dire jusqu’à la fin), la bénédiction (embrasement émotif de la musique et du lieu), la cérémonie (unis dans une communion particulière).


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Dans chaque religion le dieu est un super-héros et gare à sa volonté divine si vous ne respectez pas son code de conduite pour obtenir sa rédemption. Je ne te colle pas en plus le sticker parental advisory pour que tu comprennes le contraste quand il s’agit des musiques extrêmes ou et affiliées metal dans un lieu saint. Bref rentrer dans une église c’est aussi apprécié l’artisanat de tous les gens qui ont conçu l’édifice, et celle de Gesu à Toulouse est magnifique. J’ai adoré l’intérieur de style néogothique méridional avec des colonnes peintes, les ogives romanes, les vitraux. Merci à l’asso Noiser d’avoir permis un concert dans un tel lieu.

Dans la vie le plus fou c’est le flou, cette instante incapacité à se défaire d’un labyrinthe sur lequel nous avons forcé le trait et qui disparaît dans les brumes non envisagées, c’est-à-dire le Néant, qui est tout. Ça fout le vertige nan ?

Comme chacun pense, chacun vient différemment dans un lieu, avec ses attentes, son passé, etc…Chacun crée son réel.

Le groupe Maudits est un trio de post-metal doomy ambiant avec des membres de Throane, Ovtrenoir et d'anciens membres de The Last Embrace, ce soir-là c’est un duo électro acoustique. Pour densifier tout l’espace sonore leur set sera adapté au lieu et la fluette équipe s’équipera d’une boite à rythme pré-enregistrée, qui deviendra la base du son trip-hop, du guitariste Olivier Dubuc maniant à coup de pédale looper plusieurs lignes et couches que le violoncelliste Raphael Verguin de leur album « Précipice » via Klonosphere et Season Of Mist, en dialoguera le phrasé tout en élévation et profondeur. Funambule en équilibre entre les frontières de plusieurs mondes, jetant à la sacristie ses confessions soniques, le duo pose son souffle sonique instrumental nous laissant gré de choisir les images à apparaître dans le fil de nos pensées ressenties. Le son ne rendra pas honneur à tous les contrastes, nous perdions sous le volume rythmique et du violoncelle une partie des couches de guitares au fur et à mesure de l’intensité croissante de chaque titre. Ceci s’affinera néanmoins au fil du set. Conçu d’une manière similaire, chaque titre débutait en introduction par le guitariste qui juxtaposait plusieurs couches mélodiques laissant de petites traces sur le bon chemin, puis le violoncelle rentrait apportant une vue plus enlevé.


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Ce moment semblait poser un souffle d’espérance dans une chapelle. Quand la rythmique venait elle engageait vers une nouvelle voie et lumière dans un trip-hop post-metal où chaque instrument trouvait sa voie dans une boule envahissant tout l’espace, et montant dans un flux tellurique. Puis d’un coup tout revenait vers la quiétude de l’introduction, le duo l’étirait jusqu’au silence que le public attendait pour applaudir. Maudits fécondait son existence en vivant son art dans l’âtre invisible qui laisse à chacun la liberté de saisir son message. Pendant que la pierre de l’église se réfléchissait dans l’antre de la nef et jusque dans les yeux du public, à travers nos fissures la lumière de Maudits venait nous pénétrer dans son clair-obscur pour un retour aux catacombes, au spleen, au poète maudit.

Les quelques mots jetés du guitariste avaient cette candeur touchante de briser dans ce lieu toute austérité et permettre le rapprochement qui permet à chacun de trouver sa place, son champ d’écoute, afin de tout accueillir. Il est vrai que l’attrait craintif que l’on peut attendre dans chaque instant peut paralyser parce que tout est éphémère. Que notre ère d’impulsivité contemporaine nous pousse dans une frénésie à vivre vite alors que nous perdons le sens premier du moment présent avec le regret d’un cimetière à ciel ouvert une fois que l’instant est terminé, pour déjà passer à autre chose. Il me semble que dans ce lieu, même désacralisé, il reste le sacre d’un moment gracieux dont cette soirée fut couronnée.

Maudits interpréta la cover de Portishead "Roads" avec Catherine la chanteuse de SOL HARA. La chanson est culte et le chant de Beth Gibbons si singulier qu'il faut de l'audace pour cette hauteur. D’une teinte forcément différente de l’originale celle-ci ne galvauda nullement l’élévation et permis de mettre de la poussière d’étoiles dans ce partage et témoignage musical.



« La musique est la seule religion qui tient ses promesses. » Frank Zappa

Il ne faut pas confondre religion et spiritualité. Comme beaucoup d’athée mon argument contre Dieu était que sa création semblait cruelle et injuste. Prouver que Dieu n'existait pas légitimait la possibilité d’une justice en apportant du sens à la vie. La foi, l'espérance et la charité sont les trois principales idéologies du christianisme. Pourtant ce qui me bouleverse à chaque fois c’est l’acte de résilience et de pardon. Cela transcende toute idée de justice pour s’abandonner à l’amour. Cela ne fait pas de vous quelqu’un de naïf, je sais dire non et me défendre.

Ma quête spirituelle repose dans les limbes de chaque instant comme une graine qui vient à éclore pour en nourrir le sens. Vivre en paix demeure ma tranquillité d’esprit. Je n’ai pas à me torturer pour celui ou celle qui ne me comprends pas. Je ne veux plus stagner, m'arrêter, m'entêter pour les autres qui stagnent, s’entêtent et vous arrêtent dans leur zone parce qu’ils se pensent plus fort, connaissent tout et mieux que tout le monde. Ils font toujours semblant d'être fort... pour aller bien. Chaque acte est un morceau que nous laissons derrière nous...Libre à toi de le saisir et de le comprendre, l’admettre, puis d’en faire autant. Sois intense, vrai avec toi-même. Sois émotif, sensible et pleure si tu le ressens profondément. Oublie ceux qui ne te comprennent pas, et ne cherche pas à convaincre.

Klone est un groupe de rock metal atmosphérique, en ce début automnal 2024 il entame une tournée à travers l’hexagone et en acoustique pour quelques dates. Riche d’une discographie alliant sensibilité et flamme, il est un baume pour l’âme, et il vient dans nos profondeurs en caresser les sens.

J’adore cette phrase de Saint Augustin dans ‘’Les aveux’’ : « J'ai pris feu dans ta paix. »

Et c’est exactement l’effet que Klone exerce.

Les gens oublient souvent l'érotisme de la connexion par la musique. La façon dont un corps frissonne quand son âme a été caressée par celle d'un autre. Le confort quand quelqu'un non seulement vous comprend, mais vous ressent. La délivrance quand cette personne parle un langage musical qui est dans la même vibration que vous.


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D’emblée nous sommes immergés dans le bain amniotique de Klone, entre ciel et terre, l’espace musicale se développe et dessine notre paysage intérieur les yeux grands ouverts. Le son au début empêchera d’entendre toutes les nuances, du moins de là où nous étions placés. Après pas facile tant l'édifice regorge de réverbération d'obtenir une acoustique irréprochable. Mon épouse m'a émis que souvent ne trouvant pas son compte quand à la qualité sonore en live, elle justifiait ce manque par une écoute approfondie et intensive de l'artiste afin d'avoir toutes les nuances manquantes du live. Je trouve que c'est très juste. Et lors de ce concert les lignes de guitares et basse apparaissaient en sourdine, vraiment regrettable quand on connaît la qualité des compositions et des fluctuantes variations de Klone. Par contre le batteur nous avons très bien entendu toute sa détermination, ce qui a développé des sourires complaisants sur le visage des autres musiciens. Le chant aérien, puissant, juste et émotif de Yann Lignier, pour nous emporter dans les plumes de son lourd édredon était sublime, et ses râles growlés rapportaient une puissante noirceur comme un retour de flammes.


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Les musiciens ont ravi par la qualité de leur interprétation, Klone est un gage de qualité, leurs titres progressifs vous font voyager à travers plusieurs cimes et degrés d’émotions, en catalysant profondément le noyau vivant de chaque concert. La douce immersion était là entre soie et feutre, nuage et racine où le temple musical de Klone développa à travers sa discographie toute son histoire, avec notamment le titre éponyme « The Unseen » de leur prochain album.



Mon voisin beat-boxer assis le rang devant était un imitateur de klaxon de tacot à chaque fin de chanson, c’était à la fois incongru et marrant. « Black Hole Sun » de Soudgarden en cover lissait lentement à l'intérieur du prieuré l’ombre de Chris Cornell. Il manquait le titre subliminal « Immersion » pour parfaire cet instant suspendu dans le cloître émotif de chacun. Mais cela n’a pas empêché une standing ovation tellurique qui viendra faire rougir les mains d’une communion amoureuse entre Klone et son public.



L’on féconde une grâce naturelle dans chaque moment vécu, et cette sensation ne s’efface jamais, l’on garde précieusement sa lumière, elle vient nous nourrir, nous faire grandir, évoluer dans une force paisible que l’on a nommé spiritualité, tel un cyKlone ascensionnel.

Merci à Noiser, Klone, Maudit, Hugo Ferrer et Olivier Dubuc pour les photos, et Yves De Rock (ROBERT OpeNightmare) pour la vidéo de Maudits.


samedi, août 3 2024

XTREMEFEST C H O C O L A T I N E SUMMER 2024


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26 juillet, Venerdì

En festival la population a rangé les clefs de ses inhibitions pour faire péter la soupape de son quotidien. L’Xtremefest est devenu un rendez-vous de l’été pour les fans de punk rock mélo, hardcore et affiliés…Il est le seul en France et rare en Europe avec une telle programmation. Le site à taille humaine permet de circuler à son aise, c’est l’antre majeur de l’application naturelle dans le combat sonique où se donnent les groupes de notre panthéon, il s'y vit des épopées émotives et intenses tissant entre les hommes des liens indéfectibles. C'est devenu un lieu ‘’où l'on se rencontre plus qu'on ne se croise’’ pour citer Daniel Herrero.

Si le délire est permanent, et ainsi « C'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui. » dixit Rémy Gaillard, le respect et la bienveillance de l’Xtremefamily fait partie intégrante de tous les aspects d’un week-end inoubliable, dont le festival en est le dépositaire et les festivaliers le garant.


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Départ de Castres il fait chaud, arrivé à Cap Découverte il fait chaud, bonne moyenne de conduite pour Jeän-Phi donc. Junk Cacahuète part en trombe capturer la lumière des instants photogéniques auprès de la faune de l'Xtreme family qui gambade dans la prairie, tatouage, t-shirt noir de groupe, short, casquette, lunette de soleil, crème solaire, gobelet en main et sourire au vent, ça commence à investir les travées de l’espace parvis.


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Au stand Kicking Records (maison de qualité), le boss MrCu! est tout enjoué. Le flair en l’air il capte les émulsions radieuses des personnes alentour avec une nouvelle équipe composée de 2 filles en lieu et place de son colistier Francis Cabrelito. Non loin de là j’entends avec l’ouïe d’un castor Américain du punk'O'billy avec un banjo, une guitare à résonateur, une planche à laver et une bassine, c'était le combo Old Time Spooks en déambulation sur le parvis durant tout le week-end. Ce groupe Espagnol n'étant pas sonorisé je peine à entendre ce trip des VRP, en moins caustique, le quatuor semble avoir l’habitude de jouer dans l’ambiance cirque de rue et à suivre les aventures de Tom Sawyer.


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Sur l'estafette PUSSY MIEL a branché les guitares, avec 4 filles pour 2 guitares,1 basse et 1 batterie, du punk rock indie riot grrl en provenance du départements des landes...de pierre, autour des lacs, c'est pour les vivants, un peu d'enfer, Le Connemara (tu me remercieras plus tard).

Les Chattes mielleuses assaisonnent l’ensemble avec un peu de graisse grungy, de soie garage face au soleil, et non faaaace à la merrrrrrr (tu me remercieras plus tard, Junk). Ces filles ont décalotté les garçons en sueur avec le venin de leur musique libertaire.


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Je croise les effluves façon groupe Cobra avec un fervent habitué de l’Xtrem Guillaume Circus (du webzine WFenec) qui est accompagné de Bertrand Pinsac du mag New Noise pour une première fois, cool. Nous papotons un zeste de temps pour se diriger dans la partie payante où les décibels montent dans le cri qui tue.

Peu d’affluence au début du set de COLD STRESS où ça hurle une bonne énergie punk hardcore thrashy sauce basquaise (le groupe s’est formé entre Hossegor et Bayonne). Le chanteur skylander ira tout en haut de la Xcage aborder les récifs du pit en faisant monter la houle.


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Dans la fosse à bestiau c’est vite devenu le réseau ferroviaire d’une favela Brésilienne, mais toujours dans la bienveillance, ainsi c’était obrigado, obrigada (selon le genre de thé) ou en version Anglaise obladi oblada (selon le genre de sexe). Pas de paresse y’a Cold Stress qui transforme les jeunes en exaltés comme s’ils écrasaient les châteaux de sable des enfants de la plage de Cap Découvert. Le groupe irrigue les titres de son E.P sans titre que vous trouverez en K7 via Dispear records, que les festivaliers.ères ont pu retrouver affilié au stand Kicking Records.

Il faut reconnaitre que ce n’est jamais facile d’ouvrir les écluses du festival d’emblée, le groupe parvient à détendre, tout en imprimant sa part de dureté sonique, même si l’on sent que le public en garde sous le coude pour plus tard. Belle entrée en matière quoiqu’il en soit. Un groupe à revoir tant il a su trouver la force de frappe pour chanfreiner des titres de hardcore boisé.




Sur la grande scène IMPARFAIT est un groupe Parisien à base de riffs metal, rythmes hip-hop, chant/rappé féminin. Je m’attendais à un rapprochement avec Skunk Anansie pour un alliage trip hop metalcore, et c’est le fruit 2.0 d'un Shaka pop nü metalternatif, becquet arrière et aileron sur les côtés. La jeunesse apprécie les atours et le show des Parisiens, ça parle à leur diversité culturelle. Pour la génération X ça fait la moue d’un gosse qui n’a pas eu son chocolat Merveilles du Monde ou sa barre de Raider, voire son Yes pour les plus fortunés. La génération Y était au bar à picoler.


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La scène X cage est en quelque sorte au-delà des limites, c'est comme être enfermé dans une pièce fermée dans la forêt, piégé, mais en même temps c'est comme si la pièce n'avait pas de limites. T’as pigé !?! Autant sur le camping elle avait un intérêt, puisque le groupe était enfermé dans une cage, le public autour pouvait rugir en montant dessus et donc alimenter la liaison du feu entre le groupe, lequel sentait trèèèèès bien l’énergie du public, et le public qui sentait bien la raaaaage du groupe en se mettant au diapason de ce qu’elle ressentait, et tout cela crescendo. Il est désormais interdit de monter sur la cage, et à partir du samedi la sécurité semblait avoir la consigne de laisser monter les festivaliers pour slammer. Pas mal de personne recommande désormais de faire une scène sans la barrière de la cage avec toujours la possibilité de monter sur la scène pour slammer, donc sans barrière de sécurité de 1m entre la scène parce que ça casse les nuts, pète les miches. Ouaie une scène hardcore basique quoi !

Le groupe SORCERER sculpte des sentiments réels avec un léger ombrage entre les lignes et les strophes, il enveloppe ses détails en proportion de sa profondeur pour que la chair naturelle de ces morceaux s’élève pour flotter clairement à la surface des lignes de crêtes.


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L'on sent qu'il y a un manque de contact avec le public, que le groupe est prisonnier de la Xcage. Leur HxC au mood dense, nauséeux, atrabilaire possède un léger spleen émotif, c'est moins profond que Twitching Tongues mais il y a cette tumeur dépressive, avec des sonorités davantage accès sur le côté brut, brute. Le quintet Parisien contamine sa violence et le sang entre nous se resserre comme une corde. Poursuivi par l'abîme hardcore avec ses lamentations de sorcellerie verbale, chaque personne dans la fosse est devenue une étoile qui se dévore par son éclat. De fait les secondes lignes du moshpit remuent la viande avec des corps slammant du promontoire en s’essuyant le trou de balle façon les princes de l’amour. Belle communion, mais par encore le suc névralgique pour désinhiber parfaitement en une osmose.




Le summer ska punk de MAD CADDIES est vraiment pile dans le mood d'un mélange de south & irish fiesta. Les punkers de l’Xtrem apprécient le brass band des Californiens, ça secoue le popotin avec les cuivres, ça délire bière en main, une fille volette une danse avec un état d’esprit reggaeton, tout le public a le smile. Pendant la fête avec les cuivres j'ai tout le temps la sensation que Kermitt la grenouille va arriver…Le trompettiste originaire de Chigaco vit depuis quelques années dans un village du Tarn, il parle français avé l'accent du sud, c'est rigolo pour un Américain. Le public a même fait péter une chenille, festiiiiif !!


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Après il y a eu un concert énergique et subliminal de A WILHELM SCREAM.

Le chanteur a choisi de s'affranchir de la barrière de la cage pour aller chercher le public, et il a tout compris, l'effervescence de cette approche créer la connexion et fédère. Dans le pit c’est lutte gréco-romaine et ça sent la jonquille que t’as laissé dans le compost. Je vois passer un gars avec du jus de tomate sur la tronche accompagnée par 2 jeunes avec des dossards au motif croix rouge (un groupe de black metal Suisse peut-être ?). Le gars avait l’air encore excité du barouf comme s’il venait de recevoir des notifications de Mondial Carrelage avec 50% sur le grès cérame.


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A l’xtremefest le synthol, les gars le boivent cul sec ! La Xcage est sur un promontoire, de fait le public monte et se jette en vol plané dans le tas. Bienvenue à Groland. La majorité regarde avant s’il a bien lieu d’atterrir autrement que sur le sol, tant dans le pit c'est la bataille de Waterloo et que ça secoue tellement que des poches s'évasent parfois pour créer des trous avec accès direct sur le goudron. La fosse c'est kit main libre, ça pue des pieds, des dessous de bras, la bière et les gobelets volent en même temps que les gaziers se jettent. A m’en donné des gars en ramènent un que le chanteur aide à poser sur le sol de la Xcage, tohu bohu car le gazier est inconscient, arrêt de concert.


