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samedi, novembre 25 2023

Le tumulte de la Botanique païenne au théâtre


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Le 21 Novembre l’association Toulousaine Noiser s’était délocalisée à la salle Altigone à Saint-Orens-de-Gameville, la programmation proposée marchait dans une forêt épaisse, souvent sombre, mais tout le temps percée de lumière. Trois groupes ont joué, pour trois filles au chant et pas un bassiste.

Nous étions assis, et pour mon épouse Samantha c’était une première de vivre un concert de la sorte. Elle a eu la sensation d’être davantage éprise par la musique, car son corps était en pause, et son esprit en éveil : « Le fait d'être assise c'est comme si tu étais attachée et que l'on te faisait des chatouilles consenties . Tu prends toute la musique sans que ton corps puisse en dégager l'aura, tu gardes tout dans tes profondeurs et la circulation vibratoire est différente. » Dixit Samantha


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LYS MORKE se présente en duo. Elle chante, joue de la guitare, pianote, belle voix avec parfois un chant autotuné, et un acolyte l'accompagne pour la partie rythmique.

Lys Morke (de son vrai nom Irene Talló) est une auteure-compositrice-interprète, guitariste et artiste visuelle de Terrassa (à côté de Barcelone), elle propose une dark indie électronique à travers les prismes de ce mélange hétérogène 2.0. La sensation d’avoir une actrice de Pedro Almodovar mise en scène par Massive Attack avec les atmosphères poppy de Grimes, épaulées par des projections vidéos. Son univers est riche et finalement assez équilibré pour ne pas se perdre dans un fouillis farfelu et trop pop.

Le côté intimiste se retrouve dans la sensation profonde des morceaux, et non dans ce qu’il pourrait restreindre un duo, tant les titres offrent une étendu de relation sensible, d’épaisseur électro, dans le chant mélodique. Le duo offrira un bel équilibre, même si le caractère intime sera préféré à l’effervescence de titres plus poppy. Lys Morke nous a offert son trip, et il était étrangement cool avec une intimité qui possédait la lumière d’un cœur pur.


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A.A.WILLIAMS est une artiste anglaise proposant une musique à la croisée du Post-Rock, du Metal et de la musique classique, le tout teinté d'une ambiance gothique.

C’est en trio avec un guitariste (lignes claires et solos), elle au chant et guitare (souvent jouant soit des riffs soit les parties basses) et un batteur. Si au début le chant est à peine audible il deviendra plus important et son caractère primordial abondera à ce que nous nous apaisions sur de la poudre à canon et dans une tourbière pleine de venin aiguisé. Même si parfois l’on s’ennuie un peu tant les titres sont fabriqués dans la même essence, cette douleur ankylosée coulera par des applaudissements polis, puis par davantage d'apothéose au fil du set Si la plupart des titres allongent leur mouvance et flottent paisiblement, il n’est pas rare que soudainement une explosion se fasse entendre, et aura fait sursauter les trois donzelles juste devant moi, pour ébahir dans un magma de puissance et d’intensité que le post-rock et blackgaze en émettent la solution fuligineuse.


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Le concert nous aura fait plonger les yeux vers la canopée avec ces châteaux gothiques marbrés de satin et d’hémoglobine intimiste, que A.A Williams peint. Elle a une très belle voix au final. J’avais pu en apprécier la teinte au Hellfest.

J’aime cette douce odeur de foudre qui m’entoure dans des forêts éteintes et des bois calcinés de dark. Une sorte de pourriture paillée, profonde et riche qui n’a aucune connotation de mort ou de fin, mais plutôt de vie romanesque chargée de plainte et de douleur excitante, avec son expression sentimentaliste de destruction perpétuelle et de renaissance.

Dans le faible clair obscur qui a épousé le fiel, la tourmente autour de la chapelle de AA Williams, les tombes effondrées et les ossements secs ne pouvaient faire de mal à personne. Je me suis demandé, mais quelle langue parle la lumière de ses yeux quand elle sombre dans les ténèbres avec un tel ravissement ?

AA Williams a cueilli ses lys sauvages pour nous suspendre à sa force de chèvrefeuille gothique, et de son cœur saignant elle a été étoilée par une pleine Lune magique pour nous dévoiler ses confessions vulnérables.


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KALANDRA est un groupe de pop alternative nordique composé de quatre musiciens norvégiens et suédois (Jogeir Daae Mæland, Katrine Stenbekk, Florian Döderlein Winter et Oskar Johnsen Rydh) qui tissent des mélodies éthérées dans des paysages musicaux païen serti de pop rock incantatoire.

Entendre ce feux musical de firmament, d’éternité et d’infini est un spectacle intense à entendre dans le creux de votre sensibilité pour que les étoiles dialoguent ensemble. Il émane de ce groupe une présence translucide emportée vers les hautes étendues sauvages.

Nous avons été étourdi.es par ce rêve d'opium, par la clarté d’une lune et le parfum des bois sombres, le soleil païen, des chants d’oiseaux, l’embrun des roses et des genêts à l’aurore. Notamment avec l’apport de ce chant absolument envoûtant. Le groupe parle dans la douceur des fables, et ses racines descendent jusqu'aux profondeurs du monde, à travers la terre humide, à travers les veines de plomb et d'argent. Nous étions tout de fibre dans ce parfum des racines et des feuilles, dans l'odeur épaisse de la sève du sapin, dans la noirceur d’une forêt où l’on contemple les ténèbres au bord du précipice, avec les tremblements de la voie lactée comme souffle épique.

J’ai vu ce groupe au Hellfest, et le public avait été happé. Il en sera de même, même si techniquement il y aura des couacs, le concert reste inoubliable, avec au milieu de la lune et des roses, la belle sensation de sentir l'herbe chaude qui chantait la demeure du vent. Mes pieds étaient nus et je sentais grandir à travers moi, directement dans mon cœur les empreintes d’une lumière immémoriale, réminiscence des peuples anciens, de ces jours écarlates et nuits incantatoires où l’homme faisait l’amour à la nature.

Nous étions transporté.es dans toutes les forêts du monde qui ont gardé le mystère de chacun de nos pas dans la douceur de leur mousse rhizoïde, permettant l'ancrage du substrat vers les pétales du cœur de chaque personne, désormais en fleur.


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L'asso Noiser est n'est pas un prestataire de concert c'est un passeur d'âmes !

Un grand Merci infini et éternel à toute l'équipe Noiser, à la salle Altigone et leur personnel, à Lys Morke, AA Williams et Kalandra pour cette très belle soirée.


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mardi, octobre 31 2023

Calanque culturelle et précipice générationnel


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Les illusions poussiéreuses de la fin de l'été cédaient la place aux beautés dorées de l'automne, plus nettes et plus éphémères. C’est dans ce calque incertain que je dérobais à la courbe du quotidien cette saveur de rejoindre le ban culturel sous l’égide de fadas, capables de donner vie et corps à un concert de rock.

Castres est une ville d’Occitanie, qui depuis 1992 bénéficie d’un IUT avec des infrastructures d'enseignement et de recherche de haut niveau et d’une équipe pédagogique. L’IUT héberge 5 départements de formation : Chimie, Informatique, Métiers du Multimédia et de l'Internet (MMI), Packaging, Emballage, Conditionnement (PEC), et Techniques de Commercialisation. Il y a aussi l'INU Champollion à travers l'école d'ingénieurs ISIS, spécialisée dans le domaine de la santé connectée. Dans un écosystème particulièrement actif, l'école forme depuis 2006 des ingénieurs informaticiens dotés d'une double compétence "numérique et santé".

En plus de tout ceci les étudiants bénéficient de la Maison de Campus. Conçu sur le concept des « Learning centre » = lieu de vie et de travail est ouvert à tous les étudiants de Castres-Mazamet. Situé à proximité du restaurant universitaire, entre l’IUT, l’école d’ingénieurs ISIS et le lycée, ce bâtiment de 1 000 m² propose des espaces de documentation, de rencontre et de convivialité. Il est pensé pour répondre aux évolutions des pratiques pédagogiques (pédagogie par projet, travail collaboratif, recours au numérique) …500 m² sont notamment consacrés à la médiathèque inter-universitaire, à laquelle sont associés des salles de travail en libre accès, des bureaux dédiés à l’animation de la vie étudiante ainsi qu’un espace de détente : le ‘’ Learning café’’. Le fablab INNOFAB y est également implanté, et le Syndicat mixte y a ses bureaux.

Un putain de havre à la cool, esprit 2.0 silicon valley…Bref, comme pour les skate park qui pullulent partout désormais, cette jeunesse ne se rend pas du tout compte de toutes les infrastructures misent à sa disposition, mais quelle chance.

Dans mon village nous skations sur des trottoirs cabossés et morcelés de pièges crevassés sur lesquels nous ricochions en cascade, et sans casque, sans rien, génération mercurochrome. Une pile de magazines + une planche en bois et nous avions un tremplin. Rien n’était stable, les magazines étaient lisses, nous faisions avec. Alors des HALF-CAB, HEELFLIP, BACKSIDE 180°, FAKIE OLLIE, FAKIE POP SHOVE-IT, VARIAL KICKFLIP, NOLLIE POP SHOVE/NOLLIE FRONTSIDE SHOVE-IT, et mes couilles sur le tapis du salon n’avaient pas lieu dans une discussion, déjà fallait avoir un skate.

C’est la première fois que je foutais les pieds à la maison campus. Mon souvenir du Lycée professionnel du Sidobre de Castres c’est que nous avions un cimetière en face, et pour tout loisir, une cour avec 4 bancs, il y avait aussi une mixité sociale que ne connaitrons jamais les universités. Pas la même ambiance.

La soirée était organisée par l’association La lune Derrière Les Granges et l’équipe pédagogique/étudiante de la maison du Campus. 2 groupes de rock, début des concerts 18h30, gratuit. Du caviar ! Tu n’as juste qu’à te déplacer.

Bilan : si je décompte les groupes, l’orga, il y avait une dizaine de personnes, moyenne d’âge 45 ans.

Concert gratuit = lol (sigle signifiant Laughing Out Loud ) moi de ce signe j’y vois davantage le cynisme flatulant d’un trou du cul ironique.

Je reviendrais à l’attaque de cette démission du corps étudiant plus loin…D’abord place au concert.


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Premier groupe c’est le jeune trio Toulousain Brotherwood (la vingtaine comme moyenne d’âge) qui se lance à 19h20 pour un rock entre Placebo, Nirvana, Arctic Monkeys, the Strokes, Radiohead. Le chanteur possède un déhanché subtil, un truc un peu théâtral, peu commun, qui contraste avec leur musique, mais une présence certaine. Son chant est lui aussi capable d’offrir une palette assez vaste permettant de tailler dans plusieurs styles et de faire vivre leur rock, notamment à gorge déployée pour envoyer la sauce grungy. Le trio se démène à la cool, pas de pression, il fait son set, navigue dans cette tranche musicale début des 2000’s avec tous ces groupes en The. Poinçonnant un venin venu des 90’s, et toujours cette gestuelle venu des 80’s. La base rythmique assure les arrière, vient parfois pointer un truc un peu funky slapé à la basse, des breaks furibard à la batterie.

Je ne connaissais pas du tout, Brotherwood fait son petit effet kiss cool, leur jeune âge pour faire du rock fait l’effet d’un anachronisme, ou de cette densité peu palpable avec les intérêts actuels de la jeunesse. Oui c’est étonnant de faire du rock à 20 ans désormais, Brotherwood le fait très bien.


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Puis le second groupe, la tête d’affiche, avec les Clermontois de Young Harts, pour dérouler un set punchy, dévoilant le sel de leur dernier opus « All I Got » nettement plus venimeux que leur précédent, avec la griffe d’un rock indie explorant une ample gamme de luxuriance racée. Le groupe me fait penser à Kings of Leon, avec au départ un rock rugueux (blues sudiste dans le cas des Amerloques) puis au fil des tournées un rock plus élégant, urbain même. Bon maintenant Kings Of Leon s’est paumé dans les méandres d’une pop chichiteuse, ce qui est loin d’être le cas de Young Harts. Mais il y a en commun cette soif de l’échappatoire, d’offrir un spleen teintée de brume et de chaleur bestiale tout à la fois, un évanouissement spectral avec un esprit venu des âges du rock comme le Velvet Underground, The Doors, The Doobie Brothers, Eagles, et nettement plus punk rock pour nos Clermontois. J’avais préféré leur premier « Truth Fades » dont le groupe avait effectué une tournée en passant par Castres, vous pouvez consulter l’ITW filmée sur la chaine youtube du wallabirzine et un passage de leur set.

Mais depuis ce concert j’ai (re)écouté leur dernier et il est vraiment très bon. Bien assimilé et compris leur épanouissement désormais. Le chanteur a une superbe voix, basse et riffing guitare excellent et un batteur en mode bûcheron namasté, des chœurs chamarrés. Cool, vraiment !

Cris le chanteur d’origine Anglaise jouait auparavant dans The Elderberries, groupe montait avec des compatriotes britanniques, un canadien et un batteur Français, dans un mood du rock 70’s, Led Zep, Ac/Dc, j’avais réalisé des chroniques de leurs albums dans le webzine Thefrenchtouch, qui n’existe plus.

Nous avons passé un super moment avec les ami.es, Brotherwood et Young Harts, gratuit en plus, merci pour tout. Pour le reste bon courage à ces battants pour organiser des concerts, éduquer c’est rabâcher, mais quand tu es devant le mur de l’isolement, c’est encore plus dur. Ne lâcher rien, tant pis pour les autres.

Retrouvez les photos de junk de cette soirée Lune Calling #53 sur la page FB du WBZ.


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Tout a été accompli pour réduire la curiosité des gens sur un écran qui tient dans une main. Tout ce qu’il y a autour n’a plus lieu. L’humain 2.0 végète ses substances neuronales dans le camp concentrationnaire mondial du virtuel. Le monde d’avant est mort, celui d’après se vit sous pixel.

Restons en vie dans le réel comme une blessure bouillonnante de fraîcheur glaciale, n’accablons personne, il y a des instants où la réussite est juste dans le cœur de ceux et celles qui sont dans l’action, pleinement satisfaits et qui de fait, se réalisent.

