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mardi, juillet 16 2024

Malédictions Fanzine ITW


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Malédictions est un fanzine oldschool dédié à la culture de maitre cornu, deux éditions sont parues, vous pouvez le commander pour 9,50 € (3 € le zine plus 6,50 € d’envoi) en écrivant à cette adresse : camille.clerc@yahoo.fr

Au sommaire du psaume n°2 (108 pages au format A4), interviews de Tom G. Warrior, Catacomb, Philippe du fanzine Troubadour, Manzer, Tentation, Herzel, Lord Gallery, Savagery, Lassolas, S.M. Lozen et Preghiera. L’historique de Catacomb et de Tentation, 80 chroniques de disques, livres et zines. Limité à 250 copies numérotées à la main.

Rencontre avec le trio maléfique de l'équipe rédactionnelle :


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Pouvez-vous faire la présentation du fanzine Maledictions ? Comment est-il né, à partir de quoi ?

Léa : Ce fanzine est parti de plusieurs discussions entre Camille et moi. Camille me parlait beaucoup de ses zines et me les présentait, mais n’avait plus la foi d’en faire d’autres : ce qui le gênait le plus était qu’il n’avait pas de graphiste, ou que c’était difficile de travailler avec un graphiste « extérieur » à cause des délais d'attente, qui ne correspondaient que rarement avec la vélocité de Camille, ce qui lui était frustrant. Donc, aimant dessiner et étant inspirée, je lui ai proposé de m’occuper de cet aspect, et je l’ai remotivé car je trouvais ça dommage qu’il laisse tomber pour ces raisons auxquelles j’avais des solutions et aussi, parce qu’il a beaucoup de talent et de passion et que je voyais à quel point c’est important pour lui. Il m’a tout fait découvrir vis-à-vis du monde du fanzine, et ça m’a touchée car si j’avais connu plus tôt, je sais que ça m’aurait énormément aidée, mais vaut mieux tard que jamais. Il faut dire aussi que depuis 2018 j’avais envie d’écrire à propos et / ou d’interviewer Tom G Warrior car je suis passionnée par sa musique et ses paroles. Camille m’a donné le cran de le faire et l’espoir. Ainsi, on s’est donné du courage tous les deux pour aller au bout de nos passions je pense !

Cämille : Après la parution de LA DéFERLANTE - zine Punk sorti fin 2021 par Ed Haunted (bassiste de One Burning Match et graphiste talentueux) et moi - j’étais décidé à raccrocher les gants, fatigué de ne pas atteindre l’objectif d’avoir un fanzine où la forme est à la hauteur du fond. En plus, je faisais la maquette grâce à une version crackée de Publisher que j’ai perdue avec le crash de mon ancien PC, ce qui m’a porté un coup que je pensais fatal. Jusqu’à ce que Léa m’annonce - comme si de rien n’était - que son ami Arthur (que je salue et remercie pour son soutien à notre cause) pouvait me télécharger le logiciel en deux-deux. Finalement, c’est Quentin - qui ne nous avait pas rejoint officiellement à ce moment - qui s’en est chargé. J’en profite pour éclaircir de suite un point crucial : MALEDICTIONS est un travail fourni par nous trois, et l’apport de chacun.e à ce projet est fondamental. Alors message à tous le monde (à tous mes amis, oups !) : MERCI DE NOUS IDENTIFIER TOUS LES TROIS DANS VOS PUBLICATIONS / MESSAGES.


Pouvez-vous faire une présentation de chaque membre et de sa ou ses fonctions, ainsi que de son passé dans le fanzinat, dans un groupe, etc.

Léa : Comme je le disais plus haut, je n’ai pas de passé dans le fanzinat avant MALEDICTIONS. Je suis heureuse d’avoir découvert ce format libre où il y a tant de possibilités créatives. Je m’occupe essentiellement de l’aspect graphique (moins dans le second numéro…), je fais quelques petites interviews quand je me sens l’inspiration et la passion, et dans le second numéro j’ai écrit aussi quelques chroniques. Je n’ai jamais eu de groupe mais j’ai un projet créatif (musique, photographie, écriture) qui s’appelle Preghiera.

Cämille : Je réalise la majorité des interviews, parce que j’ai souvent beaucoup de temps à tuer grâce au chômage, ha ha ! J’écris aussi la plupart des chroniques consacrées à la musique avec parfois l’avis extérieur de Léa, Quentin ou Nathaniel. Je m’occupe des chroniques « littéraires » ainsi que de la maquette. On s’occupe tous les trois de la promotion et de la distribution. Je suis aussi l’interlocuteur principal de tous les participants à l’aventure MALEDICTIONS : les labels/éditeurs qui achètent un espace publicitaire, les associations/organisateurs de concerts qui nous laissent poser la ‘distro’, etc. Avant MALEDICTIONS, j’ai participé à la création des fanzines LUX OCCULTA (1 numéro paru en 2016), METAL WITCHCRAFT (6 numéros entre 2017 et 2020), LA DéFERLANTE (1 numéro paru en 2021). J’ai aussi participé au premier RËQUIËM de Sixtine A.

Quentin : Comme Léa, je n’ai pas de passif dans le fanzinat avant MALEDICTIONS. J’ai été tout de suite très emballé par le projet et j’ai proposé mes services à la Malédictance pour m’occuper de l’aspect traduction sur le premier numéro. Et quand ils m’ont proposé de rejoindre officiellement l’équipe pour le deuxième, j’ai immédiatement accepté !


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Comment sont arrivées les musiques extrêmes (ou musique Metal) dans votre vie ? Comment cela a façonné votre existence ? Affirmé/affiné vos goûts musicaux ?

Léa : C’est par mon papa et mon oncle que j’ai découvert le Metal, ils en mettaient tout le temps dans la maison et dans la voiture. Je ne comprenais pas pourquoi à l’école primaire personne ne connaissait Def Leppard, Rainbow ou Slayer, je me sentais en marge vis-à-vis de ça car ça régissait pas mal ma vie à la maison. En grandissant ça a été de plus en plus un sanctuaire dans lequel je me suis réfugiée et épanouie. Ça m’a aussi permis d’apprendre la guitare, le clavier, et de me sentir libre par rapport à ma création musicale et même photographique. Ça ne m’a jamais empêchée, bien au contraire d’aimer aussi d’autres styles de musique et d’artistes. L’ambiant, le drone, la chanson française, Lana Del Rey, des artistes de folk/country, rap….