Un cordon sanitaire se forme pour l'intervention des secours, 15mn d'arrêt et la prochaine gare c’était pour le final des Américains qui devaient à nouveau rétablir le contact du corps à corps en fédérant à coup de punk HxC, autant mélodique que propagateur d'une instabilité folle, et pour un chaos aussi fou que génial en live. Les gars se rejettent du promontoire en surfant, les autres pratiquent la danse du muguet courant comme des dératés pendant le circle pit comme s’il faisait le tour d'un bocal, avec la mémoire d'une loutre qui a chopé Alzheimer. Un gazier est arrivé avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était clairement pas là avant, pitinnnnnnnn Forrest Gump le bestiau, pogottant sur la scène en liftant comme Ivan Lendl avec les bras. Mention spéciale au bassiste dont la qualité d’interprétation n’a d’égale que sa coolitude.


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La musique urbaine de NOVA TWINS agitait le show new generation avec son cocktail -énergie:atmosphère-, dont Amy Love et Georgia South en propulsent la culture. Pas facile d’être pile au bon moment pour conquérir sa parcelle de reconnaissance à travers labeur et humilité. Un panache fièrement nourrit cette année pour une exposition XXL pour ce groupe dans beaucoup de festival (Hellfest, Motocultor, Cabaret Vert, Xtremefest, etc...). Tout comme il est difficile de créer une programmation et un festival pour satisfaire tout le monde tant les styles et les chapelles ont parfois du mal à réconcilier les attentes et attitudes de chacune, chacun. Le groupe Imparfait ne me parle pas Nova Twins non plus, c'est entre plusieurs genres comme un punk avec des bouc’ d’oreilles aussi cool qu'un téléfilm de Noël sur M6. Pourtant le groupe a plu à pas mal de monde, c'est vrai que la paire fait son show, l'on ressent leur énergie, quand on va jusqu'au bout de la nuit on rencontre une autre aurore. J’ai la sensation que l’ouverture vers les nouvelles générations modifient la prog avec davantage de notion de pop et de musique urbaine. C’est général à tous les festivales, la génération Z arrive...

Le manque d’argent dans les foyers est aussi général, donc avec une affluence en baisse dans la quasi-totalité des festivals de l’été. Hormis le Hellfest.


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GOJIRA pour l’ouverture des J.O en France c’était l’évènement et l’avènement de la représentation de la culture metAl. Peut-on espérer de fait d’avoir un retour du thrash, grind, death, et du stoner à l’Xtremefest, please ?

REAL DEAL œuvrait à la place du groupe Higher Power qui est associé à la New Wave of British Hardcore punk formé à Leeds, dans le Yorkshire de l'Ouest en 2014.

Le HxC classic des Tourangeaux apporte une trempe oldschool, le nouveau line-up est bien en place, ça mouline dans le pit, ça fait monter le palpitant, côté guignon ça mouline des bras de touch-guy qui aime le mercurochrome, le groupe enrage pour la guerre, bennnnnn c'est la guerre ! Me semble qu'il y a un ancien de Stinky pour remplacer le guitariste au pied levé pour raison médicale. Dans les rucks je remarquais un coach de vie en reconversion dansant tout en souplesse un karatékacore et qui se vautra en croisant ses jambes. Maiiiiiiiis pourquoi faites-vous toujours ce genre de choses ? Après la cinquantaine ne vous décevez plus, bon sang. Nous retrouvions dans le pit toute l’ambiance tapas chère au latin, avec au-dessus de la surface l’envol des hirondelles avec au poste du trampoline un spécialiste de l'épaulé-jeté. Sur le promontoire c’était sans arrêt la marche sportive avec le déhanché de Beyoncé et les bras en tectonite, et pour un plongeon final comme à la piscine municipal (Waste), à moment y'a un gars qui est sorti du bordel comme s’il sortait d'une litière, là j'ai pas compris ?!?


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Finalement Kermitt est venu à l'Xtremefest en TOXIC FROGS, quintette de punk rock celtique exclusivement féminin. Un couple d'ami Carmausin avait fait le déplacement à l'Xtremefest pour profiter de la scène estafette et du parvis, et ils ont adoré Toxic Frogs.


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Perso j'étais à CRISIX à balle rebondissante avec leur thrash spinal tap. L'asso Pollux avait déjà fait venir le groupe en février 2024, lisez mon report intitulé « Journey Through the Fire ».

Les Barcelonais étaient venus avec la cartouchière et le coussin péteur, Crisix de rire et carton plein avec le guitariste qui viendra tonitruer un final au milieu d'un circle pit démentiel et dans le fun, avec une troupe d’hommes mouches tournant autour façon del grillados de la plancha. Ok c'est une figure de style qu'il accompli tout le temps désormais, maiiiis c'est toujours aussi cool à voir et à vivre.

Crisix a remplacé Sick Of It All, et il a reversé l'intégralité de sa prestation pour les soins cancéreux de Lou Koller le chanteur. Les Espagnols feront un medley des New-Yorkais avec le starter bloqué. Voilà leur état d'esprit tout simplement et avec une joie communicative car tout le set est Fun, cool, avec ce chant qui crisse vers les aiguës heavy dans le type du groupe Destruction de la German touch. Leur thrash est simple, joyeux et déjanté. Un gazier n’ayant pas fini de muer, y’avait pas 1h00 il pionçait appuyer contre une barrière, là tout requinqué l'animal s'élance dans le bouillon du cirque Zavatta...L'as-tu vu passer ?


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y’avait aussi un Malik Bentalha avec une nuque longue qui se rinçait les churros contre Bozzo le clown qui avait bu trop de vin chaud en plein cagnas, pépé le mocko avec une crête rouge (c'est dire si il est rigolo celui-là) et les deux motards de Chips en train d’essayer d’avaler des chewing-gum coincés dans leur gosier, même Arlette Gruss elle n’en a pas des numéros comme ceux-là. Vive le retour du crossover et du thrash à l'Xtremefest !!




Les concerts sont terminés, place à l’after, qui à l’Xtremefest est comme une rave-party illégale dans un skate park providentiel. Des dissidents de pernod ricard ont passé leur soirée au comptoir à essayer de lécher leur coude imbibé de bière.

“ Quand tout le monde essaie d'être quelque chose, ne soyez rien.” WallaBirZine


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27 juillet Sábado

Cette année les aoutiens fondamentalistes étaient encore satisfaits de la date des festivités. Les fans de Soprano, JuL, Bigflo et Oli, Louane, M. Pokora ont été refusé à l’entrée du Super U de Blaye les Mines en raison de leur peau acnéique (ils sont catégoriques là-dessus). Le samedi c’est de la folie, il y a toujours un bal masqué, ohé ohéééééé (tu me remercieras plus tard), en plus c’est facile avec un sac en papier avec deux trous tu peux faire un masque et personne ne sait qui tu es.


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Direction le Lac pour la Playa de aro où les punkers pataugent allègrement en même temps que les familles dans les eaux chaudes, la plage est pleine de tatoués, ohé, ohéééééé (rappel c’est samedi et l'ambiance c'est Toy Story). Sous la toile de la Beach Stage les folkeux ont fait hammam, sauna, cuisson à l’étouffer, durant tout le week-end devant les concerts au bois de santal, en début d’aprem d’Old Time Spooks, Forest Pooky, Pit Sampras et Billy Hornet. Personne n’a proposé de faire un BBQ, ni de griller des chamallow.

Wåz était avec Emïlie en mode Heavyyyyyyyyyyyyy, Junk avec Vaia en mood punkadélique, Vincent Big Jim en version ska festif, Samantha en mamasan glamour avec sa frangine Marie-Sosö, mais bien vite il faut remonter au téléphérique car les premiers décibels vont tonner...


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« Une femme libre est exactement le contraire d'une femme légère. » Simone de Beauvoir. Et nous pourrions rajouter « Une femme libre est exactement le contraire d'un homme soumis. » WallaBirZine

Grungy la musak de PYTHIES, entre Hole et L7 a fait rôtir les tournedos devant l’Estafette. Que Calor ! Personne n’a gueulé « à poil » même si tout le monde avait envie de se foutre tout nue. D’après le dossier de presse ‘’Pythies puisent dans toute la culture underground féministe et ésotérique que vous fantasmez.’’ C’est vrai ça racle avec des dissonances, le chant est mordant et langoureux, ça tonne, ça poutre, le son renâcle le Babes in Toyland des 90’s. La chanteuse Lise en shorty et santiag (cool) est dans Playboy France pour une ITW de Pythies…hein ? Même pas un bout de papelard dans rock’n’folk ?




Les comportements discriminants, racistes, sexistes, homophobes, transphobes, validistes, grossophobes… ne sont pas les bienvenus sur le festival.

L’équipe de l’Xtreme Fest met tout en œuvre pour vous offrir un cadre propice à la fête respectueux des choix de chacun·e, il y a notamment la maraude de l’équipe de la Fête Sûre et Responsable en gilets violets et oreilles de chat lumineuses. Dans cette charte qui tend à sensibiliser à la responsabilité et au consentement en milieu festif, il y a un protocole de prise en charge des situations de violence, je ne peux m'empêcher de noter que celui-ci ne concerne nullement la musique, pas plus que le pogo.

Même avec le guide de séduction de Jean-Marc Morandini vous ne pourrez acheter la confiance des membres de la fête responsable de l’Xtremefest.


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Il faut être garant des valeurs que tu avances. L’époque requiert un approfondissement des résolutions de responsabilité sociétale. C’est finito le festival Woodstock, la liberté expérimentale des seventies, nous sommes à l’ère de la bulle internet où l’information et l’image circulent à la vitesse de la lumière, où il faut que tout soit cadré, labellisé, authentifié, pour canaliser le concentré de ce que tu représentes, ambitionnes. Tu gères un festival comme une entreprise de marketing, et la capitalisation de tes domaines de compétences passent par le développement de ta stratégie de proposition de valeur, à travers ta notoriété, visibilité, identité, communication, authenticité, fidélisation, (e)réputation, pour se faire il faut utiliser des témoignages des festivaliers, créer un lien émotionnel, la proclamation d’une charte. Justement cette dernière est mise à disposition sur le site du festival, en tant que média nous la signons. Il ne faudrait pas qu’elle soit aussi importante à vos yeux que la protection de vos données personnelles que vous ne lisez jamais, ou le contrat d’assurance vie pour les boomers.


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« Si tu cries tout le monde t'entend. Si vous chuchotez, seuls ceux qui sont proches de vous peuvent vous entendre. Mais si vous êtes silencieux, seuls ceux qui vous aiment vous écoutent. » a dit Gandhi le sage, je peux t'assurer que MONDE DE MERDE crie tout ce que tu chuchotes en silence mec !

Il fait très chaud, Monde De Merde décharge et crache son bouillonnement à coup de barre à mine rythmique et de mélo riffique. Le groupe se met une sévère suée, il dégorge le fiel en même temps qu’il prend le soleil de plomb des $heriff. Le set laissera des traces de crampons vivaces pour la semaine tant leur HxC powerviolence a su nous percuter par ses remontées d’acides. Une sacrée avoinée !




Vous ne croiserez jamais dans ce festival le délégué de votre 4ème au collège qui ne vous a pas soutenu lors de votre redoublement, un certain Jordan B.

A l'ombre d'une potence de bière devenue moulin à paroles les latins batifolent autour d’un flamenco malté, l’on s’assure avé un brin de fraîcheur dans une conversation qui tourne surtout autour d’emplâtres de concerts et de caramels à l’ancienne (oldschool pour les anglophones). Le ventre à l'envers et les palpitations dans les tempes grisonnantes cette tchatche porte l'âme du Sud, à la fois flamboyante et tragique, imprégnée d'une histoire dont on ne se délivre pas. Pendant ce temps le punk mélo du trio MAKE WAR avait la pile énergique d’un riffing punk garage, et parfois des refrains mélo avec des zestes de l’école Californienne Pennywise. Basique, simple, efficace et moyennas, le set est passé quoi !


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Plus loin dans le temps, un gazier à la coupe mulet et au physique de « frigo américain » dansait cette chorégraphie mono-maniaque du marteau-piqueur dans le pit, selon la formule consacrée et chère au HxC de WHO I AM. L'an passé c'était For I Am.

The Angoulême posse crew since 2013 a rabattu les fermetures éclairs par un bloc fielleux.


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Un compacteur de canette 33 export pénétra dans le maul, déblayage, encloscage, pour être aussi foufou le gazier devait avoir la dérogation d’un parc d’attraction et du zoo de Montredon Labessonnié 81182, au moins. Le groupe a mis une branlée à pas mal de monde autant dans la fosse que dans les tranchées, et élargi tous les écarteurs d’oreilles.


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Arrêt buffet au food trucks ! Pour les veggies elles étaient super bonne les pizzas, vite préparées et tout et tout. J-Beer à la cantoche c’est un relais routier à lui tout seul ! Le soir, il était grognon parce qu’il n’y avait plus de crêpe à la framboise et uniquement au citron. J’avais envie de le serrer dans mes bras rien que pour ça 😉


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Le groupe AERIAL SALAD a déposé sa vapeur émotionnelle sur notre psyché comme le fait votre miroir de salle de bain, il restera collé le temps que l’on sorte de la pièce de ce concert, et sa propreté nous laissera un joli parfum. Entre High Vis, Idles, Public Image Limited leur post-punk avait aussi tout du bouleversement obsessionnel du Manchester post-punk du label Factory Records. Géniaux ces Britanniques avec leur sens aigüe du son alchimique pour naviguer avec cette énergie insulaire, apportant une vigueur rock alternatif façon Bloc Party dans leur chanson qui pique par une saveur endiablée, et pour une qualité d’exécution intangible.

Il y avait beaucoup de groupe Anglais pour cette édition, ma crainte c’était qu’ils fondent au soleil. D’ailleurs le batteur d’Aerial Salad a vomi derrière la scène, cela faisait un moment que son teint virait du blanc au rouge en passant par le violet dû à son effort physique persistant. Je pense aussi que le gars de la vieille qui s’est rétamé au set d’A Wilhem Scream a dû avoir, avant qu’il ne chute, un trop plein de chaud avec un malaise vagal. Ah pitinnnnn « Malaise Vagal » tu as presque envie d’en avoir un tellement ça fait classe !!

Je dirais que 98% des personnes présentes au set de ces Anglais ont adhéré et sans connaître vraiment leur musique à l’avance. Déjà parce que c’était différent de toute la programmation, donc unique, et que le groupe a idéalement joué et fait monter la mayonnaise, chantilly, avec entrée, plat, dessert, service compris, cup of tea incluse.




La version masculine des Pussy Riot se nomme MOSCOW DEATH BRIGADE.

Les ruskoffs râpent le gruyère des soviets avec des breaks dance machine de moscovite. La sauce prend vite pour le shaker de ce rap punk, à base de survet bas de gamme et d’esprit frondeur. Il y a là toute la belle diversité de l’Xtremefest avec un melting-pot générationnel de Cindy, Kevin, Bruno qui est devenu.e Cléia, Thierry et Philippe (ces mecs ont connu le jeu TV l’Académie des 9 présenté par J-P Foucault himself), Aziz de Loft Story, Célia qui est devenu.esx (sais plus qu'est ce qu'il faut mettre à la fin), Thomas, Paul qui préfère qu’on l’appelle la fusée parce qu’il éclaire la nuit de sa connerie…Bref la diversité dans un ensemble de trajectoire et de choix de vie. Voilà quoi, pas la peine d’en faire tout un fromage oh djadja !

Le rap a remplacé le punk. Les jeunes y trouvent leur compte avec un wall of death se lançant comme un broyage de Mozzarella dans un hachoir à viande, avec des beats et des lyrics d’émeutiers. Prendre un ascendant physique et psychologique devant le wall of death pourrait avoir la même subtilité que celui du métro, dans un face à face de fierté et d’égo. Mais cela n’est nullement le cas ici. Le set était pour les plus jeunes aussi cool que de boire du thé matcha en plein soleil andalou, le groupe provoqua des coups de soleil sur les genoux et à tous ceux qui se sont envolés avec façon ‘’ça plane pour moi’’ de Plastic Bertrand, vodka incluse.


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La pop punk des Polonais de CF98 a fait l’effet printanier d’une douceur venue pour rafraîchir l’ambiance. Le pit s’est transformé en bisounours kikouyou, les pomponnettes venaient chercher leurs croquettes câlines en ronronnant contre le biceps des secondes lignes bien calées au fond. Tout mimi la chanteuse ‘’mélodisait’’ de son chant, très juste au demeurant, mais l’on sentait qu’elle n’utilisait pas tout son potentiel, peut-être même que leurs titres pourraient aller plus loin encore. Bref c’était très bien interprété, ce sucre a tapissé sa fraîcheur et c’était parfait. Ce style sous représenté à fait l’effet d’un rafraîchissement. (Ouaie c'est bon on a compris)


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Qu'importe si tu es derrière la meute, juste à bouger la tête, taper du pied, immobile, bouillonnant à l'intérieur, le plus important c'est que tu sois là. Tu as autant de sourire à donner qu'à recevoir par ta présence.

Au manège carré les hommes essaiment les comptoirs dans d’interminables cascades de mise en bière où leur cortex s’enfouie (du portugais s’enfouir) dans la mousse pendant les méandres nocturnes. Plus loin dans l’espace le set très professionnel de ZEBRAHEAD a vitrifié sa soie. Je sens une partie du public évanescente, perdue dans des pensées lointaines, regardant la jeunesse gigotait devant leurs yeux sans rien pouvoir faire que d’avoir cette pensée féconde « m’en branle ». C’est vrai que c’est bien exécuté, le show, le look, l’énergie qui s’en dégage, les refrains catchy, une facilité musicale que tu ingurgites comme un soda. Le soda comme tout le monde le sait, est très sucré, plein de gaz et souvent tu le rotes. Alors oui c’est très bien fait, mais c’est chiant. Ai-je le droit de l'affirmer sans heurter une partie ? Oui car aujourd'hui tu peux être certain de froisser la sensibilité de quelqu'un, mais notre monde n'est pas celui des bisounours, il faudrait savoir grandir, murir un peu au lieu d'infantiliser les gens pour les contrôler un peu plus.

Sommes nous blasé.es de tant de concert ? Naaaaaaaaaaaan

Où sont passés nos envies, nos passions virevoltantes, ce rêve d’enfant de devenir contrôleur de gestion en île de France ?

Heuuuu, dans ton ..ul ?



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L’on sent que les hardcoreux sont sur leur faim avec cette programmation, ça fait depuis ce matin qu’ils se frottent les épaules contre le mobilier en acier du site, rien que pour calmer leurs ardeurs corporelles, et leurs cages à miel commencent sérieusement à se boucher de cérumen.


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Donc quand GUILT TRIP a commencé à mettre le contact, l’étincelle a allumé la bougie et c’était parti dans une fureur de tous les diables. Cette explosion sonique prise dans le ciment comme une semence appartenait désormais dans la chair du public en un instantanée de violence.


