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chronique de disques

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samedi, mai 10 2025

BRUIT≤ - The Age Of Ephemerality


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A petit pas Bruit≤ pénètre votre âme en bouleversant dans une écoute intime et silencieuse d’un vacarme tonitruant.

Formé en 2016 BRUIT≤ exprime un post-metal instrumental de sève exubérante avec un premier E.P chez Elusive Sound en 2018. Le groupe suivra sa trajectoire singulière avec « Monolith » où le quatuor prend la parole, puis un premier album “The machine is burning and now everyone knows it could happen again” via Pelagic Records en avril 2021, et entamera une vaste tournée avec Amenra ou EZ3kiel, et dans des festivals de renom (Roadburn, Arctangent, Amplifest, Dunk, Damnation, Levitation France etc…)

Composé de Théophile Antolinos (Guitares, Banjo, Tapes, Soundscapes), Clément Libes (Basse, guitares Baritones, Violon, Orgue, Piano, Programmation, Synthétiseurs Modulaires, Alto), Luc Blanchot (Violoncelle, Programmation, Synthétiseur) et Julien Aoufi (Batterie), leur second opus “The Age of Ephemerality” via Pelagic superpose des méthodes de production et de composition issues de différentes époques technologiques (synthétiseur modulaire, un orgue vieux de 150 ans, un ensemble classique et un groupe de rock). Dans 4 studios, comme celui de La Tanière à La Soulane en passant par l’ancienne église du Gesu de Toulouse loin du tumulte extérieur, dans un cocoon qui a permis de transcender les espaces sonores dans une mouvance de liberté intime puissante. En 5 titres symphonique le groupe capture ce chaos contemporain autour de la dépendance technologique par l’émergence d’un télescopage musical.

"Tout ce qui est techniquement réalisable le sera. Toutes les combinaisons possibles seront testées de manière exhaustive." (Dennis Gabor)

Toutes les variations sonores qu’elles soient organiques et électriques fusionnent autour de forces constructives à l’envol de la pensée philosophique, poétique, nous sommes immergés par cet appel fort à propos, et surtout la résonnance que le groupe parvient à sublimer. C’est beau, intense, conflictuel par dissonance, la géographie de chaque titre est un territoire distinct, on se laisse emporter avec ce sujet épineux, et qui vient tel un choc se mouvoir dans une expression d’opposition, presque d’un hermétisme qui ne laisse comme échappatoire qu’un combat que chacun.ne doit mener pour reprendre les rênes de son évolution personnelle dans sa liberté, pour le devenir d’une société qui évolue et pense par elle-même et non plus téléguidée par l’entité d’une perversion identitaire.

« Tout est assujetti aux lois du profit et les êtres humains, réduits au statut de machines, doivent sans cesse évoluer pour espérer devenir de meilleures versions d'eux même… Comme l'argent, la technologie est devenue un outil de prise de pouvoir qui transforme tout ce qu'elle touche en poison. C'est l'intoxication du pouvoir, et l'avenir de l'homme n'est plus qu'une somme d'orgueils connectés pour tenter de cacher un abîme de misère. » dixit BRUIT ≤

BRUIT ≤ développe sa quête musicale en affirmant son identité sonore. J’apprécie sa démarche depuis ma rencontre avec ses musiciens lors d’un concert donné à côté de Castres au tout début de leur formation. J'aime écouter car j'ai beaucoup appris en écoutant les autres. Le groupe a pris le temps de m’expliquer l’éclosion de leur musique jusqu’à l’élévation de leur pensée, valeurs, et combats dans toutes les formes de perversion de domination. C’est toujours profond d’entendre tous leurs traumatismes et cicatrices ravagées, les ombres venimeuses saignant à chacun de leurs mouvements soniques, à chaque respiration sonore, et les aimer toujours doucement, doucement, sans faire de bruit.

Quant à la résonnance que le groupe laisse en vous, et bien c’est courageux de se laisser ressentir, vous avez votre beauté qui s’allume et s’illumine, c'est une obscurité lumineuse en vous !

Une tournée européenne automnale en compagnie d'Alcest en octobre est prévue.

