Quand tu rentres sur le site, le premier effet c’est ‘’Whaouuu’’ car c’est toujours impressionnant tout ce décorum en stuc et fausse pierre volcanique, cela encourage l’aventure d’un Indiana Jones au pays d’Hercule, mais aussi dans la saga commerciale 2.0 d’un escape game metaverse, tant l’éclectisme des chaises musicales est exploité, permettant in fine d’élargir l’offre pour une demande ciblée par une cartouchière à balle émotive perforante.
Il y a une prise de risque annuelle pour garantir aux créanciers les retombées financières sur investissement. Le crew a intégré les remontées des festivaliers, et chaque année il y a des améliorations, des nouveautés. Le festival est devenu plus qu’un simple festival musical, il est une marque, et garant de son image, il évolue comme une grande entreprise, ça fonctionne donc sur plusieurs plans, business, success, newness, rawness, excess, heavyheartedness, satisfactoriness…
Le matin un troupeau de figurant stagnait devant la Hellstage en écoutant le chanteur d'Ultra Vomit pour le tournage d'un vidéoclip du groupe. Rencontrer une rock star c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction.
10h00 lâcher des tricératops, des gazelles, des troupeaux de bisons et de loutres pour la conquête des mainstages, en mode premier jour des soldes au Aldi d’hénin-beaumont. A l’arrivée c’est Petit poney joyeux, la Mustaine me monte au nez et bulldozer de Mirepoix, pour le quinté faut demander aux gars de la sécu.
Ne pas avoir d'idées et savoir les exprimer : c'est ce que fait le journaliste 2.0 avec un chapô racoleur de type buzz l’éclair et la méthode AIDA, acronyme de 4 mots bien distincts : Attirer l’Attention, Susciter l’Intérêt, Créer le Désir, Appeler à l’Action. Hey je pourrais faire dans cette galerie commerciale mais nannnnnn, mon axiome intègre la philosophie loyale d’un compte-rendu gonzo, et non la piste aux étoiles d’un safari photo sponsorisé par une IA.
SANG FROID / Temple
Sang Froid c'est chaud comme coldwave. Le groupe semblait traîner l’immensité de son spleen, comme si quelqu'un frappait dans le cœur de sa poitrine pour faire teinter un son métallique, froid, avec à la fois une absence spectrale et une présence palpable dans la voie de l’invisible. Le chanteur sorte de Julien Doré aka Michael Hutchence aspirait les âmes, le public se fondait dans la torpeur de cette île secrète que l’on découvrait à nue, et dans un exil tout à la fois.
Qu’est-ce que sont venus chercher tous ces esprits dans ce festival ? Je ressens certaines présences comme camarades, puis d’autres comme des pasteurs, certains pontifes qui paraissent dindon avec leur égocentrisme, et puis des moutons, béliers, agneaux, mais tous.tes peuvent habiter ces états dans un conflit permanent entre deux mondes. Alors qu’il est impératif de s’adonner à la magie pour accéder à des dimensions supérieures, tant transcendantale que spirituelle, surtout en ce qui concerne l’art. La majorité, je le pense, à travers les groupes quémandent : « Si tu m'allumes, brûle avec moi. »
COSMIC PSYCHOS / Mainstage 1
Cosmic Psychos bazarda sa mangeaille Australienne sans prévenir qu'il n'y aura qu'un plat à base du bon vieil heavy rock pour graisseux, avec main dans la vidange Motörheadienne et le cambouis d'Orange Goblin, ajoutez à cela les épices d’une giclée rock Hi Energy d'Electric Frankenstein.
Le groupe bouffe avec les doigts, rote et pète à table, à un moment ne sait plus trop où foutre son seau de friture et balance une citerne de lard et de beurre sonique comme ça, tout net, et tout le monde est ravi dans l'arène, quel repas ! Niveau pictural il y aura des éclaboussures de gras sur nos t-shirts à la fin. Il y avait un gars sur un côté de la scène qui se grattait de plus en plus la tête, et c'était le roadie qui devait nettoyer après tout le merdier des Psychopathes Cosmiques sur la scène (huilée).
HERIOT / Valley
Heriot c'était du Sludge au ptit dej avec riff de purée de perceuse black&decker sur des nappes crues d'indus pour les sombres ambiances.
Le truc est mariné avec la sauce US hardcore contemporaine de Code Orange et Trap Them, avec un hurleur et hurleuse pour le chant autour de versets incantatoires qui évoquent les vociférations de possédé dans une stabulation fangeuse. Enveloppés dans le manteau de cette bestialité sonique déchaînée, nous célébrions la violence du monde en étant sentimentaux et passionnels à la fois, parce que nous entendions la voix du sang qui crie sous terre comme si la nuit tenait la lune. Je croisais un gars blanc comme un cul, il suppurait des oreilles, ses yeux étaient vitreux du mélange qu’il était en train de recevoir et de celui qu’il s’était foutu durant tout le week-end. Son foie devait être descendu jusqu’à son fion pour produire du butane en permanence, dans son regard de truite tu pouvais entendre growler « Heeeelp me ! ».
Chaque année le hellfest propose, progresse, affûte ses nouveautés, c’est toujours différent même si c’est pareil, alors quel sera le nouveau modelage artistique pour créer une ambiance conviviale, collégiale de partage et de liberté où chacun peut laisser libre cours à son imagination et s’échapper en DeLorean de la pression du quotidien ? Les musiques dîtes extrêmes ont une puissance cathartique si intense qu’elles permettent de traverser le temps, souvent dans la surenchère, mais depuis la fin des 90’s avec le nu metal la pop s’est infiltrée. Pour le moment nous vivons au-delà de la fin de notre mythe, les époques du passé viennent rugir sur l’écume nostalgique, apportant dans chaque vague des morceaux du puzzle que nous élaborons pour construire notre vérité, un autel, un soleil. Même si vous savez ce qui va arriver, vous n'êtes jamais préparé à ce que vous ressentez.
