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Tag - HELLFEST

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mercredi, juin 18 2025

Go To Hellfest 2025


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lundi, juin 9 2025

Polémique et pâte à choux - ACTE III


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ACTE III

De manière générale la beauté sauvage, par son instinct et essence qu’est sa liberté inhérente (oh pinaise va falloir ressortir le Larousse), a été flinguée par la sécurité, l’économie, et le confort. L’on parle de rendre les gens responsables de leurs devoirs, pensées, paroles et actes en les (sur)protégeant du ‘’pire’’, alors qu’une infantilisation grandissante témoigne de la mainmise compulsive sur leurs supposés désirs/pulsions/passions à rediriger par des gens qui savent, eux !

Favoriser l’offre dans le tumulte des projections de chacun me semble multiplier les difficultés puisqu’il est impossible de garantir à chacun la réalisation de leurs diverses concupiscences, le Hellfest n’étant pas la lampe d’Aladin (personnage célèbre des Mille et Une Nuits, devenu héros de Walt Disney depuis) il ne peut susciter que moultes reproches malgré toute l'offre gargantuesque qu'il propose chaque année. Trop de trop de truc éloigne des racines pour attirer le regard vers autre chose qui n'est essentiel. Puis ce qui est primordial pour un ne l'est pour l'autre. Il existe des personnes aimant relever des défis et d'autres qui s'en foutent royalement…

Mais si l’on suppute dans cet afflux sécurité, de confort, etc...Ouiiiii j'y reviens...Alors bientôt pourquoi il n’y aurait pas des passages piétons pour aller dans le pit ? Déjà il existe des endroits privatifs en fonction du pass acheté et dans la quasi-totalité des gros festivals (vip or, argent étoilé, bronze premium).


Seulement, le hard rock est une grande communauté et cette ségrégation ne fait pas partie de ses rites et coutumes d’usage. Du moins c’est ce qui avait été ordonné quand des groupes novices ont débuté, depuis certains ont fondé une carrière, d’autres ont bâti un empire et joint le consortium du commerce. Tu connais les valeurs du commerce : c’est vendu ? alors c’est gagné.


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Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute !

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Jadis maléfique suprême avec sa voix de sirène séduisante pour braver en sauvage tout de cuir, clou metal et peau de bête, désormais le Hellfest s’habille d’autres mondes que celui des musiques extrêmes, il s’est laissé apprivoisé, a enfilé une boule de bâillon sexuel pour se faire fouetter comme une marque de la pop culture, et lassé des flammes il préfère les confettis, this is the sound of C.

Hellfest tu as eu cette saveur de mystère dans ce sanctuaire intime où j’avais conduit ta présence en moi, tout baignait dans l'or et semblait si parfaitement maléfique et d’une tendre et précieuse nostalgie…Depuis tu es éconduit mais tu t’en moques, la demande est plus nombreuse que l’offre. Tu as des objectifs à tenir, j’ai des rêves de musique, tu es moins proche avec tes besoins, j’entends moins ta présence dans ma communauté de cœur. La fleur tombe un jour !

Le Helfest est une marque, dépositaire d’un logo, d’une signification large pour une multitude de mystères en une somme de projections, aiguisant la foule d’attractions qu’elle suscite en chacun.ne. Mais c’est d’abord un grand festival qui a participé à la démocratisation du ‘’hard rock’’ dans l’hexagone, faisant émerger un intérêt qui jusqu’à lors existait de manière quasi ‘’confidentielle’’. Son professionnalisme, son ambition ont permis un rayonnement pour qu’au fur et à mesure son attrait a eu un impact international pour la venue de grands groupes, et notoire pour les groupes qui s’y produisent.


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Ce fut une aubaine en or massif pour les fans, puristes du genre. Car le Hellfest forme depuis plus de 20 ans la conjoncture d’un grand rassemblement sur le sol Européen comme le Wacken Open Air en Allemagne, le Graspop Metal et l’Alcatraz en Belgique, Brutal Assault (République tchèque), Sweden Rock Festival (Suède)… Ne pas omettre que ce rassemblement de fans de hard rock est formé par des personnes qui n’habitent pas nécessairement une grande métropole, et donc qui doivent effectuer beaucoup de kilomètres pour assister à un concert en général. De fait le Hellfest est le parfait week-end pour voir des groupes qu’ils n’auront pas l’occasion de voir près de chez eux, voire même en France. D’ailleurs s’il y a « un engouement » pour le style ces dernières années dans le pays, c’est parce que cet intérêt surprise provient de sa démocratisation, avec in fine de nouveaux adeptes. Même si l’on voit quasiment les mêmes personnes depuis longtemps en concert, pour ne pas dire toujours.

C’est aussi le revers de la médaille pour tous ceux qui avaient vaillamment et brillamment maintenu la flamme jusqu’à lors, car ils se font déposséder d’une partie par des opportunistes. Exemple simple et concret avec la presse musicale papier, si je prends le trio Rock Hard, Hard Magazine, Metallian et les récents articles des Inrockuptibles, Rolling Stones qui s’emparent du genre. Je fais la différence entre la chaine ARTE qui diffuse des concerts depuis un bon moment, et France Inter qui vient sourdre depuis peu…Je pense alors à toutes les radios/podcast associatives et alternatives qui œuvrent toujours avec peu mais avec tripes et cœurs dans les sous-bois.

Les lignes de crêtes underground ont bougé, les frontières des styles rapetissent, les angles de vue s’élargissent, il y a une batardisation des genres en énième sous-genre. La mutation suit son cours en vampirisant l’ombre originelle par une nouvelle lumière et obscurité adaptée…

Quand les trves se sentent spoliés de leur propre culture et de ses valeurs.


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Il y a encore des fanzines, webzines, presses spécialisées qui couvrent l’événement, ils ne sont pas interdits, ni remisés au placard ou vers leurs grottes respectives. En fait il y a ceux qui s’adaptent aux changements et ceux qui sont contre.

Le soucis majeur c’est que le site est désormais plein à péter, 60000 personnes/jour. Entre le puriste, le curieux, l’opportuniste, le billet ne fait pas de sélection, il est devenu une tombola. Donc c’est rageant pour le mélomane qui défend à l’année et depuis toujours sa communauté de cœur. Le hard-rockeur a toujours soutenu en achetant des disques, des places de concerts, fringues adaptées à sa passion. Alors c’est même perçu comme injuste de devoir partager les places pour que finalement tout le monde soit représenté, et de fait change la donne de la programmation même. Le novice devait découvrir et s’adapter, mais le marché propose entre transition/évolution/développement du neuf avec de l’ancien. Il y a de tout pour tout le monde mais à petite dose.

Autrefois terre de refuge, la programmation affiche depuis quelques éditions une inconnue pour ne pas reconnaître ta culture mais l’avènement d’autres. Jusqu’à peu, le hardos n’avait pas à partager, c’était son Hellfest, c’était fait pour lui. Ce n’est plus le cas. Le poppeux a calé son pied contre la porte. Parce que l’on te parle de rock, mais pour le hardos c’est de la pop, du rap, de l’électro. Le hardos ne lit pas cosmopolitan, il vit de hard rock. Il faut comprendre que quand depuis des années tu vis un truc dans l’ombre avec des repères que ta communauté a mis en place, et que d’un coup il y a des néons, puis un balisage, de plus en plus de monde dans ce couloir qui bifurque, devient un escalator où des projecteurs t’accueillent avec des caméras où tu montres ton cul par réflexe…Tu passes pour un beauf de hardos de villageoise (cubis de vin de table), un trve perdu devant la diversité des mégapoles branchées.

Au départ tu es une relique puis devient un reliquat.

Comme il y a du fric à se faire et des lumières qui n’éclairent qu’eux-mêmes, ils viennent squatter et bouffer les petits fours (youtubbers, mainstream, putaclic, industriel, etc…) à la quête d’un nouveau filon à exploiter. C’est une ligne de projection que le festival sollicite pour n’écarter personne dans sa pérennité = Il y a de tout pour tout le monde. Depuis d’autres festivals plus petits sont apparus en France, Motocultor, Xtremefest, Sylak, FuriosFest, Festival Pyrenean Warriors Open Air, South Troopers, Anthems Of-Steel, Festival In Your Face, festival666…Certains se sont spécialisés, d’autres adaptent leur programmation à l’émergence des nouvelles générations elles aussi.


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Il est advenu de cracher avec cynisme, vomir avec ironie sur le Hellfest, avec manipulation des masses bêlantes, destruction des valeurs, organisation de dogmes réconfortants, assortis de règles et de règlements précis pour le bien-être de chacun, et croyance au pouvoir de dissiper le doute par une surenchère de divertissements, etc…Sans dire merci d’avoir produit de si grands partages et moments inouïs avec tous les musiciennes et musiciens qui sont venu.es.

Rappelez-vous lorsque vous étiez enfant, ado vos familles respectives annonçait à l’époque devant votre enthousiasme à cette musique : « bah, ça lui passera » pensant à une rébellion adolescente, 20, 30, 40, 50, 60 ans plus tard rien n’est passé, la flamme est là. Est-ce que la pop peut s’enorgueillir d’une telle loyauté ? Non, d’autant qu’elle s’en fout, l’essentiel c’est d’aplanir toutes les lignes pour vendre sa soupe, qu’importe le parfum, c’est vendu, c’est gagné !

De mélomane à touriste, de fan à client, le fan et le mélomane soucieux du respect de leur communauté demandent de ne pas les prendre pour une carte bancaire, une oie à gaver de maïs pop transgénique, d’être pressé comme un citron, jeter une fois qu’il n’aura plus de jus, de sous, pour changer de volaille, s’adapter au nouveau marché du biocore, du postprogressifdub&bass, bref à tout autre chose. Aaaaaaaaprès le fondement même du Hellfest c’était ‘’Un festival fait par des fans pour des fans’’ mais le genre n’était pas fondamentalement exprimée finalement. C’est par assujettissement que les hardos en ont fait leur terrain conquis, preuve que non.


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Mais de tout ce que je viens d'écrire, et dans le fond la majorité s'en branle, et vous savez pourquoi ?

C'est trop long à lire. (Rire)

Parce que rien ne dure. Que l'on fait tout un drame de tout, tout le temps. Notre existence est un souffle, une expiration, parfois longue, parfois courte, et notre inspiration fait partie du cycle avec lequel nous pouvons avoir le souffle coupé. Nous nous battons contre nous-mêmes en fabriquant notre réalité et en projetant la faute sur les autres la plupart du temps.

Toute création musicale que nous chérissons est un chapelet avec lequel nous remettons nos prières en même temps que nos peurs, nos désirs, nos rêves, nous acclamons dans un feu de joie ce en quoi nous croyons, parce que nous édifions notre existence et nos valeurs dans cette vibration. C'est ainsi que résonne la musique, dans une élévation que chacun adapte en fonction de son altitude, d'où découlera son attitude. Cela explique pourquoi il faut parfois du temps pour saisir la lumière d'un disque, d'un style musical. Tout ce que l'on défend est le fruit de nos semences emportées par le vent de nos émotions.

Le temps n'est jamais limité, c'est ton existence qui l'est. L'énergie de ta jeunesse est la même que celle de tes enfants, l'incompréhension entre les générations se propage par une nouvelle technologie que l'homme crée au fur et à mesure de son évolution, du mouvement perpétuel qu'il met dans sa démesure à se prendre pour un dieu. Chaque génération a son évolution technologique qui redéfinit l’industrie musicale et du spectacle. En projetant de nouveaux styles musicaux sans cesse l’homme veut laisser son empreinte dans le temps, car il craint de ne plus exister.

Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute, mais qu'il confie à ses ami.es !

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Et Dieu qu'est-ce qu'il dirait ?

Je pense : « Si vous pensez que vous êtes trop vieux pour le rock, c'est que vous êtes trop vieux" et il ferait les cornes du diable comme Ronnie James Dio.


Alors ne gâchez pas votre vie à honnir, remplissez là avec la joie de ce feu dont vous êtes l'essence. Pour l’allumette, allez en concert !

FIN


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samedi, juin 7 2025

Polémique et pâte à choux - ACTE II


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ACTE II

J’ai une question pour toi, vois-tu le Hellfest comme émancipateur des lignes trop permissives des puristes du heavy metal aka musiques extrêmes ? Si oui, alors tu reconnais l’existence des puristes, baptisés les trves, qui abandonnent le site au fur et à mesure de l’expropriation mainstream.

Si Julien Doré a interprété un chanteur de black-métal dans le film Pop Redemption, cela n’en fait pas un défenseur des musiques extrêmes, mais un simple acteur. Il aurait pu défendre l’esprit de la marque Citroën en réparant des ami8 comme garagiste dans un court-métrage que c’était pareil. Par contre dénaturer cette musique extrême par une approche tronquée, aseptisée, etc…Oblige ses protecteurs à la défendre pour en conserver la pureté. Qui sont-ils pour prétendre la prohiber ?

La grande différence se trouve entre écouter et entendre. Celui qui ressent la vibration d’une musique est un trve. Cette musique est composé avec des parties de lui. Il ne peut expliquer d’où lui vient cette attirance pour cette nébuleuse, comment cette étincelle a pu instantanément l’enflammer ainsi. Il cheminera et apprendra en large et en/à travers cette musique dans une spiritualité et non dans une résine brûlée par de fausses incantations. Il la ressent partout comme une aura. ‘’Maléfique senteur ammoniaquée’’ diront certains, les autres la définiront comme une essence de brûler d’envie perpétuelle.

Puriste, est ce entre pure et purin ? Le trve est un sage, mage, cartomancien, gardien de but orthodoxe, fanatique cerbère d’une antique conciergerie…Sa caricature est simple à peindre. Le trve n’aime pas que l’on change ses rituels, il a arrêté le temps. C’est l’esprit d’un vieux garçon dont les habitudes définissent l’humeur. Nostalgique et rétrograde, sa planche de salut est faite dans un bois à l’écorce dense et profonde, sa constellation a valeur de respect, il est habité par et pour. Sa maison est une caverne dans laquelle il trace aux murs les desseins de sa passion en parlant un langage ésotérique, il est oldschool, tout le reste ne sera qu’un savon à ramasser sous une douche pénitentiaire.


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La guitariste Nita Strauss, connue pour son travail avec Alice Cooper et Demi Lovato, a récemment fait des commentaires percutants sur la communauté Rock et Metal. Bien qu’elle se considère comme faisant partie de cet univers qu’elle décrit comme son “foyer”, Strauss n’a pas hésité à dénoncer une tendance qu’elle observe : une résistance au changement et une attitude protectrice excessive. Dans une interview accordée à Metal Hammer (via Guitar.com), Strauss a exprimé son opinion sur l’accueil souvent réservé aux artistes qui sortent des sentiers battus : “Le monde du rock et du metal — que j’aime et qui est mon chez-moi — est rempli de bébés pleurnichards.” Strauss a également évoqué son expérience sur la tournée Holy Fvck de Demi Lovato, une artiste connue pour avoir exploré des sonorités rock et metal : “Demi a fait un super album rock, alors les gens de son équipe ont engagé un groupe rock pour un show rock. Demi est une vraie fan de metal. Je passais devant sa loge, et elle écoutait Megadeth. Elle m’a même fait découvrir un excellent groupe de Deathcore, Bodysnatcher.” Elle a relevé la différence entre les fans de Lovato, qu’elle décrit comme loyaux et ouverts, et ceux de la scène metal : “Ses fans sont tellement dévoués qu’ils la suivent quoi qu’elle fasse. Contrairement aux fans de metal qui, dès qu’il y a un changement, réagissent comme si c’était une trahison.”

Strauss a également abordé le phénomène du “gatekeeping”, où certains fans cherchent à “protéger” leur scène de toute influence extérieure : “Beaucoup pensent qu’ils doivent protéger notre scène et la garder intacte — qu’aucun étranger ne peut y entrer. Ce que je trouve absurde. Si un artiste pop veut faire un album rock, tant mieux. Si un artiste rock veut faire un album R’n’B, tant mieux. La musique n’appartient à personne.” : voir article complet dans Metalzone !

Trve force de proposition unilatérale
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La jeunesse des 90’s a vécu l’ascension du rap, l’avènement du métissage sonique, celle des 2000’s les revivals et la mixture des genres par le biais du ‘’duty free du web’’. Aujourd’hui la génération Z veut vivre sa life par des impulsions insolentes en adéquation avec ce qui fonde et détermine son émancipation légitime. Elle impose ses diktats et bouleverse la façon de consommer, elle a saisi que la nef fondatrice vient de l’underground, que le mélange des sous-genres définit son expansion, les nouvelles valeurs à imposer seront la définition de son essence, de son existence, de son incarnation. Dans quelques années elle deviendra elle aussi trve pour défendre sa patrie nostalgique devant son vieillissement naturel, en recevant les coups de bélier des nouvelles générations actives avec leurs nouvelles pierres sur l’édifice.

Car pour chaque transition générationnelle il y a incompréhension, la nouvelle met un poids supplémentaire là où l’ancienne croit davantage à la conservation d’une filiation à l’édifice, et pour la protection de celui-ci. Comme le panneau sur la porte : « Merci de laisser l’endroit dans l’état où vous l’avez trouvé ».

Entre l’enclume et le marteau le Hellfest a choisi de suivre l’autoroute du libéralisme pour survivre aux différents mutations de l’industrie de la musique et des artifices de la société du spectacle, quitte à vendre du concept, à faire vivre une expérience, à la croyance de faire partie d’un mythe, à l’invocation de rituel ancestral, à la magie publicitaire pour vendre la corde qui le pendra, à l’incarnation d’un trip, d’une spiritualité, pour la pérennité de passeur d’âmes soniques dans les musiques dîtes ‘’extrêmes’’.

Le drainage dans la programmation permet depuis quelques années de projeter la tendance du tri générationnel actuel, déjà par la reconnaissance des nouveaux groupes émergents, ceux au fort potentiel pour en permettre la légitimité en tête d’affiche (headliner pour les franglais), puis de pallier le déficit des vieux groupes et de leur passage redondant. Mais aussi d’affirmer sa voie sur un marché concurrentiel.

Le travail de longue haleine fut la dédiabolisation des mystères liés aux musiques extrêmes afin d’aseptiser une reconnaissance dans les médiums consensuels de France, et de trouver des partenaires et mécènes pour garantir l’expansion et son implantation dans le territoire Nantais. Ce fut pour grand nombre de découvrir que son n+1 était fan de Mayhem…Non je déconne.

Mais l’effet escompté était de faire sortir du bois des personnes ordinaires, grimées pour une occasion spéciale le temps d’un week-end hors normes, mais consciencieux de leur apporter et garantir un panel d’offres en fonction de leurs envies préférentielles. Dans un camping naturiste le statut social disparaît et au Hellfest c’est pareil, l’on ne peut différencier un employé de la poste avec un directeur d’une usine à gaz une fois que chacun se retrouve avec une casquette et un t-shirt Hellfest.

Quid de l’avenir avec le gars en veste patchée cependant ? Qui lui a en revanche défendu et défend encore sa culture et non pas le temps d’un week-end festif qu’il faut avoir coché dans une vie, comme à Vilius pendant un EVG dans une extrapolation délirante, phénoménale, anormale (encadrer la mention ressentie).

Le trve creuse dans ses ténèbres alors que l'hybride le regarde piocher sur son Iphonemac !


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L’expansion du site a apporté confort, sécurité, réglementation pour rassurer et attirer les investisseurs, un public cosmopolite, hétéroclite, mais aussi asseoir une image de Park à thème familiale, passionnée, inventive, unique.

Le prix toujours plus cher permet l’espérance d’un confort dépaysant, d’une offre musicale pléthorique et déroutante (tant pour l’initié que pour le novice), siégeant ainsi en demeure grandiloquente d’une confection française, royale ‘’de luxe’’.