Cämille : Lorsque j’étais au collège, y’avait les skateurs qui écoutaient du Néo Metal. Je les trouvais cool, je voulais être des leurs alors je me suis mis à écouter Nirvana, Linkin Park, Slipknot, Marilyn Manson... Cette musique me prenait aux tripes, elle me parlait car elle correspondait à ma façon d’être qui me plaçait comme une sorte de marginal au milieu des autres. Peu avant de découvrir cet univers (on est alors en 2004) j’ai écouté un peu de Rap mais ça n’a pas duré, faut dire qu’enfant, je n’étais pas porté sur la musique mais plus sur les serpents et les bestioles que je capturais dans le ruisseau près de chez moi. Il est évident que mon ‘existence’ a été façonnée par ma passion pour la musique. Comme le définit si bien Léa, c’est un sanctuaire. Au nom de cette passion, j’ai parfois fait des sacrifices (travail, vie familiale…). Cependant, avec le temps, j’ai tendance à remettre ma passion en perspective, et à ne plus la placer au centre de mon existence. Son empreinte est néanmoins profonde, et sera bientôt encrée en moi. Car je suis un Metalhead et aussi un passionné de musique au sens large (j’écoute d’autres styles de musique, de la chanson française au Reggae).

Quentin : J’ai grandi avec ma mère qui écoutait des K7 d’AC/DC ou Motörhead dans la voiture et mon grand frère et ma grande sœur qui passaient des CD de Nirvana, Korn, System Of A Down ou encore Manowar à la maison donc j’avais déjà des prédispositions. À la fin du collège/début lycée, comme beaucoup de gens de mon âge, je suis tombé dans le Metal au sens large (Thrash, Nu Metal, Folk…), et puis en 1ère je suis entré dans le bain du Doom. C’est un style qui a trouvé une résonance beaucoup plus particulière et personnelle en moi, et c’est toujours le cas d’ailleurs, c’est une composante essentielle de mon quotidien, une passion dévorante. Comme dit par mes camarades, c’est mon sanctuaire ! Et comme eux, j’écoute aussi beaucoup d’autres choses en dehors du Metal : chanson française, Electro, Country/Folk, etc…


Quel est le meilleur album et pourquoi ? Le dernier qui a provoqué un headbanging bestial ?

Léa : Le meilleur album, c’est dur ! J’ai envie de dire du Slayer, j’oscille entre « Reign In Blood » et « God Hates Us All ». Premier kit de secours pour moi dans plusieurs situations de ma vie et parce que c’est… SLAAAYYYYEEEERRRR !!! Et pour le dernier album ayant provoqué une claque ça a été « Par amour du vide » de Bovary, car sinon je pratique pas trop le headbang…. Mais peut-être avec Morbid Angel récemment, ça me fait beaucoup d’effet.

Cämille : Clair que c’est dur comme question ! Mais puisque j’aime le travail bien fait, je vais dire « The Number Of The Beast », je ne peux pas me lasser de cet album de mon groupe préféré… Sinon, le dernier album de Lucifuge « Hexensabbat » est très bon pour se décrasser les vertèbres cervicales.

Quentin : Ohlala la question impossible !! Pour n’en choisir qu’un seul je vais dire « Epicus Doomicus Metallicus » des légendaires Candlemass, album quintessence de l’Epic Doom selon moi et un chef d’œuvre (écoutez-le si vous ne le connaissez pas, pitié) mais j’aurais envie d’en citer tellement d’autres… Cämille m’a fait découvrir Tar Pond il y a peu de temps et je dois dire que c’est difficile de se retenir d’headbanger en écoutant leur album « Petrol » ha ha !


Avez-vous des doutes sur le bien-fondé de votre fanzine ou de vous (Le syndrome de l'imposteur) ?

Léa : Oui au niveau de mes dessins ou de mes questions qui sont très tournées vers l’émotionnel. Camille m’a convaincu de faire les interviews à ma sauce sans se comparer à lui et à son expérience, sa façon de faire, et je l’en remercie pour ça.

Cämille : Non ! Ce que je fais, je le fais avec honnêteté et authenticité, alors je ne doute pas. Parce que les Dieux du metal guident mes pas dans l’ombre de la vallée de la Mort. Le zine parle à ceux que ça intéresse et les retours sont toujours bons. À croire que les insatisfaits ne perdent pas de temps à faire des retours. Ou que notre zine est qualitatif. Dans tous les cas, je n’en doute pas, avant tout parce que je suis satisfait de notre travail et que je suis mon premier lecteur. Je fais ce zine pour moi avant tout.



Quentin : Pas de doutes sur ce sujet pour ma part, comme dit Cämille, ce zine est juste le résultat de passion et d’authenticité de notre part. Comme tout projet digne de ce nom, je pense qu’on propose quelque chose qu’on aimerait lire nous-mêmes s’il avait été créé par d’autres. Ceux qui aiment et/ou sont intéressés le liront avec plaisir et les autres passeront leur chemin ! Et puis plaire à tout le monde, c’est être lisse au fond.


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Cämille



Qu'est-ce qui vous anime à l'élaboration du fanzine ? Qu'est-ce qui vous intéresse d'informer, de faire découvrir, de piquer votre curiosité ?

Léa : Je crois que c’est le plaisir de partager notre passion et de se sentir portés par elles.

Cämille : Léa est dans le juste. À 666 %. Le plaisir de partager. Je rajouterai qu’au-delà du plaisir de partager ses goûts, c’est le fait d’apporter sa pierre à l’édifice qui est grisant. De ne pas être simple spectateur (car c’est ma seule activité en lien avec la musique, même si par le passé j’ai été bénévole pour plusieurs associations d’organisation de concerts), mais acteur. Participer à la vie de cette scène musicale me rend fier et me fait me sentir légitime à en faire partie.

Quentin : Je rejoins mes acolytes : partager la passion qui nous anime, découvrir et faire découvrir des artistes plus en profondeur, apporter à son échelle sa pierre à l’édifice.


