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Tag - HELLFEST

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samedi, juillet 1 2023

REVOLUTION IS MY NAME - Hellfest 2023 jour 4


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Dimanche 18 juin 2023, au camping j'ai noté que personne ne buvait de la chicorée et ne mangeait des Miel pops au matin, c’est un motif de satisfaction pour s'éveiller à une belle journée.

Taper des hiéroglyphes sur un clavier par une vision panoramique d’un week-end Hellfestien s’avère un trip cosmique né sous le psychédélisme de la Valley, des tripes thrashy de la Altar, des prières du culte de la Temple, du poing levé de la Warzone et du Peep show des Mainstages. Les créateurs de contenu sur youtube ont fait leur vente privé sur une vidéo de leur expérience Hellfest (entre 3mn et 5h00 pour le plus grincheux), et les rédacteurs oldschool comme oim un report sonore & visuel à lire. Bonne lecture !


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Nous arrivions à la dernière journée, si vous vous touchiez la nuque vous sentiez une très forte tension, et pas besoin d'une carte pokémon et saturne en mercure pour pronostiquer un abus de headbanding.

DOOSESKADER fondé à Gand en 2019 et constitué à la basse et chant par Tim De Gieter (Amenra, Every Stranger Looks Like You) et Sigfried Burroughs à la batterie (The K), le groupe a sonné le glas avec un screamo sludgy acide. Nous devenions atones devant une telle beauté atomique d'explosion sonique. Cet amour Hiroshimatisant à outrance les ruines poussiéreuses du dark est arrivé à dompter la formule duo drum&bass par une lourdeur qui servait de transe avec le chant, mais aussi avec l’apport d’une programmation sonore derrière. Un sens du riffing qui tricotait avec du fil de barbelé dans une colère hystérique rentrée, entre mélancolie morose et folie atrabilaire.


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BLÓÐ est un quatuor de sludgy doom slowcore très, trèèèèèèèèèès lent, et le dimanche à 10h30 c’est un effet de vasodilation qui nous emportait dans une quiétude musicale enivrante. La fatigue aidant à ce mix de tumulte intérieur avec en sus les frissons de l’épuisement, mais je n’enlève en rien la prestation de Blóð à ceci, bien au contraire. Dans l’esprit de Windhand avec surtout une hypnose de spleen sombre, le groupe a déversé un cloaque de coulées musicales dans l'alchimie d'Alesteir Crowley. Composé du guitariste Ulrich Wegrich (Otargos, Volker) et la chanteuse Anna W (Lynn Project) le groupe a sorti son premier album en janvier 2020 via MusicÖ_Eye et Season Of Mist et a annoncé une signature chez Malpermesita Records. Blóð en marchant de sable mouvant a joué sur les braises somnambuliques et envoûtantes entre caresse et fouet, rrroarrrrr !!


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J'espère que tu aimes le Roundup parce que si sur le papier ALEISTER est un groupe de thrash metal de 3ème division (comparer à Anthrax), avec son énorme backdrop et ses qualités d’exécution, il a su tirer son épingle du jeu pour nous tricoter la gueule et passer directement en seconde division. Un utilitaire 6 vitesses faisait du grabuge dans le pit. Je revois ce gars immense, réparateur de rotofil, qui aura passé le set à s’aiguiser les épaules sur des côtes flottantes de marathonien fan du tour de France.


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SKYND avait un look parfait et de l’électro-pop pour une soirée bondage au Rouge et Noir, D612, Lieu dit Mousquette, 81120 Denat.


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Le Hellfest propose de la nouveauté et la diversité de styles musicaux chaque année, néanmoins, il s’éloigne de sa base fondatrice. La transition entre les différentes générations du début du festival en 2006 et l’actuelle moyenne d’âge du festivalier.ère qui est de 36 ans se poursuit. La mutation stylistique du metal vers la pop engendre du show, une envergure pharaonique et démentielle de l’Entertainment, ainsi qu’une multitude de propulsion à ‘’l’underground hype’’. Les valeurs/éthiques de la communauté metal/punk/hardcore telle que nous les connaissons et avons appliqué, sont encore présentes. Mais niveau musical ça fait le tri aussi. Le death metal est le grand absent de cette édition, le grind disparaît aussi. La scène Valley est devenue un laboratoire, et la Temple se vide peu à peu du Black metal. Il y a un retour du dark gothique (une mode ?), et la musique électronique et le rap sont ces dernières années plus en verve (revival 90’s et 2000’s) avec une actualité contemporaine qui en jette le dévolue dessus je suppose.

BEYOND THE STYX possède des valeurs HxC bien présentes pour un set qui fut lourd et combatif. Le groupe a répondu présent et ne lâchera jamais son sens de la lutte et de la solidarité, tout comme sa loyauté au Hardcore. Une leçon d’humilité est donnée, dont forcément ce groupe mythique a appliqué les vertus, mais qui ici se doivent d’être salué. J’ai noté que dans le pit il n’y avait pas un seul toulousiinn, toulousiinn, normal avec la tronche de parpaing qu’ils ont dû avoir au matin pour fêter la veille l’obtention du planchot de rugby 2023.


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WOLVENNEST est un générique de Lexomil, je n’ai rien contre ce psyché doomy post-metol, que voulez-vous, ça m’a foutu un coup de barre, je n’arrivais pas à me réveiller devant cette musique anesthésiante, j’ai regretté Municipal Waste. Mes paupières se refermaient au point de partir sereinement dans un sommeil qui me semblait…(bâille)…oooOuah pas longtemps, mais quand même suffisamment pour dire merci à ce groupe.

Rappelez-vous : À la valley, yeux fermés, esprit ouvert, hein !


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Soudain il pleuvait.


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Pitin ! je me quillais comme un Braque Français des Pyrénées et constatais que pas loin, d’autres gars avaient fait de même, mais dans le style du Drahthaar, un Braque Allemand à poils durs. Et tu le sais dans ce moment-là la première pensée c’est un bel arc électrique entre les faisceaux de pluie. Le groupe THE OLD DEAD TREE a bénéficié de la pluie pour évoluer devant une salle comble. Leur musique progressive ne m’attirait pas, et j’ai trouvé que le chanteur avait un peu de prétention, alors qu’il investissait la scène et lui donnait du rythme.

Les Belges d’EVIL INVADERS formés en 2007 ont fait usage de la force centrifugeuse de leur Heavy speed metal, avec cris aigueeeeeeeeees, riffing frontal, rythmique de forgeron. Le groupe provoqua la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, il y avait des jeunes excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises. Devant la scène les membres de la sécu étaient composés de bras qui vont 20 fois mes cuisses. Il y a The Rock pour réceptionner des types de 60 kg tout mouillés, Jonah lomu à la mêlée, le videur du Makumba à la pile, et puis l’homme arbre en seconde ligne avec le sourire d’un platane et le doigt qui t’indique vissa de foutre le camp. Le set a été une fête de lames heavy dans une ambiance crustacé vin blanc à Ploumanach.


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Je suis allé sous les eaux jusqu’à la Valley où LEGION OF DOOM dirigeait son embarcation, composé de membres de la vieille garde du doom. Nous prenions des trombes de doom épaisses, interprétées pendant le déluge de Noé. Un set fluvial rappelant les changements de passage d’écluse du canal du midi pour les breaks et chanteurs qui se sont produit pendant ce concert. La valley était envahie de barbus, style milice tchétchène à casquette, de parapluie automnal, et d’une légion pluvieuse de Sancha poncho. Ce groupe de doom a appliqué à la lettre cette pensée de Confucius « Peu importe la vitesse à laquelle tu avances, tant que tu ne t’arrêtes pas ».


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Pour le set rapcore d’HO9909 les moins cons avaient sorti les chenilles crantées pour rester accrocher au bitume. Les autres servaient de guimauve et d’hélice au-dessus.


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La pluie s'est arrêtée. HALESTORM et le Pop rock ‘’metal FM’’ sur la mainstage a effectué une prestation professionnelle. Belle voix de Lzzy Hale, même trop parfaite, parfois aussi gueularde qu’une poissonnière de Sèteuuu. Leurs slows m’ont ennuyé, trop sirupeux, too much. Le batteur aussi en a fait des caisses, et c’est sûr, ça produit son effet, en comparaison celui de Legion Of Doom n’a pas le même rendu visuel, mais il fracasse. Pas le même délire. Hallestorm a fait un show, et Legion Of Doom un concert.


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Au Hellfest il y a un grand nombre d’homme blanc cisgenre hétérosexuel et pour tous ceux en manque de contact physique, remerciez la saison estivale et les moustiques de vous avoir trouvé. Et avec une prière vous pouviez espérer des punaises de lit pour de la compagnie sur votre matelas gonflable…Avec la cancel culture t'as plutôt intérêt à fermer ta gueule, car la moindre trace d'esprit justifie immédiatement une riposte bashing à celui qui ose froisser la vérité de chacun.ne en une trace de pneu humoristique. Direct tu es un con, réac, boomer. Exemple : en sortant du festival serrés comme les sardines de Patrick Sébastien, nous avons émis qu'il n'y avait pas eu de musique raï cette année, avec des wesh et des sheu pour en émettre la ponctuation, tourner de serviettes incluse. La nana à côté de moi à lever les yeux aux ciel, pour elle nous avions des tronches de Waffen SS pendant la fête de la bière à Munich. Ahahah ! Vraiment ? L'année dernière il y a avait CHEB SHATA' au VIP en train de reprendre des classiques du punk et du metal en version raï. Je suis d'une génération qui ne s’appelle pas frérot, ce n'est pas pour autant que je suis raciste. Très vite, trop vite catalogué et bashingsé par la cancel kultur, et ça commence vraiment à casser les nuts. Avant de se définir façon tiroir communautaire et mentionné sur la fiche de renseignement à dénoncer à la gestapo du bon goût, faudrait penser à vivre en toute liberté et fraternité avec toutes les différences, comme avant, oldschool.

"N’en déplaise aux esprits chagrins, le festival a encore été plus que d’habitude une grande communion de la culture que nous aimons, célébrée ensemble, dans le respect de toutes et tous" Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Sheu !

Autre chose, est-ce que le hellfesse existe ? Il a été longuement mentionné par divers témoignages de femmes que la particularité du festival est sa maturité sur les rapports homme/femme. La majorité de la population vient pour les groupes, faire la fête avec des ami.es, ‘’vivre un trip sonique dans un domaine extravagant’’. Néanmoins, des hommes aux pulsions hâtives viennent avec une image qu’ils ont répertorié dans des vidéos et photos de femmes libertaires vêtues avec peu de tissus, pensant qu’il y a une docilité à la bestialité plus qu’ailleurs. La brigade Hellwatch est présente et justifie aussi l’évolution des mœurs, mentalités.

"Quel que soit votre âge, votre sexe, votre physique, votre nationalité, votre accoutrement, vos goûts musicaux, le HELLFEST est un espace de liberté et d’insouciance que nous continuerons à protéger. L’ensemble des agents de sécurité, de la protection civile, du SDIS, du SAMU, de la gendarmerie et nos 60 bénévoles de la Hellwatch auront une nouvelle fois assuré ce qui est primordial pour nous, votre sécurité." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Si auparavant plusieurs témoignages abondaient avec l’ambition de monter un groupe de rock pour chopper des filles en coulisses, aujourd’hui l’ambition est autant artistique que cathartique. Je ne pense pas que la manette a remplacé la quéquétte pour autant dans la libido des masses.




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Fans de la 6ème dimension, VEKTOR était dans sa nébuleuse. Les trekkies ont thrashisé la Altar à coup de proton désintégrant, et les gamins étaient heureux de se faire casser la tronche par les neveux à Voivod. Un bavarois blond aux yeux bleu ciel se distinguait par une douceur médiévale dans la joute du pit.


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A deux pas commençait le backroom de SHE PAST AWAY, ce sont les arrières petites enfants des pet shop boys, ils ont réussi à deux à mettre une ambiance cold new-wave Partenaire Particulier 80’s spirit. Les gothiques qui avaient fui le ragoût de Belzébuth reviennent danser sous la pluie en se flagellant darkement. Après le dark folk, le revival dark remplace ses chaînes avec un coup de fouet électro, déjà bien entamé au succès de la synthwave sur le site. Ce jeune duo de Turkish bath a quand même dû se demander « Mais pourquoi personne ne vient à nos soirées karaoké ? » et franchement...Je ne sais pas.


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Je changeais d’écurie pour la boiserie de la Valley, je croisais deux beaux lampadaires d’Angleterre venus éclairer dans le bois du muscadet avec l’esprit des lumières d’un pub Ecossais, ils étaient en train de se charger tête contre tête. Je poursuivais mon chemin, que déjà je croisais la croix rouge prête à appliquer les règles du protocole commotion de l’ovalie. Des groupes de personnes étaient en train de grignoter. A cet effet les vegans batifolent au Hellfest, il y a des encas pour eux, ils se sentent compris dans leur combat pour la protection des animaux. Mais l’influence du cochon d’Inde leur apportent une drôle d’odeur, ne faudrait-il pas laver la cage plus d’une fois par an ?

Le groupe DOZER a envoyé du stoner de châtaignier dans l’espace, et c’était cool, l’impression que ce style aussi bénéficie moins d’attrait que durant la décante 2010, et pourtant quelle patate, bref… Le chanteur avait écrasé ses glands pour une voix émettant des tendresses mais ça n’enlevait rien au charme du bois stoner. C’est son délire. Je préfère quand c’est groOovy et gras. Mais bon, cela m'a donné envie d'écouter leur dernier opus « dozer drifting in the endless void ». A la Fédération du jonglage de poutre Dozer a scié une forêt de stoner avec un diabolo et le cul posé sur un monocycle de martien.


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Le vieux thrash d’HOLY MOSES a de bonnes heures de route au compteur, formé en 1980 avec la chanteuse Allemande Sabina Classen, laquelle a passé le premier quart d'heure à chercher un os à ronger en zieutant avec le sourire d’hannibal Lecter les premiers rangs. Elle avait de l’énergie mais on aurait dit une vieille foldingue à arpenter la scène dans un état joyeusement gâtée. Le groupe a recousu depuis 2000 un line up qui trouve la sulfateuse thrashy à dégainer sur le public, pourtant le gang avait sorti les carabines mais à air comprimé. Nous nous sommes fait chier. Je ne sais pas ? Peut-être un décalage entre le passé de tous ces groupes et le constat qu’ils sont trop vieux aujourd’hui pour jouer ce style. C’est con mais c’était notre pensée.


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Bon à ce moment-là il y a le fan n°1 de Roberto Malone qui nous entraîne vers une mainstage, où la foule agglutinée façon camion d’ovidés, bêle, bêle, bêle comme le jour d’électrocution de Claude François sur le set des shleus d’Electric Callboy.

Oh putainn choc névralgique ! Le groupe jouait à saute-mouton poppy metAaAL avec leur zique de camping scheisse party. La jeunesse était à fond dedans, le groupe remuait la bouillasse et la merde sortait des enceintes pour être ravalée dans un euphorisant emballement par la foule. Véritable pompe à merde pour mainstage dont la compétence est de faire la fête…et ça tombait bien, car la jeunesse avait envie et besoin de s’éclater. Ce groupe hypra festif est capable de lire votre avenir dans le fond d’un verre de pastis à coup sûr, et parfait pour dégueuler aux fêtes de Bayonne.

« Ça te garde en santé - l'alcool, les groupies cochonnes, transpirer sur scène, la malbouffe - tout ça est très bon pour toi. » (Bon Scott, Janvier 1979, mort le 19 février 1980 dans son vomi).

C’est du metal ça mouaieeeeee c’est comme la peinture minimaliste, c’est une impression.


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De l’euphorie boum boum das reich fever nous passions à la joliesse d’un cimetière avec GRAVES PLEASURES, pour une version Depeche Mode du rock à moustache, string tendu inclus. Au tout début du concert nous attendions qu'il se passe un jet de lumière en nous car un temps de patience n'est jamais un temps perdu. Boooooooon…Psalmodiant le stabat mater et un lacrimosa remasterisé, les simulacres goth sont accrochées en chauve-souris dans la caverne des limbes froides, et pansent pendant un instant d’incurables blessures mélancoliques, à tous.tes les squelettes enveloppés de soie qui contemplaient les fleurs sur scène. Le groupe est venue dans une temple abandonnée de ressusciter le culte des feux sacrés et relever l'autel en ruines. Si je devais user d’une métaphore pour symboliser ce set, voyons voir…Avez-vous déjà connu la sensation désagréable d’être dans un bain qui se refroidit ?


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Durant le concert de BENEDICTION nous avons trouvé une lune noire de death metOl dans la forêt et des choses que le catéchisme ne révèle jamais. Les ouailles faisaient monter aux cieux cette célébration œcuménique, et le chanteur soulevait dans ses paroles ce genre de missel capable de soulever les opinions que l’on voue au diable. J’adore entrer dans cette église et toucher la bière bénite sur mon front, entendre le rugissement riffique et sentir l'encens herbacé de la basse, les gens hurler des hymnes, goûter au maléfice suprême et sentir mes pieds sous terre et mon âme crucifié dans les airs.


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Rash a eu la semelle de sa chaussure qui s'est ouverte, avant que son pied ne ressemble au Titanic au mud day, nous lui trouvons un sac plastique. Et Waz à côté, regardez moi cette équipe de vainqueur de catéchisme !


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Devant la mainstage les gars (re)goudronnaient les pavés avec de la chair humaine ou quoi ? Suite à l’annulation surprise d'Incubus (ça rime avec anus) ce sont les Espagnols de CRISIX qui ont broyé les têtes des headbanger avec un thrash or be thrash des familles recomposées (punk, thrash, et plus si affinités dans le pit). Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds sales du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de son voisin. Le groupe cherchait il à dépasser le mur du son en défonçant la muraille de Chine ? J'observais des strates de ban de mosheurs qui se déplaçaient dans un lit de t-shirt noir et de cheveux long avec parfois des écailles de chauve qui se reflétait dans le roulis. Crisix a été sur le toit du monde à refaire la toiture et à t'envoyer la caisse à outil en travers la gueule.


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Quand tu prends place dans la file d'attente en début de soirée pour les toilettes tu deviens gardien de la pissotière du musée des sous-bock de Dunkerque, quel bordel. Nous sommes passés faire un coucou à notre pote JB (allez C.O) au bar des mainstages, il est bénévole depuis la dernière double édition. Il nous a affirmé qu'il y a une bonne dynamique, ambiance entre les bénévoles et il s’éclate bien, il n’a pas pu assister au concert qu’il voulait mais comme il a toujours une bonne humeur, c’est cool.

Nous nous plaçons pour Panteraaaaaaa. Mais avant c’était le comic con de TENACIOUS D.

Pour ce show c’étaient Jack Daniel et son comparse Kyle Gass 130 kilos de magret dans le coffre à bière, et je ne compte pas l’huile d'olive. Les acteurs studio font un spectacle de mime à la guitare folk bretonnant des hissez ho américaouin avec de la jeanlain (un batteur et un bassiste parfois). C’était poussif. Vendu comme un groupe capable d'allumer un stade en stroboscope pour lapin duracell. heyyy on se serait cru à un concert de Vincent Delerm un lundi matin dans un métro Parisien. Jack Black a passé le concert à flûter des blagues à Toto dans son micro pour que nous puissions éjaculer un rire gras de ses canulars. Le plus du set : Le groupe a respecté l’économie énergétique.