J’ai lu un article dans la presse sur une étude dont la conclusion claironnait que l'homme devenait de plus en plus bête, abruti et con. Pourtant le génie de l'homme a consisté à projeter un neutron sur un atome lourd instable, et quand ce dernier éclate alors en 2 atomes plus légers, cela produit des rayonnements radioactifs et 2 ou 3 neutrons capables à leur tour de provoquer une fission, pour la création d'une énergie. Tout comme il a pu en haut de la chaîne alimentaire asseoir sa domination sur d'autres et être un loup pour l'homme, avec comme opportunité de le faire cravacher à sa place. Ainsi dans un réacteur de polymérisation lier des monomères tels que de l'éthylène et du propylène entre eux pour former des chaînes polymères, et donc du plastique, que l'on retrouve in fine (je raccourcie le délire) pour qu'un gars puisse se retrouver devant sa TV a maté des séries au kilomètres en bouffant un burger fabriqué dans un hangar de Seine-Saint-Denis et non un resto branché parisien, livré par un esclaVtrepreneur indépendant sur une trottinette électrique. Tout ceci se passe en ce moment même, dans cette ère où la musique est compressée comme cette époque de cynisme avec laquelle on cloisonne les peuples dans des tiroirs communautaire all inclusive.

C’était mieux avant ? C’était différent. Cela ne sert à rien de comparer, chaque époque vit son jour et devient nuit pour que la nostalgie passe dans chaque fissure du temps. Mais comme pour chaque génération il est important de tout remettre dans son contexte et le vécu.


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Il y a des possibilités qui se perpétuent, et c’est tout l’art du commerce : « C’est incroyable que seules trois chansons aient réussi à me faire vivre pendant 30 ans ! » dixit Nicolas Peyrac

Je pense que Jul pourra dire la même chose dans 30 ans. (attention le signe c’est jul ce n’est pas lol, ne pas confondre, vous pouvez y voir autre chose).

Revenons à cette soirée. Le monde sonore livrait ses mystères comme si l'on savait d'où venaient les vagues tonitruantes qui frappent les rochers, le sifflement du vent qui lisse les herbes et le clapotis des petites vagues soniques dans la lagune ténébreuse. De cette nuit pourrions nous trouver une lune noire dans la forêt musicale, mais au fait, qui s’en souciait ? Comme toujours ne subsistent que le bord des choses et le bruit de ce qui n’est plus.


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Le brouillard me collait au cœur, la pluie torrentielle de mes pensées polymorphes trempaient dans un arôme de cannelle. C'était un soir automnal et mon corps en suivait l’afflux par une rigidité d'agacement qui viendrait tendre ces douleurs passagères que l'esprit endurcit en beau misanthrope. Je constatais que la vie étudiante n'était pas qu’une vacuité mais un strapontin où se joue un avenir professionnel, bien plus important à accomplir pour assure ses arrières, apporter une dimension safe à l’avenir incertain. Pas de place au danger, tout doit être sous contrôle, secure, pris dans une assurance vie. Reste-t-il une place libre, non pas pour du temps de cerveau disponible, mais à l'échappatoire, à une vérité que le rock en permet la perception, l'émancipation, le danger ?

Les anciens gueulent que le rock est mort, crucifié sur les monts de l'industrie de masse, ventru à vomir par des U2, Coldplay, zombifié dans son cuir élimé comme un vieux débris tel que Rolling Stones et consorts ?? Qui pour le pleurer aujourd'hui ? Bien qu’encore il se fait déplumer jusqu'à purger ce qu’il reste dans cet os à moelle.


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Où sont les flammes promises, le suc, la sève, la magie noire, le venin bestial ? Sont-elles donc toutes éteintes dans l'hérésie d'une retraite, dans cet hospice où viennent vomir le temps d'une publicité glacée les emblèmes, les gloires du passé, dans un artefact nostalgique siliconé depuis, ou en gestation de reconversion vintage, recyclé en commerce équitable ?

"C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé." Francis Scott Fitzgerald

Les flammes sont présentes, encore faut-il te déplacer pour faire fondre ce boulet qui te retient à une vie déjà mort-né.

Chacun est libre, de ses choix, du sens de son existence, de disposer de son temps, de l’occuper. Alors : Faut-il encore prendre ou perdre son temps à organiser des concerts ? Prendre sur soi pour éduquer, passer le flambeau, les rites de passages à des générations qui ont déjà choisis de vivre en coupant le cordon ombilical culturel ?

Personne ne reviendra sur nos pas, chaque génération crèvera, certaine avec le devoir accompli et le poing tendu, et d’autres pas.

Certes vous n'avez pas choisi, peut-être que l'on vous à imposer un chemin vers l’équarrissoir, si un charnier à ciel ouvert se prépare, c'est la mort d'une sagesse raffinée, d’un amour pour le rock, d’une révolution possible. La sensation que certaines générations montantes n’ont plus de révolte, de rébellion, qu’elles suivent une autoroute lisse, avec sa dose de publicité racoleuse, de parfum d’ambiance, l'électricité statique, le son clinique et propre d’un sol carrelé sur des pas faisant écho au vide intersidéral.

Nous vivons sur une île tranquille d’ignorance au milieu des mers noires de l’infini. Nous avons laissé de l’arbre des connaissances des trognons à moitié bectés pour un nouvel âge sombre, mais façonné par la société du spectacle. La plupart des festivals sont une foire économique gigantesque où se lie l’esprit de lumière d’un camping estival aux fêtes de Bayonne, à une free party, kermesse, et séminaire commercial, et dans une poche de résistance, la niche de l’underground bat de l’aile, certains iront les brûler comme Icare, mais la plupart resteront dans les catacombes, en marge, mais ils existent. Encore faut-il vous déplacer pour entendre cette résonance, cette beauté, la vibration incantatoire qu’elle émettra à tout jamais, délicate symphonie qui résonnera en vous chaque fois que vous poserez le pied sur ces terres.


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vendredi, août 11 2023

XTREMEFEST 2023 - FOREVER MILITANT



Selon Sigmund Freud « Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ». Aujourd'hui les mots sont comme une brise qui parfois ouvre un volet, mais ne pénètre jamais à l'intérieur si la fenêtre est fermée. Passer des nuits blanches à turbiner des textes de free jazz avec un gout de café noir le lendemain, juste pour un pouce levé sur facebook, ahahah paye ta loose perditos !

Aloha les passionné.es de Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance l’Xtremefest l’avait bien pigé pour vous gâter ce dimanche 31 juillet, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

Pendant l’entr’acte du site électrique vous pouviez aller au lac accessible de 10h à 20h, par le télésiège situé sur le parvis de Cap Découverte ou par la navette gratuite située à la Maison de la Forme. En bas vous aviez une plage de sable fin avec baignade surveillée, des toilettes, un point d’eau, les activités nautiques (wakeboard, paddle, pédalo…) et une auberge proposées par Cap Découverte, vous aviez aussi et première pour le festival, une scène acoustique et un bar proposée en collaboration avec l’association Tonight We Folk ! Dans ce petit chapiteau cosy tout au long du week-end sont passé.es : Heeka, Mike Noegraf, Trint (des incos), Windflower Union, The sobers. Nous avons vu Yawners, il y avait un super son, musicalement c’était plaisant au début, puis redondant par la suite, il manquait au moins un(e) autre musicien.ne pour l’accompagner et mettre du relief.

L’initiative de cette scène est remarquable, cool moment, j’espère que cette première aura une seconde mouture pour l’année prochaine. Avec les collisions et contusions que le public s'était déjà administré, en arrivant à la plage il ne m’aurait pas semblé extravagant de voir des gars en train d'essayer de faire des ricochets avec du sable par exemple.

C’est vrai que c’est un grand plus pour les festivaliers ce lac, puis avec des concerts les pieds dans la flotte. Ici vous vous sentez peinard, lâchant du lest, calme, détendu, dans l’attitude de David Lee Roth de Van Halen en 1979 qui disait « J'ai essayé le jogging, mais ça faisait tomber les glaçons de mon verre. »



Je ne connaissais pas le trio PLASTIC AGE et j'ai vraiment apprécié leur indie rock, la structure de leurs compositions dynamisée par une filiation fofolle aux B-52’s, Pixies et au post-punk anglais du début des 2000's. Le groupe s'est donné sur la scène de l’Estafette comme un soleil et a recouvert son ombre d'une aura qui viendra saupoudrer un set fruité, ultra-vitaminé et hyper dansant (quelle rythmique), venimeux et aimanté d'une euphorie émotive (guitare et chant basse). J’ai trouvé le groupe en osmose, plein de peps, et leur live a propulsé un attrait joyeux et explosif. Le set m’a touché comme un poème que j’avais rencontré dans un rêve peuplé d’écumes et de décibels. Ce fut une très belle découverte.


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Yo jeune fauve, ce matin tu avais pris grand soin de te raser et de te passer de la lotion après-rasage. Vu ta tête de constipé devant le début de set d'UNDERGROUNG THERAPY et son mood metal rock garage grunge indie rock, tu savais que tu t’étais chié et que c’était davantage du synthol sur ta nuque qu’il fallait. Dans le pit de la X cage c’était Samson de Tolosa contre Béziat…du Tarn, et ouaie ! Le groupe tricota sur le fil du rasoir les entrailles d'un set peuplé de laine et de sang sous ses coutures musicales. Dans la fosse les gars sont jeunes, dynamiques, ils aiment le contact, les sports de combat, une discipline de heurt, et en même temps ils sont remplis d’ecchymoses existentielles, ils se cognent au réel. Underground Therapy a malaxé son patchwork sonique menant un set à l’épée et atteignait la brûlure vive qui reste.

MADAM est un palindrome et surtout un trio féminin choc de rock garage et il déménage ! Leur 5 titres EP ll » a été mis en boîte au Swampland Studio par Lo' Spider (Jerry Spider Band), gage de qualité. Un torrent de lave rock, heavy, grungy se répand sur la scène de l’Estafette et rapidement le trio n’est plus qu’une parcelle d’âme unique qui se tisse sans césure. Une seule âme impalpable de l’un à l’autre corps musical vient se répandre. Leurs compositions venaient nous frôler d’une obscurité aveugle puis nous pénétrer par une force impétueuse, en laissant derrière elle des frissons de fées légères. Il y a quelque chose de très farouche et d’à la fois mystique dans leur musique attirée par la noirceur, avec laquelle ce trio a pris vie dans le cœur de la musique du diable en Reine solaire du crépuscule.

THE DESCENDENTS ayant annulé ce sont nos bons vieux $HERIFF qui ont dégainés un set au soleil de plomb. Des salves de hits, joués à toute berzingue, avec du fun à gogo, des refrains repris en chœur, poings levés, bref comme d’habitude un super moment avec les Montpelliérains.


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Pas vu SNUFF, mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré, tant mieux, dans le pit il s’est échangé beaucoup de carte de punkémons entre initié.es.

A l’Xtremefest il n’y a pas de personnes qui essaient d’être différentes juste pour être différentes. Il n’y pas une unité de clonages, d’individus moulés dans le formol d’une hype réfléchissante, il y a un consortium d’individu.es formant l’Xtremfamily, où l’excentricité est une énergie.

L’inclusivité est naturelle dans l’underground, la coalition contre-culturelle a toujours promu une zone à défendre pour les minorités. Il existe et existera malgré tout, des connards dans le lot (pas le département hein) pour ternir la communauté. Parce que des gars ont abusé de leur pouvoir de domination, ce sont tous les autres qui payent derrière. A l’Xtremefest tu n’es pas comme un retraité dans les rues de Bangkok, la fête responsable veille au grain. C’est une bonne chose qui a valeur et déférence.

L’époque implique quotas et règles pour justifier la mutation en cours de l’après Mouvement #MeToo. C’est aussi une époque où tu peux subir l’opprobre et la vindicte populaire dès le moindre propos ou humour malhabile. Je me souviens qu’en janvier 2015 l’opinion était Charlie Hebdo, aujourd’hui c’est loin tout ça. L’impression que l’on glisse dans un abus où il y aura des réunions fondatrices permettant la mise en place de décret dragibus dans le pit, pour jouer à l’aquaponeys participatif pendant le concert d’un groupe de hardcore trans.

Qu’est-ce qui différencie la sororité active de la virilité dans le pit ? Juste le poids des mots pour en traduire la valeur. Une fille et un gars dans un pit c’est juste 2 personnes qui pogotent.

Pour le moment c’est une nouvelle époque, nouvelle mœurs, nouvelles addictions, et tout ce qui viendra du passé sera de la merde en barre. Cela a toujours existé pour chaque génération qui a foutu en l’air la précédente. Faut bien faire son trou, alors ça creuse. Si tu ne comprends rien de l’époque actuelle, c’est que tu es bon pour le cimetière des pachydermes. Tu te conformes où tu crèves, traduit comme un boomer, un réac, etc…Puis vous écouterez un bon vieux Cannibal Corpse en repensant à votre vie d’avant. Ce qui est chiant aujourd’hui c’est le quota. C’est réduire l’humain à un individu et à une communauté de genre, catégorie, variété, et ça AVANT, dans le punk rock, ça n’avait pas lieu. Tant mieux si les trans, homo, femmes, bi, etc…soient accepté.Es partout, tout le temps comme ils sont, et c’est NORMAL dans une société qui a conçu les droits universels des citoyen.Es, et de l’homme/femme/handicapé.es/trans/bi/d’un gars qui met le lait avant les céréales, et etc...

Nous les aimons !

Le week-end suivant l'Xtremefest je suis allé à un festival de musique électronique, le FAMILY PIKNIK à Frontignan, et j’ai remarqué que l’inclusivité était bien présente, que tout le monde profitait du moment sans qu’il y soit un service de vigilance. Apparemment dans la musique électronique ils ont déjà passé ce temps de renforcement pour faire le tri des brebis galeuses, déjà parce que c’est dans l’ADN de cette communauté de cœur, et aussi peut-être car je présume que les gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs ne viennent pas se mélanger avec l’inclusivité de la communauté électro/techno.