Quels sont les ingrédients pour réaliser un fanzine de qualité ? Quels sont vos coûts de productions ? Comment gérez vous la vente, le prix de vente ?

Léa : d’après mon professeur Camille et mes propres réflexions, je dirais la passion, la patience et l’envie de bien faire.

Cämille : C’est toi la prof’, non mais ! Hé hé ! Il faut de la passion mais surtout, beaucoup de temps ! Après, la qualité ça dépend de chacun. Y’en a qui trouvent que CRYPT OF DR GORE est un fanzine qualitatif après tout... Pour moi, un fanzine qualitatif, c’est un fanzine où la forme et le fond sont équivalents. À l’ère d’internet, ça ne sert à rien de gaspiller du papier si l’objet n’est pas un tant soit peu beau et agréable à feuilleter, non ? Il faut aussi que le contenu vaille la peine d’être imprimé. Les interviews en dix questions bateau dont on devine les réponses, c’est NON ! Les coûts de production… Tu veux endormir ton lectorat, c’est ça ? Pour les amateurs de finances et ceux qui votent Micron, voici le détail des coûts du second numéro. L’impression coûte 636 €. Il faut enlever 350 € à ce montant (c’est l’argent rapporté par l’achat d’encarts publicitaires). Rajoute environ 70 € de frais d’envoi aux participants (lettre verte, faut pas déconner, sans compter ceux qui ont accepté d’avoir leur exemplaire remis en main propre). Divise par 175 (le nombre d’exemplaires payants, les 25 autres sont pour les participants) et tu obtiens un montant d’environ 2 €, c’est le coût d’une copie du zine. On a donc environ 168 € de bénéfice… Vite ‘perdu’, entre les envois qui justement sont perdus par la poste (je renvoie gratuitement un zine dans ce cas), et les copies que je donne à droite à gauche pour X raison. Par exemple, on a offert une copie du second numéro au batteur d’Abysmal Grief après leur concert à l’Anthems Of Steel car le contact est bien passé et que je compte les interviewer pour le numéro 3. Au final, c’est une perte d’argent de réaliser un fanzine. Mais comme le dit le dicton « quand on aime, on ne compte pas »


Est-ce que Maledictions est une façon de développer une forme d'alternative à votre existence ? Formant le lien entre votre sensibilité culturelle et la sève de votre intimité créatrice ?

Lea : En quelques sorte oui, quand je m’y plonge en tout cas je ressens que je donne de moi-même et ça me fait plaisir.

Cämille : Doux Jésus… T’en as d’autres, des questions comme ça ? Je ne pense pas que ça soit une alternative à mon existence. Je suis possédé par ma passion pour cette musique, elle me consume. Même lorsque je passe un entretien d’embauche, j’en parle, je dis que j’ai une activité annexe au travail qui est « un magazine sur le Rock ». Quant à parler de « création »… Même si je considère qu’il y a une dimension artistique dans le fanzine, je ne me considère pas comme un artiste. Plutôt comme un artisan du Hard. J’espère avoir répondu à ta question ?

Quentin : Je rejoins la réponse de Cämille à 100% !


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Léa



Avez-vous de la noirceur en vous et surtout la capacité d'approfondir de manière positive celle-ci pour ne pas sombrer ?

Léa : Oui, énormément, elle a été souvent dévastatrice mais je me dis que si j’ai été trop loin dans la pénombre ou mes fautes passées, je n’en retire que des leçons aujourd’hui. C’est un long chemin sur lequel nous marchons tous, et il faut tenir, même si des fois on reste dans la pièce sombre enfermés longtemps, la porte finit toujours par s’ouvrir.

Cämille : Je ne sais pas quoi dire… On a tous une part de noirceur en nous. C’est humain. Je ne pense pas qu’approfondir cette noirceur puisse aider à ne pas sombrer. Quoique je ne sais pas de quel type de noirceur tu veux parler, mais je pense qu’il y a certaines choses qui n’appartiennent qu’à chacun.e, font partie du jardin secret qu’on cultive tous. Pour d’autres, la noirceur est une source d’inspiration créative, le fait d’en faire de l’Art la transforme en quelque chose de positif.

Quentin : Oui bien sûr, comme tout le monde. Je rejoins Cämille (encore !), ce n’est pas par l’approfondissement de cette noirceur qu’on ne sombre pas. Par contre, être à son écoute est essentiel, il y a même toujours selon moi une certaine forme de Beauté dans celle-ci (sans sombrer dans la romantisation à outrance). Pour moi, c’est confronter cette noirceur dans les formes d’Art qui font écho à celle-ci qui est vecteur de transformation.


Est-ce votre colère qui vous pousse à bout de chaque projet ?

Léa : parfois oui, l’envie de me venger de certaines personnes qui m’ont mise plus bas que terre. Mais ce n’est clairement pas le moteur principal.

Cämille : Tu as décelé de la colère dans MALEDICTIONS ? La colère ne me pousse clairement pas à aller « au bout de mes rêves » (oups bis). Par contre, la colère peut parfois se ressentir, dans les éditos par exemple. C’est d’ailleurs la meilleure place où m’exprimer sur ce qui me chafouine.

Quentin : Ça a pu arriver et ça arrivera peut-être encore mais ce n’est vraiment pas ce qui me pousse vers l’avant.


Avez-vous grandi avec le syndrôme de Peter Pan pour repousser vos rêves ?

Léa : Non, je ne crois pas. J’ai toujours eu envie de les réaliser très tôt, même si j’y suis rarement parvenue et que j’ai laissé tomber la plupart, ou que je ne sais même plus ce qu’ils sont vraiment. J’ai tellement eu mal au cœur qu’aujourd’hui mon seul rêve est d’être/ de continuer à être plus en paix avec moi-même.

Cämille : J’adore le film « Hook » et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le personnage de Peter Pan. Je ne pense pas que je sois angoissé à l’idée d’avoir quitté l’enfance. J’étais un enfant faible et vulnérable, je suis devenu un adulte fort dont le Hard est une carapace contre la cruauté de ce monde. Mes rêves… Mes rêves d’enfants sont sous les gravats. Mes rêves d’adultes ne sont qu’utopie. En revanche, j’ai la chance d’avoir un entourage solide que j’aime, des convictions, une passion et je pense que c’est essentiel.