Tout ceci à multiplier la convoitise, au point que la demande à l’expérience Hellfest a explosé, et l’offre réduite en excite beaucoup à franchir l’étape d’obtenir le saint graal. Désormais la quantité de place demandée est égale à la quantité de notes joués par un shredder sur un triple album, instrumental. La quantité de groupes à l’affiche est de 184 pour 6 scènes, 3 scènes jouant en même temps…Les gens hurlent sur la programmation chaque année alors qu’il est impossible d’assister à tout. Tu pourrais avoir la meilleure affiche que tu souhaites mais comment ferais-tu pour assister à tous les concerts ? Comme il est impossible d’écouter tous tes disques puisque une journée comporte 24h00. Donc comme d’hab avant de crisper tes doigts dans le reflux de ton animosité sur ton clavier, inspire, expire plusieurs fois de plus en plus calmement, puis pète un coup (*), tu vas voir ça détend.

  • voir la recette du cassoulet, et il existe bien entendu une version Veg.

L’opulence des styles regroupent des milliers d’attente et est ainsi réparti tout au long du week-end. Il y a de tout pour tout le monde. Sauf que le glissement musical javélise la pente savonneuse déjà établie depuis des années antérieures vers la soustraction d’un style principal pour l’avènement de plusieurs nouveaux et énième sous-genre, davantage en adéquation avec les jeunes générations (de 15 à 30 ans). C’est le cycle du renouveau !

Si tu es trop vieux, tu sens que l’on te pousse ainsi dans un domaine à base de pêche à la ligne, d’apéro suze pétanque bière en écoutant sur un ghettoblaster l’album « Hell Awaits », jusqu’à finir par faire des ricochets avec rage, puis essayer en toute fin de repêcher les boules de pétanque dans la rivière avec le ramasse boule magnétique. Attention la suze est traite…

La pop c’est l’Antéchrist, c’est celui qui prétend œuvrer pour le bonheur global mais qui vous damne dans sa prison dorée du cycle des désirs inassouvis et asservissant...And that it's true, (ça c'est trve!)

Prochainement suite vers ACTE III...


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jeudi, juin 5 2025

Polémique et pâte à choux - ACTE I


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ACTE I

Pour David Ellefson, ancien bassiste de Megadeth, le heavy metal a toujours été destiné à un public passionné : “Le metal, tout comme le jazz, appartient à des sous-cultures éclectiques. Ce n’est pas une musique grand public ; ce n’est pas son but. Elle a eu ses moments dans la lumière, mais elle reste avant tout une sous-culture.” De plus, il insiste sur le fait que le metal offre une valeur artistique et sociale plus profonde que d’autres genres, souvent perçus comme éphémères : “Le metal injecte quelque chose de plus significatif dans la société et dans la vie des gens que simplement servir de fond sonore.”

Nous sommes en l'an de grasse 2025, dans l'opulence de la bienveillance, de fait il et de bon ton d'accueillir chaque chose par une gaîté lyrique. N'hésites jamais à y mettre le ton et toute votre sincère.

Sujet : HELLFEST

Ahahah !

Il revient avec sa prog chaque année et immédiatement c’est la consternation, le débat de loutre dans un PMU. Perqué ?

1/ Le françaouis est l'unique variété humaine qui, quand il croise quelqu'un de son espèce ne lui adresse pas un bonjour de reconnaissance, c’est déjà un sacré indice.

2/ Le sport national est de râler.

3/ Il a le complexe d'infériorité malgré les réussites mondiales que sont les viennoiseries au beurre, de belles régions viticoles et un sens aigu de la mode bourgeoise.

Plusieurs phénomènes problématiques récurrents pour la programmation :

A/ Le groupe mythique qui revient avec un line up différent de l’originel.

« y’a pas truc, y’a pas machin, c’est pas le vrai, c’est nul, c’est des cons, va chier à la vigne… » Exemple : Savatage, Pantera, Morbid Angel, Cro-mags, L’affaire Louis Trio, etc…Tout le monde a un album favori avec un groupe dont le line up aujourd’hui diffère. Solution : Appelez Marty Mc Fly et le Doc pour les clefs de la dolorean.

B/ Depuis quelques lunes nous avons Le tribute band = Vieille ficelle pour attraper le saucisson au lasso (Gloria pour les intimes) ou dépôt de gerbe pour rendre hommage à un groupe. Exemple pour cette année 2025 avec Bathory.

Si tu es ultra fan tu exècres ce fail, sois tu es curieux et nostalgique et tu vas voir pour capter une atmosphère, refaire revenir une aura ancienne d’une époque révolue. Sois tu t’en branles, et de la main gauche parce que au moins tu auras l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui le fait.

C/ Pour les têtes d'affiche, mainstage, banger = « Plus le mensonge est gros, plus il passe » d’après Joseph Goebbels, et il sait de quoi il parle l’enculé.

La société du spectacle vous gave comme des oies du Perigord, et mes salauds ne le nier pas, tout le monde aime ça et pas que depuis que le dollar existe. Du pain et des jeux de l'empire Romain jusqu'au cinéma de Rambo, Terminator, où pour les franchouillards Le plus dur est derrière toi, au shock rock théâtral d'Alice Cooper, Mayhem, en passant par les bêtes à Korn le spectacle fait foi et surtout bâtit une carrière.

D/ après avoir joué au théâtre du revival thrash, heavy, glam, doom, stoner, et valider le vieillissement de la population avec le déclin du cimetière des éléphants, il est d'usage de ne plus suivre l'étoile du nord pour aller dans tous les sens , quitte à perdre les repères pour l'apprentissage des nouvelles générations. Le vieux meurt, place au jeune. Ce constat est valable pour l'ensemble des festivals à grosse jauge. Le petit se spécialise.

E/ ça gueule parce que l'esprit n'est plus le même qu'il y a dix ans en arrière, que déjà ça gueulait en se raclant les bronches que c'est plus que c'était dix ans encore avant. Pourquoi ? Parce que tout ce que vous vivez aujourd'hui n'existe que maintenant, plus tard il aura vécu et n'est plus. Au lieu de gueuler vous devriez profiter et jouir du moment, mais là vous perdez votre temps à essayer de revivre un temps qui n'existe plus. Cela ne signifie pas que dans le futur il revienne d'une autre façon. Voir A/, B/, C/, D/...

F/ Parce que les gens ont les yeux rivés sur les noms avec une police de caractère plus grosses en premier lieu, ils rechignent d'emblée sur la totalité des scènes. Ainsi la nervosité mène au colérique. De plus ils ne regardent que ce qu’ils les captivent le moins en premier. Me demander pas pourquoi, c'est l'esprit de la bouteille à moitié vide de Charles Bukowski qui permet de cracher à la gueule de tout le monde par la suite, aka les Sex Pistols.

G/ LE POINT : Étant donné que les scènes Valley et Warzone se sont agrandies, elles permettent aujourd’hui une affluence avec des groupes majeurs qui auraient pu se produire sur une mainstage auparavant uniquement. Cela change pas mal la donne, et brelan d'as !

Si l'on visionne tranquillement la programmation du Hellfest 2025 sans urineR sur une clôture électrique parce que l'on est pressé :




JEUDI


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Bon, mainstage, sans débat, c’est juste de la zique pour faire tourner les manèges, les serviettes, les meules à blé…Sinon il y a Airbourne le renouveau d’AC/DC avec la fraîcheur d'une Tooheys, tu peux les avoir vu et revu sur scène c’est I M P A R A B L E. Lequel fait une tournée actuelle où c’est plein (ou quasi) partout, par des gars qui sortent au mieux 1 fois tous les 5 ans en concert.

WARZONE = Hi Energy & punk Les cockney de Soft Play, les poppy Street Dogs, le truc un peu bâtard Australien/ricain de Teen Mortgage pile le genre de trip que tu retrouves à l’Xtremefest, puis pour les pédérastes y’aura Turbonegro et pour les bluesyrockers ce sera avec The Hellacopters.

VALLEY = Tbien Chat Pile et Tar Pond pour les abonnées de Noise mag. Sinon décollage avec Monkey 3 et Slomosa tous 2 excellents. Orange Globin pour le détartrage final.

ALTAR = deathcore poppy

TEMPLE = tbien Le black & decker de Thy Catafalque et White Ward (eeeeeeeet non pas cette fois non plus), du prog avec Insahn, atmosphérique avec Alcest, divin avec SUNN O)))

Le death et black oldschool sont sous-représenté cette année.

VENDREDI


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Les nouveaux groupes placés par les maisons de disques sont sur les mainstages, avec en boite : Cachemire, Royal Republic, Vowws…Si l’on suit l’évolution ou plutôt le nivellement par le bas de la société musicale, il faut comprendre que souvent le renouveau de la scène heavy c’est fait aspirer par la pop. De fait le hard rock est devenu FM, le heavy du glam, le hardcore par du metalcore, le death du deathcore, le black du post-black, du punk à chien par du punk à roulette…une mainstage c’est une autoroute à spectacle. Tu ne vas pas voir Beyoncé dans un bar à vin, naaaaan, tu vas dans l'arène d'un péplum pour vibrer au coup de rein de son cul. C'est hypnotique, c'est un show que tu viens prendre, pas un apéro suze avec 3 cafés gourmands.

Le vendredi les mainstages seront féminines avec pour le côté sympho à masser les libellules Epica, Within Temptation, Charlotte Wessels (ex-Delain).


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Pour la jeunesse adepte de la gym dance tonic et de la culture pop corn il y aura Spiribox, Future Palace, Kittie, Sun, Muse avec de la pop, pop, pop music.

Muse : je ne sais pas quoi vous dire…Vraiment, inutile de froncez les sourcils en mettant les poings sur vos hanches, ce n'est pas qu'aujourd'hui. Déjà j'ai souvenir qu'en 2007 avec Korn, 2009 avec Europe ça faisait grincer des dents...Un festival de 60000 gonzes par jour a certes plusieurs scènes avec des styles déterminés par des genres et sous-genres aux nombreuses ramifications souterraines, n'empêche pas que chaque clan a la même ouverture qu'une huître à la saint sylvestres, même à se transpercer profondément avec le couteau dans la main quand l’industrie te force un peu la main pour revoir ton business plan. Bon des Anglais qui miaulent ça muse = Erreur_HTTP_404

Last Train est considéré comme le nouveau Noir Dez, franchement je ne vois pas. J’ai jeté une oreille à la dérobée, ça fait pshiiiiiit.

Sinon à part dans tout ceci, Heilung pour le show paganstyle qui rejoint la programmation de la scène Altar, et surtout THE CULT, et là c’est la classe !

Coté guignon à la WARZONE, ce sera la street food avec coup de barre de oi dans les #ouilles, rompez les rangs- GERS!! Pour Béton armé, Lion’s Law, Chubby & The Ganglion’s. Puis direction le pub celtic avec Mike Mc Colgan (Dropkick Murphys), The Real Mckenzies et le pub Britannique avec The Damned, et les Pistols aka Franck Carter pour la branchitude 2.0. Déjà là je sais que je n’y serais pas.

VALLEY = cool, cool !

La noisy rock du duo d’Årabrot, le heavy de Castle Rat, le coulis baveux de Dopethrone et attention au cholestérol, la vieillerie de Pentagram avec momie Bobby Liebling AaaaatCHOUM, déso c'est la poussière...Le stoner racé de Master Of Reality, plus frontal de Sandriver, curieux de Wormsand mais plus méfiant sur Dirty Sound Magnet. J'avais parié pour le dernier groupe sur un band de Philou, perdouuuuuuuu c'est Hermano, muy bien !

ALTAR : Heavy & Thrash = I M P E C C A B L E Et tous les groupes sont excellents, ça sent le squattage de la tente pour oim ! Sacred Reich = gasp !!!!

TEMPLE = ramassage de champignon et de farfadet pour fêter le passage au solstice d’été (rappel) J’ai pas la carte de pêche pour assister à la plupart, mais peut-être par curiosité végétale j’irais voir Perchta et Sowulo.

SAMEDI


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MAINSTAGE 1 = Pour un mood hard ricain & boogie south avec Audrey Horne, Black Country Com, The Sounthern River, Miles Kennedy, D-A-D, mais aussi être écœuré de jouer de la six cordes avec JO-VAÏ .

Pour les râleuses et râleurs dites vous bien qu'il est fort probable que vous ayez été conçus pendant l'album « love at first sting » des Scorpions et son dard rock. Les Teutons reviennent pour leur tournée der des der si je mens je vais en enfer, du coup bennnnn direction Clisson city rock et ils rappliquent au Hellfest comme au jeu de l'oie sur la case 58. J'ai quasiment tous les albums de Scorpions, j'espère qu'ils viennent pour jouer l'intégralité de leur album de 1984 avec un « coming Home » pour débuter.

MAINSTAGE 2 pour un mélange d’essence, de fioul et d’acier avec l’immense Judas Priest avec l'intégralité de « Painkiller », le retour du grand Savatage, le gui de la forêt de Brocéliande avec ADX, puis essence de térébenthine avec Dream Theater, Beyond The Black et Majestica…Ross The Boss rend le pognon parce qu'avec nous pouvions avoir Obituary, Cannibal Corpse, Opeth, Napalm death, Nile, Deicide, Carcass...

La WARZONE fera le plein avec Turnstile. Sinon il y a le renouveau du thrashcore avec Pest Control et Spy. La baston bulldozer de Terror, la baston bulldogs de The Chisel. Mais bon c’est Defeater qui va décalotter les émotions.

VALLEY = très cool cool !! Pour le boogaloow Stoner avec Stoned Jesus, Russian Circles The Midnight Ghost Train et psyché fuzzique pour 'deep Howard 'Purple. Conan est à part pour sa force de frappe bourru. Dans un trip spectral pour se remettre les chakras dans une good vibration il y a Mars Red Sky, My Sleeping Karma, Windhand et Have a Nice Life dans une mélancolie filandreuse.

ALTAR = du progressif prog avec ou sans synthétiseur Leprous (la version aha 2.0) pour se faire lustrer les cages à miel comme des couilles sans poil. Syk pour un death moderne me semble alléchant.

TEMPLE = Black sous toutes les coutures du style Y’a de la moutarde et de la savora, normalement tout est bon dans le cochon, reste à savoir si c’est jambon ou salami ! Tracteur avec Agriculture, féminisme avec Witch Club Satan, blackgaze avec Deafheaven (si il fait abstraction de leur dernier opus shoegaze). Je pense être séduit par Tryglav, Spectral Wound, Lunar Tombfields, puis reste Abbath l’immortel.

le Hellfest était plus Evil auparavant c'est certain et avéré. Il a perdu de son attraction maléfique mais l'époque est différente, nous sommes dans la cancel kultur. Aujourd'hui tu peux encore chier sur la politique, la religion, etc...mais avec des confettis.

DIMANCHE


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MAINSTAGE – back to the 90’s avec Hip-hop momo, rock alternatif, nu metal, corégraphie du bon coin… Sinon le punk sweden de Refused en mainstage en valeur sûre.

Forcément le finish des générations 80’s augmente la jauge de groupes des 90’s afin d'alléger la jauge des quadra/quinqua sur site. De fait l’omnipotence de la vibe genrée 2.0 core-poppy de la génération Z vient rabattre les cartes et c’est normal. Hey quand tu avais entre 15 et 25 ans est ce que tu écoutais la musique de tes parents ? Bon et bien rien n'a évolué, chacun sa musique, son époque, sa saveur, etc... Seulement tu te retrouves en mode festival, où pour fédérer la programmation mixe comme DJ Medhi entre le passé, présent et futur d’une réussite commerciale. Est-ce que ça fonctionne ? Si tu dis que t’a piqué la plupart de la zique à celui d’avant oui car l’intelligence artificielle n’invente rien, elle recycle.

Ce qui est certain et je radote merci Michel & Jackie, c'est que ce que tu vis et vivras cette année ne reviendra plus que dans ta nostalgie, alors dans 10 ans, 20 ans de plus, toi aussi tu agiteras ta boule à neige que les festivals secoueront dans le cœur nacré du vaste souvenir. Korn, Linkin Park...seront des papys, Turstile fera son comeback avec de la bedaine et des gamins de 20 piges te cracheront leur sauce tex mex en remuant du croupion, et tu passeras pour un vieux con aigri toi aussi.

Franchement il y a 6 scènes, dont 3 qui jouent en même temps pour 14h00 de concert par jour, tu as vraiment de quoi faire. A moins de ne pas aimer le style hard rock et affiliés. Oui je sais c'est le affilié qui fait défaut, ahahah !! Attention la durée des sets varie, le matin les concerts sont courts et s’allongent au fur et à mesure avec la nuit. C’est l’heure d’hiver mais en été. Placement de produit façon film de James Bond : Le batteur de Bastardane est le fils de James Hetfield.

WARZONE = GORILLA BISCUITS



Calcine, Guild Trip valent le détour de hargne. Cela fait 2 ans d’affilés que je remarque que des groupes qui sont passés à l’Xtremefest l’année d’avant passe au Hellfest après. Alors qu’avec le Motocultor c’est l’inverse. A part dans la prog de ce jour le hardcore punk grungy de Gouge Away par curiosité, et Knocked Loose pour le renouveau. Pour les trves warriors qui ont le jerrican à bumper de la mornifle il y aura Walls Of Jericho et Pain Of Thruth.

VALLEY= post-trucmachinchose et poil à gratter dans ton intimité émo pour continuer à rêver entre Venus et la Lune. Pour les post-hit y'aura Prayers les nouveaux Pet Shop Boys de la batroom, les piles alcalines électrocut de Crows et Health. Je crois davantage assister au retour du cygne noir de Kylesa, planer avec Faetooth, faire son thou dans le sludge même si la dernière fois je mettais fais chier pendant leur set en me disant change de thou ça fume. Sinon the master JERRY CANTRELL pour la pureté.

ALTAcoRe Casttle decapitation, Guineapig, Gutalax et le swedeath d'Unleashed. Hors concours : Tsar fallait le placer au samedi et Une Misère fallait le placer à la Warzone.

TEMPLE = la foirfouille, Centrakor, Noz 2025 l'heure est digitale, ainsi depuis une dizaine d'année la dématérialisation musicale est en marche au télétravail. Bon pour cette journée je retiens que le plus cool c'est Gravekult qui te masse les adducteurs avec du black'n'roll. Il a le nom d'un podologue et pourtant Alex Todolo est dans l'occultisme, si tu veux revoir ta mamie c'est à lui que tu dois t'adresser mais avec des hiéroglyphes.

Je n'irais pas bouffer l'indus vivagel de Shaârghot, ni me faire engueuler en allemand par Eisbrecher en pratiquant la danse des canards WC. Si jamais je suis à l'heure pour la sortie du collège peut-être pénétrer la chambre rose bonbon de Priest...j'sais pas si j'aurais par contre le courage d'aller au cimetière gothique de The Cemetary Girlz pour y croiser la famille Adams & Les Sœurs de la Miséricorde. Pas plus que pour The Kovenant.

Par contre remuer du fion sur le mélodique UNTO OTHERS...qui sait !?

Si vous regardez bien la prog des autres festivals vous retrouvez bon nombre des groupes, et ce glissement grand public. J'avoue que l'Alcatraz me fait davantage envie rien que pour Overkill, Obituary et Wasp. Mais bon, comme je viens de le démontrer il y en a vraiment pour tous les goûts, et c'est finalement aussi ce qui dessert avec l'héritage et les fondements du Hellfest, festival des musiques extremes, fait par des fans pour des fans, patati et patala...Nouvelles époques, autres mœurs musicales...D'ici là, et bien il y aura des changements de programmation avec d'autres groupes, et dans les années à venir tous les chniards élevés à la méthode Montessori vont arriver dans le game.


WallaBirZine, une façon amusante de tourner en rond !


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mercredi, juillet 24 2024

THE RED CROWN TURNS BLACK – Hellfest Dimanche 30 juin 2024


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Quand tu rentres sur le site, le premier effet c’est ‘’Whaouuu’’ car c’est toujours impressionnant tout ce décorum en stuc et fausse pierre volcanique, cela encourage l’aventure d’un Indiana Jones au pays d’Hercule, mais aussi dans la saga commerciale 2.0 d’un escape game metaverse, tant l’éclectisme des chaises musicales est exploité, permettant in fine d’élargir l’offre pour une demande ciblée par une cartouchière à balle émotive perforante.