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Y'a du people derrière nous, pfiouuuuuuuuuuuuuu !!!


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Metalhead avec cheveux, Metaloeuf sans cheveux (Ndlr : le F d’œuf a l’aptitude d’un H aspiré dans ce cas précis)...Nous abordions les deux meilleurs concerts de tout le week-end, sans le savoir…

GroOove metAl avec LE groupe représentatif du style : PANTERRRRA PANTERRRRRAA PANTERRRRAAA

Faire revivre ce groupe mythique en lui rendant les hommages avec Philip « Phil » Anselmo - chant (1986–2003, depuis 2022), Rex « Rocker » Robert Brown à la basse (Kill Devil Hill), Charlie Benante à la batterie (Anthrax), Zakk Wylde à la guitare (Black Label Society). Une cathédrale de nostalgie lançait sa nuit, les veuves, les fantômes et les mourants chantaient dans la moelle épinière et voûtée d’un mythe éperdu. Le son a été monstrueux, gras, lourd, mais lourrrrrrrrrrrrd, c’est simple, le groupe a appliqué les règles du bilboquet mais avec une boule de bowling dans nos tronches. Le crépuscule se déversait dans ce groupe. Le tonnerre grondait et les riffs crépitaient d’orage aux yeux de cristal, tout devenait un furieux déluge. Philou fouettait les mots et dégorgeait de son grain de couille de taureau comme un coup de vent sinueux à l'air libre. Derrière les musiciens faisaient jaillir une musique furieuse comme un ouragan. Benante aux futs a été un métronome hors pair, une frappe d’enculééééééééééééééééééé. Zack a honoré le riffing de Dimebag de sa superbe, et sans soli d’une demi-heure perché sur un transpontin. C'était un très bel hommage, le concert a été exécuté dans le corps idéal d’une musique composée de cornes, de crocs et d'ailes pour une set list de bastards ! Le groupe a été un volcan enfonçant ses sabots empreints de rage 90's. PANTERAOOOW !


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Pendant ce set une bomba latina s'est pointée dans une tenue moulée pile à son corps de déesse. Elle s’avançait avec cette qualité pluridisciplinaire d’affirmer son indépendance et sa liberté tout en faisant apparaître le désir de plaire. Mon voisin, sosie de Woody Harrelson, se mordait les poings en zieutant le cul de la donzelle avec un sourire de segpa et l’écume salivaire d’une hypersalivation de Saint Bernard. Puis il m'a regardé et j'avais l'impression qu'il allait pleurer tellement il était bouleversé par cette vision idyllique de sa représentation féminine absolue. La nana s'éclatera avec ses ami.es et personne ne la fera chier. J'ai supposé que le sosie de Woody Harrelson a dû se plonger les noyaux dans un seau à glaçon pendant le reste de la soirée.

« Les filles ont des couilles, elles les ont juste un peu plus haut, c'est tout » Joan Jett.


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Le sachet plastique de la chaussure de Rash n'a pas tenu, un pichet de bière fera bouche pied...Thrasherrrrrrrrrrrrs !!


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00h14 en clôture de l’Altar tu pouvais signer ton TESTAMENT avec ton sang.

Les thrasheux californiens ont laminé, titre après titre, grenade thrashy après bombe à neutron, et sous la tente c’était le coup de feu dans un resto routier un vendredi midi sur L’A75. Le son était énorme, la qualité d'interprétation fabuleuse, ne me parlait pas des M&M's (Metallica & Megadeth) en concert...

Il y a Alex Skolnick, guitariste le plus sous-estimé des 35 dernières années. Le gars a déployé une qualité, mannnnnnn dieu, devant laquelle Rash et Waz tous deux guitaristes se sont brisés les cervicales avec les mêmes taches dans le falzar que le sosie Woody Harrelson. Chuck Billy a pris encore un peu de ventrèche mais au chant c'est comme sur disque. Testament je les avais vu en 2016 à l'Xtremefest, et j'avais bien entendu pris une fessée. Ce concert nous avons pris une torgnole monumentale.

Le feu d'artifice du festival débuta à l'extérieur. Cette nuit musicale ne pouvait être tuée par aucun soleil, le groupe devenait une nuit minérale accordant son rire et ses lames de rivières sombres, il nourrissait nos ombres et nous mourrions d’un spleen cantique. « Un instant de plus » chuchotèrent les flammes et les corps en feu. Le groupe prolongea la noce et c’était comme cueillir les fleurs qui poussent au milieu de l'enfer. Quand Testament arrêta je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques, je ne laissais aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existence hérissé d’excitation, la splendeur sonique dans sa chair. Raconter ne sert qu’à entretenir les plaies, comme on préserve les braises.




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L’univers du metal est un monolithe battu par les vents et une houle de mépris depuis ses fondements. Les hardos étaient là à vivre leur passion en clandestin, bien souvent moqués, vilipendés pour leur mauvais goût musicaux et vestimentaire. Au début le Hellfest c'était génial parce que nous n'avions jamais eu un festival en France de cette folie impossible.

Coincé entre l'enclume commerciale et le marteau des true qui nous accusent d'être plus "lisses" ou "Twitter-compatibles" avec la gentrification du Metal dans le plus démesuré des rassemblements de beaufs Metalleux en France…Les anciens festivaliers et festivalières ne se retrouvent plus dedans, la tournure musicale est bouffé par la pop culture la plus diabolique, elle s’immisce partout et métastase l’adn d’un style musical en le rognant pour le métamorphoser à sa sauce, parfois avec des moyens colossaux derrière pour une imitation canada dry (« une chose ou une personne qui a l'apparence de ce qu'elle prétend être sans en avoir les qualités ».)

L'affiche était constituée pourtant par 50% de nouveaux groupes dans cette édition 2023 pour 183 groupes dont la grosse majorité tournait autour des décantes 90’s, 2000’s et 2010’s. Un constat d’importance et déflagrateur de l’évolution de la programmation, puisqu’il y a un paquet de groupes déjà venu depuis 15 éditions. Les dinosaures du metal (des 70's/80's) meurent et leur génération avec. Tous ces groupes font un dernier tour de piste et dans le public il en va de même, c’est difficile de vieillir, de plus retenir sa jeunesse et de l’admettre. Il y a eu plusieurs générations de festivaliers présentes pour revivre, vivre, découvrir tous ces groupes, maintenant qu’ils sont rassasiés, la programmation évolue de fait vers un chemin revival des décantes 90’s, 2000’s, et plus contemporaine. Rien que la scène Valley dispose depuis des années d’une fluctuation de style et de laboratoire musical à tendance. C'est la fin d'une époque, une transition s'effectue dans laquelle les générations se retrouvent moins, voire plus du tout, que ce soit dans le mode de pensée, de faire la fête, de réaction, de valeurs, d’éthique, il y a clairement une cassure nette : Oldschool VS Newschool.


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J'ai noté que les jeunes générations qui pratiquent le crowd-surfing le font avec leur téléphone pour un direct sur tic-toc. Les vieilles générations agissent différemment, comme Liliane 54 ans, elle porte un short et des bas résilles rouges qui lui donne un air de babybel et Jeannot son conjoint a lui un bob de Satan Joker et un T-shirt de Mötley Crüe avec la viande qui sort du tricot de peau, ensemble le couple prend son aise sur des chaises pliantes au milieu de jeunes gens ivres dégainant des nikemouk, des hey cousins, en célébrant le metOl 2.01. Liliane s’en fout elle se trouve sexy et jeannot doit penser que c’est toujours mieux d’être là que devant une soirée téloche, au moins ici il peut toucher des yeux. Il y a un décalage, mais comme dans la dernière trilogie de Star War il peut y avoir entente et une passation de pouvoir.

La vente d'un rite de passage pour tout métalleux qui se respecte, c’est faux, ce n’est pas parce que tu es allé au Hellfest que tu vas être adhérent au fan club de Rob Halford. Vous savez pourquoi c’était mieux avant le Hellfest ? Parce que c’était une brèche de lumière dans la nuit, et que nous pouvions enfin sortir du bois maléfique pour célébrer ce « moment de réaffirmation de l’identité des métalleux, de dévotion envers les artistes, » identifié dans la thèse de Corentin Charbonnier « La communauté metal : le Hellfest comme lieu de pèlerinage ».

En fonction de toutes les mutations écrites tout au long de ce report (si tu veux les savoir, va falloir lire, hé ouaie) le Hellfest se métamorphosent au fur et à mesure avec des choix musicaux, artistiques, financiers, comptables, logistiques, éthiques, pluridisciplinaires, pour installer de nouveaux adeptes, et qui ont découvert (en plastique) que c'était cool, hype, qu’il fallait le faire au moins une fois dans sa vie. Par causalité le public roots est parti, ou ne se sent plus, ou de moins en moins en adéquation et s’éloigne, donnant ainsi au festival la garance de destituer les fidèles pour une marée de pikachu bisounours, poseurs sucks, touristes en bobs cochonou, partenaire vip, familly trip école montessori ou tu laisses le chniard chié sur la table en l'applaudissant, fêtards/festaïres/débauchés/arsouilles…Et par une mise au ban des mélomanes, des passionné.es, des trüe. J’arrive encore à faire abstraction de la bétaillère pour me concentrer sur les concerts parce que je suis passionné.

Le snobisme du métalleux et son élitisme prévaut quand il s'agit de segmenter le true du quidam, le pur du touriste. Mais “Ce sont toujours les cons qui l'emportent. surnombre !” Frédéric Dard.

De nouvelles générations écriront leur Hellfest, il ne sera jamais ce que nous avons vécu, c'est certain, il devient ce que chacun y vit.

Du coup les anciens hardos sont scrutés comme Le Glaude et Le Bombé dans « La soupe au chou » en version Wayne's World au zoo de Beauval.



Une dualité s’est installée dans chaque pan culturel entre les générations nées avant internet et celle nées avec. La coexistence suit le chemin de la programmation et de sa transmutation. Le Hellfest ne peut plus se targuer d'être le représentant des musiques extrêmes, et la tendance de sa programmation en légitime l’évolution. Le festival a choisi une dimension Trend, synonyme de tendance et d’évolution conjoncturelle pour surfer avec séduction sur les nouvelles générations consommatrices à l’excès de junk food musicale. Cette évolution démographie est regrettable pour tous les groupes même s’il y a bien longtemps qu’ils ont fait la différence entre festival et concert. Cela leur apporte la même visibilité qu’avec les réseaux sociaux, et comme le nombre de vue prédomine, CQFD. Il y a déjà des groupes qui ont manifesté leur position pour refuser d’apparaître au Hellfest.

Et pourtant : "Le Hellfest a une nouvelle fois fait honneur aux musiques extrêmes dans leur ensemble, et ce, quels que soient les styles musicaux et les revendications qu’ils transmettent ! Le credo du festival restera le même pour l’an prochain : proposer un maximum d’offres musicales dans une ambiance fun et bienveillante, tout en garantissant, la sécurité des festivaliers et festivalières." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Autre constat déflagrateur, il doit rester 3 disquaires à l’xtreme market ??? Qui aurait cru une pareille mutation invraisemblable, mais au final en corrélation avec la situation de l’objet musical en tant que tel, et des générations qui consomment principalement sur plates formes digitales. Un monde s’éteint et un autre s’éveille. Voilà le constat de cette édition. Il n’en reste pas moins que le Hellfest est excessif sur le trip qu’il propose, ainsi qu’en terme de tarification globale sur tout ce qu’il propose. La déco est chiadée, mais l faut la raffinerie Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime, pour faire fonctionner la locomotive, et c’est devenu chiant sur le prix du billet.


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Conclusion

Vous n'aurez jamais un festival à la hauteur de vos réquisitoires, il n'existera jamais. Désolé, le service après-vente n’existe pas chez Satan. Bravo à l’organisation et à toutes les équipes, vous effectuez un travail exigeant et êtes très efficaces.

Comme beaucoup c'est la première année sans blues, sans contrecoup. La sensation que le métal est devenu inoffensif et le Hellfest l’a rendu domestique et fréquentable.

Le hellfest est une marque qui travaille par des actions marketing visant à constituer une image de marque immédiatement identifiable et véhiculant une perception positive, cool, unique, etc...Par ailleurs elle travaille pour le tourisme du territoire Loire atlantique en plus de vendre du spectacle et du merchandising.

Chaque année le festival témoigne d’une programmation qui suscite le/les débat(s). Cette année c’était Johnny Depp, Tommy Lee pour violences conjugales, mais également dans la tourmente médiatique avec Ben Barbaut (président du comité directoire, un truc dans le genre…) qui a joué à Patrick Balkany et s’est fait choper la main dans le sac, ainsi qu’avec la mise en vente des places 2024 à la fin du festival, une manœuvre qui a suscité des commentaires et un réaménagement pour équilibrer les oldschool avec les newschool.

Pourtant il y a de nouveaux et d’autres groupes oldschool et newschool, ayant foi et respect au :




La preuve, la Hellstage dans l’espace HELL CITY SQUARE proposait des groupes underground meilleur que certain groupe de mainstage.

Maintenant quel avenir ? Vivre ton rêve d'être un hardos au Hellfest bientôt en réalité virtuelle depuis ton salon ?

« Coachella est différent des festivals européens. C’est ce qu’on appelle en Grande Bretagne des ‘festivals boutiques’. Ils ne sont pas destinés aux gamins mais plutôt à des trentenaires et des quadragénaires, de jeunes familles qui ont grandi avec la musique indé, qui ont leurs propres boulots et un peu plus d’argent à dépenser et qui aiment être à l’aise et voir des groupes d’une façon un peu plus civilisée » John Cummings (Mogwai)

Si le Hellfest souhaite conserver un public de hardos/metalhead, il est impératif de fournir une programmation fidèle et respectueuse à base de black, death, grind, thrash, speed, power, progressif, hardcore, punk, doom, sludge, stoner, drone, prog, psyché, crossover, mais OLDSCHOOL et de foutre une scène pop metal et découverte pour les poppeux, touristas, partenaire particulier, hellfest chauvin (léchage de roubignolle inclus). Les dernières déclarations du Crew démontrent le contraire.

Quand je regarde la programmation du motocultor, brutal assault, grasspop il y a les groupes que le Hellfest a déjà programmé et d’autres qui sont en tournée festival à travers l’Europe. La synthWave de Carpenter Brut y est programmée partout. Même les autres festivals suivent la mouvance pour ne pas rater le coche des tendances. C’est une logique comptable. De toute façon il y a une obligation entrepreneuriale prise avec les partenaires financiers, le Hellfest est une société de pestacle, et mes propos n’y changeront que dalle. Chaque année il y en a des festivaliers qui s’en vont et d’autres qui arrivent, perpétuel mouvement que l’on peut retrouver dans la roue de Charon, incarnation de Charon, le gondolier issu de la mythologie grecque qui faisait traverser le Styx aux âmes des morts, elle a été créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le festival Burning Man, et est en tournée en Europe, présente pour le Hellfest 2023. Du spectacle mec, et pas autre chose. Big Brother bourre la tronche de tout ton espace, et il sait faire de la place pour te vendre son illusion d’optique primale avec autant de manière qu’un commercial de grille-pain ou qu’un influenceur .ce.

Notre félicité consiste à nous faire un monde metOl thunder tout à nous. Nous voulons du metal, du vrai, du pur, du true, oldschool, et de la découverte newschool. Vous pouvez foutre vos merdes commerciales dans un coin et vous vautrez dedans s’il faut faire du fric avec du pognon et qu’il y a de la demande, mais ne galvaudez pas ce qui vous a nourri et fait grandir, à jouer avec le feu on finit par se cramer définitivement, Satan se marre déjà en enfer, n’espérez pas que l’on achètera vos cendres une fois sous terre avec mise en bière sponsorisé par kanterbrau deluxe édition thé matcha au plume de pan.



Même si le Hellfest prend la tangente d’une nouvelle voie pour suivre les différents mouvements précurseurs et vendeurs dans une société du spectacle, la mort n'arrête pas l'amour, et toute cette nostalgie d’avoir vécu de très belles heures. Je ne vais pas cracher dans la soupe, j'ai tellement assisté à des concerts incroyables, donc Merci, merci pour tout, et je reconnais la grandeur de votre réalisation tout comme j’ai pu remercier les vieux groupes de tout ce qu’ils ont offert (je pense surtout à KISS pour leur adieu).

La grandeur pharaonique du festival exige une organisation tout aussi considérable, et mis à part l’attente à l’entrée (fouille) et la sortie façon entonnoir de toute la peuplade, il n’y a rien à redire. Tous les bénévoles, les techniciens/techniciennes ont été parfait, tant par leur amabilité que leur sens du devoir. J’avancerais que l’âme initiale du Hellfest est là, avec eux, alors merci, merci, merci.

FINE !


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jeudi, juin 29 2023

RUN TO THE HILLFEST – Hellfest 2023 jour 3


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Samedi 17 juin 2023, sur une table du camping il y avait des chips molles, un vieux cubis de rouge Terroir qui peut démarrer n’importe quel tracteur, et une paella de vomi dans le fossé, bienvenue à Groland.

Le Hellfest c’est 40 millions € de retombées pour la ville de Clisson. La preuve nous sommes trois gugus originaire du Tarn et logeons dans des tentes chez l’habitant, 20 balles par nuitée + les chiottes et la flotte pour la douche. Si au départ le riverain avait une méfiance ignorante des us et coutumes, il s’est très vite manifesté un intérêt pécuniaire à l’ivresse satanique. Pour ce week-end l’heure est à la conversion Hellfestique, tout comme le marketing de la fête des mères, d’Halloween, St valentin et j’en passe, les commerçants commercent avec une polyvalence de chaque événement. De fait des managers de grande surface ont apposé leur plan marketing enculade et poignée de gravier incluse pour tous les gogos dancers qui vont se faire percuter le foie avec un régime dunkan pendant ce long week-end. Promotion ad hoc pour allécher le chaland avec l’alléchant repas du campeur à base de terrine de canard, pâté de campagne et sa farandole de chips goût bacon, plusieurs barquettes de fritasses à l’huile Méroll, et pour faire passer tout ça, bien entendu de la bièreeeeeeeee, et à coup de godet de pelle mécanique. Tu vis ton festival avec tes moyens, et comme tu le souhaites, la moyenne c’est 400 à 500 euros (hors prix du billet), une belle somme !

Selon un calcul basique ne nécessitant pas un baccalauréat scientifique : Pour 2023, 60000 personnes x 4 jours = 240000 personnes x 400 euros = 9600000 euros dépensé.

Hé bennn, clapou, clapou ! applause-14.gif

L'étude de marché du festival a poussé à entreprendre une hausse des prestations, garant des références auxquelles le monde moderne en suit l'évolution technique, soucieuse de son impact social, écologiste, paritaire, inclusif, économique...Le Hellfest drague toutes les générations, et son esprit originel crève dans le feu d'une ambition (certes originale) mais pour un royaume versaillais chez Mad Max. C'est avec une méthode marketing & logique commerciale qu'il capitalise avec des investisseurs (pardon partenaire/support), le tout dans une époque transitoire avec le basculement vers le mainstream, mano a mano avec le secteur musical et de la société du spectacle. Le mainstream est par essence vendeur, et in fine il crame tout en profitant de la volatilité des valeurs pour l’obtention d’un rendement net.