Quentin : Je ne pense pas, je n’ai jamais été angoissé à l’idée de grandir ou vieillir. Réaliser ses rêves, c’est souvent une utopie, mais c’est cette perspective qui nous fait avancer.


Il y a pléthore de médias qui parlent des musiques extrêmes (ou musique Metal), avez-vous des conseils de lecture tant papier que virtuel à donner ?

Cämille : Pour les webzines, je consulte quotidiennement Radio Metal, histoire de me tenir informé des « gros titres ». D’autres webzines sont qualitatifs mais je ne les consulte qu’occasionnellement, il s’agit de Voices From The Darkside, Filthy Dogs Of Metal (souvent pour m’informer sur un groupe que je compte chroniquer pour MALEDICTIONS), Metalnews, thrashocore (même si le contenu qui m’intéresse est portion congrue). À l’époque, j’ai aussi pas mal parcouru Postchrist (quelle perte pour le webzinat !). Pour ce qui est du papier, je recommande FOEDUS AETERNUS, FOREVER RIPPING FAST, DESECRATION, LES TEMPLIERS, METAL TITANS, REAL LIFE EVIL DREAM, DEAD FUCKING CHURCH, DAMNATION’S PROPHECY, CRYPTIC PROPAGANDA. Tous ces zines sont consacrés au Metal, rédigés en français et… appartiennent à l’histoire ancienne, excepté DESECRATION (et encore ?). D’ailleurs, bon courage pour les dégoter, même avec l’aide du net… En revanche, je lis assidûment chaque nouvelle sortie des zines Punks APATRIDE, COUVRE-FEU, ROTTEN EGGS SMELL TERRIBLE, FORT GONO, MEANTIME, DU PAIN DU VIN DU BOURRIN et BOBBY PINS qui sont tous en excellente santé. Je recommande également PUNKULTURE, zine édité par Mass Prod’ en Bretagne et qui fait le tour du Punk au sens large. Sinon, comment ne pas mentionner UP THE ZINES!, seul représentant en France du genre « metazine » : un fanzine qui ne traite que de fanzines. Notre « presse professionnelle » comme disait Daniel de l’incroyable CHERIBIBI (qui tient plus de la revue que du fanzine et que je recommande chaudement).


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Quentin



Êtes-vous un guide dans l’obscurité ?

Léa : Oui, je pense, en tout cas on m’a souvent dit des choses similaires. Je sais ce que ça fait de se sentir si mal et seul sans savoir à qui vraiment parler. Alors j’ai souvent tendu ma main, même si aujourd’hui je suis plus pondérée.

Cämille : Je ne crois pas. Bordel, on dirait un questionnaire de développement personnel.

Quentin : Oulà je ne pense pas, j’ai peut-être pu l’être un moment pour certaines personnes dans des situations données mais je serais flatté si on me disait que c’était le cas. Comme dit Léa, j’essaie toujours de tendre la main à mes relations les plus proches qui en ont besoin.


Vous semble-t-il que vos désirs font désordre ?

Léa : Oui, et ça serait compliqué à gérer.

Cämille : Hé hé, c’est clair que mes désirs pourraient mettre le zbeul, mais bon, j’essaie de ne pas marcher sur les plates-bandes d’autrui. Faut bien pour vivre en société.

Quentin : Hmm je dirais que certains oui et d’autres non. Il faut savoir trouver le juste milieu entre égoïsme et altruisme et c’est un équilibre fragile de chaque instant.


Pour vous la musique traverse ou transperce ?

Léa : ça dépend ce qu’on écoute ! Mais moi je crois qu’elle me transperce.

Cämille : La musique radiophonique me traverse sans faire de vague. Le Hard me transperce.

Quentin : Tout dépend de la musique je dirais, mais c’est quand elle nous transperce qu’on la Vit et qu’elle résonne vraiment en nous. Ensuite ça fait du bien d’écouter aussi des choses plus légèrement.


Quelle serait la pire des damnations ?

Léa : Voir tous les gens qu’on aime mourir et se retrouver seul dans le noir.

Cämille : Vivre et voir mourir tous ceux que j’aime, jusqu’à finir seul. Everything Dies.

Quentin : Et bien je vois qu’on est tous les 3 sur la même longueur d’onde ! Ce n’est pas pour rien qu’on fait un zine ensemble ha ha !


Un concert pour vous est-ce une interaction ? La rencontre pour mourir et renaître dans un univers singulier ? Quoi d’autres ?

Léa : ça dépend de quel groupe il s’agit, mais oui je pense que c’est une interaction. C’est une façon de découvrir le groupe tel qu’il est, sans le fantasme qu’on lui attribue quand on est seul chez soi. Pour ça que je ne suis pas attirée par tout et n’importe quoi en concert.

Cämille : Je dirais également que ça dépend. Je ne m’attends pas à une grande interaction avec un groupe de Black Metal, contrairement à un groupe de Heavy Metal. Je pense que dans le Black Metal, c’est la force intérieure (quelle qu’elle soit) de son créateur qui alimente la puissance évocatrice de la musique, alors que dans le Heavy Metal, c’est un échange. Le groupe offre son tribut au public qui lui renvoie de l’énergie et ça crée une osmose entre le groupe et le public. En tant que spectateur, la dimension cathartique d’un concert est indéniable en revanche à mon avis. En tout cas, je peux me sentir décoller, empli d’une joie intense lorsque je prends mon pied.

Quentin : Comme la question précédente, tout dépend le concert et le groupe. Mais j’ai en mémoire plusieurs concerts où j’avais l’impression de me réveiller après un rêve, une transe, à la fin tant j’avais été transporté. J’aime bien ta métaphore dans la question je m’y retrouve assez. Et puis ensuite il y en a d’autres où il y a justes des bourrins qui growlent du Gore en lançant des têtes de porc dans le public, deux salles deux ambiances comme on dit.



Que pensez-vous de l'évolution des musiques extrêmes ? Hard Rock, Heavy Metal, Thrash Metal, Death, Black, Grind, Hardcore, puis Nu Metal, Metalcore, Deathcore, Rapcore, Blackgaze…

Léa : je trouve ça intéressant, et important de les nommer, même si des fois ça a l’air what the fuck. C’est agréable d’avoir une multitude de sous-genres à découvrir et de s’y identifier.