Le festival prépare son avenir, puisque son écosystème ne vit plus dans un vase hermétique tant il a su répondre à l’union de plusieurs chapelles pour permettre une diffusion étendue auprès d’un public de néophyte, grand public, esthète, connaisseur. Tout comme il se prépare au changement générationnel, l’âge médian du hellfesteur actuel étant dans la quarantaine me semble-t-il.
Dans les backstages à l’époque de l’excès tu pouvais t’imaginer que les musiciens de musique extrême discutaient de sacrifice une main dans le slip kangourou, mais nooooon, tout ça c’est game over, bon y’a encore le shock rock de la vieille Alice qui se fait guillotiner avec les effets spéciaux de Jason et les Argonautes datant de 1963. Même les croix à l’envers sont recouvertes de mousse pagan désormais…Finito le combat religieux de ‘’Moi Christine F…Boutin’’, désormais le crew du Hellfest a affaire à la génération Greta Grunberg.
Si Shaka Pong a vendu sa tournée d’adieu pour le discernement de son bilan carbone néfaste et a joué dans des festivals ayant un mauvais bilan écologique, cela n’a pas empêché la génération moustache de sauter en l’air. Réduire son impact/empreinte écologiste devient un impératif pour attirer, garantir au public le bien-fondé de sa marque aussi.
Le crew du Hellfest a analysé son bilan carbone en demandant pardon à Gaia après avoir ingurgité 50kg de feuille de bambou glané pendant le débroussaillage printanier d’un voisin de la Feuillée, 85610 Cugand...Ettttttttt cela ne sera pas suffisant.
Il le sait il doit s’acquitter d'une green IT réputation pour solidifier les bases de son nouveau cœur de cible de la prochaine génération : les millenials.
Avec le réchauffement climatique les moustiques tigres sont à Clisson avec la présence de ce groupe hot hot hot sur scène : HOTWAX / Mainstage 2
Ce trio féminin de Riot grrrl pour un rock indie tapageur nous a fait basculer dans cet entre-deux adolescent pour celles et ceux ayant connu les 90’s grungy-alt-rock. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de réminiscences. Les fans de Steel Panther et de Manowar ont certainement râlé parce que ces filles n’étaient pas foutues de cuisiner une boite de ravioli ou des cordeau-bleu.
Hotwax est un jeune groupe plein de sève, avec le feu à ses branches sèches et craquantes, il libérait les flammes, mais que se passera t'il lorsqu’il aura tout consumé et ne laissera plus que ses cendres ? Ce n'est pas le plus fort, ni le plus intelligent qui perdure mais celui qui se métamorphose à chaque changement, basculement, auprès d’une industrie du spectacle dont la refonte semble perpétuelle. Et à la fois ne vaut-il pas mieux s’embraser plutôt que de rester timoré et dans l’expectative pour prendre la bonne route et perdurer ? Cramer dans un feu de bengale excessif plutôt qu’une rôtissoire à feu doux arrosé d’un jus chimique ?
Le Hellfest donne du spectacle et le rendez-vous avec une diversité d'univers, les groupes obtiennent une notoriété, réputation, libération, une aide pour se perpétuer, progresser, se mettre en valeur. Les groupes sont reconnus et disposent d'une antenne plus révélatrice, d’une vitrine commerciale, et je pense que beaucoup parviennent à trouver avantage à ce winwin.
Pendant que j’extrayais ma couche de soufre en marchant vers une nouvelle scène se trouvait la mise à nu houellebecquienne et ses faiblesses exposées dans une troupe de quinqua, avec l’échangisme de 2 couples + 1 gars buvant la Calsberg, pendant qu’un couple était enlacé la femelle répondit affirmativement à sa copine pour le conciliabule du water, puis son homme lui claqua une main au cul en partant, et l’autre gars en couple exécuta la même en balançant dans les airs ‘’Me Too '’, Oups mot d’esprit ou gag ancien ?!
DESTINITY / Altar
Pour cette journée deathcore fallait être fan de la filmographie de Christopher Nolan.
Déjà la salle était pleine juste avant midi, whaouuu ! Et tout ce que l’on aurait pu imaginer pour ce deathcore mélo comme simple chiffon d'émotions, s’est mis à prendre corps dans un nuancier progressif apportant de la valeur ajoutée pour une réalisation maîtrisée des Lyonnais, suggérant la force inégalée de l’Apocalypse que les hommes redoutent tant. Le chant était nickel, le groupe super en place, c'était carré, et à la fois simple et efficace. Beaucoup de lourdeur, densité et émotion, vraiment un super groupe. Un gars s’est pointé dans la fosse avec l'arrogance d'un pirate du net capable de truander via un transfert d’argent Western Union vers le Bénin en poussant tout le monde. Ce ne fut pas le seul cas isolé du week-end. La populace change et colporte son lot infime de cons, l’on ne parle jamais assez du 98% de personne avec qui cela se passe très bien. Étendue sur l’herbe des gens bariolés, dans le pit des durs et fragiles comme du verre de Murano. Nous sommes toutes et tous séparé.es des autres par des océans de pensées, mais en restant solitaire et bienveillant pour que jamais nous retirions l'écorce pour ne pas fragiliser l'arbre des rêves de chacun. Les hommes sont plus riches des mystères qui les constituent que de ceux qu'ils élucident.
Ne jamais condescendre aux enfers sans la noble prérogative d’y brûler ardemment, surtout avec HIGH ON FIRE / Mainstage 1
Le trio troua la mainstage en funambule. Sur le fil fragile d'une aventure qui s'en remettait pour une part à l'improvisation, le groupe s’exécuta dans cette tension du défi et de l'audace qui crée les grands instants que nous vivons avec l'écume rageuse d'une folle liberté tenace. High On Fire fit dégouliner en même temps la lave blues comme un feu gypsy Hendrixien, les Stooges et Black Flag pour le punk, Black Sabbath et St Vitus pour la profondeur, Motörheah pour le rawck'n'roll graisseux. Le trio de badass nous a immolé dans sa lave sludge insondable et sa montée hypnotique à coup de pelletés. Mike Pike a fait pleuvoir le plomb et l'acier trempé psychédélique, dans ce moteur à explosion où le riffing est une fusée, où la brûlure est un désert de feu. Planant à des hauteurs vertigineuses pour le décollage d’un trip simiesque, le prédicateur High On Fire exhortait ses disciples d'une fureur fanatique. Les sonorités planaient avec la rage au ventre, et nous étions immergés jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique. Des rythmes aux amphétamines pullulaient au milieu des hurlements mélodiques, parfois il y avait du larsen pour trouver son chemin dans cette brumeuse féerie électrique, tel un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise. Notre fond disparaissait quand le groupe s’enfonça plus bas avec un accordage qui pousse Lucifer dans le noyau de la terre, il en résulta un magma de fonte à haute teneur de lave incantatoire.