C'était la matinale écopouetttttttttt ! pouet.gif

Festival, concert, tout ceci n'est plus qu'un ramassis ringardos, désormais l'on parle de vivre une expérience pour le Hellfest, similaire à celle d’un resto gastronomique où les saveurs aromatiques déploient leurs découvertes et la bascule de la novlangue.


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Beau est l’anagramme d’aube, le fantôme de l'été est bien souvent matinal, et ne voir que le crépuscule c’est enfreindre la possibilité d’une autre lumière puisse voir le jour. J’ai toujours pris acte de venir dès le premier concert, c’est une illustration de mon respect à tous et toutes les musicien.nes.

NATURE MORTE a fait monter la sève de son post-black dans un bel enrobage fiévreux à 10h30. Il disait : « Étoiles, cachez vos feux que l'opacité des ténèbres ne puisse voir mes profonds et sombres désirs », le set sera une épaisseur de poussières atmosphériques et de propagateur de force. Un groupe de quinquagénaire munit de binocle pour presbyte louait à démêler tout ce qui leur apparaissait flou et incertain dans le presbytère musical du groupe. Ne tenant pas bien la marée de ce purgatoire, le groupe alla voir ailleurs le grandiose boucan d'une mainstage propice à étancher leur soif de hardos.


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Justement le hard rock teinté de rock prog et de heavy du groupe COBRA THE IMPALER faisait voyager par son contraste et un final doomesque.


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SCARLEAN est un groupe Français de metAl alternatif progressif, l'interprétation était très juste avec la cover du « Wonderful Life » du groupe Black. Il y a du relief à leur metal cinématographique, un genre de trip hop Deftonien. Le groupe ouvrait dans son concert les portes d'un monde avec un regard céleste, à la recherche d'accomplir un voyage jamais parcouru, un désir jamais vécu…Il est capable de créer de nouveaux lieux, sans hâte, presque par hasard, et de t'envelopper comme une nuit faite d'étoiles dansantes et filantes.


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SPIRIT ADRIFT et son heavy doOom était dans la veine de Wino (The Obsessed, Saint Vitus). Sur scène il y a des t-shirs de Thin Lizzy, Obsessed, un pantalon patte d'eph, tu vois le trip ? Des grumeaux doom, l'écorce bluesy evil, un son maléfique, lourd et saillant, vraiment cool pour un sudiste. Très appréciable les chorus interprétées par les deux guitaristes (power Judas Priest mood). Dans la foule il y a ceux et celles qui expriment de manière visuelle, puis les autres, silencieuses, dont l'esprit est le plus bruyant. « Chaque mot a des conséquences. Tout silence aussi. » Jean-Paul Sartre


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ZULU et le cool de L.A, le renouveau de la scène HxC américaine dans toute sa complexité et volubilité. Les membres sont des afro-américains, black power for black generation. Il y a un guitariste avec un shirt de Wasp ( je ne sais pas si c'est ironique où s’agit-il d'un hommage ?). Des interludes avec du R&B puis des breakdows lourds, denses se déversent dans un nuage de violence noire. Basée sur le contraste du hardcore beatdown powerviolence avec des échantillons de styles de musique noire, leur musique protestataire marque l'intersection du renouveau du hardcore contemporain et l'énergie de Black Lives Matter. Aussi écrasant que le soleil les titres courts étaient rageur mais les pauses successives entre ne permettaient pas complètement de rentrer dans le mood.

De manière générale, la plupart des gens n'écoutent pas avec l'intention de comprendre ; ils écoutent avec l'intention de répondre.


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Le heavy metal d'ENFORCER a fait vibrer la voie Mercyfull Fate à péter du cristal, c’était épique, ce vrai heavy a aussi ripoliné avec un petit jus de glam à la Motley parfois. La clameur du public soufflait : « Je veux du feu. Je veux de la folie. Ou rien du tout. » Le groupe hurlait le tintamarre de mille diables en rut, sur un côté un homme d’une cinquantaine d’années luttait et succomba dans un sommeil éthylique avec comme dernière image, le chanteur en train de s’égosiller, la mine patibulaire. Je me pensais ’’Tu peux te reposer maintenant preux chevalier’’. A la fin il y a eu un jeune gars qui a hurlé apéroooooooo avec la voix d’un collégien de 6ème mais qui a redoublé 3 fois.


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La Temple est pleine pour KALANDRA et ses vertus New Age. Une musique des feuilles et de cerf, aussi coriace que le soleil, avec la senteur tourbeuse des clairières après l’averse, elle émane des grottes, des bois, des rivières ou des mers, de la neige éternelle, de la pluie errante et des vents voyageurs (faucon inclus). Très belle voix de Katrine Ødegård Stenbekk au charme mystique, il y a une pureté dans l'exécution vraiment attirante. Le set est tendre, vaporeux, païen, dans cette ode musicale où Myrkur, Solstafir, Dead Can Dance en trouvent la filiation, avec parfois des nuances celtiques folk poppy au groupe The cranberries. La magie opéra instantanément dans un oratorio pastoral et sera remerciée sous les acclamations nourries du public. Le sublime de toute chose réside dans la fragilité. Le groupe agita au clair de lune argenté le cœur de sa musique, il était comme les mers avec des marées d'émotions, toujours changeantes mais constantes, un miroir placide devenant un tsunami. Kalandra se prête à ce beau frisson incantatoire d’une peau de tambour prête à vibrer et sa musique est belle comme l'eau d'un ruisseau en relation avec l'Univers, et qui dormait dans les profondeurs de notre âme païenne.


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Changement de mood avec SPIRIT WORLD. Les musiciens sont apprêtés en Chicanos style, mexicano trip, santiag, stetson, dans un très beau look qui en jetait et projetait toute une imagerie de western, polar, série Z...Le concept est chiadé, maintenant leur Los Angeles/Las Vegas HxC est lourd, il y a une bonne énergie sur scène, de la cohésion, c'est bien exécuté, avec du groove bien entendu, le pit est en feu. Très pro, et comme tout le monde je prends l’ensemble de ce gros kif. Visuellement les gars sont magnifiques, la thématique western/zombie est cool, et la musique parfaite, grosse claque au final. Dans le pit ça libère la testostérone de jus de taureau, va falloir penser à changer l’eau des olives tout de même…


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Je tiens à saluer la prestation d'EVERGREY. Je suis passé devant et j'ai pu constater des super musiciens, chant, solo, tout est interprété sur du velours. Leur musique est datée (pour moi), dans un genre AOR (album-oriented rock) mais réactualisé et que l'on a entendu la bande son dans n'importe quel film d'action des 80's, mais c'est vraiment bon. En rentrant j'ai écouté sur disque et c'est chiant en fait. Pendant ce set, une nana s'est pointée avec 10 cm de peau de Diable de Tasmanie sur le cul, si elle c'était penchée de 5%, nous aurions pu voir le poil de la bécasse. Des gars avaient les orbites qui sortaient des globes oculaires, et même devant leur copines qui faisaient la tronche d’un socialiste devant un seconde tour de la présidentielle. Selon la pensée féministe c’est une représentation d’un étal de viande devant une boucherie de masturbateur carnivore. Je suis quasiment certain que ces gars ont passé un super concert pourtant.


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Le groupe que j'attendais c'était SVALBARD, et je n'ai pas du tout était déçu, bien au contraire. Ce groupe de post-hardcore de Bristol formé en 2011 est génial sur disque, et c'est identique en live. Beaucoup d'émotions à traduire encore aujourd'hui la relation qui s'est noué avec ce groupe. Il me parle vraiment, et le public du Hellfest a ressenti également cette intimité accrocheuse que Svalbard est capable de toucher. Il pleuvait des fantômes remplis de voix brisées. Un sang noir dégoulinant une brume de riff dansait autour d’une chair pâle de vice. Des épines de sons venaient nous percuter les veines. Le groupe était totalement épris dans le fracas de sa musique profonde, comme un point d’exclamation dans les ténèbres.


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MINDFORCE a eu un HxC lourd, un bon groove, j'ai adoré le super chant hurlé et éraillé, avec un punch musical et de la profondeur, le son était énorme et heavy. Leur set était surpuissant de violence décomplexée à base de pain à l'ail et de piment de Cayenne, surmontée d’une louchasse d’harissa, c’était dans le mood de Power Trip. Je me suis fait la réflexion suivante : ‘’La chemise rayé du chanteur fait partie intégrante des nouveaux codes vestimentaires moins identitaires qu'auparavant me semble t-il’’.

Sauf qu'Hagler (lisez son ExXxcellent Møtherfücker report Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?) sur le forum du Hellfest m'informe que le groupe c'est EYES, des Danois du Danemark même. Merci mec !

Pinaise juste devant moi il y avait le grand dadais du CM1 qui copiait à la dictée du lundi matin en mode, phare breton. Le gars dépassait toute la meute et ne bougeait même pas un poil de couille…l’enculé ! Puis à moitié set, pour je ne sais quelle raison tangible, il est parti devant remuer plus de barbaque qu'un boucher polonais aux abattoirs des salaisons de Lacaune. Dans le pit il y avait aussi un gars avec de larges épaules et un cou de buffle, en train d’électrocuter à contre-courant une dizaine de gaziers, dans son esprit il devait y avoir uniquement une batterie un sceau d'eau et les pinces croco.



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Les vieux groupes semblent immergés dans les profondeurs veloutées de leur effacement en venant annoncer ‘’c'est à votre tour d'invoquer les anciens dieux’’. Mais bon après le tapir, c’est au tour de THE OBSESSED d’être placé sur la liste des espèces en voie de disparition. Wino est le boss, il soulève la foule. Encore une fois c'était fort, puissant, envoûtant et solide. Ce groupe est le cousin à Lucifer, porteur de lumière, il éclaire ce qui est caché, habile et demeure un profond thérapeute, il révèle les secrets et les désirs. Il exprime le monde des instincts : The Obsessed dans toutes ses profondeurs soniques.

Je commençais à ressentir la fatigue bénéfique d’avoir couru longtemps sur des sabots maléfiques et loyaux, en retrouvant pour l'apéritif Was & Rash & co au bar du City Square, Hellgate's, The Kraken, Crafbar, ça tournait au jaune, j'étais au perrier. Je leur donnais rendez-vous pour se placer avant Maiden, bien entendu je ne retrouverais personne...


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BORN OF OSIRIS est un groupe de deathcore américain, originaire de Palatine, dans l'Illinois. Il n'existe pas de miracle plus puissant que celui-ci ‘’Ressentir’’ et le groupe a joué avec nos sensations, entre un chaud froid des plus convaincants. Y’avait un gars de 80 kg qui a exécuté un épaulé jeté sur un gonze de 100kg, ohhhh Sofiane Guitoune on t’a reconnu !!


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Sur le chemin entre les différentes scènes je croisais des gaziers avec la moustache de Gérard Jugno dans Pinot Simple Flic (grand film), un autre avec le shorty des CRS de Valras plage, des personnes avec une vieille haleine de Jet 27 en guise de chauffe-plat, et des chemises hawaïennes, tout ce monde fourmillait ils se baladaient cahin-caha au milieu des T-shirts noirs avec les poches des falzards pleines de citrate de bétaïne et des yeux révulsaient par les décibels de maître cornu, tu pouvais être certain que leur unique souvenir de leur trip en Polynésie diabolique serait le gel douche de Tahiti le lundi matin.

Je filais aux mainstages et me suis fadé notre dame des cloches de corneville dans la Rhur de POWERWOLF. Le set est aussi dégueulasse qu’un chiotte de chantier pendant la féria baïona. Je n’ai jamais adhéré à ce style et je vous garantis à 350% que c'est définitif. Je profitais de cet instant de pause pour relater sur mon carnet, car j'avais besoin de nager dans un ruisseau froid et clair, puis de m'allonger sur un gros rocher chaud au soleil pour sécher tout ce que j'avais déjà pu vivre de tout le week-end. J'entendais déjà nos délicats dévots pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies.


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Puis la sono balança le « Doctor Doctor » d'UFO puis le thème de « Blade Runner de Vangelis, et enfin le show cheapos « The Future Past Tour » d'IRON MAIDEN arriva sur un carrousel futuro-ringard.

Sur scène c’est l’arrière-garde toutankhamon, mais quelle musique ! La setlist piocha dans les albums « Senjutsu » de 2022 et « Somewhere In Time » de 1986, notamment avec le titre « Alexander The Great » bien cool, ça change. Le groupe avait fait un t-shirt spécial pour le hellfest, un collector à 40 balles, mais ce fut l'unique groupe à avoir conçu ce clin d’œil. Bruce est parfait au chant et en maître de cérémonie contant dans un français jovial l'historique Maiden pour amener les chansons et toute la scénographie évolutive du conte de la vierge de fer. Nicko a vraiment du mal, le rythme est plus lent. Les solos étaient superbes. La setlist n'a pas fait l'unanimité car le public n'a pas pu aller courir sur les collines, allez-vous faire foutre ! Ohhhhhhhh c'était I R O N M A I D E N.


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BLACK FLAG aurait pu être Blague Fat, tant ce groupe rappelle les différents heurts de CRO-MAGS. Contrairement à la plupart de ce que j'ai pu lire, j'ai trouvé que la musique était cool, qu'il y avait une bonne énergie, en fait de celle qui doit dynamiter le pit avec rage, et folie musicale punk, délire noisy free légendaire de ce groupe mythique. Mike Vallely était au chant, c’est un sk8 professionnel, acteur et chanteur dans Mike V and the Rats, Revolution Mother et Black Flag avec lequel il fit une apparition pendant le Blag Flag Reunion Show de 2003 et sera de retour dans le band dès 2013. Certes il est loin le temps où l'anarchisme punk œuvrait à s'affranchir du modèle sociétal consumériste, mais rien que pour « Rise Above » et « Revenge » c’était vraiment fun quand même hein !!!


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WITHIN TEMPTATION a fait un show de professionnel fantasy, magnifique voix et chant de Sharon den Adel. Le metal sympho ce n'est pas du tout ma came, pour moi c'est comme un couteau pour manger de la purée : chiant. Je ne suis pas le plus adapté pour évoquer leur set, alors je bouche mon encre.


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Le mystère musical de MESHUGGAH à l'écriture hiéroglyphe demeure comme les grandes pyramides, c’est un triangle de feu impénétrable pour faire réfléchir les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée. Ce groupe on ne peut le comprendre si d'abord on n'apprend pas à connaître le langage et les formes dans lesquels il s'exprime. Il s’inscrit dans un labyrinthe obscur de mathématique appliqué avec des caractères de figures géométriques. Il brise les lois du metal dans un enchaînement rigoureux d'algèbre rythmique qui permet d'établir une vérité de manière déductive. La folie n'est pas qu'un état, elle est aussi une apothéose sonique. Il y avait un son de mammouth nourrit avec du lard et du pâté de dinosaure, le peu de salade présente ce n'était que pour la décoration. Le groupe file un mal de tronche imparable même aux fans de mathcore. Le rubik's cube metal a fait un set de malade mental, au bout de 4 titres tu parlais couramment l'algèbre et secouais instantanément un drapeau de l'Algébrie. Un pote à Waz a adOré ce set et ce gars a un goût certain, c’est le fan numéro 1 de Roberto Malone.


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Pendant que Marc Ceronne aka CARPENTER BRUT transformait la mainstage en dance floor synthwave, c'était thrashzone à la warzone où le crossover de MUNICIPAL WASTE faisait la fête comme si les Beasty Boys étaient en bringue avec Tankard, D.R.I.

Slams et pogos étaient de la trash party et le pit on aurait dit interville. Un jeune sûr de lui devant ses potes s'engagea dans le merdier de la fosse, plein de confiance avec son totem d'immunité qu’il a reçu en cadeau avec une carabine à plomb au Noël de 1999. En face remonté en régime à 3000 trs/minute un trentenaire fan de crossfit et de veganisme a éteint ce fan de W9 en moins de 3 secondes, façon pillard de nationale qui rentre avec 2 mètres d’élan. Et vous jeunes fous qui avaient secoué vos puces en suppurant vos vapeurs éthyliques, ce paiement par carte bleue à 2H10 au cashless vous rappellera de bon souvenir de ce concert. Les trois dernières minutes du set c'était la baie des cochons au Cap d'Agde, une véritable partouze de chair. Les jeunes tournaient à fond la caisse comme s’il fallait semer le vigile du leclerc entre les rayons.




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Je rentrais éreinté au camping paradise et devant une tente des gars sirotaient du rhum en discutant au calme. Au matin après ma douche, je retrouvais ces gars levés avec décollement de la rétine, étau de forgeron dans le crâne, dansant la salsa avec des obus hémorroïdaux et InCrOyAbLe : ils parlaient créole.

Entre se gaver de canards maltraités devant le réveillon de Patrick Sébastien ou être ivre mort au hellfest, je préfère être sXe. Definitive choice !


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La nuit au camping c'est simple, Waz ronfle, il doit rêver qu'il tronçonne l'Amazonie, il aurait pu commencer par les Landes avec humilité tout de même. On a la sensation qu'il growle et musicalement c'est aussi lourd que du Obituary. Je suis dans la tente à côté avec des bouchons et je l'entends, c'est dire. Rash qui dort dans la même tente (ça pète aussi, et des gros même) pousse des Ooooh toutes les 10 mn, et au petit matin sort sa tronche de la tente et me découvre en train de rire. Rash & Waz se connaissent depuis un bail, ils ont joué dans le groupe From Beyond, nous avons plusieurs point commun, nous sommes nés à Mazamet et partageons le même comique de répétition. C'est gavant pour les autres, et nous en avons bien conscience mais c'est plus fort que nous, surtout dans ce lieu.

Nous avons même fait fuir une fille excédée par notre cabourdise lors du concert de Pantera à force de gueuler avec l'accent espagnol panteraaaaa, panteraaaaaaa, panteraaaaaaa. Et avec l'accent Brésilien : Panteraoooow ! C'est débile mais pitinnn rien que de l'écrire les souvenirs remontent et qu'est-ce que c'était bon toute cette connerie.

Tu vois le Hellfest c'est aussi un rendez-vous annuel avec des potes et un délire intégral et bien spécifique. C'est codifié pour les musiques extrêmes, et béatifié pour son extravagance Wayne's Worldienne versus françaouis power party.


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Voilà il ne restait déjà plus qu'un jour...


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mardi, juin 27 2023

GOD BLESS THE CHILDREEN OF THE BEAST – Hellfest 2023 Jour 2


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Vendredi 16 Juin 2023, au camping j’ai vu sur une table un paquet de chips « goût vinaigre », j’en déduisis que cette personne avait déjà vu le film “Waterworld” tout seul en mangeant des manchons de poulet au micro-ondes à 23h30 un mardi soir. En arrivant au VIP je constatais qu’un des food truck avait des prix et la quantité dans l'assiette d'une paillote de plage du Cap D'agde où tu finis vite à poil.