Cämille : Ah la question vache ! Je pourrais pérorer pendant des heures sur ce sujet, mais ça n’aurait pas grand intérêt pour ton lectorat je pense ! Hé hé ! Je dirais seulement que je ne me reconnais pas dans toutes les branches du Metal Extrême. Le Drone, le Deathcore, le Rapcore par exemple ne me parlent pas. Chacun trouve midi à sa porte, je ne critique pas les goûts d’autrui (quoique… Hé hé !). Ceci dit, je pense que tôt ou tard, cette évolution aura atteint ses limites au-delà desquelles le Metal 2.0 ne sera même plus du Metal. Personnellement, je suis surtout amateur de ce qui a été créé depuis les années ‘60 jusqu’aux années 2000. D’ailleurs, beaucoup de jeunes groupes (d’après 2000) perpétuent l’héritage de ces décennies sans réinventer l’acier, mais avec la passion, l’authenticité et la foi. Je préfère mille fois un groupe de cette trempe plutôt qu’une de ses formations qui expérimentent en rajoutant de la Pop, de la Trap ou que sais-je dans leur Metal, histoire de sonner original à tout prix...

Quentin : Je trouve ça intéressant également. Ayant grandi dans la génération qui a connu l’essor du Nu Metal, pour moi le Metal n’est pas une donnée fixe, il est en constante évolution (avec ce que ça comporte de génial et aussi de moins inspiré). Alors après je ne me retrouve pas dans tous les styles, loin de là, et j’écoute principalement mes albums préférés en boucle, mais je suis toujours curieux d’écouter des groupes qui tentent quelque chose de novateur - ou pas - (même si on flirte parfois avec la frontière de ce qui fait le Metal comme le dit justement Cämille).


Que pensez-vous des magazines de musique ? Pensez-vous que les webzines ont tué les magazines ?

Léa : Je n’ai jamais été hyper fan des magazines de musique. C’est bien et je n’ai pas de jugement pour ceux qui en lisent, cela m’est égal, mais j’aime tellement conserver ma vision fantasmée des artistes et de leur musique, en général, que je ne ressens pas le besoin de m’informer, la plupart du temps.

Cämille : Je lis occasionnellement ROCK HARD, même si les sommaires ne me parlent pas tout le temps. Pour l’anecdote, ils ont publié mon courrier de lecteur dans le numéro 251, celui avec la pochette du dernier Judas Priest en couverture. J’ai aussi été abonné à METALLIAN pendant un bout de temps il y a une dizaine d’années mais le dernier numéro que j’ai acheté il y a plusieurs mois m’a semblé léger dans la pertinence des interviews (trop peu développées à mon goût) et dans le côté « fourre-tout » du sommaire… Il est indéniable de dire qu’internet a fait du mal à la presse papier. Mais elle n’est pas encore morte, même si elle est considérablement affaiblie ! J’espère que ces magazines continueront d’exister, ils le méritent car ils sont le fruit du travail de passionnés (certains y participent sans en vivre, c’est ça la passion !) et qu’un monde ou tout ne serait que virtuel serait bien triste je trouve...

Quentin : J’étais un lecteur assidu de Rock Hard dans mon adolescence, maintenant je découvre de nombreux fanzines grâce à Cämille qui est un lecteur/collectionneur assidu ! Comme avec beaucoup de choses sur Internet, je ne pense pas qu’il faille opposer fanzine papier et webzine, ce sont deux médias avec un public distinct. Internet a permis une démocratisation des moyens d’expressions en général (pour le meilleur et pour le pire !), et donc des zines également et c’est une vraie bonne chose selon moi. Évidemment ça rend le média papier plus de niche qu’avant l’avènement d’Internet, ce qui veut dire que son public est certes plus restreint mais composé de passionnés ; et comme dit Cämille, pour moi il y a quelque chose de plus vivant, de plus physique et de plus Vrai à parcourir un zine papier.


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Comment concevez vous l'élaboration d'une interview ? Qu'est-ce que vous voulez y trouvez dedans ?

Léa : Il me faut une émotion vive pour en écrire une. Quelque chose de fort et percutant que m’aura apporté l’artiste/ le groupe, pour que je puisse ressentir l’envie de poser des questions. Ça n’empêche pas qu’il y a des tonnes de groupes que j’admire auxquels je ne poserai jamais de questions.

Cämille : Le processus peut être relativement court (une journée) à très long (des semaines, des mois à laisser trainer des ébauches de question sur mon disque dur). Pour commencer, je recherche un maximum de documentation au sujet du/des interviewé(s). Des interviews, des chroniques dans mes magazines, fanzines ou sur le net. J’épluche les livrets des albums quand je les ai. Je réfléchis intensément à des questions pertinentes qui n’ont pas déjà été posées mille fois. C’est vraiment fastidieux ! Ce que je veux y trouver ? Des potins, du scandale ! Hé hé ! Disons plutôt l’âme de celui qui répond. J’aime connaître le parcours de la personne, quels étaient ses premiers disques, concerts, instruments. J’apprécie quand l’interviewé soulève des sujets à débat, ou qu’il sort de son personnage de scène pour se livrer et montrer un visage humain. J’aime aussi les fortes personnalités, les gens tièdes qui n’ont rien à raconter, non merci...


Qu'est-ce qu'une bonne chronique de disque ? Avez-vous un ou des auteurs en particulier pour laquelle la plume a agi comme une révélation, un aimant, a attisée votre curiosité ?

Cämille : Pour moi, une bonne chronique n’est ni trop longue (les analyses façon Thrashocore m’emmerdent), ni trop courtes (deux lignes pour dire « C’est bien, c’est du Black Metal », ça sert à rien). Les chroniques que je préfère sont celles dans lesquelles on reconnaît la patte de son auteur. Quand en plus on situe ses goûts par rapport au-dit auteur parce qu’on connaît bien ses écrits, c’est parfait ! J’aime aussi beaucoup quand il y a de l’humour, des jeux de mots pertinents et surtout, une bonne connaissance du groupe derrière. Lorsqu’il s’agit de chroniques de disques sortis il y a plusieurs années/décennies, j’aime bien que l’auteur recontextualise le disque, par rapport à l’époque, la scène et les autres groupes qui la composaient. J’adore les chroniques de Nathaniel, qui a écrit dans METAL WITCHCRAFT à mes côtés, de Fabien de Spirit Of Metal pour ce qui est du Death Metal par exemple. De temps en temps, je tombe aussi sur d’excellentes chroniques, comme celle de Caïn Marchenoire au sujet de l’album « Watching From A Distance » de Warning sur Thrashocore.