Ceux qui ont vécu la magie de ce set ne l'oublieront jamais !
BRAND OF SACRIFICE / Altar
Le groupe de Nu deathcore aka roots tribal s’est pointé avec son excitation juvénile en déchargeant sa zique en éjaculation précoce, les premiers rangs de fans ont ramassé le jus avec exaltation, derrière t'entendait les blagues de Kev Adams. Le groupe déploya toute son armada, avec les entrechocs rythmiques, double pédale, breakdowns cataclysmiques, groove tribal, et ça allait tellement vite que ton cerveau vrillait, avec pour enfoncer le clou, beaucoup de lourdeuuuuuur.
Au final je me range dans le discernement des vieux sages à cheveu long, ce groupe actionne une énergie conséquente avec une puissance de feu très lourde, musicalement c'est comme si tu essayais de faire ricochet avec un parpaing du haut d'une falaise. Le chanteur growl & gruikkk mais au ralenti, après pour casser des nuques c'est efficace. Longtemps en cage le groupe a rugi en perforant les cœurs d’une faim de lionne qui protège ses petits.
Le langage imagé et prophétique du heavy metal mène à l’exode immorale où siègent les démons, incarnation pernicieuse et cathartique du cinéma bis et d’horreur, de la littérature souterraine, mais à quoi bon encore le divulguer quand l’époque use d’une morale qui met en confrontation la pin-up cheesecake à l’existence d'une femme à barbe ! Et en plus, l’ambivalence de nous mettre dans telle ou telle case pour choisir son camp. Donner accès à l’excitation des pulsions et ne pas être capable de dissocier réel et fantasme c’est un cas psychiatrique.
Depuis la recrudescence et bienséance du coup du lapin #MeToo les gars regardent le sol dès qu'une fille passe pour ne pas finir au bûcher. Alors que vous avez noté chatte sur le moteur de recherche vous continuez de regarder des vidéos de petits chats. C'est mon curé chez les nudistes le bordel. Parfois une nana exhibe sa chair à canon et ça fait autant chier que les pubs sur youtube de 40 secondes toutes les 2 minutes sans pouvoir les ignorer. Les femmes viennent toutes d’une paire de couille, et les hommes naissent par des femmes, ok ? Bon, maintenant le débat stérile femme/homme on va arrêter. Il y a des femmes qui growlent comme des sauvageonnes et des hommes qui font du marteau-piqueur avec délicatesse. Au Hellfest les filles se fringuent et font ce qu’elles veulent, ne vous épilez pas la teush on s’en branle aussi. Donc pour foutre le sourire au hippie bobo, nooooon ce n’est pas bien de violenter une femme, tout comme un animal, une fleur ou je ne sais quoi d’autres. Mais ne rendait pas ce monde invivable par une tension exacerbée et un comportement hystérique, et je m’adresse à tout le monde. Prenez une bonne respiration, voilà, on inspire, on expire, plusieurs fois et calmement.
C’est bon tout le monde est détendu ? Nous sommes tous.tes là pour respecter notre prochain.ne, de plus la sécurité et l'écoute sont assurées par la maraude des Hell Watch de tous “comportements malveillants”, et l’ensemble des personnes sont venues pour passer un super week-end d’enfer !
J’ai toujours besoin de ressentir des choses belles et saintes autour de moi : la musique, les cultes mystérieux, les symboles, les mythes. J’en ai besoin et je refuse d’y renoncer…Mes yeux sont comme les étoiles d’un confessionnal qui s’attardent dans la poésie oubliée de quelqu’un. J’arrive à la Warzone une milice de zadiste est couché au sol.
Un gars à l’exil pénitentiaire tente une approche pendant que je pose l’encre sur mon calepin. Ces yeux de piétés auscultent mes réponses sur les rites à relever des exactions cryptiques. Il m’expose sa vie au Hellfest depuis une décennie, j’écoute ses chapitres avec intérêt mais il arrive toujours à un moment donné que je perde l'envie de communiquer et que je me taise, un besoin de solitude contemplative pour me recharger, un peu comme lorsqu'une batterie s'épuise. L’autre n’y est pour rien. « You’are sympathic but I prefer vous voir là-bas. ».
Mais déjà le groupe SCOWL arrive avec la prestance d’une diva, charge le canon et saupoudre les airs.
Raconter l’événement est une chose, s’affranchir de celui des autres reportages en est une autre, car même si les versions peuvent être similaires, il y aura toujours des disparités. La vérité est différente selon les personnes. Toute œuvre dénoue une justification et un sens car personne n'écrit pour rien, beaucoup s’accomplisse pour se libérer, se sentir exister, obtenir une légitimité, et doit, à ce titre, être respecté. Merci de respecter simplement ce report qui dégrafe la fermeture éclair de la foudre metöl, hante les effluves oniriques, décapsule les usages hardcore, vient en cueilleur de mots haler les saveurs opiacées du trip, puise dans la source des mythes, fait jaillir le volcan d’un instantané de photographie, exhale les sucs et burine un tatouage nostalgique du festival dans toute sa complexité, substance, chair, dépouille, matière, abysse, décor, essence, substrat, moelle, arôme, et âme…Du moins je l’espère.
Après le covid toute une nouvelle génération outre-Atlantique a découvert le punk HxC, la vague arrive et la mue est perpétuelle.