Une fois dans l’enceinte des concerts, dès l’ouverture des portes de la cathédrale (entrée principale pour accéder au site) les gars galopaient comme en compétition un lundi de Pâques, m’enfin, ne courez pas à la résurrection sans goûter la mort. En fait ça galopait comme des lièvres de 6 semaines pour arriver les premiers au sanctuary (merch officiel du fest).



¼ d'heure avant le début du set de MY DILIGENCE le jack du guitariste ne fonctionnait plus, tu sentais le stress. Puis tout est rentré dans l'ordre, mais est ce que cette sensation de stress allait rester ? On ne se pose jamais la question dans le public de ce qu'amène avec eux les musicien.nes, et pourtant l'intention apportée est indubitablement liée avec ce qu'ils vivent, et c'est toute la complexité du live et de sa magie aussi, tout le monde arrive avec son cocoon, parfois une osmose se crée perçant à jour chaque défense pour un asile. Le post-metal du groupe est proche de celui de Baroness, "The Matter, Form and Power" leur dernier album de 2022 est une pépite, le groupe jouera plusieurs titres mais j'ai ressenti de la frustration car la ½ d'heure n'est pas suffisante pour être imprégné.e du suc musical des Belges. Tant les breaks, contrastes que proposent le groupe sont denses. Je les avais déjà vu en concert à Castres, et nous avions longuement parlé de leur musique, projet et de leur passé. Très content pour eux et ce passage au Hellfest, il le mérite amplement.


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J'ai assisté au set de VENEFIXION pendant une nuit en enfer à Saint Sulpice cette année 2023 (the place to be motherfucker), et BIM re-branler avec ce set en enfer. Ces bretons me régalent, ils ont atomisé la Altar (je les aurais placés à la Temple mais bon…). Leur black'n'roll ostensiblement démoniaque dispose des altercations du thrash, de death et de black, et devant un public d’huître à dessoûler à 11h00, pourtant propice à l'anisette, le groupe a réussi à leur mettre la tête à l’envers, déjà que…Le set devenait une évidence liturgique avec son goût d’hémoglobine païenne propre à un rite sacramentel. Venefixion a sanctifié les sabbats avec les artifices du malin pour boire le vin de la fureur, et tout verser dans la coupe de sa colère, voici la marque de la bête.


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LLNN a apposé un set rugueux, froid, au goOove tenace, oppressant avec des sonorités électroniques qui foutent des collisions pour un post-metal aux grumeaux soniques, ça secouait sauvage la tête dans la valley. Le métronome du groupe a fait pleuvoir la fonte, c’était lourd, puissant comme un haltérophile. Au début nous ressentions un manque d'air, puis nous suffoquâmes (Première personne du pluriel du passé simple). Spirituellement notre âme était prise dans un étau bouleversant. Mais que c'était bon tout cet effroi livide et incandescent, comme si les humains étaient damnés dès l'origine.


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Ambiance playa de aro pour le rock poppy electro punky d'ESCAPE THE FATE, dans le style le job est fait, le jeune public a apprécié cette sucrerie overdosé en saccharose contemporaine, avec un poil de deathcore pour faire un circle pit (bah 10 secondes hein, comme une éjac précoce quoi).


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Au Hellfest j'ai vu une nana en robe de mariée. Plus tard j’ai eu l’explication : Jeremy et Gabrielle se sont mariés ce vendredi 16 juin, à Clisson, un ans après leur rencontre au bar central lorsque le Bordelais est venu commander à la bénévole originaire de Lorient (Morbihan). Voilà donc pour le baptême ce sera dans la loge maçonnique du club loges- CHR avec la bénédiction de Papa Emeritus.


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CANDY et son irréductible théorème prit dans le tourbillon mélodique d'indus, noisy power Electronics a dessoudé le pit. Leur dernier opus « Heaven Is Here » datant de 2022 possède une agression bas du front, en étant agressif dans cette tourbe malfaisante de Knocked Loose à Converge. Candy donne une suite sèche et bruitiste, contre-pied radical au goût des autres. Dans le pit il y avait un gars (un petit mètre 70), casquette kaki, petit moustache à d'Artagnan, sec comme une trique, avec le tempérament ‘‘Me fais pas chier j'ai tout le temps la haine'' de Francis « Franco » Begbie du film Trainspotting en train de faire péter des levés de jambes et des bras tai-shi-core, ainsi que deux autres gars qui pratiquaient de la sorte mais en souriant, lui nan, dent serrée, visage fermé. Visiblement il ne fait pas partie de cette génération bisounounours qui fait des cœurs avec les doigts, prend des tofs pour sa page instagram. Ce mec c'est carrément chié d'époque. Candy a surgi comme un semblable mais doué d'une mystérieuse puissance de vision, il a mené le bal, montré l'autre voie, chanté l'absolution dans celle du mépris et de la haine, il traînait en martyr sur son chemin encombré par le lourd boulet du forçat, dur au mal. On sentait la vibration de sa férocité, de ses tourments dans le nœud de notre émotion, il n'y avait plus de chasteté, chacun était écorché dans un défi physique que le groupe tritura avec sadisme et arrogance.


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Un peu de graisse à cheveu pour faire décoller le papier du pit et le moteur à explosion de PETER PAN SPEEDROCK. Leur rock hi energy a catapulté une saine ferveur rock’n’roll. Dans la fosse une gamine de 7 ans s'est fait porter par la grande communauté sous les vivats et horns levées, les parents à l'arrière étaient au bar à se bouffer la langue. Cover de « Aces Of Spaces » de Motörhead avec le feat d'un pote au groupe qui lançait le microphone dans les airs pour lui foutre un coup de boule à la retombée. C'est très appréciable tout ce foutre huileux qui sortait des enceintes surtout devant le cénotaphe dédié à Lemmy Kilmister. Respect !


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HELMS ALEE formé en 2007 à Seattle était à la Valley comme un Breeders sous codéine et la surveillance d'Insane. Ça rabote, cisaille dans une interaction de spleen et d'électrocution de transe bruitiste. Comme chacun a besoin de conter ses luttes dans le corps d’une langue qui trouvera sa cible en ôtant ses oripeaux, pour faire rugir cette nudité émotionnelle bien enfouie, le trio conjugua à merveille une expression musicale que la génération X comprend, la Y entend et la millénium apprend.


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Les Marseillais d'ACOD ont démonté la Temple avé un black metal teinté d'opium rageur de ténèbres solaires, élévations atmosphérique, et de fureur épique. Le groupe manifesta sa puissance pour délivrer son peuple. De lourds et sombres riffs se sont levés et se sont entrechoqués. Au milieu de ce set irrité, le chant en sortait semblable au bruit des grandes eaux sombres. Le firmament semblait s’ouvrir et se refermer tout à la fois. La foule cilla comme des roseaux agités par le déluge du vent, et des masses de têtes déchiquetées volant de toute part. Des grondements sourds annonçaient l’avènement final. La musique se déchaîna encore avé furie. La foule se soulevait sans cesse et s’affaissait comme les vagues de la mer. Les esprits étaient crevassés et semblaient s’effondrer en une houle.


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Avant le set de PRIMITIVE MAN il y avait du Pavarotti comme musique d'attente, et comme son patronyme l'indique, ce groupe est resté dans la grotte. Grognement sur des sons de tonnerre qui résonnèrent dans une transe d'os broyé, de bloc que l'on empile dans un tintamarre tellurique sludgy. Il restera dans ce goût d'hypnose une nature hostile et très lente, qui hurle à la vie...Primitive.

La majorité des personnes au Hellfest sont cool, chacune a son rôle a joué, et d'autres surjouent le leur en rock star, mais c'est comme cela.


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NOSTROMO a dégoupillé sa brutalité et il nous a buriné jusqu'au cœur, pour que nous puissions être délivré de nos armures. Le public m'a semblé conquis en un bloc de ciment humain mis à nu dans le lieu intime et fragile d'une émotion brutale, et galvanisé par Nostromo. Le chanteur n'avait pas besoin d'expliquer, à son signal de la main vous pouviez vous rentrer dedans direct, comme un bonhomme sur un chantier signale d'un geste pour que tout se réalise. Il remerciera ce qui les suivent et les nouvelles têtes, ajoutant « ça fait plaisir ». C’est assez rare comme réflexion pour être annoté. La violence était en cet instant source de Vie et terre de contraste, à être découverte à coup de marteau piqueur brutAl.


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Le public badait en quasi-génuflexion devant la troupe d’AKIAVEL, laquelle dégoupillait tout le salpêtre de son death metal contemporain tonitruant, comble du bonheur des fans. La chanteuse Auré est très expressive avec son visage, elle m'évoque l'ogresse qui dévore et la femme enfant diabolique. Les filles constataient que c'est possible et plausible. Le groupe était super ravi d'être là et ça se ressentait dans le plaisir qu'il mettait et l'intention que le public y ajourait. A la fin de leur set et sous les acclamations 3 feat viennent sur scène, Nicko de Tagada Jones, Nils Courbaron guitariste dans DROPDEAD CHAOS et l'activiste Sylvain Demercastel militant écologiste depuis plus de 25 ans, établi au Costa Rica depuis 16 ans, il a lancé différentes initiatives de reboisement dans la région de Playa Negra et est maintenant co-fondateur de Savage Lands avec Dirk Verbeuren (batteur dans Megadeth) avec lequel il a joué dans le ARTSONIC dans les 90's. SAVAGE LANDS est une organisation pour la préservation et le reboisement pérenne et création de zones santuaires permettant la paix et l'hamornie entre le végétal et le vivant, dont votre soutien sera la racine. Akiavel se joint pour la cover "Roots" de Sepultura en mode rouste.


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Le Hellfest est le paradis des excentriques et des émotifs anonymes, chacun peut s’épanouir à son rythme, ou être éreinté par l’autre, il y a un juste équilibre à puiser en chacun pour ne pas que « L’enfer ce soit les autres » de la pensée Sartrienne de Jean Paul.

FULL OF HELL c'est du collage et bidouille sonore pour un grind en une abstraction de teinte acariâtre, violente et irascible d'un art abstrait, cathartique, démentiel, je dirais même que c'est du Basquiatcore en somme. (Le peintre Jean-Michel Basquiat + core)


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Les Australiens de THE CHATS ont produit un style punk anglais avec des shirts Cock Sparrer pour une version des Adverts 2.0, mais aussi la version américaine du punk anglais des 80's par The Briefs. Aucun mollard ne volera mais des corps dans le bordel du pit. La tournure punk prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute est-elle avec The Chats une représentation réelle de la working class hero ? La question est posée vous avez 2h00. Le public s'excitait l'iroquoise et mouillait le tissu à carreau, et parfois il y avait un peu de oi dans le jus des enceintes. Le groupe laissera en héritage une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive basique et rythmée.

Il y en a qui sont déguisés et il y a des discrets. Il y en a qui font la queue pour acheter un t-shirt et pérennisent le site, quand d'autres font les concerts et forment l'âme du festival.


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DER WEG EINER FREIHEIT a eu un moins bon rendu live que son dernier album « Noktvrn » de 2021 à l'empreinte dark. Les vies des gothiques sont des tentatives d'expier leurs souffrances en féerie pour que quelque chose fleurisse à l'intérieur de leur blessure, et empêcher le sang de se précipiter. J'attendais une froideur, je n'ai eu qu'une expectative réfrigérée de mon attente. Le public attendait le feu éternel, et quelques flammèches lui parviennent. Il veut être dans un bûcher expiatoire mais le groupe n’a que des allumettes détériorées et un pétard mouillé à offrir. Pourtant j’ai assisté à un concert de ce groupe de post-black en 2017 lors d’un la 5ème édition de l’Xtremefest et ce groupe m’avait captivé.


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L'hypnose musicale de BONGRIPPER a installé un assoupissement bienvenue dans une marre de sludge à rêverie psychédélique, avec même des marais fangeux et souffreteux du Tartare. Torpeur, ossature désertique au groove d'une lenteur prompte à la sieste avaient légion.



Dans ce monde moderne remplit de rêves nouveaux, impétueux, le metalcore ivre de sa force, est prêt à faire ployer le ciel pour y cueillir l’éternité de sa vigueur émotionnelle. UNEARTH a entamé sa lecture titanesque du poème sonique à coup de métaux lourds, et d’une sauvagerie inattendue. Le groupe parviendra à cintrer sa sensibilité devant un public électrifié dans une mise à la terre, mais alors très terre à terre. Dans l’air chargé de soif de torgnole le groupe dominait ostensiblement son propos combatif comme ce qu'est la bière tiède au festivalier : la réponse.


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Au Hellfest vous pouvez passer de la fourche de Belzébuth à la fourchette de la cuisine des mousquetaires. Devant un stand de bouffe vers le metalcorner une fille hésitait avec son tacos de mettre de la sauce harissa, mayo, ketchup, samouraï, sa copine lui suggéra : « Heyyyy mais la sauce tomate goût kebab n’est pas une des cinq portions de fruits et légumes recommandés par jour. » Finalement elle finit par demander de la Savora devant une serveuse quelque peu incrédule (il n'y avait que de la mayo et du ketchup depuis le début). Son copain afficha le sourire crispé d’un candidat de l’Amour est dans le Pré, peut-être de la saison 7.


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Ganja sludgy, soufflette bluesy, space cake doomy, tronche de redneck de Dave "Dixie" Collins, un groove imparable WEEDEATER a fait mon bonheur. Je préférais avec le batteur Travis Owen, car ce mec était incroyable. Mais ça l'a fait puissance mille. Les freaks attentaient leur dose de projections soniques avec le secret espoir d'entendre les puissances telluriques prendre formes visuelles dans leur âme noire cosmique. Le savant mélange de métaux lourds et de matière en feu contenait la plupart du temps des cristaux soniques et de haschich. Constatant que des plaques d'herbes étaient obscurcies par l’électricité galvanique, la Valley a rougi et s'est noirci par des cloques suppurantes provenant des enceintes. C’était Happy Weedeater pour foutre de la biafine sur des cul-terreux de la valley en mode CBD, avec un final pornawak dans un pit en braise et calumet de la paix pendant le set.


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Je pénétrais l’antre de cette bétaillère à Belzébuth qu’est la Altar et y trouvais des exemplaires placides d’un zoo de metalhead et une jeunesse en quête de riff en acier trempé, sorte de dérivatif à cette fin du monde que l’on exploite pour raviver les flammes du commerce équitable. ABORTED a bourriné et transformé la Altar en salle de sport, fitness, parc à Gruik, et abattoir géant pour le plus grand plaisir des damnés !


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La grande bataille de 1349, les blackeux de la Temple l'attendaient. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme, où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et brûle enfin décharné et emplit des montagnes du froid et des mers gelées. Dans une plaine pleine de flammes et de crépitements maléfiques, les lumières étaient teintées d'un carmin sanguinolent, le black onirique chez Satan se remplissait de torpeur. Leur musique maléfique répandait son venin sonique comme une nuée de vapeur sombre, alors se manifesta un set de black metOl brut et sauvage, avec un goût de cendre dans la bouche, rappelant que le bois scandinave a flambé l'épiscopal missionnaire en l'enculant avec l'essence païenne. Le chant avait cette intonation si particulière qui m'a fait penser par moment à Blackie Lawless de WASP. Le concert s'est terminé sur le cri qui tue, gasp !




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A chaque fois que j'assiste à un set de DEF LEPPARD je fais un adieu à ma jeunesse, mais c'est vraiment bon, que de souvenirs remontent et d'émotions vivaces. Un petit groupe de quinquagénaire était à balle à reprendre en chœur les paroles avec oim, nous nous sommes bien éclatés. Mais quelle voix de Joe Elliott, du velours, superbe. Il a quand même ramé pour soulever la foule. Vivian Campbell le guitariste qui remplace le regretté Steve Clark, avait un son hyper fat, whaouuuuuuu. Il y a toujours le solo à la batterie de Rick Allen, le rescapé, respect, il nous a fait deux doigts en V pour remercier de son bras valide, et il y a un quinquagénaire qui a stipulé tout penaud : « Eh oui, le batteur il ne peut pas nous applaudir ». Franchement j'ai adoré être ravivé par les Def Lep, c'était un bon set de hard FM.


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Si le black metal ne forge que des idoles sacrificiels dans un système de pratiques relatives à des choses sacrées, il est le reflet dans la nature de l'existence d'une volonté suprême qui y réside. La bourrasque BELPHEGOR avec sa percussion intempestive d'un black pour un viol auditif orgasmique, même Satan c'est chié dessus, c'était dur, black'n'roll aux enfers. Le groupe avança comme un boucher dans un abattoir, son visage était une muraille de glace à vous refroidir le sang. Un des gratteux avait mis les protèges tibias...cloutés mec ! Du 45cm, avec ceux-là tu es peinard en forêt, les tiques elles ne viennent pas de becter, ces putes sanguinaires. Dire que le set a été percutant est un euphémisme. Inutile de faire vérifier les plans de la pergola au batteur, le seul truc qu’il peut saisir et apprécier, c’est une batte de baseball pour blaster de cette façon. Le guitariste moulinait sa gratte comme un ukulélé maléfique. C’était génial, bestial !

Le set de Belphegor vue du camping


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Pendant mes déplacements entre les scènes j'ai croisé des startuper en polo Ralph Lo et un mètre plus loin une tribu de Mongols en train de s'engorger des binouzes au mètre, puis deux hipsters qui ressemblaient à des buissons de rond-point flânant pour dessoûler. J'ai croisé aussi de nombreux sosie moustachus de Magnum, de Francis Cabrel, puis aussi en restant dans le pelage des Dusty Hill, Franck Gastambide (y'a quand même bide dans son nom ça pourrait vous éclairer nan ?), Billy Gibbons et le papa noël pour les barbus. Sinon une question est venue me tarauder : Est-il préférable d'avoir un public qui ne connaît pas les us et coutumes et découvre avec curiosité plutôt qu'un public qui connaît tout mais qui est blasé ?


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Sur la mainstage 2 il y avait un jeune blanc qui n'a pas bougé un cheveu, même avec des amplis marshalls derrière qui soufflent autant qu’un réacteur A380…Le mec avait un brushing Jean Louis David laque intense Franck Provost pour un ersatz de John Lydon, c'était MGK, et des sifflements nourris se faisaient entendre pour inciter le chanteur à changer de métier. De la merde en boite sortait des enceintes, une bouillasse d'insalubrité publique, typé revival pop punk à la sauce r&b et d’un rib pour les t-shirt. Danger avec cet énergumène. Mais la fine fleur des jneus se secouait le boobs mettant la génération boomer en PLS masterclasse. Il reviendra en feat pendant le set de Motley Crüe (Il a interprété le rôle de Tommy Lee dans le film « Dirt » retraçant l'épopée des Crüe). Son attitude de jeune con égocentrique doit faire partie du personnage MGK qu'il s'est créé et est devenu. Il fumera un bédot sur scène, wahouu le rebelle du lycée. Après son set un de ses titres de rap autotuné en clip passera sur l'écran géant, la régie éteindra le scandale, l’hémorragie après la teneur des sifflets de plus en plus forte. Tu le passais en entier tu avais Woodstock 1999 mec !

