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Tag - HELLFEST

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mercredi, juillet 24 2024

THE RED CROWN TURNS BLACK – Hellfest Dimanche 30 juin 2024


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Quand tu rentres sur le site, le premier effet c’est ‘’Whaouuu’’ car c’est toujours impressionnant tout ce décorum en stuc et fausse pierre volcanique, cela encourage l’aventure d’un Indiana Jones au pays d’Hercule, mais aussi dans la saga commerciale 2.0 d’un escape game metaverse, tant l’éclectisme des chaises musicales est exploité, permettant in fine d’élargir l’offre pour une demande ciblée par une cartouchière à balle émotive perforante.

Il y a une prise de risque annuelle pour garantir aux créanciers les retombées financières sur investissement. Le crew a intégré les remontées des festivaliers, et chaque année il y a des améliorations, des nouveautés. Le festival est devenu plus qu’un simple festival musical, il est une marque, et garant de son image, il évolue comme une grande entreprise, ça fonctionne donc sur plusieurs plans, business, success, newness, rawness, excess, heavyheartedness, satisfactoriness…

Le matin un troupeau de figurant stagnait devant la Hellstage en écoutant le chanteur d'Ultra Vomit pour le tournage d'un vidéoclip du groupe. Rencontrer une rock star c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction.

10h00 lâcher des tricératops, des gazelles, des troupeaux de bisons et de loutres pour la conquête des mainstages, en mode premier jour des soldes au Aldi d’hénin-beaumont. A l’arrivée c’est Petit poney joyeux, la Mustaine me monte au nez et bulldozer de Mirepoix, pour le quinté faut demander aux gars de la sécu.

Ne pas avoir d'idées et savoir les exprimer : c'est ce que fait le journaliste 2.0 avec un chapô racoleur de type buzz l’éclair et la méthode AIDA, acronyme de 4 mots bien distincts : Attirer l’Attention, Susciter l’Intérêt, Créer le Désir, Appeler à l’Action. Hey je pourrais faire dans cette galerie commerciale mais nannnnnn, mon axiome intègre la philosophie loyale d’un compte-rendu gonzo, et non la piste aux étoiles d’un safari photo sponsorisé par une IA.


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SANG FROID / Temple

Sang Froid c'est chaud comme coldwave. Le groupe semblait traîner l’immensité de son spleen, comme si quelqu'un frappait dans le cœur de sa poitrine pour faire teinter un son métallique, froid, avec à la fois une absence spectrale et une présence palpable dans la voie de l’invisible. Le chanteur sorte de Julien Doré aka Michael Hutchence aspirait les âmes, le public se fondait dans la torpeur de cette île secrète que l’on découvrait à nue, et dans un exil tout à la fois.

Qu’est-ce que sont venus chercher tous ces esprits dans ce festival ? Je ressens certaines présences comme camarades, puis d’autres comme des pasteurs, certains pontifes qui paraissent dindon avec leur égocentrisme, et puis des moutons, béliers, agneaux, mais tous.tes peuvent habiter ces états dans un conflit permanent entre deux mondes. Alors qu’il est impératif de s’adonner à la magie pour accéder à des dimensions supérieures, tant transcendantale que spirituelle, surtout en ce qui concerne l’art. La majorité, je le pense, à travers les groupes quémandent : « Si tu m'allumes, brûle avec moi. »




COSMIC PSYCHOS / Mainstage 1

Cosmic Psychos bazarda sa mangeaille Australienne sans prévenir qu'il n'y aura qu'un plat à base du bon vieil heavy rock pour graisseux, avec main dans la vidange Motörheadienne et le cambouis d'Orange Goblin, ajoutez à cela les épices d’une giclée rock Hi Energy d'Electric Frankenstein.

Le groupe bouffe avec les doigts, rote et pète à table, à un moment ne sait plus trop où foutre son seau de friture et balance une citerne de lard et de beurre sonique comme ça, tout net, et tout le monde est ravi dans l'arène, quel repas ! Niveau pictural il y aura des éclaboussures de gras sur nos t-shirts à la fin. Il y avait un gars sur un côté de la scène qui se grattait de plus en plus la tête, et c'était le roadie qui devait nettoyer après tout le merdier des Psychopathes Cosmiques sur la scène (huilée).




HERIOT / Valley

Heriot c'était du Sludge au ptit dej avec riff de purée de perceuse black&decker sur des nappes crues d'indus pour les sombres ambiances.

Le truc est mariné avec la sauce US hardcore contemporaine de Code Orange et Trap Them, avec un hurleur et hurleuse pour le chant autour de versets incantatoires qui évoquent les vociférations de possédé dans une stabulation fangeuse. Enveloppés dans le manteau de cette bestialité sonique déchaînée, nous célébrions la violence du monde en étant sentimentaux et passionnels à la fois, parce que nous entendions la voix du sang qui crie sous terre comme si la nuit tenait la lune. Je croisais un gars blanc comme un cul, il suppurait des oreilles, ses yeux étaient vitreux du mélange qu’il était en train de recevoir et de celui qu’il s’était foutu durant tout le week-end. Son foie devait être descendu jusqu’à son fion pour produire du butane en permanence, dans son regard de truite tu pouvais entendre growler « Heeeelp me ! ».




Chaque année le hellfest propose, progresse, affûte ses nouveautés, c’est toujours différent même si c’est pareil, alors quel sera le nouveau modelage artistique pour créer une ambiance conviviale, collégiale de partage et de liberté où chacun peut laisser libre cours à son imagination et s’échapper en DeLorean de la pression du quotidien ? Les musiques dîtes extrêmes ont une puissance cathartique si intense qu’elles permettent de traverser le temps, souvent dans la surenchère, mais depuis la fin des 90’s avec le nu metal la pop s’est infiltrée. Pour le moment nous vivons au-delà de la fin de notre mythe, les époques du passé viennent rugir sur l’écume nostalgique, apportant dans chaque vague des morceaux du puzzle que nous élaborons pour construire notre vérité, un autel, un soleil. Même si vous savez ce qui va arriver, vous n'êtes jamais préparé à ce que vous ressentez.

Le festival prépare son avenir, puisque son écosystème ne vit plus dans un vase hermétique tant il a su répondre à l’union de plusieurs chapelles pour permettre une diffusion étendue auprès d’un public de néophyte, grand public, esthète, connaisseur. Tout comme il se prépare au changement générationnel, l’âge médian du hellfesteur actuel étant dans la quarantaine me semble-t-il.


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Dans les backstages à l’époque de l’excès tu pouvais t’imaginer que les musiciens de musique extrême discutaient de sacrifice une main dans le slip kangourou, mais nooooon, tout ça c’est game over, bon y’a encore le shock rock de la vieille Alice qui se fait guillotiner avec les effets spéciaux de Jason et les Argonautes datant de 1963. Même les croix à l’envers sont recouvertes de mousse pagan désormais…Finito le combat religieux de ‘’Moi Christine F…Boutin’’, désormais le crew du Hellfest a affaire à la génération Greta Grunberg.

Si Shaka Pong a vendu sa tournée d’adieu pour le discernement de son bilan carbone néfaste et a joué dans des festivals ayant un mauvais bilan écologique, cela n’a pas empêché la génération moustache de sauter en l’air. Réduire son impact/empreinte écologiste devient un impératif pour attirer, garantir au public le bien-fondé de sa marque aussi.

Le crew du Hellfest a analysé son bilan carbone en demandant pardon à Gaia après avoir ingurgité 50kg de feuille de bambou glané pendant le débroussaillage printanier d’un voisin de la Feuillée, 85610 Cugand...Ettttttttt cela ne sera pas suffisant.


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Il le sait il doit s’acquitter d'une green IT réputation pour solidifier les bases de son nouveau cœur de cible de la prochaine génération : les millenials.


Avec le réchauffement climatique les moustiques tigres sont à Clisson avec la présence de ce groupe hot hot hot sur scène : HOTWAX / Mainstage 2

Ce trio féminin de Riot grrrl pour un rock indie tapageur nous a fait basculer dans cet entre-deux adolescent pour celles et ceux ayant connu les 90’s grungy-alt-rock. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de réminiscences. Les fans de Steel Panther et de Manowar ont certainement râlé parce que ces filles n’étaient pas foutues de cuisiner une boite de ravioli ou des cordeau-bleu.

Hotwax est un jeune groupe plein de sève, avec le feu à ses branches sèches et craquantes, il libérait les flammes, mais que se passera t'il lorsqu’il aura tout consumé et ne laissera plus que ses cendres ? Ce n'est pas le plus fort, ni le plus intelligent qui perdure mais celui qui se métamorphose à chaque changement, basculement, auprès d’une industrie du spectacle dont la refonte semble perpétuelle. Et à la fois ne vaut-il pas mieux s’embraser plutôt que de rester timoré et dans l’expectative pour prendre la bonne route et perdurer ? Cramer dans un feu de bengale excessif plutôt qu’une rôtissoire à feu doux arrosé d’un jus chimique ?




Le Hellfest donne du spectacle et le rendez-vous avec une diversité d'univers, les groupes obtiennent une notoriété, réputation, libération, une aide pour se perpétuer, progresser, se mettre en valeur. Les groupes sont reconnus et disposent d'une antenne plus révélatrice, d’une vitrine commerciale, et je pense que beaucoup parviennent à trouver avantage à ce winwin.

Pendant que j’extrayais ma couche de soufre en marchant vers une nouvelle scène se trouvait la mise à nu houellebecquienne et ses faiblesses exposées dans une troupe de quinqua, avec l’échangisme de 2 couples + 1 gars buvant la Calsberg, pendant qu’un couple était enlacé la femelle répondit affirmativement à sa copine pour le conciliabule du water, puis son homme lui claqua une main au cul en partant, et l’autre gars en couple exécuta la même en balançant dans les airs ‘’Me Too '’, Oups mot d’esprit ou gag ancien ?!


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DESTINITY / Altar

Pour cette journée deathcore fallait être fan de la filmographie de Christopher Nolan.

Déjà la salle était pleine juste avant midi, whaouuu ! Et tout ce que l’on aurait pu imaginer pour ce deathcore mélo comme simple chiffon d'émotions, s’est mis à prendre corps dans un nuancier progressif apportant de la valeur ajoutée pour une réalisation maîtrisée des Lyonnais, suggérant la force inégalée de l’Apocalypse que les hommes redoutent tant. Le chant était nickel, le groupe super en place, c'était carré, et à la fois simple et efficace. Beaucoup de lourdeur, densité et émotion, vraiment un super groupe. Un gars s’est pointé dans la fosse avec l'arrogance d'un pirate du net capable de truander via un transfert d’argent Western Union vers le Bénin en poussant tout le monde. Ce ne fut pas le seul cas isolé du week-end. La populace change et colporte son lot infime de cons, l’on ne parle jamais assez du 98% de personne avec qui cela se passe très bien. Étendue sur l’herbe des gens bariolés, dans le pit des durs et fragiles comme du verre de Murano. Nous sommes toutes et tous séparé.es des autres par des océans de pensées, mais en restant solitaire et bienveillant pour que jamais nous retirions l'écorce pour ne pas fragiliser l'arbre des rêves de chacun. Les hommes sont plus riches des mystères qui les constituent que de ceux qu'ils élucident.




Ne jamais condescendre aux enfers sans la noble prérogative d’y brûler ardemment, surtout avec HIGH ON FIRE / Mainstage 1

Le trio troua la mainstage en funambule. Sur le fil fragile d'une aventure qui s'en remettait pour une part à l'improvisation, le groupe s’exécuta dans cette tension du défi et de l'audace qui crée les grands instants que nous vivons avec l'écume rageuse d'une folle liberté tenace. High On Fire fit dégouliner en même temps la lave blues comme un feu gypsy Hendrixien, les Stooges et Black Flag pour le punk, Black Sabbath et St Vitus pour la profondeur, Motörheah pour le rawck'n'roll graisseux. Le trio de badass nous a immolé dans sa lave sludge insondable et sa montée hypnotique à coup de pelletés. Mike Pike a fait pleuvoir le plomb et l'acier trempé psychédélique, dans ce moteur à explosion où le riffing est une fusée, où la brûlure est un désert de feu. Planant à des hauteurs vertigineuses pour le décollage d’un trip simiesque, le prédicateur High On Fire exhortait ses disciples d'une fureur fanatique. Les sonorités planaient avec la rage au ventre, et nous étions immergés jusqu'aux oreilles en sang dans l'électricité hallucinée et la convulsion névrotique. Des rythmes aux amphétamines pullulaient au milieu des hurlements mélodiques, parfois il y avait du larsen pour trouver son chemin dans cette brumeuse féerie électrique, tel un brûlot de sabbat avec les doigts dans la prise. Notre fond disparaissait quand le groupe s’enfonça plus bas avec un accordage qui pousse Lucifer dans le noyau de la terre, il en résulta un magma de fonte à haute teneur de lave incantatoire.

Ceux qui ont vécu la magie de ce set ne l'oublieront jamais !




BRAND OF SACRIFICE / Altar

Le groupe de Nu deathcore aka roots tribal s’est pointé avec son excitation juvénile en déchargeant sa zique en éjaculation précoce, les premiers rangs de fans ont ramassé le jus avec exaltation, derrière t'entendait les blagues de Kev Adams. Le groupe déploya toute son armada, avec les entrechocs rythmiques, double pédale, breakdowns cataclysmiques, groove tribal, et ça allait tellement vite que ton cerveau vrillait, avec pour enfoncer le clou, beaucoup de lourdeuuuuuur.

Au final je me range dans le discernement des vieux sages à cheveu long, ce groupe actionne une énergie conséquente avec une puissance de feu très lourde, musicalement c'est comme si tu essayais de faire ricochet avec un parpaing du haut d'une falaise. Le chanteur growl & gruikkk mais au ralenti, après pour casser des nuques c'est efficace. Longtemps en cage le groupe a rugi en perforant les cœurs d’une faim de lionne qui protège ses petits.




Le langage imagé et prophétique du heavy metal mène à l’exode immorale où siègent les démons, incarnation pernicieuse et cathartique du cinéma bis et d’horreur, de la littérature souterraine, mais à quoi bon encore le divulguer quand l’époque use d’une morale qui met en confrontation la pin-up cheesecake à l’existence d'une femme à barbe ! Et en plus, l’ambivalence de nous mettre dans telle ou telle case pour choisir son camp. Donner accès à l’excitation des pulsions et ne pas être capable de dissocier réel et fantasme c’est un cas psychiatrique.

Depuis la recrudescence et bienséance du coup du lapin #MeToo les gars regardent le sol dès qu'une fille passe pour ne pas finir au bûcher. Alors que vous avez noté chatte sur le moteur de recherche vous continuez de regarder des vidéos de petits chats. C'est mon curé chez les nudistes le bordel. Parfois une nana exhibe sa chair à canon et ça fait autant chier que les pubs sur youtube de 40 secondes toutes les 2 minutes sans pouvoir les ignorer. Les femmes viennent toutes d’une paire de couille, et les hommes naissent par des femmes, ok ? Bon, maintenant le débat stérile femme/homme on va arrêter. Il y a des femmes qui growlent comme des sauvageonnes et des hommes qui font du marteau-piqueur avec délicatesse. Au Hellfest les filles se fringuent et font ce qu’elles veulent, ne vous épilez pas la teush on s’en branle aussi. Donc pour foutre le sourire au hippie bobo, nooooon ce n’est pas bien de violenter une femme, tout comme un animal, une fleur ou je ne sais quoi d’autres. Mais ne rendait pas ce monde invivable par une tension exacerbée et un comportement hystérique, et je m’adresse à tout le monde. Prenez une bonne respiration, voilà, on inspire, on expire, plusieurs fois et calmement.

C’est bon tout le monde est détendu ? Nous sommes tous.tes là pour respecter notre prochain.ne, de plus la sécurité et l'écoute sont assurées par la maraude des Hell Watch de tous “comportements malveillants”, et l’ensemble des personnes sont venues pour passer un super week-end d’enfer !


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J’ai toujours besoin de ressentir des choses belles et saintes autour de moi : la musique, les cultes mystérieux, les symboles, les mythes. J’en ai besoin et je refuse d’y renoncer…Mes yeux sont comme les étoiles d’un confessionnal qui s’attardent dans la poésie oubliée de quelqu’un. J’arrive à la Warzone une milice de zadiste est couché au sol.

Un gars à l’exil pénitentiaire tente une approche pendant que je pose l’encre sur mon calepin. Ces yeux de piétés auscultent mes réponses sur les rites à relever des exactions cryptiques. Il m’expose sa vie au Hellfest depuis une décennie, j’écoute ses chapitres avec intérêt mais il arrive toujours à un moment donné que je perde l'envie de communiquer et que je me taise, un besoin de solitude contemplative pour me recharger, un peu comme lorsqu'une batterie s'épuise. L’autre n’y est pour rien. « You’are sympathic but I prefer vous voir là-bas. ».

Mais déjà le groupe SCOWL arrive avec la prestance d’une diva, charge le canon et saupoudre les airs.

Raconter l’événement est une chose, s’affranchir de celui des autres reportages en est une autre, car même si les versions peuvent être similaires, il y aura toujours des disparités. La vérité est différente selon les personnes. Toute œuvre dénoue une justification et un sens car personne n'écrit pour rien, beaucoup s’accomplisse pour se libérer, se sentir exister, obtenir une légitimité, et doit, à ce titre, être respecté. Merci de respecter simplement ce report qui dégrafe la fermeture éclair de la foudre metöl, hante les effluves oniriques, décapsule les usages hardcore, vient en cueilleur de mots haler les saveurs opiacées du trip, puise dans la source des mythes, fait jaillir le volcan d’un instantané de photographie, exhale les sucs et burine un tatouage nostalgique du festival dans toute sa complexité, substance, chair, dépouille, matière, abysse, décor, essence, substrat, moelle, arôme, et âme…Du moins je l’espère.

Après le covid toute une nouvelle génération outre-Atlantique a découvert le punk HxC, la vague arrive et la mue est perpétuelle.

Le label tendance Flatspot Records (Zulu, Buggin, Speed, End It…) a le vent en poupe. Découvert grâce à l'Xtremefest en 2023, Scowl a une fois encore fourni une grosse claque, le public était conquis. La base de leur punk rock se mélange avec l'énergie du HxC pour une version décontractée, cool, et avec les valeurs 2.0. La chanteuse Kat Moss est la nouvelle version de Hole et d'Iggy pop. Elle a un truc unique. C’est le modèle de la fille indie des teen-movie que le capitaine de l'équipe de foot ne baisera jamais. Pendant qu'elle minaude son corps langoureux en le balançant avec innocence, l’instant d’après elle envoie des cris de furie et le contraste est saisissant. Elle croque la vie comme elle veut. C'est elle qui mène le débat, le groupe est en arrière. Elle domine tous les aspects, jusqu’aux regards que le public lui lance. Elle est fière de son corps et d'en disposer à sa guise. Prompte pour hurler sa liberté d'être avec le moteur à réaction d'un punk HxC exalté, dans le mood de Black Flag, Agent Orange, et autres délires ascensionnels Californiens. Ouaie vraiment cool, pugnace d’une énergie que l’on ressent sainement.




KARRAS / Altar

Ce groupe a rappelé qu'il y a des frontières et qu'on ne les franchit pas impunément. Dès que le premier son nous est parvenu c'est une détonation venue aussi loin que les steppes, avec une odeur de marécages thrashy où sont enterrés plusieurs strates de cadavres. Je pense qu’en 15 mn le CHU de Nantes devait être aussi plein qu’une brésilienne de la jonquera.

Je vous avoue qu’il y a bien eu une pénétration profonde dans toutes les excavations corporelles des êtres humains présent à la Altar pendant se libre échange consentit. Le trio Karras pratique un lustrage en bonne et due forme avec son thrash grind foudroyant, il explose les tympans à coup de marteau piqueur de violence pure.


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Pendant que le groupe vient pour tout détruire, abattre, mourir, piétiner sans pitié, écarteler sans piété, danser sur la sépulture, tout autour de soi n'était que saccage. Ces mines de sel résonnaient au bruit des bombardements. L’après-midi brillait dans le crescendo et le bloc granitique du groupe minait en négateur de complexité et exterminateurs de nuance, se vengeant de la distraction alentour avec une abnégation redoutable. Attention Karras ne fait pas dans la gaudriole, ou la masturbation, lui c’est un set offensif. Dans le fight que se donne ces jeunes gens glabres, je revois encore ce gars attendant le choc entre les deux parois vénères, puis il fut comprimé comme Nicki Minaj essayant de rentrer dans un jean slim. Il est vrai qu’il faut mettre tous les objectifs à sa portée de main, je rajouterais un peu de savon aussi.