Il y a une prise de risque annuelle pour garantir aux créanciers les retombées financières sur investissement. Le crew a intégré les remontées des festivaliers, et chaque année il y a des améliorations, des nouveautés. Le festival est devenu plus qu’un simple festival musical, il est une marque, et garant de son image, il évolue comme une grande entreprise, ça fonctionne donc sur plusieurs plans, business, success, newness, rawness, excess, heavyheartedness, satisfactoriness…

Le matin un troupeau de figurant stagnait devant la Hellstage en écoutant le chanteur d'Ultra Vomit pour le tournage d'un vidéoclip du groupe. Rencontrer une rock star c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction.

10h00 lâcher des tricératops, des gazelles, des troupeaux de bisons et de loutres pour la conquête des mainstages, en mode premier jour des soldes au Aldi d’hénin-beaumont. A l’arrivée c’est Petit poney joyeux, la Mustaine me monte au nez et bulldozer de Mirepoix, pour le quinté faut demander aux gars de la sécu.

Ne pas avoir d'idées et savoir les exprimer : c'est ce que fait le journaliste 2.0 avec un chapô racoleur de type buzz l’éclair et la méthode AIDA, acronyme de 4 mots bien distincts : Attirer l’Attention, Susciter l’Intérêt, Créer le Désir, Appeler à l’Action. Hey je pourrais faire dans cette galerie commerciale mais nannnnnn, mon axiome intègre la philosophie loyale d’un compte-rendu gonzo, et non la piste aux étoiles d’un safari photo sponsorisé par une IA.


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SANG FROID / Temple

Sang Froid c'est chaud comme coldwave. Le groupe semblait traîner l’immensité de son spleen, comme si quelqu'un frappait dans le cœur de sa poitrine pour faire teinter un son métallique, froid, avec à la fois une absence spectrale et une présence palpable dans la voie de l’invisible. Le chanteur sorte de Julien Doré aka Michael Hutchence aspirait les âmes, le public se fondait dans la torpeur de cette île secrète que l’on découvrait à nue, et dans un exil tout à la fois.

Qu’est-ce que sont venus chercher tous ces esprits dans ce festival ? Je ressens certaines présences comme camarades, puis d’autres comme des pasteurs, certains pontifes qui paraissent dindon avec leur égocentrisme, et puis des moutons, béliers, agneaux, mais tous.tes peuvent habiter ces états dans un conflit permanent entre deux mondes. Alors qu’il est impératif de s’adonner à la magie pour accéder à des dimensions supérieures, tant transcendantale que spirituelle, surtout en ce qui concerne l’art. La majorité, je le pense, à travers les groupes quémandent : « Si tu m'allumes, brûle avec moi. »




COSMIC PSYCHOS / Mainstage 1

Cosmic Psychos bazarda sa mangeaille Australienne sans prévenir qu'il n'y aura qu'un plat à base du bon vieil heavy rock pour graisseux, avec main dans la vidange Motörheadienne et le cambouis d'Orange Goblin, ajoutez à cela les épices d’une giclée rock Hi Energy d'Electric Frankenstein.

Le groupe bouffe avec les doigts, rote et pète à table, à un moment ne sait plus trop où foutre son seau de friture et balance une citerne de lard et de beurre sonique comme ça, tout net, et tout le monde est ravi dans l'arène, quel repas ! Niveau pictural il y aura des éclaboussures de gras sur nos t-shirts à la fin. Il y avait un gars sur un côté de la scène qui se grattait de plus en plus la tête, et c'était le roadie qui devait nettoyer après tout le merdier des Psychopathes Cosmiques sur la scène (huilée).




HERIOT / Valley

Heriot c'était du Sludge au ptit dej avec riff de purée de perceuse black&decker sur des nappes crues d'indus pour les sombres ambiances.

Le truc est mariné avec la sauce US hardcore contemporaine de Code Orange et Trap Them, avec un hurleur et hurleuse pour le chant autour de versets incantatoires qui évoquent les vociférations de possédé dans une stabulation fangeuse. Enveloppés dans le manteau de cette bestialité sonique déchaînée, nous célébrions la violence du monde en étant sentimentaux et passionnels à la fois, parce que nous entendions la voix du sang qui crie sous terre comme si la nuit tenait la lune. Je croisais un gars blanc comme un cul, il suppurait des oreilles, ses yeux étaient vitreux du mélange qu’il était en train de recevoir et de celui qu’il s’était foutu durant tout le week-end. Son foie devait être descendu jusqu’à son fion pour produire du butane en permanence, dans son regard de truite tu pouvais entendre growler « Heeeelp me ! ».




Chaque année le hellfest propose, progresse, affûte ses nouveautés, c’est toujours différent même si c’est pareil, alors quel sera le nouveau modelage artistique pour créer une ambiance conviviale, collégiale de partage et de liberté où chacun peut laisser libre cours à son imagination et s’échapper en DeLorean de la pression du quotidien ? Les musiques dîtes extrêmes ont une puissance cathartique si intense qu’elles permettent de traverser le temps, souvent dans la surenchère, mais depuis la fin des 90’s avec le nu metal la pop s’est infiltrée. Pour le moment nous vivons au-delà de la fin de notre mythe, les époques du passé viennent rugir sur l’écume nostalgique, apportant dans chaque vague des morceaux du puzzle que nous élaborons pour construire notre vérité, un autel, un soleil. Même si vous savez ce qui va arriver, vous n'êtes jamais préparé à ce que vous ressentez.

Le festival prépare son avenir, puisque son écosystème ne vit plus dans un vase hermétique tant il a su répondre à l’union de plusieurs chapelles pour permettre une diffusion étendue auprès d’un public de néophyte, grand public, esthète, connaisseur. Tout comme il se prépare au changement générationnel, l’âge médian du hellfesteur actuel étant dans la quarantaine me semble-t-il.


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Dans les backstages à l’époque de l’excès tu pouvais t’imaginer que les musiciens de musique extrême discutaient de sacrifice une main dans le slip kangourou, mais nooooon, tout ça c’est game over, bon y’a encore le shock rock de la vieille Alice qui se fait guillotiner avec les effets spéciaux de Jason et les Argonautes datant de 1963. Même les croix à l’envers sont recouvertes de mousse pagan désormais…Finito le combat religieux de ‘’Moi Christine F…Boutin’’, désormais le crew du Hellfest a affaire à la génération Greta Grunberg.

Si Shaka Pong a vendu sa tournée d’adieu pour le discernement de son bilan carbone néfaste et a joué dans des festivals ayant un mauvais bilan écologique, cela n’a pas empêché la génération moustache de sauter en l’air. Réduire son impact/empreinte écologiste devient un impératif pour attirer, garantir au public le bien-fondé de sa marque aussi.

Le crew du Hellfest a analysé son bilan carbone en demandant pardon à Gaia après avoir ingurgité 50kg de feuille de bambou glané pendant le débroussaillage printanier d’un voisin de la Feuillée, 85610 Cugand...Ettttttttt cela ne sera pas suffisant.


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Il le sait il doit s’acquitter d'une green IT réputation pour solidifier les bases de son nouveau cœur de cible de la prochaine génération : les millenials.


Avec le réchauffement climatique les moustiques tigres sont à Clisson avec la présence de ce groupe hot hot hot sur scène : HOTWAX / Mainstage 2

Ce trio féminin de Riot grrrl pour un rock indie tapageur nous a fait basculer dans cet entre-deux adolescent pour celles et ceux ayant connu les 90’s grungy-alt-rock. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de réminiscences. Les fans de Steel Panther et de Manowar ont certainement râlé parce que ces filles n’étaient pas foutues de cuisiner une boite de ravioli ou des cordeau-bleu.

Hotwax est un jeune groupe plein de sève, avec le feu à ses branches sèches et craquantes, il libérait les flammes, mais que se passera t'il lorsqu’il aura tout consumé et ne laissera plus que ses cendres ? Ce n'est pas le plus fort, ni le plus intelligent qui perdure mais celui qui se métamorphose à chaque changement, basculement, auprès d’une industrie du spectacle dont la refonte semble perpétuelle. Et à la fois ne vaut-il pas mieux s’embraser plutôt que de rester timoré et dans l’expectative pour prendre la bonne route et perdurer ? Cramer dans un feu de bengale excessif plutôt qu’une rôtissoire à feu doux arrosé d’un jus chimique ?




Le Hellfest donne du spectacle et le rendez-vous avec une diversité d'univers, les groupes obtiennent une notoriété, réputation, libération, une aide pour se perpétuer, progresser, se mettre en valeur. Les groupes sont reconnus et disposent d'une antenne plus révélatrice, d’une vitrine commerciale, et je pense que beaucoup parviennent à trouver avantage à ce winwin.

Pendant que j’extrayais ma couche de soufre en marchant vers une nouvelle scène se trouvait la mise à nu houellebecquienne et ses faiblesses exposées dans une troupe de quinqua, avec l’échangisme de 2 couples + 1 gars buvant la Calsberg, pendant qu’un couple était enlacé la femelle répondit affirmativement à sa copine pour le conciliabule du water, puis son homme lui claqua une main au cul en partant, et l’autre gars en couple exécuta la même en balançant dans les airs ‘’Me Too '’, Oups mot d’esprit ou gag ancien ?!


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DESTINITY / Altar

Pour cette journée deathcore fallait être fan de la filmographie de Christopher Nolan.

Déjà la salle était pleine juste avant midi, whaouuu ! Et tout ce que l’on aurait pu imaginer pour ce deathcore mélo comme simple chiffon d'émotions, s’est mis à prendre corps dans un nuancier progressif apportant de la valeur ajoutée pour une réalisation maîtrisée des Lyonnais, suggérant la force inégalée de l’Apocalypse que les hommes redoutent tant. Le chant était nickel, le groupe super en place, c'était carré, et à la fois simple et efficace. Beaucoup de lourdeur, densité et émotion, vraiment un super groupe. Un gars s’est pointé dans la fosse avec l'arrogance d'un pirate du net capable de truander via un transfert d’argent Western Union vers le Bénin en poussant tout le monde. Ce ne fut pas le seul cas isolé du week-end. La populace change et colporte son lot infime de cons, l’on ne parle jamais assez du 98% de personne avec qui cela se passe très bien. Étendue sur l’herbe des gens bariolés, dans le pit des durs et fragiles comme du verre de Murano. Nous sommes toutes et tous séparé.es des autres par des océans de pensées, mais en restant solitaire et bienveillant pour que jamais nous retirions l'écorce pour ne pas fragiliser l'arbre des rêves de chacun. Les hommes sont plus riches des mystères qui les constituent que de ceux qu'ils élucident.




Ne jamais condescendre aux enfers sans la noble prérogative d’y brûler ardemment, surtout avec HIGH ON FIRE / Mainstage 1

Le trio troua la mainstage en funambule. Sur le fil fragile d'une aventure qui s'en remettait pour une part à l'improvisation, le groupe s’exécuta dans cette tension du défi et de l'audace qui crée les grands instants que nous vivons avec l'écume rageuse d'une folle liberté tenace. High On Fire fit dégouliner en même temps la lave blues comme un feu gypsy Hendrixien, les Stooges et Black Flag pour le punk, Black Sabbath et St Vitus pour la profondeur, Motörheah pour le rawck'n'roll graisseux. Le trio de badass nous a immolé dans sa lave sludge insondable et sa montée hypnotique à coup de pelletés. Mike Pike a fait pleuvoir le plomb et l'acier trempé psychédélique, dans ce moteur à explosion où le riffing est une fusée, où la brûlure est un désert de feu. Planant à des hauteurs vertigineuses pour le décollage d’un trip simiesque, le prédicateur High On Fire exhortait ses disciples d'une fureur fanatique. Les sonorités planaient avec la rage au ventre, et nous étions immergés jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique. Des rythmes aux amphétamines pullulaient au milieu des hurlements mélodiques, parfois il y avait du larsen pour trouver son chemin dans cette brumeuse féerie électrique, tel un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise. Notre fond disparaissait quand le groupe s’enfonça plus bas avec un accordage qui pousse Lucifer dans le noyau de la terre, il en résulta un magma de fonte à haute teneur de lave incantatoire.

Ceux qui ont vécu la magie de ce set ne l'oublieront jamais !




BRAND OF SACRIFICE / Altar

Le groupe de Nu deathcore aka roots tribal s’est pointé avec son excitation juvénile en déchargeant sa zique en éjaculation précoce, les premiers rangs de fans ont ramassé le jus avec exaltation, derrière t'entendait les blagues de Kev Adams. Le groupe déploya toute son armada, avec les entrechocs rythmiques, double pédale, breakdowns cataclysmiques, groove tribal, et ça allait tellement vite que ton cerveau vrillait, avec pour enfoncer le clou, beaucoup de lourdeuuuuuur.

Au final je me range dans le discernement des vieux sages à cheveu long, ce groupe actionne une énergie conséquente avec une puissance de feu très lourde, musicalement c'est comme si tu essayais de faire ricochet avec un parpaing du haut d'une falaise. Le chanteur growl & gruikkk mais au ralenti, après pour casser des nuques c'est efficace. Longtemps en cage le groupe a rugi en perforant les cœurs d’une faim de lionne qui protège ses petits.




Le langage imagé et prophétique du heavy metal mène à l’exode immorale où siègent les démons, incarnation pernicieuse et cathartique du cinéma bis et d’horreur, de la littérature souterraine, mais à quoi bon encore le divulguer quand l’époque use d’une morale qui met en confrontation la pin-up cheesecake à l’existence d'une femme à barbe ! Et en plus, l’ambivalence de nous mettre dans telle ou telle case pour choisir son camp. Donner accès à l’excitation des pulsions et ne pas être capable de dissocier réel et fantasme c’est un cas psychiatrique.

Depuis la recrudescence et bienséance du coup du lapin #MeToo les gars regardent le sol dès qu'une fille passe pour ne pas finir au bûcher. Alors que vous avez noté chatte sur le moteur de recherche vous continuez de regarder des vidéos de petits chats. C'est mon curé chez les nudistes le bordel. Parfois une nana exhibe sa chair à canon et ça fait autant chier que les pubs sur youtube de 40 secondes toutes les 2 minutes sans pouvoir les ignorer. Les femmes viennent toutes d’une paire de couille, et les hommes naissent par des femmes, ok ? Bon, maintenant le débat stérile femme/homme on va arrêter. Il y a des femmes qui growlent comme des sauvageonnes et des hommes qui font du marteau-piqueur avec délicatesse. Au Hellfest les filles se fringuent et font ce qu’elles veulent, ne vous épilez pas la teush on s’en branle aussi. Donc pour foutre le sourire au hippie bobo, nooooon ce n’est pas bien de violenter une femme, tout comme un animal, une fleur ou je ne sais quoi d’autres. Mais ne rendait pas ce monde invivable par une tension exacerbée et un comportement hystérique, et je m’adresse à tout le monde. Prenez une bonne respiration, voilà, on inspire, on expire, plusieurs fois et calmement.

C’est bon tout le monde est détendu ? Nous sommes tous.tes là pour respecter notre prochain.ne, de plus la sécurité et l'écoute sont assurées par la maraude des Hell Watch de tous “comportements malveillants”, et l’ensemble des personnes sont venues pour passer un super week-end d’enfer !


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J’ai toujours besoin de ressentir des choses belles et saintes autour de moi : la musique, les cultes mystérieux, les symboles, les mythes. J’en ai besoin et je refuse d’y renoncer…Mes yeux sont comme les étoiles d’un confessionnal qui s’attardent dans la poésie oubliée de quelqu’un. J’arrive à la Warzone une milice de zadiste est couché au sol.

Un gars à l’exil pénitentiaire tente une approche pendant que je pose l’encre sur mon calepin. Ces yeux de piétés auscultent mes réponses sur les rites à relever des exactions cryptiques. Il m’expose sa vie au Hellfest depuis une décennie, j’écoute ses chapitres avec intérêt mais il arrive toujours à un moment donné que je perde l'envie de communiquer et que je me taise, un besoin de solitude contemplative pour me recharger, un peu comme lorsqu'une batterie s'épuise. L’autre n’y est pour rien. « You’are sympathic but I prefer vous voir là-bas. ».

Mais déjà le groupe SCOWL arrive avec la prestance d’une diva, charge le canon et saupoudre les airs.

Raconter l’événement est une chose, s’affranchir de celui des autres reportages en est une autre, car même si les versions peuvent être similaires, il y aura toujours des disparités. La vérité est différente selon les personnes. Toute œuvre dénoue une justification et un sens car personne n'écrit pour rien, beaucoup s’accomplisse pour se libérer, se sentir exister, obtenir une légitimité, et doit, à ce titre, être respecté. Merci de respecter simplement ce report qui dégrafe la fermeture éclair de la foudre metöl, hante les effluves oniriques, décapsule les usages hardcore, vient en cueilleur de mots haler les saveurs opiacées du trip, puise dans la source des mythes, fait jaillir le volcan d’un instantané de photographie, exhale les sucs et burine un tatouage nostalgique du festival dans toute sa complexité, substance, chair, dépouille, matière, abysse, décor, essence, substrat, moelle, arôme, et âme…Du moins je l’espère.

Après le covid toute une nouvelle génération outre-Atlantique a découvert le punk HxC, la vague arrive et la mue est perpétuelle.

Le label tendance Flatspot Records (Zulu, Buggin, Speed, End It…) a le vent en poupe. Découvert grâce à l'Xtremefest en 2023, Scowl a une fois encore fourni une grosse claque, le public était conquis. La base de leur punk rock se mélange avec l'énergie du HxC pour une version décontractée, cool, et avec les valeurs 2.0. La chanteuse Kat Moss est la nouvelle version de Hole et d'Iggy pop. Elle a un truc unique. C’est le modèle de la fille indie des teen-movie que le capitaine de l'équipe de foot ne baisera jamais. Pendant qu'elle minaude son corps langoureux en le balançant avec innocence, l’instant d’après elle envoie des cris de furie et le contraste est saisissant. Elle croque la vie comme elle veut. C'est elle qui mène le débat, le groupe est en arrière. Elle domine tous les aspects, jusqu’aux regards que le public lui lance. Elle est fière de son corps et d'en disposer à sa guise. Prompte pour hurler sa liberté d'être avec le moteur à réaction d'un punk HxC exalté, dans le mood de Black Flag, Agent Orange, et autres délires ascensionnels Californiens. Ouaie vraiment cool, pugnace d’une énergie que l’on ressent sainement.




KARRAS / Altar

Ce groupe a rappelé qu'il y a des frontières et qu'on ne les franchit pas impunément. Dès que le premier son nous est parvenu c'est une détonation venue aussi loin que les steppes, avec une odeur de marécages thrashy où sont enterrés plusieurs strates de cadavres. Je pense qu’en 15 mn le CHU de Nantes devait être aussi plein qu’une brésilienne de la jonquera.

Je vous avoue qu’il y a bien eu une pénétration profonde dans toutes les excavations corporelles des êtres humains présent à la Altar pendant se libre échange consentit. Le trio Karras pratique un lustrage en bonne et due forme avec son thrash grind foudroyant, il explose les tympans à coup de marteau piqueur de violence pure.


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Pendant que le groupe vient pour tout détruire, abattre, mourir, piétiner sans pitié, écarteler sans piété, danser sur la sépulture, tout autour de soi n'était que saccage. Ces mines de sel résonnaient au bruit des bombardements. L’après-midi brillait dans le crescendo et le bloc granitique du groupe minait en négateur de complexité et exterminateurs de nuance, se vengeant de la distraction alentour avec une abnégation redoutable. Attention Karras ne fait pas dans la gaudriole, ou la masturbation, lui c’est un set offensif. Dans le fight que se donne ces jeunes gens glabres, je revois encore ce gars attendant le choc entre les deux parois vénères, puis il fut comprimé comme Nicki Minaj essayant de rentrer dans un jean slim. Il est vrai qu’il faut mettre tous les objectifs à sa portée de main, je rajouterais un peu de savon aussi.




Yann Heurtaux, guitariste de Mass Hysteria et de Karras, est aussi coach professionnel et diplômé BPJEPS AGFF, il s’est associé avec Stéphane Lefèvre (qui a travaillé pendant 25 ans dans la distribution de labels) pour lancer l’application Metal Workout : Musculation avec du thrash, metalcore, heavy, death, black..., pour des entraînements en ligne accès illimité, des sessions de yoga, des programmes personnalisés en vidéo conçus par Yann, one Track Challenge = tous les jours, un titre et des exercices différents pour tout donner dans un minimum de temps !