J’évoque ceci car j’ai eu des confrontations avec des articles (et même rejeté), soit les personnes n’avaient pas saisi l’amorce d’humour, et ceci est une interminable éducation (Charlie Hebdo a dû et doit encore expliquer le dessin qui suscite la polémique), soit les personnes ont un esprit si obtus que rien ne plus outrepasser de leur vérité radicale (essayer de parler à des kalachnikovs).

Il m’avait toujours semblé (apparemment naïvement) qu’en faisant fi des genres, catégories et variétés, être punk c’était avant tout une liberté d’esprit, de création, de confrontation d’idées et d’échanges de point de vue, de respect pour les minorités, et de fraternité. Il est nécessaire de protéger mais pas asservir la totalité à des protections liberticides, limitant l’accès à un point de vue et d’humour aussi incommodant que de dormir en cuillère avec Gérard Depardieu soufflant une haleine de hareng séché une nuit de fête du Beaujolais.

Par ailleurs, faut-il mettre des faux rires de sitcom américaine pour faire comprendre qu’il s’agit d’un trait d’humour à chacun de mes textes ?



A l’Xtremefest j’ai vu (en autre) deux bonhommes s’embrassaient goulûment, j’aurais pu aller vers eux pour leur demander ce qu’ils pensent de l’inclusivité mis en place par le festival ? et s’ils se sentent (assez/enfin) admis ? Mais j’ai fait comme d’hab, je n’ai vu qu’un couple qui s’aimait.

Jusqu’à peu le festival Xtremefest n’était ouvert qu’aux festivaliers, œuvrant une teinte de mystère comme un portail spatio-temporel dont les plus grosses supputations concouraient autour de soirées-raclette vegan au chou romanesco à 5h00 dans le camping, que tous les festivaliers ont la même élocution que les acteurs de « Sous le soleil », qu’ils utilisent du savon hydratant au beurre de karité en portant des t-shirts noirs, puis surtout que l’unique danse est proche d’une mêlée de rugby et que la musique est très violente. La gratuité du jeudi soir aura permis de combler le mystère, car ici on ne fait pas de manières, on mange avec les doigts en tapant sur l’épaule d’un collègue pour lui indiquer « Cool Raoul ! » même si le concert à commencer.

Le comble du partage c’est d’avoir un affabulateur de ta propre communauté qui profitera d’un pouvoir quelconque pour soumettre à sa volonté et pulsion. C'est une vendetta sur l'ensemble et une double injustice, pour celle ou celui qui a subi la violence sexuelle ou et sexiste, et tous les autres qui seront jeté.es dans le même sac que le salaud parce qu'ils seront jugé.es responsables et tiers. Le comble du partage c’est aussi d’ouvrir les écluses à d’autres pour faire découvrir toute une communauté de musique, d’univers, etc…Et dans le lot de trouver une minorité de personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs que les tiennes, et agissent différemment, parce qu’elles ne connaissent pas les codes et valeurs, mais aussi de trouver encore une autre minorité dans ce lot qui n’en ont strictement rien à foutre, et profiteront du tout-venant selon leurs pulsions. C’est un risque. Quand il y a un risque on met en place des protections communes (fête responsable) et à défaut des protections individuelles (l’assurance de vôtre vigilance).

Mais que tous ces efforts ne nous limitent pas et ouvrent l’espace à davantage de tolérance, tout en respectant la sève de ce qui nous a défini et construit. Je ne sais pas si la démocratisation de l’underground est en cours ? Pour constater que bientôt à la plage des enfants au doux nom fleuri de Capucine et Clothilde joueront à faire des circle pit dans l’eau à force d'une réappropriation des codes, et qui vous proposeront de « faire la course » pour savoir qui est le plus fort, et vous battront en vous expectorant « Cheuuuuuuuuu ! »


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Le groupe SCOWL a démonté-remonté son public comme un parachutiste son famas avec son punk hardcore américain. Formé à de Santa Cruz, Californie, ce groupe arrive du pipeline métaphorique de la sous-culture punk post-Warped Tour, avec cette nouvelle vague régénératrice distribué en autre par les groupes Gulch, Drain, Sunami, Scowl, Xibalba, Skeletal Remains, Maya Over Eyes, Real Bay Shit, Angel Du$t, Code Orange…

Remplie de voix haletantes, de mélodies luxuriantes et d’une introspective fondamentale Scowl active de Judge pour son hardcore Xxxtremement racé et direct à The Adolescent des titres accrocheurs, fureteurs des crevasses et d'une ruée constante de tonalités vocales continues dans une rafale HxC de rock grunge déformée à combustion lente.


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"Scowl nous donne l'opportunité de nous exprimer pleinement exactement comme nous le voulons. La mode et l'art adjacents à la culture punk ont ​​toujours été une énorme source d'inspiration pour moi et tout ce que j'ai fait » dixit la chanteuse Kat Mos, dont l'esthétique amusante et mignonne (habillée avec une jupette de pompom girl, cheveux vert Green Day époque ‘’kerplunk !’’, des converses rouges, socquette blanche et t-shirt Gorilla Biscuit) est en contraste avec le dérivé masculin standard audacieux souvent associé au hardcore. On ressent que sa filiation majeure va de Kim Gordon à Kathleen Hanna. Sur scène son style est personnel et dynamique, elle grogne et hurle des frustrations qu'elle revendique avec assurance et cool. Nous ne sommes pas dans le pessimisme grunge qui ramène tout à soi et de son « Si mes yeux pouvaient montrer mon âme, tout le monde pleurerait en me voyant sourire. » de Kurt Cobain, mais pas loin quand même, disons le cul prit entre la synergie contemporaine assez narcissique des réseaux sociaux et qui s’active en permettant de faire avancer l’inclusivité tant identitaire que musicale.

J’adore leur logo, avec son lettrage nuageux et d’une fleur pour le O. Deux covers seront interprétés avec le « Do You Wanna Dance » des Ramones et « 99 Luftballons » de Nena, sinon ça a joué fort, avec un bon esprit. Gwardeath était au premier rang en mode lover et il était tout ébouriffé à la fin.

FOR I AM généra une fissure de punk rock bien ample entre le grillage de la X Stage, générateur de ce que l’on nomme une déculotté. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de cendre. Pour tous les karatékas du pit la journée était en Saturne et viendra rendre visite dans leur garage sonore en provenance de Détroit. En résumé un doliprane eut été cependant plus efficace. For I Am laissera une démangeaison punky sur l’asphalte et agitation dans les cœurs.


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Pas vu GOOD RIDDANCE mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré. Apparemment ça a bougé sauvagement au point que Junk se fraya un chemin dans la houle du Mordor, en pays de Sauron quand il fait du skateboard, et parviendra à prendre des photos comme s’il était dans la lave des Failles du Destin. Vincent avait mangé des épinards donc aucun soucis.

J’écris avec plusieurs niveaux de lecture à différente hauteur de vue, exemple : « Toutes les choses coulent » selon Héraclite ou le capitaine du Titanic ?

Si tu n’a pas saisi, poursuit quand même ta saine lecture…


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« Celui qui n’a pas de sang sur son épée quand il crève, je viole son putain d’cadavre ! » citation prise dans Game of Thrones, similaire à ce que j’attendais de la part du public pour le set de WALLS OF JERICHO.

Candace débarque en mode prof de fitness, et là tu sais communément que ça va taper fort et que tu vas souffrir. Le groupe ne tape pas, il frappe très fort et de suite. Les mecs qui avaient allumé une mèche de leur bédo haschischien vont cracher leur poumon dans une trachée en feu, et déféquer par la suite comme des canards un liquide verdâtre tellement ils en auront chié.

Le groupe provoque la même électrisation dans le pit quand les quignons et électrons libres gagnent en mobilité combatives et lorsque la circulation du courant est facilitée de partout. L'intensité du courant qui se met à circuler dans les corps provoque, théoriquement, des picotements très désagréables mais, dans la pratique, l'expérience est tout à fait déconseillée quand l’ébullition gagne en connerie et bravoure guerrière. Donc soit il y a un problème de son, soit un gars est en train de se faire péter les vertèbres, ce n'est pas possible autrement. Des gars qui pratiquent le tricking (sport extrême issue des arts martiaux) ont jumelé il me semble différentes acrobaties du taekwondo, de la gymnastique, capoeira, freerun et breakdance dans leur danse combative. Pendant ce temps Walls Of Jericho répandait la foudre, le lancer du char d’assaut et tout le monde était content de prendre sa dose de fonte.

Bon c’est propre, professionnel, rien ne dépasse, tout est projeté dans un process bien établit. Assujettit au riffing la fosse est surtout en mode servage de Candance en suivant ses directives avec l’attention d’une classe de court préparatoire avant la fessée d’une dictée surprise. Elle rage avec autant de ferraille qu'un gitan avec ses chevalières le poing fermé, et rapidement le set tourne en moissonneuse batteuse pendant la moisson juste avant que pète un orage démentiel.


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Quand enfin l’infirmerie est pleine, Candace passe en mode pilate, pour travailler le muscle profond. Les fans de muscu ont réduit leur taux de masse graisseuse sans entraîner de réduction de la masse musculaire, les karatékacores font du ninjutsu mais au ralenti, les jambes semblent plus lourdes, les traits sont tirés….pas grave. Hey à l’arrière avec celles et ceux qui sont resté.es pacifiques, on vous respecte aussi parce vous avez déjà effectué une roue arrière avec le vieux vélo de pépé en 1996, hein !

J'ai remarqué un truc particulier pendant ce feu de la saint Candance. Je vous plante le décor, simple, basique. Le géant qui doit jouer 3ème ligne au XV ariégeois de Saverdun, munit de ce regard où l’on sent que quelque chose œuvre dans les sous-couches avec des gastéropodes se promenant dans sa tête. Il avait une assisse de rhinocéros avec ses cuisseaux de fûts de bière, peinard, il dépassait de la mêlée tel un mirador et personne ne le faisait chier. Juste à côté de lui une tige de fer, aussi nerveuse qu’un toxico en sevrage, et tel un bon chien de meute, toujours prêt à sauter dans un étang glacé pour ramener de la plume dans le feu de l’action, la tige de fer s’en est allée pour jouer à la bougie de 103 et foutre un allumage dans tout le pit pour faire résonner les corps à l'heure du pâté de campagne. Bien entendu, les jeunes chiots de la fosse ont suivi avec la truffe en l’air, langue pendante et le bordel a crépité d’un pet de cassoulet. La bétaillère s’est mise à tourner comme une bétonnière Portugaise, suffocante de poussière de ciment un jour de crépis grossier. D’un coup les gastéropodes qui se promenaient dans la tête du géant venaient d’allumer un néon rouge et qui clignotait comme le Dallas de la Jonquera. En s’apercevant que son comparse se faisait valdinguer comme l’on tourne les serviettes dans le Béarn au loto des chasseurs, aussitôt il est rentré et a prêté main forte (et c’est un euphémisme), en soulevant un mètre cube de boyaux et d’os humain de la surface du sol érable, juste pour s’éclater avec son copain. Après ? Demandez au thanatopracteur de Blaye-les-mines de vous raconter la suite…

Par ailleurs, Walls Of Jericho finira avec son titre "Revival Never Goes Out Of Style" datant de 2004 empruntant le sing along "Bro Hymn" de PENNYWISE de 1991. Junk Cacahuète l'avait remarqué, et ouaiiiiiiie !

Pas mal de gars ont kiffé le trio CIGAR. Oui ‘’kiffé’’ c’est dire de leur âge.


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Composé que de gars, formé à Portland le groupe a fait glisser une rasade de sk8 punk rawk. Je ressens ce groupe comme le café, dans la délice, l'amertume et la dépendance. Punk mélo est une définition de la fin des 90’s mais qui vient à propos justifier un choc névralgique musical suffisamment intense devant la X Stage, à l’heure où les braves étaient en train de se recoudre après le bulldozer de Détroit.

Un jeune m’a bousculé avec l’intensité de partir au front munit du regard de la joconde parce qu’il voulait jouer à l’homme mystère, un quart d'heure après il était sur le côté droit en PLS avec le sourire de Mona Lisa. Je décidais de m’avancer plus que de raison dans le feu de l’action. Coupe mulet, une odeur de Bacalhau et des paluches de maçon portoss venaient s’abattre devant moi, il me semble que c’était celle du gars du crépis de Walls Of Jericho, elles étaient rugueuses à te décoller deux centimètre de couenne d’un pet…Oui de cassoulet, toujours, Toulouse est proche. Ça se cambre le torse en priant l’abbé tonnière, prêt à t’abattre des parpaings plein de 50. Même avec du punk mélodique les ratiches tombent comme les feuilles d’automne et les ortho-dentistes d’Occitanie avaient déjà préparé les gouttières pour lundi. Je m’accordais à revenir à l’arrière, avec les sages. Le groupe poursuivait son assemblage mélodique, avec mitrailleuse à la batterie, une basse qui doit faire saigner les doigts et des lignes de guitares créatives avec une gamme vocale tout aussi impressionnante pour le leader Rami Krayem. Efficace.


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Le dernier groupe à jouer c’étaient les Arizoniens d’AUTHORITY ZERO, pour un set bien mélo aussi, avec son mélange de Bad Religion, Pennywise, Sublime. Bien fait, le public ne rechignait pas à la saveur flottante d’un set actif. Ça passe crème ce bonbon qui n’est pas pour la gorge mais pour mâchouiller tranquille en remuant du croupion. Un macho dirait que c’est du punk de gonzesse, mais c’est un con. Attention dans le cadre fixé par la Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, finalement en termes d’inclusivité, il faut aussi inclure ce macho, même si c’est un con ?

Nous sommes toutes et tous le con de quelqu’un, c’est la base de l’humilité de la scène punk hardcore, qui laisse une existence et non une place vacante à celle et ceux qui y viennent.

Ce groupe m’a fait l’effet nostalgique de la pluie chaude et collante de fin d'août qui tombe d’un ton flasque et épais après un épisode caniculaire, dont on sait que l'été ne reviendra pas.

Voilà l’Xtremefest 2023 était fini, sachez qu’un vote à main levé avait lieu à la charcuterie musicale dans la nuit de dimanche à lundi pour attribuer un titre honorifique ainsi qu’un sous-pull en acrylique pour cet été, au meilleur ronflement du camping.