Yann Heurtaux, guitariste de Mass Hysteria et de Karras, est aussi coach professionnel et diplômé BPJEPS AGFF, il s’est associé avec Stéphane Lefèvre (qui a travaillé pendant 25 ans dans la distribution de labels) pour lancer l’application Metal Workout : Musculation avec du thrash, metalcore, heavy, death, black..., pour des entraînements en ligne accès illimité, des sessions de yoga, des programmes personnalisés en vidéo conçus par Yann, one Track Challenge = tous les jours, un titre et des exercices différents pour tout donner dans un minimum de temps !

Je n’ai pas eu le temps d’y aller, et vraiment je le regrette, car j’ai toujours adoré méditer sur du drone metal avec Sunn O))), réalisé du yoga sur du sludge et black metal. C’est autre chose que le tintement des cloches, et vous savez les goûts…Donc pour accéder à la profondeur intérieure je préfère des oracles ténébreux. Il y a quelques années en arrière j’avais informé d’une initiative Américaine intitulé BLACK YO)))GA (session yoga avec de la musique sombre et atmosphérique, et aussi conçu pour les rituels et la méditation.)


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Je constate que cela s’est bien développé entre-temps, comme avec Black Widow Yoga qui est une salle de yoga indépendante dirigé par Tina, professeur de yoga de Salem, MA, qui utilise de la musique métal dans ses cours au lieu de la musique de yoga traditionnelle depuis février 2017.

Pour l’annonce du festival XTREMEFEST 2018, issue d’une vidéo de la chaine youtube du WallaBirZine, je m’étais mis en condition :




Désormais en France il en résulte Metal-Workout. Je trouve l’initiative très bonne, c’est vraiment tout ce que j’aime, tout me parle, fait partie de mes passions, besoins. Je ne vois pas cela du tout comme un truc de bobo. Mais dans la filiation spirituelle et bien-être du sXe (Straight edge) et Krishnacore et HxC avec des groupes comme Youth of Today, Gorilla Biscuits, Judge, Shelter, Madball, etc...


Il y a des personnes qui ne viennent plus du tout au Hellfest en prétextant apprécier des musiques extrêmes le drame à la farce. Oui mais, les poils sous les bras de Bruce Dickinson, la figure de basse mitraille de Steve Harris, la marche en crabe de Gene Simmons, la moue de Paul Stanley, le mosh dance de Scott Ian, la pyramide de Scorpions...Bref tout un ensemble de figure imposée dans chaque groupe par un ou plusieurs membres avec lesquelles le public s’attend et espère avoir dans son concert, et je ne parle même pas de titres incontestables et incontestés. Il y a souvent de l’inattendu aussi...

...Avec des membres fondateurs de Rotting Christ, le groupe Grec YOTH IRIA a tout de la mythologie black metal, atmosphère doom, ryhtmique épique, riffing rupestre, et chant...éthylique !

Car ahhhhhhh oui, le chanteur est arrivé complètement pété comme la prune que tu sors à 4h00 pour cramer le gosier de tes potes. Avec sa voix de vieux clopeurs et des hurlements brandissant un drapeau noir, jusqu’à le hisser en étendard comme un dard stimulant. Sa posture punk entre Lemmy, Sid Vicious et Death, a nourri ce vieil Ozzy en attraction. Jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouveau chanteur, sorte de Cronos (du groupe Venom) avec un niveau de maitrise sonore et une vitesse d'exécution multipliant les vertus de leur black metal. Sa droiture apportait une nouvelle stature et posture à leur set, avec une énergie, froideur et impact beaucoup plus prégnant.

Puis The Magus (le 1er chanteur) est revenu, tout aussi défragmenté. Le groupe l'a laissé déambuler à sa guise. Il exhortait le public à coup de bras péniblement levé et de « Uh ! » à reprendre. Le bassiste enchaînait les rôles entre Fantômas et l’homme invisible devant le pestacle de l’eau ferrugineuse.

Leur black death despressif oldschool invoque à la ripaille avec les formes du mal-être. Musicalement il y a de bonnes parties mélodiques, augmentées par les contrastes de pleine puissance. Vers la fin il y a eu les 2 chanteurs ensembles, apportant d'un côté avec le chanteur bourré toute l'anarchie du black en somme, et à la fois avec l'autre chanteur la droite maîtrise et froideur imperturbable, signant l'absolu de cette musique sauvage et de ce moment inoubliable.



Bon le public s’est demandé si sur scène c’était Satan au premier degré ? Mais nonnnnnnnnn c’est Satan & la compagnie créole. Le hard-rockeur est un nounours désormais, gentil, gentil, calme-toi y’a les gens de la TV, montre ton cul quand même pour choquer un peu sinon on va passer pour des cons, voilà c’est mieux. D’ailleurs passer à la téloche dans l’émission Quotidien c’est comme avoir une promotion dans un épisode de science-fiction apparemment.

Le chanteur The Magus (‘’le picrate’’ en françaouis), était toujours en décalage horaire sur le GPS d'un PMU en équateur, il est resté un moment devant la scène, heureux que le public participe à son état d'euphorie, de rage et de folie. Harnaché de démons et de fantômes avides le groupe laissa derrière sa prestation une mer de récif avec le diable se mordant la queue, du vice à l'état pur !



Vidéo de Bruno Guézennec


J’ai trouvé que la Temple avait retrouvé l’espace de son sanctuaire. Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas décoration autour (altar également) et que c’est souvent là qu’il y a le plus de décor sur scène, que les groupes y appliquent une atmosphère visuelle bien particulière.

Je suis plus à l'aise dans ces lieux intimes où la terre et l'âme se rencontrent : WIEGEDOOD / Temple

Ce groupe fait partie du collectif artistique Church of Ra (Amenra, Oathbreaker), nous nous orientons vers les vertiges donc !

Le groupe respecte le cycle de la nature et l'ensemble de sa sauvagerie funeste. Si Savage Land replante (avec l’apport financier d’1 million d’euros offert par le festival), Wiegedood attise une bestialité de bâtisseur de cathédrale black primitive, il propage sa distorsion sonique avec des vibrations païennes. Dans une beauté sombre et puissante chaque mouvement épanouissait sa profondeur menaçante, obscurcissant les traits avec des guirlandes pétrifiantes de serpents soniques et une torpeur très spirituelle pour en être médusé, un choc !


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A côté de moi un immobile essayait de traduire ses émotions dans le puit sans fond de ses pensées big-bang, il y avait aussi un pensif dans un corps perdu au milieu d'un univers d'incommensurables nuits, un figé s’immolant vague après vague de lave en plissant des yeux à chaque battement de son cœur. Une fille buvait ses larmes le visage plongé dans un jardin sans voix.

Notre boussole de survie s’affole dès qu’elle ne discerne pas assez. Par exemple nous n’avons pas le vertige face à la hauteur mais nous sommes effrayés de la chute potentielle, l’obscurité nous effraie par peur de ce que nous ne pouvons imaginer à l’intérieur.

Ce set apportait une noirceur obscène, un malstrom bestial, puis en contraste une pureté, sainte et spirituelle. Je n’ai pas de boussole pour me repérer au travers juste un cœur qui bat. Mon esprit était essoufflé des vagues tumultueuses de Wiegedood, J’avais le tonnerre à mes oreilles. Je n'avais conscience de rien d'autre qu'une intensité aveuglante se poursuivant bien au-delà de moi et de toutes les perceptions familières.




Tous ces groupes vont et viennent avec leur vacarme à travers ma forteresse former un tout indissoluble façon puzzle d’émotivités fractales, qu’il faudra remettre une fois digéré en report de concert caméléon pour s’adapter aux différentes chaleurs, couleurs et lumières proposées. J'écris pour invoquer l'étincelle d'innombrables étoiles et en traduire l’éclat clair comme des levers de soleil exquis.


SHADOW OF INTENT / Altar

Leur deathcore mélo est surpuissant, il y a là tous les codes du nü-metal avec un remix du death, c’est-à-dire un synthé pré-enregistré en façade pour une disco metOl party, tous les ingrédients de la catharsis 2.0.


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La salle est pleine, les jeunes prennent leur pied pour une marée de slamdiving. Les gars de la sécu étaient rincés à la fin. La meute des challengers pour la sécurité des pits est aguerrie et attentive sur toutes les scènes. Pendant qu’au fond ça se vautre à l’aise sur les pâquerettes en se demandant si il prendront du pinard avec le repas du soir, devant c’était entassé dans un filet de pêche avec un matelas de main pour réceptionner les piteux flighters. Chaque fois qu'un jeune revenait du slamdiving c'est comme s’il avait rassasié une partie de son adrénaline, avec la sourire aux lèvres et les joues rouges. Il découvre qu’il y a à ce moment-là un contact social et humain avec cet effet de solidarité et de communion, emblème fédérateur de la communauté metOl. Sur le même sujet, les bénévoles du festival sont efficaces et très hospitaliers.

Le groupe pousse les altères et ordonne un wall of death à l’ancienne. Les deux partis s’élancent de 5m comme une mêlée de 1982 entre Carcassonne et Rivesaltes. Le groupe ordonne des circles pit et ça tourne comme une barrique de 50L sur les pales d'une éolienne.

Le set est passé à une vitesse lumière, pfiouuuuuuuu les enculés !! pas compris, tu le prends avec toi en mode doggy-bag pour le dégazer vers 4/5h00 heures du mat, avec salsa hémorroïdale comme clin d’œil.




Jean-Bapt, prof de planche à voile dans les 90’s est maintenant coach de vie dans le bien-être, pour son premier Hellfest c’est comme s’il venait d’enlever un bouchon de cérumen à son existence, quand je suis partie il était pété comme un coin de prune d'Agen en train de prendre l’accent antillais pour avouer qu’il regardait les sites divulguant des photos comparatives de stars jeunes puis vieillissantes, sans la moindre honte. Le Hellfest est un confessionnal où la possibilité de s’exprimer à travers l’amplification démesuré du heavy metal permet la foi du ‘’mauvais goût’’ entendu par la bienpensante. Ce n’est pas pour autant un lieu de perdition, c’est bien souvent un lieu de désinhibition.

Les fameux touristes sont venues pour vivre l'expérience Hellfest, dans le lot il y en aura qui auront succomber à cet univers, et partiront dans le vaste univers en remontant comme un saumon clouté jusqu'aux sources. Le Hellfest a un sacré budget pour apporter le trip, c'est aussi un sacrifice financier pour les petits bourses, mais pensez-vous qu'il soit si hype pour y faire venir uniquement des friqués ?

Ohhhhhhhhhhh ! Tu as écouté la musique et le bordel ambiant ?


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THE BLACK DAHLIA MURDER / Altar

Le nouveau chanteur est un clone de l’ancien Trevor Strnad. Le groupe essaye de paraitre, de n'avoir rien changé à sa déflagration gardant le corps musical intact, impactant une fureur à son deathcore, je trouve que l’impact est moindre, différent, c’est normal. J'ai du mal à me défaire du passé et de l'intensité, osmose dont le groupe avait célébré, notamment avec Trevor. A chaque concert je trouvais que ce frontman partageait sa joie hyper puissante et un sens de la déconnade, j’ai été très surpris lors de son décès d’apprendre qu’il s’était suicidé.

Pendant que le groupe nous assaisonnait, un gars dans le public hurlait par intermittence comme un pet sonore à côté des enceintes d’un teknival, il récidivait à plusieurs reprises, au point qu’autour et sans rien comprendre les gens se demandaient s’il n’y a pas le feu ? Une personne qui ferait un malaise peut-être ?!? Non rien de tout cela, juste un gars qui devrait être sous curatelle pendant l’ingestion du deathcore de The Black Dahlia Murder.

Même si je n’ai pas retrouvé le groove, la furie cataclysmique du groupe, c’était cool de revoir ce groupe, peut-être par pure nostalgie, mais aussi parce que, du moins j’imagine, que ces gars en ont eu gros sur le cœur, et du courage pour relancer la mécanique après un tel drame, ça laisse un goût amer et un devoir de perpétuer en essayant de se rapprocher de la même intensité, de retrouver toute la joie hyper puissante et le sens de la déconnade de l’âme du groupe, avec le fantôme de Trevor pas loin.




Vers la grande cathédrale de la Temple me parvenait une musique orageuse en pleine oraison funèbre, elle délivrait ses cantiques un chapelet à la main, poussait par le tintement des cloches et les sons gonflés des trompettes de l’apocalypse le public grondait comme autant de tonnerre : BATUSHKA /Temple

De quel présage pourrait-il donc vous inquiéter en pénétrant la nef satanique ? Les nuages se mélangent aux éclipses, les flammes lèchent le purgatoire dans la perversion sonique, et alors ?!?


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La messe du dimanche a été promulguée dans une théâtralité et une rigueur de diocèse sur scène, et dionysienne dans le public. Les ouailles ont reçu l'absolution maléfique black metOl ostentatoire en vertu de la laïcité de la fille ainé de l’église, La France. Se déroulaient sous ses yeux les rites fous des cérémonies magiques, des messes noires et des sabbats de sorcières, ainsi que les chants liturgiques de la possession démoniaque et d’exorcisme. Il existera toujours des gens qui prennent un plaisir simple et total face à un tour de magie, par opposition à ceux qui sont à la fois sceptiques et parfois même ennuyés d'avoir été ‘’dupés’’.




L’enceinte est bondée, dans la foule nous finissons toutes et tous par faire notre petit trou d’intimité, on se comprend, se cannibalise l’un l’autre, chacun prend ce qu’il a à saisir comme effusion d'émotions.

L’ensemble des reporters ayant vécu plusieurs Hellfest ont pu distinguer le changement notable de population, au point de saisir que désormais un gars lambda dans la vie civile a dû troquer son t-shirt à message « 42 ans J’peux pas j’ai apéro !! » avec celui d’un Hellfest 2024 pour s'afficher ici. Sachez tout de même qu’un sataniste a dû leur jeter un sort : Ils devront se nourrir jusqu’à la fin de leurs jours de petits pois au piment de cayenne avec une fourchette en sautant sur un trampoline.


SUFFOCATION / Altar

Et biiiiiiiiml un suffositoire !

Une dinguerie de plus quoi ce set, l'on ne pouvait attendre moins de la part des New-yorkais. Un brutal death technique à se blanchir les canines, à se péter la nuque et se vider les viscères avec un groove imparable, inaltérable.

Direct dans le VIP de l’Enfer ! Accès premium à la fournaise, coupe-file pour la rôtisserie, supplément de souffrance offert. Le groupe étend sa connaissance aiguë du style avec son épandage gore par des morceaux de ses tripes en surplomb. Suffo poursuivra son crépuscule ne faisant qu’exalter sa puissance de feu. Un être vivant est une matière animée, ce groupe sécrète dans sa manifestation créatrice une animation vivante de la mort.

« S’enfoncer dans la profondeur technique et brutale de Suffo pour y trouver l’ivresse et revenir de ces limbes avec le goût du sang en bouche » je pense que c’est un bon résumé de ce groupe nan ?




Je suis passé à la Valley pour HIGH VIS pratiquant de la zique électro non typé heavy metAl. Les vestes patchées ont twerké en tectonite semi-dark, car quelqu'un avait laissé la lumière allumée pour empêcher que les gosses ne fassent des cauchemars le soir même avec Freddy Madball Krueger.




J’ai observé que dans des coins de Clisson il n'y a plus de C15 décorés à la Mad Max par des traveller’s au look de Plastic Bertrand sous méthadone avec un chenil. Autrefois il était possible de rencontrer des personnes au mode de vie proche d’une harde de sangliers qui se roulent dans leurs propres déjections parce que c’est marrant. Aujourd'hui le festivalier trouve génial d'aller faire ses emplettes à l'ouverture du Leclerc devant des intérimaires l'applaudissant devant l'exaltation d'un manager qui va faire du chiffre, imbibé de taurine caféinée à la cocaïne. Le monde est comme cela. C'est le fric, le cul et la drogue, ok, alors écoutez Motley Crüe !

D’un autre côté, perdure les traditions, dans le pit c’est wall of death, circle pit, slamdiving, headbanging, paquito des fêtes de Bayonne, et au camping l’instant France inter pendant la joute médiévale en caddie, avec des sbires version hard-discount de proximité, entre le Spar de Philippe de Villiers contre la marque repère d’Edouard Leclerc.


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MADBALL / Warzone

6ème passage des New-Yorkais à ClisssOon, et la balle perforante Freddy Madball de la grosse pomme a fourni le show classique, en pratiquant une très bonne séance d’entraînement à la salle de sport HxC bodybuildé.

Dans le pit les touch guy étaient de sortie, hygiène de vie à la dure où les muscles suivent la pensée. Y’avait aussi des puceaux avec la densité physique d’un asthmatique et la marque des coudes sur les gencives, des gamins heureux de leur apprentissage quoi.

Wåz nous a fait sa danse HxC, c’était entre Aldo Maccione et Seth Rogen, un must !

Un set classique parmi les les classiques et à la fin de la noce, le groupe a renvoyé la balle à 10 mètres avec le titre « Doc Marten Stomp » et le pit s'est percuté en voiture bélier et ramassage scolaire. Résultat le groupe a raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie en devenant des hommes.




I AM MORBID / Altar

Les moutons noirs sont mal aimés…Faute de pouvoir être formatés, ils sont rejetés, abandonnés, pointés du doigt dans tous les cas.

Les boucs noirs sont craints à tout jamais, damnés sans jamais faner avec une âme sombre à errer dans la lumière tout feu tout flamme. Morbidement magistral, avec 2 guitaristes passant à la vitesse supersonique mach 3, le batteur Pete Sandoval et le chanteur bassiste David Vincent, maître parmi les derniers maîtres sataniques, pour perpétuer le rite du légendaire combo floridien Morbid Angel dans les catacombes du death, dont les 2 boucs Pete et David ont modifié le nom d’appellation d’origine contrôlée par un "I Am Morbid".

M'attirant vers l'éternité cette figure noire m'invite à son rite, les ténèbres l’exigent. D’une efficacité maximale, les ténèbres ont tremblé aux sonorités blasphématoires. Sans retenu, le public s’est soumis au rite purificatoire, reliant le conscient à l’inconscient par cet acte scénique d’une bestialité sonique. Le groupe déposait sa collection sanglante de riff pour ceux qui aiment choisir dans la violence musicale avec le goût du sang en bouche.

Le groupe fouillait avec les ongles serrés dans les entrailles du répertoire, allant jusqu’aux organes vitaux et déchira les intestins du public à coup de « Are You Morbid ? » comme interrogatoire. Au final il malaxa l’ensemble jusqu’à nous servir une piperade hypra pimentée pour que le public ressente du fond de ses entrailles l’imprégnation absolue du groupe jusqu’à lui avouer en toute sincérité « I Am Morbid ».

C’est en cela que la musique de ce groupe élève par ses vertus sataniques, vous devenez vos choix, goût et saveur en pleine conscience.




David Vincent a toujours été acteur de sa vie et non spectateur, il a trouvé sa voie et encourage les autres à faire de même. Il a fait pour cela des erreurs, des bêtises, et il n'est pas un ange, il reste morbide par rapport à tout cela. « être morbide » se traduit chez lui par le refus de céder à l'étroitesse d'esprit et à la médiocrité. Si vous voulez en apprendre davantage sur ce grand homme, je vous conseille la lecture entre biographie et développement personnel de son livre « I Am Morbid 10 leçons tirées du metal extreme, de la cambrousse sauvage et du pouvoir de l'auto-détermination. »


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Le sale, l’abject, le révolté caverneux, et tous les synonymes relatifs à l’incompréhension ont été désintégré dans le plafond de terre quand la réussite du Hellfest a exposé les limites d’une société réac face aux musiques extrêmes. Qui l’eût-cru ? L’univers du metal a été à l’honneur lors de l’exposition "Metal" à la Philharmonie de Paris en Avril 2024 avec Corentin Charbonnier et Milan Garcin, co-commissaires de l’exposition. C’est risible finalement avec le recul tous les crachats ramassés pendant + de 50 ans. Tout comme le punk qui n’aimait pas l’autorité mais l’école de la rue, et devait vivre vite pour mourir jeune, désormais l’on trouve du didactisme dans des livres qui narrent l’historique, philosophie et autres verbiages du subterfongicide punk. Tu veux interviewer un punk du siècle dernier ? Mais il garde tout dans un recueil pour te le vendre et pouvoir bouffer sur une rente.

