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chronique de disques

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jeudi, avril 18 2024

BURNING HEADS – Embers Of Protest


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Sans abuser de la métaphore bovine, ce groupe est très certainement une vache à lait pour son label. Le groupe Burning Heads est increvable, il a l’immunité de la roue de secours du jeu des 10000 bornes où quoi ??

Lorsqu'ils étaient plus jeunes les Burning enrageaient leur impulsivité dans le punk hardcore. Aujourd'hui ils visent au milieu pour savoir si vous avez du nez, ils auraient pu viser la mâchoire pour tenter de vous assommer d'un seul coup. Mais c'était la meilleure option avec un nouveau changement de line up suite au départ du guitariste, le Suédois aka philippe agogué, et bien meilleure qu'in direct à l’estomac, dont le groupe ne manque pas d'aplomb d'ailleurs depuis toujours pour être encore présent depuis sa formation en 1987. Lisez le livre « HEY YOU ! Une histoire orale des BURNING HEADS » pour en connaitre davantage sur LE groupe hexagonal de punk rock.

Ici ce n'est pas le téléphone rose mais rouge, comme les braises de la contestation d'un album résolument power pop punk hardcore reggae, à l'anglaise mais avec le trouble Australien. Attention, et l’album mérite la vôtre, marquant par sa griffe singulière les Orléanais rougissent dans le feu de leur superbe des titres anguleux aux souterrains immenses. C’est à partir de la seconde écoute que les arômes se dévoilent. Fin limier d’une orfèvrerie capiteuse Fra le chanteur (Ravi et The Eternal Youth) a composé les squelettes et le système veineux de ce 17ème album, la chair a pris vie dans le corps musical en studio.

Les Burning Heads ont ouvert le barillet pour y loger une impulsion électrique et appuyer sur la détente. D'un côté une élégance Anglaise toute féroce et de l'autre la finesse d’une sauvagerie Australienne, deux faces d'une même pièce.

Ils sont bons ces frenchies, surtout que si d’obédience rock britannique, n’en reste pas moins tous ces embruns glanés le temps d’une vie sonique, dont chaque titre se gorge à la source des styles, qu’il jumelle et fusionne dans le parfum singulier des Burnings. Vous viendrez à ce « Embers Of Protest » à maintes reprises. Parce que sans avoir l’air de surgir, il pénètre inlassablement, et vient de cette trempe indélébile d’albums qui marques plus qu’il n’empreinte.




mardi, avril 16 2024

VESPERINE – Perpétuel


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L’E.P « Parmi Les Autres » en 2015 puis un premier album « Espérer Sombrer » en 2019 qui sera suivi par le live « Espérer Sombrer - Vernissage XVI III XIX » de 2021, avec enfin en point d’orgue ce nouvel opus « Perpétuel » qui libelle les transcendances émotives et soniques du post-hardcore du quintet Vesperine.

Vesperine atomise ses mouvements déchirés pour remonter les vagues de l’amer, avec en contrepoints tous ces mirages que l’humain tente de noyer mais qui l’enlisent dans un clair-obscur. Une lutte intestine que l’on ressent de manière viscérale dans cet album, ici respire la source d’une brutalité vitale mise en musique vespérale en trois actes de deux pistes chacun. Il y a l’intensité d’Amenra dans cette façon d’élaguer quelques une des métamorphoses intérieures.

En 54 min 39 de recherche introspective, Rémi Lasowy (Chant), Adam Courtinot (Guitare), Pierre Prunier (Guitare), Jérémy Piffady (Basse), Aurélien Tosolini (Batterie) convoquent leurs abysses, restituent la patine des émotions ensevelies dans des visions qui muent ou s’évaporent, et contribuent à augmenter le mystère des représentations qu’elles créent, élèvent, composent.

Enregistré et mixé en compagnie d’Amaury Sauvé à The Apiary Studio (Birds In Row, Plebeian Grandstand, Point Mort, etc.) puis masterisé au DeviantLab par Thibault Chaumont (Igorrr, Fange, 20 Seconds Falling Man, etc.), « Perpétuel » s’enracine dans la liaison qu'il est possible d'effleurer en rêve, et ce qu'il est possible de divulguer de soi dans le carcan de la réalité. Ce n'est pas le temps qui guérit, c’est uniquement vous, mais certains disques sont des remèdes et antidotes c'est certain.




dimanche, avril 14 2024

The Black Enderkid - Symptom Of Decline


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The Black Enderkid est indissociable du guitariste Gaétan Ponzio qu’il crée en 2020 (alors qu’il n’est âgé que de 14 ans !).