Conclusion de la contusion sonique :

Le temps dissout l'inutile et préserve l'essentiel, l’Xtremefest a changé de lieu mais pas d’âme. Ici le collectif passe avant tout, et si chacun est un être indivisible, il se confond dans cette foule en un arc-en-ciel de couleurs. L’xtremefest est conçu par une association, mot à sens multiple qui signifie beaucoup avec souvent très peu, dont la passion l’emporte à faire un usage humaniste de chaque création réalisée. L’xtremefamily voit le feu dans ton corps, l'enfant dans ton rire et l'océan dans ton cœur. Elle offre une profondeur à l’existence en y joignant le culturel à l’engagement, le territoire à l’échange, le respect à l’inclusivité. Ce fut un week-end fait de remous et de sensations dans l’écume de 3 jours insensés pour des souvenirs enterrés à des moments bien vivants. En quittant le lieu vous deveniez un dimanche soir d’automne en hiver. Alors vivement 2024 avec l’Xtremfamily, parce que si vous avez fait le choix d’un crédit Sofinco pour aller au Hellfest 2024, vous aurez effectué le choix du spectacle et non celui du cœur.


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Les winners du jour :

Les malheureux cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui n’ont pas eu la force nécessaire de reprendre leur mode de vie de pédale dans la nuit de dimanche à lundi, devaient répondre à la question suivante pour rentrer chez elle : Pourquoi le mot estomac se termine par un C ?

Le gars élevé au croustibats à l'ail et aux fines herbes qui pogotait en dégazant des aisselles. Il deviendra ami(e) avec un randonneur vêtu d’un chapeau de paille et d’un bâton de marche en châtaignier aussi trémoussant en conversation qu’une cystite.

Le gazier avec une barbe et le haut des joues luisantes similaire au nains de blanche neige, qui a dû renverser l’équivalent de 10 verres sur les festivaliers par son état d’ébriété, son téléphone aura comme sonnerie d’appel le riff de « Money For Nothing » de Dire Straits et sera sur la mailing-list d’un commercial ayant sans arrêt de légères quintes de toux et spécialiste d’analyses d’urine.


Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète sur la page FB du WallaBiZine.



Merci à :

Junk Cacahuète et Vincent Big Jim, ils ont galopé comme une trotteuse durant tout le week-end avec leurs appareils de mesure visuelle émotive, avec l’esprit du lapin d’Alice Au Pays Des Merveilles.

Tous les bénévoles du festival pour leur gentillesse, leur disponibilité, leur engagement.

Le crew de l’Xtremefest, Pollux asso pour tout ce qu’ils effectuent jour après jour, année après année. Certains bâtissent des empires alors que d’autres des vérités actives et pérennes.

Tous les ami(e)s et les échanges amicaux avec les nouveaux. Hey vous pouvez venir voir la team du WBZ avec sérénité nous n'avons jamais mangé personne, et nous demander quelle drogue nous prenons ?

A tous les groupes pour leur assaut, tuerie, échauffourée, choc, commotion, émotion, traumatisme, boomerang, rencontre, rendez-vous, retrouvaille, confrontation, révolte, résistance, rencontre, passion, émotivité.

A ce public de sauvage qui a donné la meilleure réponse à la folie : HxC power it’s a same Xtremfamily Blood !

J'espère que vous avez eu du plaisir à lire ce report, bisous & CiaO)))


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Bir (reporter de chronique éruptive pour le WallaBirZine & Mysteriis Moon)


jeudi, août 10 2023

XTREMEFEST 2023 - FIGHT FIRE WITH FIRE


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Samedi 29 juillet 2023, on ne revient jamais par hasard, car pour revenir il faut connaître la route. Ceux qui reviennent savent où ils vont et pourquoi. Tu ne retournes que là où tu te sens bien, tu retournes à ce qui manque, tu retournes là où tu ne peux pas oublier.

Nous commençons notre journée par le punk rock mélo poppy emo de TOPSY TURVY’S. Sur la scène de l’estafette, le soleil est présent mais pas écrasant, le groupe déploie sa symphonie des couleurs, exposant une énergie candide avec ce soupçon émotif qui sied si bien à l’heure de la tendresse humaine. Le groupe chaparde son élan contre une ébouriffante teneur vitaminée, et fait claquer ses mélodies chamarrées. Je constate qu’il n’y a que des types et des filles à casquette et pas un chapeau, ne comprends pas l’omniprésence de ce couvre-chef ?!? Pourtant c’est le bob cet année nan ?



Le quatuor FALLEN LILLIES a joué dans la X cage, et heureusement car l’impression que ces lionnes allaient nous bouffer littéralement. Leur mélange de punk rawk hard rock a décalaminé avec une belle sauvagerie et surtout un gros rock. Le chant est hypra rauque, dans le mix de Brody Dalle / Courtney Love, il a ramoné les conduits auditifs avec des grumeaux soniques, et leur musak s’engouffrait dans la brèche de The Donnas aka Girlschool et Joan Jett and the Blackhearts. Les filles jouent à fond, le public est chaud patate, la rencontre donne une collision de béatitude primitive. Le groupe a envoyé du bois et fallait vraiment faire gaffe aux termites. Après ce choc anaphylactique et des entrailles desséchées le public avait rejoint la machine carrée pour se restaurer auprès d’une mousse revitalisante.

Le groupe SLOPE a bazardé son trip HxC post-Turnstile hipster2.0 sur une asphalte de jeunes philatélistes dont le côté timbré a honoré le pit et du " Rien de beau sans lutte." de Platon.

Le groupe a commencé sa charge et dans le pit ça tournait aussi vite que les pâles d'un hélico que tu perçois quand t'as la gerbe au niveau de la glotte. Un tourbillon tumultueux et excitant qui étourdissait et submergeait indéfiniment s’est mis en branle, impossible de le freiner, de l’arrêter, et tant mieux. Un gros beat, un bon flow, il y a du Beasty Boys première mouture, du Mucky Pup, Murphy's Law avec des plans funky dans la sauce de ces Allemands, lesquels ont bien digéré les nuances pour en établir tout le contraste contemporain. La précision germanique est là, c’est propre, carré. Le groupe s'affiche avec des fringues sans marques, pas d'effigie de groupe, avec cet esprit des 90's, sans fard à paupière, le groupe étant un véhicule musical et non un spectacle avec des héros à admirer.

Slope (ne rajouter pas un A) est une ronce, pire que le lierre, il s'accroche partout dans ton crane et te percute la gueule avec le sourire de Benny Hill quand il reluque des dessous féminins. Le set est un brasier crossover et le groupe s’amuse comme un enfant psychopathe qui brûle des insectes à la loupe. Je vois dans cette déflagration des corps dans la fosse aux lions, une dresseuse de moustique tigre, un danseur de capoeira, un videur du Macumba, un désosseur de dinosaure, une acrobate dans une cage à ours, un médiateur de rue…Et surtout que des sourires.


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Vous avez dormi dans une toile de jute et sur un matelas gonflable à demi dégonflé, mangé du thon à la catalane à même la boîte et mâché des chewing-gums « Hollywood » goût pêche/mangue tout le week-end, et bien bravo à vous, si, si ! De cette folie circassienne qu'est un camping d’un festival, « Y’en a pour une heure à tout péter » c’est la phrase que vous avez entendu tout le week-end dès le début de l’apéro et qui vous aura fait transpirer l’équivalent de 8 packs de Cristalline à rater pas mal de concerts. La vie est très souvent une question de choix. Dans le pit il y a un code d’honneur à respecter scrupuleusement, comme le bushido des samouraïs. A l’Xtremefest apprendrez à esquiver les shurikens du pit sinon, vous attraperez le scorbut. ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

DRUNKTANK a empilé un set de sk8 punk comme un massage exécuté par le jeune 3ème ligne surpuissant des U20 de l'équipe de France de rugby Posolo Tuilagi et ses 149 kg de viande. Dans le pit des gars transformés en cochon truffier dans le Périgord cherchaient la carte bleu de leur collègue, avec les naseaux aux abois et leurs mains qui servaient de cousin péteur aux mosheurs et autres hardcoreux bien rigolards. Le groupe avait dressé une rampe de SK8 pour son set mais en version rampe de ski en longueur. Vive la voltige sonique, la glissage mélo, le hardpunk se jouant à 200 km/heure, l’adrénaline quoi ! Dans la X cage le groupe a envoyé crépiter un feu de joie, et autour c’était aussi festif que la compagnie créole dans un champ de betterave jouant au rugby plage à Lloret del mar.


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Pollux asso n’utilise pas des subventionnées pour aider Raël à fabriquer des samoussas. Elle crée du lien, des projets tel un dynamiteur culturel qui pioche dans les mines de l’underground le combustible qui fait chauffer l’émotion. Tout au long de l’année cet acteur culturel attise une pléthore d’acte de résistance et de dynamo au courant alternatif.


Un Gillou ayant eu très tôt le traumatisme d’une addiction à la polenta parlera impunément pendant le début du set de YAMNERS, puis il se ravisera comblé de préférer désormais la paëlla underground de l’espagnole, basée sur un condensé live de rock indé avec des brumes mélodiques émotives. Le public a été transporté par cet aura. L’été est enivrant, tout scintille dans le ciel, dans l’eau, parfois la lumière s'assourdie, Yamners a eu cette lumière innocente, naturelle et radieuse durant son set, avec cette pointe émotive qui stipulait « Ce ne sont pas les larmes que tu verses mais la façon dont tu les essuies qui importe, qui emporte. »

Les occasions de s'émerveiller ne sont jamais rares, mais ce sont les émerveillé.es qui manquent, tant la plupart des gens regardent à travers leur téléphone alors qu’il ne faudrait aucun filtre entre le regard et la chose ou l'être regardé. Nos yeux parlent un langage que le corps traduit malgré soi. Il ne faudrait être qu’une page blanche dans une nuit cristallisée d’atomes en fusion avec des gens qui ne sont plus entre parenthèses. Des gens avec qui l'on part dans des immersions profondes, et en apnée. L'ancrage à la vie passe par le feu interne qui caresse les parties blessées bien souvent.

L’époque n’est plus la même, pourquoi je dis ça, cela fait combien de temps que vous n’avez pas vu un t-shit du Che Guevara à un concert ? Heyyyyyyyy et bien le chanteur de STICK TO YOUR GUNS en avait un, justement. Pendant leur concert tu entendais plus de nuque brisée que dans un film de Steven Seagal. Le guitariste avait un t-shirt du Rollins band, devenu rare aussi comme référence.

STYG est un groupe de hardcore mélodique américain provenant de Orange County, formé en 2003, et en live son aplomb vous laisse pantois. Même si l’amerloque essaye d’amadouer le quidam sudiste avec un phrasé équivalent à un mètre de Ricard, une tasse de cacahuètes et des canisses verte en plastique de chez action comme brise vue dans l’exécution de son étalage professionnel, très efficace au demeurant, leur HxC mélo vient sous des aspects sinueux et frontal pour décoller lors de refrains, et que dire de leur face brutal mélodique breakdown crépitant le fiel et des textes établissant une critique de notre société actuelle, vraiment parfait. Dans le pit des gaziers arrivant en black block ont dû rêver d’un bouclier anti-émeute ou d’une intervention du RAID dès le début de l'émeute. Un jeune m’a semblé découvrir le groupe et est reparti pour acheter un tapis d’étirement des ischion-jambiers et un abonnement à Basic Fit, option fonte.

Si vous étudiez la science et le cosmos, vous apprenez que le fer dans votre sang a été littéralement forgé dans une étoile. Vous êtes la même étoile, un enfer qui cherche à s'enflammer par la pression de la gravité, la félicité résultant d'une pure fusion. Dans le public il y a de tout, pour tous et toutes, et chacun est différent et accepté en tant que tel. On ne voyage pas avec tout le monde car tous les quais ne font pas le même effet. Certaines personnes sont mal à l’aise avec le silence, il faut qu’elle trépigne dans le bruit pour calmer leur angoisse dans le vacarme. D’autres ont besoin de silence pour entendre leur vacarme à l’intérieur. Chacun.ne a des besoins différents et des manières de les mettre en joue, en feu, en tendresse, en corrélation avec eux-mêmes. Il faut que ça parle à ma fréquence pour que je puise partager avec quelqu'un qui brûle comme le soleil sans crainte d’être vulnérable, être capable de se reconstituer une nouvelle peau, de muer comme un serpent, dans une transition de chrysalide de papillon, être à ce point capable de s’éplucher. Une importance que l’Xtremefest respecte pour que chacun.ne puisse participer à sa hauteur, vibratoire, et par extension d’intention.


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THE DEAD KRAZUKIES était sur la scène de l’estafette, je n’ai pas vu leur concert mais Junk a apprécié le set des Basquo-landais qu’il a trouvé davantage dynamique que lors de leur dernier passage à Albi. Gut Buster des NOFUTAL avait la tête de béatitude à chanter « O Catarinetta bella! Tchi-tchi » de Tino Rossi après, et Bruno Bronson avait une envie de remuer comme Alex Owens sur le “Maniac” de Michael Sembello.

Dans le pit il y a toujours cet échange fantaisiste par contact entre deux épidermes, même avec le punk de GRADE 2 qui mène au Clash. Le groupe revient pour la seconde fois et il a mis tout le monde à l'heure d'un pub anglais. Slamdiving à gogo devant la X cage, les pintes volent, le trio a contaminé sa passion électrique pour nous foudroyer avec des riffs punk rock typiquement Britannique. Le public est resté un bon moment à les ovationner après leur set, c'était immanquable et parlait à de très nombreuses gé gé gé nérations...Yan du Fanzine Cafzic et de l’émission radiophonique Electric Trouble a retrouvé son point d’ancrage avec ce groupe par rapport à la programmation. Je suis d’accord avec lui, ce groupe fédère, il parle un langage rock omniprésent dans de très nombreuses couches absorbés par les styles, sous-genre, cisgenre.