Le sucre d’orge de la nostalgie est un agitateur du diabète vintage contemporain, un retour en arrière perpétuel.


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COCK SPARRER / Warzone

Un groupe de mafieux Britanniques se pointe sur scène composé d'huiles anciennes, tournesol, olive, colza, fleur de sureau, toutes sont là, calibrées pour faire rissoler la 1ère vague de punk britannique.

Quand je repense à la vieille Anglaise, dans son pub à hurler des hymnes prolétaires, avec la fureur du gradin de West Ham, on y croise les photos d'un passé qui devant nos yeux semblent émettre une relique, une saveur jaunie mais toujours tenace, dont les grenouilles à béret salueront avec le poing gauche levé. Du punk bordel, de celui qui a vécu la rue sur le macadam, ancienne lignée mélangeant punk social, keupon défonce, trop oldschool pour les adeptes des toilettes sèches. La rage fermente comme le temps dévore et nous englouti. Ils étaient mignons ces papis du rock en provenance d’une autre époque, même si la oi musique est revenue dans son enclos, que les tensions sociales sont exacerbées, le public d’un festival est majoritairement là pour s’amuser, partager dans un moment fédérateur un lieu, un instant, une communauté, embrasser la vie, faire la rencontre de soi et d’autres. L'on assiste à tant d'instant polaroïd...Comme quand ce couple s'est enlacé. Les vieux punk poursuivaient la nuit et ces 2 êtres allumaient leur feu. Il a posé sa bouche sur ses lèvres surprises, il semblait deviner où elle voulait qu'un prochain baiser vienne mûrir, quelle partie de son corps avait besoin d'être réchauffée. Une chaleur lancinante les envahissait rayonnant de soleil, aspirant à toucher, comme n'importe quelle prairie, et dans quelque chose qu'ils ne savaient pas, ou qu'ils avaient oublié, car la mémoire de la chair est fragile. A vrai dire, ce n'était pas qu'un baiser, ce serait le seul baiser dont ils se souviendraient jusqu'à la fin de leurs jours. Tout comme ces vieux Anglais embrassaient le public de leur souffle punk.




J’ai vu la fin du set de FOO FIGHTERS / Mainstage 1.

Folle cette énergie que le groupe dégageait, tout comme le chant de Dave Grohl, une chouette prestation des Américains. Ce n'est pas ma came, (j'ai le premier album), mais je sais reconnaître le talent, la sincérité des musiciens, et ce final de rock grungy. Le groupe se donnait vulnérable et obsédant par une étrangeté irrésistible. Découvrant les artefacts que les anges saupoudrent à la table des divinités. Luxure des poses, esthétique sombres, charme érotique, l’on pouvait même entendre taper le cœur des musiciens avec l’emphase d’une piste aux étoiles à chaque mouvement musical que le groupe lançait vers la stratosphère.

Le public en émoi ouvrait ses ailes de désir pour ne pas perdre miette.




Ce rock grungy est facile à digérer, identifiable pour le laisser pénétrer, pourtant cette attraction avait une teinte clandestine de ne pas tout se dévoiler entièrement. Les gens et les nuages sont beaux parce qu’on ne peut pas tout voir et qu’ils gardent une essence secrète à tout jamais, suscitant dans les fantasmes des désirs vaniteux. Nous conservons un petit jardin entouré de solennité qu'aucune angoisse ne pourra jamais atteindre. Parce qu’avec tous les choix, les offres sous les yeux, vous êtes cette étrange faim qui envahit et touche les pensées sans jamais atteindre la satiété. Et ceci mes amies/amis, c’est aussi ce que l'on appelle le blues du Hellfest. Ce n’est pas trois accords sur une guitare désaccordée en bois, c’est ce lundi matin au réveil où vous êtes en position fœtus à côté de votre tente, vous cuvez comme une barrique de Saint Chinian, vos premières paroles se déversent en ASMR, vous avez du rimmel, un Spandex Hair Metal zébré avec autour une cartouchière et un bracelet clouté sur l’avant-bras gauche. On vous félicite unanimement pour votre grande performance de hier soir, et jamais personne ne vous racontera ce qu’il s'est réellement passé.


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Après les Foo Fighters, Diantre, le festival nous a joué une fin à la scoubidou ! Et ce n'était pas l'ingé son le méchant.

Le community manager stagiaire a oublié de noter les remerciements à tous les Hellbangers sur les écrans géants, il y avait uniquement le message pour la date d'achat des billets de 2025, du coup ça boude, rouspète avec une bronca, c'est sûr qu'il y a eu un meilleur service après-vente. Mais bon la relativité de ce coup d’épée dans l’eau du boudin c’est que les 55 000 pass pour les quatre jours du 19 au 22 juin 2025 de la 18ème édition ont trouvé preneur en 25 minutes : Welcome home new Hellbangers !

Je constatais qu’en remontant vers le camping la population Clissonnaise était aussi désappointée que déçue, les familles avec les gamins et les grands-parents rentraient après avoir attendu longuement ce traditionnel feu d’artifice qui n'est jamais apparu.


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Résumé de cette 17 édition :

La programmation est dingue. Oui je sais bien entendu tu es capable de faire mieux (en fonction de tes goûts), tout comme sur un terrain de sport tu seras le meilleur depuis les raisonnements de coach que tu émets devant ta télé.

Le site est fabuleux, l’organisation maitrisée, les bénévoles efficaces avec une très bonne énergie communicative, la sécurité (Hellwatch) attentive et bienveillante.

Les mainstages poursuivent leur programmation grand public, et si comme je l’ai lu l’affluence indiscutable a eu le dernier mot sur les haters, je répondrais par une citation de Frédéric Dard : « Ce sont toujours les cons qui l'emportent. Question de surnombre ! »

Les autres scènes cultivent la nouveauté et les valeurs sûres avec un bel équilibre.

La Altar et la Temple ont retrouvé une audience.

Wåz sait danser le HxC, Vince a pris une mandale sonique avec The Haunted, Carø a pleuré devant les Mets, Jbeer et ses potes des bars ont écoulées 500000 litres de bière, 98% des festivaliers sont chaleureux. J’ai jeté ma tente à la poubelle.


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Pour la réalisation du péplum Hellfestien : Audaces fortuna juvat !

38 millions d’euros : budget de l’édition 2024.

182 groupes programmés. La surface totale du site est de 127 ha.

29 ha de camping avec une capacité d’accueil de 40 000 campeurs.

Un parking de 27 ha pouvant accueillir 12 000 véhicules et desservi par des navettes.

Un parking pour 3 000 vélos.

42 points de restauration.

20 associations partenaires.

1 500 personnes travaillent sur le temps du festival.

5 000 bénévoles.

800 journalistes accrédités.

72 nationalités représentées.

60 000 festivaliers par jour. Fréquentation à laquelle il faut ajouter 10 000 personnes en plus par jour pour les invités, bénévoles, presse, techniciens, artistes.


Pour celles et ceux qui considèrent désormais le festival comme un parc à thème avec de la musique lounge, le Hellfest a trouvé le point G, il est grandiose, gigantesque, grandiloquent, géant !


Surtout, n’oubliez jamais la sainte parole de Steel Panther : « N'ayez pas peur du Heavy MetAl. »...Même en l'écoutant à l'envers sur une platine disque hein !


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CiaO))) * Bir *



dimanche, juillet 21 2024

WHEELS OF STEEL – Hellfest SAMEDI 29 Juin 2024


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Je me réveillais sans nouvelles des images de la nuit, trop d’emphase dans les oreilles et cette fatigue appuyée par 14h00 de concert par jour. Je suis un buvard dont l’encre des groupes s’infiltre dans mon eau de source et fait de moi un volcan sensible en perpétuel éruption émotionnelle. Le ciel était bas, terne. Nous avons fait le choix de dormir au camping chez l’habitant, fini le camping ‘’sauvage’’ et de chier en flexion entre les vignes pour un cépage l'année suivante d'un excellent petit muscadet au goût sec et fumé. Au bord des douches j’entends une discussion des anges de la mort à Cancun « t'es plus Tahîti douche ou Le petit Marseillais ? ».

Au menu du jour : Pluie, vent, froid, grisaille, crachin, ondée, déluge, et ça fait chier parce que nous attendions une pluie de sang !



Le corps humain est merveilleux, composé d’une diversité d’éléments, d’interactions absolument incroyable pour le mettre en mouvement et lui apporter toute une panoplie de faculté, capable d’accomplir et de créer avec. Imaginez-vous que chaque personne a elle aussi ce corps incroyable, et qu’elle possède en plus l’héritage de toute sa famille dans ses gènes. Qu’elle a accumulé tout un ensemble de cultures et de sensibilité. Le même jour, en l’espace de quelques mètres, un groupe peut jouer sur la Mainstage 2, un autre à la Valley puis un autre à la Altar avec ‘’un son différent’’ comme disent les jneus, et devant une foule disparate à l’affluence émotionnelle diverse. Tout un ensemble architectural de substances musicales, de scénographie organique et de vibration délicate en métamorphose perpétuelle pour former une apothéose rugissante, et dans tout ce magma, toi, avec ton histoire, ton vécu, qui fait battre le pouls de ton existence en même temps qu’il se contamine avec celui des autres. Car tout est relié par le fil invisible de l’univers.

Je vais vous conter ce nouvel acte du jour, qui pour certains et certaines devient une expérience, et pour d’autres est devenu un pèlerinage ascensionnel dans ce vaste théâtre outrancier où la vibration éternelle et incantatoire de styles musicaux, typés metal et rock, est pleine de ce venin exagéré et bruyant, véritable exutoire, avec son côté interdit capable de tordre le plus imposant corps en une épaisse de distorsion corporelle, captant la part la plus ténébreuse de notre sensibilité.


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Il y aura toujours des anciens combattants (ou boomers) pour lever le drapeau de leur oripeau calendaire avec la morgue d’un ‘’c’était mieux avant’’, ‘’j’ai vécu des moments culte qui ne reviendront plus jamais’’, en comparaison d’une nouveauté qui recycle, ‘’papier-carbonise’’ la valeur initiale. C’est la fin d’une époque de légende comme l’avait écrit dans son report gonzo l’inénarrable Hagler de Gonzaï ‘’Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?’’, mais ce sera toujours la fin de quelque chose et le départ d’autre chose, de manière perpétuelle, on arrache pour planter des graines dans un cycle éternel. Chaque génération présente au Hellfest se régénère avec celle des autres, parce que chacun se nourrit de l’autre. Le festival ouvre un nouveau chapitre, et chaque groupe s’accorde à répandre ses créations dans le bain survolté d’une horde d’existences. Des interactions fusionnent, des vibrations se répandent, s’électrisent en big bang pour sculpter toute l’intensité émotive de ces secondes d’éternité.

Je ne fais qu’éclore chaque pulsation de cette lumière nostalgique qui vient de l’aurore au crépuscule épandre l’engrais des futures récoltes. Hey je n’ai jamais omis de vous parler du lisier, il y est hein, il fait partie de la révolution, tout est all inclusive.

Alors avant tout, bienvenue aux fans de l’univers de Wayne’s World et de Conan le Barbare parce que ça aidait à saisir l’usufruit du heavy metOl de cette journée de samedi.


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Supra cool de voir pour la première fois CRYSTAL VIPER et son heavy au chant tranchant de Marta Gabriel. J’embrassais l'été sous la flotte avec le fiel brasier de ce groupe, dégorgeant ses parures comme l’herbe neuve pousse sans cesse au printemps. Chatoyant son feu avec des brises soniques aussi noires et piquantes qu’un buisson de mûres. L’affluence est réduite, il n’y a que les warriors pour braver les éléments. En 20mn mon kway est une éponge, tout le monde est en mode toiture plastique, à l’Extreme Market tout a été dévalisé, 15 balles la poche plastoc, je pars en courant m'acheter un poncho amigo !



En longeant le petit chemin pour le supermarket d’Edouard, des bédouins de Bretagne se sont installés là où ils ont pu trouver une poche carrée, pas besoin d’herbe, un bon rond-point pour les commodités suffira. Côté quignon et piquenique sur la table c’est pâté de tête, du babybel, si tu cherches le calendos il était contre les enceintes à headbanger version sludgy, un peu de rosette et du chorizo de Catalogne pour faire des claquettes hémorroïdales. Un cubi de rouge acheté à la station dans des verres en plastique époque prisu, et un caddie de carton de Kronenbourg, certainement chaude au moment de les picoler car oubliées dans le coffre de la bétaillère, yeahhhhhh voici le repas des champions de la pêche à la ligne.


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Je retrouve SUMMERLANDS à l'abri du poncho sancha aïe pépito, ambiance moyen-âge avec un Heavy mélo 80's assez poilu et épique pour rejoindre l'acier d'Armored Saint. Le backdrop est un hommage au bassiste décédé. Le groupe a fait un choix respectable et chevaleresque, ah ? il n’y a pas de bassiste sur scène, oOokay ?! que des lames de guitares pour une forteresse aux angles saillants. Ces chevaliers travaillent leur corps musical et sarclent des flèches heavy derrière leur machicoulis. On le sent ces fans de heavy metal peuvent vous menacer avec un fléau datant de l’époque de Dagobert. Un fléau est une arme offensive composée d'une masse de fer retenue par un bout de chaîne, par une bande de cuir ou une bielle à l'extrémité d'un bâton (que tu peux prendre aussi dans le fion, spécial dédicace au fan n°1 de Roberto Malone (voir le report du vendredi))


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Summerlands devait nous narrer le monde fantasmagorique du heavy metal avec ses liaisons venues de la BD, ciné, littérature, véhiculant une imagerie épique, sombre, avec des allégories, représentations et atmosphères dans lesquelles le festivalier plonge en y trouvant refuge, catharsis et (r) évolution. A-t-il trouvé tout cela ? fallait vraiment être hermétique à la pluie, grisaille, moindre affluence, manque de basse, mais avec le recul je dirais oOokay à 60%

Nous venions de suivre le sentier de ce groupe semé de buissons de ronces, à vrai dire je ne sais pas s'il voulait que nous ne retrouvions plus jamais notre route, isolé et perdu dans notre errance tactile à fouetter l'air en suspens qu'il laissera encombrer de limaille de fer, de tripes et d'une suie ombrageuse. Sachez-le : Les guitaristes adeptes du heavy metal font tous ce cauchemar récurrent = Accros à la saccharose gazéifiée de caféine ils ne font plus que des riffs en papier mâché dans un groupe de metalcore.



« La mort utilise l'humour noir et se rit de nous... Les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. » Pierre Desproges

J’enchaîne en passant de la cotte de maille avec le coup de boule à balle transparente de BLOCKHEADS à la Altar.

Les Lorrains ont fait honneur à leur région métallurgique avec une agressivité à la hauteur de leur grindcore hargneux dont les convictions profondes tabassent depuis plus de 30 ans. Le groupe secoue et apporte la collision du bloc, c’était une castagne funny dans le pit, les jeunes chiens fous se sont amusés mais ça tape moins qu'avant dans la fosse. Le découlement des gestes parés comme des protections à une heure matinale où le set était une exhibition effrénée du groupe en colère. Sur disque Blockheads déchire jusqu’à la plèvre, sur scène il te fissure en deux. Le chanteur a fini au milieu du circle pit pour remuer les corps et les esprits face à la peste brune. Le pays traversant une crise, les divisions se craquellent à l’approche des élections à la suite de la dissolution de l’assemblée, le discours allait être exposé tout le long du week-end… Quand tout le monde ment, trompe en permanence, plus personne ne croit plus rien.



C'était la 3ème fois que j'assistais à un set des kiwis d’ALIEN WEAPONRY. C'est le même show, mais il fédère à chaque fois, avec tattoo maorie, chants tribaux, groove et riffs en acier massif. Le groupe est sur scène en mode rando pédestre, et vas-y que je me mets à gauche, et vas-y que je me place à droite, un coup de manche sur la tronche du bassiste en passant, un pas en arrière, trois pas en avant…La gigue pendant la fête au village de Gugand. Leur Bloody Roots New Zealand ravit le public à chaque fois. Lequel ne s'est pas fait prier pour provoquer plein de circle pit, des W.O.D et surtout beaucoup d'envie de lâcher les chevaux, d'ouvrir en grand le capot et d'en profiter un maximum. Le trio n'avait pratiquement rien à demander, c'était quasiment anticipé. Les kiwis quittaient la scène avec le “It's a Long Way To The Top If You Wanna Rock'n'roll” et la progression de leur attrait annonce que ce n'est plus très loin.




ETERNAL CHAMPION a été dans le mood de Summerlands, hommage et sans bassiste (c’était le même hein !).

Le groupe Texan déroule son heavy oldschool avec une épée poivrée dans l’âge de l'acier trempé. Tout est pointu et pointe ardemment vers les cieux de l’heroic fantasy.

Ce qui manque à ces groupes ce sont des titres qui accrochent vraiment, c'est cool, ça sent la viande hachée, mais ce n’est pas assez percutant pour tirer la sève catchy. Le chanteur crâne rasé, sorte de Philippe Etchebez école John Bush, yeux clairs, finira le concert avec une coiffe de maille. Pour secouer les valseuses pas moins de deux guitaristes pour échanger les flux maléfiques façon Ghostbuster. C'était trop heavy oldschool pour la jeunesse, un peu décousu avec des allitérations prog trop rêche, avec des solos néandertaliens. Principalement dans le public une horde de quadra/quinqua. Le chanteur communique avec le public en lançant des “OUh ! OUh ! OUh!” (traduction létale en français) que le public doit imiter et reproduira tout au long du concert. C’est succinct comme échange mais foutrement efficace. Bref c’est davantage l’époque primitive de Rahan que celle des Pierrafeu, pour un ‘’heavy with vertigo’’ aux valeurs rupestres. Moi je ne boude pas mon plaisir. C’est dur, saillant, le chanteur fait une tronche, mannnnnnnnnnn dieu, ce n’est pas compliqué, soit il a perdu au TacOtac ou sinon il avait une paralysie faciale. Le riffing est achalandée entre la hache heavy et l’épée heavy, le choix est simple, de toute façon c’est frontal pour un mélange de soif musicale et de satiété tapant ardemment dans nos poitrails.

« Le métal c'est pas de la musique pour les pédales ! » Rob Halford


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Dans le donjon le plus sombre, le heavy metal Américain combat avec cuirasse, fléau et une puissante force de combat, mais avec toujours des étoiles pâles pour une légitimité faible. Mis à part les prétentieux de Manowar, quel est le grand groupe de heavy metal d’Amérique aussi reconnu qu’Iron Maiden ?

Summerlands et Eternal Champion ont fait bouillonner leur art veiné d'éclairs pour faire goûter à leurs épées soniques, comme le festin de Damoclès. Il pleuvait des boules de pétanque et des fers à repasser dans cette volumétrie sonore des enfers de la forge. Tel un rubis rouge écarlate qui vient de boire dans le crane de ses ennemis pour s'approprier leurs forces, ces 2 groupes se sont enivrés avec et dans une cérémonie de feu ténébreuse.



Ce qui est dingue avec le Hellfest c'est que sur une journée avec 70000 personnes sur site il y a au moins un candidat de l’Amour est dans le Pré et une influenceuse pour une manucure bio.

ANVIL donne envie d'écouter du heavy metal, et Wåz possède un taux de connerie de type heavy metaaaaaaaal, dont CarØ est pourvue également. Je suis donc certain de passer un super moment !

Les plus grands losers de l'histoire du rock ont (comme à chaque concert) donné à leur heavy la connerie funny et une loyauté indéfectible au riffing/batterie metal on metal !

Anvil est un groupe Canadien, originaire de Toronto, en Ontario. Il est aussi considérée comme l'un des groupes ayant joué un rôle dans le développement du speed metal notament avec la chanson « Bedroom Game », sur l'album ‘’Hard'n'Heavy’’ paru en 1981. Chaque pochette d'album représente une enclume peinte par Robb Reiner, le batteur. Le groupe a commencé à perdre de son succès à partir de 1983 quand est arrivé le thrash metal.