Je n’ai pas eu le temps d’y aller, et vraiment je le regrette, car j’ai toujours adoré méditer sur du drone metal avec Sunn O))), réalisé du yoga sur du sludge et black metal. C’est autre chose que le tintement des cloches, et vous savez les goûts…Donc pour accéder à la profondeur intérieure je préfère des oracles ténébreux. Il y a quelques années en arrière j’avais informé d’une initiative Américaine intitulé BLACK YO)))GA (session yoga avec de la musique sombre et atmosphérique, et aussi conçu pour les rituels et la méditation.)


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Je constate que cela s’est bien développé entre-temps, comme avec Black Widow Yoga qui est une salle de yoga indépendante dirigé par Tina, professeur de yoga de Salem, MA, qui utilise de la musique métal dans ses cours au lieu de la musique de yoga traditionnelle depuis février 2017.

Pour l’annonce du festival XTREMEFEST 2018, issue d’une vidéo de la chaine youtube du WallaBirZine, je m’étais mis en condition :




Désormais en France il en résulte Metal-Workout. Je trouve l’initiative très bonne, c’est vraiment tout ce que j’aime, tout me parle, fait partie de mes passions, besoins. Je ne vois pas cela du tout comme un truc de bobo. Mais dans la filiation spirituelle et bien-être du sXe (Straight edge) et Krishnacore et HxC avec des groupes comme Youth of Today, Gorilla Biscuits, Judge, Shelter, Madball, etc...


Il y a des personnes qui ne viennent plus du tout au Hellfest en prétextant apprécier des musiques extrêmes le drame à la farce. Oui mais, les poils sous les bras de Bruce Dickinson, la figure de basse mitraille de Steve Harris, la marche en crabe de Gene Simmons, la moue de Paul Stanley, le mosh dance de Scott Ian, la pyramide de Scorpions...Bref tout un ensemble de figure imposée dans chaque groupe par un ou plusieurs membres avec lesquelles le public s’attend et espère avoir dans son concert, et je ne parle même pas de titres incontestables et incontestés. Il y a souvent de l’inattendu aussi...

...Avec des membres fondateurs de Rotting Christ, le groupe Grec YOTH IRIA a tout de la mythologie black metal, atmosphère doom, ryhtmique épique, riffing rupestre, et chant...éthylique !

Car ahhhhhhh oui, le chanteur est arrivé complètement pété comme la prune que tu sors à 4h00 pour cramer le gosier de tes potes. Avec sa voix de vieux clopeurs et des hurlements brandissant un drapeau noir, jusqu’à le hisser en étendard comme un dard stimulant. Sa posture punk entre Lemmy, Sid Vicious et Death, a nourri ce vieil Ozzy en attraction. Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouveau chanteur, sorte de Cronos (du groupe Venom) avec un niveau de maitrise sonore et une vitesse d'exécution multipliant les vertus de leur black metal. Sa droiture apportait une nouvelle stature et posture à leur set, avec une énergie, froideur et impact beaucoup plus prégnant.

Puis The Magus (le 1er chanteur) est revenu, tout aussi défragmenté. Le groupe l'a laissé déambuler à sa guise. Il exhortait le public à coup de bras péniblement levé et de « Uh ! » à reprendre. Le bassiste enchaînait les rôles entre Fantômas et l’homme invisible devant le pestacle de l’eau ferrugineuse.

Leur black death despressif oldschool invoque à la ripaille avec les formes du mal-être. Musicalement il y a de bonnes parties mélodiques, augmentées par les contrastes de pleine puissance. Vers la fin il y a eu les 2 chanteurs ensembles, apportant d'un côté avec le chanteur bourré toute l'anarchie du black en somme, et à la fois avec l'autre chanteur la droite maîtrise et froideur imperturbable, signant l'absolu de cette musique sauvage et de ce moment inoubliable.



Bon le public s’est demandé si sur scène c’était Satan au premier degré ? Mais nonnnnnnnnn c’est Satan & la compagnie créole. Le hard-rockeur est un nounours désormais, gentil, gentil, calme-toi y’a les gens de la TV, montre ton cul quand même pour choquer un peu sinon on va passer pour des cons, voilà c’est mieux. D’ailleurs passer à la téloche dans l’émission Quotidien c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction apparemment.

Le chanteur The Magus (‘’le picrate’’ en françaouis), était toujours en décalage horaire sur le GPS d'un PMU en équateur, il est resté un moment devant la scène, heureux que le public participe à son état d'euphorie, de rage et de folie. Harnaché de démons et de fantômes avides le groupe laissa derrière sa prestation une mer de récif avec le diable se mordant la queue, du vice à l'état pur !



Vidéo de Bruno Guézennec


J’ai trouvé que la Temple avait retrouvé l’espace de son sanctuaire. Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas décoration autour (altar également) et que c’est souvent là qu’il y a le plus de décor sur scène, que les groupes y appliquent une atmosphère visuelle bien particulière.

Je suis plus à l'aise dans ces lieux intimes où la terre et l'âme se rencontrent : WIEGEDOOD / Temple

Ce groupe fait partie du collectif artistique Church of Ra (Amenra, Oathbreaker), nous nous orientons vers les vertiges donc !

Le groupe respecte le cycle de la nature et l'ensemble de sa sauvagerie funeste. Si Savage Land replante (avec l’apport financier d’1 million d’euros offert par le festival), Wiegedood attise une bestialité de bâtisseur de cathédrale black primitive, il propage sa distorsion sonique avec des vibrations païennes. Dans une beauté sombre et puissante chaque mouvement épanouissait sa profondeur menaçante, obscurcissant les traits avec des guirlandes pétrifiantes de serpents soniques et une torpeur très spirituelle pour en être médusé, un choc !


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A côté de moi un immobile essayait de traduire ses émotions dans le puit sans fond de ses pensées big-bang, il y avait aussi un pensif dans un corps perdu au milieu d'un univers d'incommensurables nuits, un figé s’immolant vague après vague de lave en plissant des yeux à chaque battement de son cœur. Une fille buvait ses larmes le visage plongé dans un jardin sans voix.

Notre boussole de survie s’affole dès qu’elle ne discerne pas assez. Par exemple nous n’avons pas le vertige face à la hauteur mais nous sommes effrayés de la chute potentielle, l’obscurité nous effraie par peur de ce que nous ne pouvons imaginer à l’intérieur.

Ce set apportait une noirceur obscène, un malstrom bestial, puis en contraste une pureté, sainte et spirituelle. Je n’ai pas de boussole pour me repérer au travers juste un cœur qui bat. Mon esprit était essoufflé des vagues tumultueuses de Wiegedood, J’avais le tonnerre à mes oreilles. Je n'avais conscience de rien d'autre qu'une intensité aveuglante se poursuivant bien au-delà de moi et de toutes les perceptions familières.




Tous ces groupes vont et viennent avec leur vacarme à travers ma forteresse former un tout indissoluble façon puzzle d’émotivités fractales, qu’il faudra remettre une fois digéré en report de concert caméléon pour s’adapter aux différentes chaleurs, couleurs et lumières proposées. J'écris pour invoquer l'étincelle d'innombrables étoiles et en traduire l’éclat clair comme des levers de soleil exquis.


SHADOW OF INTENT / Altar

Leur deathcore mélo est surpuissant, il y a là tous les codes du nü-metal avec un remix du death, c’est-à-dire un synthé pré-enregistré en façade pour une disco metOl party, tous les ingrédients de la catharsis 2.0.


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La salle est pleine, les jeunes prennent leur pied pour une marée de slamdiving. Les gars de la sécu étaient rincés à la fin. La meute des challengers pour la sécurité des pits est aguerrie et attentive sur toutes les scènes. Pendant qu’au fond ça se vautre à l’aise sur les pâquerettes en se demandant si il prendront du pinard avec le repas du soir, devant c’était entassé dans un filet de pêche avec un matelas de main pour réceptionner les piteux flighters. Chaque fois qu'un jeune revenait du slamdiving c'est comme s’il avait rassasié une partie de son adrénaline, avec la sourire aux lèvres et les joues rouges. Il découvre qu’il y a à ce moment-là un contact social et humain avec cet effet de solidarité et de communion, emblème fédérateur de la communauté metOl. Sur le même sujet, les bénévoles du festival sont efficaces et très hospitaliers.

Le groupe pousse les altères et ordonne un wall of death à l’ancienne. Les deux partis s’élancent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Rivesaltes. Le groupe ordonne des circles pit et ça tourne comme une barrique de 50L sur les pales d'une éolienne.

Le set est passé à une vitesse lumière, pfiouuuuuuuu les enculés !! pas compris, tu le prends avec toi en mode doggy-bag pour le dégazer vers 4/5h00 heures du mat, avec salsa hémorroïdale comme clin d’œil.




Jean-Bapt, prof de planche à voile dans les 90’s est maintenant coach de vie dans le bien-être, pour son premier Hellfest c’est comme s’il venait d’enlever un bouchon de cérumen à son existence, quand je suis partie il était pété comme un coin de prune d'Agen en train de prendre l’accent antillais pour avouer qu’il regardait les sites divulguant des photos comparatives de stars jeunes puis vieillissantes, sans la moindre honte. Le Hellfest est un confessionnal où la possibilité de s’exprimer à travers l’amplification démesuré du heavy metal permet la foi du ‘’mauvais goût’’ entendu par la bienpensante. Ce n’est pas pour autant un lieu de perdition, c’est bien souvent un lieu de désinhibition.

Les fameux touristes sont venues pour vivre l'expérience Hellfest, dans le lot il y en aura qui auront succomber à cet univers, et partiront dans le vaste univers en remontant comme un saumon clouté jusqu'aux sources. Le Hellfest a un sacré budget pour apporter le trip, c'est aussi un sacrifice financier pour les petits bourses, mais pensez-vous qu'il soit si hype pour y faire venir uniquement des friqués ?

Ohhhhhhhhhhh ! Tu as écouté la musique et le bordel ambiant ?


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THE BLACK DAHLIA MURDER / Altar

Le nouveau chanteur est un clone de l’ancien Trevor Strnad. Le groupe essaye de paraitre, de n'avoir rien changé à sa déflagration gardant le corps musical intact, impactant une fureur à son deathcore, je trouve que l’impact est moindre, différent, c’est normal. J'ai du mal à me défaire du passé et de l'intensité, osmose dont le groupe avait célébré, notamment avec Trevor. A chaque concert je trouvais que ce frontman partageait sa joie hyper puissante et un sens de la déconnade, j’ai été très surpris lors de son décès d’apprendre qu’il s’était suicidé.

Pendant que le groupe nous assaisonnait, un gars dans le public hurlait par intermittence comme un pet sonore à côté des enceintes d’un teknival, il récidivait à plusieurs reprises, au point qu’autour et sans rien comprendre les gens se demandaient s’il n’y a pas le feu ? Une personne qui ferait un malaise peut-être ?!? Non rien de tout cela, juste un gars qui devrait être sous curatelle pendant l’ingestion du deathcore de The Black Dahlia Murder.

Même si je n’ai pas retrouvé le groove, la furie cataclysmique du groupe, c’était cool de revoir ce groupe, peut-être par pure nostalgie, mais aussi parce que, du moins j’imagine, que ces gars en ont eu gros sur le cœur, et du courage pour relancer la mécanique après un tel drame, ça laisse un goût amer et un devoir de perpétuer en essayant de se rapprocher de la même intensité, de retrouver toute la joie hyper puissante et le sens de la déconnade de l’âme du groupe, avec le fantôme de Trevor pas loin.




Vers la grande cathédrale de la Temple me parvenait une musique orageuse en pleine oraison funèbre, elle délivrait ses cantiques un chapelet à la main, poussait par le tintement des cloches et les sons gonflés des trompettes de l’apocalypse le public grondait comme autant de tonnerre : BATUSHKA /Temple

De quel présage pourrait-il donc vous inquiéter en pénétrant la nef satanique ? Les nuages se mélangent aux éclipses, les flammes lèchent le purgatoire dans la perversion sonique, et alors ?!?


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La messe du dimanche a été promulguée dans une théâtralité et une rigueur de diocèse sur scène, et dionysienne dans le public. Les ouailles ont reçu l'absolution maléfique black metOl ostentatoire en vertu de la laïcité de la fille ainé de l’église, La France. Se déroulaient sous ses yeux les rites fous des cérémonies magiques, des messes noires et des sabbats de sorcières, ainsi que les chants liturgiques de la possession démoniaque et d’exorcisme. Il existera toujours des gens qui prennent un plaisir simple et total face à un tour de magie, par opposition à ceux qui sont à la fois sceptiques et parfois même ennuyés d'avoir été ‘’dupés’’.




L’enceinte est bondée, dans la foule nous finissons toutes et tous par faire notre petit trou d’intimité, on se comprend, se cannibalise l’un l’autre, chacun prend ce qu’il a à saisir comme effusion d'émotions.

L’ensemble des reporters ayant vécu plusieurs Hellfest ont pu distinguer le changement notable de population, au point de saisir que désormais un gars lambda dans la vie civile a dû troquer son t-shirt à message « 42 ans J’peux pas j’ai apéro !! » avec celui d’un Hellfest 2024 pour s'afficher ici. Sachez tout de même qu’un sataniste a dû leur jeter un sort : Ils devront se nourrir jusqu’à la fin de leurs jours de petits pois au piment de cayenne avec une fourchette en sautant sur un trampoline.


SUFFOCATION / Altar

Et biiiiiiiiml un suffositoire !

Une dinguerie de plus quoi ce set, l'on ne pouvait attendre moins de la part des New-yorkais. Un brutal death technique à se blanchir les canines, à se péter la nuque et se vider les viscères avec un groove imparable, inaltérable.

Direct dans le VIP de l’Enfer ! Accès premium à la fournaise, coupe-file pour la rôtisserie, supplément de souffrance offert. Le groupe étend sa connaissance aiguë du style avec son épandage gore par des morceaux de ses tripes en surplomb. Suffo poursuivra son crépuscule ne faisant qu’exalter sa puissance de feu. Un être vivant est une matière animée, ce groupe sécrète dans sa manifestation créatrice une animation vivante de la mort.

« S’enfoncer dans la profondeur technique et brutale de Suffo pour y trouver l’ivresse et revenir de ces limbes avec le goût du sang en bouche » je pense que c’est un bon résumé de ce groupe nan ?




Je suis passé à la Valley pour HIGH VIS pratiquant de la zique électro non typé heavy metAl. Les vestes patchées ont twerké en tectonite semi-dark, car quelqu'un avait laissé la lumière allumée pour empêcher que les gosses ne fassent des cauchemars le soir même avec Freddy Madball Krueger.




J’ai observé que dans des coins de Clisson il n'y a plus de C15 décorés à la Mad Max par des traveller’s au look de Plastic Bertrand sous méthadone avec un chenil. Autrefois il était possible de rencontrer des personnes au mode de vie proche d’une harde de sangliers qui se roulent dans leurs propres déjections parce que c’est marrant. Aujourd'hui le festivalier trouve génial d'aller faire ses emplettes à l'ouverture du Leclerc devant des intérimaires l'applaudissant devant l'exaltation d'un manager qui va faire du chiffre, imbibé de taurine caféinée à la cocaïne. Le monde est comme cela. C'est le fric, le cul et la drogue, ok, alors écoutez Motley Crüe !

D’un autre côté, perdure les traditions, dans le pit c’est wall of death, circle pit, slamdiving, headbanging, paquito des fêtes de Bayonne, et au camping l’instant France inter pendant la joute médiévale en caddie, avec des sbires version hard-discount de proximité, entre le Spar de Philippe de Villiers contre la marque repère d’Edouard Leclerc.


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MADBALL / Warzone

6ème passage des New-Yorkais à ClisssOon, et la balle perforante Freddy Madball de la grosse pomme a fourni le show classique, en pratiquant une très bonne séance d’entraînement à la salle de sport HxC bodybuildé.

Dans le pit les touch guy étaient de sortie, hygiène de vie à la dure où les muscles suivent la pensée. Y’avait aussi des puceaux avec la densité physique d’un asthmatique et la marque des coudes sur les gencives, des gamins heureux de leur apprentissage quoi.

Wåz nous a fait sa danse HxC, c’était entre Aldo Maccione et Seth Rogen, un must !

Un set classique parmi les les classiques et à la fin de la noce, le groupe a renvoyé la balle à 10 mètres avec le titre « Doc Marten Stomp » et le pit s'est percuté en voiture bélier et ramassage scolaire. Résultat le groupe a raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie en devenant des hommes.




I AM MORBID / Altar

Les moutons noirs sont mal aimés…Faute de pouvoir être formatés, ils sont rejetés, abandonnés, pointés du doigt dans tous les cas.

Les boucs noirs sont craints à tout jamais, damnés sans jamais faner avec une âme sombre à errer dans la lumière tout feu tout flamme. Morbidement magistral, avec 2 guitaristes passant à la vitesse supersonique mach 3, le batteur Pete Sandoval et le chanteur bassiste David Vincent, maître parmi les derniers maîtres sataniques, pour perpétuer le rite du légendaire combo floridien Morbid Angel dans les catacombes du death, dont les 2 boucs Pete et David ont modifié le nom d’appellation d’origine contrôlée par un "I Am Morbid".

M'attirant vers l'éternité cette figure noire m'invite à son rite, les ténèbres l’exigent. D’une efficacité maximale, les ténèbres ont tremblé aux sonorités blasphématoires. Sans retenu, le public s’est soumis au rite purificatoire, reliant le conscient à l’inconscient par cet acte scénique d’une bestialité sonique. Le groupe déposait sa collection sanglante de riff pour ceux qui aiment choisir dans la violence musicale avec le goût du sang en bouche.

Le groupe fouillait avec les ongles serrés dans les entrailles du répertoire, allant jusqu’aux organes vitaux et déchira les intestins du public à coup de « Are You Morbid ? » comme interrogatoire. Au final il malaxa l’ensemble jusqu’à nous servir une piperade hypra pimentée pour que le public ressente du fond de ses entrailles l’imprégnation absolue du groupe jusqu’à lui avouer en toute sincérité « I Am Morbid ».

C’est en cela que la musique de ce groupe élève par ses vertus sataniques, vous devenez vos choix, goût et saveur en pleine conscience.




David Vincent a toujours été acteur de sa vie et non spectateur, il a trouvé sa voie et encourage les autres à faire de même. Il a fait pour cela des erreurs, des bêtises, et il n'est pas un ange, il reste morbide par rapport à tout cela. « être morbide » se traduit chez lui par le refus de céder à l'étroitesse d'esprit et à la médiocrité. Si vous voulez en apprendre davantage sur ce grand homme, je vous conseille la lecture entre biographie et développement personnel de son livre « I Am Morbid 10 leçons tirées du metal extreme, de la cambrousse sauvage et du pouvoir de l'auto-détermination. »


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Le sale, l’abject, le révolté caverneux, et tous les synonymes relatifs à l’incompréhension ont été désintégré dans le plafond de terre quand la réussite du Hellfest a exposé les limites d’une société réac face aux musiques extrêmes. Qui l’eût-cru ? L’univers du metal a été à l’honneur lors de l’exposition "Metal" à la Philharmonie de Paris en Avril 2024 avec Corentin Charbonnier et Milan Garcin, co-commissaires de l’exposition. C’est risible finalement avec le recul tous les crachats ramassés pendant + de 50 ans. Tout comme le punk qui n’aimait pas l’autorité mais l’école de la rue, et devait vivre vite pour mourir jeune, désormais l’on trouve du didactisme dans des livres qui narrent l’historique, philosophie et autres verbiages du subterfongicide punk. Tu veux interviewer un punk du siècle dernier ? Mais il garde tout dans un recueil pour te le vendre et pouvoir bouffer sur une rente.

Le sucre d’orge de la nostalgie est un agitateur du diabète vintage contemporain, un retour en arrière perpétuel.


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COCK SPARRER / Warzone

Un groupe de mafieux Britanniques se pointe sur scène composé d'huiles anciennes, tournesol, olive, colza, fleur de sureau, toutes sont là, calibrées pour faire rissoler la 1ère vague de punk britannique.