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Les cartoonesques TOY DOLLS ont entamé un set vivace, et tournicoter leur musique animée avec leur élasticité légendaire. Si tu veux avoir des infos sur les Toy Doll ils sont encore dans le minitel hein ! Le trio (et oui un autre durant ce festival), a été formé en 1979, seul Olga le guitariste chanteur est membre fondateur. Toy dolls a jugulé son esprit farceur et sa musique légataire d’une institution punk Britannique, c’était le moment Mr Bean du festival avec des gags soniques à gogo comme la mayo des Sheriffs mais avec un fish and chips et des pintes d’India Pale Ale. Pas un groupe Anglais ne nous fera chanter le « Swing Low, Sweet Chariot » par contre, c’est certain.

Après cet épisode festif, le temps a changé d’aspect intégralement. Pinaise ce sont les giboulées de mars en plein mois de juillet, il grêle des cailloux dans le pit avec ALEA JACT EST. Le groupe a commencé immédiatement à faire de la couture avec les ligaments du pit, puis il a joué à la guerre frontale, de celle où tu pars en gueulant armes à la main en percutant l’autre d’en face. Ouais un wall of death, sauf que là et pour tout remettre dans le contexte, se joue dans une tension où tu toises ton vis-à-vis dans un duel de regard contre Elie Semoun. Mais n’enlève en rien à la torgnole party que nous a offerte à gorge déployée et main dans la gueule Alea Jacte Est.

Pas une once de répits, tout en fractionné. Ouuuuuch ! Dans la fosse nous avions le pilier de la B de Sidobre Montagne XV, celui qui avait toujours les sandwiches au pâté de campagne dans le sac après les matchs en minimes, et juste en face trois marathoniens fans de punk hardcore. Sans avoir foutu les pieds à Lourdes le trio venait de prendre le rocher de la vierge et un semi-remorque dans la coque squelettique. Résultat : les trois nourris à la barquette de céleri ont vu en 5mn la vierge Marie sur un 38T faire des tête à queue et des doigts d’honneur avec des effluves de pâté de campagne. Bienvenue dans le pays de l’olive.


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Alea Jacta Est était crevé de faim, il lui fallait des corps qui s’empilent dans une lutte de testostérone, expurgeant un monticule de riffs en acier, et du feu qui sortait des enceintes par jet de dragon ayant une bronchite enflammée. Le groupe a tranché ses compostions dans une lourdeur apoplectique. Le hurleur au microphone doit faire des bains de bouche au kérosène tous les matins pour se gargariser les cordes vocales. En formation gallo-romaine dans la X Cage le groupe a envahi tout l’espace sonore en Spartacus de l’arène, et comme d’habitude établi son empire dans les contusions soniques d’un ancrage sonore compact, et frontal. Tout ceci établi sous le précepte de Marc Aurèle en développant le thème de l'appropriation (oikeiosis), pensée selon laquelle chaque être de la nature doit vivre selon sa nature propre afin d'être en accord avec l'ordre nécessaire du monde.

Mais pourquoi ce groupe formé en 2006 à Tolosa n’a jamais sorti un album live ?!?

Parce que c’est littéralement dans le live que toute sa qualité musicale s’active et se ressent.

J’adore leur passage frontal et soudain se déleste d’un temps suspendu et d’une lourdeur sans commune mesure. Alea Jacta Est étant une locution latine qui aurait été prononcée par Jules César, avec comme valeur : qu'on ne peut plus reculer, qu'aucune marche arrière n'est désormais possible, lorsque l'on est confronté à un obstacle.

Pendant qu’au bar un gars à la ‘’gueule de métèque de Juif errant, de pâtre grec et ses cheveux aux quatre vents’’ tournait de l’œil avec la tronche pété du Cyclope quand Ulysse et ses potes lui bourre la gueule avec du picrate, juste à côté de lui un autre camarade à barbe de viking du vignoble des saouls scrutait d’un œil de taupe la bacchanale du pit des hardcoreux, et leur mythologique danse musquée. Hagard le nouveau dieu des vikings partit en trombe dans le pit rejoindre le valhalla des guerriers, et personne ne sera jamais pourquoi le pâtre Grec s’en allait avec lui dans la meute ?!?

Après le set ‘’Walk on heads into the Pit or Die’’ était dans toutes les tronches déformées et mâchoires défoncées. Un gars inactif dans le pit avait visiblement la trotteuse à l'arrêt, apparemment il n'aurait pas répondu favorablement au protocole commotion de l’après match des Toulousains. Il fallait un suivi psychologiquement d’une semaine minimum pour s’en remettre après. Un match âpre, rude au combat, comme les guerriers du Castres Olympique ; )


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CAPRA (« chèvre » en italien) voit le jour en 2016 à Lafayette en Louisiane sous forme de quatuor officiant dans un Hardcore Punk Metal. Leur premier album « In Transmission » en 2021 a été produit par Taylor Young (Nails, Twitching Tongues). Ce qui nous attendait c’est une véritable tornade de pied-de-biche entre Converge, Every Time I Die, Nails, saupoudré par ce sound of south qui va de Black Tusk jusqu’à Eyehategod répandre un cool adipeux dans cette bile de conviction sonique. L’ensemble émettant une sensibilité unique et un supplément d’âme qui fait toute la différence.

La rythmique a assis une alternance de frénésie et de massivité dans une force de frappe au diapason d’un riffing qui tranchait dans le gras et l’alambiqué. Crow Lotus au chant puissant dynamisait le champ de souffre et de marais hargneux. Tout menait à une urgence expansive, et vers une sève musicale ou torgnole et marécage virulent abreuvent un spectre explosif, intensif. L’odeur terreuse d’une pluie de coup de sang et de poing est venue réveiller la tourbe dans la fosse, pour un set au Destop pour les cages à miel. On nous a rabâché que l'art ne peut pas vraiment changer quoi que ce soit. Pourtant il façonne nos paysages éthiques, ouvre à la vie intérieure des autres. C'est un terrain d'entraînement pour la possibilité, il met en évidence les inégalités et propose d'autres manières de vivre, de ressentir, de s’épanouir. Faire corps avec la musique, ressentir son intensité et sa présence, la laisser suspendre dans l’air de chaque intimité, pour la laisser se répandre et en faire une implosion de soi, c’est une possibilité féconde. Tu restes dans un premier temps sans voix, puis il vient de ta caverne ce cri de libération ultime qui dégorge tes ténèbres et ouvre dans les ronces pour découvrir une nouvelle voie. Super concert pour un super groupe, avec densité, nervosité, vélocité mélodique, un HxC punk metal de Louisiane chaotique, crachant l’amertume et l’acrimonie d’un monde méprisable comme une tornade vient tout balayer d’un revers de main. Je me dis que le monde tel qu’il est ne peut pas être mauvais si il existe un groupe comme Capra.

La soirée concert se terminait. A côté des 2 scènes il y a le bowl pour les riders, convertit en espace de détente et dancefloor. Je m’attendais à ce que le DJ passe des musiques latines et caliente pour faire trémousser le Saturday night fever, et c’est le rap du crou de Stupeflip qui vient trépaner les guibolles. Junk Cacahuète & Vincent Big Jim font la même tronche guillerette de Luffy du manga ‘’One Piece’’.


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Les grands winners du jour sont :

Les cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui ne sont pas tombés dans les galeries de plusieurs kilomètres de profondeur sans devenir des esclaves des hommes-taupes dans la nuit de samedi à dimanche pour éviter la marée-chaussée, ont gagné un épisode de Louis La Brocante en VHS (sous blister).

Le vieux punk qui a dû sulfater un bon 1,5 litre de Côte de Tarn par jour et par habitant venu me glousser son tannin tout en rondeur en disposant du monologue d’un historien de PMU a gagné un dentifrice trible action saveur menthe fraiche.

Le gars en train d’expliquer à sa compagne pourquoi il s’est retrouvé dans l’autre tente où il y avait la bombasse avec la même contenance et prose explicative que Jawad Bendaoud, a gagné un sac de cerise et devra craché chaque noyau au-delà de 3.14 mètres.

Bravo à eux !

Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au jus d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Il ne restait déjà plus qu'un jour de vagues perpétuelles...


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samedi, août 5 2023

XTREMEFEST 2023 - START TODAY


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Si vous savez réparer des K7 audio avec un stylo alors vous êtes prêt à lire ce report.


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Vincent Big Jim à la vidéo, Junk cacahuète à la photo et oim à l'écrit, un trio isocèle représentant le webzine/fanzine/vidéozine : WallaBirZine, avec comme unique mot d’ordre du zguen !

Vendredi 28 juillet 2023 la température au sol est aussi cool que s'annonce cette 10ème édition de l'Xtremefest. Toujours à Cap Découverte, ancienne mine devenu parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, mais avec un déplacement de quelques mètres qui fait toute la différence.

La passion est un feu et non une image immobile, l’Xtremefest a choisi de poursuivre son aventure humaine en changeant de lieu, pour ne pas stagner dans la facilité. C’est dans ce mouvement qui a plus de vie à l'intérieur qu’il parvient à jumeler à son ressac la saveur d’un nouveau rivage.

L’intensité coule comme un rite de passage, un message qu’il faut savoir écouter, Pollux asso et tous ses bénévoles ont bravé la tempête de cette fête anniversaire, de ce nouveau départ, et vécu sans jamais être absent. Bravo à eux !


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Premier constant le lieu est plus grand, mieux aménagé, de suite tu te sens à l'aise, en plein air, comme dans le Gers. D’ailleurs je débute les concerts avec le groupe THE BRANLARIANS, skinhead reggae roots de Preignan rocksteady city beat. Les gaziers de ce groupe ont organisé la semaine du Ska à Toulouse pendant quelques lunes et le festival Rock'n'Stock...Même si la période covid a tout foutu sous le tapis, il y a eu une date de plusieurs concerts à la fête à Preignan pour cet été 2023 avec la participation du trio de punker desprestif Ben&Fist.

Je constate un nouveau line up pour un bon punch, bon mood. Ça dandine du croupion dans la fosse entre Kingston et Brighton avec veste patchée à l’effigie de Sépultura à Motörhead. C'est vrai que côté dance-floor le rocksteady et skinhead reggae des Branlarians & The Slakers a remué le cool, les jupes des filles, et fait gueuler les gaziers avec le déhanché d’Aya Nakamura. Merci pour cette programmation, j'espère qu'il y aura d'autres groupes de cet acabit l'an prochain, du rocksteady au ska, mais pas de ska festif, ne déconnez pas hein !

Le site du festival est donc composé de 2 espaces. Un Off gratuit avec une scène et à proximité une tente de merch pour les groupes qui y jouent. Il y a aussi un village d'exposant avec Mr Cu ! de la Kicking corporation qui était dans son standing de revendeur de merchandising, logeant dans un hôtel 5 étoiles avec baignoire à débordement, et son vendeur de LP de Francis Cabrel couchant dans le van avec les cartons, t-shirts, casquettes, livres, suppositoires. Il y a bien entendu des bars, toilettes, une rampe de sk8, des food trucks, ainsi qu'une animation au doux patronyme ‘’de charcuterie musicale’’, avec un DJ organisant un blind test et que l'on retrouve le soir en mode dancing caliente fiesta del luna.


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La scène du OFF se nomme L'Estafette. C'est surtout une scène itinérante inventés par les fadas de pollux asso (Agitateur musical depuis 2000) et porté par Xfest Org. L'idée est de rallier sur le territoire du ségala et du Carmausin un circuit culturel diffusant un spectacle live en un véritable moment de rencontre et d’échange entre les habitants, les artistes et les bénévoles des associations. Le cœur du projet du festival résonne dans toutes les consonances libertaires, créatives en un manifeste humaniste.

L'autre espace est payant avec la grande scène Family Stage sous un préau (comme à la petite école où Edwige Viala m’avait embrassé de force alors que je rêvais qu’à être dans la Lune) et la fameuse X cage, puis des bars, wc, merch des groupes.

La X cage forme une scène atypique avec de fait une sensation, vision unique, dont l'xtremefest est capable. Cette scène était positionnée sur une plate-forme et forme un cercle quadrillé de ferraille. Si vous avez déjà visionné le film Mad Max 3 vous savez ce qu’est le dôme du tonnerre, sinon un match de MMA pour l’équivalence. Grâce aux grillages les combattants ne peuvent pas rentrer dans le podium pour ne pas gêner les musiciens, mais l'on pouvait y grimper, s'accrocher dessus quand elle était positionnée au camping les années précédentes. Celles et ceux qui avaient l’habitude de s'y suspendre n’ont pas bien saisi l'interdiction de cette édition. C’est vrai que cela enlève au charme, à la Violence scénique, à la beauté du geste. Bien entendu certains y parviennent avant de se faire gentiment déloger. Bon il y a quand même un gars d'une soixantaine d'année, surnom le Gaulois, maçon de son métier, le type est caput (têtu) et c'est peu de le dire, puisqu'il aura passé son week-end a monté dessus. A un moment il est même arrivé à passer entre les mailles de fer pour rentrer à l’intérieur avec le groupe, un gars de la sécu est venu et il est repassé par le même endroit, le filou.

La X cage posée sur la plate-forme a servi de rampe de lancement aux slammeur.ses. Je pense que la renforcer et permettre au public de s'y accrocher l'an prochain lui emmènera une légitimité, ou faudrait rajouter un plongeoir ?


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Il y a eu différents mood pendant le week-end entre hardcore, metalcore et postcore, mais ce premier jour c'était du synthol à la grosse cuillère avec un ball-trap HxC. Par exemple le groupe M.O.S.H a gagné son stage commando dans le Sidobre avec un bataillon de hardcoreux fan de la légion étrangère, pour apprendre la lithothérapie contre un calbas en granit. En étant bas du front le groupe a démêlé son énergie pendant que la fosse se foutait en mêlée. Le public a trippé les côtelettes soniques de Method Of Southern Hardcore sur son punch HxC, avec wall of death, circle pit, slamdiving…Les Toulousains ont fait jouer les mains et les coudes dans un pit qui se chauffait bien en encloscage. De toute façon le public était venu pour cela cette année de toute façon.

