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Tag - HELLFEST

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lundi, juillet 7 2025

MY SONG - DIMANCHE 22 JUIN 2025


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Dans ce haut-lieu de l'ivresse mystique, le pèlerin glisse sur la pente d'un nouveau plaisir sombre afin de trouver refuge dans le lit de Satan. Il a prié pour une tempête et ça le possédera jusqu’à la fin de ses jours. Durant une année dans l’attente sa houle émotive a gonflé à l'intérieur, quand enfin l’osmose vient tonner, sans voix il crie à l’unisson son existence béatifiée. Je me réalise de même, naviguant avec la perturbation émotive que je viens de récolter et la prochaine que j’attends fébrile, m’inondant de flux et de reflux dans cet intervalle de silence entre deux événements musicaux.

« Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d'aucun arbre, d'aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. » Peter Handke

Je commence la dernière journée (putainnnn déjà!!), avec la musique metal progressive grungy au ton très unique de TSAR.

Il y a un maître-chanteur exubérant de prestance, il met en scène son double maléfique Le Baron. Derrière lui, les musiciens activent la sculpture musicale en serviteurs, ou pas…Car finalement qui manipule qui ? Tsar et vous l’aurez compris, a un univers singulier, il peint une satire du pouvoir pour en critiquer l’usage. L'on ressent à travers une ambiance vacillante comme un cierge, crachant une épaisse volute de fumée musicale léchant le plafond d'une joie venimeuse de metal Progressif. Le caméléon Tsar n’est jamais là où l’attend notre culture, tel une anguille il se faufile partout tel un diable impossible à rattraper pour le mettre dans tel ou tel tiroir. C’est justement ce qui rend l’identité de ce groupe unique : son mystère. Il ne s’agit pas de manipuler les masses, mais bel et bien d’introduire une musique insolite et multiple, bizarre et baroque, originale et lunatique, avec l’esprit prestidigitateur de Keyser Söze : « Le coup le plus rusé que le Diable ait jamais réussi, ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existe pas ».

Or devant nous Tsar délivre un concert fantasmagorique, fascinant. Le groupe écharpe sa ‘’violence’’ contaminatrice, crache son dédain sur un monde, cette obscurité nous imprègne de bout en bout comme une pandémie abrite sa lune pâle de variations, son masque mortuaire de contrastes, sa fleur épanouie d’émotions. Le Baron arrive en fin de set dans la fosse sur une caisse backline pousser par les roadies, puis proposera aux festivaliers de danser une valse seul ou accompagner, et le public le fera, aussi étrange, illusoire que cela paraisse, et à la fois dans le même ton rocambolesque du groupe. Dernier titre avec un circle pit géant, il y a aura même un wall of death, nul doute qu’avec une telle prestation, TSAR a gravé le Hellfest dans son marbre. « Talent en devenir » comme ils disent dans la presse généraliste, et oui désormais il faut être consensuel.


Ça fait un moment que la prog de la Temple n’est plus au goût d’Éric Ciotti.

Le Black’n’roll oldschoool pur jus de sang, gras, foudre et surf music riffique de GRAVEKULT a mené l’apostasie punk pour le règne autoritaire du glas religieusement sombre du Black MetOl.

Un set clouté de plan surf, de rythmique en acier pour un impact déflagrateur. Gravekult a mis sa branlée avec désinvolture au public, il est venu sans se prendre le chou avec un spectacle, concept ou je ne sais quoi d’autre pour occuper l’espace scénique. Sa participation oldschool à refiler le mojo brut et pur dans la fureur D-beat, la graisse de mort du death/black, et pour faire cramer les enceintes.

Le guitariste blond à moustache est mon héros, je le croise à pas mal d’endroit, Hellfest, Pyrenean Warrior Fest, nous avons un peu parler peu après, le gars est vraiment cool.

Le quatuor joue son feu de joie black heavy et c’était génial ! Avec plein de flammes dansant autour de nous, infusant des notes orbitales qui s'échappent et commencent à nous brûler vif. Leur nouvel album « Full Moon Fever » hante la forêt dans laquelle son feu va nous rendre cendre : Gravement kvlt !


Un fan de grind discutait à la Altar avec un autre du concert attendu du sanibroyeur Gutalax et de la classe vestimentaire d’Udo Dirkschneider l’ancien chanteur d’Accept, puis GUINEAPIG, trio Transalpin de grind avec plusieurs niveaux de point de centrifugeuse a fait cloquer sa pâte Goregrind, dont les 2 voix se succèdent avec le guitariste et le bassiste, pour une interprétation décalée et clinique d’un groove en combustion instantané.

Tendu, arborant un son de guitare moderne presque djenty, le public ‘’circle pit’’ joyeusement. Mais bonté divine, ce groupe vomissait du grind complexe, la Altar était saturée par le son imposant, et au milieu de ce foutoir, un festivalier présentait une stature dégingandée, avec son air équanime il avait le bien-être d’accorder à chaque instant le détachement de sa désinvolture. Les hommes alentour avaient la sauvagerie viciée au corps, ils mugissaient les insanités maléfiques que le groupe exhortait, et lui, paraissait jouir paisiblement d’une aura fantomatique bien au-dessus de la bestialité qui l’entourait. J’ai toujours confondu visuellement le fan de grind et celui des raves illégales qui gobe des cachets comme des TicTac, il y a désormais celui qui se réveille avec de la camomille en poudre dans les yeux, et qui est peut être dans la vie un décorateur d'intérieur aimant écouter Anal Cunt.


Interprétation Freudienne : Chaque nuit vous avez rêvé à prendre rendez-vous pour la vérification périodique de votre climatiseur et Patrick Bruel revient en boucle pour vous susurrez en post-it “J’te l’dis quand même”…si c'est exactement ce rêve alors vous étiez fin prêt pour la New Sensation comme le chantait INXS (ben ouaie je commence la concurrence avec France Inter, le point, etc) avec GOUGE AWAY à la Warzone.

Fans des Pixies apparemment, mmmouaie c’est aussi piquant qu’un Scoubifizz de Lutti ce groupe. Donc il y a une chanteuse, mise en avant, puis le ban de garçons derrière comme les Cranberries. Dans une bande tu as toujours celui qui dirige le spectacle de la troupe, il se prend pour un GO dans un club Med pour vendre le rêve d’une soirée cocktail sur un plateau tréteau. Le public rougeoie des élans punk noisy hardcore avec le soleil qui tape son fouet caniculaire : « Oh oui fait moi mal ». T’inquiète, elle va te briser le cœur dès que la pop va lui servir de podium, enfin je n’en sais rien, c’est juste la tendance actuelle (voir la courbe de température Fahrenheit de Turnstile et en degré Celsius de Scowl). Je quitte cette pénitence !

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D’habitude il y a des parfums de sel, saumure, cactus et de beuh à la valley, et là une odeur de chèvrefeuille, de pervenche et de rouille. Tiens qu'est ce donc ? FAETOOTH est un trio Californien en mode slow rock indie. Yo, la génération cool2.0 est dans le game, sa désinvolture fait foi, tout ce que les autres n’ont pas été foutu d’accomplir c’est elle qui va tout changer, révolutionner.

Sacré désinvolture sur scène, un culot détaché, et ouaie chill. Musicalement ça ne va pas chier loin, basse fuzzy, alternance chant clair et scream, mais bon le son est là, gros ! et c’est ce qui importe, le son. Oooh, woooooooooooooh , les poils sont hérissés de bestialité, hey tu le sens le goût du danger là ? Naaaaaaaan ?!!! mais pourtant c’est au Hellfest, nous devrions être à quatre patte à se frotter le fion contre le sol avec une excitation sauvage nan ?

Le surréaliste Belge René Magritte avait fondé la Trahison des images dans son tableau « Ceci n'est pas une pipe ». C'est-à-dire que l'image n'est pas une vérité représentative de l'objet réel, mais une figure qui montre seulement un certain aspect de l'objet, selon un certain point de vue, dans une certaine interprétation. Donc ceci n'est pas un groupe de Heavy metal.

Souuuuuuuuus le soleiiiiiiiiiiiiiiil.... de Satan, Avec Faetooth le public ne bronche pas, il est dans une somnolence dominicale, la musique du trio étale sa guimauve à tartiner, sucrée, leste dans l’estomac, avec des cris de remontées gastriques parfois. Mais où est passé le côté evil ici ? la subversion ? et bien comme au Cap D’agde = dans ton cul !

‘’Mais tu peux pas me comprendre ! » dixit l'adulescente qui traîne les pieds avec laquelle tu poses milles questions pour amorcer une conversation, et à chaque fois un seul mot clôt le dialogue, et il est facile à deviner car au jeu du ni oui, ni non, elle perd tout le temps. Toi tu as juste envie de lui hurler « Mais développe » et là c’est pareil avec Faetooh, nonchalance, désinvolture…si tu lui demandes : « Alors ton concert ? » « Mmmmhm Oui. » « DEVELOPPE !!! »

Gouge Away je n’ai rien contre, cela ne me parle pas musicalement, c’est tout. Ce n’est même pas les musiciennes, mais ce truc de posture de poseur cool. C'était peut-être de la timidité après tout ? (haussement d'épaules). Bref, je préfère l’honnêteté et même si ça bave, rature, se rate ce n’est pas grave, les fêlures sont bienvenues car à travers elles on voit les fissures.

Tu vois le Kautrock psyché d’Alek Todolo, soit tu trouves envoûtant le trip soit tu le trouves chiant, et Faetooth c’est pareil en fait. Ok Garth ? Tout dépend de ton affect culturel.


C’est équilibrant que les femmes soient ce qu’elles veulent, et qu’elles soient là, présentes à faire ce qu’elles sont, et non comme vitrine, en représentation pour afficher un quota. L’avenir de l’homme c’est la femme, à barbe, en fomme, bref cette année elle s’affiche à tous les postes. Tu vas voir que les hommes vont se faire brancher parce qu’elles étaient partout à tout faire maintenant en plus.

Le concert se termine et je me dirige vers une autre scène, pendant ce que certain considère comme l’entracte j’entends « On va boire un drink ? » aussi déflagrateur qu’un riff de speed metal interprété à la trompette le 14 juillet à la garden party de l’Elysée (attention c’est tendance).


Le peuple Gothique sont des chats noirs qui dialoguent avec l'invisible tombal des cimetières aux marbres fleuris. J’ai raté The Cemetary Girlz le matin, je rattrape la mise en bière avec UNTO OTHERS, groupe américain originaire de Portland en Oregon, qui façonne un liant d’heavy metal-goth rock avec de la new wave et du post-punk. gothique.gif

Joué en plein jour doit être un exploit pour le groupe, dont la chair musicale est livide, mais pas que, pas que. Parce que le groupe émet un set saveur menthe glaciale mais avec une profondeur ténébreuse de mojito guacamole, c’est assez étrange, et le contraste ne s’arrête pas là. Il est aussi accueillant et terriblement addictif. Je ne connais pas du tout le groupe, mais je me suis retrouvé attaché à tout ce qui appartient à ce monde des ténèbres et des ombres, car il embrasse ma terre. Le riffing de frelons gelés aux braises mélodiques suit une cascade de rythmique pétrifiante de tiédeur. Le chant est saisi dans une chambre mortuaire, punaise le bordel c’est un congélo et un brasero à la fois. Unto Others parle une langue latine avec un romantisme gothique, il prie devant une toile d’araignée et saigne du jus de rose, et en plus il est aussi épileptique qu’une transe et possède une ardeur mélancolique. Ouaie dingue et classe, bravo, me suis régalé. Parfois vous découvrez un groupe avec cette sensation de discerner quelque chose que vous saviez depuis toujours. Il y a un effet de surprise et à la fois une évidence, un peu comme de recevoir un colis Mondial Relay avec un truc salace à l’intérieur sur votre voisine/voisin.


NOVELISTS a fait son show, valeur montante pour fans de Nu MetAl Hardcore A.I pour Falling In Reverse (bravo, bon jeu de mot, bim ! Ten points de la part de la Finlande, six from sweden, et nine Bosnie-Herzégovine). La chanteuse Camille Contreras donne le ton en donnant la poudre qui mettra le feu, le groupe impose un set particulièrement maîtrisé. Ce n’est pas du punk pop pour adulte qui met encore la casquette à l’envers, bro !


A l’Xtrememarket je vois quelques quinquagénaires, sorte de Sganarelle attendant patiemment l’âge de la retraite pour écouter à l’ombre d’un cyprès l’ensemble de leurs achats vinyliques. Du côté du camping il y avait d’autres marchands, j’ai acheté des CD à 7 euros, vendu à 15 à l’Xtrememarket. Je n'achète plus de disque vinyle, c'est devenu trop cher.


Pour le set d’ALEK TODOLO je me suis posé pour écrire, gratter cet insondable qui danse sur scène et hérisse mes pensées, et avec de quoi sustenter les vôtres j’espère.

Des fantômes d’enfances ploient sous le joug de leur obscurité cette inconnu que le temps à délaver en quotidien. Écrire est parfois une douleur de n’avoir pas su rendre indélébile la saveur reçue par une parfaite traduction. Le groupe nous porte à l’endroit où le poids de l’existence n’est plus qu’une vapeur d’eau. Les valeurs, poids, profondeur ne sont que des termes car l‘immersion est totale. Cette musique est libre, s’échappe d’elle-même pour un trip sauvage. Les perspectives musicales sont sinueuses, par exemple un fan de Meshuggah rira à gorge déployée devant un fan de muse qui essaye de retenir la formule de Pythagore que le groupe à remodeler dans le mystère.

Le trio entrecroise envoûtement et psychédélisme, tisse des textures complexes aux essences hypnotiques, zestes des atours bruitistes avec des nuages de fumée atmosphériques. Un genre particulier que le groupe démontre formidablement, un peu comme ces musiciens de jazz escaladant leur vortex de musak avec lequel vous vous arrimez lorsque l’éruption émotive fait corps tout ensemble, c’était certainement un concert parfait pour les auditeurs de FIP.

Un gars clope au bec tout en faisant craquer les articulations de ses doigts me confia son divorce (il n’a pas la garde des enfants), comme si je devais remplir un formulaire administratif avec un tas de pièces justificatives trop lourdes pour être enregistrées. J'ai remarqué qu'il y a cette année une recrudescence de t-shirt qui se veut « marrant », avec des jeux de mots et ref sur groupe et le heavy metal, comme Carcasglass, Mic-hell Sardou, Silure avec le S de Slayer…


Bon comme dirait Jacques Brel, Au Suivant ! GUTALAX n’est pas une marque de dentifrice.

Le groupe est arrivée sur le thème "Ghostbusters" de Ray Parker, dès lors la disco bestiau peut propager sa gigue et directement dans le fondement, puisque le public semblait déjà prêt à accueillir le camion de pompe à merde depuis la première heure du jour. Donc le public munit de brosse à chiotte (propre) attendait et à la première mesure de l’opérette des rouleaux de papier toilette volent dans tous les sens, à la fin du concert, il y en avait partout déchiqueté au sol.

Le grindcore de Gutalax dispose d’un chanteur dont la diversité vocale se trouve entre le mode crapaud guttural et le concours du meilleur cri de cochon. Les titres sont soit en mode moto crotte, soit en cuve façon lasagne d'excréments, de toute façon le chanteur a prévenu dès la fin de la première chanson que tout le reste de leur répertoire serait exactement pareil que la première interprétation. L’humour est ici aussi omniprésent qu’une tache marron sur un falzar blanc. Sur scène le groupe joue à Hibern-anus et le public en fosse à purin à Louis de Funes dans les égouts de la grande Vadrouille. Le set se déroule comme une descente d'organes sur un trampoline et le groupe termine chaque chanson comme Carrie Ingalls dans le générique de la petite maison dans la prairie.

Si vous vous êtes retrouvé à ce concert de grindcore sans savoir pourquoi ? Pourtant juste avant d’accéder à la tente, souvenez-vous, une voix d’outre-tombe liée à votre intuition vous a quémandé avec piété de prendre un tube de lubrifiant, c'était un sacré premier renseignement pourtant. La conclusion, c'est que vous en avez chié !


MESSA et son rock cinématographique c’est quelque chose qui tend vers l’envol, la méditation et la pêche à ligne, oui tout est dans le détachement, l’introspection et la tranquillité.

Les titres sont dissemblables, chacun à sa propre résonance progressive. Le territoire de Messa est Méditerranéen, il en réverbère la lumière, chaleur, profondeur, promiscuité de constellations. Ici vit le sang de mes ancêtres. Les teintes sont multiples, gorgées de perles envoûtantes, les musiciens font naître les frissons dans une prestance de lion au feeling de jaguar. Le son est beau, pur, spectral, chargé d’un venin solaire sombre. Équipée seulement de l'éloquence la plus primaire, la chanteuse Sara faisait tinter ses bracelets d’or dans la danse de sa chevelure, de la poussière d'étoiles s’échappait de sa voix formant un halo doré de gitane des ténèbres. Messa joua pas mal de titres de son dernier album « The Spin », prenant le public au corps pour caresser son âme mystique, comme la rose murmure avant de s'épanouir « Je te donne mon cœur, un refuge. » Le groupe ira de son ivresse solaire lécher sa brûlure sur un public adorateur des séductions ténébreuses.


REFUSED et son concert d’adieu :


Le groupe UNLEASHED de Death Old School monte sur la scène Altar, les Suédois n’ont pas mis des slips en plume d'oie, ils ont posé leurs paupiettes de taureau sur les retours de scène en disant d’un simple regard de mâle dominant : "qui n'en veut ???’’

Puis le jus riffing authentique et massif, des basses lourdasses, une rythmique en fonte, et un chant rugueux, tout cela à la fois. L’on est éblouie par la lumière, prêt à y mettre la main dedans comme dans le feu pour voir ce que ça fait. Parfois les flammes étaient là en l'absence de tout feu sur lequel se refléter, avec l’écho incandescent d’un rire diabolique remontant de la cheminée des enfers, et dans un nuage de suie. Je ressors groogy...


Je retraverse tout le site jusqu’à la Warzone, zone lampedusa, devant moi un quadragénaire trop visible et invisible en même temps fait muter son corps dans une transe africaine sur la musak de l’orchestre. Bon je tourne un peu pour me placer à l’auditorium de Stravinski, sur scène ce n'est pas l'ambiance d'une Mickey parade, y'a pas de tatouage harlequin sur les bras, mais ça gueule avec des poumons de triathlète et de trompettistes de banda. Le groupe foudroie la guerre du feu et c'est GORILLA BISCUITS, qui continue de tournée sur le culte de son passé fondateur avec seul album « Start Today » de 1989.

Si au bar à chat la bière coule doucement à l’ombre, devant les SxE brassent le To-step dans la bonne humeur. Le groupe est composé du chanteur Anthony Civarelli qui déambule à la façon d’un conférencier abordant la motivation et le dépassement de soi. Il y a Walter Schreifels (Quicksand, Youth of Today) et Charlie Garriga (CIV, Judge, Outface) à la guitare, Arthur Meow Smilios à la basse (CIV, Token Entry, World Be Free), et Luc Abbey à la batterie (Judge, Warzone, CIV) pour amorcer le SxE power. Comme la population a changé il n’y a plus de trve HxC comme avant, plus personne sur les côtés de la scène, alors qu’avant c’était noir de monde affichant un crew. Peut-être était-ce le cas avec Tunrstile ??