Quand je repense à la vieille Anglaise, dans son pub à hurler des hymnes prolétaires, avec la fureur du gradin de West Ham, on y croise les photos d'un passé qui devant nos yeux semblent émettre une relique, une saveur jaunie mais toujours tenace, dont les grenouilles à béret salueront avec le poing gauche levé. Du punk bordel, de celui qui a vécu la rue sur le macadam, ancienne lignée mélangeant punk social, keupon défonce, trop oldschool pour les adeptes des toilettes sèches. La rage fermente comme le temps dévore et nous englouti. Ils étaient mignons ces papis du rock en provenance d’une autre époque, même si la oi musique est revenue dans son enclos, que les tensions sociales sont exacerbées, le public d’un festival est majoritairement là pour s’amuser, partager dans un moment fédérateur un lieu, un instant, une communauté, embrasser la vie, faire la rencontre de soi et d’autres. L'on assiste à tant d'instant polaroïd...Comme quand ce couple s'est enlacé. Les vieux punk poursuivaient la nuit et ces 2 êtres allumaient leur feu. Il a posé sa bouche sur ses lèvres surprises, il semblait deviner où elle voulait qu'un prochain baiser vienne mûrir, quelle partie de son corps avait besoin d'être réchauffée. Une chaleur lancinante les envahissait rayonnant de soleil, aspirant à toucher, comme n'importe quelle prairie, et dans quelque chose qu'ils ne savaient pas, ou qu'ils avaient oublié, car la mémoire de la chair est fragile. A vrai dire, ce n'était pas qu'un baiser, ce serait le seul baiser dont ils se souviendraient jusqu'à la fin de leurs jours. Tout comme ces vieux Anglais embrassaient le public de leur souffle punk.




J’ai vu la fin du set de FOO FIGHTERS / Mainstage 1.

Folle cette énergie que le groupe dégageait, tout comme le chant de Dave Grohl, une chouette prestation des Américains. Ce n'est pas ma came, (j'ai le premier album), mais je sais reconnaître le talent, la sincérité des musiciens, et ce final de rock grungy. Le groupe se donnait vulnérable et obsédant par une étrangeté irrésistible. Découvrant les artefacts que les anges saupoudrent à la table des divinités. Luxure des poses, esthétique sombres, charme érotique, l’on pouvait même entendre taper le cœur des musiciens avec l’emphase d’une piste aux étoiles à chaque mouvement musical que le groupe lançait vers la stratosphère.

Le public en émoi ouvrait ses ailes de désir pour ne pas perdre miette.




Ce rock grungy est facile à digérer, identifiable pour le laisser pénétrer, pourtant cette attraction avait une teinte clandestine de ne pas tout se dévoiler entièrement. Les gens et les nuages sont beaux parce qu’on ne peut pas tout voir et qu’ils gardent une essence secrète à tout jamais, suscitant dans les fantasmes des désirs vaniteux. Nous conservons un petit jardin entouré de solennité qu'aucune angoisse ne pourra jamais atteindre. Parce qu’avec tous les choix, les offres sous les yeux, vous êtes cette étrange faim qui envahit et touche les pensées sans jamais atteindre la satiété. Et ceci mes amies/amis, c’est aussi ce que l'on appelle le blues du Hellfest. Ce n’est pas trois accords sur une guitare désaccordée en bois, c’est ce lundi matin au réveil où vous êtes en position fœtus à côté de votre tente, vous cuvez comme une barrique de Saint Chinian, vos premières paroles se déversent en ASMR, vous avez du rimmel, un Spandex Hair Metal zébré avec autour une cartouchière et un bracelet clouté sur l’avant-bras gauche. On vous félicite unanimement pour votre grande performance de hier soir, et jamais personne ne vous racontera ce qu’il s'est réellement passé.


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Après les Foo Fighters, Diantre, le festival nous a joué une fin à la scoubidou ! Et ce n'était pas l'ingé son le méchant.

Le community manager stagiaire a oublié de noter les remerciements à tous les Hellbangers sur les écrans géants, il y avait uniquement le message pour la date d'achat des billets de 2025, du coup ça boude, rouspète avec une bronca, c'est sûr qu'il y a eu un meilleur service après-vente. Mais bon la relativité de ce coup d’épée dans l’eau du boudin c’est que les 55 000 pass pour les quatre jours du 19 au 22 juin 2025 de la 18ème édition ont trouvé preneur en 25 minutes : Welcome home new Hellbangers !

Je constatais qu’en remontant vers le camping la population Clissonnaise était aussi désappointée que déçue, les familles avec les gamins et les grands-parents rentraient après avoir attendu longuement ce traditionnel feu d’artifice qui n'est jamais apparu.


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Résumé de cette 17 édition :

La programmation est dingue. Oui je sais bien entendu tu es capable de faire mieux (en fonction de tes goûts), tout comme sur un terrain de sport tu seras le meilleur depuis les raisonnements de coach que tu émets devant ta télé.

Le site est fabuleux, l’organisation maitrisée, les bénévoles efficaces avec une très bonne énergie communicative, la sécurité (Hellwatch) attentive et bienveillante.

Les mainstages poursuivent leur programmation grand public, et si comme je l’ai lu l’affluence indiscutable a eu le dernier mot sur les haters, je répondrais par une citation de Frédéric Dard : « Ce sont toujours les cons qui l'emportent. Question de surnombre ! »

Les autres scènes cultivent la nouveauté et les valeurs sûres avec un bel équilibre.

La Altar et la Temple ont retrouvé une audience.

Wåz sait danser le HxC, Vince a pris une mandale sonique avec The Haunted, Carø a pleuré devant les Mets, Jbeer et ses potes des bars ont écoulées 500000 litres de bière, 98% des festivaliers sont chaleureux. J’ai jeté ma tente à la poubelle.


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Pour la réalisation du péplum Hellfestien : Audaces fortuna juvat !

38 millions d’euros : budget de l’édition 2024.

182 groupes programmés. La surface totale du site est de 127 ha.

29 ha de camping avec une capacité d’accueil de 40 000 campeurs.

Un parking de 27 ha pouvant accueillir 12 000 véhicules et desservi par des navettes.

Un parking pour 3 000 vélos.

42 points de restauration.

20 associations partenaires.

1 500 personnes travaillent sur le temps du festival.

5 000 bénévoles.

800 journalistes accrédités.

72 nationalités représentées.

60 000 festivaliers par jour. Fréquentation à laquelle il faut ajouter 10 000 personnes en plus par jour pour les invités, bénévoles, presse, techniciens, artistes.


Pour celles et ceux qui considèrent désormais le festival comme un parc à thème avec de la musique lounge, le Hellfest a trouvé le point G, il est grandiose, gigantesque, grandiloquent, géant !


Surtout, n’oubliez jamais la sainte parole de Steel Panther : « N'ayez pas peur du Heavy MetAl. »...Même en l'écoutant à l'envers sur une platine disque hein !


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CiaO))) * Bir *



dimanche, juillet 21 2024

WHEELS OF STEEL – Hellfest SAMEDI 29 Juin 2024


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Je me réveillais sans nouvelles des images de la nuit, trop d’emphase dans les oreilles et cette fatigue appuyée par 14h00 de concert par jour. Je suis un buvard dont l’encre des groupes s’infiltre dans mon eau de source et fait de moi un volcan sensible en perpétuel éruption émotionnelle. Le ciel était bas, terne. Nous avons fait le choix de dormir au camping chez l’habitant, fini le camping ‘’sauvage’’ et de chier en flexion entre les vignes pour un cépage l'année suivante d'un excellent petit muscadet au goût sec et fumé. Au bord des douches j’entends une discussion des anges de la mort à Cancun « t'es plus Tahîti douche ou Le petit Marseillais ? ».

Au menu du jour : Pluie, vent, froid, grisaille, crachin, ondée, déluge, et ça fait chier parce que nous attendions une pluie de sang !



Le corps humain est merveilleux, composé d’une diversité d’éléments, d’interactions absolument incroyable pour le mettre en mouvement et lui apporter toute une panoplie de faculté, capable d’accomplir et de créer avec. Imaginez-vous que chaque personne a elle aussi ce corps incroyable, et qu’elle possède en plus l’héritage de toute sa famille dans ses gènes. Qu’elle a accumulé tout un ensemble de cultures et de sensibilité. Le même jour, en l’espace de quelques mètres, un groupe peut jouer sur la Mainstage 2, un autre à la Valley puis un autre à la Altar avec ‘’un son différent’’ comme disent les jneus, et devant une foule disparate à l’affluence émotionnelle diverse. Tout un ensemble architectural de substances musicales, de scénographie organique et de vibration délicate en métamorphose perpétuelle pour former une apothéose rugissante, et dans tout ce magma, toi, avec ton histoire, ton vécu, qui fait battre le pouls de ton existence en même temps qu’il se contamine avec celui des autres. Car tout est relié par le fil invisible de l’univers.

Je vais vous conter ce nouvel acte du jour, qui pour certains et certaines devient une expérience, et pour d’autres est devenu un pèlerinage ascensionnel dans ce vaste théâtre outrancier où la vibration éternelle et incantatoire de styles musicaux, typés metal et rock, est pleine de ce venin exagéré et bruyant, véritable exutoire, avec son côté interdit capable de tordre le plus imposant corps en une épaisse de distorsion corporelle, captant la part la plus ténébreuse de notre sensibilité.


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Il y aura toujours des anciens combattants (ou boomers) pour lever le drapeau de leur oripeau calendaire avec la morgue d’un ‘’c’était mieux avant’’, ‘’j’ai vécu des moments culte qui ne reviendront plus jamais’’, en comparaison d’une nouveauté qui recycle, ‘’papier-carbonise’’ la valeur initiale. C’est la fin d’une époque de légende comme l’avait écrit dans son report gonzo l’inénarrable Hagler de Gonzaï ‘’Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?’’, mais ce sera toujours la fin de quelque chose et le départ d’autre chose, de manière perpétuelle, on arrache pour planter des graines dans un cycle éternel. Chaque génération présente au Hellfest se régénère avec celle des autres, parce que chacun se nourrit de l’autre. Le festival ouvre un nouveau chapitre, et chaque groupe s’accorde à répandre ses créations dans le bain survolté d’une horde d’existences. Des interactions fusionnent, des vibrations se répandent, s’électrisent en big bang pour sculpter toute l’intensité émotive de ces secondes d’éternité.

Je ne fais qu’éclore chaque pulsation de cette lumière nostalgique qui vient de l’aurore au crépuscule épandre l’engrais des futures récoltes. Hey je n’ai jamais omis de vous parler du lisier, il y est hein, il fait partie de la révolution, tout est all inclusive.

Alors avant tout, bienvenue aux fans de l’univers de Wayne’s World et de Conan le Barbare parce que ça aidait à saisir l’usufruit du heavy metOl de cette journée de samedi.


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Supra cool de voir pour la première fois CRYSTAL VIPER et son heavy au chant tranchant de Marta Gabriel. J’embrassais l'été sous la flotte avec le fiel brasier de ce groupe, dégorgeant ses parures comme l’herbe neuve pousse sans cesse au printemps. Chatoyant son feu avec des brises soniques aussi noires et piquantes qu’un buisson de mûres. L’affluence est réduite, il n’y a que les warriors pour braver les éléments. En 20mn mon kway est une éponge, tout le monde est en mode toiture plastique, à l’Extreme Market tout a été dévalisé, 15 balles la poche plastoc, je pars en courant m'acheter un poncho amigo !



En longeant le petit chemin pour le supermarket d’Edouard, des bédouins de Bretagne se sont installés là où ils ont pu trouver une poche carrée, pas besoin d’herbe, un bon rond-point pour les commodités suffira. Côté quignon et piquenique sur la table c’est pâté de tête, du babybel, si tu cherches le calendos il était contre les enceintes à headbanger version sludgy, un peu de rosette et du chorizo de Catalogne pour faire des claquettes hémorroïdales. Un cubi de rouge acheté à la station dans des verres en plastique époque prisu, et un caddie de carton de Kronenbourg, certainement chaude au moment de les picoler car oubliées dans le coffre de la bétaillère, yeahhhhhh voici le repas des champions de la pêche à la ligne.


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Je retrouve SUMMERLANDS à l'abri du poncho sancha aïe pépito, ambiance moyen-âge avec un Heavy mélo 80's assez poilu et épique pour rejoindre l'acier d'Armored Saint. Le backdrop est un hommage au bassiste décédé. Le groupe a fait un choix respectable et chevaleresque, ah ? il n’y a pas de bassiste sur scène, oOokay ?! que des lames de guitares pour une forteresse aux angles saillants. Ces chevaliers travaillent leur corps musical et sarclent des flèches heavy derrière leur machicoulis. On le sent ces fans de heavy metal peuvent vous menacer avec un fléau datant de l’époque de Dagobert. Un fléau est une arme offensive composée d'une masse de fer retenue par un bout de chaîne, par une bande de cuir ou une bielle à l'extrémité d'un bâton (que tu peux prendre aussi dans le fion, spécial dédicace au fan n°1 de Roberto Malone (voir le report du vendredi))


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Summerlands devait nous narrer le monde fantasmagorique du heavy metal avec ses liaisons venues de la BD, ciné, littérature, véhiculant une imagerie épique, sombre, avec des allégories, représentations et atmosphères dans lesquelles le festivalier plonge en y trouvant refuge, catharsis et (r) évolution. A-t-il trouvé tout cela ? fallait vraiment être hermétique à la pluie, grisaille, moindre affluence, manque de basse, mais avec le recul je dirais oOokay à 60%

Nous venions de suivre le sentier de ce groupe semé de buissons de ronces, à vrai dire je ne sais pas s'il voulait que nous ne retrouvions plus jamais notre route, isolé et perdu dans notre errance tactile à fouetter l'air en suspens qu'il laissera encombrer de limaille de fer, de tripes et d'une suie ombrageuse. Sachez-le : Les guitaristes adeptes du heavy metal font tous ce cauchemar récurrent = Accros à la saccharose gazéifiée de caféine ils ne font plus que des riffs en papier mâché dans un groupe de metalcore.



« La mort utilise l'humour noir et se rit de nous... Les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. » Pierre Desproges

J’enchaîne en passant de la cotte de maille avec le coup de boule à balle transparente de BLOCKHEADS à la Altar.

Les Lorrains ont fait honneur à leur région métallurgique avec une agressivité à la hauteur de leur grindcore hargneux dont les convictions profondes tabassent depuis plus de 30 ans. Le groupe secoue et apporte la collision du bloc, c’était une castagne funny dans le pit, les jeunes chiens fous se sont amusés mais ça tape moins qu'avant dans la fosse. Le découlement des gestes parés comme des protections à une heure matinale où le set était une exhibition effrénée du groupe en colère. Sur disque Blockheads déchire jusqu’à la plèvre, sur scène il te fissure en deux. Le chanteur a fini au milieu du circle pit pour remuer les corps et les esprits face à la peste brune. Le pays traversant une crise, les divisions se craquellent à l’approche des élections à la suite de la dissolution de l’assemblée, le discours allait être exposé tout le long du week-end… Quand tout le monde ment, trompe en permanence, plus personne ne croit plus rien.



C'était la 3ème fois que j'assistais à un set des kiwis d’ALIEN WEAPONRY. C'est le même show, mais il fédère à chaque fois, avec tattoo maorie, chants tribaux, groove et riffs en acier massif. Le groupe est sur scène en mode rando pédestre, et vas-y que je me mets à gauche, et vas-y que je me place à droite, un coup de manche sur la tronche du bassiste en passant, un pas en arrière, trois pas en avant…La gigue pendant la fête au village de Gugand. Leur Bloody Roots New Zealand ravit le public à chaque fois. Lequel ne s'est pas fait prier pour provoquer plein de circle pit, des W.O.D et surtout beaucoup d'envie de lâcher les chevaux, d'ouvrir en grand le capot et d'en profiter un maximum. Le trio n'avait pratiquement rien à demander, c'était quasiment anticipé. Les kiwis quittaient la scène avec le “It's a Long Way To The Top If You Wanna Rock'n'roll” et la progression de leur attrait annonce que ce n'est plus très loin.




ETERNAL CHAMPION a été dans le mood de Summerlands, hommage et sans bassiste (c’était le même hein !).

Le groupe Texan déroule son heavy oldschool avec une épée poivrée dans l’âge de l'acier trempé. Tout est pointu et pointe ardemment vers les cieux de l’heroic fantasy.

Ce qui manque à ces groupes ce sont des titres qui accrochent vraiment, c'est cool, ça sent la viande hachée, mais ce n’est pas assez percutant pour tirer la sève catchy. Le chanteur crâne rasé, sorte de Philippe Etchebez école John Bush, yeux clairs, finira le concert avec une coiffe de maille. Pour secouer les valseuses pas moins de deux guitaristes pour échanger les flux maléfiques façon Ghostbuster. C'était trop heavy oldschool pour la jeunesse, un peu décousu avec des allitérations prog trop rêche, avec des solos néandertaliens. Principalement dans le public une horde de quadra/quinqua. Le chanteur communique avec le public en lançant des “OUh ! OUh ! OUh!” (traduction létale en français) que le public doit imiter et reproduira tout au long du concert. C’est succinct comme échange mais foutrement efficace. Bref c’est davantage l’époque primitive de Rahan que celle des Pierrafeu, pour un ‘’heavy with vertigo’’ aux valeurs rupestres. Moi je ne boude pas mon plaisir. C’est dur, saillant, le chanteur fait une tronche, mannnnnnnnnnn dieu, ce n’est pas compliqué, soit il a perdu au TacOtac ou sinon il avait une paralysie faciale. Le riffing est achalandée entre la hache heavy et l’épée heavy, le choix est simple, de toute façon c’est frontal pour un mélange de soif musicale et de satiété tapant ardemment dans nos poitrails.

« Le métal c'est pas de la musique pour les pédales ! » Rob Halford


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Dans le donjon le plus sombre, le heavy metal Américain combat avec cuirasse, fléau et une puissante force de combat, mais avec toujours des étoiles pâles pour une légitimité faible. Mis à part les prétentieux de Manowar, quel est le grand groupe de heavy metal d’Amérique aussi reconnu qu’Iron Maiden ?

Summerlands et Eternal Champion ont fait bouillonner leur art veiné d'éclairs pour faire goûter à leurs épées soniques, comme le festin de Damoclès. Il pleuvait des boules de pétanque et des fers à repasser dans cette volumétrie sonore des enfers de la forge. Tel un rubis rouge écarlate qui vient de boire dans le crane de ses ennemis pour s'approprier leurs forces, ces 2 groupes se sont enivrés avec et dans une cérémonie de feu ténébreuse.



Ce qui est dingue avec le Hellfest c'est que sur une journée avec 70000 personnes sur site il y a au moins un candidat de l’Amour est dans le Pré et une influenceuse pour une manucure bio.

ANVIL donne envie d'écouter du heavy metal, et Wåz possède un taux de connerie de type heavy metaaaaaaaal, dont CarØ est pourvue également. Je suis donc certain de passer un super moment !

Les plus grands losers de l'histoire du rock ont (comme à chaque concert) donné à leur heavy la connerie funny et une loyauté indéfectible au riffing/batterie metal on metal !

Anvil est un groupe Canadien, originaire de Toronto, en Ontario. Il est aussi considérée comme l'un des groupes ayant joué un rôle dans le développement du speed metal notament avec la chanson « Bedroom Game », sur l'album ‘’Hard'n'Heavy’’ paru en 1981. Chaque pochette d'album représente une enclume peinte par Robb Reiner, le batteur. Le groupe a commencé à perdre de son succès à partir de 1983 quand est arrivé le thrash metal.

L’excellent documentaire « Anvil! The Story of Anvil » relate les déboires du groupe dans une succession de malheurs et de situations où l'adversité reprend chaque fois le dessus.


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Dès le début du concert le chanteur/guitariste, surnom Lips (= Babines : à cause de son incroyable gestuelle faciale) part en trombe sur le devant de scène, autour du carré snakepit des Mets et son micro-guitare ne fonctionne pas aussi loin. Gag ! De plus il commence à repleuvoir, l'impression tenace que quoique fasse ce groupe la loose l'emporte…Mais Anvil est une enclume qui tape l'acier du metOl pour l'éternité. Même si parfois ça tape à côté et que sur scène ça ne court plus comme des lapins de garenne de 8 semaines, Anvil fait le show. Ces gars ont un bon fond, mais pas de réel fonds de commerce. Le groupe a interprété au cordeau de maçon leurs plus grands succès Metal on Metal, March of the Crab (instrumental), Forged in Fire et Juggernault of Justice. Vraiment excellent !!