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Tu dis ADRENALINE ou un pain dans ta gueule ?

Le groupe débarque avec un entrainement sparta et un ensemble de rotation rythmique à faire monter la tachycardie à son pic d’insuline, les traumatismes musculo-squelettiques et stress cardiovasculaire sont dans la set list. Y’a un gars de 80kg qui s’est lancé en galipette sur des sourires forcés en dessous, gabarit poids coq. Guilt Trip fonce tête baissée avec son hardcore frontal comme un caddie dans la descente de Cap découverte vers Albi, et pète le score au coup de poing forain dès le premier titre. Une prépa dans une boucherie chevaline a dû servir pour faire cavaler les circle pit de la sorte, avec dans l’ordre final quinté plus, quinte flush et des jockeycores qui cavalent dans tous les sens. Le groupe prend toujours une bonne vingtaine de mètres d'élan avant chaque titre, il enfonce ses rondins d'acier dans la chair de sa musique pour faire davantage mal avec ses percussions, et bazarde ses démangeaisons avec la fonction motrice d'un TGV qui essaye de rattraper son retard. Parfois dans le pit y'a la tronche d'un fan de la rue Ketanou qui sort du trou de taupe avec les chicos de Shane MacGowan des Pogues, à dire vrai je ne sais pas s’il pleure de douleur, est hilare, complètement défoncé où les trois à la fois ?! Tout au long du set ça rugit ce grain de folie corporelle que le groupe lance dans les airs comme une étincelle sacrée avec un barouf hardcore. Si par malheur vous avez raté ce concert outrecuidant, vous devrez vous vider avec une poire à lavement devant un couple de retraité du Nord-Pas-de-Calais venu en camping-car.




L’on ne peut confondre un animal du pré à celui qui rentre dans l’arène. Le hardcore c’est l’éloge de la bougeotte, version initiatique d’adrénaline et de testostérone/œstrogène. C’est combattre ensemble dans cette joute où chaque épiderme libère son agressivité dans le rudoyant (rudesse + fin de mot en an, avé l’acceng).

Le culte du HxC s'applique en séquence imagée et donne du relief à une théâtralité féroce. C’est un flot exubérant et inimitable d’une meute de chien fou se ‘’poutrant’’ les freins moteurs avec truculence, se malaxant les épaules avec les genoux (oui il y a un X), parfois les segments moteurs manquent de graisse et l’huile de coude se trouve au bar…Certains vont jusqu’à s’entamer la couenne avec vaillance, parce que c’est leur planche de salut. Mais tous semblent accueillir avec un sens plaisant du sadomasochisme cette offrande de leur corps avec un intellect que l’on a laissé au vestiaire, et pour certain.ne dans le bus même.

Le moshpit est un brouillon, il s’improvise, s’ébauche, s’enroule et se déroule comme une œuvre expérimentale, il fonde sa liberté de mouvement dans l'anarchique. Cet expédient combatif vient comme un volcan éruptif de corps en corps aux rebonds aléatoires, avec toujours des cœurs chantant. Car oui, tout est affaire de sensibilité, qu'importe ton origine, ton parcours d'existence, tout ce que l'époque contemporaine met avant n'est pas un principe d'acceptation d'identité, mais de sensibilité. Le moshpit est un lieu de rencontre d'effusion de sensibilité, son style imprévisible dresse le germe de l’insolite et d’une violence impétueuse où sévissent les garçons et les filles prêtent à rugir. Quand les humains font les choses qu’ils aiment les douleurs sont lointaines.

Ouaaaaie, mouaiiiiis, bon quand tu passes la cinquantaine, tu t’aperçois avec étonnement juste après que beaucoup de monde souhaite ou t’enculer (arnaque d’internet) ou te foutre un doigt dans le fion (dépistage du cancer de la prostate). Donc tu deviens plus méfiant, hé forcément, alors aller dans un pit se faire broyer la clavicule, vient un moment où tu réfléchis et comme d’autres, tu te préserves à l’arrière pour THE DESCENDENTS.


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Ahhhhhhhh ça y est, enfin, le groupe culte, les vieux se décrochent du bar pour venir mourir devant la scène. Parmi les ami.es : Fabrice a fait son running de l’année et sans aucun réveil musculaire, il devait marcher le lendemain comme robocop à qui l’on a plus lubrifié la mécanique lors de la sortie du film en 1987. Vaia a pogotté façon polynésienne, Big Jim a repris tous les refrains par cœur (oui avé l’acceng) scandant à la toute fin qu’il pouvait mourir tranquille (c’est une métaphore). Junk a sauté partout tout en prenant des photos de groupies. Et oim, et bien je me suis ennuyé, et ce n’est pas pour autant qu’il faut que j’aille vivre dans les égouts pour suivre les préceptes d’un homme-rat maître en arts martiaux. Ce n’est pas grave, il en faut pour tout le monde, les goûts et les saveurs sont différentes pour chaque personne, vous n’aurez pas à vous nourrir de pizza surgelée à l’huître d’Arcachon si vous avez aimé ce set non plus hein !

L’âge du burin étant terminé, je suis à la patine. Qu’est-ce que cela peut faire si je n’aime pas ? rien, l’important c’est d’être honnête avec soi, et de respecter la sensibilité des autres. Il faut être libre d’apprécier le moment tel qu’il soit, de ressentir ce qui vient, de porter avec sa culture la liaison émotive que l’on peut mettre en corrélation. Chacun.ne est libre d’apprécier ce qu’il reçoit, tout comme il est important à l’autre qui n’apprécie pas de le respecter, et inversement proportionnel. Même si nous ne partageons pas tous le même idéal il est important que chacun.ne puisse être libre de ses choix, goûts, sensibilités. C’est une valeur du punk dont The Descendents a alimenté la base dans le punk Californien, Hermosa Beach since 1978.

« Le plaisir ne commence qu'une fois que le ver est entré dans le fruit, pour devenir un bonheur délicieux, il doit être entaché de poison. » Georges Bataille

The Descendents a écrit ses chansons au siècle dernier, la façon de penser, de choquer, etc…était différente de ce que l’on conçoit désormais. Le rudoyant punk des Californiens est rêche, leur dose de sucre est une calamine à côté du soda caféiné à la taurine des sonorités contemporaines. Ce concert en a démontré l’opiniâtreté, la nostalgie, le son, une époque. Ainsi au début la foule se transcende en montant le palpitant dans le rouge, l’influx nerveux et l’émotionnel fusionnent leur noce dans une pinède en proie aux flammes. Puis au fur et à mesure de la redondance musicale, l’affluence se délite, devant c’est toujours tohu-bohu, et derrière ça parle de ‘’au jour d’aujourd’hui’’.




Les Californiens repartent avec leur serviette mouillée après ce bain de minuit bien punk, et déjà dja le public va se poster pour la disco party night fever de LOU STRUMMER. Fumée de stadiste, musique électro, des flashes en musique funky, y’a la basse qui frappe, et la guitare qui choque, et y’a le batteur qui s'éclate et toi qui tiens le choc, et tu chantes, chantes, chantes ce refrain qui te plaît (tu me remercieras plus tard). Hey vous avez peut-être dansé décomplexé.e sur un bootleg de « Despacito » avec un moniteur d’auto-école fan de salami et ceci vous ne le saviez même pas !

Les corps sont une lampe qui éclaire les traces de pas de notre existence, la danse est sa libération. Y’a pas de saison pour que vive la musique au fond, Pas de saison pour que vive le son, En marchant tu donnes une cadence à tes pas, Tu sens la musique au bout de tes doigts…


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28 juillet Every Day Is Like SUNDAY

Investi dans une posture altière de héros pour perpétuer son espèce, l’homme a fondé son héritage sur les pas de sa transmission. Désormais la femme lui libelle le pouvoir arguant avec ferveur à la même équité qu’un syndicaliste du monde paysan devant le bureau du ministre de l’Agriculture. Lâchant un pain aux raisins de bon aloi avec la naïveté de sa suprématie séculaire le masculin finira sur la place publique émasculé. Moralité : « En toute chose il faut considérer la fin. » (Le Renard et le Bouc, III, 5, Fables de La Fontaine).

Les civilisations s'effondrent comme s’effritent les falaises de craie sous l’écume des vagues nouvelles. Un monde s’éteint et un nouveau apparaît, c’est comme cela depuis l’Homo sapiens, et le nouveau monde grignote avec rapacité pour asseoir sa prédominance. L’on connaît assez l’histoire pour savoir que le pouvoir a des mains voraces, et que les créatures en dessous seront parquées et mises sous-tutelle. C’est comme cela depuis l’Homo sapiens. Tout ce que tu inclus d’un côté tu l’exclues de l’autre, il s’agit d’un équilibre instable sur l’échelle de l’humanité, et non de Richter, ne pas confondre, même si en termes de déflagration c’est similaire.

Faire entendre chacun.neS et lui donner le même droit est la déclaration universelle des droits de l’homme. Pour ne pas heurter faut-il la modifier pour inclure toutes les sensibilités désormais ? Je constate que chaque communauté est catégorisée, rétrécissant son angle de vue jusqu’à faire émerger sa plus grande ampleur égocentrique. Sexe, niveau social, étude, couleur de peau, religion, ethnie, groupe, confrérie, sororité, coiffure, corporation, cartel, marque de basket, sport, etc…pour se comprendre il ne faut plus avoir des similitudes proches, mais être quasiment identique. L’universel n’est plus. Puisque que chacun.neS se définissant dans un étal achalandé, et qu’il faut redéfinir la présence de la multitude pour la parité avec une discrimination positive. Est-ce un procédé pour exister davantage ?

S’il faut se battre pour ses idées, je n’en ai qu’une, l’amour. Cela n’a jamais suffi pour survivre depuis l’Homo sapiens, mais je n’ai jamais voulu survivre pour exister. Je « Vis simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. » selon Gandhi, et surtout il y a un devoir de reconnaître à chacun la dignité universelle d’être considéré comme un individu à part entière. C’est simple à appliquer, basique à concevoir, oldshcool et non vintage !


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Post-scriptum : Suite à cette introduction, sachez que toutes vos protestations seront entendues et étudiées par nos subordonné.eS avec un soucis et une rigueur pluridisciplinaire.


Les pop-punkers de PUNKY TUNES ont ouvert avec la cover « Mystery » de Turnstile, les punkers ont adhéré comme le ruban à mouches à coup de coudes tsé tsé ce groupe…Puis Junk et LolocomiX sont restés jusqu’au dernier riff avec un super kiff. Petit par la taille le quatuor a su démontrer la plasticité de sa mousse punky avec des compositions originales, et des covers puisqu'il a débuté en reprenant des classiques de Nofx, Rancid, Offspring, The Interrupters, Bad Religion, Pennywise, 7 Seconds, SOIA, Kid Dynamite depuis Sélestat en 2021. Le rendu était intense sur la scène Parvis (l’estafette).


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Je rejoins le sérail en zone four à pain, côté Xcage. Il fait bon, la température bénigne avoisine les 36 degrés. Comme pour tout, plusieurs niveaux d’appréciations en fonction de ton ressenti et vécu. C’est l’été et dans la fosse les gars mangent des pastèques sans pépin et sans se pendre le melon. Le public est divisé, ceux en plein soleil devant la Xcage et les autres à l’ombre sous la grande halle couverte et ombragée de la Family stage, au milieu CLUNKER a été clinquant, pétrifiant son set d’un stoner anar en portant des tutus roses. Heuuuu Gart c'était hier carnaval. Ce groupe s’autoproclame “groupe de smicards” : des galériens du quotidien qui jouent fort un gros rock qui tache ! Bien vu l'aveugle, alors ouvrez les yeux au stonarchique !


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Formé lors d’une soirée cubi la villageoise à Castres punk City, le quintette pousse la fonte musicale en même temps que la satire de Jello Biafra. Le chanteur, cousin de Poelvoorde jumelle à l'autodérision cette malice que l'on retrouve dans leur bain sonique. Et quand ça s'est terminé, je jure que j'ai goûté au sang sonique. Merci !


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Sur la rampe de l'Xtremefest l'éclairage de BELVEDERE a propulsé le Sk8 punk mélodique pied au plancher, avec cover de Bad Religion. Les cousins du Canada inondent leur sirop d’érable mélodique avec la sève du punk 90’s. Le groupe tisse sa soie mélodique avec les veines du public en résonance, créant le centre d'un deuxième ciel. Parce que dans ce flux s’épanouit la peau inconnue tel un vertige où s’agite une méthode d'extraction des essences et des pétales mélodiques sous les rosiers églantiers du punk rock. Le groupe exhalait son parfum à satiété et l'huile parfumée extraite des tissus mélodiques rayonnait son arôme, en collant à la sensibilité de notre fleur avec une fidélité réaliste. Les planches à roulette ont glissé sur les vocalises aussi mélodiques que la rapidité d’exécution, pour un must !


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Le jeune groupe de HxC CALCINE a électrifié avec son opus "Common Love Common Nausea" joué façon D.I.Y riffs et breakdowns oldschool. Dans le roulis de la fosse les appendices auditifs ont des allures de chou-fleur en béchamel, et les plus légers actionnent leur souplesse avec des jambes nunchakus. Le groupe moleste et la chanteuse balance sa hargne d'une hauteur de 5,249 pieds Anglais, arpentant le devant de la X cage comme une panthère affamée. Comme toujours il y a des gars qui essayent de rentrer dans la cage avec des portions de collègues entre les prémolaires, dans le tas il devait bien y avoir des Ariégeois éleveurs dans les alpages reconnaissables à leur coupe mulet. Il tonne du feu hardcore et les éclairs se balancent dans le pit. Chacune et chacun gagnera la reconnaissance du puriste et le respect de son auxiliaire de vie, ou camarade de chantier (barrer la mention inutile)…C’est beau d’exprimer l’impact qui se dégage de soi avec ta nature et la richesse culturelle de ton affectivité, ton appétence aux autres et sa valeur dans la chaleur fraternelle. Avec Calcine ce fut flagrant, tant la force de groupe abondait dans le respect des individualités qui composent l’Xtremfamily. Le groupe a offert la netteté de se sentir unis et forts, capable de faire vibrer un champ d’incantations dans le carambolage tout en gardant la flamme.


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Dans un style smoothie, sur le parvis nous avions le Forest Pooky Quartet (putinnn ça sonne), c'est la formule quatuor électrique du folk de l'Ardéchois-américano FOREST POOKY, avec Le Basile à la poumpoum (Not Scientist), Mathieu Zuzek au chœur et guitare (Ghost On Tape, Lame Shot), et Fred au chœur et à la basse (guitariste de The Pookies et Not Scientists). D'emblée (et pour celles et ceux qui connaissent - donc comme d’hab), tu es touché par la rocaille charmeuse de sa tessiture, et une étendue vocale qui vient prendre à la source émotionnelle. Beau, profond, puissant et marrant en plus entre les titres pour un stand up ! Interprétant le « Life On Mars » du caméléon de la pop David Bowie, puis le vaste mélodique et vocal d'un rock indie, avec vue de 15ha sur un parc de sensibilité, confortablement dorloté sur un siège en velours, cigare cubain, cognac servit dans des verres épais. La classe de l’Ardèche avec panorama Américouain !


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L'on quitte ce beignet à la confiote en marchant comme Philippe Noiret pour renouer avec de nouvelles belles harmonies vocales pour STRUNG OUT. Le groupe évoluant dans un punk hardcore mélö de chez Fat Wreck Records. Hypra mélodieux, c'est véloce comme une copulation punk Hardcore qui a pourtant mauvaise réputation quand on lui jumelle une technicité. Strung Out a joué dans cette zone de satiné et duveteuse que peu de punkers parviennent à en extraire et en émettre une telle hauteur. B R A V O ! Puis superbe voix et chant de Jason Cruz qui a fait le reste, 10 cm de satin le truc avec cette pointe de noirceur émo au poil. Question à Bertant Pinsac du mag New Noise, est ce que Jason a mention de Gruff Punk ?

...Et que dire des superbes solos flamboyants, whaouuuuu. Strung Out a interprété ses hits et quelques titres de son dernier « Dead Rebellion » disséminés tout le long du set. Tant d’émotions tendres et douloureuses, douces et amères se pressaient dans notre âme mélodique à la toute fin.


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Le silence de la rue battait ses doc martens quand la fille de Chris Waddle est venue taper le punk prolétaire contre la Xcage. THE MEFFS est un duo guitare batterie avec morve et morgue, nous avions toutes les ref du punk Anglais, sans caricature.

Leur simplicité est allée directement dans le cœur du public, à base de palpitations riffiques du macadam, une chanteuse en t-shirt Lonsdale, un batteur claquant les fûts comme le public lançant les pintes en l'air, les valeurs du lumping prolétariat avec fish&chips plein les doigts, bain de sueur dans un moshpit qui criait au rythme des chansons. Oui 2 personnes peuvent tenir une scène, faire asseoir tout un public pour le soulever en flèche avec le titre « Budget Luxury ». Lily la chanteuse et sa telecaster iront haranguer la foule puis le pit pour être soulevées par la foule en commençant à gratter un riff, Lewis le batteur qui pensait le set terminé reprenait les baguettes et la suivait. Le duo finira avec l’osmose du public dans un rodéo punk et une chaude prestation inoubliable. C’est toujours cool une telle connexion, et Ô combien rare avec la consommation de musique (génération spotify) et de groupe (festivals).


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Big Jim Këvin m'annonce que THE BABOON SHOW va nous offrir du rock'n'roll. Okay, from Sweden with love, les musicien.nes arrivent et balancent leur rawk avec la souplesse tactile d’une chaise de bureau järvfjället et du canapé knøoppard. Quand la chanteuse débarque c'est Josiane de la compta, mais en combi moulante ! Gasp, La daronne devient instantanément meneuse de revue dans un peep show Hi Energy.


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Le groupe en bois de la froide Suède a fait fondre les glaçons anisés du south pour un show spinal tap à donf ! Véritable temple du rock’n’roll décadent et théâtrale, The Baboon Show must go on est venu avec cent déserts de braise brillants comme les bords de l'œil d'une vipère et vitupérant la langue excitante des serpents. Les pétales de leur musak passait d’un violet de soufre au milieu des flammes des décibels. J'ai mon cœur qui devient chauffe-assiette avec les ref heavyyyy metOl que le combo excite, comme le « Run To The Hills » de la Vierge de Fer. Coup de tatane salvateur pour le batteur Niclas Svensson avec son shirt d'Helloween et son coup de pied de mammouth sur la grosse caisse, poussant un grondement admiratif de la foule qui se fera entendre au loin. Le gars a été guitariste dans le black metal de Throne of Ahaz, et est bassiste dans le death de Gates of Ishtar, et plein d'autres...