L’excellent documentaire « Anvil! The Story of Anvil » relate les déboires du groupe dans une succession de malheurs et de situations où l'adversité reprend chaque fois le dessus.


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Dès le début du concert le chanteur/guitariste, surnom Lips (= Babines : à cause de son incroyable gestuelle faciale) part en trombe sur le devant de scène, autour du carré snakepit des Mets et son micro-guitare ne fonctionne pas aussi loin. Gag ! De plus il commence à repleuvoir, l'impression tenace que quoique fasse ce groupe la loose l'emporte…Mais Anvil est une enclume qui tape l'acier du metOl pour l'éternité. Même si parfois ça tape à côté et que sur scène ça ne court plus comme des lapins de garenne de 8 semaines, Anvil fait le show. Ces gars ont un bon fond, mais pas de réel fonds de commerce. Le groupe a interprété au cordeau de maçon leurs plus grands succès Metal on Metal, March of the Crab (instrumental), Forged in Fire et Juggernault of Justice. Vraiment excellent !!

Si Led Zep utilise un archer avec la guitare, Anvil c’est un solo de vibromasseur sur les cordes (vibrateur pour les cousins Canadiens), le délire est différent, mais l’approche musicale reste la même, hein !




Au Hellfest la distinction sociale est invisible (à part dans les loggias), mais sinon c’est similaire à un camping de naturiste. Ici rien ne le distingue trop de la masse, tout le monde a un t-shirt noir et l’appartenance à une communauté metOl est effective. J’ai croisé des jeunes qui se sont foutus de la gueule d’un quinquagénaire solitaire qui a commis des infidélités à son coiffeur-visagiste depuis sa calvitie, sans savoir que ces commerciaux de Generali écoperont d’un contrôle fiscal cette année 2024.

Direction le pot de confiote avec SANGUISUGABOGG pour de la bouillie à la Altar.

Ce groupe est selon moi surcoté pour la singularité de sa caisse claire mis en avant ( fan de Lars Ulrich ?). Bon voilà il n’y a pas de quoi casser une patte à un serpent, c’est du death metal putride avec des passages grind, le trip est bien débile et souligne la teneur malsaine, ce set a eu la saveur tenace d'une urine d'asperge. Déjà vu en concert à Toulouse et c'était pareil, de la patte à prout !




Retour au Mainstage avec BLACK STONE CHERRY du Kentucky et son gros rock à boogie, du cool émotionnel, tendre, refrain catchy, franchement ça fait du bien un peu de sirop et des étoiles Américouaines dans les feuilles d'érables. Leurs albums sont efficaces, avec tu passes pour un cool, alors qu’avec ceux de Brutal Sphincter t’es catalogué direct comme un cousin germain de Michel Fourniret.

C’est propre, très professionnel, le son est overthetop ! Tu entends le maïs craquer en bouche, d’ailleurs nous nous tenions tous la main pour le bénédicité d’avant-repas, la liqueur est épaisse, ça balance du croupion sur des camarguaises, le chant est dur et doux, les guitares dures et douces, ça claque, tout le monde est content, la classe à Vegas, pas besoin de viagra.




Côté nutrition, les stands de bouffe c’est Koh Lanta pour les veg = du riz, du manioc et des épices d’orties marinés. Pour les viandars c'est Maïté la diététicienne avec du fast-food partout. Les prix pratiqués sur le site donnent l’impression tenace d’être détournés par les époux Balkany.

J'entends en passant au loin le power metal de STRATOVARIUS à la virtuosité néo-classique, j'essaye d'apercevoir une licorne, en vain, nous partons nous prendre le marteau-piqueur de THE HAUNTED.

Les speedy gonzales du thrashcore ont tabassé avec du riffing de malade mental, du punch, technicité, vélocité, une puissance de feu de croiseur devant la plage Omaha Beach en 44. Je pense que ce groupe a désossé un taureau avec leurs ratiches derrière la scène juste avant de rentrer dans la corrida bestiale. Le chant est appuyé et l'ensemble forme une machine à défoncer, sans temps mort, tout en impact player. Tu prends le set comme un raz de marée à la Slayer, et pis tu fermes ta gueule et tu souris, même si tu n’as plus de ratiche sur le devant.

The Haunted a confondu bombe à neutron avec les résultats d’analyses de Gama GT et de cholestérol après 15 jours à la palombière. Suite à cette déflagration, Wåz a déclaré : “C'est la guerre”

Vince de Strasbourg : “Mais où est le groove” et il mima une danse à la Earth, Wind and Fire avec du sang dégoulinant des oreilles à la nuque.

Oim : “Ça poutre”




Qu’il est ardu de revenir à un réel trivial agitée de superstitions commerciales après… Sur scène il y avait un clone de notre pote Jbeer dans le groupe MAMMOTH WVH / Mainstage.

C'était WolfgangVH le fiston du lucky luke de la 6 cordes, oui Eddie Van Halen, avec une marinade musicale pop rock mainstream, sauce douce, liqueur de figues, crème de châtaigne.

C’est pro, très pro, presque clinique. Rien ne dépasse du tapis. Son chant est superbe, les chœurs sont à tomber. Tout est parfait, du sirop, ça descend dans le gosier gorgé de sucre. Au bout de 4 chansons on se fait chier en étant effleurés de sublimes passions. Tout est à la fois remarquable et aussi remarquable qu’une coquillette dans un paquet de coquillettes. Les amateurs de la radio RTL2 devaient apprécier, si jamais ce groupe y passe, je suppose que non, tout comme Black Stone Cherry, c’est aussi la tare de l’hexagone, une faible audience pour le gros rock.

Mammoth VH a harmonisé ses harmonies prémâchées et convenues avec son point d’exclamation scénique, sans user d’une futilité aristocratique par un enthousiasme fédérateur.




C'est étrange mais il y a 10 ans en arrière les gars déguisés suivaient dans le pit le délire fun du revival thrash, aujourd'hui ça passe davantage pour du cosplay. C'est différent et pareil, de toute façon chaque époque deviendra une braise qui ne sera jamais éteinte dans la nostalgie.

Le choix stratégique de rester proche des Mainstages se confirme avec la venue d’EXTREME.

Nuno est un super guitariste, finesse du jeu, technique de fou, le chant est clean, les chœurs somptueux, le son est superbe, du bel ouvrage, du Extreme pur jus d’olive verte, gin et citron.

Il y aura toujours des rêves oubliés. Des promesses envolées. Des questions sans réponses. Des routes sans issues. Des musiques qui rappellent qu’il y aura toujours des fous plus enivrés que les autres, et à la fois aussi dégivrés qu’un Viennetta vanille façon stracciatella, avec le sourire au bord des lèvres comme devant un précipice, plein d’une folle envie, qui iront jusqu’au bout pour rallumer nos étoiles, façon enseigne lumineuse de diner américaouin. Extreme c’est ce truc-là. Ça vient d’Amérique, le mythe, la liberté, un sens de la composition hard rock fusion dont il a pailleté les 90’s avec la particularité de ce mélange.


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Le chanteur Gary Cherone s’est quelque chose tout de même, très belle voix, un charisme hard’n’roll aka Aerosmith. Vous ne pouvez pas tuer le diable chez l’homme et faire revivre l’ange quand il est sur scène, le chanteur c’est l’espèce dominante, le haut de la chaîne alimentaire, c’est une bête de scène, niveau bestial, aucune éducation à l’anglaise, là ça sent la rudesse du combat, le besoin d’enquiller de la femelle pour faire baisser son taux de testostérone, façon Led Zep en 70’s, Motley Crüe en 80’s, Madonna en 90’s. Le guitare hero c’est aussi une espèce dominante mais en voie d’extinction.

Gary et Nuno formant la paire pile et face, façon Lennon/Mc Cartney, Jagger/Richards, Steven Tyler/Joe Perry, Axl Rose/Slash, Defunes/Bourvil…Avec le titre « More Than Words » le duo a fait baiser des tonnes de corps dans un esprit "obscène" capable de vous toucher sans ses mains et de vous faire ressentir sans rien dire le rouge aux joues. D’ailleurs leur album « Pornograffitti » a été leur plus grand succès commercial, dont le groupe a essayé d’en retrouver le chemin sans jamais y parvenir. Extreme a fait le tour de sa disco, laissant au guitar-hero le soin de branler son manche, alors ça tricotait avec une précision d’enculé, les guitaristes apprécieront tout le nectar qui sortait, l’avalanche du 6 cordistes en rappel dans une sophistication et montage de chantilly.


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Toute une saveur d’un autre temps venait avec toute son excentricité et son chapelet usé d’heures colorées, avançant des aspirations ardentes vers un idéal reconnu pendant une décennie, vers une béatitude lointaine…d'une lointaine galaxie. Les 90's auront été le territoire du no look munit d'une émotion accrue et surtout d'une attitude moins caricaturale que celle des 80’s dont elles étaient pourtant libellés. Il me semble qu'Extreme a servi de liaison.

Entre Motley Crüe pour le côté bad ass mais façon Aerosmith, Extreme a réussi son show par la fusion de sa musicalité et l’incarnation de toute une époque. Un set très intéressant pour les natifs du XXIème siècle.




Se pose la question existentielle “ doit-on rester sous cloche au mainstage pour asseoir notre place ?

Wåz et Carø y répondent dans l'instantanée “ faut aller au WC, viiiiiiiiiiiiite ! ”

Ne buvant pas d'alcool (la fête est plus folle), pas besoin d'y aller, je reste seul sans témoin sans personne que mes pas qui résonnent…(vous me remercierez plus tard).

Le Hellfest c'est le cocoon du vieux, c'est à dire l'endroit où se régénère le hardos séculaire (boomers pour la génération Z) qui retrouve une nouvelle jeunesse, si t'as pas la ref, (re)voir le film de science-fiction américain réalisé par Ron Howard, sorti en 1985 intitulé « Cocoon ». Car la nostalgie est une mix-tape de tous les moments que nous avons vécus dans notre tissu cérébral, et notre peau en porte tous les fruits réels.

Ce samedi était l’âge du roc où l’on allumait le feu pour fondre l’acier dans une matière lourde, puissante que l’on nommera HEAVY METAL.


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La vérité sans intérêt d’un concert anodin peut être éclipsée par un mensonge passionnant autour d’un spectacle théâtral, et ça le heavy metal l’a très bien pigé. J’ai déjà vu et revu, et rererevu…ACCEPT et c’est toujours aussi puissant.

Bon un set forcément trop court mais comme d'habitude les teutons aussi droit que le I de Allemagne nous ont joué ces valses d'acier dont ils ont la fureur. Kems et contre-Kems (là t’as la ref gamin ?)

Accept et son guitariste Wolf Hoffmann, munit de son rictus de Bruce Willis à la cool et un truc dur à la Jason Statham du heavy metOl, tout en cuir de Turquie, ficelé comme une saucisse en chef de meute pour affoler la maestria heavy de hits Germanique. C'était Impérial comme la galerie de la pigeot pour ce set de classe Allemande, martialement au cordeau façon jardin à la Française, rien qui dépasse, un bon dégradé à 15 balles chez Nasser, avec finition au rasoir de fellaga, pento de rockeur Portugais, et fumoir chicha goût Island Red Blood (Litchi – Pils – Menthe glaciale – saucisse de Frankfort).

J'étais placé mi-devant, et pas du tout en citron-pressé, je constatais une jeune femme baignée par la lumière où des vagues d’ombres dansaient autour d’elle, une nymphe, une vraie nymphe, plongeant sa peau comme une fleur enveloppée d'écume semblant devenir dorée comme des roses dans les eaux du pit. Elle releva la tête, ses yeux dansaient, puis elle hurla d’une voix abominable : Apéroooooo !

Et les Schleus continuaient de bazarder leur strudel de fonte avec les épaules d’un troupeau de buffles de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour en ‘’tuningfier’’ l’ossature sonique.

Chez la plupart des espèces, le mâle s'envole après avoir lâché sa giclée = Pas de rappel.




Pour attirer le touriste pas besoin d'un appeau à conneau pour Shaka Ponk quand la démagogie MASS HYSTERIA a entamé devant la foule son meeting de pois sauteur. Il ne pleuvait plus du tout. Dans le public les gars étaient comprimés comme des nibards dans un bustier de la cour Versaillaise, mais ça tournait en circle pit à la shérif fais-moi peur et sans passer au contrôle technique.

Le chanteur ne se cache pas dans un isoloir pour dire ce qu’il pense du gaulois réfractaire sans faire de carabistouilles. Devant une foule devenue piquet de grève chez Arlette Laguiller le groupe s’élevait dans un frémissement dionysiaque dans le ciel Clissonais, claquant dans son écume les embruns de sueur contre les bites d’amarrages du premier rang, drapeau beurre salé inclus. Les gens aiment quand d’un même élan ils s’unissent, tapent des mains, des pieds et sautent en l’air (NDLR : Il y a des cours de zumba aussi).

Nous sommes allés au bar pendant cette réunion du comité sud rail, nous étions munis de cette super good vibe de la Free Babylone où s’illustre de manière rupestre une amitié à nouer à coups de houblon tiède, de rire gras et de poing levé.




On regrette l’époque où un sirocco sableux se soulevait devant les mainstages en brume Écossaise. Il repleut des trombes et des trombes et il a plu tout le long du set de BRUCE DICKINSON.

Ce fut un super concert, envoûtant, avec un son superbe, comme quoi même avec les avaries et un ingénieur du son pointilleux et efficace le résultat est parlant.

Dégouté pour Bruce qui a mis tout son talent, énergie à braver, mais la pluie a amoindri l'accueil pour cette légende vivante, partisan de l'échange avec le public, et il n'a pas arrêté d’entraîner, d’aller chercher le public pour le faire réagir en escrimeur de showman. Très grand set qui a mis en lumière (s'il le fallait encore) la qualité des compositions, des musiciens et de ce chanteur.

Une interprétation magnifique, avec Chabal à la guitare, un heavy prog pétri d’histoire féerique, sculptural d’architecture sonore où l’on va chercher à l’intérieur d’une pyramide les contreforts passionnant de la Sci-Fi élégiaque, dont son ambitieux nouvel opus, « The Mandrake Project » en libelle les vertus.

Vraiment du velours et un Bruce imposant, toujours amusant avec son humour Sacré Graal/So British, et un temps idéal pour des Britanniques !


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Nous étions placés quasiment devant et il y avait de la place, à ce propos voir le concert sur ArteTV, dont nous ne remercierons jamais assez le choix de diffuser des concerts. Il y en a plein d’autres, c’est vraiment une très belle initiative.

D’une élégance cultivée Bruce maintient devant la tragédie du sort ce magnifique enthousiasme de jouer avec, tel un audacieux phénix qui aime périr dans le déluge de Noé pour rassembler son arche, et il parviendra à le réaliser. Il démontre dans ses créations tout un ensemble de constellation progressive, tant musicale que dans leur histoire, certes d’un autre âge mais à l’incarnation parfaite, plongeant le tout dans une atmosphère surnaturelle et onirique, avec la fascination d’un oracle immergé dans des puits de lumière, sans entrave entre les mondes. Apportant dans son chant ce tocsin théâtral provoqué par l'orage, l'électricité et la foudre, tout comme ses musiciens et musicienne apposaient le contact avec les forces du cosmos pour une oasis musicale.


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Fin de concert avec une marée de cornes du diable sur des doigts fantômes et des cheveux d'algues caressant l’air.




Le problème avec les espérances, c’est toujours le conditionnel.

Comme tous les groupes de renom, METALLICA doit faire remonter plusieurs époques des limbes et poursuivre sa voie lactée, tant musicale que lucrative. La distorsion de ses épopées dépasse pourtant les concepts de son temps puisque le groupe s’est façonné une aura de groupe culte à partir des différences fréquences ourdies tout au long d’un panorama de créations variables, et que sa longévité a su retenir par les fantômes nostalgiques que tout en chacun conserve dans son épicerie émotionnelle.

Étonnant mais nous sommes super bien placés. J’ai souvenir que la première venue des Mets nous étions autant compacté qu’un bout de sardine dans un surimi. La flotte a refroidi l’ambiance, il pleuvait encore en début de set. Carø verse une larme quand les Mets débarquent avec leur outil de jardin, c'est la première fois qu'elle les voit…labourer.

La setlist était bien, quelques titres du dernier, la basse omniprésente, tu m'étonnes c'est lui qui tient la baraque...avec James. Le son en début était gigantesque après ça s'est affaiblit pendant le ventre mou du show, puis reparti pour le final. Ce n'était pas le soir de Kirk Hammett, il a chié avec grossièreté pas mal de passages. Et Laaaaars, égal à lui-même, boulanger master. Il y a eu une cover d'Indochine “l'Aventurier” ridicule, imaginez quand ils vont découvrir le répertoire de Fernadel, Annie Cordy, Carlos et j'en passe...Bon c'est super de voir les Mets, le capital sympathie, la légende, les hits, tutti quanti, ok, cool, James est toujours aussi touchant, on sent bien son enfant intérieur, tout le vaste qui entoure le groupe, décorum, péplum, baba-au-rhum. Mais musicalement et à ce niveau de notoriété c'est incompréhensible de se chier de la sorte. Hey ! Mustaine doit bien se marrer la couenne le coincoin, parce qu’en comparaison Megadeth est meilleur à 250%

Le show en lui-même n'est pas fou non plus. Même si niveau éclairage on venait de bouffer la fabrication nucléaire annuelle de l’usine de Golfech en 3 secondes, pour que les gars du premier rang gardent les yeux grands ouverts et secs pendant tout le mois de juillet, et pourront prendre les cendres dans les pupilles sans problème pour le feu d’artifice du 14. Sinon fait le plus marquant visuellement c’est qu’il y a eu un paquet de gros ballons balancés vers la fin, au début cela produit son effet, mais devient vite chiant, tu ne vois plus rien, sans compter sur ceux qui veulent garder le précieux dans leur quenotte mais la boule est trop grosse et il y a toujours un paquet de gaziers en train de taper dedans, le même bordel que les sacs plastoc du supermarché !


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Les Mets ont débuté dans un garage entre pote, vécu à travers plusieurs époques trahison, décès, succès, impasse, mensonge, come-back,etc...Le groupe reste fidèle à sa dimension humaine avec tout ce que cela comporte et suscite, c'est traduisible dans leur texte et dans l'empreinte de leur musique. Tu hurles les titres avec cœur et puissance, tu te brises la nuque mais bon... Les Seigneurs du metal ont joué comme monsieur patate. Le groupe met le feu au corps sculptural de sa dimension de groupe culte, et révèle sa véritable essence en gaspillant tel un feu de paille un set qui pète dans la soie d’une renommée, mais avec du polypropylène recyclé et du chanvre. Ben mon salaud, au prix où est le baril de gasoil, c’est vraiment de l’arrogance. C'était un jour sans !


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James Hetfield à la fin reste seul à contempler le feu d’artifice sur scène et remercie le public par des mots tendres, Kirk revient et fait de même, puis le sympatoche Robert Trujillo. Last but not least : Lars, qui commence par essuyer le micro avant de parler, puis annonce que Metallica reviendra au Hellfest (oui il parle au nom de Metallica la voix off c'est lui) et pose le microphone au sol. C'est lui qui a le mot de la fin. Cette scène symbolise à merveille le groupe.

Angela Gossow ancienne chanteuse d’Arch Enemy s'occupe désormais du management et a laissé sa place pour un second souffle au groupe. Je dis ça pour Lars et la gestion de l’univers des Mets. Le monde du metal s’est foutu de la tronche du business de Gene Simmons avec KISS, mais en termes du monde de l’entreprise, association de marque, le dernier en date pour les Mets c’est FORTNITE X METALLICA.

Heureusement qu'il y a toutes ces hymnes pour rappeler le talent qui force le respect. Nos souvenirs ne disparaissent jamais, ils restent en profondeur dans nos mémoires, dans nos cœurs, ils représentent nos cicatrices, nos larmes séchées, nos amours, nos joies, nos rires, les cris de nos douleurs, et rien ne peut changer ça, à part le temps qui efface ceux qui sont restés à la surface, comme la craie sur une ardoise.




J'ai raté le Swedish Death Metal de DISMEMBER et je m'en mords les couilles jusqu'au sang.