07.10 – Rennes, FR – Antipode

08.10 – La Roche-sur-Yon, FR – Quai M

09.10 – Toulouse, FR – Interférence

11.10 – Montpellier, FR – Ex Tenebris Lux

12.10 – Istres, FR – L’Usine

14.10 – Bordeaux, FR – Le Rocher de Palmer

15.10 – Tours, FR – Le Temps Machine

16.10 – Le Mans, FR – Les Saulnières

17.10 – Ris-Orangis, FR – Le Plan

18.10 – Oignies, FR – Tyrant Fest

19.10 – Besançon, FR – La Rodia

22.10 – Lyon, FR – La Rayonne

23.10 – Nancy, FR – L’Autre Canal




mercredi, mai 7 2025

LANDMVRKS - The Darkest Place I've Ever Been


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Landmvrks s'est imposé comme le groupe moderne le plus en vogue en France et en Europe, et cette ascension des Marseillais semble fulgurante, sauf que ça drache depuis 2015 et que le chanteur/compositeur Florent Salfati est un moteur V8.

Après les albums « Hollow » en 2016, « Fantasy » en 2018, puis « Lost In The Waves » en 2021, voici “The Darkest Place I've Ever Been” via Arising Empire, 11 titres de metal moderne incluant une fusion de styles dont le quintet possède la fluidité de mettre en scène et que vous avez dû forcément voir lors de ses tournées européennes, en festivals (Cabaret Vert, Hellfest, V and B Fest, Main Square) et européens (Graspop, Slam Dunk, Rock For People, Full Force, Jera On Air, Resurrection, Summer Breeze et le Rock am Ring), où aux Etats-Unis, Australie, Japon…

Leur metalcore intègre le métissage de la cité Phocéenne mais surtout celui du monde entier, véritable aimant générationnel de l’inclusion moderne dont le liant de plusieurs cultures underground street-art/punk/Hardcore/ et plus mainstream rap/Neometal et pop saisit avec une forte personnalité pour fédérer. L’opus place une émotivité plus sombre, notamment avec les titres « The Darkest Place I’ve Ever Been », « Creature » et « Blood Red », mais aussi des morceaux aux contrastes riches et structures allongés de profondeur. Le groupe fuit le lissage d’un metalcore usiné, d’ailleurs avec l’avance qu’il a il le rend ringard, il trouve une confiance singulière pour presser son pas dans celui qui bouscule les interdits.

"A Line In The Dust" bénéficie du feat de Mat Welsh, guitariste et second chanteur de WHILE SHE SLEEPS. La chanson "La Valse du Temps" est vraiment à part au début, on se dit ‘’oh pitinnn’’ puis ça tire à vue. L’album se termine par les grêlons de "Deep Inferno" et "Requiem" et la ballade délicate "Funeral".

Le groupe est plongée dans ses rêves et dans sa lumière touche à tout, il impose son rythme et les nouvelles générations badent son univers amalgamé. Il détient dans son aura l’audace de s’affranchir des codes, automatismes, pour une interaction mélodique et fusionnelle de la culture 2.0. Internationale. Ça à l’air simple mais ça ne l’est pas. Landmvrks n’est plus un rookie, mais pas non plus le capitaine de l’équipe, il est ce groupe cool qui sait toucher plusieurs générations, ce n’est pas donné à tout le monde, et si il en a les moyens, alors…





dimanche, mai 4 2025

POINT MORT - Le Point de Non Retour


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Point mort passe la seconde avec un nouvel album intitulé « Le Point de Non-Retour » via chez Almost Famous.

Leur premier album éponyme en 2022, après 2 E.P "Look At The Sky" en 2017, ‘’ R(h)ope’’ en 2019, avait introduit pour ne pas dire catapulter une singularité dans le genre. Point mort est une hybridation sonique, dont l’essence ne cesse de brûler dans son corps musical pour faire tintinnabuler les chakras mélodiques.

Hors-norme dans le post-hardcore, si ce n’est une accointance avec le combo Belge d’Oathbreaker, Point Mort a créé une musique progressive avec tous ces contrastes de dissonances indus post-hardcore, de contorsions aux musiques urbaines, électro-pop et extrêmes, dont la chanteuse Sam Pillay en apporte l’élan vertigineux.