Jusqu’en CM2, Gaétan était scolarisé dans une école privée jusqu’au moment où son look métal a commencé à poser souci. La direction de l’établissement a fait pression pour qu’il se coupe les cheveux, devant le refus de la famille il y eu le choix d’une scolarisation à domicile, solution pour s’épanouir et développer ses talents, en particulier dans le domaine musical, et le fait de pouvoir travailler à son rythme. Car il s’exprime avec la musique. Il a participé à une émission de télé-crochet, mais aussi fait le OFF pendant le Hellfest sur le parking du Leclerc à Clisson.

Terrain de jeu où la 6 cordes parle couramment le metal moderne, les expressions musicales explosent dans ce « Symptom Of Décline », premier disque composé, arrangé et enregistré en compagnie de Tom Abrigan (Sunbeam Overdrive, ACOD live, etc.) puis masterisé par Brett Caldas-Lima au Tower Studio (Chimaira, Septicflesh, Between The Buried And Me, etc.). Accompagné par Alexandre Giorgi à la basse (Darkall Slaves, Vile live, etc.), Tom Abrigan (Guitare / Backings) et Guillaume Bex à la batterie l’opus sillonne le metal moderne en 9 titres pour 48 min 19, où mathcore percute le djent avec un riffing d’origamis Metal organique, sombre et puissant.

A force d’écoute d’un très grand nombre d’albums, il en vient des copies carbones dans un mélange de va-et-vient programmé pour anticiper chaque désir ou besoin selon nos préférences si l’on a la saveur prise dans l’amertume. Mais il en va différemment avec celles et ceux qui conçoivent leur art.

Respect, confession et culte est le triptyque (voire cryptique/crypté) que les musicienn.es donnent dans une danse délicate de sérum sanguin et de fils qui plongent, tournent, se déplacent, se façonnent selon certains maîtres.ses, fait de chair et d'os, grignotant par ici, rongeant son os par-là, dans un façonnage avec lequel nous devons nous façonnez-vous avec. Tu ne nommes pas tes cansons « S.O.D », « Six Feet Under » par hasard, il y a clairement un clin d’œil. Par contre ce n’est pas dans le shampooingnage du guitar hero comme Vaï, Satriani et consort.

The Black Enderkid agite son bocal créatif il sait que remettre à plus tard c’est trop tard. Plus tard le café refroidit, les mots sont des non-dits, tu rates le coche, les rêves s'effacent et les possibilités s’amenuisent. Ainsi il impulse une dynamique metalcore, fluctuant avec des passages progressifs, malaxe, hydrofuge, varie sans complexes des démons goétiques dans un penchant cryptique traduisant le caractère transitoire et fluctuant d’un cheminement intérieur.





vendredi, avril 12 2024

BRIDGE CITY SINNERS - Age Of Doubt


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Depuis les collines brumeuses et couvertes de pins du nord-ouest du Pacifique, Bridge City Sinners est un groupe de Bluegrass/folk punk des Appalaches à la base de banjo, ukulélé, violons, clarinette, contrebasse, ce qui leur a permis de toucher un plus vaste auditoire.

Le groupe n’est pas dans l’héritage de l’horror punk façon rockab et doo-wop, c’est vraiment dans le folk, jazz et bluegrass, cheminant dans les pas de The Dresden Dolls.

Le renouveau du ragtime, jazz de l'ère de la prohibition de la Nouvelle-Orléans, les danses Swing tel que le Lindy hop, Balboa…a augmenté la jauge. Pour autant le groupe a sorti ses disques sur le label autodidacte Flail Records, et son état d’esprit est de conter des histoires, jusqu’à lors plutôt orienté horror punk dont la chanteuse Libby Lux se délecte d’en narrer les toiles.

Bridge City Sinners c’est la version punk jazzy bluegrass de The Temple.