“La nostalgie revient quand le présent n'est pas à la hauteur du passé.”

Il reste encore quelques monstres du hard rock fabriqués depuis l’ère du fer et de l’acier, avec leur peau tannée, leurs pouvoirs magiques sur les foules, si la flamme vacille, ne vous y trompez pas, vous pouvez encore jouir du spectacle vivant. ‘’Prestigieux représentant d’un courant qu’il a façonné avec ses collègues d’Iron Maiden et Judas Priest (la NWOBHM pour les incultes), Saxon continue d’occuper une place de choix dans l’actualité du metal contemporain.’’ Dixit le Hellfest

Sa majesté SAXON a été magnifique, qualité énorme, Heavy Metal Thunder !


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La voix de Biff est toujours aussi incroyable de beauté. Difficile en 1h00 d'avoir une représentation exhaustive du groupe, mais disons que la majorité des festivals proposent une compression discographique des groupes, permettant de découvrir, perpétuer, approfondir, avec l'adaptation de la deezer génération des goûts et tendances de consommation de groupe, et par conséquence de soutenir un édifice musical. D’ailleurs les festivals qui fonctionnent aujourd’hui sont uniquement ceux qui ont fait le choix d’une spécification musicale.

Saxon c’est comparable à ce que le nucléaire a été pour les Trente Glorieuses nan ?

Le vieux groupe nous a proposé l’énergie de l’Anglais en vacances dans un mobil-home à Bandol, apéro-pétanque, short-tong-bob, tranquillleuuuu. La dernière fois que ce groupe a fourni un set énergique on payait en francs. De toute façon nous ne leur demandons pas cela, leur énergie est différente, elle vient des émotions accumulées à l’intérieur du corps et qui se durcissent en granit afin d‘anoblir des valeurs.

Toutes sortes de sentiments se figent et meurent à l’intérieur du corps, et parfois reviennent des années après se soulever en volcan. J’entends le bras de la jeunesse pousser les vieux pots dans le feu et la cendre, ricaner de cet inévitable rejet des stéréotypes, alors que la vieille Halford est encore vivante, venue de cette ancienne école du métal avec sa panoplie de foire pour le shock rock, panoplie qui bénéficie encore de son pouvoir d’attraction puisque abonde les groupes et concepts de nos jours. Aussi vintages, oldshcool, et recyclés que soient tous ces vieux groupes…Le ricanement vient bien des jeunes biques qui iront se faire bouffer par le loup de l’Entertainment.

Les (vieux) boucs ont encore les sabots affûtés pour une enculade en bonne et due forme, mes agneaux ! Saxon a été magnifique, et son dernier album « Hell, Fire And Damnation » est opulent de maîtrise et de foudre !


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Je passe pour un accès point culture au VIP avec le Who’s Who du web, les soirées coupette glamour s’amoncellent en même temps que des matinaux les show sont incroyables, le site est grandiose et qui vers 2h00 du mat l'alcool ayant fait son effet de « je suis cash, je dis ce que je pense et tant pis si ça dérange ».

70000 personnes par jour, actrices/acteurs et figurants se malaxent, influenceurs.es et passionné.es se croisent. C’était votre premier Hellfest et au milieu des hululements, des cris et des lamentations vous avez appris pendant le week-end à siffler avec les doigts. Bravo !

Cependant, chaque soir, avant d'aller vous coucher, demandez vous : « ai-je rendu fiers les auteurs gothiques ? et si la réponse est non, allez chercher votre cœur calcifié dans les catacombes pour le lendemain. De mon côté j'ai ardemment prié pour du beau temps !


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samedi, juillet 13 2024

IMMERSION – Hellfest vendredi 28 juin 2024


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« Sans les contes de fées, le monde ne serait pas réel. » Vladimir Nabokov


J'ai encore de l'encre imprimée de tout ce week-end Hellfestien et je vais tâcher de rendre ce report de manière indélébile. Bon, foutez votre bavoir parce que ça va tacher !


La fondation du Hellfest et qui lui sert de socle provient des musiques extrêmes, cette rémanence solaire où les choses les plus sombres sont vraiment belles, cela doit être un siège, la violence du fer et la morsure du feu. L’éclectisme musical a toujours été omniprésent à Clisson, dévalant les chapelles pour pénétrer le bois, furetant sur un chemin de traverse pour se blottir dans des usines désaffectées. Il y a des groupes qui parfois font grincer des dents, parce que leur présence est comme un pied calé dans la porte principale, et qu'après il y a la crainte de perdre son idéal.

Tout le temps tout ce qui a été fondé dans l’ombre d’une niche, d'une grotte, est récupéré, expurgé de sa substance initiale pour subir un retraitement plus ‘’acceptable’’. En vertu de quoi son acceptation se légitime auprès d’une population et des médias généralistes. Tout comme le rap est devenu recevable, le metal ne semble plus incarner le danger. Un embourgeoisement de pensées et donc d’actes prolifèrent pour que le mainstream dépose sa main courante et ponce les surfaces du site afin d’y vendre sa dope. Or les musiques extrêmes sont défendues depuis leur genèse parce qu’elles expriment tout un pan de sous-culture, contre-culture, de fourmillement de pensées sombres, libres de rugir, rageuses, atrabilaires, sombres, acariâtres, exprimant dans son fondement une puissante révolte, colère, foi, avec comme émeute un danger subliminal et le diabolique comme emblème.

Cette culture avait enfin trouvé son nid, son lieu de pèlerinage. La gentrification du festival a apporté une ignorance des valeurs, des pratiques, corroborant sur la pensée que ce n’est qu’un cirque de plus.

L'ambivalence c'est que la programmation des musiques extrêmes n’a jamais amoindri les effets bruts, primitifs, bestials, obscènes, et de mauvais goût des groupes. Bien entendu une conceptualisation des effets du show pour vendre un univers dit ‘’choquant’’ s’entend avec les exemples de Kiss, Steel Panther, Alice Cooper…Mais l’on parle toujours d’une musicalité outrancière, loin des codes du pop rock « grand public ». L’annonce du nouveau porte-parole Éric Perrin est un appel du pied, un désaveu complet : « On ne s'est jamais caché de s'ouvrir à un autre public car on est dans un style musical, le metal, qui vieillit. La solution, c’est aussi de conquérir de nouveaux publics. »


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Le gars n’a visiblement pas l’ouverture d’esprit de se renseigner sur l’actualité musicale de ce style musical, toujours aussi fécond, dense et versatile avec l’essor de nouveaux groupes de jeunes.

Tout comme Ben Barbaud (co-fondateur du festival) qui a proclamé "Moi je ne dis pas non par exemple à avoir Muse, Placebo ou Green Day" comme placement de produit au devenir Lollapalooza & Download du festival.

Si les décors amènent le trip, le basculement sémantique avait déjà eu lieu, passant de festival de musique spécialisée dans les musiques extrêmes, pour une expérience globale, insistant sur la scénographie, l’ambiance d’un honorable Disneyland du métal.

Vous n'avez pas à vous sentir dépossédé de quelque chose qui ne vous appartient pas. Le festival devient selon le groupe qui y joue un temple, une aire de spectacle, le grotesque du tourisme de masse.

Le cœur musical du monde est devenu un énorme Mashup sensoriel, avec perte de repère brutal à force de se nourrir de fantasmes, et à la fois où le fun est omniprésent.



Chaque année le festival renouvelle son clientélisme, cœur de cible et autre vocabulaire d’école de commerce. Devenu une marque déposée la gestion de son patrimoine marche dans cette ambition d'institutionnalisation. La programmation s'adapte aux différentes démographies générationnelles tout en préparant l'avenir. Fatalement l’idée de départ de mettre en lumière ces cultures trop souvent ignorées des médias et trop souvent sujets aux préjugés, en arrive à être altérées au profit d’importer la réputation du festival pour faire venir des rock stars grand public qui désormais se poussent au portillon.

J’ai la sensation de pester comme la critique acerbe de Gaston Statler et Victor Waldorf, les deux vieux spectateurs acariâtres du Muppet Show, qui passent leur temps à ironiser sur la qualité du spectacle depuis une loge d'avant-scène.


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Et à la fois je m'en fous, je ne vais pas passer pour sectaire par loyauté à cette musique unique et si particulière. Je n'ai rien à prouver, juste à prendre avec intensité cette joie frissonnante devant l'art sonique que je chéris depuis mon enfance. Je suis légitime d'aller au Hellfest sans embrasser la totalité de ses choix musicaux, rien ne m’incombe dans la protection de mes valeurs, de mon authenticité au Hellfest. Je n’ai pas lieu d’appartenance à la communauté totale du festival puisqu’elle est multiple, diverse.

Jamais rien ne dure, comme jamais rien ne t'appartient, nous ne sommes que de passage. Le seul profit est le temps vécu avec la bonne attitude, intensité, altitude, quiétude. Quitte à chacun de trouver sa flamme pour en faire un feu de joie et d'en faire respecter le sang !

Cette année 55% de groupes ont joué pour la 1ère fois, 32 groupes avaient au moins une femme dans le line-up, pour les modifications l'espace merch artiste a été recomposé pour un stand composé des 4 headliners et un autre espace plus vaste pour tous les autres groupes, 40 euros le t-shirt en moyenne.

La Gardienne des ténèbres est la grande nouveauté du Hellfest 2024. Imaginée et réalisée par La Machine, la sculpture entièrement articulée a été réalisée dans les ateliers de Nantes pendant deux ans. François Delarozière, directeur artiste de La Machine, a expliqué que : « C’est une chimère. Elle est gardienne des portes de l’enfer, au service d’Hadès (divinité des enfers dans la mythologie grecque.) qui la maîtrise et qui la contrôle. Mi-femme, mi-scorpion, cette structure de bois et d'acier fait 10 mètres de haut. Elle peut cracher du feu, de la fumée et de l'eau par sa bouche et son dard.


gardienne_des_tenebres.png © Franck Dubray Ouest France

Il faut reconnaître toute la féerie tentaculaire qui agite le site en permanence, l'on parle de park à thème par facilité lexicale et mépris d'une réussite commerciale, alors que la sensation qui se dégage unanimement est de franchir un trip sonore et visuel, loin des esthétiques d'un festival lambda.

La gardienne des ténèbres a fait son apparition en place de l'ancien espace dédié au rituel du feu, que je regrette, tant l'endroit avait le refuge d'un rituel de partage, ou et rituel de passage, accompagnant la métamorphose d'un monde cosmique ou social à un autre, à travers la flamme, et d'une forte identité païenne.

La Valley a été agrémentée de plusieurs améliorations notables tant dans l’organisation et facilité de circulation. L'on sent que l'espace n'en est qu'à ces balbutiements, puisque chaque année cette scène intensifie son engouement.

J'ai remarqué en comparaison de l'an passé un afflux des scènes Altar et Temple, totalement bénéfique pour perpétuer ces styles musicaux. D'ailleurs et je le pense rien qu'avec une affiche uniquement composée de musiques extrêmes le festival ferait le plein, tant les personnes viennent pour découvrir et s'éduquer, enfin plutôt se flageller les orifices, avec des univers spécifiques avec lesquels ils acquièrent avec curiosité et respect, que derrière la brutalité première se cache un fondement pluridisciplinaire de perspicacité émotionnelle, historique, intellectuelle.

La transformation de l’ancienne discothèque Louxor en grosse brasserie de 500 couverts est déjà lancée et devrait ouvrir en 2025. Si vous cherchez le plus qualifié pour la bière vous avez Jbeer comme bénévole, ce mec est ultra passionné par le sujet qu'il considère comme un art.


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HOULE / Temple

Premier constat : Je suis ébahi la salle est pleine, m'enfin le groupe a eu un super papier dans les inrocks ?

Le concept est bien ficelé, toute la partie spectacle est ciselée par les atmosphères véhiculées, les tenues en ciré et marinière, les visages grimés de corpse paint, les décors scéniques, le combo parisien dépeint la lutte de l’humanité contre les forces écrasantes de la nature dans une architecture black metOl 2.0 de la vague du label Les Acteurs De L'ombre. Je pivotais en un 360° pour observer. les réactions du public. Couchée à terre comme une ombre étendue et solitaire, cette âme brillait à travers le feu de son exil. En même temps le groupe expulsait ses oripeaux tuberculeux comme au creux d'un sac plein et grouillant de lombrics affamés, un jeune gars se tapait sur le torse nu comme un diamant pointu et éblouissant, laissant apparaître ce proverbe latin « Tu vaudras aux yeux des autres ce que tu seras à tes yeux. ».

Il fallait plonger dans les profondeurs du groupe, être frappé par les vagues, boire son eau salée, se couper la peau contre la roche, voir les ténèbres rugissantes au fond. Et quand on revenait sur la plage, on voyait différemment, nous avions vu les ténèbres de Houle et connu sa colère dans un crépuscule de framboise. Tanguez pauvres pêcheurs…



Je partais pour rejoindre un nouveau cabaret et un duo de gars balança les mots "Synergie, freelance, entrepreneurial, event" avec le charisme d’un piqueur de chipolata pendant le BBQ d’entreprise.

EIGHT SINS / Warzone

Leur HxC a secoué le moshpit de bon matin en mode réveil musculaire. Bas du front avec des breaks de plafond qui éclaire les allumés de la castagne, et comme programme squats thrashy, deadlift, et crunch hardcore. La bonne dynamique du jeune groupe apportait un plaisir évident, les Grenoblois faisaient la fête et tournaient les corps, provoquant circles pit sans briser les noix, et avec beaucoup, beaucoup de fun. Le chanteur en short noir et socquette verte fluo a annoncé : « Transformez moi ce pit en fosse septique. On vient de Grenoble la cuvette des chiottes de la France. Nous allons te dilater la rondelle ! » impec pour celles et ceux qui avaient raté Sodom la veille.

Le set était frais, plein de connerie pour un final en double circle pit, fun, furax, fistal !


Finalement Houle et Eight Sins sont 2 groupes distinct et émergent, avec un qui mise sur son concept pour un show et l'autre sur le fun de son capital sympathie pour un set simple.

Il y a davantage de monde sur le site c'est une première, prouvant du changement de festivalier, moins de soûlard et une population qui a fait le choix de profiter intégralement pour piquer sa curiosité, son éducation et son investissement.


THE DEVIL’S TRADE / Valley

Dans un mood entre Hangman's Chair pour la torpeur (dernière époque) et le Floyd pour l'envol aka Madrugada pour la noirceur, le réveil est doux, lent et propice pour que les mélodies ankylosent dans leurs profondeurs aqueuses. L'on se sent happé, entouré avec confiance, rien ne va venir vous oppresser, vous plongez dans l’écume des flots berçants du dark folk et de mélodies naïades (nymphes des eaux douces de la mythologie grecque). Le chant sort des torpeurs et la musique transporte ses filaments de Lune et d'écaille d’or profond. The Devi'ls Trade est l'abîme enchaînée de Dávid Makó avec laquelle il en suit le pèlerinage torturé. Il accordait sa voix du vide pour nous tenter par ses crevasses saintes, nous attirer dans ses abimes, pleines d’essor gothique, dark.

Des éclaboussures de poussières d’étoiles comme pluie estivale, constellée de filaments d’âmes en guise d’orage, telle a été ce concert.



La programmation musicale du Hellfest c'est comme de farfouiller chez un disquaire indépendant et dans tous les bacs de différents styles mais orienté metal et rock. Maintenant les gens de cultura, fnac et leclerc viennent en faisant monter les prix du disque vinyle.

En quittant le lieu de recueillement je croise un gazier avec une prestance glamrock, ayant farfouillé dans le dressing de sa grand-mère, dans tout ce qui de près ou de loin ressemble au final à un travelo de Saumur. Oui le jeune est en construction, il a besoin de confrontation pour trouver sa voie, passion, accoutumance, avec le temps il s'affinera, pour le moment il est mal dégrossi. Il sort de sa chrysalide, opère sa mue dans une apparence, ce qu'il renvoie lui semble primordial (pas le groupe hein), il se façonne sans en prendre conscience. Cette année moins de chevelu, mais des barbes, moustaches pour la virilité. Des filles laissent aussi les poils sous les bras, ambiance poilue donc.


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THE ACACIA STRAIN  / Altar

Le deathcore Texan au goût de BBQ viandox, gras et gruiiiigtesque a haché de façon frontale par sa dose d'énergie. Le groupe sentait l'odeur de la mort et de la destruction fraîche, vive et plein d'entrain, bien cool, a creusé pour ma part. Pendant que le groupe faisait bouger la chair dans une piscine de piranhas sonique, des corps planaient un temps dans la gravitation puis vivaient la théorie de Newton par la force qui attire les corps entre eux, et proportionnelle au produit des deux masses et inversement proportionnelle au carré de la distance : F = Gm1 m2 / r2, G, et surtout soutenus par des mains inconnues. Un gars nourrit au riz complet bio a pété comme un pop-corn dans le pit avec toute l’agressivité d’un piaf sur une ligne haute tension, il a rebondi sur un fut de Maitre Kanter, puis a fait un strike de flipper sur des sniffeurs de white spirit et de tube de colle pattex.



Fin d’un concert, naissance d’un nouveau…La rivière froide de l'oubli caresse doucement les jambes de ceux qui nagent dans ses courants furtifs, et viendra au moment du développement de tous les fluides reçus tel un geyser, en remontant des limbes intérieures avec une réminiscence volcanique. Au-dessus s’élèvera une vapeur écarlate comme du sang frais, elle immolera un désir de transformation qui ne vous laissera jamais en paix, car elle agite les rêves et les passions pour façonner l’existence.

Pendant la transition un jeune gars, coupe mulet, moustache, sorte de Rudi Völler joutait avec un autre gugus germanique un air guitar de la Rhur, et de loin leur mime m’apparaissait venir de 1987 avec le « Keeper Of The Seven Keys Pt 1 » d’Helloween.


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SHORES OF NULL / Temple

J’ai retenu le double chant pour une épaisseur émotive et les mélodies ténébreuses du quatuor grimé de noir pour apporter une transition élégante à la posture statique du groupe. Ce death mélo doomy imposa son mouvement mélancolique et le sens de la mise en scène entre sensiblerie et force.

Ces Romains ont fait rougir monstrueusement une floraison de rosier déchirant avec leur splendeur brillante, funeste de ronce sombre, et cet aspect théâtral pour la tragédie d'Hamlet. Parfois le groupe Italien laissait une prosodie contemporaine comme un Baroness Scandinave alterner son souffle, en contraste des douceurs automnales couvertes de crayeuses dispositions cafardeuses.

Je remarquais dans le pit cette fille qui avait cette même magie minérale que le groupe, la pâleur de son visage rendait le velouté des arcs noirs de ses sourcils encore plus pénétrants, et ses yeux d'un bleu saphir rayonnaient d'une puissance insondable, tout en exprimant le goût de toutes les pensées sombres glanées sur scène.

Il y a un envoûtement des fragmentations que transpire ce groupe dans ses compositions, c’est beau. Telle une sirène dans les algues d’une tourbe s’extrayant des eaux lugubres pour envoûter de son chant maudit. J'adore cette obscurité en lambeaux portée dans cette musique, comme un linceul qui laisse un flot lointain de musique languissante dans le murmure d'une mer d'été. Nous nous enfoncions sur leur autel où brillent les braises pures de la douce offrande avec quiétude.

Shores Of Null déchirait le public de son fouet avec des épines cruelles et dépravées, des coupures piquantes commençaient à infecter le pit en une ombre comme par contagion de cruauté venimeuse, égarée vers un spleen intense.

« Nous devons réapprendre à être mystiques. » Antonin Artaud



Je traversais l'amer du spleen ténébreux pour subir le jour et la foule en traversant le site et rejoindre la scène Valley. Hummmmmmm il faisait chaud, enfin du soleil, je viens du sud, c'est quasi vital pour moi. Le centimètre carré de tissu était relatif, rougie par le soleil, collant de transpiration, moins désirable que jamais la populace Hellfesteuse des 80's découvrait avec insatisfaction que le duo Niagara nous avait menti avec les lyrics de son tube estival : « Tu me feras rêver comme dans les chansons d’été, c'est l'amour à la plage (aou cha-cha-cha-cha) »


BLACK RAINBOWS / Valley

Le trio hippie shake de stoner psyché de Rome, Black Rainbows était muni de sa gamme pentatonique sans gomina pour un trip graisseux et motorisé au détroit du MC5 dont il a joué une cover. Il a entraîné le public tout au long d'un set chaloupé de vapeur à celle de Joshua Tree.