Le gratteux Håkan Sörle a joué dans Mando Diao, røck swëdish, et la bassiste Frida Ståhl dans le trio féminin Meldrum de Heavyyyyyy metöl.



The Baboon Show a agité le fun de The Hellacopters et d'Abba branché sur le gode ceinture rawk’n’glam de Turbonegro, avec un peu de vaseline pour huiler, et c'est passé direct pour la soirée au Cap d'Agde. La chanteuse ce n'est pas la peine de lui faire goûter du Gaillac perlé de 1996 elle a le même grain vocal éraillé que l'humoriste Doully. Les arbres humains se balançaient au son de sa voix hargneuse et sa langue d’oriflamme rouge pâle planait dans l'obscurité de la foule. Elle profite pour réaliser ses cours de zumba on stage, euphorisant le public avec des refrains sing along fédérateur.

Là d'où ce groupe vient, seuls les bijoux glamour sont placés dans des boîtes doublées de satin matelassé, mais ici, ce sont des parfums dans l’air et la musique conspirent à hypnotiser l’ensemble par son fracas. Ce groupe est vraiment fun en live, excellentissime, un vrai panard...Sur disque c'est en dessous, comme quoi leur show dosé et travaillé augmente la vasodilatation de leur tambouille. Si l'Xtremefest souhaite programmer ce genre de groupe je plussoie, (coup de coude et clin d'œil) : The Hellacopters, Imperial State Electric, the Supersuckers, Hives, Danko Jones, Zeke, Mommy, Body Type, Amyl and the Sniffers...en autres hein !


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L’énergie, le discours, et les crêtes colorées pour faire survolter avec des hymnes véloces, THE CASUALTIES croque la street punk de The Exploited et Charged GBH en laissant des marques de morsures sur l’Xtremfamily. La parité des punks célèbre leur cri de guerre, pogotant au milieu de toutes autres sécrétions de la rue. C'est joué vite comme un coup d’éponge magique sur le muscle bandé qui pue le camphre. Dans le moshpit les gars poussent la mêlée, un autre monte en cathédrale et le voilà qui s’en va dans l’écume de la fosse voler au-dessus d’une mer de main pour finir englouti. Le quatuor iroquoise sa roteuse sonique par un désamiantage des locaux et des personnes en lustrant la tuyauterie, merci qui ? Jacquie et Michel.

Je rappelle à toute fin qu’utiliser le théorème de Thalès dans un pit en flamme ne sert absolument à rien. Devant moi un gazier venait de prendre un guignon dans le rable, ‘’c'est un Laguiole, il se plie comme un canif." d'après Vincent Moscato. Dans le pit et sur scène ce sont les travaux publics, pelleteuse, tractopelle, bulldozer...au milieu tu avais un ingé son et lumière à lui tout seul, une tige d’allumette en train d'attraper une sciatique en essayant de soulever son pote dont le corps doit être l'équivalent de Tyson Fury. Ohhhh le bordel un vrai chantier de maçonnerie. Le public a noté 8/10 le grenadier voltigeur David Rodriguez qui a remplacé Jorge Herrera au chant en 2018 pour son jumping jack flash version Van Halen en haut de la X Cage, le fada !


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Ce dimanche la prog était vraiment explosive. Sur le parvis nous avons ressenti un bien fou avec le rockab des familles recomposées des Big-Up BILLY HORNET..

Hey c’était une reformation après 8 ans de pause, j’ai connu ce groupe au tout début en tant que LaRotule50's, avec un guitariste pas bien dans sa peau mais au charisme original. Polo l'ancien batteur est depuis passé guitariste chanteur et hurleur dans le groupe de HxC Get Real. Tchak le contrebassiste est aussi bassiste dans Dirty Fonzy, il a la clef de fa en tatouage et les pieds au sol. Dans la fosse c’est un bar à l’ancienne, tu as l’ivrogne, le benêt du village, les rockeurs au flip’, les autochtones qui exagèrent devant les gens de passage ravis du spectacle authentique, des nénéttes, pin-up, toutes et tous heureux. Le show du trio épingle les mélodies du diner, chromé de riff sur une guitare sans distorsion. Fringuant de vapeur avec les cœurs chauds sur les rythmes chaloupées de Dadé Kool (ex-Dirty Fonzy), Billy Hornet caresse les Stray Cats à rebrousse-poil pour une furie lézardée de griffe rock'n'roll sauvage, grrrrrrrrr !


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Retour dans la bouilloire de la Family Stage. Vincent Big Jim me regarde avec les yeux du petit agneau avide d'eau de la forêt, et il va prendre sa mornifle en véritable groupie. Le dojo est installé, magnifié par un grand et faux cerisier posté à côté de la batterie, des lampes papier du Japon s’illuminent. Une mise en scène à l’ancienne pour un décor qui d’emblée te téléporte dans l'univers de RISE OF THE NORTHSTAR.

Le trip metalcore crossover pugnace des Parisiens est brut, compact, dans le suc de Cypress Hill mais version Terror, avec des zestes de Pleymo bil. Groove metalcore, Beatdown de coreux, nü metal déchargent leurs atours dans la culture manga-nippone.

Une vie monastique a été balancée en un cri de rage pour cet adolescent qui a dû faire une crise d’urticaire pour avoir un piercing au nombril cette année 2024, et aura jeté son corps défendant contre les murailles du pit, avec la jubilation d’un moine qui vient de rencontrer dieu en la personne de Ken le survivant. Dans le pit le public compact séchait le sang sur ses lèvres en 5mn, et suivra le guide Vithia (le chanteur) sur le chemin du plaisir comme un ancien chant sacré.

D'autres parviennent avec humilité dans la bataille en se promettant fidélité, loyauté et assistance dans le combat sans aucune inhibition. Le tatami est plein de corps exultant chaque refrain facile à reprendre. Rise Of The Northstar roule sur la vague en étant certain de sa force de frappe, créant l'attente entre les titres afin d’enflammer son absence pour faire monter sur son gratte-ciel de rage sonique toute sa présence.

Quand un wall of death se charge, je n’ai jamais vu personne se faire éteindre. Le moshpit peut devenir saignant, les hommes n’y sont pourtant pas des gladiateurs, ils ne viennent pas pour emplafonner, il y a une graduation qui culbute dans l’agressivité mais jamais pour détruire. Je n’ai jamais vu une salade de phalanges dans un concert de Hardcore sXe. Le pogo est un instrument de catharsis qui permet d’évacuer toutes les tensions préexistantes, héritées des tensions absorbées. Je ne dis pas que parfois deux jeunes gars se poudre la rocaille et que la châtaigne survient, mais souvent c’est de la pluviote.

Rise Of The Northstar a fait son show Iaïdo. Leur Bushido Metal est maîtrisé à la perfection et aussi affûté qu'un Katana ciselé. C’était le point d'orgue d'un week-end de philosophie martiale pour code d'honneur oldschool. Le groupe s’est construit une méthodologie pour réussir son point d’impact, la réussite est là, bravo. Il est sur une prise de contrôle totale, son aspect visuel est capital puisqu’il travaille durement son image, nerf de la guerre contemporaine. J’espère cependant que son esprit de samouraï ne va pas le paralyser dans une posture et stature figée. Puisque si l'on va à contre-courant, on s'épuise. Si l'on va là où tout le monde va, on se perd. Si l'on attend que quelque chose se passe, on se meurt. Si on lâche prise alors seulement on avance.




Ensuite ? Le park est transformé en boîte de sardines connétable avec DJ Milo, ambiance tapas by night, Sandrine et Christelle s’éclatent dans un déhanché bestial sur l’eurodance des 90’s avec David et Sébas écartant les bras pour essorer l’huile des aisselles. Vous vous en doutez bien la dernière nuit fut d'une grande et sombre délicatesse.

Merci aux 340 bénévoles et salarié.e.s et à l'Xtremefamily.pour cette édition complètement Zguenamass.


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Retrouvez toutes les magnifiques photos du weekend sur la page FB du WallaBirZine, réalisées par Junk Cacahuète !

Si dans le week-end sur le téléphérique du retour du lac tu as réussi à manger un Balisto sans qu’il fonde dans tes doigts, tu recevras un nude de l’Abbé Pierre, mon cochonas !!

Pour l’Xtremefest 2025, vous avez pile 1 an pour des cours de zumba afin d’augmenter votre cardio, alors bon entraînement et ne lâchez riiiiien.


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mercredi, juillet 24 2024

THE RED CROWN TURNS BLACK – Hellfest Dimanche 30 juin 2024


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Quand tu rentres sur le site, le premier effet c’est ‘’Whaouuu’’ car c’est toujours impressionnant tout ce décorum en stuc et fausse pierre volcanique, cela encourage l’aventure d’un Indiana Jones au pays d’Hercule, mais aussi dans la saga commerciale 2.0 d’un escape game metaverse, tant l’éclectisme des chaises musicales est exploité, permettant in fine d’élargir l’offre pour une demande ciblée par une cartouchière à balle émotive perforante.

Il y a une prise de risque annuelle pour garantir aux créanciers les retombées financières sur investissement. Le crew a intégré les remontées des festivaliers, et chaque année il y a des améliorations, des nouveautés. Le festival est devenu plus qu’un simple festival musical, il est une marque, et garant de son image, il évolue comme une grande entreprise, ça fonctionne donc sur plusieurs plans, business, success, newness, rawness, excess, heavyheartedness, satisfactoriness…

Le matin un troupeau de figurant stagnait devant la Hellstage en écoutant le chanteur d'Ultra Vomit pour le tournage d'un vidéoclip du groupe. Rencontrer une rock star c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction.

10h00 lâcher des tricératops, des gazelles, des troupeaux de bisons et de loutres pour la conquête des mainstages, en mode premier jour des soldes au Aldi d’hénin-beaumont. A l’arrivée c’est Petit poney joyeux, la Mustaine me monte au nez et bulldozer de Mirepoix, pour le quinté faut demander aux gars de la sécu.

Ne pas avoir d'idées et savoir les exprimer : c'est ce que fait le journaliste 2.0 avec un chapô racoleur de type buzz l’éclair et la méthode AIDA, acronyme de 4 mots bien distincts : Attirer l’Attention, Susciter l’Intérêt, Créer le Désir, Appeler à l’Action. Hey je pourrais faire dans cette galerie commerciale mais nannnnnn, mon axiome intègre la philosophie loyale d’un compte-rendu gonzo, et non la piste aux étoiles d’un safari photo sponsorisé par une IA.


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SANG FROID / Temple

Sang Froid c'est chaud comme coldwave. Le groupe semblait traîner l’immensité de son spleen, comme si quelqu'un frappait dans le cœur de sa poitrine pour faire teinter un son métallique, froid, avec à la fois une absence spectrale et une présence palpable dans la voie de l’invisible. Le chanteur sorte de Julien Doré aka Michael Hutchence aspirait les âmes, le public se fondait dans la torpeur de cette île secrète que l’on découvrait à nue, et dans un exil tout à la fois.

Qu’est-ce que sont venus chercher tous ces esprits dans ce festival ? Je ressens certaines présences comme camarades, puis d’autres comme des pasteurs, certains pontifes qui paraissent dindon avec leur égocentrisme, et puis des moutons, béliers, agneaux, mais tous.tes peuvent habiter ces états dans un conflit permanent entre deux mondes. Alors qu’il est impératif de s’adonner à la magie pour accéder à des dimensions supérieures, tant transcendantale que spirituelle, surtout en ce qui concerne l’art. La majorité, je le pense, à travers les groupes quémandent : « Si tu m'allumes, brûle avec moi. »




COSMIC PSYCHOS / Mainstage 1

Cosmic Psychos bazarda sa mangeaille Australienne sans prévenir qu'il n'y aura qu'un plat à base du bon vieil heavy rock pour graisseux, avec main dans la vidange Motörheadienne et le cambouis d'Orange Goblin, ajoutez à cela les épices d’une giclée rock Hi Energy d'Electric Frankenstein.

Le groupe bouffe avec les doigts, rote et pète à table, à un moment ne sait plus trop où foutre son seau de friture et balance une citerne de lard et de beurre sonique comme ça, tout net, et tout le monde est ravi dans l'arène, quel repas ! Niveau pictural il y aura des éclaboussures de gras sur nos t-shirts à la fin. Il y avait un gars sur un côté de la scène qui se grattait de plus en plus la tête, et c'était le roadie qui devait nettoyer après tout le merdier des Psychopathes Cosmiques sur la scène (huilée).




HERIOT / Valley

Heriot c'était du Sludge au ptit dej avec riff de purée de perceuse black&decker sur des nappes crues d'indus pour les sombres ambiances.

Le truc est mariné avec la sauce US hardcore contemporaine de Code Orange et Trap Them, avec un hurleur et hurleuse pour le chant autour de versets incantatoires qui évoquent les vociférations de possédé dans une stabulation fangeuse. Enveloppés dans le manteau de cette bestialité sonique déchaînée, nous célébrions la violence du monde en étant sentimentaux et passionnels à la fois, parce que nous entendions la voix du sang qui crie sous terre comme si la nuit tenait la lune. Je croisais un gars blanc comme un cul, il suppurait des oreilles, ses yeux étaient vitreux du mélange qu’il était en train de recevoir et de celui qu’il s’était foutu durant tout le week-end. Son foie devait être descendu jusqu’à son fion pour produire du butane en permanence, dans son regard de truite tu pouvais entendre growler « Heeeelp me ! ».




Chaque année le hellfest propose, progresse, affûte ses nouveautés, c’est toujours différent même si c’est pareil, alors quel sera le nouveau modelage artistique pour créer une ambiance conviviale, collégiale de partage et de liberté où chacun peut laisser libre cours à son imagination et s’échapper en DeLorean de la pression du quotidien ? Les musiques dîtes extrêmes ont une puissance cathartique si intense qu’elles permettent de traverser le temps, souvent dans la surenchère, mais depuis la fin des 90’s avec le nu metal la pop s’est infiltrée. Pour le moment nous vivons au-delà de la fin de notre mythe, les époques du passé viennent rugir sur l’écume nostalgique, apportant dans chaque vague des morceaux du puzzle que nous élaborons pour construire notre vérité, un autel, un soleil. Même si vous savez ce qui va arriver, vous n'êtes jamais préparé à ce que vous ressentez.

Le festival prépare son avenir, puisque son écosystème ne vit plus dans un vase hermétique tant il a su répondre à l’union de plusieurs chapelles pour permettre une diffusion étendue auprès d’un public de néophyte, grand public, esthète, connaisseur. Tout comme il se prépare au changement générationnel, l’âge médian du hellfesteur actuel étant dans la quarantaine me semble-t-il.


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Dans les backstages à l’époque de l’excès tu pouvais t’imaginer que les musiciens de musique extrême discutaient de sacrifice une main dans le slip kangourou, mais nooooon, tout ça c’est game over, bon y’a encore le shock rock de la vieille Alice qui se fait guillotiner avec les effets spéciaux de Jason et les Argonautes datant de 1963. Même les croix à l’envers sont recouvertes de mousse pagan désormais…Finito le combat religieux de ‘’Moi Christine F…Boutin’’, désormais le crew du Hellfest a affaire à la génération Greta Grunberg.

Si Shaka Pong a vendu sa tournée d’adieu pour le discernement de son bilan carbone néfaste et a joué dans des festivals ayant un mauvais bilan écologique, cela n’a pas empêché la génération moustache de sauter en l’air. Réduire son impact/empreinte écologiste devient un impératif pour attirer, garantir au public le bien-fondé de sa marque aussi.

Le crew du Hellfest a analysé son bilan carbone en demandant pardon à Gaia après avoir ingurgité 50kg de feuille de bambou glané pendant le débroussaillage printanier d’un voisin de la Feuillée, 85610 Cugand...Ettttttttt cela ne sera pas suffisant.


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Il le sait il doit s’acquitter d'une green IT réputation pour solidifier les bases de son nouveau cœur de cible de la prochaine génération : les millenials.


Avec le réchauffement climatique les moustiques tigres sont à Clisson avec la présence de ce groupe hot hot hot sur scène : HOTWAX / Mainstage 2

Ce trio féminin de Riot grrrl pour un rock indie tapageur nous a fait basculer dans cet entre-deux adolescent pour celles et ceux ayant connu les 90’s grungy-alt-rock. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de réminiscences. Les fans de Steel Panther et de Manowar ont certainement râlé parce que ces filles n’étaient pas foutues de cuisiner une boite de ravioli ou des cordeau-bleu.

Hotwax est un jeune groupe plein de sève, avec le feu à ses branches sèches et craquantes, il libérait les flammes, mais que se passera t'il lorsqu’il aura tout consumé et ne laissera plus que ses cendres ? Ce n'est pas le plus fort, ni le plus intelligent qui perdure mais celui qui se métamorphose à chaque changement, basculement, auprès d’une industrie du spectacle dont la refonte semble perpétuelle. Et à la fois ne vaut-il pas mieux s’embraser plutôt que de rester timoré et dans l’expectative pour prendre la bonne route et perdurer ? Cramer dans un feu de bengale excessif plutôt qu’une rôtissoire à feu doux arrosé d’un jus chimique ?




Le Hellfest donne du spectacle et le rendez-vous avec une diversité d'univers, les groupes obtiennent une notoriété, réputation, libération, une aide pour se perpétuer, progresser, se mettre en valeur. Les groupes sont reconnus et disposent d'une antenne plus révélatrice, d’une vitrine commerciale, et je pense que beaucoup parviennent à trouver avantage à ce winwin.

Pendant que j’extrayais ma couche de soufre en marchant vers une nouvelle scène se trouvait la mise à nu houellebecquienne et ses faiblesses exposées dans une troupe de quinqua, avec l’échangisme de 2 couples + 1 gars buvant la Calsberg, pendant qu’un couple était enlacé la femelle répondit affirmativement à sa copine pour le conciliabule du water, puis son homme lui claqua une main au cul en partant, et l’autre gars en couple exécuta la même en balançant dans les airs ‘’Me Too '’, Oups mot d’esprit ou gag ancien ?!


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DESTINITY / Altar

Pour cette journée deathcore fallait être fan de la filmographie de Christopher Nolan.