De fait si la zone du pit reste dans une effervescence, les lyrics ne sont pas repris avec la ferveur et connaissance du plus grand monde. Bref les temps changent, c’est différent, tu le vis autrement. La chaleur présente et la fin du week-end sont un choc pour les organismes qui puisent dans leurs dernières ressources pour braver le pit. Gorilla Biscuits fait son set comme avant, frontal, brut, tu prends ou pas mais c’est du HxC oldschool. Le guitariste Schreifels marche en travers de la scène avec la gesticulation d’un gars qui a la salsa hémorroïdale dans le sang. Juste avant la bataille de 1515 finale, un groupe de damoiseau adepte depuis 1 mois à basic-fit se monte la mayo pour aller dans les rucks percuter la viande de trentenaire. Bien entendu une loutre trisomique foutrait tout ça en PLS direct, mais bon, y’en a un qui part avec le physique d’un kinder bueno, dans sa tête il vient de bouffer du manioc avec du riz complet, c’est Mike Horn à Kho Lanta, le mec. Ce gars d’1M90 au parcours professionnel dans plusieurs entreprises telles que Friskies, IFF, Cargill, Saria et Sodiaal a voulu forger sa confiance avec son diplôme MOOC « Excellence Opérationnelle » de l’ESSEC dans le pit en feu. Courageux, vraiment, j’applaudis, clapou clapou, bref ou anymay pour les LV2, le sacrifice peut commencer. Les autres reluquent avec le regard sous la ceinture jaune et une tronche de Jacky & Michel en Aveyron, et puis l’autre, pardi, devient aligot saucisse qui éclate partout en 3mn au micro-onde et aura été purement refoulé par des bestiaux du BTP d’1M70. Conclusion, plus tu es grand moins tu saisis dans un espace confiné tes capacités dans un environnement hostile. Le groupe finit par un « Star Today » avec un Civ en bas de la fosse posant parfois son microphone en quête du public karaoké. Autour de la fosse tu remarques qu’une population regarde le spectacle comme un sénateur munit d’un casque de chantier, de bottes en caoutchouc lors de la pose de la première pierre d’un EHPAD.

Je ne vais jamais trop dans le pit, ce n’est pas que je suis un péteux, déjà grand 1 petit A j’ai passé l’âge, puis B petit 2 j’ai le gabarit d’un pongiste nourrit aux légumineuses et aux graines de chia, tu vois je suis en mode jus de fruit sXe depuis de nombreuses années, et ce régime sec me vaut une paix de l’âme, et un physique de jeune premier. Si à la première gorgée je sens les nutriments propager une onde d’énergie phénoménale, à la seconde je me fais un soin du visage. Par contre si je mange un kiwi de 15 jours je fais la danse des canards direct 2mn après, littéralement ivre mort par l'alcool à l'intérieur. Tu peux rire, c'est permis bateau !

N’empêche que je suis quand même allé moshé et circle pité pendant les sets de Tankard, Exodus...Bon je repars dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et ouais satanique jusqu’au bout, et surtout pour bien m’imprégner de l’atmosphère des lieux. Mon constat est aussi joyeux qu’un médecin généraliste qui te prescrit une coloscopie avec cette bonne appétence au goût du destroyed à la Warzone, et toute cette esthétique glaviotteuse en provenance de la rue…Street punk pour les fans de Rancid. Le quadra dadaïste a dû lécher le cobalt de son téléphone il fait une story sur Tik tok de sa danse du muguet, et son collègue conseiller en assurances est parti avant la fin du concert. Je sais, c’est pas cool !


La féria étant terminée je tâtonne à la cuvette de sortie coincé entre des gars à la sauce sueur, puis trouve une brèche, mais un peu plus loin dans la forêt de Brocéliande un gars imposant promenait son indolence corporelle comme l’on va en Espagne à Grenade pour y manger des abricots secs. Je le double par la gauche, et ouaie satanique jusqu’au bout, et en traçant l’air à la vitesse aveuglante des riffs de Slayer, j'ouvre tel un Moïse la nacre des profondeurs et creuse le sillon dans la multitude des silhouettes afin de rejoindre la nef satanique. Le jour étouffe dans une clarté de rires éthyliques et de jeunes corps poussant la fonte pour durcir les triceps, quadriceps, biceps, au forceps d’un esprit rigidifié par l’effort musculaire. Sous la toile noire, et ouaie satanique, j’enjambe des cadavres exténués, évite des groupes se marrant dans un nostalgique moment fiévreux de partage et de joies pures, pendant que des âmes solitaires cherchent un regard approbateur pour lancer leur ligne de pêche existentielle loin de la rivière de l’ennui. La fin d’un concert signifie le déplacement pastoral d’une horde vers la transhumance de nouvelles sensations soniques. Le site est devenu aussi grandiose que les 80000 personnes quotidiennes exigent à l’organiser, avec des installations aménagées, établies ou temporaires. Le crew est très attentif tant à son image qu’aux besoins et retours des festivaliers durant les années antérieures. Ainsi la fluidité d’accès est calculée en prenant compte des dispositifs sécuritaires et en fonction des nombreuses offres proposées.

L’évolution est telle que comme un géant du BTP bétonne et goudronne déviants les lois de l’urbanisme le Hellfest est un park festival moderne où les GO ne lésinent jamais sur l’animation thurifère. Je m’installe près de l’ingé son, l’endroit où le son est logiquement le plus recevable, à mes pieds un mammouth ingurgite un tacos 5 viandes (chicken, kebab, bœuf, merguez, surprise) + cheddar + sauce samouraï (celle qui sabre ton fion pour que tu es du gassss après), sur ma droite un quinquagénaire à casquette décathlon, veste patchée à l’an 2025 avec du Maiden, Saxon, et autres nouveautés heavy, alors qu’un Sodom doit se sentir à l’étroit entre les Mets et Megadeth. Côté gauche un couple accouplé, lui derrière, elle devant, posant sur la même respiration les battements d’une tendresse que j’envie en pensant à mon épouse. Parfois, la nuit, tel le mystère romantique dans son silence et son promontoire au milieu des ombres maléfiques, des éclairs jaillissent de la caresse de deux bouches que l’on remarque dans une brièveté d’amour pur, chaste et doux, au milieu des démons soniques vitupérant l’espace alentour. Je sens autour comme un début de trépignement, les gens se relèvent, ça se resserre,s'agite, les choses appellent dans une friction de perspective et d’espérance jumelée à l’excitation. Nos antennes vibratoires sont à nouveau tirés par les étoiles. Il y a dans ce chaos une paix et une électricité que la dévotion saine des fidèles abonde en foi intense. Nous nous inclinons devant ce qui nous dépasse, transcendé.es par les appels à la prière metallique à chaque concert. Cette musique bestiale résonne en pleine quête spirituelle, se faufilant tel un diable dans chaque peau. Le week-end s’écoulera dans une douceur d’inexorabilité, et la macération de corps sous l’étuve de la Altar/Temple abondait en sudation de marais salant.


THE KOVENANT arrive, le groupe de Blåck mëtal symphønique formé en Norvège en 1992, baigne sa litanie noire avec un crucifix inversé dans une main mortuaire, il est venu pour envahir l’espace comme des fleurs invisibles dans une lourde détonation des ténèbres.

En fond de scène Sarah Jezebel Deva en chanteuse lyrique, et à côté le jeu de batterie de hellhammer (Mayhem), devant c'est Nagash (ex-Dimmu Borgir), puis sur les côtés le groupe jouant la sanglante symphonie. Le concert donne l’impression de sortir d’une tombe débordant de ronces, de chair éparpillées dans les cieux ocres et lourds de forêts noyées d’obscurité. Le groupe ordonne aux pénitents de se relever de leur tombe pour former une majesté terrifiante en haut de la nue et le set est son sang fait de fusion, transformant ses entrailles en lave lorsqu'il frappe l'air extérieur, prêt à brûler le monde des vivants.

Après ce set les meutes de loups du pit se taisaient et la lune hurla.


KYLESA est de retour, avec un concert racé, fougueux, dense, lourd,  pour du Sludge gluant d’Indie psyché apportant des grumeaux de teintes acérées avec parfois le chant de Laura Pleasants qui vient en poser les stigmates polymorphes. Le groove est omniprésent, lardé de choc rythmique et de lacération riffique, et ces états soniques peuvent être extrêmement curatif.

Le groupe se figent à l'intérieur de son été, plane de viscosité. Il trouve un équilibre entre le monde du visible et de l’invisible.


Beaucoup ont vu dans l’art de quoi planter ses blessures et panser ses plaies les plus secrètes et inavouables. Ainsi un sanctuaire nostalgique naquit avec le même sens de la conservation qu’une Égypte ancienne. La seule raison pour laquelle nous nous accrochons tous si étroitement aux souvenirs est que les souvenirs sont les seules choses qui ne changent pas dans notre âme-mémoire. Il existera toujours une brèche dans la trace des mouvements du temps dans laquelle nous pouvons rêver à satiété grâce à l’art. Le préliminaire des métamorphoses vient malgré tout et nous devenons une érosion qui se fane avec la délicate opiniâtreté du végétal. Le concert en fige l'éruption instantanément, et celui de Kylesa n'a rien dérogé à cette règle, la musique live est un brasier sans équivoque pour l'âme !

Le web a fourni 1.21 gigawatts de titres en streaming, et ce mode de consommation musical ne va rien chercher, c’est une suite de donnée interprétée selon un choix premier, les gens qui l’adoptent ne connaissent même plus le nom du groupe, s’en foutent et ce je m’enfoutisme est passe-partout. Ils n’ont pas plus d’attache en amour. Ils sont ensemble sans s’engager, la différence est bien présente, la fidélité ne fait plus partie de leur convention, c’est un concept obsolète pour eux. Ainsi les codes ont explosé et avec tout une batterie de valeurs, qui avaient cimentée une ardeur, loyauté, honneur en passion.

Nouvelle époque = nouvelle population, mœurs, saveurs, chaleurs, bonheurs et malheurs pour d’autres qui se sentent déposséder. Je n’ai pas de réponse, juste l’état d’un constat. Parfois, on n'obtient pas de conclusion, on passe simplement à autre chose.


Une nouvelle fois la beauté absolue a fait illuminer le compositeur JERRY CANTRELL.

Même si le précédent passage du Mozard du heavy avait une set-list absolument gigantesque. Cette fois, entre les cover d'Alice in Chains avec “Them Bones”, “Down in a Hole”, “Would?” et “Rooster”, le Satan Hoof (surnom donné par Layne Staley pour Jerry) a puisé dans ses 2 derniers opus avec : “I Want Blood” titre du dernier album, “Vilified”, “Afterglow” , puis de l'avant-dernier opus « Brighten » avec “Atone”, “Brighten” et “Had to Know”. Seul “Cut You In” du premier album “Boggy Depot”, et “Psychotic Break” du second “Degradation Trip” sont épargnés. Ce que je retiens c'est l’excellent chant de Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) pour faire vibrer le chrome racé et l'élégance du heavy rock de Cantrell. Parmi ses peintures d'algues le groupe fait pousser des érables guérisseurs dans la voie lactée, va puiser dans des contrées de sel des amulettes émotionelles pour nous accompagner toute notre existence. Le set d'une profondeur de velours de ce magicien talentueux reste à tout jamais dans le corridor intime, petit paquet cadeau que l’on rouvrira un soir de fée : Let there be light !


Après c'était mon dernier concert ! Étonné la Warzone n’est pas pleine à péter, alors que c’est LE groupe moderne le plus impactant, munit d’un dernier album colossal. Sur scène c’est une barre de fer, dans le pit c’est la guerre. Gros, très gros concert, un must ! Fallait être un fétichiste du coton-tige pour apprécier le brutal KNOCKED LOOSE.

Une lourdeur de sumo, un groove accrocheur pour déclencher des uppercuts de breakdows hypnotiques, entrainant à chaque titre une folie circulaire de circle pit dans sa circonvolution et une flambée de jubilation. La ferveur serrait les gens à un indice révélateur proche de l’asphyxie dont le jeune chanteur Bryan Garris n'arrêtait pas d'en activer la pression. J'ai vu dans tout le bordel du pit un regard battu de chien basset munit des jambes de forest gump en train de refoutre à la place de son fusible un bout de fer, heyyyy calmos speedy gonzales, reprend une suze tonic, respire et pose ta pêche dans une chiotte turque pour les squats.

Le groupe laboure et récolte les fruits de sa violence, il cuisine à veuf vif tous ses titres fourchette et hachoir en avant, écaillant le public avec sa puissance dans un monde de soupe en sachet. La tuerie finale sera un Wall of Death qui a retourné la Warzone en vestige antique. Suite à ce concert les fans de Lorna Shore, Falling Reverse, Sleep Token et Turnstile ont décidé de collectionner les piles 3LR12 4.5V plate 4,5V alcaline de 1988 à nos jours.


Horoscope du jour pour les Capricornes Fan de LINKIN PARK : Pluton entre dans votre champ astral avec effervescence, votre nouvelle chanteuse préférée émerveillera la musique du groupe au point que la destinée de Linkin Park prendra un chemin de réussite qui sera encore plus important que dans le passé. Vous en pissez de joie, attention vous n'êtes pas tout seul !

Le site brossait les étoiles dans sa crinière de feu, les ombres vivaces des noceurs habillaient sa beauté féerique de perles sanguinaires. Merci à la team Hellfest d'avoir remis la zone du feu sacré, c'est un moment chaleureux de communion ancestrale importante et purificatrice.

Il y a eu ensuite le feu d'artifice méga-costaud embrasant le ciel Clissonais, pour le grand bonheur des festivaliers et des habitats. C'est aussi le moment pour une salutation au solstice d'été, la communion de fin pour cette édition, de faire illuminer dans les cieux tout ce que l'on a vécu et d'en faire tonner les cloches de l'enfer !


Conclusion :

J’ai raté le psychopathe Allemand qui engueule tout le monde dans Rammstein, fallait faire gaffe car il tchourait les briquets en backstage pour brûler un terrain de foot d’essence dans les airs comme l’on flambe une omelette Norvégienne.

La tolérance aujourd’hui c’est que chaque personne est une communauté à lui tout seul, et peut cracher son cynisme et autocentrisme à la gueule de toutes les autres communautés intolérantes à son choix libertaire.

La liberté est policée et le rock'n'roll devient inoffensif, avec la sensation que la représentation hellfest par les médias consensuels ont donné une image safe du hardos en forçant le trait. safe.gif

Les portes du Walhalla Hellfestien ont désacralisé le heavy metal.

Obtenir le sésame Hellfest 2026 débute le 8 juillet 2025, son inaccessibilité suscite l’envie auprès d’un public casual et streamer infidèle.

Il y a une différence entre ouverture d'esprit et permutation musicale pop rock.

Le feu du Heavy Metal demeure au Hellfest quoique l'on en dise, car lourdes sont les chaînes du passé, ça sent encore le cuir, l'acier, mais faut remettre l'église de Satan en place avec du black, du death, du thrash, du grid, du power, Heavy Metal, et restituer au Hellfest toutes les chapelles qui font taper les sabots de maître cornu !!!

D'ailleurs les nouvelles générations 2.0 sont en demandent des racines sur lesquelles le temple du Heavy Metal s’est élevé, et demandent de l’eau de source pour faire couler une rivière vers ses affluents de styles, avec un océan festif et joyeux pour le grindddddd et Pöwer metal.


J'adore dans cette vidéo la solidarité révélatrice vers 16mn20 quand les gens se relèvent et aident les autres à le faire, pour moi c'est l'intelligence absolue, et preuve de cet esprit communautaire du Heavy Metal qui vit sa passion avec les autres dans un état d'esprit de fraternité. C'est la soudure du Heavy Metal ! Ça fait un bien fou de voir les gens s'amuser autant, de délirer sans problème, en comparaison avec la merde que l'on nous diffuse chaque jour.

Il me semble qu’à force de dégraisser la pureté pour aseptiser vers un monde compris entre le casual et le bourgeois-bohème, l’on perd en authenticité. Les dernières déclarations de Bruce Dickinson de la Vierge de Fer vont dans ce sens, il mentionne sur The i Paper qu'il n’envisage pas une participation à Glastonbury : « J’ai toujours dit que je refuserais Glastonbury si on nous invitait. Je ne veux pas jouer devant Gwyneth Paltrow et une yourte infestée de parfum.” Pour lui, un concert ne doit pas être “juste une question d’argent”, mais avant tout un moment de communion directe avec les fans.

Autre chose, pour Gary Holt (Slayer, Exodus), il n’y a pas lieu d’opposer les générations : le renouveau ne menace pas l’héritage du metal il le prolonge. Dans une interview accordé à SKC Novi Sad, le 16 juin 2025 Gary Holt a déclaré : “On entend souvent des gens dire qu’il n’y a plus de nouveaux groupes capables de remplir de grandes salles. Et quand un groupe comme Sleep Token y arrive, ces mêmes personnes râlent. Mais c’est exactement ce qu’on voulait, non ?” hellfest_afiche_2025_oldchool___newschool.jpg

D’après un sondage réalisé par Yahoo! News le 21 mars 2004, Ozzy Osbourne a été désigné meilleur ambassadeur terrien à 26% pour accueillir des extra-terrestres, devançant Tony Blair et George W. Bush. Gageons que 20 ans plus tard le palmarès n’a pas bougé d’un iota pour le prince des ténèbres, friands de chiroptères, Hellbats en anglais.

Il y a eu une épiphanie de reine maniant l'art sonique, et leur beauté a été mise en avant sans la sexualiser.

Que de caisse claire, clairement !

L’agence de notation Moody’s a confirmé la standardisation du spectacle metal avec le catch Américain.

Le wokiste n’est pas le cousin des ewoks.

L'exorcisme des fans de Muse a commencé : fand_de_muse_2.gif

Le pentacle représente l'équilibre du monde, l'harmonie des cinq éléments : Terre, bois, eau, feu et métal. Le Hellfest aussi, et doit rester unifier aux racines de cette harmonie pour ne pas perdre son équilibre.

Avant il y avait des Renault traffic garés dans un coin à Clisson, maintenant il y a des influenceurs « van life » au VIP.

Les trves défendent leur terre comme le faucon défend son nid.

Nous savons désormais qui est dieu, et c’est Jerry Cantrell !


L'on ne remerciera jamais assez le Hellfest pour tous ces concerts incroyables, cette organisation extraordinaire, la générosité d'avoir fourni de l'eau abondamment (plein d'autres festivals n'auraient jamais offert cette gratuité), bravo à l'ensemble des équipes très compétentes et adorables, il n'est guère étonnant que le festival fasse le plein, c'est de très loin le meilleur, hip hip hip hourra !


Il mérite une O)))våtiøn Heavy metal :



Merci au Hellfest, aux bénévoles, la team WBZ avec jBeer & Jay, les groupes et leur art sonique, le soleil, à tous ceux que j'ai croisé...FINE !