Si Led Zep utilise un archer avec la guitare, Anvil c’est un solo de vibromasseur sur les cordes (vibrateur pour les cousins Canadiens), le délire est différent, mais l’approche musicale reste la même, hein !




Au Hellfest la distinction sociale est invisible (à part dans les loggias), mais sinon c’est similaire à un camping de naturiste. Ici rien ne le distingue trop de la masse, tout le monde a un t-shirt noir et l’appartenance à une communauté metOl est effective. J’ai croisé des jeunes qui se sont foutus de la gueule d’un quinquagénaire solitaire qui a commis des infidélités à son coiffeur-visagiste depuis sa calvitie, sans savoir que ces commerciaux de Generali écoperont d’un contrôle fiscal cette année 2024.

Direction le pot de confiote avec SANGUISUGABOGG pour de la bouillie à la Altar.

Ce groupe est selon moi surcoté pour la singularité de sa caisse claire mis en avant ( fan de Lars Ulrich ?). Bon voilà il n’y a pas de quoi casser une patte à un serpent, c’est du death metal putride avec des passages grind, le trip est bien débile et souligne la teneur malsaine, ce set a eu la saveur tenace d'une urine d'asperge. Déjà vu en concert à Toulouse et c'était pareil, de la patte à prout !




Retour au Mainstage avec BLACK STONE CHERRY du Kentucky et son gros rock à boogie, du cool émotionnel, tendre, refrain catchy, franchement ça fait du bien un peu de sirop et des étoiles Américouaines dans les feuilles d'érables. Leurs albums sont efficaces, avec tu passes pour un cool, alors qu’avec ceux de Brutal Sphincter t’es catalogué direct comme un cousin germain de Michel Fourniret.

C’est propre, très professionnel, le son est overthetop ! Tu entends le maïs craquer en bouche, d’ailleurs nous nous tenions tous la main pour le bénédicité d’avant-repas, la liqueur est épaisse, ça balance du croupion sur des camarguaises, le chant est dur et doux, les guitares dures et douces, ça claque, tout le monde est content, la classe à Vegas, pas besoin de viagra.




Côté nutrition, les stands de bouffe c’est Koh Lanta pour les veg = du riz, du manioc et des épices d’orties marinés. Pour les viandars c'est Maïté la diététicienne avec du fast-food partout. Les prix pratiqués sur le site donnent l’impression tenace d’être détournés par les époux Balkany.

J'entends en passant au loin le power metal de STRATOVARIUS à la virtuosité néo-classique, j'essaye d'apercevoir une licorne, en vain, nous partons nous prendre le marteau-piqueur de THE HAUNTED.

Les speedy gonzales du thrashcore ont tabassé avec du riffing de malade mental, du punch, technicité, vélocité, une puissance de feu de croiseur devant la plage Omaha Beach en 44. Je pense que ce groupe a désossé un taureau avec leurs ratiches derrière la scène juste avant de rentrer dans la corrida bestiale. Le chant est appuyé et l'ensemble forme une machine à défoncer, sans temps mort, tout en impact player. Tu prends le set comme un raz de marée à la Slayer, et pis tu fermes ta gueule et tu souris, même si tu n’as plus de ratiche sur le devant.

The Haunted a confondu bombe à neutron avec les résultats d’analyses de Gama GT et de cholestérol après 15 jours à la palombière. Suite à cette déflagration, Wåz a déclaré : “C'est la guerre”

Vince de Strasbourg : “Mais où est le groove” et il mima une danse à la Earth, Wind and Fire avec du sang dégoulinant des oreilles à la nuque.

Oim : “Ça poutre”




Qu’il est ardu de revenir à un réel trivial agitée de superstitions commerciales après… Sur scène il y avait un clone de notre pote Jbeer dans le groupe MAMMOTH WVH / Mainstage.

C'était WolfgangVH le fiston du lucky luke de la 6 cordes, oui Eddie Van Halen, avec une marinade musicale pop rock mainstream, sauce douce, liqueur de figues, crème de châtaigne.

C’est pro, très pro, presque clinique. Rien ne dépasse du tapis. Son chant est superbe, les chœurs sont à tomber. Tout est parfait, du sirop, ça descend dans le gosier gorgé de sucre. Au bout de 4 chansons on se fait chier en étant effleurés de sublimes passions. Tout est à la fois remarquable et aussi remarquable qu’une coquillette dans un paquet de coquillettes. Les amateurs de la radio RTL2 devaient apprécier, si jamais ce groupe y passe, je suppose que non, tout comme Black Stone Cherry, c’est aussi la tare de l’hexagone, une faible audience pour le gros rock.

Mammoth VH a harmonisé ses harmonies prémâchées et convenues avec son point d’exclamation scénique, sans user d’une futilité aristocratique par un enthousiasme fédérateur.




C'est étrange mais il y a 10 ans en arrière les gars déguisés suivaient dans le pit le délire fun du revival thrash, aujourd'hui ça passe davantage pour du cosplay. C'est différent et pareil, de toute façon chaque époque deviendra une braise qui ne sera jamais éteinte dans la nostalgie.

Le choix stratégique de rester proche des Mainstages se confirme avec la venue d’EXTREME.

Nuno est un super guitariste, finesse du jeu, technique de fou, le chant est clean, les chœurs somptueux, le son est superbe, du bel ouvrage, du Extreme pur jus d’olive verte, gin et citron.

Il y aura toujours des rêves oubliés. Des promesses envolées. Des questions sans réponses. Des routes sans issues. Des musiques qui rappellent qu’il y aura toujours des fous plus enivrés que les autres, et à la fois aussi dégivrés qu’un Viennetta vanille façon stracciatella, avec le sourire au bord des lèvres comme devant un précipice, plein d’une folle envie, qui iront jusqu’au bout pour rallumer nos étoiles, façon enseigne lumineuse de diner américaouin. Extreme c’est ce truc-là. Ça vient d’Amérique, le mythe, la liberté, un sens de la composition hard rock fusion dont il a pailleté les 90’s avec la particularité de ce mélange.


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Le chanteur Gary Cherone s’est quelque chose tout de même, très belle voix, un charisme hard’n’roll aka Aerosmith. Vous ne pouvez pas tuer le diable chez l’homme et faire revivre l’ange quand il est sur scène, le chanteur c’est l’espèce dominante, le haut de la chaîne alimentaire, c’est une bête de scène, niveau bestial, aucune éducation à l’anglaise, là ça sent la rudesse du combat, le besoin d’enquiller de la femelle pour faire baisser son taux de testostérone, façon Led Zep en 70’s, Motley Crüe en 80’s, Madonna en 90’s. Le guitare hero c’est aussi une espèce dominante mais en voie d’extinction.

Gary et Nuno formant la paire pile et face, façon Lennon/Mc Cartney, Jagger/Richards, Steven Tyler/Joe Perry, Axl Rose/Slash, Defunes/Bourvil…Avec le titre « More Than Words » le duo a fait baiser des tonnes de corps dans un esprit "obscène" capable de vous toucher sans ses mains et de vous faire ressentir sans rien dire le rouge aux joues. D’ailleurs leur album « Pornograffitti » a été leur plus grand succès commercial, dont le groupe a essayé d’en retrouver le chemin sans jamais y parvenir. Extreme a fait le tour de sa disco, laissant au guitar-hero le soin de branler son manche, alors ça tricotait avec une précision d’enculé, les guitaristes apprécieront tout le nectar qui sortait, l’avalanche du 6 cordistes en rappel dans une sophistication et montage de chantilly.


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Toute une saveur d’un autre temps venait avec toute son excentricité et son chapelet usé d’heures colorées, avançant des aspirations ardentes vers un idéal reconnu pendant une décennie, vers une béatitude lointaine…d'une lointaine galaxie. Les 90's auront été le territoire du no look munit d'une émotion accrue et surtout d'une attitude moins caricaturale que celle des 80’s dont elles étaient pourtant libellés. Il me semble qu'Extreme a servi de liaison.

Entre Motley Crüe pour le côté bad ass mais façon Aerosmith, Extreme a réussi son show par la fusion de sa musicalité et l’incarnation de toute une époque. Un set très intéressant pour les natifs du XXIème siècle.




Se pose la question existentielle “ doit-on rester sous cloche au mainstage pour asseoir notre place ?

Wåz et Carø y répondent dans l'instantanée “ faut aller au WC, viiiiiiiiiiiiite ! ”

Ne buvant pas d'alcool (la fête est plus folle), pas besoin d'y aller, je reste seul sans témoin sans personne que mes pas qui résonnent…(vous me remercierez plus tard).

Le Hellfest c'est le cocoon du vieux, c'est à dire l'endroit où se régénère le hardos séculaire (boomers pour la génération Z) qui retrouve une nouvelle jeunesse, si t'as pas la ref, (re)voir le film de science-fiction américain réalisé par Ron Howard, sorti en 1985 intitulé « Cocoon ». Car la nostalgie est une mix-tape de tous les moments que nous avons vécus dans notre tissu cérébral, et notre peau en porte tous les fruits réels.

Ce samedi était l’âge du roc où l’on allumait le feu pour fondre l’acier dans une matière lourde, puissante que l’on nommera HEAVY METAL.


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La vérité sans intérêt d’un concert anodin peut être éclipsée par un mensonge passionnant autour d’un spectacle théâtral, et ça le heavy metal l’a très bien pigé. J’ai déjà vu et revu, et rererevu…ACCEPT et c’est toujours aussi puissant.

Bon un set forcément trop court mais comme d'habitude les teutons aussi droit que le I de Allemagne nous ont joué ces valses d'acier dont ils ont la fureur. Kems et contre-Kems (là t’as la ref gamin ?)

Accept et son guitariste Wolf Hoffmann, munit de son rictus de Bruce Willis à la cool et un truc dur à la Jason Statham du heavy metOl, tout en cuir de Turquie, ficelé comme une saucisse en chef de meute pour affoler la maestria heavy de hits Germanique. C'était Impérial comme la galerie de la pigeot pour ce set de classe Allemande, martialement au cordeau façon jardin à la Française, rien qui dépasse, un bon dégradé à 15 balles chez Nasser, avec finition au rasoir de fellaga, pento de rockeur Portugais, et fumoir chicha goût Island Red Blood (Litchi – Pils – Menthe glaciale – saucisse de Frankfort).

J'étais placé mi-devant, et pas du tout en citron-pressé, je constatais une jeune femme baignée par la lumière où des vagues d’ombres dansaient autour d’elle, une nymphe, une vraie nymphe, plongeant sa peau comme une fleur enveloppée d'écume semblant devenir dorée comme des roses dans les eaux du pit. Elle releva la tête, ses yeux dansaient, puis elle hurla d’une voix abominable : Apéroooooo !

Et les Schleus continuaient de bazarder leur strudel de fonte avec les épaules d’un troupeau de buffles de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour en ‘’tuningfier’’ l’ossature sonique.

Chez la plupart des espèces, le mâle s'envole après avoir lâché sa giclée = Pas de rappel.




Pour attirer le touriste pas besoin d'un appeau à conneau pour Shaka Ponk quand la démagogie MASS HYSTERIA a entamé devant la foule son meeting de pois sauteur. Il ne pleuvait plus du tout. Dans le public les gars étaient comprimés comme des nibards dans un bustier de la cour Versaillaise, mais ça tournait en circle pit à la shérif fais-moi peur et sans passer au contrôle technique.

Le chanteur ne se cache pas dans un isoloir pour dire ce qu’il pense du gaulois réfractaire sans faire de carabistouilles. Devant une foule devenue piquet de grève chez Arlette Laguiller le groupe s’élevait dans un frémissement dionysiaque dans le ciel Clissonais, claquant dans son écume les embruns de sueur contre les bites d’amarrages du premier rang, drapeau beurre salé inclus. Les gens aiment quand d’un même élan ils s’unissent, tapent des mains, des pieds et sautent en l’air (NDLR : Il y a des cours de zumba aussi).

Nous sommes allés au bar pendant cette réunion du comité sud rail, nous étions munis de cette super good vibe de la Free Babylone où s’illustre de manière rupestre une amitié à nouer à coups de houblon tiède, de rire gras et de poing levé.




On regrette l’époque où un sirocco sableux se soulevait devant les mainstages en brume Écossaise. Il repleut des trombes et des trombes et il a plu tout le long du set de BRUCE DICKINSON.

Ce fut un super concert, envoûtant, avec un son superbe, comme quoi même avec les avaries et un ingénieur du son pointilleux et efficace le résultat est parlant.

Dégouté pour Bruce qui a mis tout son talent, énergie à braver, mais la pluie a amoindri l'accueil pour cette légende vivante, partisan de l'échange avec le public, et il n'a pas arrêté d’entraîner, d’aller chercher le public pour le faire réagir en escrimeur de showman. Très grand set qui a mis en lumière (s'il le fallait encore) la qualité des compositions, des musiciens et de ce chanteur.

Une interprétation magnifique, avec Chabal à la guitare, un heavy prog pétri d’histoire féerique, sculptural d’architecture sonore où l’on va chercher à l’intérieur d’une pyramide les contreforts passionnant de la Sci-Fi élégiaque, dont son ambitieux nouvel opus, « The Mandrake Project » en libelle les vertus.

Vraiment du velours et un Bruce imposant, toujours amusant avec son humour Sacré Graal/So British, et un temps idéal pour des Britanniques !


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Nous étions placés quasiment devant et il y avait de la place, à ce propos voir le concert sur ArteTV, dont nous ne remercierons jamais assez le choix de diffuser des concerts. Il y en a plein d’autres, c’est vraiment une très belle initiative.

D’une élégance cultivée Bruce maintient devant la tragédie du sort ce magnifique enthousiasme de jouer avec, tel un audacieux phénix qui aime périr dans le déluge de Noé pour rassembler son arche, et il parviendra à le réaliser. Il démontre dans ses créations tout un ensemble de constellation progressive, tant musicale que dans leur histoire, certes d’un autre âge mais à l’incarnation parfaite, plongeant le tout dans une atmosphère surnaturelle et onirique, avec la fascination d’un oracle immergé dans des puits de lumière, sans entrave entre les mondes. Apportant dans son chant ce tocsin théâtral provoqué par l'orage, l'électricité et la foudre, tout comme ses musiciens et musicienne apposaient le contact avec les forces du cosmos pour une oasis musicale.


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Fin de concert avec une marée de cornes du diable sur des doigts fantômes et des cheveux d'algues caressant l’air.




Le problème avec les espérances, c’est toujours le conditionnel.

Comme tous les groupes de renom, METALLICA doit faire remonter plusieurs époques des limbes et poursuivre sa voie lactée, tant musicale que lucrative. La distorsion de ses épopées dépasse pourtant les concepts de son temps puisque le groupe s’est façonné une aura de groupe culte à partir des différences fréquences ourdies tout au long d’un panorama de créations variables, et que sa longévité a su retenir par les fantômes nostalgiques que tout en chacun conserve dans son épicerie émotionnelle.

Étonnant mais nous sommes super bien placés. J’ai souvenir que la première venue des Mets nous étions autant compacté qu’un bout de sardine dans un surimi. La flotte a refroidi l’ambiance, il pleuvait encore en début de set. Carø verse une larme quand les Mets débarquent avec leur outil de jardin, c'est la première fois qu'elle les voit…labourer.

La setlist était bien, quelques titres du dernier, la basse omniprésente, tu m'étonnes c'est lui qui tient la baraque...avec James. Le son en début était gigantesque après ça s'est affaiblit pendant le ventre mou du show, puis reparti pour le final. Ce n'était pas le soir de Kirk Hammett, il a chié avec grossièreté pas mal de passages. Et Laaaaars, égal à lui-même, boulanger master. Il y a eu une cover d'Indochine “l'Aventurier” ridicule, imaginez quand ils vont découvrir le répertoire de Fernadel, Annie Cordy, Carlos et j'en passe...Bon c'est super de voir les Mets, le capital sympathie, la légende, les hits, tutti quanti, ok, cool, James est toujours aussi touchant, on sent bien son enfant intérieur, tout le vaste qui entoure le groupe, décorum, péplum, baba-au-rhum. Mais musicalement et à ce niveau de notoriété c'est incompréhensible de se chier de la sorte. Hey ! Mustaine doit bien se marrer la couenne le coincoin, parce qu’en comparaison Megadeth est meilleur à 250%

Le show en lui-même n'est pas fou non plus. Même si niveau éclairage on venait de bouffer la fabrication nucléaire annuelle de l’usine de Golfech en 3 secondes, pour que les gars du premier rang gardent les yeux grands ouverts et secs pendant tout le mois de juillet, et pourront prendre les cendres dans les pupilles sans problème pour le feu d’artifice du 14. Sinon fait le plus marquant visuellement c’est qu’il y a eu un paquet de gros ballons balancés vers la fin, au début cela produit son effet, mais devient vite chiant, tu ne vois plus rien, sans compter sur ceux qui veulent garder le précieux dans leur quenotte mais la boule est trop grosse et il y a toujours un paquet de gaziers en train de taper dedans, le même bordel que les sacs plastoc du supermarché !


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Les Mets ont débuté dans un garage entre pote, vécu à travers plusieurs époques trahison, décès, succès, impasse, mensonge, come-back,etc...Le groupe reste fidèle à sa dimension humaine avec tout ce que cela comporte et suscite, c'est traduisible dans leur texte et dans l'empreinte de leur musique. Tu hurles les titres avec cœur et puissance, tu te brises la nuque mais bon... Les Seigneurs du metal ont joué comme monsieur patate. Le groupe met le feu au corps sculptural de sa dimension de groupe culte, et révèle sa véritable essence en gaspillant tel un feu de paille un set qui pète dans la soie d’une renommée, mais avec du polypropylène recyclé et du chanvre. Ben mon salaud, au prix où est le baril de gasoil, c’est vraiment de l’arrogance. C'était un jour sans !


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James Hetfield à la fin reste seul à contempler le feu d’artifice sur scène et remercie le public par des mots tendres, Kirk revient et fait de même, puis le sympatoche Robert Trujillo. Last but not least : Lars, qui commence par essuyer le micro avant de parler, puis annonce que Metallica reviendra au Hellfest (oui il parle au nom de Metallica la voix off c'est lui) et pose le microphone au sol. C'est lui qui a le mot de la fin. Cette scène symbolise à merveille le groupe.

Angela Gossow ancienne chanteuse d’Arch Enemy s'occupe désormais du management et a laissé sa place pour un second souffle au groupe. Je dis ça pour Lars et la gestion de l’univers des Mets. Le monde du metal s’est foutu de la tronche du business de Gene Simmons avec KISS, mais en termes du monde de l’entreprise, association de marque, le dernier en date pour les Mets c’est FORTNITE X METALLICA.

Heureusement qu'il y a toutes ces hymnes pour rappeler le talent qui force le respect. Nos souvenirs ne disparaissent jamais, ils restent en profondeur dans nos mémoires, dans nos cœurs, ils représentent nos cicatrices, nos larmes séchées, nos amours, nos joies, nos rires, les cris de nos douleurs, et rien ne peut changer ça, à part le temps qui efface ceux qui sont restés à la surface, comme la craie sur une ardoise.




J'ai raté le Swedish Death Metal de DISMEMBER et je m'en mords les couilles jusqu'au sang.




“La nostalgie revient quand le présent n'est pas à la hauteur du passé.”

Il reste encore quelques monstres du hard rock fabriqués depuis l’ère du fer et de l’acier, avec leur peau tannée, leurs pouvoirs magiques sur les foules, si la flamme vacille, ne vous y trompez pas, vous pouvez encore jouir du spectacle vivant. ‘’Prestigieux représentant d’un courant qu’il a façonné avec ses collègues d’Iron Maiden et Judas Priest (la NWOBHM pour les incultes), Saxon continue d’occuper une place de choix dans l’actualité du metal contemporain.’’ Dixit le Hellfest

Sa majesté SAXON a été magnifique, qualité énorme, Heavy Metal Thunder !