Le label tendance Flatspot Records (Zulu, Buggin, Speed, End It…) a le vent en poupe. Découvert grâce à l'Xtremefest en 2023, Scowl a une fois encore fourni une grosse claque, le public était conquis. La base de leur punk rock se mélange avec l'énergie du HxC pour une version décontractée, cool, et avec les valeurs 2.0. La chanteuse Kat Moss est la nouvelle version de Hole et d'Iggy pop. Elle a un truc unique. C’est le modèle de la fille indie des teen-movie que le capitaine de l'équipe de foot ne baisera jamais. Pendant qu'elle minaude son corps langoureux en le balançant avec innocence, l’instant d’après elle envoie des cris de furie et le contraste est saisissant. Elle croque la vie comme elle veut. C'est elle qui mène le débat, le groupe est en arrière. Elle domine tous les aspects, jusqu’aux regards que le public lui lance. Elle est fière de son corps et d'en disposer à sa guise. Prompte pour hurler sa liberté d'être avec le moteur à réaction d'un punk HxC exalté, dans le mood de Black Flag, Agent Orange, et autres délires ascensionnels Californiens. Ouaie vraiment cool, pugnace d’une énergie que l’on ressent sainement.
KARRAS / Altar
Ce groupe a rappelé qu'il y a des frontières et qu'on ne les franchit pas impunément. Dès que le premier son nous est parvenu c'est une détonation venue aussi loin que les steppes, avec une odeur de marécages thrashy où sont enterrés plusieurs strates de cadavres. Je pense qu’en 15 mn le CHU de Nantes devait être aussi plein qu’une brésilienne de la jonquera.
Je vous avoue qu’il y a bien eu une pénétration profonde dans toutes les excavations corporelles des êtres humains présent à la Altar pendant se libre échange consentit. Le trio Karras pratique un lustrage en bonne et due forme avec son thrash grind foudroyant, il explose les tympans à coup de marteau piqueur de violence pure.
Pendant que le groupe vient pour tout détruire, abattre, mourir, piétiner sans pitié, écarteler sans piété, danser sur la sépulture, tout autour de soi n'était que saccage. Ces mines de sel résonnaient au bruit des bombardements. L’après-midi brillait dans le crescendo et le bloc granitique du groupe minait en négateur de complexité et exterminateurs de nuance, se vengeant de la distraction alentour avec une abnégation redoutable. Attention Karras ne fait pas dans la gaudriole, ou la masturbation, lui c’est un set offensif. Dans le fight que se donne ces jeunes gens glabres, je revois encore ce gars attendant le choc entre les deux parois vénères, puis il fut comprimé comme Nicki Minaj essayant de rentrer dans un jean slim. Il est vrai qu’il faut mettre tous les objectifs à sa portée de main, je rajouterais un peu de savon aussi.
Yann Heurtaux, guitariste de Mass Hysteria et de Karras, est aussi coach professionnel et diplômé BPJEPS AGFF, il s’est associé avec Stéphane Lefèvre (qui a travaillé pendant 25 ans dans la distribution de labels) pour lancer l’application Metal Workout : Musculation avec du thrash, metalcore, heavy, death, black..., pour des entraînements en ligne accès illimité, des sessions de yoga, des programmes personnalisés en vidéo conçus par Yann, one Track Challenge = tous les jours, un titre et des exercices différents pour tout donner dans un minimum de temps !
Je n’ai pas eu le temps d’y aller, et vraiment je le regrette, car j’ai toujours adoré méditer sur du drone metal avec Sunn O))), réalisé du yoga sur du sludge et black metal. C’est autre chose que le tintement des cloches, et vous savez les goûts…Donc pour accéder à la profondeur intérieure je préfère des oracles ténébreux. Il y a quelques années en arrière j’avais informé d’une initiative Américaine intitulé BLACK YO)))GA (session yoga avec de la musique sombre et atmosphérique, et aussi conçu pour les rituels et la méditation.)
Je constate que cela s’est bien développé entre-temps, comme avec Black Widow Yoga qui est une salle de yoga indépendante dirigé par Tina, professeur de yoga de Salem, MA, qui utilise de la musique métal dans ses cours au lieu de la musique de yoga traditionnelle depuis février 2017.
Pour l’annonce du festival XTREMEFEST 2018, issue d’une vidéo de la chaine youtube du WallaBirZine, je m’étais mis en condition :
Désormais en France il en résulte Metal-Workout. Je trouve l’initiative très bonne, c’est vraiment tout ce que j’aime, tout me parle, fait partie de mes passions, besoins. Je ne vois pas cela du tout comme un truc de bobo. Mais dans la filiation spirituelle et bien-être du sXe (Straight edge) et Krishnacore et HxC avec des groupes comme Youth of Today, Gorilla Biscuits, Judge, Shelter, Madball, etc...
Il y a des personnes qui ne viennent plus du tout au Hellfest en prétextant apprécier des musiques extrêmes le drame à la farce. Oui mais, les poils sous les bras de Bruce Dickinson, la figure de basse mitraille de Steve Harris, la marche en crabe de Gene Simmons, la moue de Paul Stanley, le mosh dance de Scott Ian, la pyramide de Scorpions...Bref tout un ensemble de figure imposée dans chaque groupe par un ou plusieurs membres avec lesquelles le public s’attend et espère avoir dans son concert, et je ne parle même pas de titres incontestables et incontestés. Il y a souvent de l’inattendu aussi...
...Avec des membres fondateurs de Rotting Christ, le groupe Grec YOTH IRIA a tout de la mythologie black metal, atmosphère doom, ryhtmique épique, riffing rupestre, et chant...éthylique !
Car ahhhhhhh oui, le chanteur est arrivé complètement pété comme la prune que tu sors à 4h00 pour cramer le gosier de tes potes. Avec sa voix de vieux clopeurs et des hurlements brandissant un drapeau noir, jusqu’à le hisser en étendard comme un dard stimulant. Sa posture punk entre Lemmy, Sid Vicious et Death, a nourri ce vieil Ozzy en attraction. Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouveau chanteur, sorte de Cronos (du groupe Venom) avec un niveau de maitrise sonore et une vitesse d'exécution multipliant les vertus de leur black metal. Sa droiture apportait une nouvelle stature et posture à leur set, avec une énergie, froideur et impact beaucoup plus prégnant.