J’ai été troublé par TEN 56 et son mood hip hop avec un bruit de fond indus pour un fracas hardcore. Le groupe triture les méandres de la psychologie humaine et inocule ses écorchures musicales comme un venin. Dans la fosse c'était comme quand tu sautes dans le grain bain la première fois à la piscine municipale, impressionnant. Pendant que le groupe murait sa fortification sonique en électrisant une connectivité avec l'Xtremfamily, son rouleau compresseur oppressif déployait sa vigueur et une envergure immense pour une rave-party hardcore où tout se fracasse.


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J’ai déjà vu POINT MORT au Hellfest 2022, chroniqué leur album « Pointless​.​.​. », je voulais voir The Slakers. Vincent Big Jim a adoré le set de Point Mort. Ce qui est beau avec la musique, c'est que tu ne peux pas la toucher, alors qu'elle peut te toucher là où elle sait que tu l'entendras le plus...Ce groupe parvient à désobstruer toute la calamine atrabilaire de son postcore, mais le plus fort c’est qu’une fois la combustion de son résidu pessimiste devenu presque invisible, cela augmente une sensibilité dans sa force sonique, tel un équilibre des forces qui agite, suspend dans le fiel et le ciel une musicalité féroce et féeriquement ténébreuse.

Dans un esprit de guinguette les SLACKERS ont ravi la mixité sociale du Ségala venu danser sur le rock steady beat et ska oldschool des New-Yorkais. Whaouuu quels musiciens, quelle osmose en plus, du grand, très grand groupe. Culte même. J’attendais depuis pas mal de temps de les voir en live et je suis béni d’un set magnifiant à ce point une discographie racée. Le cool des ricains suivait les pas de danse de New-york aux tropiques en venant en Europe tel Ernest Hemingway avec la conclusion que ‘’l’Xtremefest est une fête’’. Une variété d’hymne à la joie et quête mystique du "vraie" concert, voilà à quoi vous attendre en venant ici. Il y eut la cover « Like A virgin » de la Madone interprété en mode duracell.


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Tu cherches toujours dans tous ceux que tu rencontres une réponse. Ce vendredi c'est joué une chair musicale animatrice des volcans et d'orages ensorcelés d'extases, parfait pour permettre à l'xtremefamily de s’agrandir.

A l’xtremefest tu retrouves plein d’ami.es du grand Sud. Gwardeath arrivait avec la saveur de l'océan qui sent le lilas à la fin du mois d'août et Guillaume Circus la crème solaire collée à un ballon de beach volley. Les frangins d'Enlòc avaient du roquefort dans les yeux, les cascadeurs de No Futal ont plié une voiture de location en châtaigne Corse, les Albigeois étaient en nombre à zguener, tout comme le bassin Toulousain était paré à la castagne. Il y a eu à travers tout l’hexagone un aiguillage qui commence à s’étendre de plus en plus comme point de ralliement d’un festival à ne surtout pas manquer. Je pense notamment aux déçu.es du Hellfest, devenu trop grand, trop cher, trop mainstream, et dont l’évolution verse de plus en plus vers des festivals à taille humaine, avec des valeurs associatives, ou en tout cas non porté.es sur la spéculation, le capitalisme et les vertus entrepreneuriales de la société du spectacle.

Back to the real & truth (True) !


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HARD MIND et son HxC metal a catapulté une sauvagerie herculéenne aussi énervé qu’une machine à café Delonghi à tous.tes les combattant.es.

Si la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance Hard Mind l’a bien pigé, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

« Je veux du sang par terre » phrase métaphorique d'avant match en ovalie qui ici a été mentionné par le hurleur du groupe. Grosse fournaise dans la fosse et c'était déjà un gros apéro pour les fans de Terror. Il me semble qu'il y a un nouveau public, apportant une densité plus enlevé. Hard Mind a produit un set électrochoc et le public avaient les dents serrés tout le long. Ouaip c’était dur, ample et un beau bordel partout. Derrière la férocité du groupe et la hardiesse des guerrier.res, les gens prennent leur panard, peinard aussi, sans problème.

TERROR n'était pas venu pour épiler des framboises, Très groooooosse charge des Californiens, d'une lourdeuuuuuuur apoplectique. Au jeu de puissance le groupe a poussé la fonte d'un public en acier trempé...de sueur. Ce fut une grosse mandale pour un gros choc. C'était un mur à escalader avec le plomb du soleil de Californie et l'asphalte de Los Angeles comme tapis de réception. Un quinquagénaire avec un t-shirt de Gorilla Biscuit a fait du slamdiving galipette à fond les ballons. L'agitation dans le public était comme une nature sauvage, elle s’agitait parfois jusqu'à atteindre la douleur, comme un tatouage d’ecchymose sur une peau collante. Ami(e)S du pit, la douleur partira une fois qu'elle aura fini de t'enseigner.


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LANDMVRKS a réactivé son patchwork musical metalcore, son épaisseur et son dépouillement avec concision. Le jeune public est friand de cette homogénéité sonore, que l'on retrouve d'une autrefaçon chez POGO CAR CRASH CONTROL, dont les paroles sont repris dans leur intégralité par les premiers rang. Les deux entités ont promulgué cette ferveur idoine à une jeunesse cherchant ses modèles dans l'attractivité pléthorique du web.


MADBALL est venu comme une extraball hardcore sauce harissa, en démantibulant une déflagration du beat de la grosse pomme pour faire de la compote dans le pit. Miam, miam. Parce que dans la fosse s'était un assortiment de couteau à huître à ouvrir des poches d’air et de brèches, avec des circle pit façon course poursuite et dérapages en voiture avec Pierre Palmade sur le parking d’Auchan. Freddy Cricien est revenu à l’Xtremefest avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était pas là avant. Aussi rebondissant comme balle de flipper le gars a poussé les compteurs des moteurs à explosion du pit dans le rouge. Carrément !


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Les grands winners du jour sont :

Les personnes innovantes venues à vélo depuis Carmaux (elles se reconnaîtront) et qui ont inventées une piste cyclable dans la nuit de vendredi à samedi pour éviter la maréchaussée et rejoindre leur home sweet home, elles vont recevoir gratuitement sur leur téléphone des publicités de poche urinaire.

Puis il y a la personne qui s’appelle Serge, fan de vide-greniers qui marche les mains dans le dos, elle sera adoptée par un couple de hollandais dans leur mobil-home à partir de l’été 2024 et fera une étape pour l’Xtremefest l’an prochain.

Bravo à eux !


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Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au us d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Daily report du vendredi par Dolmen Production pour Xtremefest !



samedi, juillet 1 2023

REVOLUTION IS MY NAME - Hellfest 2023 jour 4


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Dimanche 18 juin 2023, au camping j'ai noté que personne ne buvait de la chicorée et ne mangeait des Miel pops au matin, c’est un motif de satisfaction pour s'éveiller à une belle journée.

Taper des hiéroglyphes sur un clavier par une vision panoramique d’un week-end Hellfestien s’avère un trip cosmique né sous le psychédélisme de la Valley, des tripes thrashy de la Altar, des prières du culte de la Temple, du poing levé de la Warzone et du Peep show des Mainstages. Les créateurs de contenu sur youtube ont fait leur vente privé sur une vidéo de leur expérience Hellfest (entre 3mn et 5h00 pour le plus grincheux), et les rédacteurs oldschool comme oim un report sonore & visuel à lire. Bonne lecture !


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Nous arrivions à la dernière journée, si vous vous touchiez la nuque vous sentiez une très forte tension, et pas besoin d'une carte pokémon et saturne en mercure pour pronostiquer un abus de headbanding.

DOOSESKADER fondé à Gand en 2019 et constitué à la basse et chant par Tim De Gieter (Amenra, Every Stranger Looks Like You) et Sigfried Burroughs à la batterie (The K), le groupe a sonné le glas avec un screamo sludgy acide. Nous devenions atones devant une telle beauté atomique d'explosion sonique. Cet amour Hiroshimatisant à outrance les ruines poussiéreuses du dark est arrivé à dompter la formule duo drum&bass par une lourdeur qui servait de transe avec le chant, mais aussi avec l’apport d’une programmation sonore derrière. Un sens du riffing qui tricotait avec du fil de barbelé dans une colère hystérique rentrée, entre mélancolie morose et folie atrabilaire.


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BLÓÐ est un quatuor de sludgy doom slowcore très, trèèèèèèèèèès lent, et le dimanche à 10h30 c’est un effet de vasodilation qui nous emportait dans une quiétude musicale enivrante. La fatigue aidant à ce mix de tumulte intérieur avec en sus les frissons de l’épuisement, mais je n’enlève en rien la prestation de Blóð à ceci, bien au contraire. Dans l’esprit de Windhand avec surtout une hypnose de spleen sombre, le groupe a déversé un cloaque de coulées musicales dans l'alchimie d'Alesteir Crowley. Composé du guitariste Ulrich Wegrich (Otargos, Volker) et la chanteuse Anna W (Lynn Project) le groupe a sorti son premier album en janvier 2020 via MusicÖ_Eye et Season Of Mist et a annoncé une signature chez Malpermesita Records. Blóð en marchant de sable mouvant a joué sur les braises somnambuliques et envoûtantes entre caresse et fouet, rrroarrrrr !!


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J'espère que tu aimes le Roundup parce que si sur le papier ALEISTER est un groupe de thrash metal de 3ème division (comparer à Anthrax), avec son énorme backdrop et ses qualités d’exécution, il a su tirer son épingle du jeu pour nous tricoter la gueule et passer directement en seconde division. Un utilitaire 6 vitesses faisait du grabuge dans le pit. Je revois ce gars immense, réparateur de rotofil, qui aura passé le set à s’aiguiser les épaules sur des côtes flottantes de marathonien fan du tour de France.


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SKYND avait un look parfait et de l’électro-pop pour une soirée bondage au Rouge et Noir, D612, Lieu dit Mousquette, 81120 Denat.


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Le Hellfest propose de la nouveauté et la diversité de styles musicaux chaque année, néanmoins, il s’éloigne de sa base fondatrice. La transition entre les différentes générations du début du festival en 2006 et l’actuelle moyenne d’âge du festivalier.ère qui est de 36 ans se poursuit. La mutation stylistique du metal vers la pop engendre du show, une envergure pharaonique et démentielle de l’Entertainment, ainsi qu’une multitude de propulsion à ‘’l’underground hype’’. Les valeurs/éthiques de la communauté metal/punk/hardcore telle que nous les connaissons et avons appliqué, sont encore présentes. Mais niveau musical ça fait le tri aussi. Le death metal est le grand absent de cette édition, le grind disparaît aussi. La scène Valley est devenue un laboratoire, et la Temple se vide peu à peu du Black metal. Il y a un retour du dark gothique (une mode ?), et la musique électronique et le rap sont ces dernières années plus en verve (revival 90’s et 2000’s) avec une actualité contemporaine qui en jette le dévolue dessus je suppose.

BEYOND THE STYX possède des valeurs HxC bien présentes pour un set qui fut lourd et combatif. Le groupe a répondu présent et ne lâchera jamais son sens de la lutte et de la solidarité, tout comme sa loyauté au Hardcore. Une leçon d’humilité est donnée, dont forcément ce groupe mythique a appliqué les vertus, mais qui ici se doivent d’être salué. J’ai noté que dans le pit il n’y avait pas un seul toulousiinn, toulousiinn, normal avec la tronche de parpaing qu’ils ont dû avoir au matin pour fêter la veille l’obtention du planchot de rugby 2023.


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WOLVENNEST est un générique de Lexomil, je n’ai rien contre ce psyché doomy post-metol, que voulez-vous, ça m’a foutu un coup de barre, je n’arrivais pas à me réveiller devant cette musique anesthésiante, j’ai regretté Municipal Waste. Mes paupières se refermaient au point de partir sereinement dans un sommeil qui me semblait…(bâille)…oooOuah pas longtemps, mais quand même suffisamment pour dire merci à ce groupe.

Rappelez-vous : À la valley, yeux fermés, esprit ouvert, hein !


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Soudain il pleuvait.


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Pitin ! je me quillais comme un Braque Français des Pyrénées et constatais que pas loin, d’autres gars avaient fait de même, mais dans le style du Drahthaar, un Braque Allemand à poils durs. Et tu le sais dans ce moment-là la première pensée c’est un bel arc électrique entre les faisceaux de pluie. Le groupe THE OLD DEAD TREE a bénéficié de la pluie pour évoluer devant une salle comble. Leur musique progressive ne m’attirait pas, et j’ai trouvé que le chanteur avait un peu de prétention, alors qu’il investissait la scène et lui donnait du rythme.

Les Belges d’EVIL INVADERS formés en 2007 ont fait usage de la force centrifugeuse de leur Heavy speed metal, avec cris aigueeeeeeeeees, riffing frontal, rythmique de forgeron. Le groupe provoqua la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, il y avait des jeunes excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises. Devant la scène les membres de la sécu étaient composés de bras qui vont 20 fois mes cuisses. Il y a The Rock pour réceptionner des types de 60 kg tout mouillés, Jonah lomu à la mêlée, le videur du Makumba à la pile, et puis l’homme arbre en seconde ligne avec le sourire d’un platane et le doigt qui t’indique vissa de foutre le camp. Le set a été une fête de lames heavy dans une ambiance crustacé vin blanc à Ploumanach.


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Je suis allé sous les eaux jusqu’à la Valley où LEGION OF DOOM dirigeait son embarcation, composé de membres de la vieille garde du doom. Nous prenions des trombes de doom épaisses, interprétées pendant le déluge de Noé. Un set fluvial rappelant les changements de passage d’écluse du canal du midi pour les breaks et chanteurs qui se sont produit pendant ce concert. La valley était envahie de barbus, style milice tchétchène à casquette, de parapluie automnal, et d’une légion pluvieuse de Sancha poncho. Ce groupe de doom a appliqué à la lettre cette pensée de Confucius « Peu importe la vitesse à laquelle tu avances, tant que tu ne t’arrêtes pas ».


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Pour le set rapcore d’HO9909 les moins cons avaient sorti les chenilles crantées pour rester accrocher au bitume. Les autres servaient de guimauve et d’hélice au-dessus.