« Je ne sais pas qui sont ces connards qui prétendent que le métal est mort... Il doit s'agir de fans de rap ! Le métal ne mourra jamais, mon pote. Et ceux qui n'y croient pas, peuvent crever ! » Eric Adams de Manowar




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BOTCH a ne pas confondre avec une marque d'électroménager...C'était le punch du mathcore, avec la soudure discontinue de formes géométriques pour provoquer ce genre de trajectoire cosmique qui façonne un big bang. Bien cool !


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Puis la vanité du glam est venue dans un âge baroque récupérer la manne féodale afin d’agir sur le devant de la scène comme un cacatoès vêtu en toréador. Vous ne les avez pas crüe à l'époque, vous les aurez cuites les MÖTLEY CRÜE.


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Bon premier constat, il a retrouvé sa voix le Vince Neil ou ça ne coordonnait pas tout le temps le playback ? Les Crüe nous ont fait un show à l'Américouaine, avec à disposition, trois centrales électriques, trois citernes de fioul, deux strip-teaseuses choristes de Las Vegas, un John 5 très bon, ce n'est pas le souci, mais c'est trop pour le glam des Motleuuu cru (prononcé par Philippe Manoeuvre). Ses solos ne servent qu'à faire reposer le trio de vieux (Vince, Nicky et Tommy), pour se repoudrer le nez. Nous n’avons pas eu le show vulgaire que l'on pouvait s'attendre non plus, les moyens à disposition étaient colossaux, les grands écrans servaient de lien transgénérationnel entre la génération MTV et youtubeur PewDiePie. Le groupe a enchaîné les hits, réalisé le medley « Helter Skelter » des Beatles, « Anarchy In The Uk » des Sex Pistols et « Blitzkrieg Bop » des Ramones. Les vieilles glameuses se sont tirées les noisettes du moule en public et frictionnées la perruque de petrole hahn pendant les chansons, comme une revue de téton refait, et de coussin péteur. Bien entendu Motley-Crüe a essayé d'expulser l’esprit de sa jeunesse, ce smell like teen spirit glamour dans le culte nostalgique d’une époque enivrée de strass cocaïnée en intraveineuse, alors que ça rentre plus du tout dans le froc, pas plus que dans le tricot de peau, flasque je précise. Tommy Lee avait foutu un anneau pénien autour du tambour de sa machine à rythmée, et ça bandait mou. Mais bon, tu mattes ce set comme un vieux pervers une K7 VHS avec Traci Lords.

« Nous sommes payés en nature. Notre public, ce sont des salopes et des putes, toutes autant qu'elles sont » dixit Nikki Sixx, d’ailleurs ce n'est pas lui qui a lancé le More women in backstage Ou je confond avec un autre truc ?


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Le deathcore d'AS I LAY DYING enverra le tourbillon sonique et soulignera ses contrastes de collision aux fans de taxidermie. Le culturiste au chant rauque, à hurler des borborygmes de bestiaux qui filent autant de frissons qu’un discours du berger des Pyrénées Jean Lassalle, pendant que le bassiste faisait des vocalises émotives. Pour celles et ceux présent à ce concert, si les symptômes persistent, faites appel à un exorciste !


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Apparemment il y a eu un séisme de 5, mais pas du tout ressenti la déflagration, à moins que cela soit pendant le set de Weedeater ? Pour Waz c'était pendant Candlemass. Sinon durant le week-end j’ai entendu au moins une fois : Kézako ? okidoki et dacodac. Que ces personnes se dénoncent, vous devrez présenter un PowerPoint d’excuses devant tout le monde. DEVANT TOUT LE MONDE !
La journée prenait fin, le son de la cloche était possédé par les crépitements du purgatoire où vendredi fuyait dans des nénuphars de songes brutaux, comme des chevaux sauvages sur des collines jaunies par un soleil de plomb. C’était bon, beau, cool, mais j’ai manqué de trouble, mon émotivité n’a pas été suffisamment caressée, câlinée.


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dimanche, juin 25 2023

GOD OF THUNDER – Hellfest 2023 jour 1


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Wesh, 15 juin, départ de Castres Funk City à 7h00, aussi frais qu'une barquette de céleri rémoulade Waz et oim traçons l'asphalte sans une once d'arrêt façon Trüe metOl Wärriør. Notre arrivée à Clisson Rock City 6h30 plus tard la barquette a fait de l'huile et nos paupiettes sont comprimées, sheu !

Nous délestons le package quechuesque chez l'habitant camping des flots bleu comme si nous changions les roues d'une formule 1, à l’entrée du camping deux gars sont en colloque sur l’épineuse question de piquer les merguez ou non pendant l’animation anisée. Nous retrouvons l'ami Rash originaire de Mazamet et vivant à Cølmar foire aux Vins die Stadt, puis nous partons en trio de fantassin pour 25mn de marche dans la pampa. Nous arrivons avec le troupeau de l'infanterie de metalhead, ça secoue la tête et les verres, attention ne tremblez pas comme ça, ça fait de la mousse !!! Je pars récupérer mon sésame côté presse, de ce côté-ci les Allemands ont l'air plus gentil que du côté village people.

« Le Métal est un truc agressif tu sais, pas un truc avec des petites fleurs de merde...» Johan Hegg D'Amon Amarth


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Voilà j'suis dedans comme l'on dit la première fois. Donc salut les ptits clous, je suis Bir. C’était ma 12ème fois et mon ancienneté au sein du festival ne fait pas de moi une personne plus importante, comme certains ont pu le vivre pendant le service militaire en simple troufion respectant les contingents antérieurs au sien. Depuis que j’ai 9 ans j’écoute et j’ai grandi, mûri avec du hard rock, heavy, thrash, speed, death, black, grind, HxC, etc…J’en ai 50. J’achète encore des disques, je vais à des concerts pendant l’année, j’ai un fanzine, un webzine, j’écris des chroniques de disques, de concerts...Je fais ce que je veux, et je suis ce que je veux être, c’est-à-dire sXe, végé, hétéro, passionné de musique extrême, etc…J'essaye de ne pas m’imposer, ni d'étaler ma culture, je n'ai pas de cartouchière pour me comparer. Toi qui me lis tu fais ce que tu veux de ta vie. En revanche tu me respectes et tu respectes cette communauté et ces musiques. Tu viens, tu te renseignes et tu agis en fonction !

Retrouver des potes et célébrer ces musiques assourdissantes de puissance tellurique, avec la stimulation d’un public acquis à sa cause et munit d’un humour au 666 degré, d’une loyauté & respect des valeurs à toutes ces musiques, groupes et aux codes qu’ils les composent, d’une électrisation émotionnelle pérenne, c'est tout ce que l'on demande. Pas davantage de truc rouillée en plus comme décorum qui au final coûte l'équivalent d’une copropriété de 21 hectares avec jacuzzi intégré dans les chiottes de la zone loggia VIP , et s'avère de plus en plus cher sur le prix du billet du populo. Nous exigeons la foudre musicale, le retour des lions dans l'arène, de la voracité diabolique pour rougir dans le feu de notre passion.



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Chapeautant dans des bottes de sept lieux le parcours du combattant pour traverser cette édition du Hellfest en spectre de l’underground, pour y retranscrire un reportage entre voyeurisme généralisé et les mythes poétique d’une prose digne d’un pigiste à Ovalie magazine. Je débute par la scène Temple avec BLACKBRAIN et son black Metal Indigène, projet solo de Sgah'gahsowáh, natif des profondeurs et de la solitude des monts Adirondacks, au nord-est de l'État de New York, pour une première participation. D'emblée tu pouvais sentir le venin de la nature sauvage amérindienne avec l’apesanteur atmosphérique du black metal. Selon O.Wilde ou A.Einstein, les Etats-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. Clous de 37 cm sur l'avant-bras, cuir, chemises rebrodées de piquants de porc-épic, brouillard sonore à l'opacité incantatoire au chant. Les squelettes de la Temple laissent grêler l'orage et prennent le sanctuaire comme un lieu de recueillement. Ambiance tapas devant les chiffres et des lettres, Hight Hawk !

Côté guignon à la Altar, c'était les toulouzings d'AEPHANEMER avec un death mélo ponctué par le super chant de la chanteuse/guitariste Marion Bascoul. Le groupe sait émouvoir en continu sa contemplation mélodique comme un torrent, et ça fonctionne, leur set fut vivace comme un coquelicot sauvage flamboie dans un cimetière.


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The Sanctuary est le temple de la surconsommation du textile et merch officiel du festival. 2 à 3 h00 d'attente pour 1 t-shirt à 25 balles, 1 à 2h00 d’attente selon l’organisation mais toujours à 25 boules. Dans le merch des groupes 1 t-shirt de Machine Gun Kelly coûte le prix d’une rollex mbappé à 105 balles, moitié prix pour KISS à 50 et Amenra c'était 30 euros, pour vous donner une équivalence. Le graphisme floqué des shirts de Kiss même un convoi humanitaire au Burundi n’en voudrait pas pour habiller des cadavres. 62 articles proposés cette année au Merch dont les trois quarts ont été sold-out. 40 000 tee-shirts vendus en quatre jours. Voilà des chiffres pour rassasier les professions scientifiques et comptables du festival.


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KAMIZOL K gagnant du Voice Of Hell a remporté aussi le set le plus vitaminé, engagement frontal, bon groove, 1 hurleur + 1 hurleuse ça mettaient la zone de la Warzone en guerre, bon mood général aussi. Les gamins étaient heureux de suer dans le pit. Un gars munit d’un brushing de mariage et une allure de cadre dynamique a rebondi sur tout le monde façon boule de flipper joué par un épileptique.

La warzone avant sa phénoménale reconstruction c’était la cour des miracles, maintenant il est possible de rencontrer des gens avec un salaire, qui ne sentent pas trop le vieux poney que l'on amène à abattoir, et savent utiliser leur cerveau pour autre chose que de rouler des clopes.


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½ d'attente avec la même expectative qu’une salle d'attente chez le dentiste pour une panne technique, et sans savoir si le groupe allait revenir angoissé jusqu'au bout, Puissssssss, enfin j’ai pu assister à la pendaison de la crémaillère de TODAY IS A DAY sur la nouvelle Valley. Strangulation sonique, moiteur venimeuse pour cet estouffade screamo. Les Américains nous refilent leurs maux dans un bain bouillonnant avec plein de suc pessimiste, épais, cathartique, ce fut un super set remplit de latence et d'impulsivité. On entendait et ressentait toute la sève d'un spleen acariâtre et totalement vivifiant par sa faculté bouleversante, avec Steve Austin (cerveau et seul membre permanent) au must !




Je n'ai pas vu POESIE ZERO, ce groupe de merde avec son public qui a des selfies de Philippe Poutou dans la boite à gant de la merco. J'ai déjà vu à l'œuvre à insulter avec son brasero d'humour cynique et jouer au bille avec l’œil de verre de Jean-Marie Le Pen. De vrais punk du dimanche, jour férié inclus bien entendu, je vous les recommande au ptit dej ils sont primesautiers. Je précise que mes propos sont basés sur un humour 666°degré fahrenheit pour les constipé.es du premier degré Celsius. Zieutez sur la section report de concert pour lire ce que j'ai déjà scribouillé sur ce groupe de génie.



NIGHTFALL est un band de heavy metal basé sur Ô surprise les serial killer. Le chanteur tient super bien la scène, tout ce qu'il demande est exécuté sur le champ de bataille. Poing levé, les bras en mouvement vers la droite puis à gauche, s'il avait demandé de se peindre les roubignolles et bien ...non pas quand même car dans l'état où étaient certain.es, la manip avec le white spirit aurait été très compliquée. Bon son, rentre dedans, d'ailleurs durant le week-end il fallait 2 titres pour régler et c'était gulli good. Le micro du serial singer se termine par un coutelas, original. Nighfall est le genre de groupe avec un univers bien codé dont la présence sied à merveille avec tout le décorum, et d’un public plébiscitant ce faste, cette forte imagerie.


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1ère participation pour les Autrichiens d'HARAKIRI FOR THE SKY. Défendant à corps et à cri un post black metal chargé de profondeur, possédé de larmes qui pèse plus lourd qu'une âme plongée au purgatoire. Tout le long du set mélancolique et frontal le groupe chuchota que rien ne vient à vous, cela vient de vous. Le sang dans ma bouche commençait à avoir le goût de leur religion sonique, et autour de moi, je le sentais, l’impact était identique, nous avions creusé dans les mêmes jardins sombres, nous ressentions une étrange paralysie au milieu d’un gué où nous pouvions rêver à quelque chose de léger, duveté d’une rose brumeuse, et parfois irisé d'un voile sombre et ailé. Le set se terminera par la cover “A Song To Say Goodbye » de Placebo. Ah bon ?

« Les hippies voulaient de la paix et de l'amour. On voulait des Ferraris, des blondes et des couteaux. » Alice Cooper

Je mangeais un plat libanais avec la cover « Baba O'riley » des Who interprété par Hollywood Vampires avec le gratteux d'Aerosmith et Vincent Furnier le pote à Daliwood, je ne sais pas pourquoi mais il y avait une cohérence avec l'ensemble. C'est bizarre les guitaristes, je remarque qu'il n'y en a pas un qui joue aussi looké que Johnny Deep dans une pub pour parfum. On est d'accord que le Johnny il balance un riff comme si il essayait d'allumer la vieille tronçonneuse de Jean Lassalle.

CANDLEMASS est un groupe de vieux capable d'émouvoir des jeunes avec une musique ancestrale. Le groupe a appelé Lucifer pour remonter la turpitude de son heavy d’antan que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh ! Le lustre de leur carrière a pu témoigner d'un répertoire épique, d'une foudre sonique et d'un rapport avec le chanteur Johan Längqvist (de retour) unanimement salué par le public.


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Les Suédois de DARK FUNERAL ont fait craquer les ténèbres avec un set musicalement féroce dont le cœur diabolique était nourri avec les bêtes. Le show était visuellement aussi efficace avec des lights à filer des crises d’enfer aux épileptiques. Karl Lagerfileld au chant a fait péter des Hail Satan assourdissant contenant mille diables. Vous pouviez sentir la folie saisir les cheveux, et battre le fer d'une démence funeste. Dans le public, d’un regard plein de murmure diabolique, ses yeux noirs plongeaient dans l'abîme sonique, de ses lèvres rubis et ses joues à fossettes offraient l’expression d’une rosée orphique. Elle devait venir de Salem. Personne ne faisait attention à ses yeux. Tout le monde pensait qu'elle était heureuse parce qu'elle souriait. Le cortège musical des anciens de Dark Funeral nous amenait rugir au purgatoire avec délice, et elle semblait flotter dans un éther de cendres et de flammes.

D'après une étude menée par Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie et présentée le 13 juin 2023 à Clisson sur le public du Hellfest, qui disposerait « d’un gros pouvoir d’achat. Le niveau de diplômes, je n’ai jamais vu ça ailleurs, dans aucun festival au monde. Le pourcentage de cadres et professions intellectuelles supérieures est de 48 %. On est plutôt autour de 25 % pour un autre festival métal ». Et merdeeeeee, une fois de plus je ne suis pas dans la moyenne, et j'avoue qu'autour de oim c'est équivalent, et apparemment je ne connais pas un gus dans les 48%.


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HYPOCRISY a été froid et profond comme un océan de death mélo épique. Le quatuor Suédois offrait des breakdows, contrastes progressifs avec une précision chirurgicale et puissance de beauté chaude et livide. Encore un très beau rendu avec les light, et un Waz à bloc. Devant moi il y a une sorte de gang de bikers, genre « Les Satans de Montilémar ». Je regarde la foule et me dis que dans ce lot il y a peut-être un avocat au barreau d’Orange, un instituteur de Moncuq, un aiguilleur du ciel de Lyon, et peut-être même un ancien urbaniste et ingénieur de la circulation routière devenu vendeur de coques de téléphone bio, mais j’ai quand même des difficultés à l’imaginer, alors que j’ai moins de mal au VIP pour un community manager.

La phrase la plus prononcé au Hellfest il me semble que ça doit être : « On va se boire une binouze ? »

...Mais, mais, attention qui voilà ? ??? Ce sont les drag queen de KISS pour leur tournée de retour d'adieu, la conquête finale épisode 5

Sur scène c’est l’arrière-garde epad en train de faire son jubilé, aussi frais qu’une bière de maçon un 15 juillet à Carpentras à 15h00. Mais bon, vu que c’est la dernière fois, hein…à priori, parce que les Scorpions tournent encore avec leur final tour, si l’on en juge par la subtilité de la langue française avec le H aspiré que l’on voit mais que l’on n’entend pas, cette histoire va finir avec un TOUR till the end of time. Le vieux pervers de Gene Simmons remue son adoration linguale pour la femelle mais la tire comme Alain Chabat dans le film « Didier ». Paul (pas Préboist hein, Stanley) papote et fait des fours devant un public qui ne connaît du tube disco «  I was made for loving you » que la version yéyé « Si on S'aimait » des enfoirés (ils portent admirablement leur patronyme ceux-là).


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“You wanted the best? You got the best! The hottest band in the world!” Kiss a fait son ultime show room avec toutes les étoiles du rêve Américain en talons compensés, typé pyrotechnie et make up, racé de hits et de confettis, pour un set avec quelques éclats de poussière déguisés en roses, merci pour tout ce que KISS a fait pour le hard rock'n'roll. Il y a le monde d'après désormais. 


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Dans le clair-obscur d'AMENRA tout vient par vague, dans une communion spirituelle emportait par une houle sonique tortueuse et des rocs de transhumance à la sauvagerie frissonnante. Les Belges terrassent, remuent, laissent agiter les tréfonds dans un geyser planant d'explosions. Parfois ils reviennent dans une expectative post-rock de linceul et de spleen comme pour mieux fracasser l'ensemble dans une puissance tellurique et orgasmique juste après. Le public est un feu allumé d’où s’envole dans le ciel des fantômes de braise émotionnelle, vous en retrouverez l’étincelle dans tous leurs disques.



Waz et Rash ont pris une sacré rouste avec la fusion de Whisbone alors que je me suis fadé KATATONIA et sa musique de plage posée sur du sable à connotation mélancolique. Globalement aussi présent qu’un moine en after pendant la gay pride, le groupe a joué avec la fonction tortue du tracteur tondeuse, sans avoir enlevé auparavant la sécurité. Il semblait n’avoir uniquement dans son esprit sa réservation en cure thermale prochaine.

Pour éviter la cohue je passais au VIP, pendant le repas des sponsors où des commerciaux reluquaient la face cachée et moulante des reines de la nuit avec des verres de whiskies. C'est la première année que je constate que la cohésion avec les différents protagonistes du festival se fait d'une manière plus crispée qu'auparavant, tant les différences, disparités sont présentes. Le hellfest grouillait de 420 000 festivaliers en 7 jours pour l’édition de 2022, (60 000/jour sans compter la presse, les invités, etc..). C’est une ville comme Beauvais, Chambéry, ou Niort. Hey, qu’est-ce que l’on a foutre ? Est-ce que tu crois une seconde que je suis venu pour la populace ?