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vendredi, juillet 4 2025

BLOOD FIRE DEATH – Samedi 21 juin 2025


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Samedi c’est l'estouffade Mauritanienne, tous les festivaliers ont des auréoles sous les bras, derrière le dos, devant le torse, certains suent même du cul, les festivaliers des Fracofolies ont cru aller à Center Park et en plus ils prennent le feu sonique pleine face et couinent « Y'a pas l’air marin, la clim ? » 1.gif

Mon camping est une liesse communiste où l’état féodal du festif siège jusqu’à plus soif, mais il n'y aucun débordement, ce ne sont pas ‘’les grandes Fêtes de Mauléon’’. Dans mon allée il n'y a principalement que des gens du sud, je remarque un petit SUV urbain Jeep Avenger, jantes Radi8 17 pouces, garé avé l'immat du var parce que Toulonnnnn hé con ! Un autre du 06, puis du 31 Tolosa champion !

Au Hellcity Square, sorte de croisement entre le Camden Londonien et le village inter-entreprise d'une foire économique, les spécialistes du marketing miseront sur l'arrivée des enseignes discount dès l'affaissement de l'intérêt pour le Hellfest. Cash Converter est quant à lui pressenti pour diriger l'Extrem Market. Standard&Poor’s a dégradé la côte du magazine Rock Hard suite au repositionnement des Inrocks dans la culture de marge du metal. Voilà pour la matinale éco+, sinon ?

Le heavy metal est subversif et contestataire, le rock'n'roll est sauvage et son attitude rebelle, mais la confiserie mainstream a toujours expurgé l'essence pour en anoblir une synthèse caricaturale de « Beauferie »  (les zinzins bob cochounou qui montrent leur cul à l'émission Quotidien, etc...) et cliniquement propre (par des groupes non représentatifs) pour un paraître bankable le temps d'un sujet annuel sur le Hellfest comme réussite commerciale et d'organisation. La visibilité de la musique Heavy a son sujet annuel avec le Hellfest, où de manière exceptionnelle comme l'exposition de Gojira au jeux olympique, mais après ?


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Et ce n'est pas prêt de changer, et pas non plus avec la démocratisation des youtubbers, instagrammers et autres masturbateurs égocentriques à parler de sujets avec des paroles en l'air pour vendre n'importe quelle dope/merde en boite, du moment que ça pute à clic pour faire des vues. Je ne me sens pas du tout comme un créateur de contenu, cela ne signifie rien du tout, je ne vends rien, je n’ai pas l'âme d'un commercial.

Seul ArteTV comme média généraliste propose retransmission de concerts et des documentaires : Merci vraiment pour le travail et la qualité. Apparemment Netflix va sortir quelque documentaire aussi Run To The Hills: The Story Of Iron Maiden, et un biopic sur Scorpions. Il y a aussi sur le net la plate-forme de SVOD spécialisée Metal et Rock THE PIT.

L’univers du heavy metal, punk HxC reste dans la marge. Il faut grandement reconnaître que dans l’hexagone le Hellfest a répandu un halo de reconnaissance de ces univers, et une vulgarisation auprès du grand public. Mas il s'éloigne de la base de son public fondateur.

La musique extrême égaille un ersatz pernicieux de violence dans le flux de ses inflexions artistiques, en ayant la sculpturale croyance d'aller au bout de l'extrême. Un mec comme Jerry Lee Lewis avait autant de violence en lui et dans son rock'n'roll qu'Immortal avec son Black Metal, seulement les époques étaient différentes. La violence fait partie intégrante de notre évolution, de notre façon de penser, l'occulter reste simplement un moyen de protection, pour d'autres c'est une catharsis. L'imagination est sans frontière, sans issu, elle véhicule une entité d’émotions vivaces dans laquelle chaque désir est issu d'un abattoir nourrissant et d'un éden Luciférien.


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Les hardos étaient ravis et conquis de retrouver le bois de Brocéliande d’ADX, avec une garde musicienne expérimentée comme line-up.

Le groupe cisaille dès 10h30 avec un set de heavy metOl Français pur-jus. Des titres enlevés, des solos plantureux, un chant au grain légendaire pour une discographie de 40 ans, époussetée pour l’occasion. Il y a un chemin entre l’interprétation et la présence, dans un silence discipliné, il s'ouvre, avec un discours errant, il se ferme. ADX a fait un concert au forceps en 30mn, le vestige qu'il provoque est un vertige nostalgique, il n’y avait que des passionnés devant, reprenant par cœur les refrains du fer de lance de la scène heavy/speed metal tricolore.


Au début du set de LUNAR TOMBFIELDS leur Black goth est remarquablement linéaire, battant les entrailles avec une violence accrue, puis les embruns se dissipent de la sensation stagnante tant l’espace des vents ténébreux de black atmosphérique se soulèvent.

Aussi furtif que remplit de venin, le groupe affole une torpeur contenant un niveau de béatitude satanique, d’accablement harassant de bouillon noir, dans un magma capiteux. Lunar Tombfields implore la miséricorde et se roule dans la poussière cendreuse de la noirceur. Il joue à chaud sa symphonie des froides et tristes rêveries délétères, conjuguent l'éternité des peines et absorbent la vie en recrachant le mal. Il finit par nous susurrer avec sa musique : Ne vous laissez pas tenter par ce qui brille, mais seulement par ce qui éclaire.


Le hard rock outrecuidant existe depuis la fin des 70’s, 50 ans plus tard c’est devenu un Scaramouche Scaramouche, will you do the Fandango ? Thunderbolt and lightning, very, very frightening me….Dont il faut décaniller les groupes comme des quilles de bowling pour passer à un nouveau jeu. Seulement ça ne part pas comme cela, et non Oh, mamma mia, mamma mia, Mamma mia, let me go. Beelzebub has a devil put aside for me, for me, for meeeeeeeeeeee...

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So you think you can stone me and spit in my eye? So you think you can love me and leave me to die? Oooooooh, baby, can't do this to me, baby, just gotta get out, just gotta get right outta here…Whaouuu mais quelle régalade, quelle claque, je l’attendais mais j’ai même été surpris par autant de punch. Pour sa 1ère venu les Suédois de MAJESTICA n’avaient qu’une demi-heure pour convaincre et c’est ce qu’il a brillamment accompli, tel un ange lumineux pur et conquérant par un power cavalier, porteur d’une dynamique impétueuse et dans le firmament mélodique ardent.

Le public s’est ouvert en iris béat, brut, primordial, signifiant que la vie ne tient qu'à un fil avec nos chaînes flottant sur l'eau douce.

Les suédois ont commencé avec la triade “Power Train”, « Night Call Girl » et « No Pain, No Gain”. C'était stupéfiant de constater qu'un cœur peut voler en éclats dans une pièce pleine de monde sans que personne n'entende le moindre bruit. Majestica autrefois sous l’appellation ReinXeed avec 6 albums a été conçu par le chanteur, guitariste et compositeur Tommy Johansson 5ex-Sabaton) en 2000. C’est lui qui mène le propos toujours très bien épaulé par les chœurs derrière, et avec cette impression où tout apparaissait distinct comme ébloui par une lumière solaire, surtout avec le finish « Above the Sky » et un « Metal United » forcément unificateur.


Quand vous avez passé un âge et que vous demandez aux étoiles de se rapprocher pour les toucher, votre crainte de ne plus les atteindre est réel, car vos ailes et vos rêves sont parties dans les eaux de la désillusion, votre naïveté est noyée par l'expérience, mais le plaisir de la curiosité et de la découverte reste intact.

Les moyens d’expressions sont à la base de la liberté. Je me suis quand même noté en bas de page qu’il faut éviter les termes et remarques stéréotypées de type hystérique, problème hormonal pour WITCH CLUB SATAN, ni de disqualifier le moindre de leur agissements, et ne jamais utiliser l’expression, O grand jamais « n’était pas là pour écosser des haricots ! ».


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Les pétroleuses de la Commune ont formé un club Satanique où elles se mettent en scène, provoquent et explosent le patriarcat à coup de riff et de caisse claire. Le trio féministe plaque un black noisy indie riot grrrl et fait un raffut de toutes les Lilith, munit de tenue blanche, de chapeau, de corpse paint et les miches à l’air. Tu t'attends à te faire molester par un marteau piqueur et c'est une mèche à béton de 10 qui vient gratter ta prostate, c'est léger mais ça démange quand même après. Je pense qu’il y a un truc en mettre en place avec les aficionados aisés de chez Harley Davidson (voir report du jeudi) pour leur fouetter les coucougnettes par ces suffragettes de Belzébuth. En fait elles ne sont pas élégantes, elles élaguent. Un gars à côté de moi doit avoir le cerveau cramé, il tremble comme un épileptique qui fait du zouk. Kaput !

Exorcisé par un visage haletant de satisfaction le trio a scellé dans l'essence de leur set une déflagration haineuse, et tranchante.


Le quintette de hard rock catchy d’AUDREY HORNE a régalé sur la Mainstage à rallonge de Scorpions.

Refrain catchy, riff musqué, du carwashing en comparaison des filles de la Temple. Le groupe se donne à la petite cuillère, chaque titre est un morceau de sa chair musicale que le public dévore avec son sang de cannibale. Sur scène le chanteur paradait dans cette insolence caractéristique des personnalités des pubs de régime ‘’Comme J’aime’’et a bombé le fion de tous les frangins avec son poignet arc-en-ciel.


Ben Barbaud est une sacré canaille, parce que Chevalier/Festivalier au poignet de force, tu n’as pas eu Manowar mais tu as eu ROSS THE BOSS, LE guitariste originel du "true metal".

Des gars se pointent avec l’attirail clouté lors de la communion de leur cousine en 1986, avec le même sourire élégant de provocation qu'il y avait dans les articles d'Enfer Magazine. Le groupe déboule avec un Hail the heavy Thunder sur le répertoire chanmé des Kings Of MetOl : “Blood of the Kings”, “Sign of the Hammer”, “Kill With Power”, “Fighting the World”, “Black Wind, Fire and Steel”, “Kings of Metal”, “Battle Hymn”, “Hail and Kill”. Le chanteur Marc Lopes (qui est devenu celui de Metal Church également) est parfois à 3 bornes du micro pour pousser son scream, sinon c’était bon. Les solos de Ross sont rock’n’roll (ex-The Dictators) et sa présence presque absente entérine un set clin d’œil. Ross a la longévité d'une Opel Corsa, le pot d’échappement a pété il y a trente ans dont le ravage du temps a fait une fumée noire, mais l'état d'esprit est là. Il y a tout, sauf l'énergie. La nostalgie ne peut briquer la réalité, juste l'embellir dans le déni le temps de quelques secondes. Bah ! C'était bon d'entendre le spirit de Manöwar résonner au Hellfest.


Vous avez fait le choix d’un pantalon en lin pour être un peu original cette année et de porter des lunettes de soleil bleu fumé. Attention. Le Black metal pur du quatuor TRYGLAV propose à la raison des sujets élevés, il captive par des cimes grandioses, s'empare des affections par d'éloquentes descriptions misanthropiques, il tente l'imagination par de sublimes envolées.

Il présente aux hommes des tentations capables de leur enseigner les connaissances défendues. Tryglav frappe les anneaux glacés de son black metal et nous encerclent de sa couronne d'argent. Un chant impie de fantômes meurtriers est au sommet d’une montagne inhabitée, à la fin il jette sa neige gelée et nous entraîne dans une tempête de grêle.


Élevant ses parcelles dénudées dans la prairie de corps exultant, le soleil respirait près de nous à la Valley brûlante, nous errions comme des enfants perdus cherchant la perfection auprès d’un concert, nous affluons comme des chiens salivants, désespérés de mise sur orbite à travers les cieux soniques. La chaleur présente finissait de craqueler la terre où l'herbe grillée sous l’amas des pieds et du soleil finissait de jaunir.

Le sable ondulé des corps si vulnérable planait ivre au riff de WITCHFINDER, groupe de stoner/doom de Clermont-Ferrand formé en 2016.

Initialement prévu à la Purple et en remplacement de Stoned Jesus qui a permuté avec à cause de son retard. Le fuzz occulte et psychédélique du groupe s’éprend dans sa destinée à paraître sous les feux de la rampe, et prend son pied, et nous avec. La graisse des amplis se déversent dans le public qui rougit de plaisir du son pachydermique, adipeux de reverb. Le grain du chant en pierre de rivières maintenait un torrent de lave et de marijuana cosmique. Lourd et lent, avec cette densité pâteuse parfaite pour la torpeur de plomb et des températures sahariennes.


Les agriculteurs sont en colères, ils mettent les panneaux de village à l’envers, bazardent du lisier sur les préfectures, mais quand est-il de l’AGRICULTURE ?

Et bien elle est en fusion et met la Temple à l’envers avec un blackgaze sans roundup. Agriculture est composé de 4 individus émanant chacun leur singularité, pour la somme d’une musique qui échappe à une référence spécifique. Avec Agriculture tu entends 100 groupes en une seule fois. Il y a un guitariste shreder, un bassiste noisy screamer, un batteur jazzy, et un autre guitariste ëmo au look stoner barbu Turc. D’ailleurs il accomplira cet instant seul totalement angélique comme un Jeff Buckley céleste.

Le choc est là, bouleversant d’une interprétation dont chaque membre est dépositaire de sa liberté émotive. Il y a un ensemble de mouvement très bien digéré : Zeuhl, black metal, rock psychédélique, free-jazz, nöise rawk et ce ne sont que les quelques premières ref qui me viennent spontanément. Le groupe est impressionnant et émouvant car ces 4 garçons manifestent un but commun, faire battre une intensité sonique et émotive comme transcendante de leur personnalité. Leur premier opus éponyme date de 2023 et il est excellent. Je dois vous avouer qu'en live c'est encore plus fort. L’éclat de ce set est si brillant que des pointes de soleil se forment autour comme une couronne, il a attiré la lumière en une éruption solaire. Le quatuor magnifie son spectre sonore, rudoie et cisaille d’une rythmique implosive en même temps qu’il prépare la soie pour une latitude dissidente. Son suc est une délivrance, une évasion, une anarchie musicale belle à pleureur du sang et des larmes de joie.

Agriculture vient de L.A, avec cette déclaration cool dans leur look et une liberté de ton " made in California".

Tout comme Turnstile dans le punk HxC versus health-poppy, Agriculture vient d’Amérique et casse les codes. La différence entre les 2, c’est que sans imposer quoi que ce soit, Agriculture sait que la France est un terrain friand de cette liberté formelle et de cette émötivité explosive et tourmentée, où le rêche munit d’une amertume libertaire trouve son élan pour faire décoller la sensibilité de son extase (Pixies, Sonic Youth, Yo La Tengo, Dinosaur Jr.).

Si Los Angeles attend THE Big-One (le nom donné au séisme qui dévastera la cité engloutie), au Hellfest il a donné un très beau concert, dans mon top 3 du week-end, assurément !


Les modes de consommation musicale et culturelle ont évolué, internet en est la métamorphose et recentre l'auditeur dans ce qu'il évalue, faisant fi des chapelles et des gardiens des 7 clefs. L'on dit à cet effet que les barrières musicales s'estompent, mais c'est faux, le mélomane a toujours surfé d'un genre à l'autre pour saisir et apprécier contraste et nuance, profondeur et chaleur, élévation et densité pendant son écoute avec des albums qui lui ont permis de franchir des paliers pour en apprécier saveur, valeur, clairvoyance et émotions. L'on peut aimer des genres très différents, en accepter la différence et la fusion quand l'assimilation est adroite et équilibrée, les exemples ne manquent nullement ces dernières temps (Blood Incantation, River Of Nihil, Gojira, Leprous, Opeth, Agriculture...).

Le Nu Metal est pour moi à part, car il a fusionné un fourre-tout agile de rock'n' heavy avec musique urbaine pour une inclusion poppy Lollapalooza : Falling In Reverse, Linkin Park, Korn, Limp Bizkit...D'un autre genre il y a la déferlante metalcore djent progressif emo de Bullet for My Valentine à Monuments, Spiribox, Novelist...Puis les nouveaux freaks en grenadine comme Kim Dracula remplaçant Marilyn Manson, bref la dénomination du terme metal peut vite se faire happer par un amalgame de ref que l'on pourrait mettre ailleurs du moment qu'il y a un passage où les effets introduits font penser à...
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Les pirates du Heavy metal de Running Wild n’ont pas le monopole des océans, les flibustiers de VISIONS OF ATLANTIS ont démontré toutes leurs qualités pour porter haut et fort le pavillon du style sur les cimes du metal symphonique de Nightwish.

Vision Of Atlantis a écrémé le power metal avec un savoir-faire vraiment tonitruant depuis son début en 2000 en Autriche. Le line up a changé entre-temps, la ligne s’est épurée des mythes et légendes de l'Atlantide, le quintette est aujourd’hui en pleine capacité, porté par un double-chant, des mélodies épiques et entraînantes, des refrains à faire bouger les foules, une orchestration somptueuse, et leur concert est magnifique à voir et entendre, parce qu’il narre et suit de manière formelle la musicalité avec un sens de la mise en scène captivante.

En jetant l’ancre à Clisson Vision Of Atlantis surfe sur de très bonnes vagues et il a le vent en poupe pour prendre le large et la souveraineté du Pirate Metal. La chanteuse Française Clémentine Delauney (une voix pure et lyrique somptueuse) et l’Italien Michele Guaitoli en Monsieur Loyal mènent le navire sur toutes les mers, et dès « Master of Hurricane » le groupe navigue toutes voiles dehors, brisant le ressac. Les moussaillons du public célèbre le conte power metal avec la vision à l’ancienne d’un décor (une partie du pont d’un bateau), des costumes de corsaire pour fédérer vers l’odyssée du show. Le public est porté par tout cet élan et la force cinématographique de leur 2 derniers album studio « Pirates » de 2022 et « Pirates II – Armada » datant de 2024.

Le groupe a fait voguer le public sur un océan de piraterie, en dérobant le cœur en or d’un paquet de festivalier., car il sait entretenir une communication unificatrice, mettant le public en nage, où pour le mettre à ramer sur le sol dans un esprit de fête Bayonnaise. Preuve une fois encore que le power symphonique interprète une histoire pour un show captivant, la forte participation du public confirme l’attraction que suscite un tel grand spectacle en festival.

Les artistes au départ ont un besoin d’être vus, mais ainsi fait, cela ne suffit plus, après c’est le désir que l’on se souvienne d’eux, et il est clair que Vision Of Atlantis a marqué par son show visuel et musical aussi fortement qu’un trésor sur une île déserte.


Une fournaise de température black metal jouissive et percutante était proclamé à la Temple avec SPECTRAL WOUND.

Les esthètes chevauchaient les tigres noirs sur le chemin rocailleux qui mène à la mort, en face d’eux des yeux de chocolat noir du Québec enroulés de praline sombre avec la puissance de khôl égyptien, éventrant avec leur culte satanique vers une nuit obscure de lames soniques, et dans un désir de transcendance vers le monde invisible. Personne n’est immunisé par le charme, il est aussi naturel que le soleil déclinant.

Dans ces conditions caniculaires le batteur était incroyable de ténacité il faut reconnaître. Le groupe a mis le feu d’une bestialité hâlée aussi grandiose que tonitruante. Et mine de rien je venais de prendre 3 grosses beignes d’affilés, mon corps commençait à marquer les stigmates par un pourcentage accrue de dopamine et de sérotonine.