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La voix de Biff est toujours aussi incroyable de beauté. Difficile en 1h00 d'avoir une représentation exhaustive du groupe, mais disons que la majorité des festivals proposent une compression discographique des groupes, permettant de découvrir, perpétuer, approfondir, avec l'adaptation de la deezer génération des goûts et tendances de consommation de groupe, et par conséquence de soutenir un édifice musical. D’ailleurs les festivals qui fonctionnent aujourd’hui sont uniquement ceux qui ont fait le choix d’une spécification musicale.

Saxon c’est comparable à ce que le nucléaire a été pour les Trente Glorieuses nan ?

Le vieux groupe nous a proposé l’énergie de l’Anglais en vacances dans un mobil-home à Bandol, apéro-pétanque, short-tong-bob, tranquillleuuuu. La dernière fois que ce groupe a fourni un set énergique on payait en francs. De toute façon nous ne leur demandons pas cela, leur énergie est différente, elle vient des émotions accumulées à l’intérieur du corps et qui se durcissent en granit afin d‘anoblir des valeurs.

Toutes sortes de sentiments se figent et meurent à l’intérieur du corps, et parfois reviennent des années après se soulever en volcan. J’entends le bras de la jeunesse pousser les vieux pots dans le feu et la cendre, ricaner de cet inévitable rejet des stéréotypes, alors que la vieille Halford est encore vivante, venue de cette ancienne école du métal avec sa panoplie de foire pour le shock rock, panoplie qui bénéficie encore de son pouvoir d’attraction puisque abonde les groupes et concepts de nos jours. Aussi vintages, oldshcool, et recyclés que soient tous ces vieux groupes…Le ricanement vient bien des jeunes biques qui iront se faire bouffer par le loup de l’Entertainment.

Les (vieux) boucs ont encore les sabots affûtés pour une enculade en bonne et due forme, mes agneaux ! Saxon a été magnifique, et son dernier album « Hell, Fire And Damnation » est opulent de maîtrise et de foudre !


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Je passe pour un accès point culture au VIP avec le Who’s Who du web, les soirées coupette glamour s’amoncellent en même temps que des matinaux les show sont incroyables, le site est grandiose et qui vers 2h00 du mat l'alcool ayant fait son effet de « je suis cash, je dis ce que je pense et tant pis si ça dérange ».

70000 personnes par jour, actrices/acteurs et figurants se malaxent, influenceurs.es et passionné.es se croisent. C’était votre premier Hellfest et au milieu des hululements, des cris et des lamentations vous avez appris pendant le week-end à siffler avec les doigts. Bravo !

Cependant, chaque soir, avant d'aller vous coucher, demandez vous : « ai-je rendu fiers les auteurs gothiques ? et si la réponse est non, allez chercher votre cœur calcifié dans les catacombes pour le lendemain. De mon côté j'ai ardemment prié pour du beau temps !


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samedi, juillet 13 2024

IMMERSION – Hellfest vendredi 28 juin 2024


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« Sans les contes de fées, le monde ne serait pas réel. » Vladimir Nabokov


J'ai encore de l'encre imprimée de tout ce week-end Hellfestien et je vais tâcher de rendre ce report de manière indélébile. Bon, foutez votre bavoir parce que ça va tacher !


La fondation du Hellfest et qui lui sert de socle provient des musiques extrêmes, cette rémanence solaire où les choses les plus sombres sont vraiment belles, cela doit être un siège, la violence du fer et la morsure du feu. L’éclectisme musical a toujours été omniprésent à Clisson, dévalant les chapelles pour pénétrer le bois, furetant sur un chemin de traverse pour se blottir dans des usines désaffectées. Il y a des groupes qui parfois font grincer des dents, parce que leur présence est comme un pied calé dans la porte principale, et qu'après il y a la crainte de perdre son idéal.

Tout le temps tout ce qui a été fondé dans l’ombre d’une niche, d'une grotte, est récupéré, expurgé de sa substance initiale pour subir un retraitement plus ‘’acceptable’’. En vertu de quoi son acceptation se légitime auprès d’une population et des médias généralistes. Tout comme le rap est devenu recevable, le metal ne semble plus incarner le danger. Un embourgeoisement de pensées et donc d’actes prolifèrent pour que le mainstream dépose sa main courante et ponce les surfaces du site afin d’y vendre sa dope. Or les musiques extrêmes sont défendues depuis leur genèse parce qu’elles expriment tout un pan de sous-culture, contre-culture, de fourmillement de pensées sombres, libres de rugir, rageuses, atrabilaires, sombres, acariâtres, exprimant dans son fondement une puissante révolte, colère, foi, avec comme émeute un danger subliminal et le diabolique comme emblème.

Cette culture avait enfin trouvé son nid, son lieu de pèlerinage. La gentrification du festival a apporté une ignorance des valeurs, des pratiques, corroborant sur la pensée que ce n’est qu’un cirque de plus.

L'ambivalence c'est que la programmation des musiques extrêmes n’a jamais amoindri les effets bruts, primitifs, bestials, obscènes, et de mauvais goût des groupes. Bien entendu une conceptualisation des effets du show pour vendre un univers dit ‘’choquant’’ s’entend avec les exemples de Kiss, Steel Panther, Alice Cooper…Mais l’on parle toujours d’une musicalité outrancière, loin des codes du pop rock « grand public ». L’annonce du nouveau porte-parole Éric Perrin est un appel du pied, un désaveu complet : « On ne s'est jamais caché de s'ouvrir à un autre public car on est dans un style musical, le metal, qui vieillit. La solution, c’est aussi de conquérir de nouveaux publics. »


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Le gars n’a visiblement pas l’ouverture d’esprit de se renseigner sur l’actualité musicale de ce style musical, toujours aussi fécond, dense et versatile avec l’essor de nouveaux groupes de jeunes.

Tout comme Ben Barbaud (co-fondateur du festival) qui a proclamé "Moi je ne dis pas non par exemple à avoir Muse, Placebo ou Green Day" comme placement de produit au devenir Lollapalooza & Download du festival.

Si les décors amènent le trip, le basculement sémantique avait déjà eu lieu, passant de festival de musique spécialisée dans les musiques extrêmes, pour une expérience globale, insistant sur la scénographie, l’ambiance d’un honorable Disneyland du métal.

Vous n'avez pas à vous sentir dépossédé de quelque chose qui ne vous appartient pas. Le festival devient selon le groupe qui y joue un temple, une aire de spectacle, le grotesque du tourisme de masse.

Le cœur musical du monde est devenu un énorme Mashup sensoriel, avec perte de repère brutal à force de se nourrir de fantasmes, et à la fois où le fun est omniprésent.



Chaque année le festival renouvelle son clientélisme, cœur de cible et autre vocabulaire d’école de commerce. Devenu une marque déposée la gestion de son patrimoine marche dans cette ambition d'institutionnalisation. La programmation s'adapte aux différentes démographies générationnelles tout en préparant l'avenir. Fatalement l’idée de départ de mettre en lumière ces cultures trop souvent ignorées des médias et trop souvent sujets aux préjugés, en arrive à être altérées au profit d’importer la réputation du festival pour faire venir des rock stars grand public qui désormais se poussent au portillon.

J’ai la sensation de pester comme la critique acerbe de Gaston Statler et Victor Waldorf, les deux vieux spectateurs acariâtres du Muppet Show, qui passent leur temps à ironiser sur la qualité du spectacle depuis une loge d'avant-scène.


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Et à la fois je m'en fous, je ne vais pas passer pour sectaire par loyauté à cette musique unique et si particulière. Je n'ai rien à prouver, juste à prendre avec intensité cette joie frissonnante devant l'art sonique que je chéris depuis mon enfance. Je suis légitime d'aller au Hellfest sans embrasser la totalité de ses choix musicaux, rien ne m’incombe dans la protection de mes valeurs, de mon authenticité au Hellfest. Je n’ai pas lieu d’appartenance à la communauté totale du festival puisqu’elle est multiple, diverse.

Jamais rien ne dure, comme jamais rien ne t'appartient, nous ne sommes que de passage. Le seul profit est le temps vécu avec la bonne attitude, intensité, altitude, quiétude. Quitte à chacun de trouver sa flamme pour en faire un feu de joie et d'en faire respecter le sang !

Cette année 55% de groupes ont joué pour la 1ère fois, 32 groupes avaient au moins une femme dans le line-up, pour les modifications l'espace merch artiste a été recomposé pour un stand composé des 4 headliners et un autre espace plus vaste pour tous les autres groupes, 40 euros le t-shirt en moyenne.

La Gardienne des ténèbres est la grande nouveauté du Hellfest 2024. Imaginée et réalisée par La Machine, la sculpture entièrement articulée a été réalisée dans les ateliers de Nantes pendant deux ans. François Delarozière, directeur artiste de La Machine, a expliqué que : « C’est une chimère. Elle est gardienne des portes de l’enfer, au service d’Hadès (divinité des enfers dans la mythologie grecque.) qui la maîtrise et qui la contrôle. Mi-femme, mi-scorpion, cette structure de bois et d'acier fait 10 mètres de haut. Elle peut cracher du feu, de la fumée et de l'eau par sa bouche et son dard.


gardienne_des_tenebres.png © Franck Dubray Ouest France

Il faut reconnaître toute la féerie tentaculaire qui agite le site en permanence, l'on parle de park à thème par facilité lexicale et mépris d'une réussite commerciale, alors que la sensation qui se dégage unanimement est de franchir un trip sonore et visuel, loin des esthétiques d'un festival lambda.

La gardienne des ténèbres a fait son apparition en place de l'ancien espace dédié au rituel du feu, que je regrette, tant l'endroit avait le refuge d'un rituel de partage, ou et rituel de passage, accompagnant la métamorphose d'un monde cosmique ou social à un autre, à travers la flamme, et d'une forte identité païenne.

La Valley a été agrémentée de plusieurs améliorations notables tant dans l’organisation et facilité de circulation. L'on sent que l'espace n'en est qu'à ces balbutiements, puisque chaque année cette scène intensifie son engouement.

J'ai remarqué en comparaison de l'an passé un afflux des scènes Altar et Temple, totalement bénéfique pour perpétuer ces styles musicaux. D'ailleurs et je le pense rien qu'avec une affiche uniquement composée de musiques extrêmes le festival ferait le plein, tant les personnes viennent pour découvrir et s'éduquer, enfin plutôt se flageller les orifices, avec des univers spécifiques avec lesquels ils acquièrent avec curiosité et respect, que derrière la brutalité première se cache un fondement pluridisciplinaire de perspicacité émotionnelle, historique, intellectuelle.

La transformation de l’ancienne discothèque Louxor en grosse brasserie de 500 couverts est déjà lancée et devrait ouvrir en 2025. Si vous cherchez le plus qualifié pour la bière vous avez Jbeer comme bénévole, ce mec est ultra passionné par le sujet qu'il considère comme un art.


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HOULE / Temple

Premier constat : Je suis ébahi la salle est pleine, m'enfin le groupe a eu un super papier dans les inrocks ?

Le concept est bien ficelé, toute la partie spectacle est ciselée par les atmosphères véhiculées, les tenues en ciré et marinière, les visages grimés de corpse paint, les décors scéniques, le combo parisien dépeint la lutte de l’humanité contre les forces écrasantes de la nature dans une architecture black metOl 2.0 de la vague du label Les Acteurs De L'ombre. Je pivotais en un 360° pour observer. les réactions du public. Couchée à terre comme une ombre étendue et solitaire, cette âme brillait à travers le feu de son exil. En même temps le groupe expulsait ses oripeaux tuberculeux comme au creux d'un sac plein et grouillant de lombrics affamés, un jeune gars se tapait sur le torse nu comme un diamant pointu et éblouissant, laissant apparaître ce proverbe latin « Tu vaudras aux yeux des autres ce que tu seras à tes yeux. ».

Il fallait plonger dans les profondeurs du groupe, être frappé par les vagues, boire son eau salée, se couper la peau contre la roche, voir les ténèbres rugissantes au fond. Et quand on revenait sur la plage, on voyait différemment, nous avions vu les ténèbres de Houle et connu sa colère dans un crépuscule de framboise. Tanguez pauvres pêcheurs…



Je partais pour rejoindre un nouveau cabaret et un duo de gars balança les mots "Synergie, freelance, entrepreneurial, event" avec le charisme d’un piqueur de chipolata pendant le BBQ d’entreprise.

EIGHT SINS / Warzone

Leur HxC a secoué le moshpit de bon matin en mode réveil musculaire. Bas du front avec des breaks de plafond qui éclaire les allumés de la castagne, et comme programme squats thrashy, deadlift, et crunch hardcore. La bonne dynamique du jeune groupe apportait un plaisir évident, les Grenoblois faisaient la fête et tournaient les corps, provoquant circles pit sans briser les noix, et avec beaucoup, beaucoup de fun. Le chanteur en short noir et socquette verte fluo a annoncé : « Transformez moi ce pit en fosse septique. On vient de Grenoble la cuvette des chiottes de la France. Nous allons te dilater la rondelle ! » impec pour celles et ceux qui avaient raté Sodom la veille.

Le set était frais, plein de connerie pour un final en double circle pit, fun, furax, fistal !


Finalement Houle et Eight Sins sont 2 groupes distinct et émergent, avec un qui mise sur son concept pour un show et l'autre sur le fun de son capital sympathie pour un set simple.

Il y a davantage de monde sur le site c'est une première, prouvant du changement de festivalier, moins de soûlard et une population qui a fait le choix de profiter intégralement pour piquer sa curiosité, son éducation et son investissement.


THE DEVIL’S TRADE / Valley

Dans un mood entre Hangman's Chair pour la torpeur (dernière époque) et le Floyd pour l'envol aka Madrugada pour la noirceur, le réveil est doux, lent et propice pour que les mélodies ankylosent dans leurs profondeurs aqueuses. L'on se sent happé, entouré avec confiance, rien ne va venir vous oppresser, vous plongez dans l’écume des flots berçants du dark folk et de mélodies naïades (nymphes des eaux douces de la mythologie grecque). Le chant sort des torpeurs et la musique transporte ses filaments de Lune et d'écaille d’or profond. The Devi'ls Trade est l'abîme enchaînée de Dávid Makó avec laquelle il en suit le pèlerinage torturé. Il accordait sa voix du vide pour nous tenter par ses crevasses saintes, nous attirer dans ses abimes, pleines d’essor gothique, dark.

Des éclaboussures de poussières d’étoiles comme pluie estivale, constellée de filaments d’âmes en guise d’orage, telle a été ce concert.



La programmation musicale du Hellfest c'est comme de farfouiller chez un disquaire indépendant et dans tous les bacs de différents styles mais orienté metal et rock. Maintenant les gens de cultura, fnac et leclerc viennent en faisant monter les prix du disque vinyle.

En quittant le lieu de recueillement je croise un gazier avec une prestance glamrock, ayant farfouillé dans le dressing de sa grand-mère, dans tout ce qui de près ou de loin ressemble au final à un travelo de Saumur. Oui le jeune est en construction, il a besoin de confrontation pour trouver sa voie, passion, accoutumance, avec le temps il s'affinera, pour le moment il est mal dégrossi. Il sort de sa chrysalide, opère sa mue dans une apparence, ce qu'il renvoie lui semble primordial (pas le groupe hein), il se façonne sans en prendre conscience. Cette année moins de chevelu, mais des barbes, moustaches pour la virilité. Des filles laissent aussi les poils sous les bras, ambiance poilue donc.


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THE ACACIA STRAIN  / Altar

Le deathcore Texan au goût de BBQ viandox, gras et gruiiiigtesque a haché de façon frontale par sa dose d'énergie. Le groupe sentait l'odeur de la mort et de la destruction fraîche, vive et plein d'entrain, bien cool, a creusé pour ma part. Pendant que le groupe faisait bouger la chair dans une piscine de piranhas sonique, des corps planaient un temps dans la gravitation puis vivaient la théorie de Newton par la force qui attire les corps entre eux, et proportionnelle au produit des deux masses et inversement proportionnelle au carré de la distance : F = Gm1 m2 / r2, G, et surtout soutenus par des mains inconnues. Un gars nourrit au riz complet bio a pété comme un pop-corn dans le pit avec toute l’agressivité d’un piaf sur une ligne haute tension, il a rebondi sur un fut de Maitre Kanter, puis a fait un strike de flipper sur des sniffeurs de white spirit et de tube de colle pattex.



Fin d’un concert, naissance d’un nouveau…La rivière froide de l'oubli caresse doucement les jambes de ceux qui nagent dans ses courants furtifs, et viendra au moment du développement de tous les fluides reçus tel un geyser, en remontant des limbes intérieures avec une réminiscence volcanique. Au-dessus s’élèvera une vapeur écarlate comme du sang frais, elle immolera un désir de transformation qui ne vous laissera jamais en paix, car elle agite les rêves et les passions pour façonner l’existence.

Pendant la transition un jeune gars, coupe mulet, moustache, sorte de Rudi Völler joutait avec un autre gugus germanique un air guitar de la Rhur, et de loin leur mime m’apparaissait venir de 1987 avec le « Keeper Of The Seven Keys Pt 1 » d’Helloween.


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SHORES OF NULL / Temple

J’ai retenu le double chant pour une épaisseur émotive et les mélodies ténébreuses du quatuor grimé de noir pour apporter une transition élégante à la posture statique du groupe. Ce death mélo doomy imposa son mouvement mélancolique et le sens de la mise en scène entre sensiblerie et force.

Ces Romains ont fait rougir monstrueusement une floraison de rosier déchirant avec leur splendeur brillante, funeste de ronce sombre, et cet aspect théâtral pour la tragédie d'Hamlet. Parfois le groupe Italien laissait une prosodie contemporaine comme un Baroness Scandinave alterner son souffle, en contraste des douceurs automnales couvertes de crayeuses dispositions cafardeuses.

Je remarquais dans le pit cette fille qui avait cette même magie minérale que le groupe, la pâleur de son visage rendait le velouté des arcs noirs de ses sourcils encore plus pénétrants, et ses yeux d'un bleu saphir rayonnaient d'une puissance insondable, tout en exprimant le goût de toutes les pensées sombres glanées sur scène.

Il y a un envoûtement des fragmentations que transpire ce groupe dans ses compositions, c’est beau. Telle une sirène dans les algues d’une tourbe s’extrayant des eaux lugubres pour envoûter de son chant maudit. J'adore cette obscurité en lambeaux portée dans cette musique, comme un linceul qui laisse un flot lointain de musique languissante dans le murmure d'une mer d'été. Nous nous enfoncions sur leur autel où brillent les braises pures de la douce offrande avec quiétude.

Shores Of Null déchirait le public de son fouet avec des épines cruelles et dépravées, des coupures piquantes commençaient à infecter le pit en une ombre comme par contagion de cruauté venimeuse, égarée vers un spleen intense.

« Nous devons réapprendre à être mystiques. » Antonin Artaud



Je traversais l'amer du spleen ténébreux pour subir le jour et la foule en traversant le site et rejoindre la scène Valley. Hummmmmmm il faisait chaud, enfin du soleil, je viens du sud, c'est quasi vital pour moi. Le centimètre carré de tissu était relatif, rougie par le soleil, collant de transpiration, moins désirable que jamais la populace Hellfesteuse des 80's découvrait avec insatisfaction que le duo Niagara nous avait menti avec les lyrics de son tube estival : « Tu me feras rêver comme dans les chansons d’été, c'est l'amour à la plage (aou cha-cha-cha-cha) »


BLACK RAINBOWS / Valley

Le trio hippie shake de stoner psyché de Rome, Black Rainbows était muni de sa gamme pentatonique sans gomina pour un trip graisseux et motorisé au détroit du MC5 dont il a joué une cover. Il a entraîné le public tout au long d'un set chaloupé de vapeur à celle de Joshua Tree.

Black Rainbows sonne comme le rejeton bâtard du hard rock des années 70 et du groove stoner des années 90, avec le toucher de Black Sabbath, MC5 et Led Zeppelin, fusionnant avec des pincées généreuses de Nebula et Fu Manchu. Cela causera une distorsion du temps et de l’espace avec une belle efficacité. Black Rainbows est arrivé à mélanger des érables guérisseurs à son stoner psychédélique, avec ses mélanges d'énergie pour créer un courant de groove et des minéraux soniques. Il nous a coupé les jambes avec une broyeuse à copeau de stoner et a ciselé un set au ciseau à bois.