Black Rainbows sonne comme le rejeton bâtard du hard rock des années 70 et du groove stoner des années 90, avec le toucher de Black Sabbath, MC5 et Led Zeppelin, fusionnant avec des pincées généreuses de Nebula et Fu Manchu. Cela causera une distorsion du temps et de l’espace avec une belle efficacité. Black Rainbows est arrivé à mélanger des érables guérisseurs à son stoner psychédélique, avec ses mélanges d'énergie pour créer un courant de groove et des minéraux soniques. Il nous a coupé les jambes avec une broyeuse à copeau de stoner et a ciselé un set au ciseau à bois.

Les Arcs-en-Ciel Noirs sont capables de prononcer une formule magique censée vous faire entrer en lévitation spatiale avec une sorte de LSD factice mais foutrement sonique. Une putinnnnn de scierie le truc !


En repartant collé/serré avec la troupe de comique alentour, à 'men donné il y a eu un gars qui demanda « Est-ce que tu as écouté le dernier album de mass hysteria » et son collègue se bouchera les oreilles en disant « Bla bla bla bla bla bla j’entends riiieeeen… ». Il me semble que tout le week-end j’ai croisé un gars avec des chaussures bateau, un t-shirt du Hellfest de 2023, d’un pantacourt avec des poches pour ranger une clef à pipe et un mètre ruban, munit d’une tête de contrôleur de la SNCF avec la diction de Christian Morin et l’humour des Chevaliers du Fiel.

Direction warzone, cour des miracles des punks à chien, mais noooon il n'y en a plus un seul, c'est comme vidé du jus de pue de la rue kétanou, n'empêche que dans le pit c'est toujours le téléthon.


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SPEED / Warzone

Le groupe Australien te promet de te vider de ton sang façon Merauder et Trapped Under Ice en te faisant monter le palpitant par son speech, puis enfin quand ça démarre c'est un éléphant, amoindrissant toute la tension par un pneu crevé qui se dégonfle, prouuffffft. Ce groupe de roublard procède à un concert participatif, tu files les ronds et eux ils te font miroiter le reste. A dénoncer au fisc !

Dans le pit ce sont des bras éoliens branchés sur du 380. Un gars s’est élancé strappé comme une momie Michelin avec le maléfice de Toutankhamon dans le regard, je ne sais pas ce qu'il est devenu après ? Surtout avec la pluie de météorites de breakdowns sur breakdowns et des fucking fuck of fucking fuck comme unique langage commun.

Speed a enfourné les pains…mais dans la gueule à une meute de hardcoreu.ses pour apporter cet amical soulever de fonte que l’on retrouve dans un Basic Fit de province.



EREB ALTOR / Temple

Un vent d’aube d’une froideur scandinave accostait sa sonorité depuis les antres de son sanctuaire isolé, il se répandait dans la vaste étendu d’âme en péril comme une lune provenant des ténèbres, et dirigea vers le bord du précipice toute sa pastorale païenne, où le final sanguinolent du groupe nous attendait avec sa hache. God morgon ! Le quatuor Suédois appliquera à son viking metål mélödique de belles variations progressives de sensibilité doom épique. Leur musique a cette beauté profonde, pas comme une étincelle temporaire qui fige une apparence, mais cet abîme qui vous va droit dans l’âme, perce l’acmé de votre émotion.



KLONE / Altar

Les Poitevins sont au complet avec la présence du saxophoniste pour défendre leur dernier “Meanwhile”. Tout l’art délicat d'un metal progressif et atmosphérique sera anobli d'un envoutement et richesse d'interprétation.

Impérial de densité féconde, alliant émotion à la profondeur du chant de Yann ligner, que l'édition 2023 avait vu sur scène au côté de Carpenter Brut pour la cover du “Maniac” de Michael Sembello, Klone retranspose toute la qualité unique de son univers envoutant, que l'on peut faire fusionner avec celui de Porcupine Tree, Opeth, Alice In Chains, Gojira.

Alors que je suis enchaîné par l’effluve d’un simple riff qui allume un feu pour faire des ravages d’émoi, le groupe insiste et attise mes ténèbres tout en jouant avec cette folie. Comme si il m'avait transpercé le cœur avec une lance cosmique qui ne peut être retirée, Klone décharge une collision sonique absorbant les lignes claires de Guillaume Bernard (quel compositeur), mêlant dans ses orages le bondissant généreux guitariste Aldrick Guadagnino, lequel avait remplacé Christian Andreu, guitariste de Gojira, pour la fin de la tournée U.S avec Deftones en 2022.

La lumière est grande, le public devient fou à l’intérieur, tout apparaît dans une élégance d’azur noir en habit de ciel, follement aimé par les résonances lointaines pour faire remonter dans son espace le miel de la Lune. Saisie d’un tressaillement émotionnel intense nous avançons dans cette lumière profonde apaisée de baume, de grandiloquence belle et brûlante. Le groupe vient comme une ombre, comme un rêve, éblouissant du haut de sa falaise, il entrechoque le public dans une houle sanguine qui vient mourir d’une écume existentielle. L’émotion se noie dans un océan de profondeur intime, les yeux rougies, je le vois, je le sens, je l’entends, il n’y a plus un bruit...
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...Que des cœurs qui se serrent pour traduire leur survie dans la plaine, de n’être enfin plus un individu mais une pluie de météorites. Alors se dresse le vent terreux que le groupe illumine dans chacune de ses prières, fait contempler les cieux, exhausse, chaque vœu, chaque personne, et l’éloigne du spectre venimeux de sa détresse, et lui redonne son incandescente lumière. Puis une dernière salve part dans les airs et fulmine, quand je reviens à moi ne reste plus que le silence total des étoiles non traduites. Les musiciens ont posé leur instrument à feu vif, le public acclame, ovationne, exulte. Whaouuuu Klone a percé son plafond de verre. J'espère qu'il va obtenir la reconnaissance qu'il mérite tant sa musique est haute des embruns invisibles que son émotion applique dans le firmament.

La Temple jouxte la scène Altar, une partie de la foule s'y rend que résonne encore dans les cœurs les nappes atmosphériques, arrangements ensorcelants, tourbillon d’émotions éternel !



MORK / Temple

Changement de style pour le rupestre black'n'roll de Mork, avec un corpse painting Mötorheadien et Venonmesque. Autour de moi attendaient d'impénétrables énigmes incarnées en quête d'une absolue félicité de violence. Avant de prendre une position quant au conflit sociétal de ses amis entre la reformation de Slayer et la mise en place d’un nutri-Score pour les groupes de grind, il regardait des tweets puis des storys en hochant la tête. Une clameur se réveilla devant la scène comme si des punaises de lit venaient de lever la foule. Le groupe dézingua en un coup de sulfateuse, 10 mn après il était toujours rivé sur foutu téléphone sans que le regret le resserre, pas plus qu’à l'étouffer pour cet amateur de pizza à l’ananas (j’en suis certain).

Sur scène il y a un clone de Kerry King à la gratte en version evil wood from Norway. Le chanteur transpire un chant maléfique, cheveu gominé en arrière-mi-court, quand il secoue la tête il cligne des yeux. Le genre de nounours qui doit se faire un bol de chocopops le matin alors que les autres membres boivent du sang chaud de loutre.


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Ce groupe capable de mordre la cuisse d’un fan jusqu’au sang a répandu de très belles flammes, il poussa un rire de déséquilibré à la toute fin ?! La sensation qu’il n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir. Leur concert était cool, du bon black evil, avec un truc un peu rawk'n'roll badass, et une approche mélo plus moderne. Le feu de la destruction se saisissait rouge comme une blessure sur de l’ivoire, nous pouvions boire ce sang païen magnifiquement doux et étouffant de malice, et détesté par la forte lumière de l’aube.

Je vais vous faire un aveu. Mork donne envie de s'enfoncer dans les enceintes pour rugir, de ne plus déneiger et de vivre au fin fond d'une forêt luxuriante...Loin, trèèèèèèès loin des ombres chinoises de Baby metal dans les souvenirs restant de cette édition.



EINAR SOLBERG / Temple

Sa voix est superbe, sa musique fait décoller, il doit pisser assis.

Je trouve le concert maussade et je ne sais pas pourquoi ? Je le regrette fortement, peut-être mon côté féminin qui ne s'est pas manifestée. Car Einar a de bonnes chansons, un visuel, une présence, une voix, tu vois il a un bon cercle vertueux, mais pas compris, la faute au pangolin peut-être ?



Wäz a adoré STEEL PANTHER / Mainstage

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Les Américains sont passés maître dans l'expression de donner du plaisir à travers la caricature hyper spinal tap, et par une interprétation professionnelle. Le show avait cette érection bancale du génie qu'offre le glam (nichons, nichons).

Steel Panther est l’incarnation d’un mood 80’s. Il est comme Rocky Balboa. Les gens ne voient qu’un boxeur au limite intellectuelle limitée par les chocs reçus, alors qu’il y a de la profondeur dans ses propos. « Toi, moi, n'importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c'est pas d'être un bon cogneur qui compte, l'important c'est de se faire cogner et d'aller quand même de l'avant, c'est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C'est comme ça qu'on gagne. »

Le groupe tire sa force de son abnégation et de son sérieux malgré son apparente caricature et déconnade. Ce style musical tient lieu de provocation à l’heure de meetoo en mettant en scène des mâles outranciers cherchant dans l’usage du glam son précepte premier : sex & drugs and rock’n’roll. Pourtant il ne cesse de déclarer sa flamme à la femme, tout son amour, certes libidineux. Il les fait monter sur scène en totale indépendance et consentement pour toutes les mettre en valeur.

« Quand je mourrai, versez mes cendres au-dessus des années 80 » David Lee Roth.

Les musiciens sont-ils encore considérés comme des dieux ou sont-ils devenus des intermittents du spectacle ? Le monde d’avant n’existe plus, et avec la disparition d’un pan culturel tout entier s’éteint, tout comme les groupies ?

Le chanteur a annoncé : « Don’t be afraid of heavy metal…Don’t be afraidaaaa to rock, to rock, to roooooooolll !!!”...Wäz a été à fond dans le trip, et je l’imagine très bien : ‘’mets tes 2 pieds en canard, c’est la chenille qui redémaaaaarre’’

J'espère un jour que les femen écouteront un album de Steel Panther et qu'elles se caresseront la chatte en rigolant avec !



Des tronches maltées pendant la fête de la bière à Munich marchaient au pas vers le set de KANONENFIEBER / Temple

Le groupe arrive sur scène en nécropole tourmentée, véritable énigme de multiples semonces telluriques. Ça faisait un moment que la prog de la Temple n’était plus au goût malaisant d’Éric Ciotti. Le public est cueilli à froid par les détonations, le groupe ayant piqué les canons “For Those About to Rock We Salute You » d'AC/DC pour conter la grande guerre vue du côté Allemand. En acteur studio le chanteur/conteur déclame avec autour de lui toute une décoration militaire, barbelés et feux de bengale rythment un mix de Marduk et du black metal à cagoule (Mgla). La cour martiale cadence les ordres et l'histoire, dont le public suit en bon trouffion le délire, la fascination, et l'héritage abondant de la musique extrême pour raconter l'horreur. L’impression de sortir d’une tombe débordant de ronces de chair éparpillées dans les cieux ocres et lourds d'une tranchée noyée d’obscurité.

Musicalement parlant c'est bien en deçà de la violence pure de Marduk, toutefois le scapulaire de dévotion dans cette fusion 2.0 du grand spectacle sortira gagnante, avec ce choc des chairs sous la contrainte. A la fois choquant dans son impartialité, le groupe démontre toute l'abomination de la grande guerre, à travers le récit épistolaire de ces soldats. Le groupe leur donne de la voix à travers leur cagoule intégrale pour marquer leur sort, remémorer le sacrifice, le cruel anonymat.


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Dans la fosse les chevelures Vivel Dop saveur mangue passion distillaient une bien agréable ventilation pour les chauves, dont le crane perlait jusqu’à la raie du cul qui leur faisait chéneau. Un homme d’allure viking déploya ses muscles et une chevelure blonde comme les blés de la Ruhr. Il s’excitait les biceps en secouant son corps prit par une montée de crise d’épilepsie de bodybuilder. Rappel : Ce n’est pas parce que vous ne sentez pas votre transpiration que les autres ne la sentent pas.

Le groupe dégoupillait sa énième grenade sonique en gardant toute la mémoire de l’ombre qui se nourrit de fleurs fanées et de pierres antiques devant le monument aux morts, n'hésitant jamais à démontrer toutes les turpitudes des soldats avec leur peur débordante. C'est là que le style de ce groupe marque le basculement du genre, car dans le Blåck Metäl on ne montre jamais la faiblesse de l'homme, mais tout l'inverse. On démontre sa puissante sauvagerie.



1000 MOODS / Valley

Le drapeau arc-en-ciel était posé sur un ampli, ce stoner psyché parfumait ses lyrics à la pierre d’alun, c’était doux. 1000 Mods est un cas d’école de marchandisation des sixties par la culture entrepreneuriale des eighties, pour sa lecture essentielle de l'ordre de ses divagations musicales. Pour quiconque qui recherchait un trip dans le genre, c'était la bonne pioche. Le groupe nous a fait son rituel de stoner psychédélique sous peyotl, les couleurs soniques déposaient des murmurent de fleurs sous acide que nous picorions dans les airs chargés de souffre. Il cramait même une Barret de Syd jusqu'à roser le Floyd d'un riffing garage à la Lucifer Sam, un freakout intersidéral plus loin les riffs ricochaient sur la planète Vénus et arrosaient le sourire des filles de la pulpe érotique d'un déhanchement vénéneux chaloupé.

Est-ce que l'on devient junkie d'un groupe sous forte influence d'une drogue ? Il faudrait se préoccuper de questionner le dernier mage ou cobaye qui savait lire la Novövision dans un texte biblique.

N’étant pas né lors du dernier champi bouffé, une pizza surgelée déçoit moins que ce live, vivement Fu Manchu que j'exulte.



SATYRICON / Temple

J'ai toujours été discret en concert. J'ai toujours été silencieux, invisible même, ce grand groupe est bruyant. Il ne s'arrête jamais de hurler, tant et si bien qu'il n'est plus que flammes. Son set est un énorme feu de forêt qui ne cesse jamais de grandir. Et moi je brûle, je pleure, je meurs à l’intérieur. Cela me dévore, me consume. Comme si cette musique se nourrissait de mes émotions, elle avale chacune de mes larmes et les transforme en un amas de son monstrueux. Il ne me semble pas être le seul dans pareil cas. Nous écoutons, nous entendons de cette musique les cris de rage, les pleurs dissimulés, les blessures toujours pas cicatrisées, les souvenirs tourmentés, les moments d’absences, les mots qui hantent, les peurs ambulantes, et nous errons en solitaire comme un nuage dans cette foudre épaisse et dense, dans une fournaise bestiale, intense, majestueuse. Le phénoménal Franck Bello (Anthrax) à la basse a alimenté la foudre.

Le black metal propose à la raison des sujets élevés, il captive par des cimes grandioses, il s'empare des affections par d'éloquentes descriptions misanthropiques, il tente l'imagination par de sublimes envolées de mépris. Il présente aux hommes des tentations capables de leur enseigner les connaissances défendues. La manifestation satanique a été proclamé par Satyricon au milieu des tonnerres et des flammes révélées aux apôtres avec la plus grande des emphases.


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La dernière voix éteinte, ne nous reste plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide. Un peu hagards, scrutant le sens ultime sur les décombres d’un idéal, nous nous sommes vus rappeler combien nous étions fragiles à l’aide d’une force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était confrontée au sphinx que toute civilisation trouve sa voie sur le chemin de son agonie rageuse.

Depuis toujours quand je suis à la Temple et à la Valley il y a une dimension beaucoup plus intense qui me bouleverse profondément. Je pense que nous ne sommes pas seulement des humains ayant une expérience spirituelle de la musique, mais nous sommes traversé.es par une spiritualité musicale pendant notre existence humaine. Dans les deux scènes citées, c’est révélateur. Profondément spirituel. Profondément sexuel. Profondément ludique. Profondément enragé. Profondément curieux au sujet de mon but sur cette terre.



AMORPHIS / Altar

« Et une douceur est venue de la lumière des étoiles et m'a rempli jusqu'aux os. » W. B.Yeats

J'étais très mal placé au début du set, trop de monde, après un bon décalage j'ai enfin pu apprécier avec un son favorable la grandeur mélodique des Suédois. Le chant était beau, sculptural, la qualité d'envol et de profondeur m'enlisait d'émoi. Le set était porteur d'une pluie d’astres et d’anges qui s’abattaient sur nos regards hallucinés où se mêlaient au déluge de nos larmes. L’éclat de ce set était si brillant que des pointes de soleil se formaient autour comme une couronne, attirant la lumière en une éruption solaire. Les solos étaient somptueux, incroyables de finesse. Le groupe était incandescent, j'avais la sensation d'être une éponge émotionnelle, un fétiche étant percé d'aiguille d'ivresse effervescente. C'est presque trop depuis Klone, Satyricon et Amorphis en l'espace de quelques heures.

Le groupe adoucira les enfers avec sa musique immaculée et couvrira tout d’une délicatesse de neige épaisse.



Je redescendais les cimes en rappel pour EMPEROR / Temple

Groupe phare du black metal qui a ouvert la voie pour sortir le genre des cavernes, en exhortant en prince de la nuit avec la froideur d'une lame progressive. Le set débute et d’entrée c’est un jeu de piste qui prend le venin d’un escape game, pour finir dans la bataille de Guadalcanal avec « Le soulagement de céder à la destruction » selon Franz Kafka.

Tu t'accroches à la rampe mais la gestation des dissonances te biflent sans arrêt. Emperor soulève des questions qui ressemble à une vidéo en H.D lorsqu’on n’a pas le haut débit. Comme d'hab ce que nous attendions comme lune noire s’est avéré un point d’exclamation au-dessus du vide, tant la complexité et la froideur sont omniprésent. Ihsahn est un compositeur à la discographie multiple et aussi hallucinée que celle de Mike Patton. Le groupe frappe les anneaux glacés de son black metal et nous encerclent de sa couronne d'argent. Un chant impie de fantômes meurtriers est au sommet d’une montagne inhabitée, à la fin il jette sa neige carbonique et nous entraîne dans une tempête de grêle. J’ai vu une fille avec un sac-banane pailleté de strass à te filer des angoisses de mort subite, décidément.



FU MANCHU / Valley

Le Volcanique roulis sonique des stoners de L.A a façonné enfin cette rythmique catchy pour te briser la nuque. Foutrement impérial avec au programme la cuisine des mousquetaires Gasconne, à savoir : Salade de noix aux gésiers de canard, fritons et tripailles de cochons sur sa purée de châtaigne surmontée d’une louche d’huile de maïs, avec les phalanges qui finissent d’enduire le fond du plat avec de la graisse d’oie, au cas où…J’adore ce balancier mélodico-rythmique que le stoner rock est capable de fluidifier sur les corps en transe.

Le cosmos ressemblait à une boite à musique dont chaque être est une ode vibratoire et chaque émotion une mélodie. Les humains vivent à travers leurs émotions dissonantes l’épicentre de leur tessiture, et cette vaste chaleur sonique apportait un chaos de violence rythmique perpétuelle. Chaque être dispose par son altitude et aptitude vibratoire d’une portée qu’il mettra dans la musicalité de son existence l’expression de la partition de son propre chemin d’âme.

Fu Manchu a montré la voie lactée à toutes, mais avec une catapulte !



ANAAL NATHRAKH / Temple

Dans la sidérurgie de Birmingham des Judas et Sabbath les Britanniques d'Anaak lustrent leur sauvagerie black façon bloc de l’est, pas un mot, nada, prout, mais merdeeeeeeee parle nous barre de fer, fais-nous rêver avec quelques consonnes jetées comme des onomatopées histoire de créer du lien… Le chant sauvage part dans le soprano clair pour les refrains épiques. Les crevasses charnues venaient tendre dans leurs atours belliqueux un vide, avec au fond de ces ténèbres une eau noire, et glacée tout à la fois. Tachetés de sang les titres déversent dans une coupelle livide une hémoglobine d’impureté dissonante que nous récoltons dans une pleine ivresse d’impureté sanguine.