Que pensez-vous et quelles différences notables existent entre des « youtubers » de Metal, des créateurs de contenus, des fanzineux, des rédacteurs de webzines, de magazines ?

Cämille : Tous ces intervenants que tu cites sont des passionnés. Après, chacun se dirige vers l’activité dans laquelle il se sent le plus à l’aise, en fonction de ses compétences aussi. Les différences ? Elles dépendent du parcours, de la relation à la musique, des goûts… Je ne sais pas quoi dire d’autre, je pense que tes lecteurs sauront faire la différence entre un youtuber et un fanzineux.


Quelle est votre meilleure anecdote de Maledictions ?

Léa : La mienne c’est au Anthems Of Steel, Camille partait s’acheter des bières avec les sous récupérés sur le stand qu’on tenait, pendant qu’on vendait avec Quentin. Le patron se faisait plaisir sur ses ouvriers ! Bien sûr ça ne reflète pas la réalité, mais c’était si drôle comme situation.

Cämille : Je peux t’en donner plusieurs avec plaisir ! L’une d’elle, c’est la rapidité avec laquelle Tom G. Warrior a répondu à l’interview de Léa. Ça fait plaisir car en un mois c’était plié là ou d’autres nous font parfois poireauter pendant des mois… Curieusement, c’est avec les musiciens les plus illustres qu’on a eu les retours les plus rapides car Paul Ledney, Don Of The Dead ont également été rapides et humbles. Sinon, Tom a partagé un post sur sa page Fesse-Bouc et on a reçu plusieurs commandes dans la foulée, mais une seule s’est concrétisée (les intéressé.e.s ignoraient que le zine est rédigé en français) avec Anders Melt d’Estonie, musicien illustre de leur scène locale puisqu’il joue dans Forgotten Sunrise. Encore une fois, Tom a partagé ça de son initiative, alors que pour beaucoup de groupes français, il faut que je démarche pour qu’un groupe chroniqué/interviewé dans un numéro partage l’information. Pfff.

Quentin : Je dirais que c’est l’interview de Paul Ledney de Profanatica réalisée en anglais par visio avec Cämille et moi-même (et quelques bières…), ça a été un moment vraiment spécial où on s’est bien marrés. Et effectivement l’enthousiasme de Tom G. a été incroyable aussi !



Quelles sont vos ambitions pour votre fanzine ?

Léa : Qu’on soit heureux et épanouis dans ce qu’on fait, et en accord avec nos valeurs à tous les 3.

Cämille : Continuer aussi longtemps que possible. On va commencer par se concentrer sur le travail du troisième numéro, qui ne sortira pas avant 2025.

Quentin : De continuer à propager la bonne parole de MALEDICTIONS le plus longtemps possible !


Question subsidiaire : Est-ce que vous connaissiez mon fanzine/webzine le WallaBirZine et sa face sombre Mysteriis Moon ?

Léa : Non pas du tout, mais maintenant que je le sais, je vais voir ton travail. Merci pour ton interview et ton temps !

Cämille : Je connaissais sans être un lecteur assidu. Merci pour l’interview, ton soutien est apprécié, c’est la première fois qu’on nous donne la parole au sujet de MALEDICTIONS. Bonne continuation !

Quentin : Je ne les connaissais pas non plus mais je suis allé les découvrir en répondant à ces questions. Merci pour cette interview poussée et bonne continuation à toi !


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lundi, juin 10 2024

JOINING THE CIRCUS #1


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Guillaume est un punker, voix de l'émission de radio Joining The Circus à l'Echo des garrigues, à Montpel city rock, il a migré à la capitale pour faire courir la jeunesse en tant que prof de sport, pratique pour engranger des concerts, établir des relais et des rencontres avec l'underground. Depuis il s'est façonné à l'ancienne, à l'endurance, et depuis que je le connais il me parle de son intention fanzinesque.

L'arlésienne de l'underground vient de se transformer en réalité : Guillaume Circus a sorti son fanzine, et ce premier numéro est à la hauteur de l'attente. L'esprit est au partage, Guillaume partage ses connexions donc plusieurs feat dans le crew, de fait ça prodigue conseils tant sur le plan mental que physique et je ne vous parle pas émotionnel, il suffit de constater le sommaire : - dossier Samiam : itw + disco rangée et commentée de Sergie Loobkoff + anecdotes + playlist par le fan club français) - THE FEST (report 2023 + tourisme parallèle en Floride) - dossier Weezer (par le "fan" Pierre Sanzani)

- "Du punk dans les veines" (report Once Again Asso par Dina Cristelle Gras) - dossier "Punk froid en France" (avec Zone Infinie, Syndrome 81, Demain, Litovsk, Cuir, Kronstadt, Chiaroscuro, Oi Boys, Rancœur) - mini dossier "Passion Balducci" aka Memphis Mao Guillaume partage ses moments de vie, d'existence, avec en télescopage des chroniques de disques, de livres, fanzines, bobines de films, le gars livre clef en main ce qui façonne sa sensibilité, sa force et sa passion. Le seul hic pour moi réside dans le dossier Machine Gun Kelly aka "Mainstream sellout", j'ai vu le tartuffe en concert ( avant Motley Crüe au Hellfest) et c'est un branleur, parole de fils du metAl.

JOINING THE CIRCUS #1 (fanzine A5, 100 pages, couv' Dan Kérosène). 5€ mano à mano, 10€ port compris via Paypal à MP ou mail : guillaumecircus@hotmail.fr.

Bravo Guillaume, tu viens de passer un cap, que -dis-je c'est une péninsule dans l'underground. Pour rappel il a réalisé une correspondance avec Jean-Pierre Papin de lens, Huiguigui.