Déjà la salle était pleine juste avant midi, whaouuu ! Et tout ce que l’on aurait pu imaginer pour ce deathcore mélo comme simple chiffon d'émotions, s’est mis à prendre corps dans un nuancier progressif apportant de la valeur ajoutée pour une réalisation maîtrisée des Lyonnais, suggérant la force inégalée de l’Apocalypse que les hommes redoutent tant. Le chant était nickel, le groupe super en place, c'était carré, et à la fois simple et efficace. Beaucoup de lourdeur, densité et émotion, vraiment un super groupe. Un gars s’est pointé dans la fosse avec l'arrogance d'un pirate du net capable de truander via un transfert d’argent Western Union vers le Bénin en poussant tout le monde. Ce ne fut pas le seul cas isolé du week-end. La populace change et colporte son lot infime de cons, l’on ne parle jamais assez du 98% de personne avec qui cela se passe très bien. Étendue sur l’herbe des gens bariolés, dans le pit des durs et fragiles comme du verre de Murano. Nous sommes toutes et tous séparé.es des autres par des océans de pensées, mais en restant solitaire et bienveillant pour que jamais nous retirions l'écorce pour ne pas fragiliser l'arbre des rêves de chacun. Les hommes sont plus riches des mystères qui les constituent que de ceux qu'ils élucident.




Ne jamais condescendre aux enfers sans la noble prérogative d’y brûler ardemment, surtout avec HIGH ON FIRE / Mainstage 1

Le trio troua la mainstage en funambule. Sur le fil fragile d'une aventure qui s'en remettait pour une part à l'improvisation, le groupe s’exécuta dans cette tension du défi et de l'audace qui crée les grands instants que nous vivons avec l'écume rageuse d'une folle liberté tenace. High On Fire fit dégouliner en même temps la lave blues comme un feu gypsy Hendrixien, les Stooges et Black Flag pour le punk, Black Sabbath et St Vitus pour la profondeur, Motörheah pour le rawck'n'roll graisseux. Le trio de badass nous a immolé dans sa lave sludge insondable et sa montée hypnotique à coup de pelletés. Mike Pike a fait pleuvoir le plomb et l'acier trempé psychédélique, dans ce moteur à explosion où le riffing est une fusée, où la brûlure est un désert de feu. Planant à des hauteurs vertigineuses pour le décollage d’un trip simiesque, le prédicateur High On Fire exhortait ses disciples d'une fureur fanatique. Les sonorités planaient avec la rage au ventre, et nous étions immergés jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique. Des rythmes aux amphétamines pullulaient au milieu des hurlements mélodiques, parfois il y avait du larsen pour trouver son chemin dans cette brumeuse féerie électrique, tel un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise. Notre fond disparaissait quand le groupe s’enfonça plus bas avec un accordage qui pousse Lucifer dans le noyau de la terre, il en résulta un magma de fonte à haute teneur de lave incantatoire.

Ceux qui ont vécu la magie de ce set ne l'oublieront jamais !




BRAND OF SACRIFICE / Altar

Le groupe de Nu deathcore aka roots tribal s’est pointé avec son excitation juvénile en déchargeant sa zique en éjaculation précoce, les premiers rangs de fans ont ramassé le jus avec exaltation, derrière t'entendait les blagues de Kev Adams. Le groupe déploya toute son armada, avec les entrechocs rythmiques, double pédale, breakdowns cataclysmiques, groove tribal, et ça allait tellement vite que ton cerveau vrillait, avec pour enfoncer le clou, beaucoup de lourdeuuuuuur.

Au final je me range dans le discernement des vieux sages à cheveu long, ce groupe actionne une énergie conséquente avec une puissance de feu très lourde, musicalement c'est comme si tu essayais de faire ricochet avec un parpaing du haut d'une falaise. Le chanteur growl & gruikkk mais au ralenti, après pour casser des nuques c'est efficace. Longtemps en cage le groupe a rugi en perforant les cœurs d’une faim de lionne qui protège ses petits.




Le langage imagé et prophétique du heavy metal mène à l’exode immorale où siègent les démons, incarnation pernicieuse et cathartique du cinéma bis et d’horreur, de la littérature souterraine, mais à quoi bon encore le divulguer quand l’époque use d’une morale qui met en confrontation la pin-up cheesecake à l’existence d'une femme à barbe ! Et en plus, l’ambivalence de nous mettre dans telle ou telle case pour choisir son camp. Donner accès à l’excitation des pulsions et ne pas être capable de dissocier réel et fantasme c’est un cas psychiatrique.

Depuis la recrudescence et bienséance du coup du lapin #MeToo les gars regardent le sol dès qu'une fille passe pour ne pas finir au bûcher. Alors que vous avez noté chatte sur le moteur de recherche vous continuez de regarder des vidéos de petits chats. C'est mon curé chez les nudistes le bordel. Parfois une nana exhibe sa chair à canon et ça fait autant chier que les pubs sur youtube de 40 secondes toutes les 2 minutes sans pouvoir les ignorer. Les femmes viennent toutes d’une paire de couille, et les hommes naissent par des femmes, ok ? Bon, maintenant le débat stérile femme/homme on va arrêter. Il y a des femmes qui growlent comme des sauvageonnes et des hommes qui font du marteau-piqueur avec délicatesse. Au Hellfest les filles se fringuent et font ce qu’elles veulent, ne vous épilez pas la teush on s’en branle aussi. Donc pour foutre le sourire au hippie bobo, nooooon ce n’est pas bien de violenter une femme, tout comme un animal, une fleur ou je ne sais quoi d’autres. Mais ne rendait pas ce monde invivable par une tension exacerbée et un comportement hystérique, et je m’adresse à tout le monde. Prenez une bonne respiration, voilà, on inspire, on expire, plusieurs fois et calmement.

C’est bon tout le monde est détendu ? Nous sommes tous.tes là pour respecter notre prochain.ne, de plus la sécurité et l'écoute sont assurées par la maraude des Hell Watch de tous “comportements malveillants”, et l’ensemble des personnes sont venues pour passer un super week-end d’enfer !


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J’ai toujours besoin de ressentir des choses belles et saintes autour de moi : la musique, les cultes mystérieux, les symboles, les mythes. J’en ai besoin et je refuse d’y renoncer…Mes yeux sont comme les étoiles d’un confessionnal qui s’attardent dans la poésie oubliée de quelqu’un. J’arrive à la Warzone une milice de zadiste est couché au sol.

Un gars à l’exil pénitentiaire tente une approche pendant que je pose l’encre sur mon calepin. Ces yeux de piétés auscultent mes réponses sur les rites à relever des exactions cryptiques. Il m’expose sa vie au Hellfest depuis une décennie, j’écoute ses chapitres avec intérêt mais il arrive toujours à un moment donné que je perde l'envie de communiquer et que je me taise, un besoin de solitude contemplative pour me recharger, un peu comme lorsqu'une batterie s'épuise. L’autre n’y est pour rien. « You’are sympathic but I prefer vous voir là-bas. ».

Mais déjà le groupe SCOWL arrive avec la prestance d’une diva, charge le canon et saupoudre les airs.

Raconter l’événement est une chose, s’affranchir de celui des autres reportages en est une autre, car même si les versions peuvent être similaires, il y aura toujours des disparités. La vérité est différente selon les personnes. Toute œuvre dénoue une justification et un sens car personne n'écrit pour rien, beaucoup s’accomplisse pour se libérer, se sentir exister, obtenir une légitimité, et doit, à ce titre, être respecté. Merci de respecter simplement ce report qui dégrafe la fermeture éclair de la foudre metöl, hante les effluves oniriques, décapsule les usages hardcore, vient en cueilleur de mots haler les saveurs opiacées du trip, puise dans la source des mythes, fait jaillir le volcan d’un instantané de photographie, exhale les sucs et burine un tatouage nostalgique du festival dans toute sa complexité, substance, chair, dépouille, matière, abysse, décor, essence, substrat, moelle, arôme, et âme…Du moins je l’espère.

Après le covid toute une nouvelle génération outre-Atlantique a découvert le punk HxC, la vague arrive et la mue est perpétuelle.

Le label tendance Flatspot Records (Zulu, Buggin, Speed, End It…) a le vent en poupe. Découvert grâce à l'Xtremefest en 2023, Scowl a une fois encore fourni une grosse claque, le public était conquis. La base de leur punk rock se mélange avec l'énergie du HxC pour une version décontractée, cool, et avec les valeurs 2.0. La chanteuse Kat Moss est la nouvelle version de Hole et d'Iggy pop. Elle a un truc unique. C’est le modèle de la fille indie des teen-movie que le capitaine de l'équipe de foot ne baisera jamais. Pendant qu'elle minaude son corps langoureux en le balançant avec innocence, l’instant d’après elle envoie des cris de furie et le contraste est saisissant. Elle croque la vie comme elle veut. C'est elle qui mène le débat, le groupe est en arrière. Elle domine tous les aspects, jusqu’aux regards que le public lui lance. Elle est fière de son corps et d'en disposer à sa guise. Prompte pour hurler sa liberté d'être avec le moteur à réaction d'un punk HxC exalté, dans le mood de Black Flag, Agent Orange, et autres délires ascensionnels Californiens. Ouaie vraiment cool, pugnace d’une énergie que l’on ressent sainement.




KARRAS / Altar

Ce groupe a rappelé qu'il y a des frontières et qu'on ne les franchit pas impunément. Dès que le premier son nous est parvenu c'est une détonation venue aussi loin que les steppes, avec une odeur de marécages thrashy où sont enterrés plusieurs strates de cadavres. Je pense qu’en 15 mn le CHU de Nantes devait être aussi plein qu’une brésilienne de la jonquera.

Je vous avoue qu’il y a bien eu une pénétration profonde dans toutes les excavations corporelles des êtres humains présent à la Altar pendant se libre échange consentit. Le trio Karras pratique un lustrage en bonne et due forme avec son thrash grind foudroyant, il explose les tympans à coup de marteau piqueur de violence pure.


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Pendant que le groupe vient pour tout détruire, abattre, mourir, piétiner sans pitié, écarteler sans piété, danser sur la sépulture, tout autour de soi n'était que saccage. Ces mines de sel résonnaient au bruit des bombardements. L’après-midi brillait dans le crescendo et le bloc granitique du groupe minait en négateur de complexité et exterminateurs de nuance, se vengeant de la distraction alentour avec une abnégation redoutable. Attention Karras ne fait pas dans la gaudriole, ou la masturbation, lui c’est un set offensif. Dans le fight que se donne ces jeunes gens glabres, je revois encore ce gars attendant le choc entre les deux parois vénères, puis il fut comprimé comme Nicki Minaj essayant de rentrer dans un jean slim. Il est vrai qu’il faut mettre tous les objectifs à sa portée de main, je rajouterais un peu de savon aussi.




Yann Heurtaux, guitariste de Mass Hysteria et de Karras, est aussi coach professionnel et diplômé BPJEPS AGFF, il s’est associé avec Stéphane Lefèvre (qui a travaillé pendant 25 ans dans la distribution de labels) pour lancer l’application Metal Workout : Musculation avec du thrash, metalcore, heavy, death, black..., pour des entraînements en ligne accès illimité, des sessions de yoga, des programmes personnalisés en vidéo conçus par Yann, one Track Challenge = tous les jours, un titre et des exercices différents pour tout donner dans un minimum de temps !

Je n’ai pas eu le temps d’y aller, et vraiment je le regrette, car j’ai toujours adoré méditer sur du drone metal avec Sunn O))), réalisé du yoga sur du sludge et black metal. C’est autre chose que le tintement des cloches, et vous savez les goûts…Donc pour accéder à la profondeur intérieure je préfère des oracles ténébreux. Il y a quelques années en arrière j’avais informé d’une initiative Américaine intitulé BLACK YO)))GA (session yoga avec de la musique sombre et atmosphérique, et aussi conçu pour les rituels et la méditation.)


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Je constate que cela s’est bien développé entre-temps, comme avec Black Widow Yoga qui est une salle de yoga indépendante dirigé par Tina, professeur de yoga de Salem, MA, qui utilise de la musique métal dans ses cours au lieu de la musique de yoga traditionnelle depuis février 2017.

Pour l’annonce du festival XTREMEFEST 2018, issue d’une vidéo de la chaine youtube du WallaBirZine, je m’étais mis en condition :




Désormais en France il en résulte Metal-Workout. Je trouve l’initiative très bonne, c’est vraiment tout ce que j’aime, tout me parle, fait partie de mes passions, besoins. Je ne vois pas cela du tout comme un truc de bobo. Mais dans la filiation spirituelle et bien-être du sXe (Straight edge) et Krishnacore et HxC avec des groupes comme Youth of Today, Gorilla Biscuits, Judge, Shelter, Madball, etc...


Il y a des personnes qui ne viennent plus du tout au Hellfest en prétextant apprécier des musiques extrêmes le drame à la farce. Oui mais, les poils sous les bras de Bruce Dickinson, la figure de basse mitraille de Steve Harris, la marche en crabe de Gene Simmons, la moue de Paul Stanley, le mosh dance de Scott Ian, la pyramide de Scorpions...Bref tout un ensemble de figure imposée dans chaque groupe par un ou plusieurs membres avec lesquelles le public s’attend et espère avoir dans son concert, et je ne parle même pas de titres incontestables et incontestés. Il y a souvent de l’inattendu aussi...

...Avec des membres fondateurs de Rotting Christ, le groupe Grec YOTH IRIA a tout de la mythologie black metal, atmosphère doom, ryhtmique épique, riffing rupestre, et chant...éthylique !

Car ahhhhhhh oui, le chanteur est arrivé complètement pété comme la prune que tu sors à 4h00 pour cramer le gosier de tes potes. Avec sa voix de vieux clopeurs et des hurlements brandissant un drapeau noir, jusqu’à le hisser en étendard comme un dard stimulant. Sa posture punk entre Lemmy, Sid Vicious et Death, a nourri ce vieil Ozzy en attraction. Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouveau chanteur, sorte de Cronos (du groupe Venom) avec un niveau de maitrise sonore et une vitesse d'exécution multipliant les vertus de leur black metal. Sa droiture apportait une nouvelle stature et posture à leur set, avec une énergie, froideur et impact beaucoup plus prégnant.

Puis The Magus (le 1er chanteur) est revenu, tout aussi défragmenté. Le groupe l'a laissé déambuler à sa guise. Il exhortait le public à coup de bras péniblement levé et de « Uh ! » à reprendre. Le bassiste enchaînait les rôles entre Fantômas et l’homme invisible devant le pestacle de l’eau ferrugineuse.

Leur black death despressif oldschool invoque à la ripaille avec les formes du mal-être. Musicalement il y a de bonnes parties mélodiques, augmentées par les contrastes de pleine puissance. Vers la fin il y a eu les 2 chanteurs ensembles, apportant d'un côté avec le chanteur bourré toute l'anarchie du black en somme, et à la fois avec l'autre chanteur la droite maîtrise et froideur imperturbable, signant l'absolu de cette musique sauvage et de ce moment inoubliable.



Bon le public s’est demandé si sur scène c’était Satan au premier degré ? Mais nonnnnnnnnn c’est Satan & la compagnie créole. Le hard-rockeur est un nounours désormais, gentil, gentil, calme-toi y’a les gens de la TV, montre ton cul quand même pour choquer un peu sinon on va passer pour des cons, voilà c’est mieux. D’ailleurs passer à la téloche dans l’émission Quotidien c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction apparemment.

Le chanteur The Magus (‘’le picrate’’ en françaouis), était toujours en décalage horaire sur le GPS d'un PMU en équateur, il est resté un moment devant la scène, heureux que le public participe à son état d'euphorie, de rage et de folie. Harnaché de démons et de fantômes avides le groupe laissa derrière sa prestation une mer de récif avec le diable se mordant la queue, du vice à l'état pur !



Vidéo de Bruno Guézennec


J’ai trouvé que la Temple avait retrouvé l’espace de son sanctuaire. Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas décoration autour (altar également) et que c’est souvent là qu’il y a le plus de décor sur scène, que les groupes y appliquent une atmosphère visuelle bien particulière.

Je suis plus à l'aise dans ces lieux intimes où la terre et l'âme se rencontrent : WIEGEDOOD / Temple

Ce groupe fait partie du collectif artistique Church of Ra (Amenra, Oathbreaker), nous nous orientons vers les vertiges donc !

Le groupe respecte le cycle de la nature et l'ensemble de sa sauvagerie funeste. Si Savage Land replante (avec l’apport financier d’1 million d’euros offert par le festival), Wiegedood attise une bestialité de bâtisseur de cathédrale black primitive, il propage sa distorsion sonique avec des vibrations païennes. Dans une beauté sombre et puissante chaque mouvement épanouissait sa profondeur menaçante, obscurcissant les traits avec des guirlandes pétrifiantes de serpents soniques et une torpeur très spirituelle pour en être médusé, un choc !


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A côté de moi un immobile essayait de traduire ses émotions dans le puit sans fond de ses pensées big-bang, il y avait aussi un pensif dans un corps perdu au milieu d'un univers d'incommensurables nuits, un figé s’immolant vague après vague de lave en plissant des yeux à chaque battement de son cœur. Une fille buvait ses larmes le visage plongé dans un jardin sans voix.

Notre boussole de survie s’affole dès qu’elle ne discerne pas assez. Par exemple nous n’avons pas le vertige face à la hauteur mais nous sommes effrayés de la chute potentielle, l’obscurité nous effraie par peur de ce que nous ne pouvons imaginer à l’intérieur.

Ce set apportait une noirceur obscène, un malstrom bestial, puis en contraste une pureté, sainte et spirituelle. Je n’ai pas de boussole pour me repérer au travers juste un cœur qui bat. Mon esprit était essoufflé des vagues tumultueuses de Wiegedood, J’avais le tonnerre à mes oreilles. Je n'avais conscience de rien d'autre qu'une intensité aveuglante se poursuivant bien au-delà de moi et de toutes les perceptions familières.




Tous ces groupes vont et viennent avec leur vacarme à travers ma forteresse former un tout indissoluble façon puzzle d’émotivités fractales, qu’il faudra remettre une fois digéré en report de concert caméléon pour s’adapter aux différentes chaleurs, couleurs et lumières proposées. J'écris pour invoquer l'étincelle d'innombrables étoiles et en traduire l’éclat clair comme des levers de soleil exquis.


SHADOW OF INTENT / Altar

Leur deathcore mélo est surpuissant, il y a là tous les codes du nü-metal avec un remix du death, c’est-à-dire un synthé pré-enregistré en façade pour une disco metOl party, tous les ingrédients de la catharsis 2.0.