Je suis venu pour la M U S I Q U E, les musicien.nes, l’art du spectacle version XXXL et son outrecuidance. Le heavy Metal Thunder, le hardcOre, bläck, doom, stoner, etc…Les gens sont cool, fun, t’imagines bien que sur 60000 gaziers tu risques de croiser un connard, mais aussi une personne hypra sympathique, question de feeling, d’état d’esprit. C’est selon ton mood, comme d’hab. Il est difficile de faire abstraction de l’affluence à certaine heure où elle est aussi pleine qu’une panse de brebis dans le « Flower of Scotland » (Flùir na h-Alba en gaélique écossais » joué à la cornemuse. C’est vrai qu’il faut calculer ses déplacements en fonction des embouteillages potentiels à la fin d’une scène. Être seul au Hellfest a du sens, tu es une créature de la nuit qui convoque un rituel pour se remplir à coup de trique, d’éclairs d’ivresse, comme un instrument à percussion qui vibre jusqu'à ce tu saignes en poème à brûler dans l'eau, et dans les flammes pour s’y noyer. Mais avec des potes, booOoon dieu, quelle rigolade !!!




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dimanche, juillet 10 2022

SOME KIND OF MONSTER - HELLFEST XV ACTE II JOUR 4


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Quand le voyage touristique prend la tournure d’un très long trip à la mad max au salon de la merguez de Perpignan, le matin est déjà moins fourni en festivalier. Ben quoi c’est normal que vous saturiez, la foi aveugle ne produit que l'exaltation dans le vide. Le monde des musiques extrêmes c’est toute une culture, une loyauté. Vous pensiez arrivez avec vos caricatures du chanteur Antoine avec chemise à fleur, cheveux longs et idées courtes, juste pour passer le temps à faire les sardines serrées devant une mainstage ?


HELLFEST XV ACTE II JOUR 4 - Report du Dimanche 26 juin 2022

Nous étions au dernier jour du dernier acte, c'était dimanche jour de messe, de liesse, alors alléluia Lucifer, Hail Satan !

Je vous souhaite une bonne et saine lecture, sachez que vous prendrez plus de plaisir en vous caressant avec un cierge, en allumant de l'encens.


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SORDIDE c'était une pluie d’astres morts et d’anges vengeurs qui s’abattait sur nos regards hallucinés et se mêlait au déluge de nos convictions anarchistes.

“Les Idées Blanches" leur 4ème album (juin 2021) libère les incantations les plus enfouies via le label Les Acteurs de l'Ombre Productions.

Pendant le mouvement planétaire "Black Lives Matter" le groupe s'engagera contre le racisme avec l'offrande La peur du noir sur la compilation « Sous les pavés, la rage » sortie le 31 juillet 2020 sur la plateforme Bandcamp.

Parfois au détour d’un set à la Temple, on zieute les patches voir s’il y a du nazillon. J’ai juste aperçu un gars avec une casquette rouge « Make America Great Again », mais je ne sais si c’est par provoc où par conviction.


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Pour info : 41.45% au second tour de l'élection présidentielle, 90 députés à l'assemblée nationale, les idées d'extrême droites sont bien implantées, il est fort probable que tu en retrouves partout, et pas qu'au Hellfest, malheureusement. Sordide a foudroyé son black anarchiste, anti-raciste, anti-nationaliste avec aspiration, et force, il est très important que cela soit dis quelque part.


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THE ATOMIC BITCHWAX c'est un groOos groove de stoner remplit par des effluves d’heavy rock70’s à la sauce revival 2.0.

C'était avec un esprit primesautier, vautré jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique que nous accédions à ce foisonnement d'une rythmique pleine d’amphétamine, d’hurlement de riffs pour trouver son chemin dans cette félicité électrique.

Pendant la résolution de la panne d’ampli le bassiste a interprété « God Of Thunder » de KISS, re-cool.

Le trio a envoyé un set bien stonique pour faire rutiler sa muzak. Pas de palabre ce fut un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise.


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Nous avions eu les Ukrainiens de Jinger, voici les Russes de NYTT LAND.

Le duo s'est présenté de manière primitive, païenne, et chamanique, c'était la suite plus à l'est de Wardruna et Heilug, carrément en Sibérie.

Je ne suis pas rentré dans le trip. Celui-ci était très limité musicalement, et interprété avec très peu de vocabulaire. Primitif ?

Le gars avait un chant guttural des steppes Mongole comme la tribu The Hu...Robert (blague pour les cocos).


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BOKASSA est un groupe vraiment très bon, avec de super titres, et je dis cela pour le live, en disque je n’avais pas accroché autant.

Leur set a fluidifié du hardcore’n’roll rawk, avec ce qu'il faut de punk pour ne pas être inconvenant, ni trop stoner pour ne pas s’enfoncer dans les sables mouvants.

En live l'énergie ressort amplement façon brumeuse féerie, les structures sont plus limpides, plus franches et frontales, de ce fait ça passe crème, fouettée hein !


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Planant à des hauteurs vertigineuses YEAR OF NO LIGHT a déroulé son incantation orgiaque.

Une entrée lente, désireuse, puis un gros son crescendo, une atmosphère de feu, la densité qui s’amplifiait constamment jusqu'à ce feu grandiose de lumière supersonique.

Le prédicateur simiesque YONL exhortait ses disciples avec sa fureur fanatique jusqu'à qu'il y en ait dans le public qui perde connaissance. Hypnose totale, meilleure que Messmer et Mesrine.

Le groupe a allumé sa chimie musicale en foutant le feu à son bec bunsen. Sur scène il y avait deux batteries, une basse, vingt guitares, le truc c'est un orchestre tellurique. Ca vient du fin fond des ténèbres et quand ça remonte ça fait planer très haut. Oui comme une tablette de chocolat (85% noir délicat).

C'était encore une fois très beau, fabuleux, embrasé. Le seul regret de ce set fut qu'il fut bien trop court.


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SVART CROWN brûla fortement et de toute sa puissance, comme un soleil mort explose dans le firmament de sa dégradation volcanique.

Puissant et techniquement véloce, dur et tout en contraste apparent, le set a été à la hauteur de leur dernier et excellent dernier opus "Les Terres Brûlées" via les Acteurs de l'ombre. Un concert très spécial puisque c'était le dernier de cette formation.

Voici le communiqué de JB Le Bail (créateur et leader du groupe) :

"La date du dimanche 26 Juin sera notre dernière et nous sommes désolés pour celles et ceux qui auraient voulu voir le groupe une dernière fois. La flamme qui a animé ce groupe depuis près de 18 ans n'est plus, et il est impossible pour moi de continuer sans cette force. Je suis extrêmement fier du chemin parcouru, de tout ce qu'on ce que nous avons accompli autant artistiquement qu'humainement. Nous avons pu faire le tour du monde en jouant notre musique, partager notre passion, réaliser des rêves de gosses en ouvrant pour nos groupes favoris. Et ça, ça n'a aucun prix. Sans cette flamme, toute devient insurmontable et il serait malhonnête envers moi-même, mais aussi envers le public de continuer pour de mauvaises raisons...Merci à vous pour toutes ces années. Merci pour votre force. '' JB & Svart Crown

Salle comble, forcément avec un goût de tristesse, de beauté d'amertume, de fureur libératoire. A la fin le chanteur a remercié toutes les personnes qui les ont soutenues, aidées, puis il a scandé « Ouvrez vos putains de cœur, avant qu'ils ne meurent. »

Ça c’est pour tous les gens qui racontent que le black metal n’a pas d’âme.


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Le très lourd HxC, puissant et destructeur de JUDICIARY a foutu le pit en furie.

C'était très dur comme set. Lèvres fendues, nez cassés, œil au beurre noir, civière toute prête, tombeau ouvert, grâce à l’art du boxingcore le pit était une épitaphe, la dernière affaire judiciaire à traiter.

Le groupe a poussé les altères Leeway, Cro-Mags, Power Trip et ordonna un wall of death. Les deux partis s’élancèrent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Béziers. Je ne t’explique pas le maul juste après.

Les texans ont grillé à la sauce BBQ la jeunesse alternative de la Warzone, en décalottant toutes les saucisses du pit (chipo, merguez, de Toulouse à Strasbourg en passant par Morteau)


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BLOOD INCANTATION c'était une Sacré branlée, death technique entre Voivod, Obituary et Morbid Angel.

Carré, techniquement ceinture noire troisième dan, si tu cherchais la voie lactée c'était foutu, parce qu’elle avait explosé dans des dissonances prog deathalique (suite visible après le set des Mets le reste de météorite qui s'est désintégrée dans le ciel). Voix de caverne, un sens du riffing de Pluton, des doigts qui filent sur les manches comme une dactylographe cocaïnée, des breakdowns en pagaille, des atmosphères d'outre-tombe. Ouaip pas de place pour la moindre assonance du pop punk, clair. Le chanteur guitariste est dégarni sur le dessus avec des cheveux long sur les côtés, la classe (style docteur Emmett Brown mais en brun) , et le métronome du groupe a fait pleuvoir la fonte, c’était d'une lourdeur pfiouuuuu, et puis puissant comme un haltérophile.

Dans le public les jazzeux commençaient à sortir le jeu d'échec en salivant sur le côté, et les fans de Son Gokû couraient comme des trekkies à travers le cosmos de la Altar.


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REGARDE HANGMAN’S CHAIR TOMBER LES HOMMES

Belle rencontre avec deux poids lourds de la musique sombre hexagonale, lourd volatile en ouvrant une tessiture dark incandescente, c’était un beau moment de communion pastel, noir et rose. La salle était comble et il y avait un paquet de monde devant le chapiteau Valley pour voir ces bombardiers soniques saturer les airs ténébreux.


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J'ai entendu gueuler plusieurs fois dans le week-end « Manowaar rend l’argent » davantage que le classique « Apréoooooo » qui égale depuis ce temps le Seven Nation Army des White Stripes en lourdinguerie.
Quand on sait que Manowar a pris l'oseille et annulé à la dernière minute du concert à Clisson, c'est marrant.
Il n'y a qu'une fois que j’ai entendu un gars : « Il me reste 20 balles, je vais acheter un t-shirt de Manowar et le brûler au camping » Rire.
Son pote lui a répondu « Je ferais pire si j'étais toi, je le mettrais »


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Le trio MIDNIGHT a foutu les potards à 11, comme Motörhead.

De façon proctologique le groupe est allé puiser dans les profondeurs musicales pour nous fouetter les annales du genre. C'était Black Tusk/Venom/Motörhead/Bathory avec du black’n’roll de souillon primitif, et les gaziers étaient à donf. Coool !

Le groupe a lancé son choc sonique et bestial avec le désir d’invoquer des succubes par distraction maléfique et offrande au rock’n’roll. Le trio a fait rougir monstrueusement sa foudre sur scène, avec sa splendeur corrompue, brillante, funeste, crade, et tout cet aspect théâtral pour Hamlet chez les bikers, avec des cagoules, du cuir et des clous.

Ça puait l'essence du heavy räwk'n'roll, la luxure, l'huile de tronçonneuse. Le chant dégorgeait, les riffs bastonnaient, la rythmique pesait sur chaque frappe le poids d'un radiateur en fonte, c'était ooooooouch féroce, véloce, molosse !

Midnight c’est une très bonne série Z


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INCENDIARY ? Putain mais rien que le nom c'est déjà un super indicateur.

Tu le sais si tu vas là-bas tu vas y laisser au moins une vertèbre. Ce HxC moderne de la grosse pomme a envoyé le pâté de tête contre tête, et le pit s’est fracassé en quatre, puis en deux, puis en tas de pue et d’intestins grêle.

Le wall of death s’annonçait à peine que déjà les flacons de synthol dans les protège-dents abondaient.

Incendiary c'était une ceinture noire troisième dent, le reste était parti s’incruster dans les joints du pavé au sol. Ne cherche pas de l’or mais plutôt des molaires à la Warzone.


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Avec ces breakdowns saccadés le groupe a apposé son rythme de purée de phalange et de poids lourds, comme un taureau andalou dans une ruelle de feria sur des rouquins irlandais.


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VLTIMAS C’était The Undertaker au chant

Du heavy death épique pour un metal extrême black avec David Vincent (ex-Morbid Angel), Flo Mounier (Cryptopsy) et Rune Eriksen (Aura Noir), pour une communication de catcheur de la WWE (VVF pour la version originale sous-titrée en Français).

Bien fait, pas mal réalisé, la dimension iconique était présente, mais au final harnaché de vieux démons et de fantômes avides le groupe laissera derrière sa prestation qu’une amertume de sable et un combat joué avec des tripes d’arnaqueurs.


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UFOMAMMUT nous a pétri sa race avec un set où l'on a réalisé un voyage intersidéral, envoutant et grandiose.

Le Sludge est de plus en plus rare au Hellfest, c'est regrettable, quand on a pu assister à toutes ces prestations magnifiques par le passé.

Avec un trip hop ‘’metOlnirique’’ (metol + onirique) les Italiens ont offert plein de rêve ouaté.

Un paquet de freaks attentait leur dose de projections soniques avec le secret espoir d'entendre les puissances telluriques prendre formes visuelles dans leur âme cosmique. Le savant mélange de métaux lourds et de sensation amniotique contenait la plupart du temps des cristaux soniques et des minéraux de feu, avec parfois même d'autres additifs véhéments. La Valley s'empourprait de cloques suppurantes provenant des enceintes et de l’électricité galvanique d'Ufomammut. Une vaste chaleur apportait la transe lascive, et un état vaseux d’un contrecoup salvateur.


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Ufomammut c'est comme Uncommonmenfrommars, il y a carrément trop de M.


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Je suis fan de CULT OF FIRE

Quand le rideau s'est ouvert, sur scène le décorum prenait les atours d'une messe noire.

Ahh putain cool ! T’es déjà excité.e pour le spectacle à venir…


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Une table avec des bougies liturgiques, des statuettes, des peintures, des tentures, les visages sont masqués, le chanteur a des cornes immenses. Le début était très long à se mettre en place. Encens satanique, Black hindouiste, et un son de guitare de cisaille pourri. Les deux guitaristes étaient assis sur d’énorme trône de cobra magnifique, mais il y avait un côté statique et non visible à la fois qui perturbait la vision, heureusement que le son s’est amélioré et que leur black atmosphérique a pris de l’ampleur, pour un set qui a première vu aurait pu tourner à la farce de mauvais goût. Finalement cela a souligné un groupe créatif, soucieux du moindre détail et munit de bons titres, avec du sampling pour dynamiser l'exposé. Le set était original et détonant. Le genre de spectacle qui plaît au Hellfest.

J’adore l’Inde et le Black metal donc séduit par l’ensemble, son côté épique, sur disque c’est nettement plus frontal et pas assez retranscrit en live. Cult Of Fire n’est pas passé très loin de la correctionnelle.

Depuis toujours quand je suis à la Temple et à la Valley il y a une dimension beaucoup plus intense qui me bouleverse profondément. Je pense nous sommes des humains ayant une expérience spirituelle de la musique, et nous sommes traversé.es par une spiritualité musicale pendant notre existence humaine. Dans les deux scènes cités, c’est révélateur. Profondément spirituel. Profondément sexuel. Profondément ludique. Profondément enragé. Toutefois ces deux scènes tendent depuis quelques lunes déjà des manifestations de l'orient hindouistes, bouddhistes (et encore il y a eu l'annulation cette année de My Sleeping Karma, OM)

Je garde de ce set la sensation à kali-fourchon (bim 2 points) de la préservation du black atmosphérique, de la transformation et de la destruction.

काली माता


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Sur disque THOU ne m'a jamais trop emballé. Donc je n'avais rien à attendre, si ce n'est une surprise kinder. Le cadeau est pas terrible et le chocolat dégueu, mais content d’avoir eu une surprise.

Le groupe s’est aligné nonchalamment avec le visage d'un ancien élève d’école d’informatique ayant connu le quotidien professionnel du stagiaire longue durée. Trois guitares pour nuancer le propos sludge brut, et bien crade. La Louisiane peut s’enorgueillir de détenir les spécimens les plus cool et sales du globe avec Eyehategod et Acid Bath, rajoute le blaze de Thou à ce panel représentatif.

Pour le chant c’était un gueulard au regard fixe, qui se l'est joué bad boy blasé, il mettra même des lunettes de soleil à la Lou Reed (lulu power). Avec cela tu rajoutais une batterie fanfare de bûcheron, et un bassiste (en chemise) qui rigolait tout le temps, le seul à avoir une drogue récréative dans le groupe, apparemment. Les autres collègues étant aussi expressifs qu’une huître de Vendée.

La musique de Thou est cool, âpre et tellurique, pas de soucis, mais la présence scénique est quasi nulle, d'une humeur indigeste, le groupe a déclamé une pétaradante fascination pour la misanthropie, mais il nous a servi un set de coussin péteur avec la cassolette démonstration d'un plat d'haricot blanc Tarbais.

Thou était sadique mais n'a pas été foutu d'aller au bout de son trip, déception kinder.


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Aparté :Je viens du söuth, et comme je n'ai pas eu une seule piqûre en 11 jours, j'en ai conclu qu' au-dessus de la Loire vous n'avez pas encore le redoutable moustique tigre. Tssssssss, celui-là c'est le gitan des insectes.


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Formé en 1989 par les frères Ritual Butcherer à la guitare, Lord Angelslayer à la basse/chant, et Goat Aggressor à la batterie depuis 2017, le trio Finlandais d'ARCHGOAT a euthanasié la sacristie.

Le groupe s'est avancé comme un boucher dans un abattoir, le visage était une muraille de glace à vous refroidir le sang, avec comme musique de quoi faire surgir la bestialité en un cri inhumain.

Le chanteur et bassiste était une sorte de Seer, le divin dans la série viking, et si tu te souviens bien, il faut lui lécher la main avant qu'il ne te dévoile ton destin.

Noooon n'essaye surtout pas de le faire avec lui, si tu veux connaître ton avenir gratte plutôt un Tac-O-Tac, lis dans des cartes Pokemon, des os de poulet de Bresse, tiens toi à ça uniquement.

Vu le cloutage du groupe, l'ascension jusqu'à Chambéry ne leur fera pas peur. Je pense à cet effet qu'ils ont dû couper la tête de plusieurs hérissons mâles et qu'ils se les sont enfilés sur tout l’avant-bras.

Ce fut un set sans concession, du mépris dans les yeux, celui qui les regardait avec une attente fringante tenait deux secondes à soutenir le malaise. Les mecs sont patibulaires. Après quand tu vois des guignols en pikachu se foutre de ta musique, forcément hein...C'est du black metAl oldschool, fais pas chier, prend la purée dans la tronche, jouis très fort et glorifie Satan. Le groupe n’était pas là pour convaincre les indécis. Le set était un choc, pratiqué au forceps pour faciliter l'impulsion et non l'expulsion.

Pour papa Ours de Finlande c'était encore l'hiver, l’œil torve et l'hibernation en muselière, le groupe a dû livrer la prestation la plus flemmarde de toutes les grottes du Lot. Et quand il a eut fini il s'est barré de scène sans attendre son reste, ça c'était le truc le plus punk de tout le festival.