Souvent Guillaume Circus s'est cogné à ce qu'il appelle, sa procrastination. Mais j'ai une théorie pour toi, exclusivement : Appelle les périodes où tu ne crées pas de "périodes de rêve". Elles sont destinées à te permettre d'absorber toute la beauté, la vie et l'inspiration des choses qui t'entourent afin que lorsque tu seras serez capable de créer à nouveau, tu auras attisé ton étincelle dans une flamme. Parfois, il est difficile de voir ces moments comme autre chose que de la stagnation, et pourtant ils sont naturels, sains et nécessaires. Voilà pourquoi vous prendrez un réel plaisir à lire ce fanzine fait par un fan pour les fans de punk rock, et avec le recul nécessaire pour avoir ingurgité, digéré et assouvi afin de l'offrir !




dimanche, juin 2 2024

HuGui(Gui) – saison 2 (2022-2023)


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C’est la saint Gui depuis que HuGui(Gui) fanzine produit une correspondance entre 2 Guillaume, Guillaume Circus punker pongiste et Gui de Champi rocker ultra du RC Lensois.

Cette saison relate entre septembre 2022 et jusqu’à l’été 2023 les perles musicales glanées ici et là par les deux compères, et remontent à la surface des mood, atmosphères, chaleurs, récifs et récits que le verbe des 2 guy garnit dans un champ lexical fleuri. Bien entendu tu vas écouter tous les disques proposés et mesurer avec ta propre argumentation.

En janvier (le 10) nous fêtons tous les Guillaume sans exception, de fait en janvier 2023 l’affaire ce corse avec un Landais au basque (ou basque à la sauce Landaise), le sieur Gwardeath qui vient ébahir sa verve tel un Guillaume Tell (décidément), et le fanzine tourne à la sainte trinité.

L’on suit les autres mois en mode duo dupont et dupont, Blake et Mortimer, Charlie et Lulu, etc…avec enthousiasme les pérégrinations férues de ces passionnés d’art électrique, joutant avec esprit leur sens de la liaison et de la transmission, dont ce zine est vecteur. Sinon le caractère de Guillaume s’apparente à celui des natifs du Lion. Il sait parfaitement imposer ses idées et se faire respecter. Fier, il travaille avec acharnement pour atteindre ses objectifs. Déterminé, il ne recule devant rien quand il a une idée en tête. Ni les échecs ni la difficulté de sa mission ne peuvent le décourager. Derrière sa carapace de gros dur se cache un homme au cœur d’or, et rouge préciserait Champi.




dimanche, mars 3 2024

Fanzine SLOW DEATH #8


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Slow Death est un fanzine underground érigé par Frank Frejnik aka Jose Maria, qui a travaillé pour Punk Rawk Magazine, rock sound (france), Violence fanzine et s'occupe désormais du label Nineteen Something et Twenty Something.

Ce #8ème numéro de Slow Death revient sur le passage du groupe Dead Kennedys aux bains douches EN 1980, et mène une investigation journaliste sur la rumeur concernant la relation du groupe avec la France, ce fanzine A5 de 44 pages est une tentative de déconstruire ce mythe, inclus un CD live bootleg.

Cool à lire, féru de véracité, la passionnante percée suit en sous-clef la relation du fan, le parcours de l'autodidacte, fait revivre une époque, marque les transitions, et surtout remet au centre de la table fait, conviction, légitimité, réel, rumeur et vérité. A découvrir d'urgence !!




jeudi, janvier 25 2024

Rëquiëm fanzine n°2


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Ah la bonne idée bien nostalgique de faire remonter des limbes cette épopée hexagonale des magazines de hard rock. Le premier volume Rëquiëm « une histoire des années Enfer magazine (1983-1987) » devait être un “one shot”. Sixtine Audebert Collaboratrice de l’émission sur radio France ‘’Mauvais Genres’’, ancienne pigiste à Best Magazine, Doctorante contractuelle à Université Paul-Valéry de Montpellier, avait encore des interviews dans le cadre de ses recherches universitaires sur la presse destinée à la jeunesse, et devant le succès du premier volume, voici le second de cette histoire orale de la presse hard et heavy des années 80 et 90 dans le pays de Trust, Warning, ADX, Vulcain & co,…Avec les magazines Metal Attack, Hard Rock Magazine, Hard Force, Metal Hammer, R.A.G.E…

Il y a aussi l’apport de Nasty Samy, stakhanoviste crossöver et médium du monde souterrain venu supplémenter la prose de maitre cornu lors de plusieurs itw, vous pouvez vous renseigner sur ce saigneur via son site Everyday is like Sunday.

Chaque intervenant narre son histoire, son épopée, avec l’apport d’anecdotes, parfois croustillantes, amusantes, malheureuses, remuant cette nostalgie à fleur de sel que le hardos vénère plus que tout (poivre compris). Nous apprenons en fin d’interview le devenir de ces vétérans du metOl et c’est à chaque fois le plus cocasse, désopilant, navrant, selon les cas.

Les protagonistes reviennent sur la conception militante d’une époque révolue, via leur média, des métiers concordants, de leur ambition, aspiration, en restituant l’atmosphère, l’abnégation, l’illusion, le désespoir qui y régnaient. Nous suivons la transformation de chacun, et la transmutation de l’industrie du disque et du secteur culturel, médiatique professionnel à travers ce fanzine dont je vous en conseille la sainte lecture !



// PRESENTATION \\

Rëquiëm #2 - une Histoire de la Presse Hard/Heavy/Metal en France dans les années 1980-90, est un ouvrage fanzinesque aux allures de livre dense et généreux (132 pages ; format A5, couv' couleurs, dos carré collé), écrit/édité/publié par Sixtine Audebert et Samuel Guillerand. Tirage limité.

// SOMMAIRE \\

Entretiens-fleuve d'une 10aine de pages chacun :

- Hervé Picart (le pionnier... avec sa légendaire rubrique Riff Raff dans Best!) - Bruno Labati (Enfer)

- Olivier Wallerand (Metal Attack)

- Jean-Pierre Sabouret (Hard Rock Mag, Hard N'Heavy, Guitar World, etc.)