Puis The Magus (le 1er chanteur) est revenu, tout aussi défragmenté. Le groupe l'a laissé déambuler à sa guise. Il exhortait le public à coup de bras péniblement levé et de « Uh ! » à reprendre. Le bassiste enchaînait les rôles entre Fantômas et l’homme invisible devant le pestacle de l’eau ferrugineuse.
Leur black death despressif oldschool invoque à la ripaille avec les formes du mal-être. Musicalement il y a de bonnes parties mélodiques, augmentées par les contrastes de pleine puissance. Vers la fin il y a eu les 2 chanteurs ensembles, apportant d'un côté avec le chanteur bourré toute l'anarchie du black en somme, et à la fois avec l'autre chanteur la droite maîtrise et froideur imperturbable, signant l'absolu de cette musique sauvage et de ce moment inoubliable.
Bon le public s’est demandé si sur scène c’était Satan au premier degré ? Mais nonnnnnnnnn c’est Satan & la compagnie créole. Le hard-rockeur est un nounours désormais, gentil, gentil, calme-toi y’a les gens de la TV, montre ton cul quand même pour choquer un peu sinon on va passer pour des cons, voilà c’est mieux. D’ailleurs passer à la téloche dans l’émission Quotidien c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction apparemment.
Le chanteur The Magus (‘’le picrate’’ en françaouis), était toujours en décalage horaire sur le GPS d'un PMU en équateur, il est resté un moment devant la scène, heureux que le public participe à son état d'euphorie, de rage et de folie. Harnaché de démons et de fantômes avides le groupe laissa derrière sa prestation une mer de récif avec le diable se mordant la queue, du vice à l'état pur !
Vidéo de Bruno Guézennec
J’ai trouvé que la Temple avait retrouvé l’espace de son sanctuaire. Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas décoration autour (altar également) et que c’est souvent là qu’il y a le plus de décor sur scène, que les groupes y appliquent une atmosphère visuelle bien particulière.
Je suis plus à l'aise dans ces lieux intimes où la terre et l'âme se rencontrent : WIEGEDOOD / Temple
Ce groupe fait partie du collectif artistique Church of Ra (Amenra, Oathbreaker), nous nous orientons vers les vertiges donc !
Le groupe respecte le cycle de la nature et l'ensemble de sa sauvagerie funeste. Si Savage Land replante (avec l’apport financier d’1 million d’euros offert par le festival), Wiegedood attise une bestialité de bâtisseur de cathédrale black primitive, il propage sa distorsion sonique avec des vibrations païennes. Dans une beauté sombre et puissante chaque mouvement épanouissait sa profondeur menaçante, obscurcissant les traits avec des guirlandes pétrifiantes de serpents soniques et une torpeur très spirituelle pour en être médusé, un choc !
A côté de moi un immobile essayait de traduire ses émotions dans le puit sans fond de ses pensées big-bang, il y avait aussi un pensif dans un corps perdu au milieu d'un univers d'incommensurables nuits, un figé s’immolant vague après vague de lave en plissant des yeux à chaque battement de son cœur. Une fille buvait ses larmes le visage plongé dans un jardin sans voix.
Notre boussole de survie s’affole dès qu’elle ne discerne pas assez. Par exemple nous n’avons pas le vertige face à la hauteur mais nous sommes effrayés de la chute potentielle, l’obscurité nous effraie par peur de ce que nous ne pouvons imaginer à l’intérieur.
Ce set apportait une noirceur obscène, un malstrom bestial, puis en contraste une pureté, sainte et spirituelle. Je n’ai pas de boussole pour me repérer au travers juste un cœur qui bat. Mon esprit était essoufflé des vagues tumultueuses de Wiegedood, J’avais le tonnerre à mes oreilles. Je n'avais conscience de rien d'autre qu'une intensité aveuglante se poursuivant bien au-delà de moi et de toutes les perceptions familières.
Tous ces groupes vont et viennent avec leur vacarme à travers ma forteresse former un tout indissoluble façon puzzle d’émotivités fractales, qu’il faudra remettre une fois digéré en report de concert caméléon pour s’adapter aux différentes chaleurs, couleurs et lumières proposées. J'écris pour invoquer l'étincelle d'innombrables étoiles et en traduire l’éclat clair comme des levers de soleil exquis.
SHADOW OF INTENT / Altar
Leur deathcore mélo est surpuissant, il y a là tous les codes du nü-metal avec un remix du death, c’est-à-dire un synthé pré-enregistré en façade pour une disco metOl party, tous les ingrédients de la catharsis 2.0.
La salle est pleine, les jeunes prennent leur pied pour une marée de slamdiving. Les gars de la sécu étaient rincés à la fin. La meute des challengers pour la sécurité des pits est aguerrie et attentive sur toutes les scènes. Pendant qu’au fond ça se vautre à l’aise sur les pâquerettes en se demandant si il prendront du pinard avec le repas du soir, devant c’était entassé dans un filet de pêche avec un matelas de main pour réceptionner les piteux flighters. Chaque fois qu'un jeune revenait du slamdiving c'est comme s’il avait rassasié une partie de son adrénaline, avec la sourire aux lèvres et les joues rouges. Il découvre qu’il y a à ce moment-là un contact social et humain avec cet effet de solidarité et de communion, emblème fédérateur de la communauté metOl. Sur le même sujet, les bénévoles du festival sont efficaces et très hospitaliers.
Le groupe pousse les altères et ordonne un wall of death à l’ancienne. Les deux partis s’élancent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Rivesaltes. Le groupe ordonne des circles pit et ça tourne comme une barrique de 50L sur les pales d'une éolienne.
Le set est passé à une vitesse lumière, pfiouuuuuuuu les enculés !! pas compris, tu le prends avec toi en mode doggy-bag pour le dégazer vers 4/5h00 heures du mat, avec salsa hémorroïdale comme clin d’œil.