Des riffs noirs et conquérants lançaient des énigmes de feu sur scène, la musique s’immolait et ce fut dans le feu et la glace d’anges démoniaques que le groupe jumela son fer. Un soleil noir tacheté d’agonies mystiques venait se blottir dans nos peaux. L’autel des ténèbres devenait une illumination, je me blottissais dans mon carnet pour me fixer des vertiges dans les veines de l’encre. J’annotais l’inexprimable poésie que le groupe dégorgeait au milieu des forêts sonique en feu qu’il avalait. J’avais perdu toute trace de lucidité sur mon chemin, et alors ! J’avais trouvé l’ivresse buissonnière, l’éphémère subtilité que l’existence fait éclore dans nos cœurs, et déforme en pureté nostalgique.

Me résonne encore la cloche du temple s'allumant de crépuscule et son parfum mélodique me hante comme des ronces obscures pour faire frémir.


Le serpent de la Kundalini remonte avec un envol méditatif कुण्डलिनीpour le grand retour du stöner rOck psÿchédélique aux sonorités indiennes des Allemands MY SLEEPING KARMA.

La set list baignera dans l’illumination tant physique que méditative avec un « Brahama » pour débuter et recentrer ses chakras. Je ferme déjà mes yeux pour que cette émanation musicale s'immole en moi.

« La cécité est la première étape de l'éveil, c'est seulement quand tu ne peux pas voir que tu commences apprécier l'essence des choses. » José Saramago

Suivi par l’élévation de « Prithvi”, “Ephedra” et “Maya Shakti”, avec comme point d’orgue et même d’ode, le titre « Ahimsa », laissant le public barboter dans les méandres d’une constellation de soie et de bien-être hypnotique, débarrasser des blessures et de l’anxiété.

My Sleeping Karma a perdu un ami avec leur batteur Steffen Weigand. L’on pensait que le groupe ne reviendrait pas, la période du recueillement et du deuil passé, le quatuor vient avec la douceur de sa jam-music psychédélique hindouiste à la saveur stoner. My Sleeping Karma ne revient pas embourbé dans un marais de nostalgie, puisque le groupe répand avec le calme d’un alligator un set contemplatif, baigné de mélodies aériennes et virevoltantes, avec pour final les titres « Psylocybe » et « Hymn 72 » qui laissent encore planer au-dessus de Clisson une aura d’illumination.


Les festivalier.es cherchent les derniers arbres au soleil, je sens la résine des hommes fondre et entend la bière qui probablement rugit en eux comme une bête affamée et féroce.

Je n’ai pas été convaincu par GRIMA, ni de ‘’ses atmosphères déployées par la horde sibérienne, tout aussi lugubres qu’épiques et vivifiantes’’. Cela marque pour oim la frontière avec un concept qui n’englobe pas intégralement la musique et repose trop sur un visuel.


Je me dirige vers les Mainstages…La nostalgie vous permet d’engloutir la naissance de vives émotions avec des yeux innocents, et puis vous laisse toujours un peu plus vide par la suite avec une aile délicate…Des fleurs de jasmin et d’églantier apparaissent dans ces rêves musicaux berçant une mélancolie de poussière d’or et pétri en argile de Heavy rock progressif avec de l’eau de rose puisque c’est le grand retour après 22 ans de parenthèse de SAVATAGE (depuis 1981).

Le groupe est sur scène sans le chanteur Jon Oliva, et son frère fondateur et guitariste principal (prodige de la 6 cordes) Criss Oliva est décédé en 1993 dans un tragique accident.

Savatage fait partie des groupes injustement sous-évalué de toute l’histoire du Heavy metal, leur compositions à tiroir témoignent d’une créativité qui jumelle plusieurs styles et contrastes, pourtant très bien ajustés comme un hard rock orchestral et théâtralisé jusqu’à en être baptisé de ‘’Broadway Metal’’. Le groupe a une créativité aussi forte que le « Sgt. Pepper » des Fab Four et « Physical Graffiti » de Led Zep pour manœuvrer dans un metOl progressif dont on pourrait affirmer que les gens qui vous copient auront toujours un pas de retard, mais cela ne fonctionne pas ainsi en terme de reconnaissance. Savatage c'est plutôt un besogneux de l'ombre, avec un trésor musical qui éclate en lumière quand on ouvre ce coffre à trésor.

Le chanteur Zak Stevens présent depuis 1993 sera soutenu par 2 claviéristes-chanteurs à la place de Jon Oliva, et Chris Caffery et Al Pitrelli à la guitare propulsent le haut niveau potentiel des compositions, avec John Lee Middleton (basse) et Jeff Plate (batterie). Je ne suis pas certain en outre que la majorité du public ait pu saisir toute la beauté, et a pu apprécier, car il faut un temps pour sanctifier la digestion d’un groupe comme Savatage. Cela ne peut s’accomplir lors d’une écoute approximative sur une plate-forme de streaming, d’autant plus qu’il faut passer plusieurs paliers de décompression comme quand un plongeur remonte à la surface. Tu écoutes plein d'autres groupes heavy, prog... sans brûler les étapes et enfin tu saisis l'usufruit. Ce n’est pas qu’une question de précision Horlogère, ni de finesse artisanale d’ébéniste, c’est un moyen d’expression que l’art créer. Et en accueillir l’incandescence c’est aussi la différence entre un public érudit/passionné de Heavy Metal et ‘’celui qui vient vivre l’expérience Hellfest ‘’ avec une culture ‘’limitée’ du genre, histoire, us & coutume, et une perception émotive pas assez suffisante pour en faire frémir la flamme.

Savatage est très certainement ringard pour un public dont l’oreille a baigné dans une ‘’facilité’’ d’absorption contemporaine pop rock. (bim une bûche de plus pour attiser les braises).


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Le grand moment émotif (et lacrymal pour oim) est l’hommage dressé à Jon qui est apparu seul au piano sur les grands écrans interprétant « Believe », reprit après par le groupe en live. Savatage termine sur un somptueux« In The Hall Of The Mountain King », que dire de leur prestation ? Si ce n’est que ce fut à la hauteur Nirvanique de leur discographie, que les musiciens avaient la foi et cette qualité pour faire ébahir chaque note. Nous sentions le poids mûr des étoiles du pommier de la connaissance venir satiner l’espace d’une brume de vampire, enfin de quelque chose d’un autre monde. Un grand et puissant retour gagnant !

En tous les cas même la bleusaille casual a dû être admiratif de toute la diversité de la scène Heavy Metal, tellement elle est dense et hétéroclite, j'en profite pour adresser un très, très, très grand remerciement au Hellfest d’en dresser la flamboyance…Et d’en poursuivre la déflagrateur dans le futur bien entendu hein !!


Bon, je reste en place pour la paire SATCHVAI BAND...

...alors que j'avais coché un spot pour Deafheaven dont le dernier opus « Lonely People With Power » remet du chlore blackgaze à l'état pur. Par chance quand je reviens au pays j’apprends que l'asso Noiser a programmé le groupe le 5/11/2025 à la salle du Rex à Toulouse. Oufffff !

Dans les 80’s c’était la pseudo rivalité 6 cordistes entre fans de Joe Satriani ou de Steve Vaï. Aujourd’hui en collaboration, chacun a pu étourdir à coups de sonorités f(x)=a√bxf (x) des sonorités de l’espace, pour anoblir les ponts des différentes domaine que l’instrument à corde est capable de produire dans les mains de notable expert, capables de créer en live et à la perfection une dextérité de taping, bend, hammer, pulling off…Où la Guitare s'immole de son aura scénique avec ces mouvements aristocratiques libellant « ne voudrais-tu pas goûter à ce pouvoir ? »

Seulement n'est pas guitar hero qui veut, outre travail et discipline, il y a tout de même ce quelque chose en plus qui permet de faire amerrir le Millennium Falcon sous un amas vitupérant de mélodies et pas faire exploser la navette Challenger comme en 1986 dès le décollage.


Hey ! Oooooh ce n’est pas la peine de passer la Mainstage au détecteur de métaux car à présent sur scène c'est la légende JUDAS PRIEST.


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Le cuivre a su assembler son Heavy metal en fusion par un un line up de métallurgiste. La garde rapprochée du cultissime bastion se forme avec la triade : Ian Hill (basse), Rob Halford (chant), Glenn Tipton (guitare).

Pour lancer le feu dans les fours et les cheminées, l’introduction c’est le ‘’War Pigs’’ du Sabbath, résonnant comme cloche de Birmingham en hommage au dieu Ozzy Osbourne. Sur la scène la pyrotechnie sonique recrache autant de Co2 qu'un parc de pétrochimie, et dans le public c'était une soirée karaoké de chaudronnier. La set list est imparable de combustion et Metal God donne sa plus belle voix de chalumeau. Le soudeur Richie Faulkner atomise riffing tranchant et solos d’arc électrique à merveille, Glenn assure en chef sidérurgiste et compagnon du devoir. La forge est au main de Scott Travis (batterie). Le Heavy metal en titane hyper accrocheur de Judas Priest a attaché au plomb le public, sauf pour le gros paquet qui avait décidé de faire du slam-diving façon étain, arsenic, phosphore. Fallait se retourner sans arrêt pour ne pas prendre un gros lardon sur le rable et passer son temps les bras en l'air à faire passer la viande.

Sinon, la forge cogne et libère la fusion du metal avec l'anniversaire des 35 ans de l'album culte Painkiller, dont la set list était truffée de brûlures, d'inhalations de particules métalliques et d'électrisations mortelles :

“All Guns Blazing” ( de l'opus Painkiller)

“Hell Patrol” (Painkiller)

“You’ve Got Another Thing Comin’” (Screaming for Vengeance)

“Breaking the Law” (British Steel)

“A Touch of Evil” (Painkiller)

“Night Crawler” (Painkiller)

Battle Hymn (Painkiller)

“One Shot at Glory” (Painkiller)

“Gates of Hell” (Invincible Shield)

“Between the Hammer and the Anvil” (Painkiller)

The Serpent and the King (Invincible Shield)

“Giants in the Sky” (Invincible Shield)

“Painkiller” (Painkiller)

“Hell Bent for Leather” (Hell Bent for Leather) avec la moto et cravache en bouche (Ooooh Halford le coquinou)

“Living After Midnight” (British Steel)

Après 56 années de brasure il n’y a aucune corrosion au cordon de soudure de Judas Priest, construit en acier inoxydable avec qualité supérieure pour durer en fine lame.


Rendez-vous à à la cité de Carcassonne en juillet !


Le Hellfest propose beaucoup de groupes mais pour une durée réduite. Les groupes du matin ont une demi-heure, crescendo ça augmente pour 3 quart d’heure mi-journée, puis une heure à 1h30/2h00 dans le meilleur des cas le soir. Par contre le festival fonctionne comme un horloger Suisse à la précision redoutable, il n'y a pas de retard dans l'ordre de passage.

Je regarde le début du jubilé au pavillon Alzheimer des SCORPIONS avec un « Coming Home » qui me file les frissons de mon enfance.

Je trouve que Klaus Meine a meilleure voix, enfin tout est relatif, il a vraiment du mal à se bouger, ça me fend le cœur. Cela m’a attendri parce que tu sentais vraiment le handicap de la vieillesse…Mais pourquoi lui avoir changé le pilulier ? Un le matin un le soir et ça allait nickel nan ? Il n’est pas sénile mais il ne va pas sauter en l’air, Rudolph Schrenker l’a fait une fois et je pense qu’il a saisi que là, noooooon mon gars terminado, parce que si mauvaise réception, adieu à la tournée anniversaire ‘’Love At First Sting’’ 2025 et tournée d’adieu commencée en 2010.


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Bon vous reconnaîtrez que c’est à double-tranchant la présentation de l’historique du groupe sur grand écran pour capitaliser l’impact notoire du combo. Quand on te les remontre jeunes et plein de fougues pour après le retour de manivelle dans les canines en direct avec la réalité, whaouuu, un putinnn de choc frontal. Je me souviens que pour le groupe W.A.S.P j’avais eu la même à la salle du Bikini à Toulouse, montrant le vaste des eighties du groupe sur écran puis l’effroi de voir Blackie Lawless avec le menton de cigogne d’Edouard Balladur.

C’est certain que Klaus c’est la voix des Scorpions, mais derrière ça ferraille terrible encore, surtout avec un Mikkey Dee à la batterie. Il y a des groupes qui ont réussi cette mutation vocale, l’exemple de Linkin Park est flagrant (oui le chanteur est mort c’est sûr)…Quand je reviens à la fin c’est « Wind Of Change » je dis ça je dis rien hein Klaus…Cette chanson m’a toujours gonflé, l’air sifflé sûrement, j’y vois un peintre en bâtiment en octobre sur un chantier plein de courant d’air peut-être (haussement d’épaule). Je ne savais pas par contre que l’on pouvait siffler faux, bon.

Rudolph Schrenker et Matthias Jabs sont fidèles au poste barrière avec une sobriété, souriant de délice riffique et de solos inoubliables. Il y a toujours une dernière fois, et j’ai réalisé qu’on ne la voit pas toujours venir. Tant on laisse glisser la vie dans l’eau morte du passé, et avant que l’on s’en rende compte, ce chapitre est déjà terminé. L’on pense que l’on va surfer les vagues de notre existence en toute aisance pour ne revivre que les bonnes expériences, jusqu’à ce que la vie vous démontre le contraire. J’avais l’habitude de croire qu’il y aurait toujours un autre moment autre que nostalgique mais tout est intemporel. Il faut pouvoir regarder en arrière sans regret, sachant que joie et peine sont apportés. Scorpions et sa andropause posthume perdure sur les bords tranchants de la nuit. Je regarde la colline face à un océan de personnes debout sur la jetée. Si vous mesuriez 1.5m grâce à ce concert vous avez découvert que votre animal-totem était le lémurien.

Après il n'y avait que des hits en set list. Le groupe fera tintinnabuler “Big City Nights” et “Still Loving You” reprit en chœur puis le groupe saluera, je regarde ému ce groupe important à ma construction hard rock, je sens le poids des ages, comme tout le monde ne veux rien perdre, retenir le temps, que rien ne disparaisse jamais. Le groupe jouera « Blackout » et Rock You Like Hurricane » en rappel. Mais pitinnnnnnn Scorpions mais fais-nous encore une crise de la quarantaine !


Bon dans l'entre-temps Scorpions, j'étais à la Temple pour l'offrande et rituel noir du soir.

Si Tonton Zuckerberg joue à la faucheuse sur ta page Facebook et que tu reçois plein de messages qui t’accusent d’apologie de fascisme, depuis que tu as mis un cœur sur un groupe de black metal scandinave, la solution c’est de faire une vidéo mentionnant le nom du groupe Norvégien en précisant ‘’roi des forêts’’.

Le bourreau se tenait impassible à la Temple, les mains sur le pommeau de sa longue épée tachée de sang : ABBATH DOOM OCCULTA pour interpréter que des morceaux d’IMMORTAL :

Sons of Northern Darkness

In My Kingdom Cold

Tyrants

All Shall Fall

One by One

Mountains of Might

The Call of the Wintermoon

Blashyrkh (Mighty Ravendark)

The Sun No Longer Rises

Withstand the Fall of Time

Le diable Abbath a étudié tous les indices de la fragilité humaine, alors il use de tous les excès afin d’affaiblir par intempérance nos facultés physiques, mentales et morales. Des milliers ont succombé à la passion sonique Satanique par la simple doctrine que le désir pour cette musique était loi suprême. Abbath Doom Occulta lécha les enceintes avec son Black metal façonné d’éclairs du tonnerre des bourrasques soniques d'Immortal, venant secouer nos corps devenus scapulaires de dévotion. Abbath était bestial, il en a fait des caisses, le son était monstrueux, comme l’avènement des 4 chevaliers de l’apocalypse, et pourtant nous étions à Clisson en 2025 et pas à Bugarach en 2012. Les amplis étaient rossées, roussies, déposant une neige de feu black metal culte par l’un de ses plus illustres représentants.

T'imagines qu'après avoir les fesses fouetté jusqu'au sang impur qui abreuve nos sillons, tantantan, j'ai repris avec les soins palliatifs de Klaus Meine qui pique et pic pour lui coller 10 grammes de Furosémide pour son hypertension artérielle. Bon vous savez la suite, parce que un groupe qui a compté, et bennnnnnnnn il compte toute une vie. C'est aussi avec cette loyauté que le fan de heavy forge son caractère et sa fidélité. Il aime SA musique à mort !

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Beaucoup de personne aime faire partie de la great team de son lycée pour ressentir un même sentiment d'appartenance.

C'est pareil pour la déflagration Turnstile, j’ai écouté leur dernier album, parfait pour vendre le faux cool d’une hype et des baggys. Apparemment le groupe a mis une claque, j'ai vu une vidéo de 2mn de propagande pubarde avec un public en liesse, mais je suis certain que le groupe de Warzone cette année c'était Knocked Loose !


A ce moment là mon choix s'est naturellement porté pour la noirceur. Je termine cette journée avec BLOOD FIRE DEATH, et qu’attendre de ce tribute au chanteur Quorthon ?

L’héritage à réaffirmer et à perpétuer aux nouvelles générations l’essor que les Anglais de Bathory ont façonné dans le Heavy Metal. Ce groupe aurait du passer en dernier dimanche car c’était la meilleure conclusion, et synthèse de tout ce que j’ai écris cette année pour le Hellfest 2025. Le heavy metal est une musique ancienne qui se doit d’être perpétué avec la loyauté et la puissance de sa flamme noire.

Plusieurs chanteurs et plusieurs mood avec « The Rite of Darkness” et “Possessed” avec “Call From the Grave” avec Grutle d'Enslaved, “Blood Fire Death” avec Erik Danielsson de Watain, mettant toute la férocité grandiloquente de Bathory dans le bain bouillonnant des enfers. la présence du second bassiste ayant contribué aux premiers enregistrements de Bathory remue la bête avec honneur. Avec aux guitares Blasphemer 'Vltimas, exMayhem), Ivar Bjørnson (enslaved), à la basse Apollyon (Aura Noir)

J'ai aperçu un drapeau symbole de la cause LGBTQIA +, j'imagine que c'était pour le batteur Bård Faust Eithun condamné pour le meurtre d'un homosexuel en 1992. il a purgé une peine et a été libéré de prison pour bonne conduite après avoir purgé neuf ans et quatre mois. De son incarcération il a déclaré : « Cela m'a beaucoup appris sur moi-même, mes limites, ma psyché et ma volonté. Je pense que c'est une chose positive que j'aie été retiré de la scène black metal parce que je me dirigeais vers un chemin très destructeur. ». Dans des interviews ultérieures, Eithun a exprimé des remords pour ses actions dans les années 1990 et les a qualifiées d'insensées. Le chanteur Gaahl (ex-Gorgoroth) , un membre ouvertement gay de la scène black metal norvégienne, a déclaré qu'Eithun avait été la première personne à lui envoyer un message de soutien lorsqu'il avait fait son coming out. Il sera présent pour l'ouverture du concert avec le titre « A Fine Day to Die ».