- Nelly Saupiquet (Hard Rock Mag, Metal Hammer)

- Frederique Burlet (rédac chef de Metal Hammer et Metal Attitude, Hard N'Heavy)

- Christian Lamet (Hard Force)

- Xavier Bonnet (Hard Rock Mag, Hard N’Heavy, Rolling Stone, etc.) - Stéphane Hervé (R.A.G.E)

En supplément :

- Les portraits du photographe Bertrand Alary (dont les photos ont habillé les pages de Enfer, Metal Attack, Hard Rock, Hard Force, etc.) et d’Alain « Duby » l’industrieux archiviste de France Metal Museum

- Une petite story de la boutique L'INDIEN

- Une interview de Gregory Vieau (auteur du livre Une Histoire de la presse rock en France chez Le mot et le reste)

- Un courrier des lecteurs multigénérationnel

- Quelques illustrations, photos et visuels rares ou inédits !

Pour se procurer Rëquiëm Fanzine n°2, c’est très facile, les commandes par VPC sont donc toujours ouvertes : 10€ (+ 4,30€ de frais de port), à régler via PayPal à l’adresse sixtine.audebert@gmail.com, en cochant svp la case « virement à un proche » ET EN PRECISANT VOTRE NOM et ADRESSE. Quelques exemplaires sont aussi distribués par Metro Beach, par correspondance ou aux stands, et quelques shops sur Paris. Attention le premier tirage de Rëquiëm 2 est épuisé, dix jours seulement après sa mise en vente : plus de 300 fanzines ont été envoyés et un micro-retirage est prévu dans les jours qui arrivent pour satisfaire les retardataires...



J’étais abonné à hard rock magazine, R.A.G.E, Metal Attack, j’achetais Hard Force, j’ai toujours soutenu l’édifice avec l’argent que je gagnais quand d’autres avaient de l’argent de poche (il faut remettre ton contexte social cela fait toujours la différence). De toute façon nous n’avions que ça, autres époques, autres mœurs, et en province, en rase cambrousse au sud c’était pire pour dégotter une information, l'enfer même (et pas le mag hein !). L’ouverture du web a tout changé par la suite, détruit quand d’autres diront renouvelé.

Autre chose qui est capitale, à cette époque le lecteur.rice avait une confiance totale dans la foi du chroniqueur puisqu'il avait rarement la possibilité d'écouter le disque avant de l'acheter, il ne fallait pas se louper donc. Aujourd'hui la possibilité d'écouter est immense et les gens s'en branlent de ton avis, puisque la nécessité contemporaine est que chacun donne le sien. Avant le chroniqueur était parole d'évangile, il était au cœur du réacteur, en première ligne avec nos héros et divinités pour nous apporter la lumière ténébreuse.

Je suis une mosaïque de tous les fragments de mon existence, je le sens à travers mes lectures, disques et dans la façon dont je prépare mon thé. J’ai écrit pour des webzines, fanzines, désormais pour mon fanzine/webzine/blogzine, qu’importe le flacon…J’écris des chroniques de disques, livres, fanzines, concerts, des récits, réalise des interviews, avec le dilettantisme du punker, l’obsession du hardos, l’émulsion du noiser, l’énergie du sXe hardcoreux, le songe du raver, la fantaisie du fanzineux. Au fil du temps je m’égrène sur les plis de la lassitude en une balafre qui tient lieu de couture. Pourtant ma sagesse sait que les paroles prononcées ont une Vibration. La vibration est de l'énergie. L'énergie déplace la masse. Les mots ont du pouvoir, et qu’il faut répandre sa Lumière, pas pour éblouir, ni marquer son chemin, mais éclairer comme une luciole la couleur des horizons, des chaînes de montagnes reculées, des ténèbres rugissantes, des confins du visible de la solitude, d’une passation de savoir comme verbe actif, l‘érudition comme participe passé, et du désir imperceptible comme absolu.

Les actions des apporteurs de beauté sont généralement altruistes : ils veulent seulement que vous voyiez, entendiez, sachiez…Toutes ces nouvelles grandes choses qu'ils ont rencontrées ; des choses qui ont rendu leur monde plus grand, plus lumineux, plus complet, plus excitant. Ils veulent que vous les ayez aussi. Tout comme d’autres avant moi dans les pages de Metal Attack, Enfer mag, Hard Rock Magazine, Hard Force, Metal Hammer, R.A.G.E, Everyday is like Sunday, Mysteriis Moon…



mardi, août 29 2023

HuGui(Gui) les bons tuyaux - zine


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Voici la nouvelle série que l’élite du fanzinat mondiale nous envie.

Guillaume Circus et Guillaume DeChampi tous deux chroniqueurs pour le webzine WFenec, magazine digital, téléchargeable gratuitement de rock, métal, indus, alternatif et indépendant, ont croisé les effluves de leurs ébats de chroniqueurs fanatiques avec in fine, la création du fanzine HUGUIGUI N°1.

Pendant l’ère covidienne, les deux comparses ont semé une conversation épistolaire sur le WFenec, le propos était basique, chacun donnant ses coups de cœurs, de sang, reins sonique à l’autre avec preuve à l’appui, non pas sur un mode de compétition mais de liaison fatale. S’ensuivit une érudition passionnelle dans ce duo de choc pour un dialogue de pongiste.

L’art et la manière de cette saint Guy parle la même langue des signes que l’on divulgue dans les rades de rawk’n’roll, et l’orientation de cette joute retranscrite remémore celle de Nasty Samy et Mikson avec « Allo Mike, toujours dans le jazz ? ».

Une belle correspondance timbrée qui poste de juin 2021 à l’été 2022 (en bonus), les rapports outrecuidants de deux rabatteurs qui vont renifler comme des clébards dans tous les bacs à disques pour y chercher de la plume, des poils, et de la chair sonique avec comme unique fondamentaux, l’ivresse émotionnelle et une pondération de mise parce que ce sont des gentlemans.

Les Guigui(s) ont un accordage différent, une appréciation qui diffère parfois aussi et c’est tout le charme car cela apportent plusieurs points de vue permettant le contraste, ici l’expertise se moque des statistiques, et l’unique tempérance est celle qui vient du cœur.

Vous trouverez ce zine chez Guerila Asso.