Jean-Bapt, prof de planche à voile dans les 90’s est maintenant coach de vie dans le bien-être, pour son premier Hellfest c’est comme s’il venait d’enlever un bouchon de cérumen à son existence, quand je suis partie il était pété comme un coin de prune d'Agen en train de prendre l’accent antillais pour avouer qu’il regardait les sites divulguant des photos comparatives de stars jeunes puis vieillissantes, sans la moindre honte. Le Hellfest est un confessionnal où la possibilité de s’exprimer à travers l’amplification démesuré du heavy metal permet la foi du ‘’mauvais goût’’ entendu par la bienpensante. Ce n’est pas pour autant un lieu de perdition, c’est bien souvent un lieu de désinhibition.
Les fameux touristes sont venues pour vivre l'expérience Hellfest, dans le lot il y en aura qui auront succomber à cet univers, et partiront dans le vaste univers en remontant comme un saumon clouté jusqu'aux sources. Le Hellfest a un sacré budget pour apporter le trip, c'est aussi un sacrifice financier pour les petits bourses, mais pensez-vous qu'il soit si hype pour y faire venir uniquement des friqués ?
Ohhhhhhhhhhh ! Tu as écouté la musique et le bordel ambiant ?
THE BLACK DAHLIA MURDER / Altar
Le nouveau chanteur est un clone de l’ancien Trevor Strnad. Le groupe essaye de paraitre, de n'avoir rien changé à sa déflagration gardant le corps musical intact, impactant une fureur à son deathcore, je trouve que l’impact est moindre, différent, c’est normal. J'ai du mal à me défaire du passé et de l'intensité, osmose dont le groupe avait célébré, notamment avec Trevor. A chaque concert je trouvais que ce frontman partageait sa joie hyper puissante et un sens de la déconnade, j’ai été très surpris lors de son décès d’apprendre qu’il s’était suicidé.
Pendant que le groupe nous assaisonnait, un gars dans le public hurlait par intermittence comme un pet sonore à côté des enceintes d’un teknival, il récidivait à plusieurs reprises, au point qu’autour et sans rien comprendre les gens se demandaient s’il n’y a pas le feu ? Une personne qui ferait un malaise peut-être ?!? Non rien de tout cela, juste un gars qui devrait être sous curatelle pendant l’ingestion du deathcore de The Black Dahlia Murder.
Même si je n’ai pas retrouvé le groove, la furie cataclysmique du groupe, c’était cool de revoir ce groupe, peut-être par pure nostalgie, mais aussi parce que, du moins j’imagine, que ces gars en ont eu gros sur le cœur, et du courage pour relancer la mécanique après un tel drame, ça laisse un goût amer et un devoir de perpétuer en essayant de se rapprocher de la même intensité, de retrouver toute la joie hyper puissante et le sens de la déconnade de l’âme du groupe, avec le fantôme de Trevor pas loin.
Vers la grande cathédrale de la Temple me parvenait une musique orageuse en pleine oraison funèbre, elle délivrait ses cantiques un chapelet à la main, poussait par le tintement des cloches et les sons gonflés des trompettes de l’apocalypse le public grondait comme autant de tonnerre : BATUSHKA /Temple
De quel présage pourrait-il donc vous inquiéter en pénétrant la nef satanique ? Les nuages se mélangent aux éclipses, les flammes lèchent le purgatoire dans la perversion sonique, et alors ?!?
La messe du dimanche a été promulguée dans une théâtralité et une rigueur de diocèse sur scène, et dionysienne dans le public. Les ouailles ont reçu l'absolution maléfique black metOl ostentatoire en vertu de la laïcité de la fille ainé de l’église, La France. Se déroulaient sous ses yeux les rites fous des cérémonies magiques, des messes noires et des sabbats de sorcières, ainsi que les chants liturgiques de la possession démoniaque et d’exorcisme. Il existera toujours des gens qui prennent un plaisir simple et total face à un tour de magie, par opposition à ceux qui sont à la fois sceptiques et parfois même ennuyés d'avoir été ‘’dupés’’.
L’enceinte est bondée, dans la foule nous finissons toutes et tous par faire notre petit trou d’intimité, on se comprend, se cannibalise l’un l’autre, chacun prend ce qu’il a à saisir comme effusion d'émotions.
L’ensemble des reporters ayant vécu plusieurs Hellfest ont pu distinguer le changement notable de population, au point de saisir que désormais un gars lambda dans la vie civile a dû troquer son t-shirt à message « 42 ans J’peux pas j’ai apéro !! » avec celui d’un Hellfest 2024 pour s'afficher ici. Sachez tout de même qu’un sataniste a dû leur jeter un sort : Ils devront se nourrir jusqu’à la fin de leurs jours de petits pois au piment de cayenne avec une fourchette en sautant sur un trampoline.
SUFFOCATION / Altar
Et biiiiiiiiml un suffositoire !
Une dinguerie de plus quoi ce set, l'on ne pouvait attendre moins de la part des New-yorkais. Un brutal death technique à se blanchir les canines, à se péter la nuque et se vider les viscères avec un groove imparable, inaltérable.
Direct dans le VIP de l’Enfer ! Accès premium à la fournaise, coupe-file pour la rôtisserie, supplément de souffrance offert. Le groupe étend sa connaissance aiguë du style avec son épandage gore par des morceaux de ses tripes en surplomb. Suffo poursuivra son crépuscule ne faisant qu’exalter sa puissance de feu. Un être vivant est une matière animée, ce groupe sécrète dans sa manifestation créatrice une animation vivante de la mort.
« S’enfoncer dans la profondeur technique et brutale de Suffo pour y trouver l’ivresse et revenir de ces limbes avec le goût du sang en bouche » je pense que c’est un bon résumé de ce groupe nan ?
Je suis passé à la Valley pour HIGH VIS pratiquant de la zique électro non typé heavy metAl. Les vestes patchées ont twerké en tectonite semi-dark, car quelqu'un avait laissé la lumière allumée pour empêcher que les gosses ne fassent des cauchemars le soir même avec Freddy Madball Krueger.