Cet album intensifie cette audace par une vaste colorisation des textures pour nourrir les différents nœuds émotifs. Ecorché dans la floraison contiguë de sa sensibilité, l’opus apporte et déroule une luxuriance de ton, saveur, atmosphère. J’ai été tout le temps surpris de cette métamorphose lunatique. Cela m’a fait l’effet des films contemporain avec des effets spéciaux où mon cerveau n’a plus le temps d’imprimer ce que je vois, tant les mutations sont troublantes et cela va très vite en transmutations violentes. Oui Point Mort est agile, il a une densité d’énergie et de fraicheur à l’habilité et adaptabilité de son jeune âge, ce qui lui permet de convoler en picorant partout ce qui lui sied pour ériger à coup de frein à main des figures de styles, de déraper par honnêteté pour s’affranchir des codes, des genres. Point Mort conjugue son propre langage, sa franchise est de sortir son cœur avec ses tripes. Il est capable de braquer dans des virages pour vous filer le tournis, faire monter la violence de la vision du ravin dessous, avec une vitesse de pointe folle, et vous captiver par la diversité du paysage alentour.

Le groupe a enchaîné les dates dans des prestations où le fouet sombre côtoie la dualité d’une violence amoureuse. Passage au Hellfest 2022, Xtremefest 2023, il ne fait nul doute que Point Mort a percuté le paysage musical et que « Le point de non-retour » est une nouvelle amorce pour un rodéo sauvage crissant de fureur !




mardi, avril 29 2025

ARNO DE CEA & THE CLOCKWORK WIZARDS – Retrofuturisme III


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Arno De Cea est un grand petit homme découvert sur le sable d’un rade Toulousain avec le groupe Bisontin The Irradiates. Je me souviens qu’il sautait partout, n’hésitant pas à prendre appui sur un mur pour voltiger dans les airs avec sa guitare lance-flammes et balancer des lignes mélodiques sinueuses et frénétiques de surf hyper actives.

Voici son groupe, ARNO DE CEA & THE CLOCKWORK WIZARDS, trio formé en 2008 sur la Côte d’Argent par des musiciens issus de la scène Surf, Noise et Garage ( Stef & Arno, The Taikonauts, Antena Tres, Shunatao…). Sa surf music est brutale, sauvage, indomptée, loin de la poussiéreuse musique Californienne, elle a d’antique que sa nature généreuse pour le vaste océanique, qu’elle nourrit par une succession de bourrasque sonique échappée lors de périples noisy.


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Un nouveau disque d’Arno de Cea & The Clockwork Wizards est toujours futuriste, il s’agit du 3ème volume, véritable télépathe qui monte au mur du son sans mousqueton. Vous fait grimper au 7ème ciel sans ascenseur, chaque prise est tenace, la contorsion toujours présente, mais n’oubliez jamais que la vue est immense, exceptionnelle car votre angle de vision est fascinant.

Vous gravissez des montagnes et pendant ce temps vous vous accordez pour dompter vos éléments, sortir de votre zone de confort, et pour ce faire cet album vous immole dans la rouille (« Compas », « You Will Burn in a chromatic hell… »), sable mouvant (« Défonçons le futur »), barrière de corail (« Radiant déviant », « Labyrinthe n°10 »), tout en écume sombre surfique avec un vent à décorner le diable, mais aussi d’être dans la contemplation (« L’étrangeté d’hier sera la raison de demain », « Lévitation »), absorber par l’espace, la distance qui se réduit, l’intervalle des émotions à saisir lorsqu’en funambule on glisse sur l’existence avec danger et félicité.

Ce disque instrumental (mis à part le titre « Blank Puzzle Blues » qui vient en Jesus Lizard tordre son Iguane au soleil ténébreux de Sonic Youth), parle avec les mains un langage approprié, prie Sun Ra pour dresser le futur dans un désordre sanglant sonique, avec des frissons et des épines !




dimanche, avril 27 2025

SKYJOGGERS  - 12021 : Post-Electric Apocalypse


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Skyjoggers est un trio de Tampere, en Finlande, composé d'Alexi Belle (guitare & effects), Juan Rico (basse, synthé & chant) et de Gabo Sabor (batterie-chant), fusionnant les éléments du space rock et des paysages sonores psychédéliques dans un épanouissement de folie musicale.

Urlo, d'Ufomammut, Supernatural Cat a annoncé : « Parfois, on est vraiment impressionnés par un groupe quand Poia et moi sommes en tournée avec Ufomammut. SKYJOGGERS, c'était un coup de foudre ; les voir jouer nous a vraiment époustouflés. Et on est tellement heureux que leur nouvel album incroyable sorte sur Supernatural Cat ! »

Leur musique capture l'essence de l'exploration cosmique sous une dynamique expérimentale intuitive, brelan d'as des allitérations des Toulousains de SLIFT, avec le son de guitare d'Eric Johnson, téléportant la Kosmische Musik,Krautrock, stoner, rock psychédélisme allant d'Hawkwind, Gong,Colour Haze, Ash Ra Tempel. Les riffs créent l'hypnose d'un cratère cosmique sur un sol de textures instrumentales luxuriantes.