Ma question très simple : Quand est ce que commence la réintégration dans la société de l'ancien prisonnier pour être rétablie de tous ses droits, et avoir l'indulgence et la bienveillance comme n'importe quel citoyen face à vos droits moraux ? Vous avez 2h00 !


Nos pieds sont enracinés au set, il y a des plumes au sol. Maintenant, il y a une version de moi quelque part dans les ténèbres, je le sais. Parfois l’impact ostentatoire sera augmenté par 3 personnes vêtues de bures et de capuches aux chœurs. Les décibels faisaient la noce aux Enfers avec un son typique du black des 90's, dur, glabre, rêche.

FIN


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mardi, juillet 1 2025

THRASH 'TILL DEATH - Vendredi 20 juin 2025


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« Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble. Comme une petite lueur au loin dans la forêt. » Guillaume Apollinaire

Le Hellfest fait exploser chaque année l’effervescence de son champagne noir et doré en tant que temple de la société du spectacle, et depuis le temps que la pop a calé son pied, et voici déjà ce qui se passe :


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Ensuite, inévitablement le changement de population devient de plus en plus impactant, avec celle des popeux de Rock En Scène. Laquelle n'a aucune connaissance des codes, des pratiques, des groupes, de cette culture des ténèbres dans son ensemble, si ce n'est par des reportages pour susciter l'envie d'aller voir ces spécimens de Métalleux, glanés à la téloche et internet avec en exemple des beaufs démontrant la pleine mesure de leur faculté royale en ignorance et crétinerie cochonou. Ceci tu peux le constater visuellement avec les fringues sur site en comparaison avec le public dit de puriste trve veste patchée qui défend sa culture Hard'n'Heavy avec ses codes et valeurs, puisque désormais il y a 50% de tshirt Hellfest, 30% de tshirt rigolo/uni, 20% de déguisement et 10% de t-shirt de groupe de heavy metal (j'englobe tous les styles metAl avec cette dénomination Hard Rock pour les plus anciens). Les vestes patchées deviennent très, très rares. Les nouveaux ‘’metalleux’’ont changé leur défroque par un habillement casual qui en dit long sur leur état d'esprit. J'ai constaté cependant que sur des vestes patchées il y avait une génération de fin de 20ans et de +30 qui ont des patches (peut-être dit-on écusson désormais) très éclectiques de styles metOl, j'en vois la symbiose des différentes scènes du festival. Sinon la dépossession est réelle. J'ai pu en établir la déflagration au fur et à mesure, car si auparavant je pouvais compter sur une cinquantaine de connaissances proche de mon lieu d'habitation (Castres punk city & Black Mountain) au festival, j'étais cette année le dernier survivant.


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Est-ce que cette population Eurockéenne popeuse et volage, désormais en nombre, reviendra une fois qu'elle aura fait sa visite pendant 4 jours et s’intéressera véritablement à cette culture dans son ensemble ? Déjà dimanche il y avait un sacré indicateur, certes le week-end a été très chaud et mis à l'épreuve les organismes, mais c'est la première fois que le site le soir est peu rempli à mon plus grand étonnement. Linkin Park sur la mainstage et Knocked Loose à la Warzone ne faisaient pas le plein.

Cela fait déjà des années que ça peste, persifle et abandonne le site parce que la programmation n'entend plus les sabots de maître cornu pour les sneakers casuals du pop rock, et ce ne sont pas les récentes paroles de Yoann Le Nevé, co-fondateur du Hellfest Open Air sur le média Génération Do It Yourself qui vont rassurer vers un retour à la normale : « Aujourd'hui mettre des musiques trop difficile d'accès au Hellfest c'est compliqué...il y a plein de festival de musiques extrêmes...Plein de festivaliers d'origines ont quitté la barque et je les comprends, et tant mieux qu'ils aient trouvé leur compte ailleurs. » Bon ! Wait& see...

Rien à voir avec la pop mais pour suivre avec la programmation, elle s'étend à la parité depuis quelques temps, le slogan More Women On Stage popularisée par Lola Frichet la bassiste de Pogo Car Crash Control, est aussi une association féministe crée pour un accompagnement des musicien.ne.s, professionnel.le.s et minorité.es dans les domaines du secteur musical. La journée du vendredi à la mainstage 2 leur était entièrement dévolue, et pas seulement, car sur les différentes scènes cette évolution progresse. En comparaison à l'édition 2024, 7 % de femmes représentaient les artistes du Hellfest.


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Je commence à la scène Altar avec le quintette FURIES avec son Heavy'n'thrash oldschool, manœuvrant ses chardons soniques tel un bouclier fait de langues acérées et de blessures couvertes de sel.

Leur opus « Fortune's Gate » de 2020 est cool, et le groupe en délivre la pleine saveur. Le très bel organe de la chanteuse donne la force vive nécessaire que la frappe rythmique de l'instigatrice du groupe Zaza Bathory propulse sous un riffing de feu. Le groupe portait des t-shirt de Nuclear Assault, Overkill, voilà de vrais fans de Heavy, et cela s'entend dans la pureté de leur musique (je passe sous silence leur titre bandcamp cover Dalida comme erreur de casting funny de type Opium du peuple aka Ultra Vomit). La maîtrise du set et la satisfaction d'évoluer dans un grand Festival leur a vraiment filé un mojo d'enfer, les solos étaient volubiles, le son massif, la forge rythmique, le chant envoûtant, l'aura sonique réelle. Stronger!!



Je traverse au pas cadencé et pas Opagangnam style le site, entend à la Warzone les Québécois de groupe BETON ARME qui percutent au marteau piqueur leur oi de rue, coulant leur punk dans le public.

Celles et ceux qui restaient collés autour du pit servaient de coffrage au milieu des emplâtres des rucks sous un soleil de plomb, dressant une projection de crépis humain. Tu n'imagines même pas la tronche du quidam devant cette loge maçonnique qui élève la lutte des classes à coup de faucille et de marteau-ranchers, avec l'influence manifeste des scènes skinheads françaises et italiennes des 80's. Munit de paroles qui témoigne du sens du combat et valeurs : « Tu es reconnu par ta bravoure, par ton sang-froid et ta passion pour cette raison qu’on t’appelle cœur de lion » du titre Combattre de leur opus « Renaissance » 2025 ; «  Béton armé, béton armé, sœurs et frères liés d'acier, béton armé, béton armé, rien ne peut nous dissocier » titre Béton Armé E.P (sans titre) de 2018.

J'insiste mais toute cette culture heavy metal punk transmet bien autre chose que du spectacle mal interprétés par des médias qui n'en connaissent R I E N, et véhiculent un message conciliable pour vendre une expérience.




J'avais rendez-vous à la Valley prise dans les décombres d'une Ghotam city moyenâgeuse avec le groupe CASTLE RAT.

Le groupe New-yorkais rat-CONTE une histoire façon Alice Cooper aux pays des merveilles du Heavy'n'doom. Le public composé de grands n'enfants a adhéré au set comme la glue jaune pour mouches, mais je pense moins avec cette musique des 70/80's.

Le groupe arrive sur scène, mais c'est quand la compositrice, guitariste et chanteuse Riley Pinkerton d'une beauté venimeuse que le show débute. Dans la chambre de feu cryogénique, une magicienne lance un sort. Je prends mon kif, j'adore le délire et la musique, puis quelle voix et plastique, et surtout quelle beauté musicale, ok ça sent la naphtaline. N’empêche-nous cherchions à déchiffrer un mystère enfoui sous des frissons comme des animaux curieux devant un feu. C'était du vieux grimoire avec un sens de la mise en scène dépassée aussi, surtout en comparaison avec la geek 2.0 Skynet T850 imagé d'A.I contemporaine des mainstages.

Engoncée en fleur sauvage, Riley ne demande jamais la permission d'être elle-même, féroce et libre, nourrie par rien d'autre que le tellurisme de l’obscurité. Elle est magnifique de pureté et d'aura candide. Il y avait quelque chose de mystérieux dans sa silhouette étroite et moulante, quelque chose de sacerdotal et de diabolique. Elle éclipsait en diablesse expiatoire, enroulant son désir serpentin autour des regards reptiliens, elle évoquait une Cléopâtre de marbre à la pose de sphinx. Ses yeux d'émeraude cristallisaient contre sa chevelure à la dépravation platine une danse nuptiale au venin acre. Dans la nature sauvage de la lumière du jour comme sous la nuit, le groupe rentre dans mon royaume, là où au plus profond pousse ce jardin Heavy metAl qui est en moi…pétales d'acier, feu de vie, éternellement ma propre éternité.




Totalement à l'inverse du monde contemporain et de sa malignité contre nature, à la Temple le chtonien BELORE et son black atmosphérique ouvrait la clarté du pagan éthérique.

Imprégné des landes de Summoning et des mondes d'heroic fantasy, médiévaux, le groupe élève sa fonte émotionnelle autour de contraste double chant clair et brutal, cueille comme une fleur bercée par une chaleur bucolique avec l'ombre des choses que nous ne pouvons garder. Belore renforce le spleen de la beauté intérieure avec laquelle je n’ai toujours pas d’overdose de l’obscurité, car j’ai appris à nager dans mes larmes sans jamais ressentir le poids donné pour un trône fragile. Cette musique de pleine nature est considérée comme une hérésie, et son voyage mène dans les limbes pour les profanes. Pour les passionnées elle est un lieu de haut potentiel et de pouvoir cachés, associée aux pouvoirs du feu et de l’acier, aux états de conscience altérés et même au voyage extatique de l'âme, elle est un symbole de l'au-delà capable peut-être d’être un guide à travers le Tartare, le styx…Et comme traduction à nos émotions les plus violentes, bouleversantes. C’était mågnifiquë !




Le très cool heavy de THE NIGHT ETERNAL a démontré toute la joliesse du quintette Allemand, habillé de noir et de veste en cuir façon biker 666, pour apporter une super vibration. Le chanteur munit d'une énergie électrique a formé l'épicentre de la déflagration, pas dans le même rock'n'roll que cellui de Dennis Lyxzén de Refused, mais une autre forme tout aussi efficace.

Quand ta prog c'est 57% de première fois et souvent de découverte cela permet d'éveiller une curiosité et éventuellement de donner une bonne surprise, mais sinon pas beaucoup d’interaction car le public ne connaît pas, surtout non-initié, alors qu'avec un public érudit et passionné la ferveur n'est plus la même, le concert a une tout autre figure et impact. Le public de rock en scène participe car il sait frapper des mains, et le groupe a réussi à se le mettre dans la poche. Sa musique et l'énergie dégagée étaient suffisante pour convoler ensemble. Le groupe a pris son panard, sulfatant une très bonne aura scénique, transmetteur jouissif à la propagation de son Heåvy. Plusieurs groupes ont des refrains simples pour que le public puisse les reprendre de n'importe quel pays de n'importe quelle couleur. Par exemple ici « Take Over Me » reprit. De plus Le chanteur a fini par un bain de foule slamdiving pour un final chargé d’électricité statique entre The Night Eternal et le public.


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Le hard rock, heavy metal, power, speed ont muté vers les musiques extrêmes que sont le thrash, death, black et grind pour devenir un rhizome de sous-genre par la suite. Désormais musique vernaculaire, c’est-à-dire un art vivant (contemporain) ancré dans le passé (les mythes, les croyances et les traditions) et fondé sur la mémoire collective d’une communauté de Heavy-metalhead. Reste que depuis tout ce temps, la ferveur est toujours aussi vive, quand certain entende que ça rabâche, d'autres secouent la tête avec ostentation, si tu ne vibres pas avec cette musique, n'insiste pas, ce n'est pas fait pour toi, et ce n'est pas grave. CiaO)))

Encore un concert parfait de The Night Eternal, qui avait enflammé le Pyrenean Warriors Open Air en 2023.




AaAaAaAaAlerte !!!!

Ceci n'est pas un exercice, je répète, ceci n'est pas un exercice, car il y avait SKILTRON et son metal festif pagan avec cornemuse. Oui, je répète de la cornemuse, pour rappel : « Un gentleman est un monsieur qui sait jouer de la cornemuse, mais qui joue pas » Pierre Desproges

J'ai fui immédiatement pour aller boire abondamment de l'eau. Puis constat : Whaouuuuuu, mais whaou ! Il y a un putain de vide sur mon planning running order ? Et c'est une première pour oim, sachant que 3 groupes jouent en même temps, je n'en ai pas coché un seul, Whaouuuuuu, mais whaou...et que ce ne sera pas un cas isolé dans le week-end, whaouuuuuu, mais whaou !!

Le gazier en t-shirt uni beige décathlon : « T'sais aujourd'hui la musique n'a plus de frontièreuuu, tout est une histoire de perception d'ouverture bienveillanteuuu » et patati et patatras plus loin comme celui qui te dit à propos du vote pour le front national (RN) qu’il faut essayer pour juger, comme si lui avait déjà testé tous les programmes de son lave-linge, pardi !


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Il manque un truc chez les Suissesses de BURNING WITCHES pour que ça décolle.

L’instigatrice de ce groupe est Romana Kalkuhl, guitariste rythmique d'Atlas and Axis. Le chant de Laura Guldemond est très heavy, comme une chatte qui va vous griffer jusqu'au sang, et ça commence sur des chariots de feux avec le titre « Unleash the Beast ». Leurs morceaux épiques ont de beaux atouts, notamment des riffs avec des influences entre Iron Maiden, Judas Priest et Manowar. Sur scène il y a une bonne volonté d'agir, les musiciennes ont vraiment cette joie d'imprimer le groupe dans l'espace collectif et la grande famille du heavy Metal. Autour des groupes féminins Crypta, Nervosa et Burning Witch il y a un mercato et il semblerait que chacun a enfin pu trouver la stabilité du line up. Après ça tourne quand même en rond musicalement, c'est bien fait, mais manque un élan de composition plus abouti. De plus au milieu du set « Dance With the Devil » et « Dance With the Devil » marquent un frein avec un mid tempo, affaiblissant le suc du départ. La chanteuse exhorte le public à lever le poings à toutes les chansons, c'est pénible au bout d'un moment. Il y a la carence de ce petit truc en plus qui marque une singularité tant musicale que scénique, et fini par établir en valeur sûre. Mais Burning Witches conclut avec les titres enflammés « Burning Witches » et « Evil Witch » qui laissent fuir la demi-teinte vers l'espérance que le groupe trouve sa force créatrice.




Je quitte les lieux pour la Warzone. Devant moi un gars avec un short et une multitude de poches pour y caler la boussole, l’opinel, les gitanes, la revue le Tarn en kayak, un petit pot de miel d’Ardèche, sur la tête une casquette hellfest, et au pied les salomons pour le GR® 20 (jamais fait), avec la démarche d'un randonneur paysagiste...

Alors que je m'engage vers les barbelés du camp Papa Schultz (série TV), LION'S LAW rugit face au soleil, et Oi fait chaud, et oi fait chaud.

Mais qu'importe depuis 2012 affilié au mouvement SHARP et la culture skinhead, le quintette pousse cette sous-culture basée autour de valeurs prolétariennes a relevé la tête. Ce n'est pas du tout un simple punk qui crache sa défonce, ici la parole est un acte de résistance dont leurs lyrics en sont criblés. Sur scène le groupe lève le poing fièrement dès le titre « Crucified », dans l'enceinte de la Warzone le public est un lion en cage, le pit est la rue qui bat le pavé d'une manifestation dense dont la clameur encourage à prendre en main la lutte et ses droits. Lions's Law percute avec son « Fidèle » et « Zonard » chanté en Français et « Brother » dédicacé à Carl Jahier (leader de Komintern Sect) avec Thomas des Burning Heads et Komintern Sect à la batterie. Le concert se termine avec l'unificateur « For My Clan » tout aussi fort que le « If the Kids Are United » des Sham 69 sortie en juillet 1978.




Horoscope du jour pour les gémeaux : C’est avec un sourire envoyé par Jupiter que vous vous lèverez, puis vous vous cognerez le petit doigt de pied et un fan de Muse se mettra à ricaner derrière vous.

Ohh pitinnnnnn !


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En comparaison de Burning Witches, NERVOSA Formé à São Paulo a tout, les compositions, le son, l'attitude, et même l'altitude d'un thrash metal pour vous avoiner une grosse torgnole.

Les Brésiliennes ne font pas dans la dentelle de Calais, ni dans le soda River de chez Aldi, puisqu'elles ont fait le Hellfest Warm-up Tour 2025 dans l'hexagone, et qu’une partie du public vient reprendre sa tourte. Fort d'une ossature musicale qui ne laisse rien passer, les musiciennes s'en donnent à cœur joie pour rouster le pit avec des riffs qui mettent le feu et des circle pit démentiels, c’est la danse du ventre s'exécute avec les pieds comme Dahslim dans street fighter. Nota : Les secours sont venus avec la civière. Il y a eu pas mal de turnover depuis 2010 dans le band, et si la guitariste et fondatrice Prika Amaral mène toujours la danse, elle est également la chanteuse principale depuis 2023, son grain est thrashy et son râle de reine se fait puissant mâle. La guitariste Grecque Helena Kotina était corsetée de rage dans ce temple suprêmement beau qui pouvait illuminer le tout simultanément, elle foudroya des solos herculéens et un sens du riffing spartiate et véloce. C'était un très bon rentre-dedans, la basse était sur-mixée par contre, mais avec des torrents de titres façon coup de bélier et un public bien énervé devant, loyal et reconnaissance derrière, le set fut un uppercut. Le groupe est jeune mais le potentiel éclate, Nervosa fait partie des meilleurs groupes de thrash actuel, et le combo nous a gratifié de l'exclusivité live de leur dernier titre “Jailbreak”, sorti en clip et extrait éponyme de leur dernier opus datant de 2023.



Par Satan, mais les gens qui font des cœurs avec leurs doigts foutez vous les dans l'cul une bonne fois pour toute si vous aimez le concert. D'ailleurs il y en a c'est tellement mal fait qu'on dirait qu’ils miment des fions.

Le coulis Québécois de DOPETHRONE est toujours aussi ragoutant d'huile d'érable de vidange. Ça part dans le tréfonds remuer la fonte pour qu'elle remonte en geyser. Lourd, dense, gluant tel est le trio, et leur force de frappe leeeeeeeeeeeente est profoooooooooonde.




Je reste au Canada mais sous la Altar, 40° celcius avec 3 INCHES OF BLOOD formé en 2000 à Vancouver avec un thrash heavy frontal hypra cool, séparé en 2015, les revoilà avec un set de cuisson au bouillonnement constant al dente. Dans le pit il y avait des gigots d'agneau près pour l'abattoir du jour sous l'averse de moshpits palpitants et de l'acier de la NWOBHM.

Pinaise mais quel pied, hey c'est ça que l'on souhaite, du thrash, du death, du black, du power, du heavy, merdeeeeeeeeee !

Je remarquais dans un coin de la Altar, et ensemble dans le même lieu au même moment, le père Tourtel Twist regardant la déflagration sonique et son fils Champomy des vidéos sur Tiktok via un téléphone, mais avec le même enthousiasme que son père, c’est tip top la filiation.