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La salle est pleine, les jeunes prennent leur pied pour une marée de slamdiving. Les gars de la sécu étaient rincés à la fin. La meute des challengers pour la sécurité des pits est aguerrie et attentive sur toutes les scènes. Pendant qu’au fond ça se vautre à l’aise sur les pâquerettes en se demandant si il prendront du pinard avec le repas du soir, devant c’était entassé dans un filet de pêche avec un matelas de main pour réceptionner les piteux flighters. Chaque fois qu'un jeune revenait du slamdiving c'est comme s’il avait rassasié une partie de son adrénaline, avec la sourire aux lèvres et les joues rouges. Il découvre qu’il y a à ce moment-là un contact social et humain avec cet effet de solidarité et de communion, emblème fédérateur de la communauté metOl. Sur le même sujet, les bénévoles du festival sont efficaces et très hospitaliers.

Le groupe pousse les altères et ordonne un wall of death à l’ancienne. Les deux partis s’élancent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Rivesaltes. Le groupe ordonne des circles pit et ça tourne comme une barrique de 50L sur les pales d'une éolienne.

Le set est passé à une vitesse lumière, pfiouuuuuuuu les enculés !! pas compris, tu le prends avec toi en mode doggy-bag pour le dégazer vers 4/5h00 heures du mat, avec salsa hémorroïdale comme clin d’œil.




Jean-Bapt, prof de planche à voile dans les 90’s est maintenant coach de vie dans le bien-être, pour son premier Hellfest c’est comme s’il venait d’enlever un bouchon de cérumen à son existence, quand je suis partie il était pété comme un coin de prune d'Agen en train de prendre l’accent antillais pour avouer qu’il regardait les sites divulguant des photos comparatives de stars jeunes puis vieillissantes, sans la moindre honte. Le Hellfest est un confessionnal où la possibilité de s’exprimer à travers l’amplification démesuré du heavy metal permet la foi du ‘’mauvais goût’’ entendu par la bienpensante. Ce n’est pas pour autant un lieu de perdition, c’est bien souvent un lieu de désinhibition.

Les fameux touristes sont venues pour vivre l'expérience Hellfest, dans le lot il y en aura qui auront succomber à cet univers, et partiront dans le vaste univers en remontant comme un saumon clouté jusqu'aux sources. Le Hellfest a un sacré budget pour apporter le trip, c'est aussi un sacrifice financier pour les petits bourses, mais pensez-vous qu'il soit si hype pour y faire venir uniquement des friqués ?

Ohhhhhhhhhhh ! Tu as écouté la musique et le bordel ambiant ?


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THE BLACK DAHLIA MURDER / Altar

Le nouveau chanteur est un clone de l’ancien Trevor Strnad. Le groupe essaye de paraitre, de n'avoir rien changé à sa déflagration gardant le corps musical intact, impactant une fureur à son deathcore, je trouve que l’impact est moindre, différent, c’est normal. J'ai du mal à me défaire du passé et de l'intensité, osmose dont le groupe avait célébré, notamment avec Trevor. A chaque concert je trouvais que ce frontman partageait sa joie hyper puissante et un sens de la déconnade, j’ai été très surpris lors de son décès d’apprendre qu’il s’était suicidé.

Pendant que le groupe nous assaisonnait, un gars dans le public hurlait par intermittence comme un pet sonore à côté des enceintes d’un teknival, il récidivait à plusieurs reprises, au point qu’autour et sans rien comprendre les gens se demandaient s’il n’y a pas le feu ? Une personne qui ferait un malaise peut-être ?!? Non rien de tout cela, juste un gars qui devrait être sous curatelle pendant l’ingestion du deathcore de The Black Dahlia Murder.

Même si je n’ai pas retrouvé le groove, la furie cataclysmique du groupe, c’était cool de revoir ce groupe, peut-être par pure nostalgie, mais aussi parce que, du moins j’imagine, que ces gars en ont eu gros sur le cœur, et du courage pour relancer la mécanique après un tel drame, ça laisse un goût amer et un devoir de perpétuer en essayant de se rapprocher de la même intensité, de retrouver toute la joie hyper puissante et le sens de la déconnade de l’âme du groupe, avec le fantôme de Trevor pas loin.




Vers la grande cathédrale de la Temple me parvenait une musique orageuse en pleine oraison funèbre, elle délivrait ses cantiques un chapelet à la main, poussait par le tintement des cloches et les sons gonflés des trompettes de l’apocalypse le public grondait comme autant de tonnerre : BATUSHKA /Temple

De quel présage pourrait-il donc vous inquiéter en pénétrant la nef satanique ? Les nuages se mélangent aux éclipses, les flammes lèchent le purgatoire dans la perversion sonique, et alors ?!?


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La messe du dimanche a été promulguée dans une théâtralité et une rigueur de diocèse sur scène, et dionysienne dans le public. Les ouailles ont reçu l'absolution maléfique black metOl ostentatoire en vertu de la laïcité de la fille ainé de l’église, La France. Se déroulaient sous ses yeux les rites fous des cérémonies magiques, des messes noires et des sabbats de sorcières, ainsi que les chants liturgiques de la possession démoniaque et d’exorcisme. Il existera toujours des gens qui prennent un plaisir simple et total face à un tour de magie, par opposition à ceux qui sont à la fois sceptiques et parfois même ennuyés d'avoir été ‘’dupés’’.




L’enceinte est bondée, dans la foule nous finissons toutes et tous par faire notre petit trou d’intimité, on se comprend, se cannibalise l’un l’autre, chacun prend ce qu’il a à saisir comme effusion d'émotions.

L’ensemble des reporters ayant vécu plusieurs Hellfest ont pu distinguer le changement notable de population, au point de saisir que désormais un gars lambda dans la vie civile a dû troquer son t-shirt à message « 42 ans J’peux pas j’ai apéro !! » avec celui d’un Hellfest 2024 pour s'afficher ici. Sachez tout de même qu’un sataniste a dû leur jeter un sort : Ils devront se nourrir jusqu’à la fin de leurs jours de petits pois au piment de cayenne avec une fourchette en sautant sur un trampoline.


SUFFOCATION / Altar

Et biiiiiiiiml un suffositoire !

Une dinguerie de plus quoi ce set, l'on ne pouvait attendre moins de la part des New-yorkais. Un brutal death technique à se blanchir les canines, à se péter la nuque et se vider les viscères avec un groove imparable, inaltérable.

Direct dans le VIP de l’Enfer ! Accès premium à la fournaise, coupe-file pour la rôtisserie, supplément de souffrance offert. Le groupe étend sa connaissance aiguë du style avec son épandage gore par des morceaux de ses tripes en surplomb. Suffo poursuivra son crépuscule ne faisant qu’exalter sa puissance de feu. Un être vivant est une matière animée, ce groupe sécrète dans sa manifestation créatrice une animation vivante de la mort.

« S’enfoncer dans la profondeur technique et brutale de Suffo pour y trouver l’ivresse et revenir de ces limbes avec le goût du sang en bouche » je pense que c’est un bon résumé de ce groupe nan ?




Je suis passé à la Valley pour HIGH VIS pratiquant de la zique électro non typé heavy metAl. Les vestes patchées ont twerké en tectonite semi-dark, car quelqu'un avait laissé la lumière allumée pour empêcher que les gosses ne fassent des cauchemars le soir même avec Freddy Madball Krueger.




J’ai observé que dans des coins de Clisson il n'y a plus de C15 décorés à la Mad Max par des traveller’s au look de Plastic Bertrand sous méthadone avec un chenil. Autrefois il était possible de rencontrer des personnes au mode de vie proche d’une harde de sangliers qui se roulent dans leurs propres déjections parce que c’est marrant. Aujourd'hui le festivalier trouve génial d'aller faire ses emplettes à l'ouverture du Leclerc devant des intérimaires l'applaudissant devant l'exaltation d'un manager qui va faire du chiffre, imbibé de taurine caféinée à la cocaïne. Le monde est comme cela. C'est le fric, le cul et la drogue, ok, alors écoutez Motley Crüe !

D’un autre côté, perdure les traditions, dans le pit c’est wall of death, circle pit, slamdiving, headbanging, paquito des fêtes de Bayonne, et au camping l’instant France inter pendant la joute médiévale en caddie, avec des sbires version hard-discount de proximité, entre le Spar de Philippe de Villiers contre la marque repère d’Edouard Leclerc.


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MADBALL / Warzone

6ème passage des New-Yorkais à ClisssOon, et la balle perforante Freddy Madball de la grosse pomme a fourni le show classique, en pratiquant une très bonne séance d’entraînement à la salle de sport HxC bodybuildé.

Dans le pit les touch guy étaient de sortie, hygiène de vie à la dure où les muscles suivent la pensée. Y’avait aussi des puceaux avec la densité physique d’un asthmatique et la marque des coudes sur les gencives, des gamins heureux de leur apprentissage quoi.

Wåz nous a fait sa danse HxC, c’était entre Aldo Maccione et Seth Rogen, un must !

Un set classique parmi les les classiques et à la fin de la noce, le groupe a renvoyé la balle à 10 mètres avec le titre « Doc Marten Stomp » et le pit s'est percuté en voiture bélier et ramassage scolaire. Résultat le groupe a raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie en devenant des hommes.




I AM MORBID / Altar

Les moutons noirs sont mal aimés…Faute de pouvoir être formatés, ils sont rejetés, abandonnés, pointés du doigt dans tous les cas.

Les boucs noirs sont craints à tout jamais, damnés sans jamais faner avec une âme sombre à errer dans la lumière tout feu tout flamme. Morbidement magistral, avec 2 guitaristes passant à la vitesse supersonique mach 3, le batteur Pete Sandoval et le chanteur bassiste David Vincent, maître parmi les derniers maîtres sataniques, pour perpétuer le rite du légendaire combo floridien Morbid Angel dans les catacombes du death, dont les 2 boucs Pete et David ont modifié le nom d’appellation d’origine contrôlée par un "I Am Morbid".

M'attirant vers l'éternité cette figure noire m'invite à son rite, les ténèbres l’exigent. D’une efficacité maximale, les ténèbres ont tremblé aux sonorités blasphématoires. Sans retenu, le public s’est soumis au rite purificatoire, reliant le conscient à l’inconscient par cet acte scénique d’une bestialité sonique. Le groupe déposait sa collection sanglante de riff pour ceux qui aiment choisir dans la violence musicale avec le goût du sang en bouche.

Le groupe fouillait avec les ongles serrés dans les entrailles du répertoire, allant jusqu’aux organes vitaux et déchira les intestins du public à coup de « Are You Morbid ? » comme interrogatoire. Au final il malaxa l’ensemble jusqu’à nous servir une piperade hypra pimentée pour que le public ressente du fond de ses entrailles l’imprégnation absolue du groupe jusqu’à lui avouer en toute sincérité « I Am Morbid ».

C’est en cela que la musique de ce groupe élève par ses vertus sataniques, vous devenez vos choix, goût et saveur en pleine conscience.




David Vincent a toujours été acteur de sa vie et non spectateur, il a trouvé sa voie et encourage les autres à faire de même. Il a fait pour cela des erreurs, des bêtises, et il n'est pas un ange, il reste morbide par rapport à tout cela. « être morbide » se traduit chez lui par le refus de céder à l'étroitesse d'esprit et à la médiocrité. Si vous voulez en apprendre davantage sur ce grand homme, je vous conseille la lecture entre biographie et développement personnel de son livre « I Am Morbid 10 leçons tirées du metal extreme, de la cambrousse sauvage et du pouvoir de l'auto-détermination. »


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Le sale, l’abject, le révolté caverneux, et tous les synonymes relatifs à l’incompréhension ont été désintégré dans le plafond de terre quand la réussite du Hellfest a exposé les limites d’une société réac face aux musiques extrêmes. Qui l’eût-cru ? L’univers du metal a été à l’honneur lors de l’exposition "Metal" à la Philharmonie de Paris en Avril 2024 avec Corentin Charbonnier et Milan Garcin, co-commissaires de l’exposition. C’est risible finalement avec le recul tous les crachats ramassés pendant + de 50 ans. Tout comme le punk qui n’aimait pas l’autorité mais l’école de la rue, et devait vivre vite pour mourir jeune, désormais l’on trouve du didactisme dans des livres qui narrent l’historique, philosophie et autres verbiages du subterfongicide punk. Tu veux interviewer un punk du siècle dernier ? Mais il garde tout dans un recueil pour te le vendre et pouvoir bouffer sur une rente.

Le sucre d’orge de la nostalgie est un agitateur du diabète vintage contemporain, un retour en arrière perpétuel.


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COCK SPARRER / Warzone

Un groupe de mafieux Britanniques se pointe sur scène composé d'huiles anciennes, tournesol, olive, colza, fleur de sureau, toutes sont là, calibrées pour faire rissoler la 1ère vague de punk britannique.

Quand je repense à la vieille Anglaise, dans son pub à hurler des hymnes prolétaires, avec la fureur du gradin de West Ham, on y croise les photos d'un passé qui devant nos yeux semblent émettre une relique, une saveur jaunie mais toujours tenace, dont les grenouilles à béret salueront avec le poing gauche levé. Du punk bordel, de celui qui a vécu la rue sur le macadam, ancienne lignée mélangeant punk social, keupon défonce, trop oldschool pour les adeptes des toilettes sèches. La rage fermente comme le temps dévore et nous englouti. Ils étaient mignons ces papis du rock en provenance d’une autre époque, même si la oi musique est revenue dans son enclos, que les tensions sociales sont exacerbées, le public d’un festival est majoritairement là pour s’amuser, partager dans un moment fédérateur un lieu, un instant, une communauté, embrasser la vie, faire la rencontre de soi et d’autres. L'on assiste à tant d'instant polaroïd...Comme quand ce couple s'est enlacé. Les vieux punk poursuivaient la nuit et ces 2 êtres allumaient leur feu. Il a posé sa bouche sur ses lèvres surprises, il semblait deviner où elle voulait qu'un prochain baiser vienne mûrir, quelle partie de son corps avait besoin d'être réchauffée. Une chaleur lancinante les envahissait rayonnant de soleil, aspirant à toucher, comme n'importe quelle prairie, et dans quelque chose qu'ils ne savaient pas, ou qu'ils avaient oublié, car la mémoire de la chair est fragile. A vrai dire, ce n'était pas qu'un baiser, ce serait le seul baiser dont ils se souviendraient jusqu'à la fin de leurs jours. Tout comme ces vieux Anglais embrassaient le public de leur souffle punk.




J’ai vu la fin du set de FOO FIGHTERS / Mainstage 1.

Folle cette énergie que le groupe dégageait, tout comme le chant de Dave Grohl, une chouette prestation des Américains. Ce n'est pas ma came, (j'ai le premier album), mais je sais reconnaître le talent, la sincérité des musiciens, et ce final de rock grungy. Le groupe se donnait vulnérable et obsédant par une étrangeté irrésistible. Découvrant les artefacts que les anges saupoudrent à la table des divinités. Luxure des poses, esthétique sombres, charme érotique, l’on pouvait même entendre taper le cœur des musiciens avec l’emphase d’une piste aux étoiles à chaque mouvement musical que le groupe lançait vers la stratosphère.

Le public en émoi ouvrait ses ailes de désir pour ne pas perdre miette.




Ce rock grungy est facile à digérer, identifiable pour le laisser pénétrer, pourtant cette attraction avait une teinte clandestine de ne pas tout se dévoiler entièrement. Les gens et les nuages sont beaux parce qu’on ne peut pas tout voir et qu’ils gardent une essence secrète à tout jamais, suscitant dans les fantasmes des désirs vaniteux. Nous conservons un petit jardin entouré de solennité qu'aucune angoisse ne pourra jamais atteindre. Parce qu’avec tous les choix, les offres sous les yeux, vous êtes cette étrange faim qui envahit et touche les pensées sans jamais atteindre la satiété. Et ceci mes amies/amis, c’est aussi ce que l'on appelle le blues du Hellfest. Ce n’est pas trois accords sur une guitare désaccordée en bois, c’est ce lundi matin au réveil où vous êtes en position fœtus à côté de votre tente, vous cuvez comme une barrique de Saint Chinian, vos premières paroles se déversent en ASMR, vous avez du rimmel, un Spandex Hair Metal zébré avec autour une cartouchière et un bracelet clouté sur l’avant-bras gauche. On vous félicite unanimement pour votre grande performance de hier soir, et jamais personne ne vous racontera ce qu’il s'est réellement passé.


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Après les Foo Fighters, Diantre, le festival nous a joué une fin à la scoubidou ! Et ce n'était pas l'ingé son le méchant.

Le community manager stagiaire a oublié de noter les remerciements à tous les Hellbangers sur les écrans géants, il y avait uniquement le message pour la date d'achat des billets de 2025, du coup ça boude, rouspète avec une bronca, c'est sûr qu'il y a eu un meilleur service après-vente. Mais bon la relativité de ce coup d’épée dans l’eau du boudin c’est que les 55 000 pass pour les quatre jours du 19 au 22 juin 2025 de la 18ème édition ont trouvé preneur en 25 minutes : Welcome home new Hellbangers !

Je constatais qu’en remontant vers le camping la population Clissonnaise était aussi désappointée que déçue, les familles avec les gamins et les grands-parents rentraient après avoir attendu longuement ce traditionnel feu d’artifice qui n'est jamais apparu.


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Résumé de cette 17 édition :

La programmation est dingue. Oui je sais bien entendu tu es capable de faire mieux (en fonction de tes goûts), tout comme sur un terrain de sport tu seras le meilleur depuis les raisonnements de coach que tu émets devant ta télé.

Le site est fabuleux, l’organisation maitrisée, les bénévoles efficaces avec une très bonne énergie communicative, la sécurité (Hellwatch) attentive et bienveillante.

Les mainstages poursuivent leur programmation grand public, et si comme je l’ai lu l’affluence indiscutable a eu le dernier mot sur les haters, je répondrais par une citation de Frédéric Dard : « Ce sont toujours les cons qui l'emportent. Question de surnombre ! »

Les autres scènes cultivent la nouveauté et les valeurs sûres avec un bel équilibre.

La Altar et la Temple ont retrouvé une audience.

Wåz sait danser le HxC, Vince a pris une mandale sonique avec The Haunted, Carø a pleuré devant les Mets, Jbeer et ses potes des bars ont écoulées 500000 litres de bière, 98% des festivaliers sont chaleureux. J’ai jeté ma tente à la poubelle.


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Pour la réalisation du péplum Hellfestien : Audaces fortuna juvat !

38 millions d’euros : budget de l’édition 2024.

182 groupes programmés. La surface totale du site est de 127 ha.

29 ha de camping avec une capacité d’accueil de 40 000 campeurs.

Un parking de 27 ha pouvant accueillir 12 000 véhicules et desservi par des navettes.

Un parking pour 3 000 vélos.

42 points de restauration.

20 associations partenaires.

1 500 personnes travaillent sur le temps du festival.