« 12021 : Post-Electric Apocalypse » aborde des thèmes tels que la mort, la perte et le désespoir. L'écriture de l'album a eu lieu pendant la pandémie, les incendies de forêt en Amazonie et les guerres planétaires. Le groupe s'est inspiré de ces thèmes pour tenter de canaliser ces sujets difficiles pour la constellation d'une œuvre densifiée par l'apport et l’exploitation de sa démesure. Sa musique a la lourdeur du doom, sa teinte noire celle du black metal, il y a une douceur omniprésente qu il »loigne du venin maléfique, pour lui apporter la caresse tranquillisante des barbus du Stoner. Son arrimage lointain lui confère une étrangeté de space rock moderne.

L’album a été enregistré aux Soundwell Studios d'Espoo par Janne Hakanen, qui a également assuré le mastering. Johannes Latva a également enregistré à Soossila, près de Tampere. Le mixage a été réalisé par Niko Lehdontie. Malleus Rock Art Collective a assuré la conception graphique.




vendredi, avril 25 2025

REDEMPTION – THE HARD WAY


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Redemption est un trio Familial, débutant leur premier concert en mai 2017 (Rod Kuhn et du batteur Mat Kuhn avaient 9 et 15 ans) et je pense que de se retrouver sur une mainstage devant 40 000 spectateurs au Hellfest 2018, a forcément dû être un très bon moment de partage filial pour leur père bassiste.

23 avril 2021 l’EP “Angel” (2019) suivi par un premier album “Three of a Kind” défendu sur scène en la partageant avec Dead Kennedys, Phil Campbell & The Bastard Sons, Nashville Pussy, Dagoba, Ultra Vomit, Black Bomb A, Sidilarsen, Mass Hysteria, No One Is Innocent, Tagada Jones…Le « French Family Rock Band » Redemption revient avec un second opus "The Hard Way" via Klonosphère pour un hard rock entre la nitroglycérine des Ramones, Metallica (intonation du chant très Hetfieldienne de Kuhn Mat avec accent frenchie, et un riffing pointu) Monster Magnet, Nickelback, Rival Sons.

Le trio Redemption termine par la cover « Overkill » de Motörhead appuyé par l’invité Ruyter Suys des Nashville Pussy. La production a soigné avec un son contemporain, les titres ne piquent pas les oreilles, le trio avance dans le game. Maintenant se pose la question, quand est ce que les frangins vont tuer le père ?




mercredi, avril 23 2025

STONE FROM THE SKY - Bakeneko


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Le 4ème opus instrumental du trio Stone From The Sky de post-metal sera disponible le 30 mai via Argonauta Records.

Depuis 2012 les Manceaux élaborent une mixture sonique stoner, et ont étendu au fur et à mesure leur psychédélisme, naquit une torpeur captivant les espaces du post-rock et du heavy doom. C'est dans cette veine filiale où Pelican prend son envol vers les planètes Neurosis et d'Isis, avec cette élégiaque quiétude ténébreuse où My Sleeping Karma médite en longeant les cratères d'Elder et la sagesse du désert de Yawning Man, que le groupe s'immole pleinement. Cette pierre noire à la magie affirmée épouse la géographie de chaque sol qu'elle pénètre.

Les titres présentent leur envoûtement, chacun brille d'une lumière singulière, alternant les souffles épiques, corrodant les aspects sombres dans une alternance d’atmosphères volubiles, mais toujours prégnante du sort qu'elle vous applique dans une dextérité émotionnelle. En 7 nouveaux morceaux le trio composé de Florent Sicard (guitare), Dimitri Even (basse) , Clément Lagarrigue (batterie), manie l'acier d'une basse à la présence rondement tellurrique, sur des rythmes bâtisseur d'une voix féline et profonde, arquant dans un déluge riffique la peinture de Jackson Pollock et de Pierre Soulage. Jouxtant des précipices, montagnes, falaises, c'est toujours dans une élévation subliminales que le groupe pose les germes de son épopée sonique, c'est intense car la vue vous aporte le choc de son imensité, les couleurs intimes d'une sauvagerie qui rugit en vous.

C'est dans un ciel pleinement de fiel que s’étire chaque débordement sensitif de Stone From The Sky, libérant en une chevauchée intense et sauvage son plus beau diamant.




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