J’ai observé que dans des coins de Clisson il n'y a plus de C15 décorés à la Mad Max par des traveller’s au look de Plastic Bertrand sous méthadone avec un chenil. Autrefois il était possible de rencontrer des personnes au mode de vie proche d’une harde de sangliers qui se roulent dans leurs propres déjections parce que c’est marrant. Aujourd'hui le festivalier trouve génial d'aller faire ses emplettes à l'ouverture du Leclerc devant des intérimaires l'applaudissant devant l'exaltation d'un manager qui va faire du chiffre, imbibé de taurine caféinée à la cocaïne. Le monde est comme cela. C'est le fric, le cul et la drogue, ok, alors écoutez Motley Crüe !
D’un autre côté, perdure les traditions, dans le pit c’est wall of death, circle pit, slamdiving, headbanging, paquito des fêtes de Bayonne, et au camping l’instant France inter pendant la joute médiévale en caddie, avec des sbires version hard-discount de proximité, entre le Spar de Philippe de Villiers contre la marque repère d’Edouard Leclerc.
MADBALL / Warzone
6ème passage des New-Yorkais à ClisssOon, et la balle perforante Freddy Madball de la grosse pomme a fourni le show classique, en pratiquant une très bonne séance d’entraînement à la salle de sport HxC bodybuildé.
Dans le pit les touch guy étaient de sortie, hygiène de vie à la dure où les muscles suivent la pensée. Y’avait aussi des puceaux avec la densité physique d’un asthmatique et la marque des coudes sur les gencives, des gamins heureux de leur apprentissage quoi.
Wåz nous a fait sa danse HxC, c’était entre Aldo Maccione et Seth Rogen, un must !
Un set classique parmi les les classiques et à la fin de la noce, le groupe a renvoyé la balle à 10 mètres avec le titre « Doc Marten Stomp » et le pit s'est percuté en voiture bélier et ramassage scolaire. Résultat le groupe a raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie en devenant des hommes.
I AM MORBID / Altar
Les moutons noirs sont mal aimés…Faute de pouvoir être formatés, ils sont rejetés, abandonnés, pointés du doigt dans tous les cas.
Les boucs noirs sont craints à tout jamais, damnés sans jamais faner avec une âme sombre à errer dans la lumière tout feu tout flamme. Morbidement magistral, avec 2 guitaristes passant à la vitesse supersonique mach 3, le batteur Pete Sandoval et le chanteur bassiste David Vincent, maître parmi les derniers maîtres sataniques, pour perpétuer le rite du légendaire combo floridien Morbid Angel dans les catacombes du death, dont les 2 boucs Pete et David ont modifié le nom d’appellation d’origine contrôlée par un "I Am Morbid".
M'attirant vers l'éternité cette figure noire m'invite à son rite, les ténèbres l’exigent. D’une efficacité maximale, les ténèbres ont tremblé aux sonorités blasphématoires. Sans retenu, le public s’est soumis au rite purificatoire, reliant le conscient à l’inconscient par cet acte scénique d’une bestialité sonique. Le groupe déposait sa collection sanglante de riff pour ceux qui aiment choisir dans la violence musicale avec le goût du sang en bouche.
Le groupe fouillait avec les ongles serrés dans les entrailles du répertoire, allant jusqu’aux organes vitaux et déchira les intestins du public à coup de « Are You Morbid ? » comme interrogatoire. Au final il malaxa l’ensemble jusqu’à nous servir une piperade hypra pimentée pour que le public ressente du fond de ses entrailles l’imprégnation absolue du groupe jusqu’à lui avouer en toute sincérité « I Am Morbid ».
C’est en cela que la musique de ce groupe élève par ses vertus sataniques, vous devenez vos choix, goût et saveur en pleine conscience.
David Vincent a toujours été acteur de sa vie et non spectateur, il a trouvé sa voie et encourage les autres à faire de même. Il a fait pour cela des erreurs, des bêtises, et il n'est pas un ange, il reste morbide par rapport à tout cela. « être morbide » se traduit chez lui par le refus de céder à l'étroitesse d'esprit et à la médiocrité. Si vous voulez en apprendre davantage sur ce grand homme, je vous conseille la lecture entre biographie et développement personnel de son livre « I Am Morbid 10 leçons tirées du metal extreme, de la cambrousse sauvage et du pouvoir de l'auto-détermination. »
Le sale, l’abject, le révolté caverneux, et tous les synonymes relatifs à l’incompréhension ont été désintégré dans le plafond de terre quand la réussite du Hellfest a exposé les limites d’une société réac face aux musiques extrêmes. Qui l’eût-cru ? L’univers du metal a été à l’honneur lors de l’exposition "Metal" à la Philharmonie de Paris en Avril 2024 avec Corentin Charbonnier et Milan Garcin, co-commissaires de l’exposition. C’est risible finalement avec le recul tous les crachats ramassés pendant + de 50 ans. Tout comme le punk qui n’aimait pas l’autorité mais l’école de la rue, et devait vivre vite pour mourir jeune, désormais l’on trouve du didactisme dans des livres qui narrent l’historique, philosophie et autres verbiages du subterfongicide punk. Tu veux interviewer un punk du siècle dernier ? Mais il garde tout dans un recueil pour te le vendre et pouvoir bouffer sur une rente.
Le sucre d’orge de la nostalgie est un agitateur du diabète vintage contemporain, un retour en arrière perpétuel.
COCK SPARRER / Warzone
Un groupe de mafieux Britanniques se pointe sur scène composé d'huiles anciennes, tournesol, olive, colza, fleur de sureau, toutes sont là, calibrées pour faire rissoler la 1ère vague de punk britannique.