5 000 bénévoles.

800 journalistes accrédités.

72 nationalités représentées.

60 000 festivaliers par jour. Fréquentation à laquelle il faut ajouter 10 000 personnes en plus par jour pour les invités, bénévoles, presse, techniciens, artistes.


Pour celles et ceux qui considèrent désormais le festival comme un parc à thème avec de la musique lounge, le Hellfest a trouvé le point G, il est grandiose, gigantesque, grandiloquent, géant !


Surtout, n’oubliez jamais la sainte parole de Steel Panther : « N'ayez pas peur du Heavy MetAl. »...Même en l'écoutant à l'envers sur une platine disque hein !


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CiaO))) * Bir *



dimanche, juillet 21 2024

WHEELS OF STEEL – Hellfest SAMEDI 29 Juin 2024


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Je me réveillais sans nouvelles des images de la nuit, trop d’emphase dans les oreilles et cette fatigue appuyée par 14h00 de concert par jour. Je suis un buvard dont l’encre des groupes s’infiltre dans mon eau de source et fait de moi un volcan sensible en perpétuel éruption émotionnelle. Le ciel était bas, terne. Nous avons fait le choix de dormir au camping chez l’habitant, fini le camping ‘’sauvage’’ et de chier en flexion entre les vignes pour un cépage l'année suivante d'un excellent petit muscadet au goût sec et fumé. Au bord des douches j’entends une discussion des anges de la mort à Cancun « t'es plus Tahîti douche ou Le petit Marseillais ? ».

Au menu du jour : Pluie, vent, froid, grisaille, crachin, ondée, déluge, et ça fait chier parce que nous attendions une pluie de sang !



Le corps humain est merveilleux, composé d’une diversité d’éléments, d’interactions absolument incroyable pour le mettre en mouvement et lui apporter toute une panoplie de faculté, capable d’accomplir et de créer avec. Imaginez-vous que chaque personne a elle aussi ce corps incroyable, et qu’elle possède en plus l’héritage de toute sa famille dans ses gènes. Qu’elle a accumulé tout un ensemble de cultures et de sensibilité. Le même jour, en l’espace de quelques mètres, un groupe peut jouer sur la Mainstage 2, un autre à la Valley puis un autre à la Altar avec ‘’un son différent’’ comme disent les jneus, et devant une foule disparate à l’affluence émotionnelle diverse. Tout un ensemble architectural de substances musicales, de scénographie organique et de vibration délicate en métamorphose perpétuelle pour former une apothéose rugissante, et dans tout ce magma, toi, avec ton histoire, ton vécu, qui fait battre le pouls de ton existence en même temps qu’il se contamine avec celui des autres. Car tout est relié par le fil invisible de l’univers.

Je vais vous conter ce nouvel acte du jour, qui pour certains et certaines devient une expérience, et pour d’autres est devenu un pèlerinage ascensionnel dans ce vaste théâtre outrancier où la vibration éternelle et incantatoire de styles musicaux, typés metal et rock, est pleine de ce venin exagéré et bruyant, véritable exutoire, avec son côté interdit capable de tordre le plus imposant corps en une épaisse de distorsion corporelle, captant la part la plus ténébreuse de notre sensibilité.


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Il y aura toujours des anciens combattants (ou boomers) pour lever le drapeau de leur oripeau calendaire avec la morgue d’un ‘’c’était mieux avant’’, ‘’j’ai vécu des moments culte qui ne reviendront plus jamais’’, en comparaison d’une nouveauté qui recycle, ‘’papier-carbonise’’ la valeur initiale. C’est la fin d’une époque de légende comme l’avait écrit dans son report gonzo l’inénarrable Hagler de Gonzaï ‘’Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?’’, mais ce sera toujours la fin de quelque chose et le départ d’autre chose, de manière perpétuelle, on arrache pour planter des graines dans un cycle éternel. Chaque génération présente au Hellfest se régénère avec celle des autres, parce que chacun se nourrit de l’autre. Le festival ouvre un nouveau chapitre, et chaque groupe s’accorde à répandre ses créations dans le bain survolté d’une horde d’existences. Des interactions fusionnent, des vibrations se répandent, s’électrisent en big bang pour sculpter toute l’intensité émotive de ces secondes d’éternité.

Je ne fais qu’éclore chaque pulsation de cette lumière nostalgique qui vient de l’aurore au crépuscule épandre l’engrais des futures récoltes. Hey je n’ai jamais omis de vous parler du lisier, il y est hein, il fait partie de la révolution, tout est all inclusive.

Alors avant tout, bienvenue aux fans de l’univers de Wayne’s World et de Conan le Barbare parce que ça aidait à saisir l’usufruit du heavy metOl de cette journée de samedi.


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Supra cool de voir pour la première fois CRYSTAL VIPER et son heavy au chant tranchant de Marta Gabriel. J’embrassais l'été sous la flotte avec le fiel brasier de ce groupe, dégorgeant ses parures comme l’herbe neuve pousse sans cesse au printemps. Chatoyant son feu avec des brises soniques aussi noires et piquantes qu’un buisson de mûres. L’affluence est réduite, il n’y a que les warriors pour braver les éléments. En 20mn mon kway est une éponge, tout le monde est en mode toiture plastique, à l’Extreme Market tout a été dévalisé, 15 balles la poche plastoc, je pars en courant m'acheter un poncho amigo !



En longeant le petit chemin pour le supermarket d’Edouard, des bédouins de Bretagne se sont installés là où ils ont pu trouver une poche carrée, pas besoin d’herbe, un bon rond-point pour les commodités suffira. Côté quignon et piquenique sur la table c’est pâté de tête, du babybel, si tu cherches le calendos il était contre les enceintes à headbanger version sludgy, un peu de rosette et du chorizo de Catalogne pour faire des claquettes hémorroïdales. Un cubi de rouge acheté à la station dans des verres en plastique époque prisu, et un caddie de carton de Kronenbourg, certainement chaude au moment de les picoler car oubliées dans le coffre de la bétaillère, yeahhhhhh voici le repas des champions de la pêche à la ligne.


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Je retrouve SUMMERLANDS à l'abri du poncho sancha aïe pépito, ambiance moyen-âge avec un Heavy mélo 80's assez poilu et épique pour rejoindre l'acier d'Armored Saint. Le backdrop est un hommage au bassiste décédé. Le groupe a fait un choix respectable et chevaleresque, ah ? il n’y a pas de bassiste sur scène, oOokay ?! que des lames de guitares pour une forteresse aux angles saillants. Ces chevaliers travaillent leur corps musical et sarclent des flèches heavy derrière leur machicoulis. On le sent ces fans de heavy metal peuvent vous menacer avec un fléau datant de l’époque de Dagobert. Un fléau est une arme offensive composée d'une masse de fer retenue par un bout de chaîne, par une bande de cuir ou une bielle à l'extrémité d'un bâton (que tu peux prendre aussi dans le fion, spécial dédicace au fan n°1 de Roberto Malone (voir le report du vendredi))


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Summerlands devait nous narrer le monde fantasmagorique du heavy metal avec ses liaisons venues de la BD, ciné, littérature, véhiculant une imagerie épique, sombre, avec des allégories, représentations et atmosphères dans lesquelles le festivalier plonge en y trouvant refuge, catharsis et (r) évolution. A-t-il trouvé tout cela ? fallait vraiment être hermétique à la pluie, grisaille, moindre affluence, manque de basse, mais avec le recul je dirais oOokay à 60%

Nous venions de suivre le sentier de ce groupe semé de buissons de ronces, à vrai dire je ne sais pas s'il voulait que nous ne retrouvions plus jamais notre route, isolé et perdu dans notre errance tactile à fouetter l'air en suspens qu'il laissera encombrer de limaille de fer, de tripes et d'une suie ombrageuse. Sachez-le : Les guitaristes adeptes du heavy metal font tous ce cauchemar récurrent = Accros à la saccharose gazéifiée de caféine ils ne font plus que des riffs en papier mâché dans un groupe de metalcore.



« La mort utilise l'humour noir et se rit de nous... Les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. » Pierre Desproges

J’enchaîne en passant de la cotte de maille avec le coup de boule à balle transparente de BLOCKHEADS à la Altar.

Les Lorrains ont fait honneur à leur région métallurgique avec une agressivité à la hauteur de leur grindcore hargneux dont les convictions profondes tabassent depuis plus de 30 ans. Le groupe secoue et apporte la collision du bloc, c’était une castagne funny dans le pit, les jeunes chiens fous se sont amusés mais ça tape moins qu'avant dans la fosse. Le découlement des gestes parés comme des protections à une heure matinale où le set était une exhibition effrénée du groupe en colère. Sur disque Blockheads déchire jusqu’à la plèvre, sur scène il te fissure en deux. Le chanteur a fini au milieu du circle pit pour remuer les corps et les esprits face à la peste brune. Le pays traversant une crise, les divisions se craquellent à l’approche des élections à la suite de la dissolution de l’assemblée, le discours allait être exposé tout le long du week-end… Quand tout le monde ment, trompe en permanence, plus personne ne croit plus rien.



C'était la 3ème fois que j'assistais à un set des kiwis d’ALIEN WEAPONRY. C'est le même show, mais il fédère à chaque fois, avec tattoo maorie, chants tribaux, groove et riffs en acier massif. Le groupe est sur scène en mode rando pédestre, et vas-y que je me mets à gauche, et vas-y que je me place à droite, un coup de manche sur la tronche du bassiste en passant, un pas en arrière, trois pas en avant…La gigue pendant la fête au village de Gugand. Leur Bloody Roots New Zealand ravit le public à chaque fois. Lequel ne s'est pas fait prier pour provoquer plein de circle pit, des W.O.D et surtout beaucoup d'envie de lâcher les chevaux, d'ouvrir en grand le capot et d'en profiter un maximum. Le trio n'avait pratiquement rien à demander, c'était quasiment anticipé. Les kiwis quittaient la scène avec le “It's a Long Way To The Top If You Wanna Rock'n'roll” et la progression de leur attrait annonce que ce n'est plus très loin.




ETERNAL CHAMPION a été dans le mood de Summerlands, hommage et sans bassiste (c’était le même hein !).

Le groupe Texan déroule son heavy oldschool avec une épée poivrée dans l’âge de l'acier trempé. Tout est pointu et pointe ardemment vers les cieux de l’heroic fantasy.

Ce qui manque à ces groupes ce sont des titres qui accrochent vraiment, c'est cool, ça sent la viande hachée, mais ce n’est pas assez percutant pour tirer la sève catchy. Le chanteur crâne rasé, sorte de Philippe Etchebez école John Bush, yeux clairs, finira le concert avec une coiffe de maille. Pour secouer les valseuses pas moins de deux guitaristes pour échanger les flux maléfiques façon Ghostbuster. C'était trop heavy oldschool pour la jeunesse, un peu décousu avec des allitérations prog trop rêche, avec des solos néandertaliens. Principalement dans le public une horde de quadra/quinqua. Le chanteur communique avec le public en lançant des “OUh ! OUh ! OUh!” (traduction létale en français) que le public doit imiter et reproduira tout au long du concert. C’est succinct comme échange mais foutrement efficace. Bref c’est davantage l’époque primitive de Rahan que celle des Pierrafeu, pour un ‘’heavy with vertigo’’ aux valeurs rupestres. Moi je ne boude pas mon plaisir. C’est dur, saillant, le chanteur fait une tronche, mannnnnnnnnnn dieu, ce n’est pas compliqué, soit il a perdu au TacOtac ou sinon il avait une paralysie faciale. Le riffing est achalandée entre la hache heavy et l’épée heavy, le choix est simple, de toute façon c’est frontal pour un mélange de soif musicale et de satiété tapant ardemment dans nos poitrails.

« Le métal c'est pas de la musique pour les pédales ! » Rob Halford


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Dans le donjon le plus sombre, le heavy metal Américain combat avec cuirasse, fléau et une puissante force de combat, mais avec toujours des étoiles pâles pour une légitimité faible. Mis à part les prétentieux de Manowar, quel est le grand groupe de heavy metal d’Amérique aussi reconnu qu’Iron Maiden ?

Summerlands et Eternal Champion ont fait bouillonner leur art veiné d'éclairs pour faire goûter à leurs épées soniques, comme le festin de Damoclès. Il pleuvait des boules de pétanque et des fers à repasser dans cette volumétrie sonore des enfers de la forge. Tel un rubis rouge écarlate qui vient de boire dans le crane de ses ennemis pour s'approprier leurs forces, ces 2 groupes se sont enivrés avec et dans une cérémonie de feu ténébreuse.



Ce qui est dingue avec le Hellfest c'est que sur une journée avec 70000 personnes sur site il y a au moins un candidat de l’Amour est dans le Pré et une influenceuse pour une manucure bio.

ANVIL donne envie d'écouter du heavy metal, et Wåz possède un taux de connerie de type heavy metaaaaaaaal, dont CarØ est pourvue également. Je suis donc certain de passer un super moment !

Les plus grands losers de l'histoire du rock ont (comme à chaque concert) donné à leur heavy la connerie funny et une loyauté indéfectible au riffing/batterie metal on metal !

Anvil est un groupe Canadien, originaire de Toronto, en Ontario. Il est aussi considérée comme l'un des groupes ayant joué un rôle dans le développement du speed metal notament avec la chanson « Bedroom Game », sur l'album ‘’Hard'n'Heavy’’ paru en 1981. Chaque pochette d'album représente une enclume peinte par Robb Reiner, le batteur. Le groupe a commencé à perdre de son succès à partir de 1983 quand est arrivé le thrash metal.

L’excellent documentaire « Anvil! The Story of Anvil » relate les déboires du groupe dans une succession de malheurs et de situations où l'adversité reprend chaque fois le dessus.


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Dès le début du concert le chanteur/guitariste, surnom Lips (= Babines : à cause de son incroyable gestuelle faciale) part en trombe sur le devant de scène, autour du carré snakepit des Mets et son micro-guitare ne fonctionne pas aussi loin. Gag ! De plus il commence à repleuvoir, l'impression tenace que quoique fasse ce groupe la loose l'emporte…Mais Anvil est une enclume qui tape l'acier du metOl pour l'éternité. Même si parfois ça tape à côté et que sur scène ça ne court plus comme des lapins de garenne de 8 semaines, Anvil fait le show. Ces gars ont un bon fond, mais pas de réel fonds de commerce. Le groupe a interprété au cordeau de maçon leurs plus grands succès Metal on Metal, March of the Crab (instrumental), Forged in Fire et Juggernault of Justice. Vraiment excellent !!

Si Led Zep utilise un archer avec la guitare, Anvil c’est un solo de vibromasseur sur les cordes (vibrateur pour les cousins Canadiens), le délire est différent, mais l’approche musicale reste la même, hein !




Au Hellfest la distinction sociale est invisible (à part dans les loggias), mais sinon c’est similaire à un camping de naturiste. Ici rien ne le distingue trop de la masse, tout le monde a un t-shirt noir et l’appartenance à une communauté metOl est effective. J’ai croisé des jeunes qui se sont foutus de la gueule d’un quinquagénaire solitaire qui a commis des infidélités à son coiffeur-visagiste depuis sa calvitie, sans savoir que ces commerciaux de Generali écoperont d’un contrôle fiscal cette année 2024.

Direction le pot de confiote avec SANGUISUGABOGG pour de la bouillie à la Altar.

Ce groupe est selon moi surcoté pour la singularité de sa caisse claire mis en avant ( fan de Lars Ulrich ?). Bon voilà il n’y a pas de quoi casser une patte à un serpent, c’est du death metal putride avec des passages grind, le trip est bien débile et souligne la teneur malsaine, ce set a eu la saveur tenace d'une urine d'asperge. Déjà vu en concert à Toulouse et c'était pareil, de la patte à prout !




Retour au Mainstage avec BLACK STONE CHERRY du Kentucky et son gros rock à boogie, du cool émotionnel, tendre, refrain catchy, franchement ça fait du bien un peu de sirop et des étoiles Américouaines dans les feuilles d'érables. Leurs albums sont efficaces, avec tu passes pour un cool, alors qu’avec ceux de Brutal Sphincter t’es catalogué direct comme un cousin germain de Michel Fourniret.

C’est propre, très professionnel, le son est overthetop ! Tu entends le maïs craquer en bouche, d’ailleurs nous nous tenions tous la main pour le bénédicité d’avant-repas, la liqueur est épaisse, ça balance du croupion sur des camarguaises, le chant est dur et doux, les guitares dures et douces, ça claque, tout le monde est content, la classe à Vegas, pas besoin de viagra.




Côté nutrition, les stands de bouffe c’est Koh Lanta pour les veg = du riz, du manioc et des épices d’orties marinés. Pour les viandars c'est Maïté la diététicienne avec du fast-food partout. Les prix pratiqués sur le site donnent l’impression tenace d’être détournés par les époux Balkany.

J'entends en passant au loin le power metal de STRATOVARIUS à la virtuosité néo-classique, j'essaye d'apercevoir une licorne, en vain, nous partons nous prendre le marteau-piqueur de THE HAUNTED.

Les speedy gonzales du thrashcore ont tabassé avec du riffing de malade mental, du punch, technicité, vélocité, une puissance de feu de croiseur devant la plage Omaha Beach en 44. Je pense que ce groupe a désossé un taureau avec leurs ratiches derrière la scène juste avant de rentrer dans la corrida bestiale. Le chant est appuyé et l'ensemble forme une machine à défoncer, sans temps mort, tout en impact player. Tu prends le set comme un raz de marée à la Slayer, et pis tu fermes ta gueule et tu souris, même si tu n’as plus de ratiche sur le devant.

The Haunted a confondu bombe à neutron avec les résultats d’analyses de Gama GT et de cholestérol après 15 jours à la palombière. Suite à cette déflagration, Wåz a déclaré : “C'est la guerre”

Vince de Strasbourg : “Mais où est le groove” et il mima une danse à la Earth, Wind and Fire avec du sang dégoulinant des oreilles à la nuque.

Oim : “Ça poutre”




Qu’il est ardu de revenir à un réel trivial agitée de superstitions commerciales après… Sur scène il y avait un clone de notre pote Jbeer dans le groupe MAMMOTH WVH / Mainstage.

C'était WolfgangVH le fiston du lucky luke de la 6 cordes, oui Eddie Van Halen, avec une marinade musicale pop rock mainstream, sauce douce, liqueur de figues, crème de châtaigne.