Mais je fatigue et trouve un peu brouillon ce gros bouillon avant d'aller au lit.


Pour le lendemain : «Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble. Comme une petite lueur au loin dans la forêt.» Guillaume Apollinaire

Fin du 2éme jour !


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vendredi, juillet 5 2024

 The Dawn of a New Age – Hellfest Jeudi 27 juin 2024


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Tu arrives au monde dans un cri, c’est après que vient le langage.


Le Hellfest était un sanctuaire célébrant en un week-end le solstice d’été, c'était un autel fait de rites, de psaumes, devenant un spectaculaire chemin de croix inversé avec un pied dans un conte de la crypte et l'autre dans l'abîme d'une kermesse méphistophélique, façon spinal tap heavyyyyyyyy !


Un deal c’est un dilemme et le Hellfest a passé un pacte avec le Diable pour avoir un succès record en échange de l’âme du festival. Il faut se donner les moyens de réussir et l’ascension a été fulgurante pour le festival qui depuis capitalise de la vulgarisation des musiques extrêmes, en étant devenu un des fers de lance de cette appropriation, avec la poussée derrière du giron rock et pop culturel. Car là où il y a de l’oseille il y a la popKorn culture.

La tragédie des originels du Hellfest fut de se sentir dépossédés de l'incarnation des valeurs underground, de l’osmose qui y régnait par une perpétuelle régénération poppy trendy. Depuis chaque année le tri s’effectue comme une sélection naturelle dans les mutations du secteur musical, médiatique et culturel.

Pour celles et ceux qui y reviennent parce qu'elles aiment le heAvy Metal, death, thrash, grind, black, non, vous n’allez pas finir en crise de panique dans un sac en papier comme Sheldon dans « The Big Bang Theory », une grosse partie de la programmation tient l'ossature. Après pour le business, c'est comme partout, tout le temps et pour tout, ce n'est pas le hellfest qui a inventé la société de consommation, par contre il en fait intégralement partie, et ne s'en cache pas le moins du monde.


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C'est un week-end où des gens deviennent autre-chose dans une délectable virée dans le monde forain, c’est un fait, ils découvrent des univers dans un park aménagé, organisé, animé, superbe. Il y a là toute la galerie des freaks aux styles soniques et visuels outrecuidants, le train fantôme du shock-rock, les tirs à la carabine et à l’arc du heavy metal, au fléau et à la hache du black metal…La barquette de frite grasse du sludge et du doom, la gaufre au Nutella du punk et sa version macadam crachat et bière de rue, les montagnes russes émotionnelles de l'emo et du postcore, les auto-tamponneuses du pit thrashy et hardcore, les loteries de peluches et cadeaux des découvertes musicales, en somme toutes les pratiques perverses des montreurs d'ombres, qui viennent nous souffler à l'oreille que le contraire du paradis n'est pas l'enfer, mais un éden loti, tarifé, et rentable de la société du spectacle. Un verni de respectabilité entoure le Hellfest depuis sa réussite et s’harmonise parfaitement à la ville et à sa région.

Pour « essayer ou ne pas mourir bête » il y a des gens qui viennent sentir la déflagration comme un AirWick de toilette (NDLR : placement de produit d’influenceur, si la société me contacte je lui passe mon RIB à la Gene Simmons).

Peut-être qu'un jour pour observer la vie de cet étrange phénomène qu’est le hardos, des familles viendront dans des jeeps louées à la commune et jetteront des papiers gras de frites bio en regardant la galerie de ce monde parallèle par un développeur blockchain.


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Je ne vais pas vous mentir, ce 21ème siècle d'united start-up nation, de synergie émergente, bref toute l'ironie et le cynisme qui se cachent à chaque coup de caisse enregistreuse pour faire du fric en paraissant cool, évoluant dans les nouvelles solutions pratiques qui ne fonctionnent jamais, me gonfle. Mais je m'en branle. Je viens écouter, voir des concerts parmi ‘’des semblables’’, j'avoue que les accointances s'éloignent, mais je ne vais pas condamner des jeunes en quête d’apprentissage, où des gens qui découvrent une sous-culture, du moment qu'ils la respectent. Sinon il y a d’autres festivals en adéquation avec vos valeurs et styles musicaux...

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, les anciens reviennent remplir le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos premiers émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique. Nous n’allons pas pour les mêmes motifs au Hellfest, puisque le festival propose plusieurs lignes de conduite, et de strates pour vivre l’événement. On en parle comme d’un barnum pour alcoolique, un cirque, un parc d’attraction pour touristes, un purgatoire, l’apothéose de l’Entertainment, l’arène des gladiateurs, le souffle de Belzébuth, la forge de Vulcain, les ténèbres de l’acier. Aujourd’hui le metal est tendance au point qu’il est décliné à toutes les sauces, soupes, potages, smoothies, purée, compote...


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Du chromosome de départ s'est étendu une structure cellulaire, qui s’est ramifiée et amplifiée en créant des rhizomes coulant sans cesse dans des veines génétiquement modifiées, lardées de soudure rouillée, crachant du feu la nuit. Chaque Hellfest est différent. Parce que nous nous trouvons dans la vallée d'un nouveau départ, et c'est ma sincère conviction, nous devons avoir un fantasme pour nous accompagner, nous devons croire en quelque chose qui nous échappe. Sans l’utilisation d’une magie, fantaisie, enchantement, sorcellerie, imagination, couillardise (et je peux compter sur mon pote Wåz pour cela à 666% heavyyyyyyyyyy).

Il n’y a aucune base pour que le désir d’une personne prenne racine tout au long de ce trip sans la capacité de ressentir véritablement le désir, et pouvoir incarner la passion et être enfin apaisé en nuit noire ou aube cramoisie.


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La trinité au départ de Castres à 6h30 était composée de Wåz, Carö et øim, pour une arrivée vers 14h00 au camping chez l'habitant, au callllme, bazardage de la quechua 1 place since 2002, une véritable rougne avec des baleines qui sortent du tissu et se croisent (black metallllll).

Dans le sac de premier secours, un paquet de cacahuète menguy's de Mazamet, des barres de céréales, un gobelet du hellfest saison #6, deux stylos qui fonctionnent puis un autre dont je ne sais pas trop, un petit carnet acheté chez noz à 0,99 euros avec le prix que tu n'arrives jamais à décoller sans qu'il arrache le carnet, et la tenue du soir pour ne pas crever de froid.

Puis récup pass et pile devant la scène pour ASINHELL / Mainstage 1

Le refuge de Michael Poulsen qui renoue avec les profondeurs est efficace, pas de syndrome de l'imposteur, leur premier album est propre, il m'a convaincu du bien-fondé oldschool, et sur scène c'est simple Asinhell a fait le job avec le capot ouvert, Circle pit dans la fosse, ça passe la corde raide dans la tierce riffing, rythmique et chant impec de Marc Grewe (ex-Morgoth, Insidious Disease), pour un démarrage en côte au début du set car le son était pourri.

Du death metal sur une mainstage pitinnnnnnnnnnn ça faisait un bail, pied de nez au critique qui jauge le festival en mainstream désormais ? Et double extraball pour une reconquête de notoriété tant pour Poulsen que le Hellfest ? Ahahahah ! Chacun fait fait fait, ce qui lui plaît, plaît, plaît. Sur scène les musiciens arborent t-shirt de Bolt Thrower, Deicide, Death, et sans avoir rien de transcendant Asinhell est un trip pour se faire plaiz à jouer du death oldschool. Poulsen en jouait avant Volbeat.

Débat : qui est légitime dans et pour le metal ? Vous avez 2h00 pour rendre vos copies ! (2h00 au bar pour les thrasheurs bien entendu) 




MORNE / Temple

Température sonique tiède, lente mélopée pour nous plonger dans la torpeur, le groupe Américain pose les termes d'une ablution doom crust, forcément immersive dans laquelle le public se retrouve ankylosé par une ablution qui au fur et à mesure finit par l'absorber dans son océan introspectif.

Je me sens plus silencieux à l'extérieur, plus bruyant à l'intérieur.

Des gars avec des tatouages frais de sommelier Bordelais, pantacourt, t-shirts de Marillion et de Status Quo chopés sur la plage de Gruissan auprès d'un Africain, casquetté de modèle grille toit ouvrant. La discussion sera la suivante : « Les vieux groupes ? Euh… en Italie les gens travaillent jusqu’à 67 ans, alors, euh… je ne vois pas le problème quoi ! »

Le concert prenait fin dans une lenteur de pétales roses sanguines évanouies. Je croise un gars déguisé en Gandalf, une femme en catwomen mais avec le corps de Maïtée, un gars en pokemon, et pis un autre en égérie du téléthon, et tout à l'air normal ici.




J'ai raté le DEATHCORE stéroïdé des Ruskoffs de SLAUGHTER TO PREVAIL mené par Alex Terrible telle une bête enragée dans sa grotte pour préférer affronter le feu d'IMMOLATION à la scène Altar. Apparemment il y a eu le record du plus grand wall of death du monde, sacré vantard ces Russes.

Les New-Yorkais d'Immolation n'ont pas eu la pleine possibilité d'étendre leur death avec la bouillie sonore qui sortait de la régie. Cela a desservi le groupe, grave.

Je suis venu pour écouter de la musique live, c'est primordial de tout mettre en œuvre pour que l'univers, l'art sonique du groupe soient mis en valeur. C'est une question de respect pour l'artiste et le passionné mélomane. C'est la base. Quand tu n'as pas les moyens techniques, financiers cela s'entend, mais au Hellfest ce n'est pas défendable, légitime. Par ailleurs, et de manière générale j'ai trouvé le son bien meilleur que lors des précédentes éditions, bravo et merci de persévérer en ce sens et d'affiner la qualité sonore.

Mais quand même bien dégoutté pour Immolation, très bon groupe ancré dans la vieille école du Death Metal new-yorkais possédé d'une puissance de feu percutante, des mélodies denses, extrêmes et accrocheuses, avec des changements de vitesse et de motifs écarlates tout au long des titres, apportant dynamique et densité mémorable. Leur lourdeur est une onde de choc, c'est une mort lente assurément.

D'après moi, Immolation exprime (mais pas que, mais disons que la fondation) demeure dans le fait d'être nier par la société, alors vous décidez de ne plus en être, vous créer votre propre catharsis (jouer du death metal) et une fois passé à l'acte il ne restera plus de vous que de la poussière aux yeux de la société, parce que vous provoquez chez elle une incompréhension, un rejet, alors que vous continuez à brûler de votre liberté de création et d'action. Cette musique est tellement exigeante, éveillée par des passionné.es, dont la violence et la brutalité démontrent tout un ensemble de sentences musicales, sacrificielles par excellence, elle exige un haut niveau technique et en live elle est très physique à retranscrire.




Je retrouve mes comparses pour nous placer devant les mainstages. Nous passons devant le food truck d'Ice Nine Kills, ces nouveaux Slipknot (qui l'eut cru même pas Jeanne D'arc après Immolation) qui passa en bobine les films d'horreur à la sauce tacos, kebab, burgers.


KERRY KING / Mainstage

Plus heavy que le thrash de Slayer, Kerry poursuit son maléfice avec un all star band. La pyrotechnie libère le feu passionnel que le guitariste manifeste dans sa carrière, et visuellement la horde illuminée de croix à l'envers produit l'imagerie satanique. Le chant de Mark Osegueda, chanteur de Death Angel est nickel, et Phil Demmel, ancien guitariste de Machine Head sera en mode warrior.

Kerry en culotte courte cloute son thrash heavy avec la rythmique de Paul Bostaph (ex-Slayer) et Troy Sanders (bassiste de Hellyeah), son album « From Hell I Rise » n'a rien de novateur, il oscille dans l'idée et connaissance de cause de faire du Slayer sans être Slayer, avec un riffing aiguisé et des compositions plus heavy, convaincant sans l'être totalement, sur scène il y aura un pot-pourri Slayeresque en fin de set qui fera résonner la sève avec les titres « Disciple »  « Raining Blood »  et « Black Magic ». Après cela Kerry terminera par le titre « From Hell I Rise » de son album et en comparaison il n'y a pas photo, c'est semi-asthmatique tant il recycle des idées laissées au placard pour rebondir. Je ne blâme pas le musicien, ni le personnage, Slayer se reforme sur des dates fructueuses et Kerry continue son bonhomme de chemin plutôt que d'aller pêcher la sardine à L.A.

Nous avons apprécié dans les trombes de mille ouragans, ces foudres et tempêtes folles pour ce Show No Mercy de Kerry King On The Rocks !




Il n'y a plus de spandex au Hellfest, juste une majorité de types en t-shirt de la marque dépositaire acheté en 3h00 d'attente et des casquettes à son effigie. Au camping où nous étions le lundi matin à l’heure du départ, nous étions quasiment les seuls à continuer à arborer des t-shirt de groupe, ce n’est pas un déguisement pour nous, c'est notre passion, nous achetons des disques, allons en concert avec nos moyens financiers depuis, pfiouuuuuuuuuu. J'avais 9 ans quand j'ai acheté mon premier album de heavy metal, j'en ai 51.

Je l’affirme haut et fort, il était préférable d'avoir le groupe Loudness à la place des nippones de Baby metal. Si vous voulez sauter en l'air, mettez des trampolines comme attraction.

Nous attentions Coincoin Mustaine, et je comprenais avec perspicacité pourquoi j'avais des bouchons auditifs ultra performant. Je sais bien que tous les goûts sont dans la nature, qu'il en faut pour tout le monde, mais bon là c'est clairement de la bouse, insupportable. Ce japshow pour ado on dirait la sauce musicale que les manèges passent pendant la fête foraine du village entre David guetto et kendji del chevrotino.

Les Cindy en sueur et tous les dylan et autres kikouyous adhéraient au concept spectacle du kawaii, qui mettra dans l'ombre les musiciens du groupe en affichant 3 gonzesses en semi playback, dont on a cru un moment qu'elles allaient faire tourner les assiettes dans le pays de Patrick Sébastien, contorsion auditive incluse. Nous trouverons repli et non sans mal, (y 'avait foule) au bar des mainstages en saluant notre pote et bénévole Jbeer ! (Le Elvis Presley du houblon)


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Les gens adorent le divertissement, et de n'importe quelle manière, pourvu que cela les décomplexe, juste pour sortir de leur quotidien, le Hellfest catalyse une parenthèse pendant un week-end, c'est la fête à la saucisse de Kevin et permet à certain.nes d'en tirer la substantielle moelle sur un concept dans le cas présent de cirque asiat j-pop pour tirer un max de jus de profit et cela durera ce que cela durera, c'est vendu = c'est gagné, c'est toujours ça de récupéré...Ce groupe vend sa dope musicale avec la réclame de vous faire frémir avec, franchement tentez plutôt le vibromasseur...En attendant notre fion finira de ressembler au drapeau du Japon, sauce samurai incluse.

Vous savez les modes tuent un genre musical pour faire monter la mayonnaise d'un autre (exemple: le hard rock/heavy metal Vs le grunge), après ça revient en revival alors une jeunesse vit le truc par procuration (exemple du revival thrash metal du 21e siècle). Les tendances du moment ne sont qu'un moyen de mettre en lumière un type musical pendant un laps de temps, les vrais savent et souvent en concert ils sont moches comme des culs taciturnes, détenant une aura de vide suspendu comme des amulettes à leur cou, n'ayant rien d'attrayants, par contre ils ont la foi, l'érudition et la loyauté. Si tu veux être reconnu comme un hipster, un consommateur c'est ton choix.

Notre trio apprécie le metal au sens large, sa passion, son extravagance, ses travers comme ses forces, mais il y en plein le cul des concepts bidons pour vendre de la lessive sonore.


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Le 17 juin 2019, Dave annonce être atteint d'un cancer de la gorge. En 2022, il annonce en être guéri, 2024 MEGADETH est sur la mainstage et si son chant n'a plus la même hauteur il est parfait.

Bien supplanté par Teemu Mäntysaari à la guitare pour un « Crush The World Tour 2024 » où le groupe avalait les titres du dernier et très bon opus “The Sick, the Dying… and the Dead!” et tous ceux de la gloire passée. La set-list est folle, les musiciens font briller le thrash caractéristique et caractériel de Mustaine. Ce fut un pur régal, le son était énorme, la qualité était en mode de luxe, et c'est le choc des civilisations entre Megadeth et baby metal, le culte Vs l'éphémère.

De la complexité à l'intensité le groupe joute dans une osmose dont on chatouille la netteté, bouleversé par l’équilibre des sphères mélodiques à l’heure vespérale. Mustaine est comme le bon vin, en prenant de l’âge il s'est fructifié. L'ironie, le nihillisme, la colère et frustration ont laissé de la place à une acuité et profondeur dont la reconnaissance créatrice saute aux yeux, tant sa musique est entourée d’un puissant champ magnétique.




J'arrive pour la fin de la soul stoner de GRAVEYARD à la valley n'ayant pas eu la liaison à laquelle j'étais venu chercher l'amplification, tant pis. J'avoue que l’âge d'or du doom, sludge et stoner catchy, lourd, profond au geyser percé de foudre me manque. Tous ces groupes cherchant leur vision dans le psychédélisme à patte d'eph 2.0 me saoule maintenant.


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J’assiste au raout de Belzébuth depuis 2009, je n’ai jamais vu un gamin au Hellfest qui se roulait par terre en faisant un caprice comme ils le font dans les magasins, et qu’avec les métamorphoses des mœurs, je ne sais pas reconnaître les personnes non-binaires au milieu de toutes ces vestes patchées. Sinon, je vieillis bien, toujours aussi ringard pour aimer cette musique susnommée heavy metal. A côté de moi un gars avec une tête de gerbille portant des Geox (la chaussure qui respire), en veste militaire allemande (y a le drapeau dessus) et amateur de polenta très certainement aussi, a utilisé dans la même phrase ‘’Mass Hysteria’’, ‘’du rock’’ et l’expression ‘’à qui mieux mieux’’. J’ai cru que j’allais vomir.


THURSDAY / Warzone

Le chant est faux, le set est très brouillon, le son de la guitare ressemble à une perceuse discount, l’emo punk 2.0 de Myspace 20 ans après c'est un post hardcore sous méthadone, pas senti l'aspérité qu'elle devait appliquée, ni apportée. Le public semble prendre l’avalanche sonique en intraveineuse comme un variant du Covid trouvé dans le dark net.

Direction les tentes maléfiques…De loin nous entendions de la temple les Norvégiens de SHINING dont j'ai vanté les mérites à Waz avec ce trip de jazz black avant-gardiste. Tiens il faut que je lui passe mes CD.




Pour une fin de soirée il faut que ça se termine comme dans un film de Roberto Malone, c'est à dire dans le fion. (Je connais le fan n°1 de Roberto et je tenais à lui passer un clin d'œil)

De fait à la Altar SODOM été là pour rassasier tous les trous façon tranchée de 14/18 car les teutons savent creuser avec des bombes thrash à neutrons dont l'Allemagne à un indice de bourretage intensif depuis les 80's. Le rouleau compresseur de chantier a copieusement réduit en bouillie tous les orifices disponibles.

Déchaînant les obus comme autant de torpille avec les titres Nuclear Winter, Agent Orange, The Saw Is the Law, Bombenhagel, rappelant les séquences filmographies de Robert avec Attention fillettes, le bon vieux temps, Mettons ça au chaud ensemble, Effraction par derrière..Donc retour aux fondamentaux, Sodom est allé droit au but, la mannschaft nous a roulé dessus, nous a piétiné pas ses assauts sans interruption, les schleus nous ont carrément récuré le conduit malfaisant au goupillon thraaaash, Ö malice féconde !




Bon après une telle fornication sonique si le metal est une langue maudite, le dark en forme la tragédie, suivra pour cauchemarder CRADLE OF FILTH / Temple.

DANI FILTH le prince du dark black a ouvert la sépulture pour un show dont il a le secret. Démons, cris inhumain, synthé ostentatoire ont pris après minuit la nuit pour s'épanouir, avec la beauté sombre des chimères du sépulcre. Dans ce genre de grandiloquence où résonne film de la hammer, chemise à jabot, porte jarretelle et vampire de la nuit, la résonance n'a pas trouvé pour ma part l'impact nécessaire par une claviériste trop poussive, absorbant tous les effets escomptés de brutalité par des vocalises pompeuses perdant de son intérêt comme un café très dilué. Mais le set aurait pu être sympathique si tout le monde avait bu de l’absinthe.