Le chant aigu et granuleux de Cam Pipes à des accointances avec celui d'Udo Dirkschneider (exAccept), j'ai adoré les cascades riffiques épiques entre Iron Maiden et Running Wild, et en live le groupe a un très beau rendu ferrugineux.




Je pars vers la Mainstage, embarquant communément vers un nouveau territoire ‘’inconnu’’, en quête de résoudre comme tout un chacun nos énigmes. Mon trajet est velléitaire telle une pensée Houellebecquienne mais vite reprit par l'altercation sauvage du monde alentour et du feux de la musak, avec lesquels nous menons notre corps avec le même précipité que la mort lorsqu’elle vient nous enlever dans un claquement de porte.

Je constate en arrivant qu'il n'y a pas de clinquant pour le show basique du hard rock des Anglais de THE CULT (since 1981).

Leur profondeur musicale il faut aller la chercher en soi et en traduire le roc. Ian Astbury le chanteur est fringué en mode R&B avec des baskets de Marty McFly dans ''Retour Vers Le Futur 2 » et le bandana de Mike Muir des ST (pas le stade toulousain hein ?). Si je dois comparer avec les groupes que j'ai aperçu auparavant sur cette même scène, il y avait là une maturité de composition bien plus conséquente. The Cult est un très bon groupe avec une aura musicale unique. Cela faisait dater certainement pour le jeune public, mais ce groupe a une signature unique, vous devriez aller écouter leur discographie, mais pas 5mn vite fait, prenez le temps d’absorber pour saisir, merci.

Le chanteur a encore toute sa voix chaude, et à la fin du set il priera pour toutes les souffrances, un grand homme en plus !




Bercée par la protection de ses épines EPICA éblouit dans sa beauté de pétales rougissants, rose fuchsia, sang carmin. Mais je n'ai vu que le début...

...Parce que je voulais le meilleur tavernier Germanique : TANKARD, lequel a lancé que des hits à thrashiser le conduit fécal : « One Foot in the Grave », « The Morning After », « Chemical Invasion », « Zombie Attack », « A Girl Called Cerveza », et « (Empty) Tankard » pour le rot de la fin !

Les maîtres Kanter du thrash metOl ont actionné la tireuse à pogo et circle pit, pour torcher un set vraiment fun de rigolade et une poilante unanime à tous les instants, à chaque impact une cirrhose du foie gratos. J'ai réalisé mon cardio journalier avec ces représentants de Kronembourg et Valstar. Cimer frère !




Le power Happy metOl Licorne fera la fiesta avec TROLLFEST qui était habillé en flamant rose, pour une chenille géante effectuée tout autour de la scène temple et du bar juste en face, ça fait un paquet de personnes qui font la nouba !


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Et cela fait un bien fou de voir des gens qui s'amusent autant. Dans la fosse il y avait inspecteur Gadget, gogogadjet au gobelet, avec une haleine de hareng pomme-à-l'huile en train de déblatérer avec le langage corporel des personnages épiques de la série kaamelott.




Le groupe symphonique WITHIN TEMPTATION submerge ses sucs comme une fleur qui déploie et laisse ses pétales au vent, le public rugit en poussière d’étamine sur les long cils blanc musicaux de cette ode cristalline.




Branlée monumentale avec les Californiens d'EXODUS, un son géant (pareil à celui de Testament en 2022) et ceci dès le départ avec l'obus « Bonded by Blood ».

Leur thrash metal est cossu et vindicatif depuis 1981, quand même hein ! Même si il y a eu une palanquée de musiciens, Tom Hunting à la batterie et Gary Holt à la guitare restent les pièces maîtresses. Gary et son t-shirt kill the kardashian et surtout son toucher à la 6 cordes, whaouuuu, quel riffeur, imparable. Le groupe œuvre sa carrure dans la hargne d'un pit en braise, avec une odeur de musc et de clébards mouillés qui courent come des dératés. Le retour au chant de Rob Dukes fait du bien. Et la triade finale « A Lesson in Violence », « The Toxic Waltz » et « Strike of the Beast » fait finir le public sur les rotules, aussi trempes que le Bruce Dickinson l'année dernière.




J’arrive dans le défouloir, à côté de oim 2 jeunes avec les tronches binoclardes des frères pongistes lebrun et d’un Harry Potter qui boit de la sangria. Les Italiens de WIND ROSE avec leurs refrains épiques glorifient la noce avec un public acquis à cette belle fête païenne nerd.

Franchement quand tu constates années après années que le mix pop rock ne prend pas et qu'à la place il y a toute une population qui attend de faire la bringue et que des groupes de power metal font cela avec conviction, force et délire (voir Trollfest), je ne saisis pas bien cette insistance à buter autant. Les gus veulent vivre le heavy metal sous tous ses aspects et formes. Fini la novlangue de musique amplifiée ou saturée, c'est du heavy metal que les festivaliers veulent et attendent, même ceux qui viennent pour la première fois, ils veulent vibrer avec et être propulsés chez Belzébuth et pas avec autre chose, ils ont besoin de cet esprit de loyauté, honneur et passion, tout comme les musiciens vivent et transcendent leur art sonique. Pour le mainstream il y a plein d'autres festivals.

Les médias consensuels entérinent cette ouverture d'esprit mais de manière factuelle le pop rock n'a pas valeur et d'éthique avec les fondements du Hellfest, ni avec ceux du heavy metal.


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Avec Wind Rose il y a du fun à outrance comme si Manowar avait basculé dans une taverne avec 3grammes de houblon à chaque impulsion de sang, et vas-y que ça « Diggy Diggy Hole ». Dans la foule une partie armée de marteaux, haches et piolets gonflables, mais tout le public est à l'unisson pour faire jaillir le chœur dans un frémissement dionysiaque, et pas que pendant ce refrain fédérateur où Francesco Cavalieri, au chant donne de la voix. Chaque titre est une effervescence, et ça donne envie de boire des bières sans alcool (Definitive Choice = sXe), ahahah ! Bon j'ai passé un super moment avec cette ambiance Italo-germanique, influencée par Blind Guardian, Turisas tourbillonnant dans des ouvertures wagnériennes de taverne où Tankard doit pisser contre le comptoir.

Des types lookés comme le flibustier Johnny Deep dans un parc d’attraction n’ont pas eu la conscience intellectuelle qu’il était imprudent de faire un concours d’écarteurs d’oreille après une soirée de p’tit punch Antillais. Et là le groupe leur balance la puissance de feu d'un lutin en rut. Il n'y avait plus d'individu mais un public joyeux, nous nous unissions comme des pierres déterrées parfaitement taillées pour un mur ancien. A côté de oim un gars devant le spectacle haute définition couleur power metOl, mais avec la tronche d’un commercial de générali à qui l’on vient d'offrir un petit bonhomme en mousse de 2M de haut comme porte-clef. Des mélodies captivantes dans le son d’une symphonie d’autrefois forment une sarabande de jeux de rôles qui gouvernent le public. Le groupe sur scène est un peep show de cosplay mimant Judas Priest contre Saxon en version dwarf Metal : des airs simples, accrocheurs et festifs.

Concert excellent, Party Time Garth !


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HERMANO a joué son désert de stoner rock envoûtant à plein volume racé, John Garcia (Kyuss, Unida) a fait crépiter son grain vocal unique et tel un hidalgo il a balayé un set avec classe.


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De l'autre côté et sous la Altar c'était la fiesta thrashy avec SACRED REICH.

Ce groupe a fédéré avec un large sourire un répertoire efficace pour faire rugir le pit. Le « The Boys Are Back in Town » de Thin Lizzy comme introduction et dès que le quatuor arrive c'est « The American Way » qui lance la passion, laquelle sera le letmotiv du concert. Ça poursuit avec « Divide & Conquer », « Death Squad » déflagrateur...Le set est passé à la vitesse de lumière avec « Independent », « Manifest Reality », « Ignorance », puis l'énorme cover « War Pigs » de Black Sabbath reprit en chœur par un public de torche humaine. Et pour le final retour « Surf Nicaragua » dantesque, je quitte la altar avec « What a Wonderful World » de Louis Armstrong. Il va me falloir des mois et des mois pour le digérer celui-là.




Dans un esprit diabolique Muse aurait dû garer son tourbus Tesla sur des places handicapés pour le Hellfest 2025. Je suis passé à côté en attendant pile poil le guitariste chanteur reprendre le riff de « Stranded » de Gojira, et pour leur prestation je ne vous résume rien parce que pas vu ce concert (Maj+Suppr), vous irez le voir sur NRJ12.


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La Warzone attend le punk des rues de 77 avec distribution gratuite de mornifle et de carambars durs. Les SEX PISTOLS & FRANK CARTER ont statufié la révolte de leur défonce rock’n’punk devant une bande de hippie sous psychotrope baigné de Magnolia en sucre de canne Summer Of Love. A la sortie il y avait la benne à tout venant pleine de morves.


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Sur la mainstage le spectacle d'HEILUNG est en harmonie et bien au-delà du bois du muscadet.

Parfois c'est un peu long car et finalement, ce n'est pas uniquement un show en tant que tel, mais un rituel. Le culte impose retenue, un temps qui mérite une implication et respect, la troupe Heilug façonne sa dévotion païenne avec une aura à la vibration d'énergie primitive, mais que le commun Occidentaux ne peut entendre sans la prérogative d'une transcendance d’ une spiritualité ancestrale. Les rythmes tribaux débutent souvent faiblement et au fur et à mesure augmentent et retentissent, la troupe danse pied nue dans un délire de feu et de peaux de bête, le public écoute religieusement. J'ai déjà lu à cet effet la réflexion suivante que ce groupe n'était pas du heavy metal, de fait tous les autres groupes ont leur place au Helfest. C'est bien là que l’incompréhension et méconnaissance culturelle qui marquent leur différence. Je ne m'étale pas outre mesure, cela ne sert plus à rien, l'espoir du éduquer c'est rabâcher, surtout quand l'obstination en est à ce point, la discussion s'arrête là. Il y a des gens qui veulent tout le temps avoir gain de cause et impose leur domination, bientôt la question ne se posera plus de savoir si la terre est ronde ou plate, car ils te diront qu’elle est octo-parallélépipède isocèle, si, si !

Le groupe est venu en louve passionnée, le corps tremblant, et sans tempérer ses ardeurs païennes, par nature Heilung fait ébahir la rosée, tendant un doigt câlin où les gouttes sur les baies persistent entre la tombée de la nuit et l'obscurité. Le public se rapprochait parmi le lichen et l'épine, le parfum de la rose doucement caché contre les grains des vieilles pierres enivrait la douceur aérienne de cette communion. Puis la nuit s'est éteinte. Cette musique n'est pas un divertissement de festival, alors puissiez-vous prendre le temps de célébrer les miracles silencieux qui ne demandent aucun argent et même dans la chapelle de la société du spectacle.



FIN du second jour !


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samedi, juin 28 2025

BLOODZILLA – Hellfest Jeudi 19 juin 2025


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La démesure des feux du Hellfest réchauffe sa nostalgie et la cendre de son absence recouvre tout durant une année. Cet extravagance trip est une fable halluciNantes dont la mégalomanie exponentielle existe depuis 19 édition à Clisson, 7 459 habitants en 2022.

De sa création en 2006 avec 22000 personnes en 3 jours, aujourd’hui la bête en est à 280 000 spectateurs sur quatre jours (240 000 festivaliers en 2024), avec 184 groupes de 26 pays différents, dont 106 jouaient pour la 1ère fois. Il y a 1.500 professionnels salariés et 5.000 bénévoles qui se relaient pour assurer la logistique, l’accueil, la sécurité et la technique sur les 127 hectares. Le Hellfest est très grosse production bien huilée qui pèse plusieurs millions d’euros de retombées économiques indirectes en Loire-Atlantique. Sa croissance exponentielle repose sur une rigueur budgétaire, une capacité de mobilisation bénévole hors norme et une stratégie marketing puissante. Cela dépasse le cadre, ça déborde de gigantisme, la controverse de son évolution tient à son ADN punk hardcore et à la métamorphose de sa programmation davantage ‘’mainstream’’ année après année au dépend de son public référent pour les musiques extrêmes. J’y reviendrais…

Il y a 6 scènes, avec en plein air 2 grandes accolées et nommées ‘’Mainstages 1&2’’, 1 scène ‘’Valley’’, 1 ‘’Warzone'', et 2 scènes accolées sous chapiteau nommée ‘’Altar’’ et ‘’Temple’’.

La nouveauté se prénomme Purple House : scène ouverte avec pas mal de groupe de stoner doom, eeeeet Astaffort Mods putinnnnnnnnn !


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Avec des jeux arcades à l'intérieur :


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Où des groupes joueront dans une cage à 360° inspirée de celle du festival Xtremefest basé dans le Tarn.


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Il y a la Hell Stage avec 21 groupes durant la journée du jeudi au dimanche, + la finale du Contest de Air Guitar le mercredi soir, et des performances dans la Hellcage chaque jour (au-dessus du bar Hellgate). Le Metal Corner propose du Yoga Metal par Metal Workout, 1h chaque matin (du vendredi au dimanche), du Yoga Relaxation d'1h par Elsa Sunita (du jeudi au dimanche), session de méditation guidée de 45min avec Adour Meditation (samedi & dimanche) et des DJ Sets pour clôturer les soirées du jeudi (Macumba DJ Set), vendredi (Name That Bitch) & samedi (Michel Mercury). Ce qui monte la jauge à 250 groupes et artistes venus performer sur les différentes scènes.

C’est gigantesque, il y a de tout, tout le temps, partout. L’immersion est totale, unique, vous ne verrez pas ça ailleurs !

Dès l’entrée une nouvelle arche en forme de guitare vous cueille avec devant la Gardienne des ténèbres, chimère au buste de femme et à l’abdomen d’un scorpion pourvue de 8 pattes pour 10 mètres de haut. Elle crache du feu et de l’eau.


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Je le répète, chacun.ne vit comme il le souhaite son Hellfest. Le mien est basique depuis toujours puisque je viens uniquement pour les groupes de Heavy metal. Le changement de population est manifeste tant la programmation et les sponsors en légitiment l'ambition vers un park à thème. Ceci est marqué sur la pierre dès l'entrée.


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Je vais vous narrer mon pèlerinage, ma traversée, mon périple dans le bouillonnant plus grand Festival de France. J’ai bien conscience que ma couverture médiatique est ridicule face aux chaînes cathodiques, radios et presses généralistes, et autres fournisseurs à l’audience virtuelle importante, et pourtant c’est ce paradoxe que le mastodonte Hellfest se permet le grand écart entre underground, spectacle vivant et industrie lourde de l’information et du show, avec la passerelle entre les deux pour que le commun des mortels sorte de l’ordinaire dans une virée initiatique/cathartique.

Le projet initial et associatif est de favoriser le développement des musiques actuelles amplifiées par la mise en place d'activités liées à l'élaboration, la création, la production, l'organisation, la gestion, le développement de spectacles, de concerts et tournées, et plus particulièrement par l'organisation d'un festival annuel dénommé "hellfest", et de contribuer par l'exécution de cette activité à produire un impact significatif au soutien des publics vulnérables et sur le maintien de la solidarité territoriale, en étant vecteur de lien social et en contribuant à l'éducation et à la formation. Ceci est inscrit noir sur blanc, et beaucoup l’on oublié, omis.


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Bonjour je suis Bir, traducteur de l’obscurité et architecte pensif qui surgit des ténèbres de l’undergound dans le WallaBirZine, Myteriis Moon et Dreamer in Firestorm Paradise, pour interpréter ce barouf sonique. Je ne ferais pas fi du propulseur de société du spectacle et des divergences de profils que l’on côtoie.

Il advient évident que 70000 personnes par jour les divergences sont nombreuses, mais se réunissent autour d’un public bienveillant et respectueux, qui force le respect. Pourtant je peux vous assurer que le Hellfest se vit de manière totalement différente en fonction de son but, engouement, attrait, âge. Entre disneyland pour metalleux, foire à la saucisse, carnaval des excités, trip sonique, rituel initiatique, la sulfureuse expérience propose énormément, quitte à chacun d’en faire ce que bon lui semble. Pour rappel la devise de Clisson est « Pour ce qu'il me plest ».

Dans mon donjon, j'ai un buisson de roses en porcelaine que je cultive avec la pureté d'y nourrir mes émotions. Mon regard se déplace des remparts aux meurtrières, m'accordant selon l'angle, une attaque, une méditation, ma vérité. Parfois je m'aventure au-delà, comme emporté par l’envoûtement d'une pleine Lune. Il m'arrive aussi de proférer un rituel de magie dans mon esprit pour corroborer à l'essor sombre que j'entends, laisse immoler les flammes pour percer à travers la lumière le philtre, et accéder au Styx du metal noir.

Mercredi, départ de Castres punk city à 8h08, dans la Birmobil il y a oim, et les 2 bénévoles JBeer et Jay (récupéré à Tolosa). Nous arrivons à Clisson Rock City à 15h38, retour dans le pays de Thierry la Fronde et Elmer Food Beat. L’année dernière les chniards avaient eu une journée spéciale avec Tchoupi chez Belzébuth et du papi brossard en corpse paint, cette année y’a l’âne Trotro à l’abattoir. Récupération du pass, montage de tente façon touareg dans le Sahara. Je la joue John Wayne en dormant à même le sol tête sur la selle.


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JEUDI

Réveil et premier constat il ne fait pas froid cette année ! 2ème constat j’ai le dos pété en 2 fois π=a√× D, bonne résolution de l’été je pars chez Edouard acheté un matelas gonflable, ça gueule dans les allées les lyrics de Venom dans leur opus « At War With Satan » du titre ‘’Aaaaaarrghh’’. Je m’ennuie toute la matinée, à 13h00 je décide de me foutre dans la tente en slip (grrrrrrrrrrr), à lire un n°gratos de Metallian, la température intérieure est un sauna Norvégien, à 14h00 je suis trempe, pars dans l’idée d’une douche froide, pitinnnnnn l’eau est chaude. Prépare ma besace (gourde, nourriture, calepin, stylos, pull au cas où...Etttttt je me demande bien pourquoi encore) puis quitte le camping les braises chaudes pour marcher pendant 20/25mn, et rentre enfin dans le site.


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La joie pure du groupe DISCONNECTED à la scène Altar de jouer pour leur 2ème fois (la 1ère étant sur la mainstage 2 lors de la double édition de 2022) est extrêmement perceptible, le quintette donne tout et même plus, surtout qu'il remplace le groupe Walkways au pied levé. Son set mélodique est foutrement jouissif pour ouvrir ce 19ème Hellfest. Le groupe et surtout son chanteur possède une aisance scénique pour tenir en haleine. La paire de guitariste électrise des riffs pour ajourer le chant et des solos pour décoller. La rythmique de fer entre ciel et terre déclenche un balancement de nuques. Le chant alterne clair mélo et hurlé HxC dans un mix contemporain, avec un metal moderne typé mélodique hard rockcore entre Tremonti, Alter Bridge, Godsmack, Five Finger Death Punch, la jeunesse est comblée.