C’est pro, très pro, presque clinique. Rien ne dépasse du tapis. Son chant est superbe, les chœurs sont à tomber. Tout est parfait, du sirop, ça descend dans le gosier gorgé de sucre. Au bout de 4 chansons on se fait chier en étant effleurés de sublimes passions. Tout est à la fois remarquable et aussi remarquable qu’une coquillette dans un paquet de coquillettes. Les amateurs de la radio RTL2 devaient apprécier, si jamais ce groupe y passe, je suppose que non, tout comme Black Stone Cherry, c’est aussi la tare de l’hexagone, une faible audience pour le gros rock.

Mammoth VH a harmonisé ses harmonies prémâchées et convenues avec son point d’exclamation scénique, sans user d’une futilité aristocratique par un enthousiasme fédérateur.




C'est étrange mais il y a 10 ans en arrière les gars déguisés suivaient dans le pit le délire fun du revival thrash, aujourd'hui ça passe davantage pour du cosplay. C'est différent et pareil, de toute façon chaque époque deviendra une braise qui ne sera jamais éteinte dans la nostalgie.

Le choix stratégique de rester proche des Mainstages se confirme avec la venue d’EXTREME.

Nuno est un super guitariste, finesse du jeu, technique de fou, le chant est clean, les chœurs somptueux, le son est superbe, du bel ouvrage, du Extreme pur jus d’olive verte, gin et citron.

Il y aura toujours des rêves oubliés. Des promesses envolées. Des questions sans réponses. Des routes sans issues. Des musiques qui rappellent qu’il y aura toujours des fous plus enivrés que les autres, et à la fois aussi dégivrés qu’un Viennetta vanille façon stracciatella, avec le sourire au bord des lèvres comme devant un précipice, plein d’une folle envie, qui iront jusqu’au bout pour rallumer nos étoiles, façon enseigne lumineuse de diner américaouin. Extreme c’est ce truc-là. Ça vient d’Amérique, le mythe, la liberté, un sens de la composition hard rock fusion dont il a pailleté les 90’s avec la particularité de ce mélange.


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Le chanteur Gary Cherone s’est quelque chose tout de même, très belle voix, un charisme hard’n’roll aka Aerosmith. Vous ne pouvez pas tuer le diable chez l’homme et faire revivre l’ange quand il est sur scène, le chanteur c’est l’espèce dominante, le haut de la chaîne alimentaire, c’est une bête de scène, niveau bestial, aucune éducation à l’anglaise, là ça sent la rudesse du combat, le besoin d’enquiller de la femelle pour faire baisser son taux de testostérone, façon Led Zep en 70’s, Motley Crüe en 80’s, Madonna en 90’s. Le guitare hero c’est aussi une espèce dominante mais en voie d’extinction.

Gary et Nuno formant la paire pile et face, façon Lennon/Mc Cartney, Jagger/Richards, Steven Tyler/Joe Perry, Axl Rose/Slash, Defunes/Bourvil…Avec le titre « More Than Words » le duo a fait baiser des tonnes de corps dans un esprit "obscène" capable de vous toucher sans ses mains et de vous faire ressentir sans rien dire le rouge aux joues. D’ailleurs leur album « Pornograffitti » a été leur plus grand succès commercial, dont le groupe a essayé d’en retrouver le chemin sans jamais y parvenir. Extreme a fait le tour de sa disco, laissant au guitar-hero le soin de branler son manche, alors ça tricotait avec une précision d’enculé, les guitaristes apprécieront tout le nectar qui sortait, l’avalanche du 6 cordistes en rappel dans une sophistication et montage de chantilly.


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Toute une saveur d’un autre temps venait avec toute son excentricité et son chapelet usé d’heures colorées, avançant des aspirations ardentes vers un idéal reconnu pendant une décennie, vers une béatitude lointaine…d'une lointaine galaxie. Les 90's auront été le territoire du no look munit d'une émotion accrue et surtout d'une attitude moins caricaturale que celle des 80’s dont elles étaient pourtant libellés. Il me semble qu'Extreme a servi de liaison.

Entre Motley Crüe pour le côté bad ass mais façon Aerosmith, Extreme a réussi son show par la fusion de sa musicalité et l’incarnation de toute une époque. Un set très intéressant pour les natifs du XXIème siècle.




Se pose la question existentielle “ doit-on rester sous cloche au mainstage pour asseoir notre place ?

Wåz et Carø y répondent dans l'instantanée “ faut aller au WC, viiiiiiiiiiiiite ! ”

Ne buvant pas d'alcool (la fête est plus folle), pas besoin d'y aller, je reste seul sans témoin sans personne que mes pas qui résonnent…(vous me remercierez plus tard).

Le Hellfest c'est le cocoon du vieux, c'est à dire l'endroit où se régénère le hardos séculaire (boomers pour la génération Z) qui retrouve une nouvelle jeunesse, si t'as pas la ref, (re)voir le film de science-fiction américain réalisé par Ron Howard, sorti en 1985 intitulé « Cocoon ». Car la nostalgie est une mix-tape de tous les moments que nous avons vécus dans notre tissu cérébral, et notre peau en porte tous les fruits réels.

Ce samedi était l’âge du roc où l’on allumait le feu pour fondre l’acier dans une matière lourde, puissante que l’on nommera HEAVY METAL.


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La vérité sans intérêt d’un concert anodin peut être éclipsée par un mensonge passionnant autour d’un spectacle théâtral, et ça le heavy metal l’a très bien pigé. J’ai déjà vu et revu, et rererevu…ACCEPT et c’est toujours aussi puissant.

Bon un set forcément trop court mais comme d'habitude les teutons aussi droit que le I de Allemagne nous ont joué ces valses d'acier dont ils ont la fureur. Kems et contre-Kems (là t’as la ref gamin ?)

Accept et son guitariste Wolf Hoffmann, munit de son rictus de Bruce Willis à la cool et un truc dur à la Jason Statham du heavy metOl, tout en cuir de Turquie, ficelé comme une saucisse en chef de meute pour affoler la maestria heavy de hits Germanique. C'était Impérial comme la galerie de la pigeot pour ce set de classe Allemande, martialement au cordeau façon jardin à la Française, rien qui dépasse, un bon dégradé à 15 balles chez Nasser, avec finition au rasoir de fellaga, pento de rockeur Portugais, et fumoir chicha goût Island Red Blood (Litchi – Pils – Menthe glaciale – saucisse de Frankfort).

J'étais placé mi-devant, et pas du tout en citron-pressé, je constatais une jeune femme baignée par la lumière où des vagues d’ombres dansaient autour d’elle, une nymphe, une vraie nymphe, plongeant sa peau comme une fleur enveloppée d'écume semblant devenir dorée comme des roses dans les eaux du pit. Elle releva la tête, ses yeux dansaient, puis elle hurla d’une voix abominable : Apéroooooo !

Et les Schleus continuaient de bazarder leur strudel de fonte avec les épaules d’un troupeau de buffles de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour en ‘’tuningfier’’ l’ossature sonique.

Chez la plupart des espèces, le mâle s'envole après avoir lâché sa giclée = Pas de rappel.




Pour attirer le touriste pas besoin d'un appeau à conneau pour Shaka Ponk quand la démagogie MASS HYSTERIA a entamé devant la foule son meeting de pois sauteur. Il ne pleuvait plus du tout. Dans le public les gars étaient comprimés comme des nibards dans un bustier de la cour Versaillaise, mais ça tournait en circle pit à la shérif fais-moi peur et sans passer au contrôle technique.

Le chanteur ne se cache pas dans un isoloir pour dire ce qu’il pense du gaulois réfractaire sans faire de carabistouilles. Devant une foule devenue piquet de grève chez Arlette Laguiller le groupe s’élevait dans un frémissement dionysiaque dans le ciel Clissonais, claquant dans son écume les embruns de sueur contre les bites d’amarrages du premier rang, drapeau beurre salé inclus. Les gens aiment quand d’un même élan ils s’unissent, tapent des mains, des pieds et sautent en l’air (NDLR : Il y a des cours de zumba aussi).

Nous sommes allés au bar pendant cette réunion du comité sud rail, nous étions munis de cette super good vibe de la Free Babylone où s’illustre de manière rupestre une amitié à nouer à coups de houblon tiède, de rire gras et de poing levé.




On regrette l’époque où un sirocco sableux se soulevait devant les mainstages en brume Écossaise. Il repleut des trombes et des trombes et il a plu tout le long du set de BRUCE DICKINSON.

Ce fut un super concert, envoûtant, avec un son superbe, comme quoi même avec les avaries et un ingénieur du son pointilleux et efficace le résultat est parlant.

Dégouté pour Bruce qui a mis tout son talent, énergie à braver, mais la pluie a amoindri l'accueil pour cette légende vivante, partisan de l'échange avec le public, et il n'a pas arrêté d’entraîner, d’aller chercher le public pour le faire réagir en escrimeur de showman. Très grand set qui a mis en lumière (s'il le fallait encore) la qualité des compositions, des musiciens et de ce chanteur.

Une interprétation magnifique, avec Chabal à la guitare, un heavy prog pétri d’histoire féerique, sculptural d’architecture sonore où l’on va chercher à l’intérieur d’une pyramide les contreforts passionnant de la Sci-Fi élégiaque, dont son ambitieux nouvel opus, « The Mandrake Project » en libelle les vertus.

Vraiment du velours et un Bruce imposant, toujours amusant avec son humour Sacré Graal/So British, et un temps idéal pour des Britanniques !


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Nous étions placés quasiment devant et il y avait de la place, à ce propos voir le concert sur ArteTV, dont nous ne remercierons jamais assez le choix de diffuser des concerts. Il y en a plein d’autres, c’est vraiment une très belle initiative.

D’une élégance cultivée Bruce maintient devant la tragédie du sort ce magnifique enthousiasme de jouer avec, tel un audacieux phénix qui aime périr dans le déluge de Noé pour rassembler son arche, et il parviendra à le réaliser. Il démontre dans ses créations tout un ensemble de constellation progressive, tant musicale que dans leur histoire, certes d’un autre âge mais à l’incarnation parfaite, plongeant le tout dans une atmosphère surnaturelle et onirique, avec la fascination d’un oracle immergé dans des puits de lumière, sans entrave entre les mondes. Apportant dans son chant ce tocsin théâtral provoqué par l'orage, l'électricité et la foudre, tout comme ses musiciens et musicienne apposaient le contact avec les forces du cosmos pour une oasis musicale.


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Fin de concert avec une marée de cornes du diable sur des doigts fantômes et des cheveux d'algues caressant l’air.




Le problème avec les espérances, c’est toujours le conditionnel.

Comme tous les groupes de renom, METALLICA doit faire remonter plusieurs époques des limbes et poursuivre sa voie lactée, tant musicale que lucrative. La distorsion de ses épopées dépasse pourtant les concepts de son temps puisque le groupe s’est façonné une aura de groupe culte à partir des différences fréquences ourdies tout au long d’un panorama de créations variables, et que sa longévité a su retenir par les fantômes nostalgiques que tout en chacun conserve dans son épicerie émotionnelle.

Étonnant mais nous sommes super bien placés. J’ai souvenir que la première venue des Mets nous étions autant compacté qu’un bout de sardine dans un surimi. La flotte a refroidi l’ambiance, il pleuvait encore en début de set. Carø verse une larme quand les Mets débarquent avec leur outil de jardin, c'est la première fois qu'elle les voit…labourer.

La setlist était bien, quelques titres du dernier, la basse omniprésente, tu m'étonnes c'est lui qui tient la baraque...avec James. Le son en début était gigantesque après ça s'est affaiblit pendant le ventre mou du show, puis reparti pour le final. Ce n'était pas le soir de Kirk Hammett, il a chié avec grossièreté pas mal de passages. Et Laaaaars, égal à lui-même, boulanger master. Il y a eu une cover d'Indochine “l'Aventurier” ridicule, imaginez quand ils vont découvrir le répertoire de Fernadel, Annie Cordy, Carlos et j'en passe...Bon c'est super de voir les Mets, le capital sympathie, la légende, les hits, tutti quanti, ok, cool, James est toujours aussi touchant, on sent bien son enfant intérieur, tout le vaste qui entoure le groupe, décorum, péplum, baba-au-rhum. Mais musicalement et à ce niveau de notoriété c'est incompréhensible de se chier de la sorte. Hey ! Mustaine doit bien se marrer la couenne le coincoin, parce qu’en comparaison Megadeth est meilleur à 250%

Le show en lui-même n'est pas fou non plus. Même si niveau éclairage on venait de bouffer la fabrication nucléaire annuelle de l’usine de Golfech en 3 secondes, pour que les gars du premier rang gardent les yeux grands ouverts et secs pendant tout le mois de juillet, et pourront prendre les cendres dans les pupilles sans problème pour le feu d’artifice du 14. Sinon fait le plus marquant visuellement c’est qu’il y a eu un paquet de gros ballons balancés vers la fin, au début cela produit son effet, mais devient vite chiant, tu ne vois plus rien, sans compter sur ceux qui veulent garder le précieux dans leur quenotte mais la boule est trop grosse et il y a toujours un paquet de gaziers en train de taper dedans, le même bordel que les sacs plastoc du supermarché !


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Les Mets ont débuté dans un garage entre pote, vécu à travers plusieurs époques trahison, décès, succès, impasse, mensonge, come-back,etc...Le groupe reste fidèle à sa dimension humaine avec tout ce que cela comporte et suscite, c'est traduisible dans leur texte et dans l'empreinte de leur musique. Tu hurles les titres avec cœur et puissance, tu te brises la nuque mais bon... Les Seigneurs du metal ont joué comme monsieur patate. Le groupe met le feu au corps sculptural de sa dimension de groupe culte, et révèle sa véritable essence en gaspillant tel un feu de paille un set qui pète dans la soie d’une renommée, mais avec du polypropylène recyclé et du chanvre. Ben mon salaud, au prix où est le baril de gasoil, c’est vraiment de l’arrogance. C'était un jour sans !


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James Hetfield à la fin reste seul à contempler le feu d’artifice sur scène et remercie le public par des mots tendres, Kirk revient et fait de même, puis le sympatoche Robert Trujillo. Last but not least : Lars, qui commence par essuyer le micro avant de parler, puis annonce que Metallica reviendra au Hellfest (oui il parle au nom de Metallica la voix off c'est lui) et pose le microphone au sol. C'est lui qui a le mot de la fin. Cette scène symbolise à merveille le groupe.

Angela Gossow ancienne chanteuse d’Arch Enemy s'occupe désormais du management et a laissé sa place pour un second souffle au groupe. Je dis ça pour Lars et la gestion de l’univers des Mets. Le monde du metal s’est foutu de la tronche du business de Gene Simmons avec KISS, mais en termes du monde de l’entreprise, association de marque, le dernier en date pour les Mets c’est FORTNITE X METALLICA.

Heureusement qu'il y a toutes ces hymnes pour rappeler le talent qui force le respect. Nos souvenirs ne disparaissent jamais, ils restent en profondeur dans nos mémoires, dans nos cœurs, ils représentent nos cicatrices, nos larmes séchées, nos amours, nos joies, nos rires, les cris de nos douleurs, et rien ne peut changer ça, à part le temps qui efface ceux qui sont restés à la surface, comme la craie sur une ardoise.




J'ai raté le Swedish Death Metal de DISMEMBER et je m'en mords les couilles jusqu'au sang.




“La nostalgie revient quand le présent n'est pas à la hauteur du passé.”

Il reste encore quelques monstres du hard rock fabriqués depuis l’ère du fer et de l’acier, avec leur peau tannée, leurs pouvoirs magiques sur les foules, si la flamme vacille, ne vous y trompez pas, vous pouvez encore jouir du spectacle vivant. ‘’Prestigieux représentant d’un courant qu’il a façonné avec ses collègues d’Iron Maiden et Judas Priest (la NWOBHM pour les incultes), Saxon continue d’occuper une place de choix dans l’actualité du metal contemporain.’’ Dixit le Hellfest

Sa majesté SAXON a été magnifique, qualité énorme, Heavy Metal Thunder !


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La voix de Biff est toujours aussi incroyable de beauté. Difficile en 1h00 d'avoir une représentation exhaustive du groupe, mais disons que la majorité des festivals proposent une compression discographique des groupes, permettant de découvrir, perpétuer, approfondir, avec l'adaptation de la deezer génération des goûts et tendances de consommation de groupe, et par conséquence de soutenir un édifice musical. D’ailleurs les festivals qui fonctionnent aujourd’hui sont uniquement ceux qui ont fait le choix d’une spécification musicale.

Saxon c’est comparable à ce que le nucléaire a été pour les Trente Glorieuses nan ?

Le vieux groupe nous a proposé l’énergie de l’Anglais en vacances dans un mobil-home à Bandol, apéro-pétanque, short-tong-bob, tranquillleuuuu. La dernière fois que ce groupe a fourni un set énergique on payait en francs. De toute façon nous ne leur demandons pas cela, leur énergie est différente, elle vient des émotions accumulées à l’intérieur du corps et qui se durcissent en granit afin d‘anoblir des valeurs.

Toutes sortes de sentiments se figent et meurent à l’intérieur du corps, et parfois reviennent des années après se soulever en volcan. J’entends le bras de la jeunesse pousser les vieux pots dans le feu et la cendre, ricaner de cet inévitable rejet des stéréotypes, alors que la vieille Halford est encore vivante, venue de cette ancienne école du métal avec sa panoplie de foire pour le shock rock, panoplie qui bénéficie encore de son pouvoir d’attraction puisque abonde les groupes et concepts de nos jours. Aussi vintages, oldshcool, et recyclés que soient tous ces vieux groupes…Le ricanement vient bien des jeunes biques qui iront se faire bouffer par le loup de l’Entertainment.

Les (vieux) boucs ont encore les sabots affûtés pour une enculade en bonne et due forme, mes agneaux ! Saxon a été magnifique, et son dernier album « Hell, Fire And Damnation » est opulent de maîtrise et de foudre !


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Je passe pour un accès point culture au VIP avec le Who’s Who du web, les soirées coupette glamour s’amoncellent en même temps que des matinaux les show sont incroyables, le site est grandiose et qui vers 2h00 du mat l'alcool ayant fait son effet de « je suis cash, je dis ce que je pense et tant pis si ça dérange ».

70000 personnes par jour, actrices/acteurs et figurants se malaxent, influenceurs.es et passionné.es se croisent. C’était votre premier Hellfest et au milieu des hululements, des cris et des lamentations vous avez appris pendant le week-end à siffler avec les doigts. Bravo !

Cependant, chaque soir, avant d'aller vous coucher, demandez vous : « ai-je rendu fiers les auteurs gothiques ? et si la réponse est non, allez chercher votre cœur calcifié dans les catacombes pour le lendemain. De mon côté j'ai ardemment prié pour du beau temps !


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