Quand je repense à la vieille Anglaise, dans son pub à hurler des hymnes prolétaires, avec la fureur du gradin de West Ham, on y croise les photos d'un passé qui devant nos yeux semblent émettre une relique, une saveur jaunie mais toujours tenace, dont les grenouilles à béret salueront avec le poing gauche levé. Du punk bordel, de celui qui a vécu la rue sur le macadam, ancienne lignée mélangeant punk social, keupon défonce, trop oldschool pour les adeptes des toilettes sèches. La rage fermente comme le temps dévore et nous englouti. Ils étaient mignons ces papis du rock en provenance d’une autre époque, même si la oi musique est revenue dans son enclos, que les tensions sociales sont exacerbées, le public d’un festival est majoritairement là pour s’amuser, partager dans un moment fédérateur un lieu, un instant, une communauté, embrasser la vie, faire la rencontre de soi et d’autres. L'on assiste à tant d'instant polaroïd...Comme quand ce couple s'est enlacé. Les vieux punk poursuivaient la nuit et ces 2 êtres allumaient leur feu. Il a posé sa bouche sur ses lèvres surprises, il semblait deviner où elle voulait qu'un prochain baiser vienne mûrir, quelle partie de son corps avait besoin d'être réchauffée. Une chaleur lancinante les envahissait rayonnant de soleil, aspirant à toucher, comme n'importe quelle prairie, et dans quelque chose qu'ils ne savaient pas, ou qu'ils avaient oublié, car la mémoire de la chair est fragile. A vrai dire, ce n'était pas qu'un baiser, ce serait le seul baiser dont ils se souviendraient jusqu'à la fin de leurs jours. Tout comme ces vieux Anglais embrassaient le public de leur souffle punk.
J’ai vu la fin du set de FOO FIGHTERS / Mainstage 1.
Folle cette énergie que le groupe dégageait, tout comme le chant de Dave Grohl, une chouette prestation des Américains. Ce n'est pas ma came, (j'ai le premier album), mais je sais reconnaître le talent, la sincérité des musiciens, et ce final de rock grungy. Le groupe se donnait vulnérable et obsédant par une étrangeté irrésistible. Découvrant les artefacts que les anges saupoudrent à la table des divinités. Luxure des poses, esthétique sombres, charme érotique, l’on pouvait même entendre taper le cœur des musiciens avec l’emphase d’une piste aux étoiles à chaque mouvement musical que le groupe lançait vers la stratosphère.
Le public en émoi ouvrait ses ailes de désir pour ne pas perdre miette.
Ce rock grungy est facile à digérer, identifiable pour le laisser pénétrer, pourtant cette attraction avait une teinte clandestine de ne pas tout se dévoiler entièrement. Les gens et les nuages sont beaux parce qu’on ne peut pas tout voir et qu’ils gardent une essence secrète à tout jamais, suscitant dans les fantasmes des désirs vaniteux. Nous conservons un petit jardin entouré de solennité qu'aucune angoisse ne pourra jamais atteindre. Parce qu’avec tous les choix, les offres sous les yeux, vous êtes cette étrange faim qui envahit et touche les pensées sans jamais atteindre la satiété. Et ceci mes amies/amis, c’est aussi ce que l'on appelle le blues du Hellfest. Ce n’est pas trois accords sur une guitare désaccordée en bois, c’est ce lundi matin au réveil où vous êtes en position fœtus à côté de votre tente, vous cuvez comme une barrique de Saint Chinian, vos premières paroles se déversent en ASMR, vous avez du rimmel, un Spandex Hair Metal zébré avec autour une cartouchière et un bracelet clouté sur l’avant-bras gauche. On vous félicite unanimement pour votre grande performance de hier soir, et jamais personne ne vous racontera ce qu’il s'est réellement passé.
Après les Foo Fighters, Diantre, le festival nous a joué une fin à la scoubidou ! Et ce n'était pas l'ingé son le méchant.
Le community manager stagiaire a oublié de noter les remerciements à tous les Hellbangers sur les écrans géants, il y avait uniquement le message pour la date d'achat des billets de 2025, du coup ça boude, rouspète avec une bronca, c'est sûr qu'il y a eu un meilleur service après-vente. Mais bon la relativité de ce coup d’épée dans l’eau du boudin c’est que les 55 000 pass pour les quatre jours du 19 au 22 juin 2025 de la 18ème édition ont trouvé preneur en 25 minutes : Welcome home new Hellbangers !
Je constatais qu’en remontant vers le camping la population Clissonnaise était aussi désappointée que déçue, les familles avec les gamins et les grands-parents rentraient après avoir attendu longuement ce traditionnel feu d’artifice qui n'est jamais apparu.
Résumé de cette 17 édition :
La programmation est dingue. Oui je sais bien entendu tu es capable de faire mieux (en fonction de tes goûts), tout comme sur un terrain de sport tu seras le meilleur depuis les raisonnements de coach que tu émets devant ta télé.
Le site est fabuleux, l’organisation maitrisée, les bénévoles efficaces avec une très bonne énergie communicative, la sécurité (Hellwatch) attentive et bienveillante.
Les mainstages poursuivent leur programmation grand public, et si comme je l’ai lu l’affluence indiscutable a eu le dernier mot sur les haters, je répondrais par une citation de Frédéric Dard : « Ce sont toujours les cons qui l'emportent. Question de surnombre ! »
Les autres scènes cultivent la nouveauté et les valeurs sûres avec un bel équilibre.
La Altar et la Temple ont retrouvé une audience.
Wåz sait danser le HxC, Vince a pris une mandale sonique avec The Haunted, Carø a pleuré devant les Mets, Jbeer et ses potes des bars ont écoulées 500000 litres de bière, 98% des festivaliers sont chaleureux. J’ai jeté ma tente à la poubelle.
Pour la réalisation du péplum Hellfestien : Audaces fortuna juvat !
38 millions d’euros : budget de l’édition 2024.
182 groupes programmés. La surface totale du site est de 127 ha.
29 ha de camping avec une capacité d’accueil de 40 000 campeurs.
Un parking de 27 ha pouvant accueillir 12 000 véhicules et desservi par des navettes.
Un parking pour 3 000 vélos.
42 points de restauration.
20 associations partenaires.
1 500 personnes travaillent sur le temps du festival.
5 000 bénévoles.
800 journalistes accrédités.
72 nationalités représentées.
60 000 festivaliers par jour. Fréquentation à laquelle il faut ajouter 10 000 personnes en plus par jour pour les invités, bénévoles, presse, techniciens, artistes.
Pour celles et ceux qui considèrent désormais le festival comme un parc à thème avec de la musique lounge, le Hellfest a trouvé le point G, il est grandiose, gigantesque, grandiloquent, géant !
Surtout, n’oubliez jamais la sainte parole de Steel Panther : « N'ayez pas peur du Heavy MetAl. »...Même en l'écoutant à l'envers sur une platine disque hein !