Le disque fonctionne comme un antidote à la réalité, une proclamation de solidarité avec ceux qui luttent contre le doute dans leur propre vie. « ‘’Break the Chain’’ est une chanson sur la recherche de l'espoir en période d'incertitude. En vieillissant, nous avons l’impression que le monde est moins noir et blanc, mais plutôt une mer de gris sans fin. C’est de là que viennent les deux premières lignes du refrain. Il y a tellement de croisées de chemins dans la vie d'une personne qu'il est difficile de savoir si le chemin que vous empruntez est le bon. Nous avons tous pris de mauvaises décisions dans le passé, avons des choses dont nous avons honte, et il est impossible de savoir en quoi les choses seraient différentes si vous aviez simplement pris l'autre chemin. La seule constante est vraiment le changement, et accepter que l’avenir sera toujours incertain rend le monde moins effrayant pour moi. Situé dans un monde en conflit, briser la chaîne fait à la fois référence à la fin de la nature cyclique de la violence et à la fin de la tourmente intérieure du doute de soi. » dixit le guitariste Michael Sinner




mercredi, avril 10 2024

WATERTANK - Liminal Status


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Composé de Thomas Boutet (Guitare, chant), Romain Donet (Guitare), Willy Etié (Basse), Matthieu Bellemere (Batterie), leur discographie « Sleepwalk » (2013), « Destination Unknown » (2015), « Silent Running » (2020), ce « Liminal Status » est composé de 9 titres pour 37min 35 le quatuor Nantais y délie les filins post-hardcore 90's et « explore les “situations liminaires”, ces lieux familiers dépourvus de toute présence humaine » dixit Watertank.

L’album danse en fée aux yeux de velours, de Failure en fêlures, donnant un coup de rein langoureux de rock alternatif à son vertige shoegaze. Il draine de la poussière d’étoiles mélancoliques dans une torpeur presque maladive, livide, pour un éclat de pierres précieuses.

L’on pense et retrouve les jalons posés par The Halo Benders le groupe américain de rock indépendant, créé en tant que projet parallèle par Calvin Johnson (Beat Happening) et Doug Martsch (Built to Spill), les groupes Broken Social Scene, Sebadoh, et surtout Quicksand.

Enregistré live et mixé par Christophe Hogommat (Mad Foxes, 20 Seconds Falling Man, etc.), Watertank y pose ses empreintes sans considération esthétisante, mais avec un sens apprêté pour mettre la bonne distance, le volume sonore qui s’intensifie au fur et à mesure des écoutes. Ce liant que l’on ressent flotter, se suspendre et pénétrer à petit feu comme un quotidien intense. Est-ce que l'on se vide si on ne peut pas saigner ? Où chaque incision devient une cicatrice à étouffer…Le groupe a choisi la fièvre et l’étincelle, l’idée de vérités mises au jour par les mécanismes du songe, tout au long d'un disque étincelant, aussi nerveux qu’intense, mit en lévitation par des compositions alchimiques.

Watertank restitue à merveille un monde singulier qui reflète des questionnements, rêves, fantasmes et exercices d’introspection personnels.






lundi, avril 8 2024

LIKE WIRES - Cold Matter


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Like Wires est un quatuor de punk / hardcore / post-hardcore de Clermont-Ferrand. Après un premier E.p en 2015 et quelques concerts, le groupe a connu une fin abrupte. De retour avec de nouveaux membres, composé d'Antoine, Bounce, Jean et Yohan ( dans le lot je reconnais le guitariste et le batteur de Young Harts), leur nouvel E.P « Cold Matter » a été produit par Etienne Marchal (Good For Nothing Studio), mixé par Franck Beucher at Studio 404 et masterisé par par Thibault Chaumont au Deviant Lab.

Leur Emo punk hardcore suit en 5 titres le mode d’expansion de sa pensée émotive, non par un écoulement, mais en tension, se heurtant violemment et furieusement. Il s'anime et se fixe en éclairant, sa lumière est cousu dans l'or des vertiges. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction de tout ressentir si profondément. D'ailleurs le titre « Dark Vines » est issu du poème « Consummation Of Grief » de Charles Bukowski.

Like Wires vient étendre sa musique percussive contre ses variations mélodiques, laissant en suspend des climats de fièvre, de sursis pour in fine rugir sa densité dans sa destinée et son intensité pure. L'EP se termine par le titre «Shards » dont les dernières paroles résument le nouvel envol de Like Wires : « Dans ce voyage de rédemption, je trouverai mon chemin...Je vais sauter hors de ce trou, construire un lieu de renaissance, Renaître ; Renaissance. »




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