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La pluie s'est arrêtée. HALESTORM et le Pop rock ‘’metal FM’’ sur la mainstage a effectué une prestation professionnelle. Belle voix de Lzzy Hale, même trop parfaite, parfois aussi gueularde qu’une poissonnière de Sèteuuu. Leurs slows m’ont ennuyé, trop sirupeux, too much. Le batteur aussi en a fait des caisses, et c’est sûr, ça produit son effet, en comparaison celui de Legion Of Doom n’a pas le même rendu visuel, mais il fracasse. Pas le même délire. Hallestorm a fait un show, et Legion Of Doom un concert.


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Au Hellfest il y a un grand nombre d’homme blanc cisgenre hétérosexuel et pour tous ceux en manque de contact physique, remerciez la saison estivale et les moustiques de vous avoir trouvé. Et avec une prière vous pouviez espérer des punaises de lit pour de la compagnie sur votre matelas gonflable…Avec la cancel culture t'as plutôt intérêt à fermer ta gueule, car la moindre trace d'esprit justifie immédiatement une riposte bashing à celui qui ose froisser la vérité de chacun.ne en une trace de pneu humoristique. Direct tu es un con, réac, boomer. Exemple : en sortant du festival serrés comme les sardines de Patrick Sébastien, nous avons émis qu'il n'y avait pas eu de musique raï cette année, avec des wesh et des sheu pour en émettre la ponctuation, tourner de serviettes incluse. La nana à côté de moi à lever les yeux aux ciel, pour elle nous avions des tronches de Waffen SS pendant la fête de la bière à Munich. Ahahah ! Vraiment ? L'année dernière il y a avait CHEB SHATA' au VIP en train de reprendre des classiques du punk et du metal en version raï. Je suis d'une génération qui ne s’appelle pas frérot, ce n'est pas pour autant que je suis raciste. Très vite, trop vite catalogué et bashingsé par la cancel kultur, et ça commence vraiment à casser les nuts. Avant de se définir façon tiroir communautaire et mentionné sur la fiche de renseignement à dénoncer à la gestapo du bon goût, faudrait penser à vivre en toute liberté et fraternité avec toutes les différences, comme avant, oldschool.

"N’en déplaise aux esprits chagrins, le festival a encore été plus que d’habitude une grande communion de la culture que nous aimons, célébrée ensemble, dans le respect de toutes et tous" Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Sheu !

Autre chose, est-ce que le hellfesse existe ? Il a été longuement mentionné par divers témoignages de femmes que la particularité du festival est sa maturité sur les rapports homme/femme. La majorité de la population vient pour les groupes, faire la fête avec des ami.es, ‘’vivre un trip sonique dans un domaine extravagant’’. Néanmoins, des hommes aux pulsions hâtives viennent avec une image qu’ils ont répertorié dans des vidéos et photos de femmes libertaires vêtues avec peu de tissus, pensant qu’il y a une docilité à la bestialité plus qu’ailleurs. La brigade Hellwatch est présente et justifie aussi l’évolution des mœurs, mentalités.

"Quel que soit votre âge, votre sexe, votre physique, votre nationalité, votre accoutrement, vos goûts musicaux, le HELLFEST est un espace de liberté et d’insouciance que nous continuerons à protéger. L’ensemble des agents de sécurité, de la protection civile, du SDIS, du SAMU, de la gendarmerie et nos 60 bénévoles de la Hellwatch auront une nouvelle fois assuré ce qui est primordial pour nous, votre sécurité." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Si auparavant plusieurs témoignages abondaient avec l’ambition de monter un groupe de rock pour chopper des filles en coulisses, aujourd’hui l’ambition est autant artistique que cathartique. Je ne pense pas que la manette a remplacé la quéquétte pour autant dans la libido des masses.




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Fans de la 6ème dimension, VEKTOR était dans sa nébuleuse. Les trekkies ont thrashisé la Altar à coup de proton désintégrant, et les gamins étaient heureux de se faire casser la tronche par les neveux à Voivod. Un bavarois blond aux yeux bleu ciel se distinguait par une douceur médiévale dans la joute du pit.


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A deux pas commençait le backroom de SHE PAST AWAY, ce sont les arrières petites enfants des pet shop boys, ils ont réussi à deux à mettre une ambiance cold new-wave Partenaire Particulier 80’s spirit. Les gothiques qui avaient fui le ragoût de Belzébuth reviennent danser sous la pluie en se flagellant darkement. Après le dark folk, le revival dark remplace ses chaînes avec un coup de fouet électro, déjà bien entamé au succès de la synthwave sur le site. Ce jeune duo de Turkish bath a quand même dû se demander « Mais pourquoi personne ne vient à nos soirées karaoké ? » et franchement...Je ne sais pas.


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Je changeais d’écurie pour la boiserie de la Valley, je croisais deux beaux lampadaires d’Angleterre venus éclairer dans le bois du muscadet avec l’esprit des lumières d’un pub Ecossais, ils étaient en train de se charger tête contre tête. Je poursuivais mon chemin, que déjà je croisais la croix rouge prête à appliquer les règles du protocole commotion de l’ovalie. Des groupes de personnes étaient en train de grignoter. A cet effet les vegans batifolent au Hellfest, il y a des encas pour eux, ils se sentent compris dans leur combat pour la protection des animaux. Mais l’influence du cochon d’Inde leur apportent une drôle d’odeur, ne faudrait-il pas laver la cage plus d’une fois par an ?

Le groupe DOZER a envoyé du stoner de châtaignier dans l’espace, et c’était cool, l’impression que ce style aussi bénéficie moins d’attrait que durant la décante 2010, et pourtant quelle patate, bref… Le chanteur avait écrasé ses glands pour une voix émettant des tendresses mais ça n’enlevait rien au charme du bois stoner. C’est son délire. Je préfère quand c’est groOovy et gras. Mais bon, cela m'a donné envie d'écouter leur dernier opus « dozer drifting in the endless void ». A la Fédération du jonglage de poutre Dozer a scié une forêt de stoner avec un diabolo et le cul posé sur un monocycle de martien.


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Le vieux thrash d’HOLY MOSES a de bonnes heures de route au compteur, formé en 1980 avec la chanteuse Allemande Sabina Classen, laquelle a passé le premier quart d'heure à chercher un os à ronger en zieutant avec le sourire d’hannibal Lecter les premiers rangs. Elle avait de l’énergie mais on aurait dit une vieille foldingue à arpenter la scène dans un état joyeusement gâtée. Le groupe a recousu depuis 2000 un line up qui trouve la sulfateuse thrashy à dégainer sur le public, pourtant le gang avait sorti les carabines mais à air comprimé. Nous nous sommes fait chier. Je ne sais pas ? Peut-être un décalage entre le passé de tous ces groupes et le constat qu’ils sont trop vieux aujourd’hui pour jouer ce style. C’est con mais c’était notre pensée.


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Bon à ce moment-là il y a le fan n°1 de Roberto Malone qui nous entraîne vers une mainstage, où la foule agglutinée façon camion d’ovidés, bêle, bêle, bêle comme le jour d’électrocution de Claude François sur le set des shleus d’Electric Callboy.

Oh putainn choc névralgique ! Le groupe jouait à saute-mouton poppy metAaAL avec leur zique de camping scheisse party. La jeunesse était à fond dedans, le groupe remuait la bouillasse et la merde sortait des enceintes pour être ravalée dans un euphorisant emballement par la foule. Véritable pompe à merde pour mainstage dont la compétence est de faire la fête…et ça tombait bien, car la jeunesse avait envie et besoin de s’éclater. Ce groupe hypra festif est capable de lire votre avenir dans le fond d’un verre de pastis à coup sûr, et parfait pour dégueuler aux fêtes de Bayonne.

« Ça te garde en santé - l'alcool, les groupies cochonnes, transpirer sur scène, la malbouffe - tout ça est très bon pour toi. » (Bon Scott, Janvier 1979, mort le 19 février 1980 dans son vomi).

C’est du metal ça mouaieeeeee c’est comme la peinture minimaliste, c’est une impression.


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De l’euphorie boum boum das reich fever nous passions à la joliesse d’un cimetière avec GRAVES PLEASURES, pour une version Depeche Mode du rock à moustache, string tendu inclus. Au tout début du concert nous attendions qu'il se passe un jet de lumière en nous car un temps de patience n'est jamais un temps perdu. Boooooooon…Psalmodiant le stabat mater et un lacrimosa remasterisé, les simulacres goth sont accrochées en chauve-souris dans la caverne des limbes froides, et pansent pendant un instant d’incurables blessures mélancoliques, à tous.tes les squelettes enveloppés de soie qui contemplaient les fleurs sur scène. Le groupe est venue dans une temple abandonnée de ressusciter le culte des feux sacrés et relever l'autel en ruines. Si je devais user d’une métaphore pour symboliser ce set, voyons voir…Avez-vous déjà connu la sensation désagréable d’être dans un bain qui se refroidit ?


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Durant le concert de BENEDICTION nous avons trouvé une lune noire de death metOl dans la forêt et des choses que le catéchisme ne révèle jamais. Les ouailles faisaient monter aux cieux cette célébration œcuménique, et le chanteur soulevait dans ses paroles ce genre de missel capable de soulever les opinions que l’on voue au diable. J’adore entrer dans cette église et toucher la bière bénite sur mon front, entendre le rugissement riffique et sentir l'encens herbacé de la basse, les gens hurler des hymnes, goûter au maléfice suprême et sentir mes pieds sous terre et mon âme crucifié dans les airs.


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Rash a eu la semelle de sa chaussure qui s'est ouverte, avant que son pied ne ressemble au Titanic au mud day, nous lui trouvons un sac plastique. Et Waz à côté, regardez moi cette équipe de vainqueur de catéchisme !


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Devant la mainstage les gars (re)goudronnaient les pavés avec de la chair humaine ou quoi ? Suite à l’annulation surprise d'Incubus (ça rime avec anus) ce sont les Espagnols de CRISIX qui ont broyé les têtes des headbanger avec un thrash or be thrash des familles recomposées (punk, thrash, et plus si affinités dans le pit). Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds sales du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de son voisin. Le groupe cherchait il à dépasser le mur du son en défonçant la muraille de Chine ? J'observais des strates de ban de mosheurs qui se déplaçaient dans un lit de t-shirt noir et de cheveux long avec parfois des écailles de chauve qui se reflétait dans le roulis. Crisix a été sur le toit du monde à refaire la toiture et à t'envoyer la caisse à outil en travers la gueule.


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Quand tu prends place dans la file d'attente en début de soirée pour les toilettes tu deviens gardien de la pissotière du musée des sous-bock de Dunkerque, quel bordel. Nous sommes passés faire un coucou à notre pote JB (allez C.O) au bar des mainstages, il est bénévole depuis la dernière double édition. Il nous a affirmé qu'il y a une bonne dynamique, ambiance entre les bénévoles et il s’éclate bien, il n’a pas pu assister au concert qu’il voulait mais comme il a toujours une bonne humeur, c’est cool.

Nous nous plaçons pour Panteraaaaaaa. Mais avant c’était le comic con de TENACIOUS D.

Pour ce show c’étaient Jack Daniel et son comparse Kyle Gass 130 kilos de magret dans le coffre à bière, et je ne compte pas l’huile d'olive. Les acteurs studio font un spectacle de mime à la guitare folk bretonnant des hissez ho américaouin avec de la jeanlain (un batteur et un bassiste parfois). C’était poussif. Vendu comme un groupe capable d'allumer un stade en stroboscope pour lapin duracell. heyyy on se serait cru à un concert de Vincent Delerm un lundi matin dans un métro Parisien. Jack Black a passé le concert à flûter des blagues à Toto dans son micro pour que nous puissions éjaculer un rire gras de ses canulars. Le plus du set : Le groupe a respecté l’économie énergétique.


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Y'a du people derrière nous, pfiouuuuuuuuuuuuuu !!!


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Metalhead avec cheveux, Metaloeuf sans cheveux (Ndlr : le F d’œuf a l’aptitude d’un H aspiré dans ce cas précis)...Nous abordions les deux meilleurs concerts de tout le week-end, sans le savoir…

GroOove metAl avec LE groupe représentatif du style : PANTERRRRA PANTERRRRRAA PANTERRRRAAA

Faire revivre ce groupe mythique en lui rendant les hommages avec Philip « Phil » Anselmo - chant (1986–2003, depuis 2022), Rex « Rocker » Robert Brown à la basse (Kill Devil Hill), Charlie Benante à la batterie (Anthrax), Zakk Wylde à la guitare (Black Label Society). Une cathédrale de nostalgie lançait sa nuit, les veuves, les fantômes et les mourants chantaient dans la moelle épinière et voûtée d’un mythe éperdu. Le son a été monstrueux, gras, lourd, mais lourrrrrrrrrrrrd, c’est simple, le groupe a appliqué les règles du bilboquet mais avec une boule de bowling dans nos tronches. Le crépuscule se déversait dans ce groupe. Le tonnerre grondait et les riffs crépitaient d’orage aux yeux de cristal, tout devenait un furieux déluge. Philou fouettait les mots et dégorgeait de son grain de couille de taureau comme un coup de vent sinueux à l'air libre. Derrière les musiciens faisaient jaillir une musique furieuse comme un ouragan. Benante aux futs a été un métronome hors pair, une frappe d’enculééééééééééééééééééé. Zack a honoré le riffing de Dimebag de sa superbe, et sans soli d’une demi-heure perché sur un transpontin. C'était un très bel hommage, le concert a été exécuté dans le corps idéal d’une musique composée de cornes, de crocs et d'ailes pour une set list de bastards ! Le groupe a été un volcan enfonçant ses sabots empreints de rage 90's. PANTERAOOOW !


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Pendant ce set une bomba latina s'est pointée dans une tenue moulée pile à son corps de déesse. Elle s’avançait avec cette qualité pluridisciplinaire d’affirmer son indépendance et sa liberté tout en faisant apparaître le désir de plaire. Mon voisin, sosie de Woody Harrelson, se mordait les poings en zieutant le cul de la donzelle avec un sourire de segpa et l’écume salivaire d’une hypersalivation de Saint Bernard. Puis il m'a regardé et j'avais l'impression qu'il allait pleurer tellement il était bouleversé par cette vision idyllique de sa représentation féminine absolue. La nana s'éclatera avec ses ami.es et personne ne la fera chier. J'ai supposé que le sosie de Woody Harrelson a dû se plonger les noyaux dans un seau à glaçon pendant le reste de la soirée.