Je glisse vers la scène Temple qui jouxte la Altar, le set opulent de sève dissonante des Islandais de MISÞYRMING sculpte à la serpe sanguinolente un joyau crépusculaire. Baignant son incantation bestiale dans l’onirisme d’un black metal éruptif, le groupe se balance dans le vide comme un squelette devant la chair qu’il n’a plus, et se désosse au fur et à mesure pour ne faire apparaître que le sang prophétique de son âme musicale. La fonte des neiges émotionnelles s’est déversée dans la crue de milliers de ruisseaux vibratoires de sensibilité. La vapeur s’est élevée dans les cieux du souvenir et est revenue en brume émotive. Aux lamentations des poètes ténébreux et des ruines sismiques, le groupe avait soif de lumière et d’aube.



Je traverse le bois du muscadet à l'ombrage vivifiant, puis oblique vers la sucrerie de la valley, la barbe à papa des doomers et stoners à casquette produit toujours des éclairs de fonte groovy de corps qui se balancent dans le tempo électrique d’une lampe à pétrole et de moteurs V8. Il faut vous dire que la tundra rock Norvégienne de SLOMOSA a su trouver la formule alchimique pour fusionner le stoner torride de Queen Of The Stone Age (première époque) avec du grunge punk et le doom sabbathien. Leur 2 premiers disques sont imparables, sur scène le quatuor a rajouté un autre guitariste qui soutien aussi au chant. C’est vrai qu’en live le chanteur/guitariste Benjamin Berdous à la touffasse brune a des faussetés dans son chant (déjà vu 3 fois en live). C’est vraiment un plus afin de lui apporter davantage de souplesse, même si il y aura des faussetés. Slomosa active avec une chaleur nonchalante un set déflagrateur de hits, augmentant son capital sympathie. Le public devant est en braise et ventile dans la fournaise au groOove intense. Le groupe est une scie coupant dans tous les sens (émotion, énergie, intensité, volume), il coupe le public dès l’introduction et le recoupe en revenant dans l’autre sens sans arrêt, le laissant dans une frénésie de copeau. Il appuie sur sa profondeur et l’équilibre singulier de sa musique pour gravir un nouveau pallier de reconnaissance. A l’applaudimètre final le cœur du réacteur embrase le public, mais il nous fallait éparpiller nos fleurs sur la tombe de ce concert, car déjà l’appel à la prière résonnait dans chaque braise émotive pour suivre les fantômes rugissant vers un autre groupe.



Le sol est chaudcoconuts, le soleil roussi à feux doux, maître cornu doit rire sous cape en gueulant « va te faire cuire au Hellfest ! »

Retour à la Temple. Expérimental dans sa mixture avant-gardiste et black symphonique depuis 1998, le compositeur Hongrois Tamás Kátai façonne une basilique chimérique aussi étrange que fascinante avec THY CATAFALQUE. Parfois c’est comme le disco de Cerrone, mais bumper pour boire dans le calice noir de la Norvège Bergen. Le public a adhéré et semble être conquis par le set, où plusieurs chanteurs et chanteuses se sont succédés pendant l’office. Les araignées musicales de Thy Catafalque percent une lumière avec clarté dans un déferlement émotif de volcan en éruption et au cœur musical intense. Bellö !



« Quand on vit dans l’obscurité pendant si longtemps, on commence à l’aimer. Et il nous aime en retour, et n’est-ce pas là le but ? On pense que le visage se tourne vers l’ombre, et c’est tant mieux. Il accepte, il guérit, il permet. Mais il dévore aussi. » Carver, Raymond


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Le deathcore surpuissant de FIT FOR AN AUTOPSY à la altar pose son urbanisme metal dans une grosse prestation de breakdowns soniques. Le groupe joue avec le feu dans la fosse et ça s’éteint à coup de pelle mécanique brise nuque, puis repart en embrasant les fans du grand buffet de Narbonne avec la moustachio de Gérard jugnot et le regard de psychopathe de François Damiens, gros ! Pendant que le chanteur épie comme un phare qui surveille les navires avec des yeux vagues qui embrassent un rivage, le groupe derrière bazarde le napalm sur une mer de torche humaine. L'horoscope du jour pour les Poissons était : Vous deviendrez soit la mascotte de l’équipe de curling de Clisson en dansant la macarena avec le singe de Coco Pops et le tigre de Frosties, sinon vous aurez très chaud, attention à la déshydratation sinon vous serez apte pour une autopsie.



Sur la mainstage y'avait AIRBOURNE le nouvel AC/DC wallabys, et rien qu’avec cela tout est dit. Le concert est moins épileptique qu’auparavant, o'keeffe kiff perd de son extrême efficacité simplement rawk'n'roll par des gimmicks caricaturaux. Si tu enlèves le jeter de gobelets de bière et des solos de blues à rallonge il n’y a que 5 chansons, mais avec une distribution de cartouchières hard rock speedées au houblon pour dégommer, etttttttttt ouaie mec !


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Un ami qui possède des Vieilles Harley, avec toujours la main graisseuse fourrée dans le moteur, m’a raconté que depuis les séries Sons of Anarchy et pour redorer l’image de la marque Harley Davidson conquise par les bikers 1%, le constructeur avait mis en place une nouvelle gamme de moto avec un package pour attirer du pouvoir d’achat comme les médecins, dentistes et autres…Permettant d’avoir la moto + le blouson avec flocage d’un club de moto libellé par Harley : Le tout en un pour jouer au bad guy. Et vous savez quoi ?‘’lors de l’entretien obligatoire des 500 miles pour toute nouvelle Harley, les possesseurs de la mythique moto se voient offrir un dépistage gratuit du cancer de la prostate.’’ Dixit Harley Davidson, mais ce n’est pas tout « En associant l’image d’une marque symbole de liberté et de puissance à une campagne de sensibilisation médicale, Harley-Davidson casse les clichés et redéfinit la virilité. Prendre soin de soi, c’est aussi être fort. »


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Il y a aussi de la récupération partout pour s'approprier et surfer sur une actualité tout le temps, à cet effet une vidéo circule sur les réseaux sociaux où une personne d'Engie (Sponsor) demande à des festivaliers pendant le Hellfest de growler engie ( un moment c'est façon Scorpions). Ceci ce sont des exemples parmis tant d’autres de la métamorphose sociétale où les valeurs, codes ont explosé. La démocratisation des codes culturels (tattoo, musique amplifiée, underground, etc…) est réappropriée par une classe sociale au pouvoir d’achat plus important, cassant les codes de la classe dite laborieuse par la gentrification de leur aisance et confort bourgeois. Et à la fois...chacun à sa place au Hellfest. Il serait réducteur et même ségrégationniste de mettre les barbelés à une certaine catégorie de personnes qui jusque-là et par leur rang social n’en avait strictement rien à foutre de tout ce pan culturel, puisque issu de la sous et contre-culture, à l’opposé de leurs valeurs rentières, bourgeoises. Si elles font un pas de côté et tape dans la marge peut-être vont-elles comprendre et admettre le malaise et faire en sorte de modifier le fossé pour partager davantage les richesses nan ? lol

Le cool de la silicone valley Californienne et la bulle internet des 2000’s ont métamorphosé le capitalisme à papa par un ultra-libéralisme mettant la place de la liberté individuelle au-dessus de tout. C'est ce qui se passe depuis 25 ans : S’emparer des sous et contre-cultures, en détourner leur substance jusqu’à les usurper de leurs populations pour s’en attribuer les codes et valeurs par une innovation, un renouvellement contemporain, mais sans l’essence, donc avec une flamme factice, mais qu’importe au final, parce que : « Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons. » dixit Warren Buffett (homme d’affaire Américain) dans un article du New York Times en 2006.

Au Hellfest les gens ont tellement de pouvoir d’achat qu’ils payent en cryptomonnaies francs-suisses. Bah nan ! Je ne pense pas que les professions ‘’supérieures’’ soient en outre si majoritaires dans le festival, il me semble au contraire qu’il y a beaucoup de sacrifice financier à participer à ce week-end. C’est l’économie de marché qui fait fluctuer un impact significatif et qui suit et zeste le pas des évolutions sociales, culturelles et technologiques. Bien sûr le choix de faire grossir la jauge de festivaliers pour payer une affiche suffisamment attractive afin de garantir aux mécènes un retour sur investissement, a ouvert vers une nouvelle catégorie de personnes, et a nécessité une discipline organisationnelle. Ce professionnalisme est factuel, et ne peut être mis en doute, tant c'est bluffant de constater l'énorme logistique technique et humaine mise en place. C’est le contraste du Hellfest qui gagne en respectabilité professionnelle ce qu’il perd en érodant ses racines underground basées dans des époques passées. Les codes et valeurs des hippies 70’s sont différentes des 80’s punk new wave de celles des 2020’s metalcore, etc…La liberté sauvage du Woodstock Américain des 70’s n’a rien à voir avec celui du fiasco libéral de 1999 et encore moins avec la qualité du Hellfest, dont les règlements, législations, chartes, préventions, normes Françaises et Européennes pour accueillir du public sont soumis.

La programmation ratisse un large spectre sonore des musiques amplifiées, elle perd en essence ce qu’elle gagne en sève pour rameuter diverses générations et surtout montantes. Tu gagnes d’un côté et tu perds de l’autre, le tout étant de trouver un équilibre, qu’il soit musical, économique, représentatif socio-culturel, écologique, etc…Mais tu perds toujours des gens et en trouves de nouveaux, c'est un cycle banal. Il y a toujours des petits groupes, de l'underground, des métaux lourds et de l'alliage moderne.


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Mais de moins en moins de passionnés de Heavy Metal, et davantage de quidam Eurockéennes, Rock in Évreux, Vieilles Charrues, les Franco, Route du rock....Du coup cela se ressent dans les concerts car pas de connaissance sur les groupes, leurs paroles pour le reprendre, les codes du pit sont réajustés en gaudriole, les circle pit deviennent des rondes pour enfant, genre "dansons la capucine", expurgés de violence. Toutefois, il y a aussi des personnes qui sont là depuis quelques années et qui ont rencontrées toute une communauté, une musique riche pour la soutenir et l'apprécier à plein temps.

Une bande de jeunes gars avec des surnoms cool comme Le Snake, Tatouine fans d’orange à jus, Velcro (son animal de compagnie est un ténia), Le Goat qui a la tronche d’un gars qui travaille dans un SAV de téléphonie, pénétrait la nef Satanique comme un club Med. Puis IHSAHN est arrivé, toujours aussi fantasque, le Norvégien déploie sa cascade progressive et blackisante, cavalant dans un labyrinthe de fleurs sauvages et de ronces soniques. Avec des yeux de nuits orageuses le groupe teinte le ciel en mûre, avec le sang d'un cœur mis à nu dans la tourbe. J'avance en étant pris dans une toile d’araignée, la musique part vers un autre sens comme les fleuves se perdent dans la mer. Les jeunes pianotent sur leur précieux, passent leur journée à côté de tout ce qui les entoure…Bordel mais Vis dans le monde réel, il y a des gens qui attendent de partager leur vérité avec toi. Ihsahn appose son obscurité séduisante et dans nos veines serpentent les catacombes entre brillance et froideur des diamants pointus de ses mélodies éblouissantes, précieuses.



Je quitte la Temple tout retourné et me faufile dans la masse pour rejoindre sans encombre la Valley. Les Helvètes de MONKEY3 ont permis à pas mal de jeunes gars d’écouter ce que Pink Floyd transmettait au siècle dernier à Pompéi comme trip incantatoire, et que le quatuor Lausannois a accompli avec son stoner cosmique & rock psychédélique instrumental. Sobrement mélancolique les titres progressifs poussent l’invitation autour d’un groove captivant au riffing ténébreux et lignes mélodiques envoûtantes. L’on plane dans un éther bluesy et d’envolées sismiques, les solos superbes de Boris (à la physionomie de Zucchero) et de son toucher de plume envoient les notes dans la stratosphère, longent cette topographie onirique où le Floyd rencontre le troisième type qui a fumé le Barrett sous acide. Pendant que Monkey3 lézarde l'air d'une brume de soie pure, nous devenions un exil de tonnerre intérieur, le vent comme du velours faisait flotter des embruns de douceur lunaire, et le soleil fait de radium nous enlaçait dans une éternité d’halo réconfortant. Leur musique de grand envol foudroie en même temps des progressions d'accords et la combinaison atmosphérique de notes simples et aiguës répétées vous transportent comme une pluie de douceur tellurique, et notamment avec le titre « Icarus », cime parmi les volcans.

Je lève la tête vers les cieux en pensant que ce qui ne peut pas être dit sur le moment sera pleuré intérieurement pendant un bon moment !



Retour à la temple, je ne sais toujours pas combien de nombre de pas, ou de kilomètres j'effectue par jour, si je suis un mix capillaire de Michael Stipe et de Michel Piccoli, après 52 ans de travail assidu j’ai dépassé les 60 kg, pour arriver à 63, mais que je perdrais durant ce week-end, Sheh !

Des états de puissance vibratoire entoure le mur du son de SUNN O))) depuis 1998, en live c’est la brume de l’Albion en octobre pour une palissade d’amplis en arc de cercle avec un mur du son minimaliste noir et blanc qui se nomme drone comme lave volcanique, et c’est tellement tellurique que le son vous transperce.



Mais l’expérience sensorielle incomparable que j’ai vécu de nombreuses fois n’est pas arrivée comme prévu, car le son n’est jamais venu percuter au centuple. Il n’y a pas eu de transe méditative en écho aux légendaires vibrations. Fumisterie ou culte de l'extase sonore pure ? La salle se vide au fur et à mesure. Je m’avance, il y a le maître Stephen O'Malley et une présence féminine à l’autre guitare, mais qui ? Tout est spirituel ici et manifestement constitué des mêmes atomes que la Terre et que la plupart des gens présent, ils n'en ont pas conscience et le temps ici est une variation sensible à la lumière qui se reflète de manière vibratoire. Le groupe façonne la subtilité du néant et des cieux comme le mot dans le silence, comme la lumière dans les ténèbres, comme la vie au seuil de la mort. Mais ceci est difficilement discernable et tourne au concept foireux pour la majorité du public. Faut dire que le set est un donut. Là où devait se trouver quelque chose de solide il y a un vide au milieu. La tuile!

Force pétaradante du Heavy rawk’n’stoneroll burné ORANGE GOBLIN a annoncé la fin de sa carrière de 30 ans pour cette tournée 2025. Donc un concert à ne manquer sous aucun prétexte et les Anglais sont arrivés avec l’envie de donner un dernier coup de poignet à leur bécane en véritable déflagrateur graisseux.


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Pour un set de cambouis raw stoner psyché bien cool. Ben Ward le chanteur je me souviens de quelques Hellfest où son débit de boisson était aussi velu que son regard mauvais, étant inspiré par Lemmy et Bruce Dickinson , « il a découvert le heavy metal, l'alcool et la drogue, alors le football est tombé à l'eau ». Il est revenu des enfers pour une dernière virée car les Anglais raccrochent les distorsions avec leur excellent album « Science, Not Fiction ». Leur concert sera prégnant d’émotions, et de ce petit truc en plus qui dépasse du simple show pour un rock’n’roll célébrant dans la joie leur chaleur sonique psychédéliquement bestiale une dernière fois.



Je longe la mainstage, la foule crépite d'attente, une personne a attendu toute la journée pour Electric Callboy et à 5mn du show avec une douleur aussi vive qu’un calcul rénal a dû se replier très cher abonné à la newsletter d’Adecco. Ce n'est pas cool, mais la jeunesse a marqué son territoire festif pendant votre mésaventure avec la danse Schuhplattler.

Direction la Temple : Tel un personnage de manga qui vit dans une forêt peuplée, ALCEST développe la gentillesse d'un set planant. Je regrette que les voix étaient recouvertes dans le mix...La scène est occupée par des animaux, des touffes d'herbes sèches et une lune.


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Neige, le chanteur/guitariste et un des 2 compositeurs, évolue dans un bain de soie, on sent sa fragilité et par contraste tout ce qui reste de son intérieur. La salle est pleine à cette heure tardive, mais si tu voulais terminer sur une note oniriquo-mélancolia et douce c'était ad hoc (pas le capitaine hein). Dans le magma évanescent Alcest fait briller sa compassion lunaire pour les choses qui en permettent le vol et le rêve. Les jeux de lumières renforcent la tendresse de la voltige blackaze, le concert passe de flottement en songe, et transplante sa beauté diaphane sur nous comme de la poudre magique.



Le premier jour se termine, je pars vers le camping à l'extérieur du site en suivant la fatigue bénédictine qui rentre vers leurs pénates, je sais que ma nuit sera calme et le peu de temps qu'il me reste comme sommeil doit être mis à profit.


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mercredi, juin 18 2025

Go To Hellfest 2025


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lundi, juin 9 2025

Polémique et pâte à choux - ACTE III


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ACTE III

De manière générale la beauté sauvage, par son instinct et essence qu’est sa liberté inhérente (oh pinaise va falloir ressortir le Larousse), a été flinguée par la sécurité, l’économie, et le confort. L’on parle de rendre les gens responsables de leurs devoirs, pensées, paroles et actes en les (sur)protégeant du ‘’pire’’, alors qu’une infantilisation grandissante témoigne de la mainmise compulsive sur leurs supposés désirs/pulsions/passions à rediriger par des gens qui savent, eux !

Favoriser l’offre dans le tumulte des projections de chacun me semble multiplier les difficultés puisqu’il est impossible de garantir à chacun la réalisation de leurs diverses concupiscences, le Hellfest n’étant pas la lampe d’Aladin (personnage célèbre des Mille et Une Nuits, devenu héros de Walt Disney depuis) il ne peut susciter que moultes reproches malgré toute l'offre gargantuesque qu'il propose chaque année. Trop de trop de truc éloigne des racines pour attirer le regard vers autre chose qui n'est essentiel. Puis ce qui est primordial pour un ne l'est pour l'autre. Il existe des personnes aimant relever des défis et d'autres qui s'en foutent royalement…

Mais si l’on suppute dans cet afflux sécurité, de confort, etc...Ouiiiii j'y reviens...Alors bientôt pourquoi il n’y aurait pas des passages piétons pour aller dans le pit ? Déjà il existe des endroits privatifs en fonction du pass acheté et dans la quasi-totalité des gros festivals (vip or, argent étoilé, bronze premium).


Seulement, le hard rock est une grande communauté et cette ségrégation ne fait pas partie de ses rites et coutumes d’usage. Du moins c’est ce qui avait été ordonné quand des groupes novices ont débuté, depuis certains ont fondé une carrière, d’autres ont bâti un empire et joint le consortium du commerce. Tu connais les valeurs du commerce : c’est vendu ? alors c’est gagné.


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Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute !

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Jadis maléfique suprême avec sa voix de sirène séduisante pour braver en sauvage tout de cuir, clou metal et peau de bête, désormais le Hellfest s’habille d’autres mondes que celui des musiques extrêmes, il s’est laissé apprivoisé, a enfilé une boule de bâillon sexuel pour se faire fouetter comme une marque de la pop culture, et lassé des flammes il préfère les confettis, this is the sound of C.