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Faux départ sur faux départ, à la fin c'est disqualification. La panne récurrente d’ampli de basse a amoindri le tonus d'EYEHATEGOD.

Le groupe a produit le mini minimum syndical, le set n'était pas transcendant, pas de larsen, pas d’éclat. En tout cas pour qui a connu Eyehategod avec sa lumière noire dévaster des concerts de malade mental. D'hab c'est un truc que tu te bouffes en plein bide, qui te fait ressurgir les choses les plus malsaines au fond de toi. Une catharsis comme peu de groupes peuvent le faire.

Je n’ai toutefois pas boudé mon plaisir parce qu’il y a encore la même vigueur misanthropique dans le sludge des Néo-Orléanais.


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Le black souple, flottant, spleen brut avec un brin de mélancolie propre de MGLA a bercé en continue une émotion qui disait « Étoiles, cachez vos feux, que la lumière ne puisse voir mes profonds et sombres désirs »

Ainsi le groupe a joué à chaud sa symphonie des froides et tristes rêveries délétères, elles conjuguaient l'éternité des peines et absorbaient la vie en recrachant le mal.

La Temple était pleine, le groupe arrivera à saturer l'espace sonique pendant cette nuit faite d'obscurité crayeuse et électrique. Une voix rauque de râle avait déroulé sa litanie, comme un tour de chauffe incantatoire, presque chamanique, avant que les morceaux n'explosent, rugissants, rougissants de cette noirceur explicative et solennelle en train de hurler : « Les gens sont damnés dès l'origine »


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NAPALM DEATH ce sera toujours du grind motherfucker & une totale anarchie en concert.

Le set a fait palpiter le cœur par des agitations vivaces qui se font la guerre, certaines nous entraînaient vers les cieux alors que les autres souhaitaient nous tabasser par des pensées malignes liées à nos souffrances et peurs.

A côté de moi je me suis aperçu (poil au cul, oui bon ça arrive) que j’avais Le rédac chef de l’excellent et unique mag New Noise, et d’une bonne partie de sa rédaction. L’équipe fringante laissait agir les convulsions soniques au Napalm de la mort. Il me tarde de lire leur compte-rendu du fest.

Dans l’air chargé de soif de torgnole le groupe dominait son propos combatif comme ce qu'est la bière tiède au festivalier : la réponse.

Devant la scène Altar des gars en piteux états se faisaient goudronner avec de la chair humaine par des hommes qui font corps avec leur discipline de légionnaire, et dans la foule des corps flottant lestaient les bras de toute part, y'avait même des mioches par moment. Le groupe était en totale communion avec la violence du monde, Napalm Death entraînait dans son élan cette rage que l’anarchiste signe d’un poing rageur et révolutionnaire.


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MERCYFUL FATE c’était La messe satanique du dimanche soir, elle a révélé aux apôtres ses tonnerres et ses flammes…La voici donc cette claque géante de Lucifer, maître cornu et Belzébuth tout à la fois.

Historiquement la présence de Mercyful Fate est plus importante que celle des Mets dans l’univers du metOl. Le king est arrivé comme un vieux démon et son chant a fait péter les verres, les pare-brise, vitres, vitraux à moins de 5 km. Il y eut des riffs heavy metal que l’on a retrouvé dans la quasi-totalité des groupes du week-end. Et puis que dire de cet escalier de la mort qui prenait visuellement toute la scène, 45% de pente au bas mot, et en faux marbre de Turquie. Je ne sais pas comment il ne se vautre pas, si c’est la hanche nous ne reverrons plus jamais King Diamond.

Nous étions plongé.es dans les ténèbres, à cette heure lugubre où le diable exercera un empire absolu sur les impénitents irréductibles. Le set devenait une évidence liturgique avec son goût d’hémoglobine maléfique propre à un rite sacramentel. La Magie des noirs augure se manifestait avec des musiciens jetant leur venin sonique en une musique maléfique, et se répandait dans la douceur d’une nuit vermeil comme une nuée de vapeur nocive très sombre.

Rappel : Pas de Mercyful Fate pas de Metallica


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Une fois le show terminé je me déplaçais en filou en contournant tout le site pour passer et me faufiler sur la gauche de la mainstage 2. Jusqu'à présent la populace se lassait d'aller jusqu'au fond du site. Là, c’était aussi gavé qu'une oie du Périgord un 25 décembre. « Kill 'Em All » me venait à l’esprit immédiatement avec « l’enfer c’est les autres » de Jean-Paul. Finalement je mis pied à terre pour Master Of Puppets.



C’était surtout l’écran géant qui me permettait de voir METALLICA.


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Finalement cet imminent groupe de grand frère a toujours été un groupe intimidant. Il a conçu des chef d'œuvre intemporel, fait une grosse bouse (LULU avec Loulou), poussé le metal vers le mainstream tout en conservant son assise et son aura.

Metallica vit sur ses acquis avec sa longue carrière, mais pas que puisqu’il a sorti en 2008 « Death Magnetic » et « Hardwired… to Self-Destruct » en 2016. Ce soir c'était grand soleil, une Vittel fraise, un set de professionnel, avec l'esprit show must go on, malgré les patates d'Ulrich (Sérieux, Dave Lombardo revient en live c'est un carnage), un jeu avec le petit pull sur l’épaule pour ne pas prendre froid.

L'adolescence venait à glisser en nous avec cet effet de donner corps à nos fantasmes. Le groupe était là, enfin, et ce qu'il nous a confié dans l'antichambre de nos désirs à suffit à nous protéger. Il mettait le feu au corps sculptural de sa dimension de groupe culte, et révéla sa véritable essence en gaspillant tel un feu de paille un set ostentatoire qui pétait dans la soie.

Et bien mon salaud, au prix où est le baril de gazoil, c’est vraiment de l’arrogance.

J’étais content mais sans plus, heureux et un brin déçu, peut-être étais je intimidé par l’envergure, par cette peuplade silencieuse. Autour de moi les paroles étaient rarement reprises, je sentais la gêne, mis à part sur « Nothing Else Matters», pour le reste ça a fait pschiiiiit. C’est comme cela…

Amusantes les plaisanteries de Hetfield tout le long du set, tout comme ce clin d'œil pendant « Seek And Destroy » sur les écrans affichant le ticket de concert de 1984, au Riff de Toulouse. J'en connais qui y était, gloire à eux.

La set list ? Mouaiie pour une première au Hellfest le groupe aurait pu nous la jouer feux d’artifices de légende, là aussi, d’un côté il y avait matière mais de part la qualité et l’envergure je m’attendais à beaucoup plus. Sinon c’était Metallica quand même, Hetfield est un astre, Hammet un éternel teenager de la planète whawha, Trujilo un soleil d’Amérique, et Ulrich un boulanger (pain au maïs, au sésame, au raisin)

Le final fut libellé par mille doigts invoquant un Dieu dans une union d’Enfer, de Purgatoire, et de Paradis. (ndlr : Suite à ce concert Metallica avait annulé la date suivante pour un cas de covid, ça c’est joué à rien.)


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Je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques par un feux d’artifice magnifique. Je quittais le site en ne laissant aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existences, hérissé d’excitation, de fatigue, avec la splendeur dans la chair.

Je vais au Hellfest depuis 2009, alors 2022 ?

C'est D I N G U E le chemin parcouru par ce festival, son expansion, son évolution tonitruante, son électrisation médiatique, ses concepts, son savoir-faire, c’est devenu un rêve dans le rêve, une locomotive de tête, et un putain de business. Parfois cela fait tourner la tête trop vite et l’on souhaiterait que le manège s’arrête, que les stratégies plan marketing tactico tactique stoppent, mais les dernières affirmations du comité directoire atteste d'un futur puy du fou metOl, avec la finalité de concerts comme tête de gondole ?

Chaque année le festival peut se voir comme un produit marketing, un évènementiel conventionnel avec des prestations de services qui perd une partie de ses prompt mélomanes, mais augmente sa part de marché avec de nouveaux festivaliers dépensiers.

Le Hellfest est tendance, sa réussite commerciale est une force de vente du made in Loire-Atlantique, on en parle comme d'une curiosité de bête de foire mais dont l'appât du gain demeure dans une société marchande et de spectacle une véritable manne.

La pop culture en pénètre de plus en plus les compartiments pour son intérêt, et la musique metal en est impactée désormais, mais vers où cela nous mène ? et quand est ce que cela va t'il s'arrêter ?


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C'est compréhensible que les originaux (oldschool) rouspètent sur la légitimé des novices (touristes).

Les oldschool étaient là bien avant, ils ont soutenu pendant toutes ces années, pendant les moments de disette, de traversée du désert, avec la loyauté qui a assuré la pérennité de la communauté metal. Parce que ce style a été conspué, méprisé et que le défendre a toujours été un acte fort, rebelle et d'engagement. Le oldschool c'est la fondation, l'ossature, la clef de voûte. Maintenant qu'il y a un début de reconnaissance, que l'or et la soie parviennent en pain blanc, ils se sentent évincés au profit d'une nouvelle catégorie de profiteur avantagé, favorisé, privilégié.

Pendant que le mélomane acquiert une culture, l'épicurien picore à sa guise. Ce sont des caractères différents.

Le Hellfest se composent avec cette multitude de pensée, caractère, tempérament, humeur, originalité, personnalité, mentalité, existence. Si tu fais le tri, tu réduits, et l'expansion est une action qui réussit au festival. C'est grâce à cela, à ses décisions, et ses choix que la pérennité est de fait. En s'opposant à la stagnation, en s'écartant de sa zone de confort, il a pu muter.

Il est normal qu'une partie de sa population oldschool se sente lésée et dépossédée par l'envergure et stratégie du crew. Les changements bouleversent tous ceux qui ont segmentés leur dogme, vérité, croyance, révélation.

Mais tout ne tourne pas uniquement autour de rapport mercantile au Hellfest, à la base ce qui prime ce sont les concerts. Tout le reste c'est du bonus.

Bref, tout le paradoxe est là, c'est trop grand, trop tout, pas assez ci, pas assez ça, ce n'est plus ce que c'était ma pov dame, mais on trouve cela génial au final, c'est comme un concert de Metallica. De toute façon tant qu'il y a une programmation alléchante ça tient bon, on redemande cette effervescence hormonale d’adrénaline, endorphine, dopamine, sérotonine, ocytocine, satanine.


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Point négatif :

  • TROP DE MONDE (à partir de 19h00 c’est full) et toutes les scènes ont été agrandies. Le site est très vaste, donc il est possible de trouver des solutions pour éviter la populace mais il faut être organisé.e, et aimer la marche nordique. (je perds 2 kg par week-end).
  • Le touriste novice, le néophyte égocentrique qui se fout de tout, la bleusaille qui découvre l'illumination ? Je déteste tous les pantalons avec des poches sur le côté, le rond de serviette dans l'oreille, l'anneau de la vache qui rit dans les naseaux, mais je tolère absolument les personnes qui en portent. Il est là, il s'éduque, s'affranchi, ingurgite, s'endoctrine, se déniaise et le bordel est assez vaste pour vivre différemment l’événement, chacun à sa place et surtout le respect se doit d'être réciproque sinon cela ne fonctionne pas, jamais !
  • Le son. La qualité sonore sera la différence entre les festivals. J’insiste mais il est impératif de faire honneur aux univers musicaux, aux groupes, à l’art scénique, à l’astre noir sonique, à l’entité Hellfest avec un son de meilleure qualité. Prendre le partie de moins de décoration pour un meilleur son pour l’avenir me semble judicieux.
  • Mais pourquoi tout le monde se barre en même temps le dimanche soir ? C’est un entonnoir le bordel après. Dormez puis prenez la route à la cool le lendemain...
  • Par Belzébuth, A R R E T E Z de façonner des cœurs avec vos doigts pour montrer aux groupes que vous appréciez, foutez les vous au fion jusqu'aux amygdales et hurler à la place.

* La baisse significative depuis les dernières éditions d'une population oldschool, mélomane, trve sur le site, cela s'en ressent fortement dans l'ambiance générale, le sort des concerts, l'attrait, la symbiose d'appartenance à la communauté des musiques extrêmes. A force le festival va se Las Vegariser en Sin-sson City et plus du tout Clisson Rock City.


Point positif :

  • LA PROGRAMMATION reste le critère n°1. Les groupes qui s’y produisent comprennent l’opportunité positive de s’y produire, il y a de la valeur à venir jouer au Hellfest, il y a du monde qui assiste au concert, c’est valorisant. Il est vrai que davantage de personnes passionnées changent l’issue d’un set, étant donné leur connaissance et respect du groupe, des différents codes du metal.
  • Les écrans géant à chaque scène, et heureusement. C’est mieux quand tu es près du groupe, mais tu n’es pas tout seul, ce sont 70000 personnes par jour.
  • La déco, l’organisation, le professionnalisme général, la gestion des crises climatiques, la restauration (chère) mais bonne, avec une excellente signalétique des allergènes et veg, sauf pour le pain au chocolat que je ne sais toujours pas ce que c’est ?
  • J’ai apprécié les pissotières entre la scène Valley et Temple. Isolé dans un module, plus besoin d’écouter ton voisin uriner et te raconter son intuition sur la pluviométrie avec un relent de saucisson à l’aïl et de beurre salé Breton.
  • Le Hellfest c’est devenu gigantesque, cette double version a été colossale, monumentale, extrême, démesurée, et phénoménale. J’ai été un heureux de pouvoir assister à cette page de l’histoire, même si et c’est ce qui est vraiment fou, c’est que chaque ce festival devient légendaire, immortel, infernal. Planer à Clisson Rock City permet le temps d’un week-end extraordinaire d’être dans l’illusion d’un vortex de phantasme extravagant, une boule d’hallucination et de délire, dans une liberté de représentation mirifique et de vision utopique. Et c’est aussi intense (avec des passages plus chiants parfois), et puissant de le vivre.


Merci à Roger Wessier, à l'ensemble du crew Hellfestien, à tous les bénévoles, aux groupes, aux copains, et gloire à Satan !


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§« Il y a un moment ou les mots s'usent. Et le silence commence à raconter. » § Khalil Gibran


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vendredi, juillet 8 2022

BLOOD MOON – HELLFEST XV ACTE II JOUR 3


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Deux week-ends d'affilés cela peut paraitre long, et à la fois lorsque nous en étions au dernier samedi, j'avais la sensation de ne pas avoir pris conscience de l'événement extraordinaire et unique en soi, comme si j'avais encore du temps devant moi. Ben pourtant non, nous arrivions déjà à la terminaison.

Il se fait souvent cracher à la gueule, pourtant le fameux touriste a apporté la pérennité au festival, à la magnificence du site, il serait inconvenant de lui en vouloir de n'être pas encore, pas assez dans l'esprit. La vie est un long apprentissage, il faut lui donner sa place dans ce monde.
Nous connaissons les inquiétudes que colportent sa suprématie. S’il devenait majoritaire, aura-t-il un impact sur la programmation ? Que restera t’il du Hellfest quand il sera passé de mode ?
J’apprécie en un week-end de pouvoir assisté à une tornade de concert et de groupes que je n’aurais sans doute pas la possibilité de voir. Là c'était sur deux. Donc merci au Hellfest. Le lieu est sublime. Votre professionnalisme est parfait, vos équipes sont cool. Quel travail abattu, c'est impressionnant, BRAVO !


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HELLFEST ACTE II JOUR 3 - Report du Samedi 25 juin 2022

Le temps efface l’ensemble de nos instants de vies, pourtant la constellation demeure. Voici quelques féeries de l'éphémère glanées ici-bas...


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Un matin de ciel de fraise saupoudré de soleil de sucre blanc en poudre d'hiver venait ce samedi 25 juin 2022 suspendre une accalmie, un nouvel espoir comme dans Star War.
J'arrivais au début du set de DROPHEAD CHAOS avec des rêves courts, et d'une nuit aussi furtive qu'un 45 tours (7 pouces) de speed metOl. Le groupe a été créé lors du premier confinement en Mars 2020, il est composé avec des membres de Betraying The Martyrs, Black Bomb A, Sidilarsen, Les Tambours du Bronx, Think Of A New Kind, Smash Hit Combo. J’ai suis très étonné de cette affluence à 10h30, d'habitude tu as vraiment de l'espace, preuve de la qualité sonique de ce combo qui pactise avec un metal moderne et de nu metal.

Leur crossover a fait bouger le derche, la tête, il y avait une bonne vibe, et ce groupe est excellent pour le tonus matinal. J'ai pensé aussi qu'il serait très bien dans la programmation de l’xtremefest, le meilleur festival punk hardcore.

Je sentais que cette journée allait être sacrément combative, de celle qui aime la castagne !


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J'ai bien accroché avec le velours rock blues Californien du quatuor DIRTY HONEY.

Ce groupe de rock américain de Los Angeles, formé en 2017, est composé du chanteur Marc LaBelle, son grain vocal est a rapproché de celui de Bon Scott, en plus mielleux, c’est vraiment génial, du guitariste John Notto (avec juste le sucre des fruits soniques pour les solos, parfait), du bassiste Justin Smolian (à la cool le mec pourrait figurer dans un road movie de Tanrantino, impec) et du batteur Corey Coverstone (à la cool le mec pourrait figurer, ouaie Tarantino). Il eut été regrettable toutefois de ne pas avoir du soleil pour accompagner les libations bluesy rock de ce groupe hypra cool. Leur look était parfait, le son de la basse était vraiment mis en avant (Tarantino style), il y avait un groOove efficace, en fait il y avait tous les bons ingrédients dans ce genre de style, c’était un bon set, au cool mood et la bonne attitude scénique.

Le groupe a accompli une tournée estivale Européenne par la suite, en faisant la première partie de Rival Sons, Guns &Roses et KISS. Quelque chose me dit que nous allons entendre parler de ce groupe c'est certain, bello ragazzo !




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NERO DI ARTI c'est du post-metal aka death prog.

Ça pose un climat d’emblée et des dissonances. Ce n’est pas une extrapolation sonique, mais cela exige une écoute totale, approfondie, car leur set et leur musak demeurent assez chaotique. Le terme est faible même. J’apprécie ces groupes avec lesquels il faut être à 200% dans leur univers, même si parfois, et comme bon nombre, je lâche l’affaire parce que je n’ai pas envie de faire un effort continue et supplémentaire. Un vrai connard, mais en fait je pense que c’est mon côté contemplatif, si vous l’avez, vous savez que nous ne sommes pas souvent sur terre. Pendant leur concert il y avait une multitude de style, de sonorités, atmosphères, climats, beaucoup de densité, de profondeur de champ, étoffé même, et parfois tout était trop chargé.

C’était trop complexe tout ce raout, et la mixture des Italiens procédait à son hégémonie. La teneur musicale semblait atonale, avec de vieilles épines qui éraflent une rage qui palpite encore une fois que tout est éteint, c’est dire sa propension bruitiste.


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AUTARKH a été impuissant à faire lever une foule éprise de débandade festive après toutes ces journées metaaaaaal.

C’était boursouflure metal électro indus, y’avait aussi du rap avec des morceaux d'Insomnium dedans, du heavy avec des breaks d’Opeth, une lourdeur Gojiresque.

Je me suis demandé si ce groupe cherchait encore son style ?