« Les filles ont des couilles, elles les ont juste un peu plus haut, c'est tout » Joan Jett.


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Le sachet plastique de la chaussure de Rash n'a pas tenu, un pichet de bière fera bouche pied...Thrasherrrrrrrrrrrrs !!


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00h14 en clôture de l’Altar tu pouvais signer ton TESTAMENT avec ton sang.

Les thrasheux californiens ont laminé, titre après titre, grenade thrashy après bombe à neutron, et sous la tente c’était le coup de feu dans un resto routier un vendredi midi sur L’A75. Le son était énorme, la qualité d'interprétation fabuleuse, ne me parlait pas des M&M's (Metallica & Megadeth) en concert...

Il y a Alex Skolnick, guitariste le plus sous-estimé des 35 dernières années. Le gars a déployé une qualité, mannnnnnn dieu, devant laquelle Rash et Waz tous deux guitaristes se sont brisés les cervicales avec les mêmes taches dans le falzar que le sosie Woody Harrelson. Chuck Billy a pris encore un peu de ventrèche mais au chant c'est comme sur disque. Testament je les avais vu en 2016 à l'Xtremefest, et j'avais bien entendu pris une fessée. Ce concert nous avons pris une torgnole monumentale.

Le feu d'artifice du festival débuta à l'extérieur. Cette nuit musicale ne pouvait être tuée par aucun soleil, le groupe devenait une nuit minérale accordant son rire et ses lames de rivières sombres, il nourrissait nos ombres et nous mourrions d’un spleen cantique. « Un instant de plus » chuchotèrent les flammes et les corps en feu. Le groupe prolongea la noce et c’était comme cueillir les fleurs qui poussent au milieu de l'enfer. Quand Testament arrêta je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques, je ne laissais aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existence hérissé d’excitation, la splendeur sonique dans sa chair. Raconter ne sert qu’à entretenir les plaies, comme on préserve les braises.




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L’univers du metal est un monolithe battu par les vents et une houle de mépris depuis ses fondements. Les hardos étaient là à vivre leur passion en clandestin, bien souvent moqués, vilipendés pour leur mauvais goût musicaux et vestimentaire. Au début le Hellfest c'était génial parce que nous n'avions jamais eu un festival en France de cette folie impossible.

Coincé entre l'enclume commerciale et le marteau des true qui nous accusent d'être plus "lisses" ou "Twitter-compatibles" avec la gentrification du Metal dans le plus démesuré des rassemblements de beaufs Metalleux en France…Les anciens festivaliers et festivalières ne se retrouvent plus dedans, la tournure musicale est bouffé par la pop culture la plus diabolique, elle s’immisce partout et métastase l’adn d’un style musical en le rognant pour le métamorphoser à sa sauce, parfois avec des moyens colossaux derrière pour une imitation canada dry (« une chose ou une personne qui a l'apparence de ce qu'elle prétend être sans en avoir les qualités ».)

L'affiche était constituée pourtant par 50% de nouveaux groupes dans cette édition 2023 pour 183 groupes dont la grosse majorité tournait autour des décantes 90’s, 2000’s et 2010’s. Un constat d’importance et déflagrateur de l’évolution de la programmation, puisqu’il y a un paquet de groupes déjà venu depuis 15 éditions. Les dinosaures du metal (des 70's/80's) meurent et leur génération avec. Tous ces groupes font un dernier tour de piste et dans le public il en va de même, c’est difficile de vieillir, de plus retenir sa jeunesse et de l’admettre. Il y a eu plusieurs générations de festivaliers présentes pour revivre, vivre, découvrir tous ces groupes, maintenant qu’ils sont rassasiés, la programmation évolue de fait vers un chemin revival des décantes 90’s, 2000’s, et plus contemporaine. Rien que la scène Valley dispose depuis des années d’une fluctuation de style et de laboratoire musical à tendance. C'est la fin d'une époque, une transition s'effectue dans laquelle les générations se retrouvent moins, voire plus du tout, que ce soit dans le mode de pensée, de faire la fête, de réaction, de valeurs, d’éthique, il y a clairement une cassure nette : Oldschool VS Newschool.


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J'ai noté que les jeunes générations qui pratiquent le crowd-surfing le font avec leur téléphone pour un direct sur tic-toc. Les vieilles générations agissent différemment, comme Liliane 54 ans, elle porte un short et des bas résilles rouges qui lui donne un air de babybel et Jeannot son conjoint a lui un bob de Satan Joker et un T-shirt de Mötley Crüe avec la viande qui sort du tricot de peau, ensemble le couple prend son aise sur des chaises pliantes au milieu de jeunes gens ivres dégainant des nikemouk, des hey cousins, en célébrant le metOl 2.01. Liliane s’en fout elle se trouve sexy et jeannot doit penser que c’est toujours mieux d’être là que devant une soirée téloche, au moins ici il peut toucher des yeux. Il y a un décalage, mais comme dans la dernière trilogie de Star War il peut y avoir entente et une passation de pouvoir.

La vente d'un rite de passage pour tout métalleux qui se respecte, c’est faux, ce n’est pas parce que tu es allé au Hellfest que tu vas être adhérent au fan club de Rob Halford. Vous savez pourquoi c’était mieux avant le Hellfest ? Parce que c’était une brèche de lumière dans la nuit, et que nous pouvions enfin sortir du bois maléfique pour célébrer ce « moment de réaffirmation de l’identité des métalleux, de dévotion envers les artistes, » identifié dans la thèse de Corentin Charbonnier « La communauté metal : le Hellfest comme lieu de pèlerinage ».

En fonction de toutes les mutations écrites tout au long de ce report (si tu veux les savoir, va falloir lire, hé ouaie) le Hellfest se métamorphosent au fur et à mesure avec des choix musicaux, artistiques, financiers, comptables, logistiques, éthiques, pluridisciplinaires, pour installer de nouveaux adeptes, et qui ont découvert (en plastique) que c'était cool, hype, qu’il fallait le faire au moins une fois dans sa vie. Par causalité le public roots est parti, ou ne se sent plus, ou de moins en moins en adéquation et s’éloigne, donnant ainsi au festival la garance de destituer les fidèles pour une marée de pikachu bisounours, poseurs sucks, touristes en bobs cochonou, partenaire vip, familly trip école montessori ou tu laisses le chniard chié sur la table en l'applaudissant, fêtards/festaïres/débauchés/arsouilles…Et par une mise au ban des mélomanes, des passionné.es, des trüe. J’arrive encore à faire abstraction de la bétaillère pour me concentrer sur les concerts parce que je suis passionné.

Le snobisme du métalleux et son élitisme prévaut quand il s'agit de segmenter le true du quidam, le pur du touriste. Mais “Ce sont toujours les cons qui l'emportent. surnombre !” Frédéric Dard.

De nouvelles générations écriront leur Hellfest, il ne sera jamais ce que nous avons vécu, c'est certain, il devient ce que chacun y vit.

Du coup les anciens hardos sont scrutés comme Le Glaude et Le Bombé dans « La soupe au chou » en version Wayne's World au zoo de Beauval.



Une dualité s’est installée dans chaque pan culturel entre les générations nées avant internet et celle nées avec. La coexistence suit le chemin de la programmation et de sa transmutation. Le Hellfest ne peut plus se targuer d'être le représentant des musiques extrêmes, et la tendance de sa programmation en légitime l’évolution. Le festival a choisi une dimension Trend, synonyme de tendance et d’évolution conjoncturelle pour surfer avec séduction sur les nouvelles générations consommatrices à l’excès de junk food musicale. Cette évolution démographie est regrettable pour tous les groupes même s’il y a bien longtemps qu’ils ont fait la différence entre festival et concert. Cela leur apporte la même visibilité qu’avec les réseaux sociaux, et comme le nombre de vue prédomine, CQFD. Il y a déjà des groupes qui ont manifesté leur position pour refuser d’apparaître au Hellfest.

Et pourtant : "Le Hellfest a une nouvelle fois fait honneur aux musiques extrêmes dans leur ensemble, et ce, quels que soient les styles musicaux et les revendications qu’ils transmettent ! Le credo du festival restera le même pour l’an prochain : proposer un maximum d’offres musicales dans une ambiance fun et bienveillante, tout en garantissant, la sécurité des festivaliers et festivalières." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Autre constat déflagrateur, il doit rester 3 disquaires à l’xtreme market ??? Qui aurait cru une pareille mutation invraisemblable, mais au final en corrélation avec la situation de l’objet musical en tant que tel, et des générations qui consomment principalement sur plates formes digitales. Un monde s’éteint et un autre s’éveille. Voilà le constat de cette édition. Il n’en reste pas moins que le Hellfest est excessif sur le trip qu’il propose, ainsi qu’en terme de tarification globale sur tout ce qu’il propose. La déco est chiadée, mais l faut la raffinerie Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime, pour faire fonctionner la locomotive, et c’est devenu chiant sur le prix du billet.


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Conclusion

Vous n'aurez jamais un festival à la hauteur de vos réquisitoires, il n'existera jamais. Désolé, le service après-vente n’existe pas chez Satan. Bravo à l’organisation et à toutes les équipes, vous effectuez un travail exigeant et êtes très efficaces.

Comme beaucoup c'est la première année sans blues, sans contrecoup. La sensation que le métal est devenu inoffensif et le Hellfest l’a rendu domestique et fréquentable.

Le hellfest est une marque qui travaille par des actions marketing visant à constituer une image de marque immédiatement identifiable et véhiculant une perception positive, cool, unique, etc...Par ailleurs elle travaille pour le tourisme du territoire Loire atlantique en plus de vendre du spectacle et du merchandising.

Chaque année le festival témoigne d’une programmation qui suscite le/les débat(s). Cette année c’était Johnny Depp, Tommy Lee pour violences conjugales, mais également dans la tourmente médiatique avec Ben Barbaut (président du comité directoire, un truc dans le genre…) qui a joué à Patrick Balkany et s’est fait choper la main dans le sac, ainsi qu’avec la mise en vente des places 2024 à la fin du festival, une manœuvre qui a suscité des commentaires et un réaménagement pour équilibrer les oldschool avec les newschool.

Pourtant il y a de nouveaux et d’autres groupes oldschool et newschool, ayant foi et respect au :




La preuve, la Hellstage dans l’espace HELL CITY SQUARE proposait des groupes underground meilleur que certain groupe de mainstage.

Maintenant quel avenir ? Vivre ton rêve d'être un hardos au Hellfest bientôt en réalité virtuelle depuis ton salon ?

« Coachella est différent des festivals européens. C’est ce qu’on appelle en Grande Bretagne des ‘festivals boutiques’. Ils ne sont pas destinés aux gamins mais plutôt à des trentenaires et des quadragénaires, de jeunes familles qui ont grandi avec la musique indé, qui ont leurs propres boulots et un peu plus d’argent à dépenser et qui aiment être à l’aise et voir des groupes d’une façon un peu plus civilisée » John Cummings (Mogwai)

Si le Hellfest souhaite conserver un public de hardos/metalhead, il est impératif de fournir une programmation fidèle et respectueuse à base de black, death, grind, thrash, speed, power, progressif, hardcore, punk, doom, sludge, stoner, drone, prog, psyché, crossover, mais OLDSCHOOL et de foutre une scène pop metal et découverte pour les poppeux, touristas, partenaire particulier, hellfest chauvin (léchage de roubignolle inclus). Les dernières déclarations du Crew démontrent le contraire.

Quand je regarde la programmation du motocultor, brutal assault, grasspop il y a les groupes que le Hellfest a déjà programmé et d’autres qui sont en tournée festival à travers l’Europe. La synthWave de Carpenter Brut y est programmée partout. Même les autres festivals suivent la mouvance pour ne pas rater le coche des tendances. C’est une logique comptable. De toute façon il y a une obligation entrepreneuriale prise avec les partenaires financiers, le Hellfest est une société de pestacle, et mes propos n’y changeront que dalle. Chaque année il y en a des festivaliers qui s’en vont et d’autres qui arrivent, perpétuel mouvement que l’on peut retrouver dans la roue de Charon, incarnation de Charon, le gondolier issu de la mythologie grecque qui faisait traverser le Styx aux âmes des morts, elle a été créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le festival Burning Man, et est en tournée en Europe, présente pour le Hellfest 2023. Du spectacle mec, et pas autre chose. Big Brother bourre la tronche de tout ton espace, et il sait faire de la place pour te vendre son illusion d’optique primale avec autant de manière qu’un commercial de grille-pain ou qu’un influenceur .ce.

Notre félicité consiste à nous faire un monde metOl thunder tout à nous. Nous voulons du metal, du vrai, du pur, du true, oldschool, et de la découverte newschool. Vous pouvez foutre vos merdes commerciales dans un coin et vous vautrez dedans s’il faut faire du fric avec du pognon et qu’il y a de la demande, mais ne galvaudez pas ce qui vous a nourri et fait grandir, à jouer avec le feu on finit par se cramer définitivement, Satan se marre déjà en enfer, n’espérez pas que l’on achètera vos cendres une fois sous terre avec mise en bière sponsorisé par kanterbrau deluxe édition thé matcha au plume de pan.



Même si le Hellfest prend la tangente d’une nouvelle voie pour suivre les différents mouvements précurseurs et vendeurs dans une société du spectacle, la mort n'arrête pas l'amour, et toute cette nostalgie d’avoir vécu de très belles heures. Je ne vais pas cracher dans la soupe, j'ai tellement assisté à des concerts incroyables, donc Merci, merci pour tout, et je reconnais la grandeur de votre réalisation tout comme j’ai pu remercier les vieux groupes de tout ce qu’ils ont offert (je pense surtout à KISS pour leur adieu).

La grandeur pharaonique du festival exige une organisation tout aussi considérable, et mis à part l’attente à l’entrée (fouille) et la sortie façon entonnoir de toute la peuplade, il n’y a rien à redire. Tous les bénévoles, les techniciens/techniciennes ont été parfait, tant par leur amabilité que leur sens du devoir. J’avancerais que l’âme initiale du Hellfest est là, avec eux, alors merci, merci, merci.

FINE !


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