Les Arcs-en-Ciel Noirs sont capables de prononcer une formule magique censée vous faire entrer en lévitation spatiale avec une sorte de LSD factice mais foutrement sonique. Une putinnnnn de scierie le truc !


En repartant collé/serré avec la troupe de comique alentour, à 'men donné il y a eu un gars qui demanda « Est-ce que tu as écouté le dernier album de mass hysteria » et son collègue se bouchera les oreilles en disant « Bla bla bla bla bla bla j’entends riiieeeen… ». Il me semble que tout le week-end j’ai croisé un gars avec des chaussures bateau, un t-shirt du Hellfest de 2023, d’un pantacourt avec des poches pour ranger une clef à pipe et un mètre ruban, munit d’une tête de contrôleur de la SNCF avec la diction de Christian Morin et l’humour des Chevaliers du Fiel.

Direction warzone, cour des miracles des punks à chien, mais noooon il n'y en a plus un seul, c'est comme vidé du jus de pue de la rue kétanou, n'empêche que dans le pit c'est toujours le téléthon.


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SPEED / Warzone

Le groupe Australien te promet de te vider de ton sang façon Merauder et Trapped Under Ice en te faisant monter le palpitant par son speech, puis enfin quand ça démarre c'est un éléphant, amoindrissant toute la tension par un pneu crevé qui se dégonfle, prouuffffft. Ce groupe de roublard procède à un concert participatif, tu files les ronds et eux ils te font miroiter le reste. A dénoncer au fisc !

Dans le pit ce sont des bras éoliens branchés sur du 380. Un gars s’est élancé strappé comme une momie Michelin avec le maléfice de Toutankhamon dans le regard, je ne sais pas ce qu'il est devenu après ? Surtout avec la pluie de météorites de breakdowns sur breakdowns et des fucking fuck of fucking fuck comme unique langage commun.

Speed a enfourné les pains…mais dans la gueule à une meute de hardcoreu.ses pour apporter cet amical soulever de fonte que l’on retrouve dans un Basic Fit de province.



EREB ALTOR / Temple

Un vent d’aube d’une froideur scandinave accostait sa sonorité depuis les antres de son sanctuaire isolé, il se répandait dans la vaste étendu d’âme en péril comme une lune provenant des ténèbres, et dirigea vers le bord du précipice toute sa pastorale païenne, où le final sanguinolent du groupe nous attendait avec sa hache. God morgon ! Le quatuor Suédois appliquera à son viking metål mélödique de belles variations progressives de sensibilité doom épique. Leur musique a cette beauté profonde, pas comme une étincelle temporaire qui fige une apparence, mais cet abîme qui vous va droit dans l’âme, perce l’acmé de votre émotion.



KLONE / Altar

Les Poitevins sont au complet avec la présence du saxophoniste pour défendre leur dernier “Meanwhile”. Tout l’art délicat d'un metal progressif et atmosphérique sera anobli d'un envoutement et richesse d'interprétation.

Impérial de densité féconde, alliant émotion à la profondeur du chant de Yann ligner, que l'édition 2023 avait vu sur scène au côté de Carpenter Brut pour la cover du “Maniac” de Michael Sembello, Klone retranspose toute la qualité unique de son univers envoutant, que l'on peut faire fusionner avec celui de Porcupine Tree, Opeth, Alice In Chains, Gojira.

Alors que je suis enchaîné par l’effluve d’un simple riff qui allume un feu pour faire des ravages d’émoi, le groupe insiste et attise mes ténèbres tout en jouant avec cette folie. Comme si il m'avait transpercé le cœur avec une lance cosmique qui ne peut être retirée, Klone décharge une collision sonique absorbant les lignes claires de Guillaume Bernard (quel compositeur), mêlant dans ses orages le bondissant généreux guitariste Aldrick Guadagnino, lequel avait remplacé Christian Andreu, guitariste de Gojira, pour la fin de la tournée U.S avec Deftones en 2022.

La lumière est grande, le public devient fou à l’intérieur, tout apparaît dans une élégance d’azur noir en habit de ciel, follement aimé par les résonances lointaines pour faire remonter dans son espace le miel de la Lune. Saisie d’un tressaillement émotionnel intense nous avançons dans cette lumière profonde apaisée de baume, de grandiloquence belle et brûlante. Le groupe vient comme une ombre, comme un rêve, éblouissant du haut de sa falaise, il entrechoque le public dans une houle sanguine qui vient mourir d’une écume existentielle. L’émotion se noie dans un océan de profondeur intime, les yeux rougies, je le vois, je le sens, je l’entends, il n’y a plus un bruit...
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...Que des cœurs qui se serrent pour traduire leur survie dans la plaine, de n’être enfin plus un individu mais une pluie de météorites. Alors se dresse le vent terreux que le groupe illumine dans chacune de ses prières, fait contempler les cieux, exhausse, chaque vœu, chaque personne, et l’éloigne du spectre venimeux de sa détresse, et lui redonne son incandescente lumière. Puis une dernière salve part dans les airs et fulmine, quand je reviens à moi ne reste plus que le silence total des étoiles non traduites. Les musiciens ont posé leur instrument à feu vif, le public acclame, ovationne, exulte. Whaouuuu Klone a percé son plafond de verre. J'espère qu'il va obtenir la reconnaissance qu'il mérite tant sa musique est haute des embruns invisibles que son émotion applique dans le firmament.

La Temple jouxte la scène Altar, une partie de la foule s'y rend que résonne encore dans les cœurs les nappes atmosphériques, arrangements ensorcelants, tourbillon d’émotions éternel !



MORK / Temple

Changement de style pour le rupestre black'n'roll de Mork, avec un corpse painting Mötorheadien et Venonmesque. Autour de moi attendaient d'impénétrables énigmes incarnées en quête d'une absolue félicité de violence. Avant de prendre une position quant au conflit sociétal de ses amis entre la reformation de Slayer et la mise en place d’un nutri-Score pour les groupes de grind, il regardait des tweets puis des storys en hochant la tête. Une clameur se réveilla devant la scène comme si des punaises de lit venaient de lever la foule. Le groupe dézingua en un coup de sulfateuse, 10 mn après il était toujours rivé sur foutu téléphone sans que le regret le resserre, pas plus qu’à l'étouffer pour cet amateur de pizza à l’ananas (j’en suis certain).

Sur scène il y a un clone de Kerry King à la gratte en version evil wood from Norway. Le chanteur transpire un chant maléfique, cheveu gominé en arrière-mi-court, quand il secoue la tête il cligne des yeux. Le genre de nounours qui doit se faire un bol de chocopops le matin alors que les autres membres boivent du sang chaud de loutre.


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Ce groupe capable de mordre la cuisse d’un fan jusqu’au sang a répandu de très belles flammes, il poussa un rire de déséquilibré à la toute fin ?! La sensation qu’il n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir. Leur concert était cool, du bon black evil, avec un truc un peu rawk'n'roll badass, et une approche mélo plus moderne. Le feu de la destruction se saisissait rouge comme une blessure sur de l’ivoire, nous pouvions boire ce sang païen magnifiquement doux et étouffant de malice, et détesté par la forte lumière de l’aube.

Je vais vous faire un aveu. Mork donne envie de s'enfoncer dans les enceintes pour rugir, de ne plus déneiger et de vivre au fin fond d'une forêt luxuriante...Loin, trèèèèèèès loin des ombres chinoises de Baby metal dans les souvenirs restant de cette édition.



EINAR SOLBERG / Temple

Sa voix est superbe, sa musique fait décoller, il doit pisser assis.

Je trouve le concert maussade et je ne sais pas pourquoi ? Je le regrette fortement, peut-être mon côté féminin qui ne s'est pas manifestée. Car Einar a de bonnes chansons, un visuel, une présence, une voix, tu vois il a un bon cercle vertueux, mais pas compris, la faute au pangolin peut-être ?



Wäz a adoré STEEL PANTHER / Mainstage

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Les Américains sont passés maître dans l'expression de donner du plaisir à travers la caricature hyper spinal tap, et par une interprétation professionnelle. Le show avait cette érection bancale du génie qu'offre le glam (nichons, nichons).

Steel Panther est l’incarnation d’un mood 80’s. Il est comme Rocky Balboa. Les gens ne voient qu’un boxeur au limite intellectuelle limitée par les chocs reçus, alors qu’il y a de la profondeur dans ses propos. « Toi, moi, n'importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c'est pas d'être un bon cogneur qui compte, l'important c'est de se faire cogner et d'aller quand même de l'avant, c'est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C'est comme ça qu'on gagne. »

Le groupe tire sa force de son abnégation et de son sérieux malgré son apparente caricature et déconnade. Ce style musical tient lieu de provocation à l’heure de meetoo en mettant en scène des mâles outranciers cherchant dans l’usage du glam son précepte premier : sex & drugs and rock’n’roll. Pourtant il ne cesse de déclarer sa flamme à la femme, tout son amour, certes libidineux. Il les fait monter sur scène en totale indépendance et consentement pour toutes les mettre en valeur.

« Quand je mourrai, versez mes cendres au-dessus des années 80 » David Lee Roth.

Les musiciens sont-ils encore considérés comme des dieux ou sont-ils devenus des intermittents du spectacle ? Le monde d’avant n’existe plus, et avec la disparition d’un pan culturel tout entier s’éteint, tout comme les groupies ?

Le chanteur a annoncé : « Don’t be afraid of heavy metal…Don’t be afraidaaaa to rock, to rock, to roooooooolll !!!”...Wäz a été à fond dans le trip, et je l’imagine très bien : ‘’mets tes 2 pieds en canard, c’est la chenille qui redémaaaaarre’’

J'espère un jour que les femen écouteront un album de Steel Panther et qu'elles se caresseront la chatte en rigolant avec !



Des tronches maltées pendant la fête de la bière à Munich marchaient au pas vers le set de KANONENFIEBER / Temple

Le groupe arrive sur scène en nécropole tourmentée, véritable énigme de multiples semonces telluriques. Ça faisait un moment que la prog de la Temple n’était plus au goût malaisant d’Éric Ciotti. Le public est cueilli à froid par les détonations, le groupe ayant piqué les canons “For Those About to Rock We Salute You » d'AC/DC pour conter la grande guerre vue du côté Allemand. En acteur studio le chanteur/conteur déclame avec autour de lui toute une décoration militaire, barbelés et feux de bengale rythment un mix de Marduk et du black metal à cagoule (Mgla). La cour martiale cadence les ordres et l'histoire, dont le public suit en bon trouffion le délire, la fascination, et l'héritage abondant de la musique extrême pour raconter l'horreur. L’impression de sortir d’une tombe débordant de ronces de chair éparpillées dans les cieux ocres et lourds d'une tranchée noyée d’obscurité.

Musicalement parlant c'est bien en deçà de la violence pure de Marduk, toutefois le scapulaire de dévotion dans cette fusion 2.0 du grand spectacle sortira gagnante, avec ce choc des chairs sous la contrainte. A la fois choquant dans son impartialité, le groupe démontre toute l'abomination de la grande guerre, à travers le récit épistolaire de ces soldats. Le groupe leur donne de la voix à travers leur cagoule intégrale pour marquer leur sort, remémorer le sacrifice, le cruel anonymat.


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Dans la fosse les chevelures Vivel Dop saveur mangue passion distillaient une bien agréable ventilation pour les chauves, dont le crane perlait jusqu’à la raie du cul qui leur faisait chéneau. Un homme d’allure viking déploya ses muscles et une chevelure blonde comme les blés de la Ruhr. Il s’excitait les biceps en secouant son corps prit par une montée de crise d’épilepsie de bodybuilder. Rappel : Ce n’est pas parce que vous ne sentez pas votre transpiration que les autres ne la sentent pas.

Le groupe dégoupillait sa énième grenade sonique en gardant toute la mémoire de l’ombre qui se nourrit de fleurs fanées et de pierres antiques devant le monument aux morts, n'hésitant jamais à démontrer toutes les turpitudes des soldats avec leur peur débordante. C'est là que le style de ce groupe marque le basculement du genre, car dans le Blåck Metäl on ne montre jamais la faiblesse de l'homme, mais tout l'inverse. On démontre sa puissante sauvagerie.



1000 MOODS / Valley

Le drapeau arc-en-ciel était posé sur un ampli, ce stoner psyché parfumait ses lyrics à la pierre d’alun, c’était doux. 1000 Mods est un cas d’école de marchandisation des sixties par la culture entrepreneuriale des eighties, pour sa lecture essentielle de l'ordre de ses divagations musicales. Pour quiconque qui recherchait un trip dans le genre, c'était la bonne pioche. Le groupe nous a fait son rituel de stoner psychédélique sous peyotl, les couleurs soniques déposaient des murmurent de fleurs sous acide que nous picorions dans les airs chargés de souffre. Il cramait même une Barret de Syd jusqu'à roser le Floyd d'un riffing garage à la Lucifer Sam, un freakout intersidéral plus loin les riffs ricochaient sur la planète Vénus et arrosaient le sourire des filles de la pulpe érotique d'un déhanchement vénéneux chaloupé.

Est-ce que l'on devient junkie d'un groupe sous forte influence d'une drogue ? Il faudrait se préoccuper de questionner le dernier mage ou cobaye qui savait lire la Novövision dans un texte biblique.

N’étant pas né lors du dernier champi bouffé, une pizza surgelée déçoit moins que ce live, vivement Fu Manchu que j'exulte.



SATYRICON / Temple

J'ai toujours été discret en concert. J'ai toujours été silencieux, invisible même, ce grand groupe est bruyant. Il ne s'arrête jamais de hurler, tant et si bien qu'il n'est plus que flammes. Son set est un énorme feu de forêt qui ne cesse jamais de grandir. Et moi je brûle, je pleure, je meurs à l’intérieur. Cela me dévore, me consume. Comme si cette musique se nourrissait de mes émotions, elle avale chacune de mes larmes et les transforme en un amas de son monstrueux. Il ne me semble pas être le seul dans pareil cas. Nous écoutons, nous entendons de cette musique les cris de rage, les pleurs dissimulés, les blessures toujours pas cicatrisées, les souvenirs tourmentés, les moments d’absences, les mots qui hantent, les peurs ambulantes, et nous errons en solitaire comme un nuage dans cette foudre épaisse et dense, dans une fournaise bestiale, intense, majestueuse. Le phénoménal Franck Bello (Anthrax) à la basse a alimenté la foudre.

Le black metal propose à la raison des sujets élevés, il captive par des cimes grandioses, il s'empare des affections par d'éloquentes descriptions misanthropiques, il tente l'imagination par de sublimes envolées de mépris. Il présente aux hommes des tentations capables de leur enseigner les connaissances défendues. La manifestation satanique a été proclamé par Satyricon au milieu des tonnerres et des flammes révélées aux apôtres avec la plus grande des emphases.


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La dernière voix éteinte, ne nous reste plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide. Un peu hagards, scrutant le sens ultime sur les décombres d’un idéal, nous nous sommes vus rappeler combien nous étions fragiles à l’aide d’une force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était confrontée au sphinx que toute civilisation trouve sa voie sur le chemin de son agonie rageuse.

Depuis toujours quand je suis à la Temple et à la Valley il y a une dimension beaucoup plus intense qui me bouleverse profondément. Je pense que nous ne sommes pas seulement des humains ayant une expérience spirituelle de la musique, mais nous sommes traversé.es par une spiritualité musicale pendant notre existence humaine. Dans les deux scènes citées, c’est révélateur. Profondément spirituel. Profondément sexuel. Profondément ludique. Profondément enragé. Profondément curieux au sujet de mon but sur cette terre.



AMORPHIS / Altar

« Et une douceur est venue de la lumière des étoiles et m'a rempli jusqu'aux os. » W. B.Yeats

J'étais très mal placé au début du set, trop de monde, après un bon décalage j'ai enfin pu apprécier avec un son favorable la grandeur mélodique des Suédois. Le chant était beau, sculptural, la qualité d'envol et de profondeur m'enlisait d'émoi. Le set était porteur d'une pluie d’astres et d’anges qui s’abattaient sur nos regards hallucinés où se mêlaient au déluge de nos larmes. L’éclat de ce set était si brillant que des pointes de soleil se formaient autour comme une couronne, attirant la lumière en une éruption solaire. Les solos étaient somptueux, incroyables de finesse. Le groupe était incandescent, j'avais la sensation d'être une éponge émotionnelle, un fétiche étant percé d'aiguille d'ivresse effervescente. C'est presque trop depuis Klone, Satyricon et Amorphis en l'espace de quelques heures.

Le groupe adoucira les enfers avec sa musique immaculée et couvrira tout d’une délicatesse de neige épaisse.



Je redescendais les cimes en rappel pour EMPEROR / Temple

Groupe phare du black metal qui a ouvert la voie pour sortir le genre des cavernes, en exhortant en prince de la nuit avec la froideur d'une lame progressive. Le set débute et d’entrée c’est un jeu de piste qui prend le venin d’un escape game, pour finir dans la bataille de Guadalcanal avec « Le soulagement de céder à la destruction » selon Franz Kafka.

Tu t'accroches à la rampe mais la gestation des dissonances te biflent sans arrêt. Emperor soulève des questions qui ressemble à une vidéo en H.D lorsqu’on n’a pas le haut débit. Comme d'hab ce que nous attendions comme lune noire s’est avéré un point d’exclamation au-dessus du vide, tant la complexité et la froideur sont omniprésent. Ihsahn est un compositeur à la discographie multiple et aussi hallucinée que celle de Mike Patton. Le groupe frappe les anneaux glacés de son black metal et nous encerclent de sa couronne d'argent. Un chant impie de fantômes meurtriers est au sommet d’une montagne inhabitée, à la fin il jette sa neige carbonique et nous entraîne dans une tempête de grêle. J’ai vu une fille avec un sac-banane pailleté de strass à te filer des angoisses de mort subite, décidément.



FU MANCHU / Valley

Le Volcanique roulis sonique des stoners de L.A a façonné enfin cette rythmique catchy pour te briser la nuque. Foutrement impérial avec au programme la cuisine des mousquetaires Gasconne, à savoir : Salade de noix aux gésiers de canard, fritons et tripailles de cochons sur sa purée de châtaigne surmontée d’une louche d’huile de maïs, avec les phalanges qui finissent d’enduire le fond du plat avec de la graisse d’oie, au cas où…J’adore ce balancier mélodico-rythmique que le stoner rock est capable de fluidifier sur les corps en transe.

Le cosmos ressemblait à une boite à musique dont chaque être est une ode vibratoire et chaque émotion une mélodie. Les humains vivent à travers leurs émotions dissonantes l’épicentre de leur tessiture, et cette vaste chaleur sonique apportait un chaos de violence rythmique perpétuelle. Chaque être dispose par son altitude et aptitude vibratoire d’une portée qu’il mettra dans la musicalité de son existence l’expression de la partition de son propre chemin d’âme.

Fu Manchu a montré la voie lactée à toutes, mais avec une catapulte !



ANAAL NATHRAKH / Temple

Dans la sidérurgie de Birmingham des Judas et Sabbath les Britanniques d'Anaak lustrent leur sauvagerie black façon bloc de l’est, pas un mot, nada, prout, mais merdeeeeeeee parle nous barre de fer, fais-nous rêver avec quelques consonnes jetées comme des onomatopées histoire de créer du lien… Le chant sauvage part dans le soprano clair pour les refrains épiques. Les crevasses charnues venaient tendre dans leurs atours belliqueux un vide, avec au fond de ces ténèbres une eau noire, et glacée tout à la fois. Tachetés de sang les titres déversent dans une coupelle livide une hémoglobine d’impureté dissonante que nous récoltons dans une pleine ivresse d’impureté sanguine.

Mais je fatigue et trouve un peu brouillon ce gros bouillon avant d'aller au lit.


Pour le lendemain : «Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble. Comme une petite lueur au loin dans la forêt.» Guillaume Apollinaire

Fin du 2éme jour !


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