Hellfest tu as eu cette saveur de mystère dans ce sanctuaire intime où j’avais conduit ta présence en moi, tout baignait dans l'or et semblait si parfaitement maléfique et d’une tendre et précieuse nostalgie…Depuis tu es éconduit mais tu t’en moques, la demande est plus nombreuse que l’offre. Tu as des objectifs à tenir, j’ai des rêves de musique, tu es moins proche avec tes besoins, j’entends moins ta présence dans ma communauté de cœur. La fleur tombe un jour !

Le Helfest est une marque, dépositaire d’un logo, d’une signification large pour une multitude de mystères en une somme de projections, aiguisant la foule d’attractions qu’elle suscite en chacun.ne. Mais c’est d’abord un grand festival qui a participé à la démocratisation du ‘’hard rock’’ dans l’hexagone, faisant émerger un intérêt qui jusqu’à lors existait de manière quasi ‘’confidentielle’’. Son professionnalisme, son ambition ont permis un rayonnement pour qu’au fur et à mesure son attrait a eu un impact international pour la venue de grands groupes, et notoire pour les groupes qui s’y produisent.


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Ce fut une aubaine en or massif pour les fans, puristes du genre. Car le Hellfest forme depuis plus de 20 ans la conjoncture d’un grand rassemblement sur le sol Européen comme le Wacken Open Air en Allemagne, le Graspop Metal et l’Alcatraz en Belgique, Brutal Assault (République tchèque), Sweden Rock Festival (Suède)… Ne pas omettre que ce rassemblement de fans de hard rock est formé par des personnes qui n’habitent pas nécessairement une grande métropole, et donc qui doivent effectuer beaucoup de kilomètres pour assister à un concert en général. De fait le Hellfest est le parfait week-end pour voir des groupes qu’ils n’auront pas l’occasion de voir près de chez eux, voire même en France. D’ailleurs s’il y a « un engouement » pour le style ces dernières années dans le pays, c’est parce que cet intérêt surprise provient de sa démocratisation, avec in fine de nouveaux adeptes. Même si l’on voit quasiment les mêmes personnes depuis longtemps en concert, pour ne pas dire toujours.

C’est aussi le revers de la médaille pour tous ceux qui avaient vaillamment et brillamment maintenu la flamme jusqu’à lors, car ils se font déposséder d’une partie par des opportunistes. Exemple simple et concret avec la presse musicale papier, si je prends le trio Rock Hard, Hard Magazine, Metallian et les récents articles des Inrockuptibles, Rolling Stones qui s’emparent du genre. Je fais la différence entre la chaine ARTE qui diffuse des concerts depuis un bon moment, et France Inter qui vient sourdre depuis peu…Je pense alors à toutes les radios/podcast associatives et alternatives qui œuvrent toujours avec peu mais avec tripes et cœurs dans les sous-bois.

Les lignes de crêtes underground ont bougé, les frontières des styles rapetissent, les angles de vue s’élargissent, il y a une batardisation des genres en énième sous-genre. La mutation suit son cours en vampirisant l’ombre originelle par une nouvelle lumière et obscurité adaptée…

Quand les trves se sentent spoliés de leur propre culture et de ses valeurs.


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Il y a encore des fanzines, webzines, presses spécialisées qui couvrent l’événement, ils ne sont pas interdits, ni remisés au placard ou vers leurs grottes respectives. En fait il y a ceux qui s’adaptent aux changements et ceux qui sont contre.

Le soucis majeur c’est que le site est désormais plein à péter, 60000 personnes/jour. Entre le puriste, le curieux, l’opportuniste, le billet ne fait pas de sélection, il est devenu une tombola. Donc c’est rageant pour le mélomane qui défend à l’année et depuis toujours sa communauté de cœur. Le hard-rockeur a toujours soutenu en achetant des disques, des places de concerts, fringues adaptées à sa passion. Alors c’est même perçu comme injuste de devoir partager les places pour que finalement tout le monde soit représenté, et de fait change la donne de la programmation même. Le novice devait découvrir et s’adapter, mais le marché propose entre transition/évolution/développement du neuf avec de l’ancien. Il y a de tout pour tout le monde mais à petite dose.

Autrefois terre de refuge, la programmation affiche depuis quelques éditions une inconnue pour ne pas reconnaître ta culture mais l’avènement d’autres. Jusqu’à peu, le hardos n’avait pas à partager, c’était son Hellfest, c’était fait pour lui. Ce n’est plus le cas. Le poppeux a calé son pied contre la porte. Parce que l’on te parle de rock, mais pour le hardos c’est de la pop, du rap, de l’électro. Le hardos ne lit pas cosmopolitan, il vit de hard rock. Il faut comprendre que quand depuis des années tu vis un truc dans l’ombre avec des repères que ta communauté a mis en place, et que d’un coup il y a des néons, puis un balisage, de plus en plus de monde dans ce couloir qui bifurque, devient un escalator où des projecteurs t’accueillent avec des caméras où tu montres ton cul par réflexe…Tu passes pour un beauf de hardos de villageoise (cubis de vin de table), un trve perdu devant la diversité des mégapoles branchées.

Au départ tu es une relique puis devient un reliquat.

Comme il y a du fric à se faire et des lumières qui n’éclairent qu’eux-mêmes, ils viennent squatter et bouffer les petits fours (youtubbers, mainstream, putaclic, industriel, etc…) à la quête d’un nouveau filon à exploiter. C’est une ligne de projection que le festival sollicite pour n’écarter personne dans sa pérennité = Il y a de tout pour tout le monde. Depuis d’autres festivals plus petits sont apparus en France, Motocultor, Xtremefest, Sylak, FuriosFest, Festival Pyrenean Warriors Open Air, South Troopers, Anthems Of-Steel, Festival In Your Face, festival666…Certains se sont spécialisés, d’autres adaptent leur programmation à l’émergence des nouvelles générations elles aussi.


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Il est advenu de cracher avec cynisme, vomir avec ironie sur le Hellfest, avec manipulation des masses bêlantes, destruction des valeurs, organisation de dogmes réconfortants, assortis de règles et de règlements précis pour le bien-être de chacun, et croyance au pouvoir de dissiper le doute par une surenchère de divertissements, etc…Sans dire merci d’avoir produit de si grands partages et moments inouïs avec tous les musiciennes et musiciens qui sont venu.es.

Rappelez-vous lorsque vous étiez enfant, ado vos familles respectives annonçait à l’époque devant votre enthousiasme à cette musique : « bah, ça lui passera » pensant à une rébellion adolescente, 20, 30, 40, 50, 60 ans plus tard rien n’est passé, la flamme est là. Est-ce que la pop peut s’enorgueillir d’une telle loyauté ? Non, d’autant qu’elle s’en fout, l’essentiel c’est d’aplanir toutes les lignes pour vendre sa soupe, qu’importe le parfum, c’est vendu, c’est gagné !

De mélomane à touriste, de fan à client, le fan et le mélomane soucieux du respect de leur communauté demandent de ne pas les prendre pour une carte bancaire, une oie à gaver de maïs pop transgénique, d’être pressé comme un citron, jeter une fois qu’il n’aura plus de jus, de sous, pour changer de volaille, s’adapter au nouveau marché du biocore, du postprogressifdub&bass, bref à tout autre chose. Aaaaaaaaprès le fondement même du Hellfest c’était ‘’Un festival fait par des fans pour des fans’’ mais le genre n’était pas fondamentalement exprimée finalement. C’est par assujettissement que les hardos en ont fait leur terrain conquis, preuve que non.


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Mais de tout ce que je viens d'écrire, et dans le fond la majorité s'en branle, et vous savez pourquoi ?

C'est trop long à lire. (Rire)

Parce que rien ne dure. Que l'on fait tout un drame de tout, tout le temps. Notre existence est un souffle, une expiration, parfois longue, parfois courte, et notre inspiration fait partie du cycle avec lequel nous pouvons avoir le souffle coupé. Nous nous battons contre nous-mêmes en fabriquant notre réalité et en projetant la faute sur les autres la plupart du temps.

Toute création musicale que nous chérissons est un chapelet avec lequel nous remettons nos prières en même temps que nos peurs, nos désirs, nos rêves, nous acclamons dans un feu de joie ce en quoi nous croyons, parce que nous édifions notre existence et nos valeurs dans cette vibration. C'est ainsi que résonne la musique, dans une élévation que chacun adapte en fonction de son altitude, d'où découlera son attitude. Cela explique pourquoi il faut parfois du temps pour saisir la lumière d'un disque, d'un style musical. Tout ce que l'on défend est le fruit de nos semences emportées par le vent de nos émotions.

Le temps n'est jamais limité, c'est ton existence qui l'est. L'énergie de ta jeunesse est la même que celle de tes enfants, l'incompréhension entre les générations se propage par une nouvelle technologie que l'homme crée au fur et à mesure de son évolution, du mouvement perpétuel qu'il met dans sa démesure à se prendre pour un dieu. Chaque génération a son évolution technologique qui redéfinit l’industrie musicale et du spectacle. En projetant de nouveaux styles musicaux sans cesse l’homme veut laisser son empreinte dans le temps, car il craint de ne plus exister.

Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute, mais qu'il confie à ses ami.es !

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Et Dieu qu'est-ce qu'il dirait ?

Je pense : « Si vous pensez que vous êtes trop vieux pour le rock, c'est que vous êtes trop vieux" et il ferait les cornes du diable comme Ronnie James Dio.


Alors ne gâchez pas votre vie à honnir, remplissez là avec la joie de ce feu dont vous êtes l'essence. Pour l’allumette, allez en concert !

FIN


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samedi, juin 7 2025

Polémique et pâte à choux - ACTE II


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ACTE II

J’ai une question pour toi, vois-tu le Hellfest comme émancipateur des lignes trop permissives des puristes du heavy metal aka musiques extrêmes ? Si oui, alors tu reconnais l’existence des puristes, baptisés les trves, qui abandonnent le site au fur et à mesure de l’expropriation mainstream.

Si Julien Doré a interprété un chanteur de black-métal dans le film Pop Redemption, cela n’en fait pas un défenseur des musiques extrêmes, mais un simple acteur. Il aurait pu défendre l’esprit de la marque Citroën en réparant des ami8 comme garagiste dans un court-métrage que c’était pareil. Par contre dénaturer cette musique extrême par une approche tronquée, aseptisée, etc…Oblige ses protecteurs à la défendre pour en conserver la pureté. Qui sont-ils pour prétendre la prohiber ?

La grande différence se trouve entre écouter et entendre. Celui qui ressent la vibration d’une musique est un trve. Cette musique est composé avec des parties de lui. Il ne peut expliquer d’où lui vient cette attirance pour cette nébuleuse, comment cette étincelle a pu instantanément l’enflammer ainsi. Il cheminera et apprendra en large et en/à travers cette musique dans une spiritualité et non dans une résine brûlée par de fausses incantations. Il la ressent partout comme une aura. ‘’Maléfique senteur ammoniaquée’’ diront certains, les autres la définiront comme une essence de brûler d’envie perpétuelle.

Puriste, est ce entre pure et purin ? Le trve est un sage, mage, cartomancien, gardien de but orthodoxe, fanatique cerbère d’une antique conciergerie…Sa caricature est simple à peindre. Le trve n’aime pas que l’on change ses rituels, il a arrêté le temps. C’est l’esprit d’un vieux garçon dont les habitudes définissent l’humeur. Nostalgique et rétrograde, sa planche de salut est faite dans un bois à l’écorce dense et profonde, sa constellation a valeur de respect, il est habité par et pour. Sa maison est une caverne dans laquelle il trace aux murs les desseins de sa passion en parlant un langage ésotérique, il est oldschool, tout le reste ne sera qu’un savon à ramasser sous une douche pénitentiaire.


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La guitariste Nita Strauss, connue pour son travail avec Alice Cooper et Demi Lovato, a récemment fait des commentaires percutants sur la communauté Rock et Metal. Bien qu’elle se considère comme faisant partie de cet univers qu’elle décrit comme son “foyer”, Strauss n’a pas hésité à dénoncer une tendance qu’elle observe : une résistance au changement et une attitude protectrice excessive. Dans une interview accordée à Metal Hammer (via Guitar.com), Strauss a exprimé son opinion sur l’accueil souvent réservé aux artistes qui sortent des sentiers battus : “Le monde du rock et du metal — que j’aime et qui est mon chez-moi — est rempli de bébés pleurnichards.” Strauss a également évoqué son expérience sur la tournée Holy Fvck de Demi Lovato, une artiste connue pour avoir exploré des sonorités rock et metal : “Demi a fait un super album rock, alors les gens de son équipe ont engagé un groupe rock pour un show rock. Demi est une vraie fan de metal. Je passais devant sa loge, et elle écoutait Megadeth. Elle m’a même fait découvrir un excellent groupe de Deathcore, Bodysnatcher.” Elle a relevé la différence entre les fans de Lovato, qu’elle décrit comme loyaux et ouverts, et ceux de la scène metal : “Ses fans sont tellement dévoués qu’ils la suivent quoi qu’elle fasse. Contrairement aux fans de metal qui, dès qu’il y a un changement, réagissent comme si c’était une trahison.”

Strauss a également abordé le phénomène du “gatekeeping”, où certains fans cherchent à “protéger” leur scène de toute influence extérieure : “Beaucoup pensent qu’ils doivent protéger notre scène et la garder intacte — qu’aucun étranger ne peut y entrer. Ce que je trouve absurde. Si un artiste pop veut faire un album rock, tant mieux. Si un artiste rock veut faire un album R’n’B, tant mieux. La musique n’appartient à personne.” : voir article complet dans Metalzone !

Trve force de proposition unilatérale
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La jeunesse des 90’s a vécu l’ascension du rap, l’avènement du métissage sonique, celle des 2000’s les revivals et la mixture des genres par le biais du ‘’duty free du web’’. Aujourd’hui la génération Z veut vivre sa life par des impulsions insolentes en adéquation avec ce qui fonde et détermine son émancipation légitime. Elle impose ses diktats et bouleverse la façon de consommer, elle a saisi que la nef fondatrice vient de l’underground, que le mélange des sous-genres définit son expansion, les nouvelles valeurs à imposer seront la définition de son essence, de son existence, de son incarnation. Dans quelques années elle deviendra elle aussi trve pour défendre sa patrie nostalgique devant son vieillissement naturel, en recevant les coups de bélier des nouvelles générations actives avec leurs nouvelles pierres sur l’édifice.

Car pour chaque transition générationnelle il y a incompréhension, la nouvelle met un poids supplémentaire là où l’ancienne croit davantage à la conservation d’une filiation à l’édifice, et pour la protection de celui-ci. Comme le panneau sur la porte : « Merci de laisser l’endroit dans l’état où vous l’avez trouvé ».

Entre l’enclume et le marteau le Hellfest a choisi de suivre l’autoroute du libéralisme pour survivre aux différents mutations de l’industrie de la musique et des artifices de la société du spectacle, quitte à vendre du concept, à faire vivre une expérience, à la croyance de faire partie d’un mythe, à l’invocation de rituel ancestral, à la magie publicitaire pour vendre la corde qui le pendra, à l’incarnation d’un trip, d’une spiritualité, pour la pérennité de passeur d’âmes soniques dans les musiques dîtes ‘’extrêmes’’.

Le drainage dans la programmation permet depuis quelques années de projeter la tendance du tri générationnel actuel, déjà par la reconnaissance des nouveaux groupes émergents, ceux au fort potentiel pour en permettre la légitimité en tête d’affiche (headliner pour les franglais), puis de pallier le déficit des vieux groupes et de leur passage redondant. Mais aussi d’affirmer sa voie sur un marché concurrentiel.

Le travail de longue haleine fut la dédiabolisation des mystères liés aux musiques extrêmes afin d’aseptiser une reconnaissance dans les médiums consensuels de France, et de trouver des partenaires et mécènes pour garantir l’expansion et son implantation dans le territoire Nantais. Ce fut pour grand nombre de découvrir que son n+1 était fan de Mayhem…Non je déconne.

Mais l’effet escompté était de faire sortir du bois des personnes ordinaires, grimées pour une occasion spéciale le temps d’un week-end hors normes, mais consciencieux de leur apporter et garantir un panel d’offres en fonction de leurs envies préférentielles. Dans un camping naturiste le statut social disparaît et au Hellfest c’est pareil, l’on ne peut différencier un employé de la poste avec un directeur d’une usine à gaz une fois que chacun se retrouve avec une casquette et un t-shirt Hellfest.

Quid de l’avenir avec le gars en veste patchée cependant ? Qui lui a en revanche défendu et défend encore sa culture et non pas le temps d’un week-end festif qu’il faut avoir coché dans une vie, comme à Vilius pendant un EVG dans une extrapolation délirante, phénoménale, anormale (encadrer la mention ressentie).

Le trve creuse dans ses ténèbres alors que l'hybride le regarde piocher sur son Iphonemac !


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L’expansion du site a apporté confort, sécurité, réglementation pour rassurer et attirer les investisseurs, un public cosmopolite, hétéroclite, mais aussi asseoir une image de Park à thème familiale, passionnée, inventive, unique.

Le prix toujours plus cher permet l’espérance d’un confort dépaysant, d’une offre musicale pléthorique et déroutante (tant pour l’initié que pour le novice), siégeant ainsi en demeure grandiloquente d’une confection française, royale ‘’de luxe’’.

Tout ceci à multiplier la convoitise, au point que la demande à l’expérience Hellfest a explosé, et l’offre réduite en excite beaucoup à franchir l’étape d’obtenir le saint graal. Désormais la quantité de place demandée est égale à la quantité de notes joués par un shredder sur un triple album, instrumental. La quantité de groupes à l’affiche est de 184 pour 6 scènes, 3 scènes jouant en même temps…Les gens hurlent sur la programmation chaque année alors qu’il est impossible d’assister à tout. Tu pourrais avoir la meilleure affiche que tu souhaites mais comment ferais-tu pour assister à tous les concerts ? Comme il est impossible d’écouter tous tes disques puisque une journée comporte 24h00. Donc comme d’hab avant de crisper tes doigts dans le reflux de ton animosité sur ton clavier, inspire, expire plusieurs fois de plus en plus calmement, puis pète un coup (*), tu vas voir ça détend.

  • voir la recette du cassoulet, et il existe bien entendu une version Veg.

L’opulence des styles regroupent des milliers d’attente et est ainsi réparti tout au long du week-end. Il y a de tout pour tout le monde. Sauf que le glissement musical javélise la pente savonneuse déjà établie depuis des années antérieures vers la soustraction d’un style principal pour l’avènement de plusieurs nouveaux et énième sous-genre, davantage en adéquation avec les jeunes générations (de 15 à 30 ans). C’est le cycle du renouveau !

Si tu es trop vieux, tu sens que l’on te pousse ainsi dans un domaine à base de pêche à la ligne, d’apéro suze pétanque bière en écoutant sur un ghettoblaster l’album « Hell Awaits », jusqu’à finir par faire des ricochets avec rage, puis essayer en toute fin de repêcher les boules de pétanque dans la rivière avec le ramasse boule magnétique. Attention la suze est traite…

La pop c’est l’Antéchrist, c’est celui qui prétend œuvrer pour le bonheur global mais qui vous damne dans sa prison dorée du cycle des désirs inassouvis et asservissant...And that it's true, (ça c'est trve!)

Prochainement suite vers ACTE III...


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