Non c'est tout simplement de l'avant-garde mec ! Le terme ‘’simplement’’ n’est pas cynique, il est hilarant normalement positionné dans ce contexte (bim).

Je préférais quand le groupe monopolisait sa création pour créer des atmosphères plutôt que de donner du sens. Le chant était limite. Il n’y avait pas de batteur, mais un séquenceur. Leur musak était hachée, striée de fréquence que le rythmique électro accouplait à une mouvance d’une errance fantomatique, et d’un lyrisme.

Heyyyyyy ce groupe aurait dû passer la vieille avec la team NIN nan ?

Ce n’était pas évident d’être happé par ce mélange, d'ailleurs il n'y avait pas foule du coup. Le groupe s’est avancé avec des moule-burne en Gore-tex, et la tirade de maîtresse Fabienne quand les menottes te saignent les chevilles. Avant-garde mec, tout simplement !


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De façon générale, j’ai trouvé qu’il y avait moins de costumes, moins de gens sympas aux heures d’affluences (pléonasme) c'est à dire devant les grands noms (exemple : la ligne 13 du métro Parisien, ressenti en équivalence avec la rocade Bordelaise à 7h28 et Toulousaine à 17h24).

Il y avait davantage d’estivants, donc une population qui ne connaît pas grand-chose, n’a pas les codes, la culture, qui découvre, elle participe à sa hauteur, elle ramène les pesos cabron !

Mais dans le lot, il y a potentiellement une partie qui découvre avec la mentalité de celle de Las Vegas. Il ne faudrait pas qu’à force le Hellfest ne soit plus qu’une destination à réaliser dans une vie d’enterrement de jeune garçon.


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Heureusement que la programmation relève, oh oui.

Ce qui est dingue, et cool à la fois, c’est que toute une génération va être éduquée avec le Hellfest, et ceci change carrément la donne. Et toutes et tous les ancien.nes comprennent le sens de cette portée.

Il reste encore de la cordialité, indulgence, amabilité, fraternité, bestialité entre festivaliers, car chacun fait, fait, fait c'qui lui plaît, plaît, plaît, toutes les étoiles qui brillent, qu'est'ce z'ont à m'dire, les étoiles ?


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Pour le set d’HUMANITY’S LAST BREATH, j'avais noté qu'il n'y avait pas de basse (décidément cette année…).

Donc deux guitaristes, une batterie, made in Sweden. Le chanteur était possédé et sa peau hyper laiteuse, un genre de Sadako Yamamura du film Ring, ce qui apportait quelque chose de ‘’dangereux’’ avec l’apport du death tellurique et son growl putride. Le set avait la saveur âpre d’une œuvre musicale eschatologique. Plusieurs sources souterraines se déploieront sur scène avec une vertigineuse descente une fois le show éteint. Mais que s'était-il passé ? Le groupe a provoqué la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C.


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Osmose screamo pour MY OWN PRIVATE ALASKA, avec une intensité indéniable, toute la fragilité et la force de l’humanité venait s’ouvrir les ailes (et non les veines).

Beaucoup de monde était assis. Sur scène il y avait 1 batteur, 1 clavier, 1 chanteur (pas de bassiste, cqfd). Parfois les titres oblitéraient vers un opéra rock, je préférais quand ça penchait vers le screamo, clairement. Le groupe est passé à Castres peu de temps avant, je pense que cela doit être vertigineux dans une petite salle, bien intime.

Il y avait du monde sous la Valley à cet instant, les séides se pressaient comme des agrumes devant le groupe, lequel faisait serpenter son turban musical avec le frémissement de la soie sur le corps de leur mélodie.

Nous plongions en immersion aqueuse dans la plume vaporeuse de My own Private Alaska, et dans son regard il était lisible d’entendre "Je suis timide comme une créature sauvage."


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GLORYHAMMER = The final countdown du power metal avec plein de mighty warriors kikoux et de Kikouyottes (les jeunes qui jouaient à Minecraft en 2016), ils étaient tous en mode licorne arc-en- ciel.


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Du second degré pour assister à ce show il en fallait un plein wagon. C’est vraiment un groupe de festival qui remue la jeunesse. Avec un synthé du kazakhstan, les mélodies de la fête du Turkménistan, pour un royaume féerique…Et de mauvais goût.


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I’m black & I’m proud avec AYRON JONES.

Bien kiffé son rock grungy blues funk Hendrixien, Grand Funk Railroad & soul power. Cool, une réussite. Des sourires sur scène et le cœur ouvert pour le public. Un très bon moment musical.

Tu vois c’est aussi ce qui est appréciable au Hellfest, je n’irais pas forcément voir ce genre d’artiste en concert dans une salle, et ici cela me permet de le faire, de changer de climat vers un style plus généraliste, et cela fait du bien ce changement. Sur scène Ayron Jones s'est aperçu que le guitariste prenait une importance envahissante. C'est un peu comme dans un couple hétéro qui se love tendrement, puis des nanas passent à proximité et le gars reluque les culs défiler, sa gonzesse s'en aperçoit, une rupture de la féerie se passe à ce moment précis. Sauf que le gars ne peut pas effacer l'historique.

Dans cette dramaturgie orgueilleuse, les deux musiciens ont fait de même. Je ne connais pas la suite…

La cover “Breed” de Nirvana, elle aussi elle a fait du bien.


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J'ai pas du tout compris pourquoi il pleuvait à nouveau en revanche ?

HÄLLAS c’était du Krisprolls chez Lucifer, avec un mix de Pat Benatar Sweden, versus heavy doom & rock passéiste, revival ringardise. Franchement ? C’était super cool. Cape, synthé, un son des 70’s, Deep Purple haze. J’ai vraiment pris mon pied dans ce mix ringard vintage.

La delorean seventies, j'y suis monté dedans plein fer avec comme horizon les lumières bien conçues pour apporter cet esprit seventies. Tout a été hyper bien pensé, ce délire, les sonorités, les costumes, les compositions. Leur set m'a fait penser à celui de Ghost à sa première venue au Hellfest en 2011.

J’ai entendu juste après le show une réplique digne d’un film de Gérard Oury : « Ahhhh merde nous avons raté Hällas, hélas. » mais le gars n’avait pas la tronche à Bourvil, ni De funès c’est dommage.

Hällas a vraiment cassé la baraque avec un bon concept. Le public du Hellfest est friand de ce genre de spectacle. Le spiritisme sonique se présente au vicieux, à l’amateur du plaisir, et au sensuel sous un déguisement culturel de haute aspiration. Chacun y trouve ce qui correspond à ses inclinations au final.


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XIBALDA est un trio originaire de Pomona, en Californie.

Leur style musical se base sur un mélange de punk hardcore et de death. Ok, hey on ne va pas farfouiller dans tous les tiroirs pour signaler de quoi il en retourne, c’était du brutal HxC, le pit était en surchauffe, et en plus le soleil était revenu. Youpi yeah motherfucker !!! Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de l’autre. Pour chasser le côté frileux du pays Nantais fallait se foutre au milieu du pit, t’étais plutôt dans l’estouffade de la Mauritanie.

Le set était très intense et aura du mal à partir, surtout pour les ecchymoses (5 granules d'Arnica montana 9 CH toutes les heures) !


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Le WallaBirZine est heureux de distinguer le Prix spécial EUROVISION 2022 à ARCTURUS.

Pour ses costumes cheapos, sa prestation désuète entre le cirque de campagne et théâtre de rue de province, sa musique désuète et son univers à ranger entre les groupes Triangle et Gong, voire Therion pour son opus « Les fleurs du mal » ( putinnnnn j’en ai mal aux gencives).

Ce n’était pas du tout ma came. Apparemment le gratteux avait laissé son accordage à la consigne de l’aéroport.


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J’avais déjà assisté à un concert des Toulousains de SLIFT, normalement j’aurais dû aller voir un autre concert.

Mais bon leur trip cosmique est vraiment excellent. Je m’y pointais, et là c’était une boule de feu solaire sur la Lune. La parfaite nébuleuse d’Orion, krautrock pysché, le groupe a tiré de sa transe les phénomènes en fusion tellurique du magma sonique.

Le mystère musical de ce trio à l'écriture hiéroglyphe trekkie (fan de Star Trek) demeure comme les grandes pyramides, un triangle de feu cosmique pour satelliser les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée, et du monde merveilleux de Disney inclus.

Slift a levé la foule et cassé la baraque à frites de Saturne.


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Nous sommes à la porte de la Bretagne, donc il y avait un gars en train de soufflet dans une peau de couille de brebis pour faire du biniou (un cousin de la cornemuse), pour le set de VILLAGERS OF IOANNINA CITY, et ça s’est totalement prohibé dans le sud.

Sauf que ce groupe fait de la zique folklorique grecque de la région de l'Épire. Pitinnnnnnnnnnnnnnnn !


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FLESHGOD APOCALYPSE & EPICA = Art Lyrique

Sur scène l’attroupement laissait autant d’espaces qu’un taulard à l’isolement. Pinaise ça couinait en contre ut nan ? Vraiment je suis punk à rien, je suis parti à la warzone, direct…


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Nick Steinhardt, l’un des 2 guitariste de TOUCHE AMORE avec sa ganache d’un premier de la classe qui avait les lacets accroché à la table en cours d'informatique, était habillé pour l’occaz comme à New Delhi en 1969 pour un mariage.

Grand moment de screamo, j’adore ce groupe, je ne suis pas du tout objectif, mais toutes celles et ceux qui apprécient le groupe comprennent l’émotion suscitée. Le screamo demeure rare au Hellfest, en plus.

J’ai adoré, c’était un set super classe, un diamant brut. Jeremy Bolm le chanteur n’avait presque plus de voix à la fin. Il a donné. L’interprétation était compulsive, et l’attraction émotive était superbe. Aimer un groupe et sa folie c'est aussi ça, risquer tout ce qu'on a comme désir pour la création d'un fou, et saisir cette émotion brute comme une pureté.

Le set était trop court, bien entendu.

Touché Amoré laissera en héritage à son set une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive. Je découvrais ma sensibilité à nue, et la voix de mon âme entourait les bras de mon cœur en laissant les larmes couler. Qu’est ce que ça fait du bien !


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MYRKUR a été le plus beau spectacle des deux week-ends.

Grandeur lumineuse du new age, nature & découverte, costume bunad tradition scandinave. Merci, merci mille fois pour le son gigantesque. C'est vrai qu'au début c'était trop faible. C'est vrai que c'est pénible ce calage jusqu'au 2/3ème titres pour pouvoir bénéficier d'un son approprié. Les chants étaient superbes, en osmose avec la lumière. Tout était vraiment superbe. Cette année le solstice a été fêté par des cérémonies harmonieuses et vivifiantes. C’était puissant (et pas une guitare électrique hein !), intense, d’une pureté virginale. Si tu as vu le film O’Brother des frères Coen, avec la scène des sirènes, tu auras compris l’envoutement.

Quand la dernière voix fut éteinte, ne nous restait plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide, un peu hagards, scrutant le sens ultime d’un idéal. Curieux paradoxe, le conseil d’humilité face à l’incertitude nous a été transmis avec la plus grande des emphases, et nous nous sommes vu rappeler combien nous étions fragiles à l’aide de cette force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était mise en pleine nature, non pas comme un sphinx que toute civilisation trouve sur le chemin de son agonie ; Mais comme une floraison de communion avec la nature. Beau, très beau.

Dans le verger du Hellfest nous croquons le fruit de la connaissance avec la délectation d’un païen.


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Le groupe de doom death gothique suédois DRACONIAN a annoncé un peu avant le festival le départ de sa chanteuse Heike Langhans, présente dans le groupe depuis 2012, qui va se consacrer à ses propres projets musicaux (REMINA, Light Field Rêverie).

Lisa Johansson, qui était la chanteuse du groupe entre 2001 et 2011, fait son retour dans le projet reprenant ainsi le poste de celle qui lui avait succédé. Le groupe s’est produit dans une configuration spéciale avec les deux vocalistes lors de leur performance au Hellfest.

C’était jolie, mais surjoué, un poil déçu, et un poil d’ours hein. Les deux voix se jumelaient bien, mais l’on pouvait ressentir que derrière la bienveillance de façade, le crépis avait craquelé. Sans attendre une speederie, il m’a semblé que le set était poussif tout de même. Je préfère sur disque pour le coup. Et gnagnagna et gnagnagnan...


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KADAVAR ? Je n’ai jamais accroché sur disque, et c’est dingue parce qu’en concert ce groupe est génial.

Leur dernier opus « For The Dead Travel Fast » pourtant le plus progressiste ne m’a pas arrimé à lui non plus. Et là en live, cette nouvelle direction musicale a su démontrer toutes ses capacités de ton, de climats, de potentiels. Je vais m’empresser de réécouter cet album c’est certain.

Pour l’aspect scénique, il y avait la tonte intégrale du batteur, spectaculaire, quand on se remémore la tignasse et barbe du gazier. Il y avait surtout à ce show des lights qui ont mis en valeur la musique en version XXXL. Félicitations au gars derrière la console, parce que c’est rare en festival d’avoir cette qualité.

Pour le reste c’était Good vibes, LED ZEP, psyché stoner, krautrock, garage rock oriental, une aura contaminatrice, une prestation énOrme, la foudre hippie rock, puis la cover des Beatles « Helter Skelter » pour le final était explosive. La valley était envahi de barbus style milice tchétchène à casquette.

Cette scène (Valley) présente le spiritisme sonique sous un aspect élevé. Le conditionnement vintage est élaboré pour donner vie et corps à une musique née dans les seventies, venant ressusciter avec une nouvelle forme de sagesse terrestre, charnelle et diabolique.


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Pas de GHB dans les verres, mais sur le pit c’était une pleine suée !

Le punk des légendaires GHB a fait cracher la Warzone à coups de dogs marteens, c’était sale, pleins de ces hymnes frappadingues, de sueur de rues. Les vieux cabotinaient dans le pit, alors que dans les plus jeunes, y’avait des excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises.

Pour rappel : Pas de GHB pas de Metallica.


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GUNS&ROSES m’a toujours ennuyé, à la grande époque j’étais du côté des METS de toute façon.

Poil de carotte avait la même forme olympique qu’une aubergine rissolé dans 20 litres d’huile d’olive chez Maïté. Slash a pris 10 kg. Sur scène c’était le culte du narcissisme avec des solos qui se pignolaient l’entre-jambe et étiraient le jus de betterave des morceaux emblématiques des californiens.


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Recroquevillés sur des harmonies prémâchées et convenues, les guns ont appliqué un point d’exclamation scénique avec la futilité aristocratique d’un enthousiasme fédérateur dans le public. Mais bon je suis resté très peu de temps devant ce set essoufflé d’un soi-disant grand groupe de rock.

Ouille ouille ouille ! J'entends déjà nos délicats dévots de la rose croix pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies. Fuck off !


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CONVERGE BLOODMON c’est Jacob Bannon | Kurt Ballou | Nate Newton | Ben Koller | Stephen Brodsky | Chelsea Wolfe | Ben Chisholm.

Alors sur disque pareil je n’avais pas accroché, sur scène c’est la révélation. Grandeur, ampleur, tout est devenu plus dense, harmonieux. Une excellente prestation, un rendu musical épanoui et manifeste. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et y brûler enfin décharné.es, empli.es des montagnes du froid et des mers gelées. Le groupe changea les ténèbres en lumière, et plongea la lumière de la scène en ténèbres rouge, où l’amertume en douceur mélancolique et la douce soumission offraient un mélange nacré de chaleur vivace. Whaouuuu

La prêtresse Chelsea Wolfe, un peu en retrait, a déposé sa spectrale qualité lunaire à ce set. Déjà soustraite à cette pénétrante passion, s'y confrontant sans qu’elle n’y puisse rien y faire, elle noyait son désir musical en allumant la mèche de ses cheveux sombres dans une danse de crinière.

A la fin du concert j’étais exalté, et je me suis dit qu’il était paisible le son de la pluie battante et du tonnerre pendant une nuit noire, de celle qui câline le sombre pour faire naitre la lumière de la beauté. Re-whaouuuu. (merci, merci)


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BLIND GUARDIAN c‘estttttttttt du Power metOl, avec visite de Donjon & Dragon. Le groupe a fait remonter la turpitude d’un power d’antan, tu sais de celui que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos, comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh !

Les grands-n’enfants ont joué au glaive en se grattant les parties intimes pour mimer le guitariste, ça a secoué de la tignasse Vidal Sassoon senteur fruit des bois, et martelé le rythme en renversant de la cervoise, oh que diantre !


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Retour à la Warzone, où je furetais dans mes pensées sauvages la réflexion que l’engagement politique par l’affirmation de l’héritage rock, exactement là où le punk américain puisait son inspiration dans les « productions enfouies de quelques prophètes cultes » des années 1960 (comme le groupe MC5), son cousin britannique lui, était nettement plus nihiliste d’un point de vue musical, comme les Sex Pistols. Restait à savoir si la langue vulgaire de THE EXPLOITED prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute était une représentation réelle de la working class hero et du Punk de rue ?

Pendant qu’au fond ça se vautrait à l’aise sur les pâquerettes sauvages en se demandant si le pinard était bon à midi, dans la fosse à bestiau, tout devant, c’était entassé dans un filet de pêche avec du pavé en guise de matelas pour réceptionner les piteux flighters.

The Exploited a renvoyé la balle à 10 mètres avec le triptyque final « Fuck the USA » « Sex & Violence » et « Punks Not Dead » au cas où tu n’aurais pas compris. Le pit s’est percuté en voiture bélier & ramassage scolaire. Résultat ? Les punk rocker écossais de The Exploited, originaire d'Édimbourg, en Écosse depuis la fin des années 1980 ont raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie. Ah bravo ! Mais ils étaient heureux. Aaaaaaaaaaaaah tant mieux !



FINE !


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J'aime la nuit parce qu'on se déshabille de tout. C'est une mise à nu, une fois les lumières éteintes. Et pourtant, c'est là qu'on y voit le plus clair.

Une vestale sombre caressait des yeux la nuit avec la profondeur impie de son rire maléfique. Un gars regarda cette flamme sans se brûler, son comparse reluqua comme un bonobo devant le cul d'une babouine, et puis chacun reprit le corridor de sa destinée. C’est vrai que les filles ne semblent pas se faire emmerder, ou moins qu'ailleurs Il y avait un dispositif (brigade Hellwatch) à cet effet contre les violences sexuelles sur le site.

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, le Hellfest en remplit le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique, contre vent et marée. Par contre, nous sommes d'accord que le site était plein à péter durant les 2 week-ends, donc où sont les festivaliers du Hellfest le reste de l’année pour soutenir la scène ?

Mais n’oublie pas une chose capitale petit scarabée, toi qui ne connais pas toutes les astuces, au Hellfest si par malheur tu te lèves trop tard pour aller à la douche, et que tu te retrouves dans cet entre-deux où le service de javelisation n'est plus de ce monde, sache mon/ma jeune ami(e), que ce ne sont plus des mycoses mais des cèpes que tu vas ramasser, et avec la végétation du sous-bois et des animaux qui vont avec.

Bisous !


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