Je quitte la sépulture et ne suis pas allé dans le pub de la st Patrick des Bostoniens Dropkick Murphys pour prendre une Pelforth Brune musicale. Bourrées de pitreries musicales irlandaises je jugeais d’un groin de chasseur de truffe que j’avais passé la limite d’âge pour me galvauder dans la fange festive Dropkickienne, qui plus est en sXe. Non mais quel rabat-joie, vraiment !

Dans sa comète spectrale une quinquagénaire rayait la nuit en talons hauts, venue des limbes d’une époque aristocratique où le punk ‘’lunait’’ aussi bien dans les bas-fonds qu’avec un verre de poudre dans des discothèques, et où la ségrégation sociale sévissait faiblement, elle avançait en marchant sur des nuages puis elle disparut comme une ombre. Après tous les concerts, quand le calme s’empare de vous, que la voix est rouillée, que l’esprit a évacué les échos criards, c'est si silencieux que l'on peut presque entendre les rêves des autres, l’anarchie turbulente des âmes. Vous marchez simplement à côté d’autres ombres que vous-mêmes et il y a une connexion qui s’accomplit, un frottement d’énergie qui remet de la flamme pendant cette vibration qui fait remonter tant d’émotions vécues, un peu comme une balade nocturne avec quelqu'un qui a les mêmes goûts musicaux que vous.

20mn de marche plus tard j’étais au camping et me disais (oui je suis en age de me parler à moi-même) que c’est aussi un piège mélancolique de retourner là où vous étiez heureux un jour, parce que tout aura changé et rien ne sera plus jamais comme avant, pas même vous. Ne cherchez pas les mêmes paysages, ni les mêmes personnes, ne revenez pas en arrière, le temps ne fait que passer, et vous aussi…Et chacun avance à son rythme.

Fin de la première journée.


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samedi, juillet 1 2023

REVOLUTION IS MY NAME - Hellfest 2023 jour 4


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Dimanche 18 juin 2023, au camping j'ai noté que personne ne buvait de la chicorée et ne mangeait des Miel pops au matin, c’est un motif de satisfaction pour s'éveiller à une belle journée.

Taper des hiéroglyphes sur un clavier par une vision panoramique d’un week-end Hellfestien s’avère un trip cosmique né sous le psychédélisme de la Valley, des tripes thrashy de la Altar, des prières du culte de la Temple, du poing levé de la Warzone et du Peep show des Mainstages. Les créateurs de contenu sur youtube ont fait leur vente privé sur une vidéo de leur expérience Hellfest (entre 3mn et 5h00 pour le plus grincheux), et les rédacteurs oldschool comme oim un report sonore & visuel à lire. Bonne lecture !


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Nous arrivions à la dernière journée, si vous vous touchiez la nuque vous sentiez une très forte tension, et pas besoin d'une carte pokémon et saturne en mercure pour pronostiquer un abus de headbanding.

DOOSESKADER fondé à Gand en 2019 et constitué à la basse et chant par Tim De Gieter (Amenra, Every Stranger Looks Like You) et Sigfried Burroughs à la batterie (The K), le groupe a sonné le glas avec un screamo sludgy acide. Nous devenions atones devant une telle beauté atomique d'explosion sonique. Cet amour Hiroshimatisant à outrance les ruines poussiéreuses du dark est arrivé à dompter la formule duo drum&bass par une lourdeur qui servait de transe avec le chant, mais aussi avec l’apport d’une programmation sonore derrière. Un sens du riffing qui tricotait avec du fil de barbelé dans une colère hystérique rentrée, entre mélancolie morose et folie atrabilaire.


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BLÓÐ est un quatuor de sludgy doom slowcore très, trèèèèèèèèèès lent, et le dimanche à 10h30 c’est un effet de vasodilation qui nous emportait dans une quiétude musicale enivrante. La fatigue aidant à ce mix de tumulte intérieur avec en sus les frissons de l’épuisement, mais je n’enlève en rien la prestation de Blóð à ceci, bien au contraire. Dans l’esprit de Windhand avec surtout une hypnose de spleen sombre, le groupe a déversé un cloaque de coulées musicales dans l'alchimie d'Alesteir Crowley. Composé du guitariste Ulrich Wegrich (Otargos, Volker) et la chanteuse Anna W (Lynn Project) le groupe a sorti son premier album en janvier 2020 via MusicÖ_Eye et Season Of Mist et a annoncé une signature chez Malpermesita Records. Blóð en marchant de sable mouvant a joué sur les braises somnambuliques et envoûtantes entre caresse et fouet, rrroarrrrr !!


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J'espère que tu aimes le Roundup parce que si sur le papier ALEISTER est un groupe de thrash metal de 3ème division (comparer à Anthrax), avec son énorme backdrop et ses qualités d’exécution, il a su tirer son épingle du jeu pour nous tricoter la gueule et passer directement en seconde division. Un utilitaire 6 vitesses faisait du grabuge dans le pit. Je revois ce gars immense, réparateur de rotofil, qui aura passé le set à s’aiguiser les épaules sur des côtes flottantes de marathonien fan du tour de France.


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SKYND avait un look parfait et de l’électro-pop pour une soirée bondage au Rouge et Noir, D612, Lieu dit Mousquette, 81120 Denat.


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Le Hellfest propose de la nouveauté et la diversité de styles musicaux chaque année, néanmoins, il s’éloigne de sa base fondatrice. La transition entre les différentes générations du début du festival en 2006 et l’actuelle moyenne d’âge du festivalier.ère qui est de 36 ans se poursuit. La mutation stylistique du metal vers la pop engendre du show, une envergure pharaonique et démentielle de l’Entertainment, ainsi qu’une multitude de propulsion à ‘’l’underground hype’’. Les valeurs/éthiques de la communauté metal/punk/hardcore telle que nous les connaissons et avons appliqué, sont encore présentes. Mais niveau musical ça fait le tri aussi. Le death metal est le grand absent de cette édition, le grind disparaît aussi. La scène Valley est devenue un laboratoire, et la Temple se vide peu à peu du Black metal. Il y a un retour du dark gothique (une mode ?), et la musique électronique et le rap sont ces dernières années plus en verve (revival 90’s et 2000’s) avec une actualité contemporaine qui en jette le dévolue dessus je suppose.

BEYOND THE STYX possède des valeurs HxC bien présentes pour un set qui fut lourd et combatif. Le groupe a répondu présent et ne lâchera jamais son sens de la lutte et de la solidarité, tout comme sa loyauté au Hardcore. Une leçon d’humilité est donnée, dont forcément ce groupe mythique a appliqué les vertus, mais qui ici se doivent d’être salué. J’ai noté que dans le pit il n’y avait pas un seul toulousiinn, toulousiinn, normal avec la tronche de parpaing qu’ils ont dû avoir au matin pour fêter la veille l’obtention du planchot de rugby 2023.


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WOLVENNEST est un générique de Lexomil, je n’ai rien contre ce psyché doomy post-metol, que voulez-vous, ça m’a foutu un coup de barre, je n’arrivais pas à me réveiller devant cette musique anesthésiante, j’ai regretté Municipal Waste. Mes paupières se refermaient au point de partir sereinement dans un sommeil qui me semblait…(bâille)…oooOuah pas longtemps, mais quand même suffisamment pour dire merci à ce groupe.

Rappelez-vous : À la valley, yeux fermés, esprit ouvert, hein !


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Soudain il pleuvait.


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Pitin ! je me quillais comme un Braque Français des Pyrénées et constatais que pas loin, d’autres gars avaient fait de même, mais dans le style du Drahthaar, un Braque Allemand à poils durs. Et tu le sais dans ce moment-là la première pensée c’est un bel arc électrique entre les faisceaux de pluie. Le groupe THE OLD DEAD TREE a bénéficié de la pluie pour évoluer devant une salle comble. Leur musique progressive ne m’attirait pas, et j’ai trouvé que le chanteur avait un peu de prétention, alors qu’il investissait la scène et lui donnait du rythme.

Les Belges d’EVIL INVADERS formés en 2007 ont fait usage de la force centrifugeuse de leur Heavy speed metal, avec cris aigueeeeeeeeees, riffing frontal, rythmique de forgeron. Le groupe provoqua la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, il y avait des jeunes excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises. Devant la scène les membres de la sécu étaient composés de bras qui vont 20 fois mes cuisses. Il y a The Rock pour réceptionner des types de 60 kg tout mouillés, Jonah lomu à la mêlée, le videur du Makumba à la pile, et puis l’homme arbre en seconde ligne avec le sourire d’un platane et le doigt qui t’indique vissa de foutre le camp. Le set a été une fête de lames heavy dans une ambiance crustacé vin blanc à Ploumanach.


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Je suis allé sous les eaux jusqu’à la Valley où LEGION OF DOOM dirigeait son embarcation, composé de membres de la vieille garde du doom. Nous prenions des trombes de doom épaisses, interprétées pendant le déluge de Noé. Un set fluvial rappelant les changements de passage d’écluse du canal du midi pour les breaks et chanteurs qui se sont produit pendant ce concert. La valley était envahie de barbus, style milice tchétchène à casquette, de parapluie automnal, et d’une légion pluvieuse de Sancha poncho. Ce groupe de doom a appliqué à la lettre cette pensée de Confucius « Peu importe la vitesse à laquelle tu avances, tant que tu ne t’arrêtes pas ».


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Pour le set rapcore d’HO9909 les moins cons avaient sorti les chenilles crantées pour rester accrocher au bitume. Les autres servaient de guimauve et d’hélice au-dessus.


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La pluie s'est arrêtée. HALESTORM et le Pop rock ‘’metal FM’’ sur la mainstage a effectué une prestation professionnelle. Belle voix de Lzzy Hale, même trop parfaite, parfois aussi gueularde qu’une poissonnière de Sèteuuu. Leurs slows m’ont ennuyé, trop sirupeux, too much. Le batteur aussi en a fait des caisses, et c’est sûr, ça produit son effet, en comparaison celui de Legion Of Doom n’a pas le même rendu visuel, mais il fracasse. Pas le même délire. Hallestorm a fait un show, et Legion Of Doom un concert.


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Au Hellfest il y a un grand nombre d’homme blanc cisgenre hétérosexuel et pour tous ceux en manque de contact physique, remerciez la saison estivale et les moustiques de vous avoir trouvé. Et avec une prière vous pouviez espérer des punaises de lit pour de la compagnie sur votre matelas gonflable…Avec la cancel culture t'as plutôt intérêt à fermer ta gueule, car la moindre trace d'esprit justifie immédiatement une riposte bashing à celui qui ose froisser la vérité de chacun.ne en une trace de pneu humoristique. Direct tu es un con, réac, boomer. Exemple : en sortant du festival serrés comme les sardines de Patrick Sébastien, nous avons émis qu'il n'y avait pas eu de musique raï cette année, avec des wesh et des sheu pour en émettre la ponctuation, tourner de serviettes incluse. La nana à côté de moi à lever les yeux aux ciel, pour elle nous avions des tronches de Waffen SS pendant la fête de la bière à Munich. Ahahah ! Vraiment ? L'année dernière il y a avait CHEB SHATA' au VIP en train de reprendre des classiques du punk et du metal en version raï. Je suis d'une génération qui ne s’appelle pas frérot, ce n'est pas pour autant que je suis raciste. Très vite, trop vite catalogué et bashingsé par la cancel kultur, et ça commence vraiment à casser les nuts. Avant de se définir façon tiroir communautaire et mentionné sur la fiche de renseignement à dénoncer à la gestapo du bon goût, faudrait penser à vivre en toute liberté et fraternité avec toutes les différences, comme avant, oldschool.

"N’en déplaise aux esprits chagrins, le festival a encore été plus que d’habitude une grande communion de la culture que nous aimons, célébrée ensemble, dans le respect de toutes et tous" Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Sheu !

Autre chose, est-ce que le hellfesse existe ? Il a été longuement mentionné par divers témoignages de femmes que la particularité du festival est sa maturité sur les rapports homme/femme. La majorité de la population vient pour les groupes, faire la fête avec des ami.es, ‘’vivre un trip sonique dans un domaine extravagant’’. Néanmoins, des hommes aux pulsions hâtives viennent avec une image qu’ils ont répertorié dans des vidéos et photos de femmes libertaires vêtues avec peu de tissus, pensant qu’il y a une docilité à la bestialité plus qu’ailleurs. La brigade Hellwatch est présente et justifie aussi l’évolution des mœurs, mentalités.

"Quel que soit votre âge, votre sexe, votre physique, votre nationalité, votre accoutrement, vos goûts musicaux, le HELLFEST est un espace de liberté et d’insouciance que nous continuerons à protéger. L’ensemble des agents de sécurité, de la protection civile, du SDIS, du SAMU, de la gendarmerie et nos 60 bénévoles de la Hellwatch auront une nouvelle fois assuré ce qui est primordial pour nous, votre sécurité." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Si auparavant plusieurs témoignages abondaient avec l’ambition de monter un groupe de rock pour chopper des filles en coulisses, aujourd’hui l’ambition est autant artistique que cathartique. Je ne pense pas que la manette a remplacé la quéquétte pour autant dans la libido des masses.




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Fans de la 6ème dimension, VEKTOR était dans sa nébuleuse. Les trekkies ont thrashisé la Altar à coup de proton désintégrant, et les gamins étaient heureux de se faire casser la tronche par les neveux à Voivod. Un bavarois blond aux yeux bleu ciel se distinguait par une douceur médiévale dans la joute du pit.


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A deux pas commençait le backroom de SHE PAST AWAY, ce sont les arrières petites enfants des pet shop boys, ils ont réussi à deux à mettre une ambiance cold new-wave Partenaire Particulier 80’s spirit. Les gothiques qui avaient fui le ragoût de Belzébuth reviennent danser sous la pluie en se flagellant darkement. Après le dark folk, le revival dark remplace ses chaînes avec un coup de fouet électro, déjà bien entamé au succès de la synthwave sur le site. Ce jeune duo de Turkish bath a quand même dû se demander « Mais pourquoi personne ne vient à nos soirées karaoké ? » et franchement...Je ne sais pas.


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Je changeais d’écurie pour la boiserie de la Valley, je croisais deux beaux lampadaires d’Angleterre venus éclairer dans le bois du muscadet avec l’esprit des lumières d’un pub Ecossais, ils étaient en train de se charger tête contre tête. Je poursuivais mon chemin, que déjà je croisais la croix rouge prête à appliquer les règles du protocole commotion de l’ovalie. Des groupes de personnes étaient en train de grignoter. A cet effet les vegans batifolent au Hellfest, il y a des encas pour eux, ils se sentent compris dans leur combat pour la protection des animaux. Mais l’influence du cochon d’Inde leur apportent une drôle d’odeur, ne faudrait-il pas laver la cage plus d’une fois par an ?

Le groupe DOZER a envoyé du stoner de châtaignier dans l’espace, et c’était cool, l’impression que ce style aussi bénéficie moins d’attrait que durant la décante 2010, et pourtant quelle patate, bref… Le chanteur avait écrasé ses glands pour une voix émettant des tendresses mais ça n’enlevait rien au charme du bois stoner. C’est son délire. Je préfère quand c’est groOovy et gras. Mais bon, cela m'a donné envie d'écouter leur dernier opus « dozer drifting in the endless void ». A la Fédération du jonglage de poutre Dozer a scié une forêt de stoner avec un diabolo et le cul posé sur un monocycle de martien.


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Le vieux thrash d’HOLY MOSES a de bonnes heures de route au compteur, formé en 1980 avec la chanteuse Allemande Sabina Classen, laquelle a passé le premier quart d'heure à chercher un os à ronger en zieutant avec le sourire d’hannibal Lecter les premiers rangs. Elle avait de l’énergie mais on aurait dit une vieille foldingue à arpenter la scène dans un état joyeusement gâtée. Le groupe a recousu depuis 2000 un line up qui trouve la sulfateuse thrashy à dégainer sur le public, pourtant le gang avait sorti les carabines mais à air comprimé. Nous nous sommes fait chier. Je ne sais pas ? Peut-être un décalage entre le passé de tous ces groupes et le constat qu’ils sont trop vieux aujourd’hui pour jouer ce style. C’est con mais c’était notre pensée.


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Bon à ce moment-là il y a le fan n°1 de Roberto Malone qui nous entraîne vers une mainstage, où la foule agglutinée façon camion d’ovidés, bêle, bêle, bêle comme le jour d’électrocution de Claude François sur le set des shleus d’Electric Callboy.

Oh putainn choc névralgique ! Le groupe jouait à saute-mouton poppy metAaAL avec leur zique de camping scheisse party. La jeunesse était à fond dedans, le groupe remuait la bouillasse et la merde sortait des enceintes pour être ravalée dans un euphorisant emballement par la foule. Véritable pompe à merde pour mainstage dont la compétence est de faire la fête…et ça tombait bien, car la jeunesse avait envie et besoin de s’éclater. Ce groupe hypra festif est capable de lire votre avenir dans le fond d’un verre de pastis à coup sûr, et parfait pour dégueuler aux fêtes de Bayonne.

« Ça te garde en santé - l'alcool, les groupies cochonnes, transpirer sur scène, la malbouffe - tout ça est très bon pour toi. » (Bon Scott, Janvier 1979, mort le 19 février 1980 dans son vomi).

C’est du metal ça mouaieeeeee c’est comme la peinture minimaliste, c’est une impression.


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De l’euphorie boum boum das reich fever nous passions à la joliesse d’un cimetière avec GRAVES PLEASURES, pour une version Depeche Mode du rock à moustache, string tendu inclus. Au tout début du concert nous attendions qu'il se passe un jet de lumière en nous car un temps de patience n'est jamais un temps perdu. Boooooooon…Psalmodiant le stabat mater et un lacrimosa remasterisé, les simulacres goth sont accrochées en chauve-souris dans la caverne des limbes froides, et pansent pendant un instant d’incurables blessures mélancoliques, à tous.tes les squelettes enveloppés de soie qui contemplaient les fleurs sur scène. Le groupe est venue dans une temple abandonnée de ressusciter le culte des feux sacrés et relever l'autel en ruines. Si je devais user d’une métaphore pour symboliser ce set, voyons voir…Avez-vous déjà connu la sensation désagréable d’être dans un bain qui se refroidit ?


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Durant le concert de BENEDICTION nous avons trouvé une lune noire de death metOl dans la forêt et des choses que le catéchisme ne révèle jamais. Les ouailles faisaient monter aux cieux cette célébration œcuménique, et le chanteur soulevait dans ses paroles ce genre de missel capable de soulever les opinions que l’on voue au diable. J’adore entrer dans cette église et toucher la bière bénite sur mon front, entendre le rugissement riffique et sentir l'encens herbacé de la basse, les gens hurler des hymnes, goûter au maléfice suprême et sentir mes pieds sous terre et mon âme crucifié dans les airs.


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Rash a eu la semelle de sa chaussure qui s'est ouverte, avant que son pied ne ressemble au Titanic au mud day, nous lui trouvons un sac plastique. Et Waz à côté, regardez moi cette équipe de vainqueur de catéchisme !


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Devant la mainstage les gars (re)goudronnaient les pavés avec de la chair humaine ou quoi ? Suite à l’annulation surprise d'Incubus (ça rime avec anus) ce sont les Espagnols de CRISIX qui ont broyé les têtes des headbanger avec un thrash or be thrash des familles recomposées (punk, thrash, et plus si affinités dans le pit). Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds sales du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de son voisin. Le groupe cherchait il à dépasser le mur du son en défonçant la muraille de Chine ? J'observais des strates de ban de mosheurs qui se déplaçaient dans un lit de t-shirt noir et de cheveux long avec parfois des écailles de chauve qui se reflétait dans le roulis. Crisix a été sur le toit du monde à refaire la toiture et à t'envoyer la caisse à outil en travers la gueule.


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Quand tu prends place dans la file d'attente en début de soirée pour les toilettes tu deviens gardien de la pissotière du musée des sous-bock de Dunkerque, quel bordel. Nous sommes passés faire un coucou à notre pote JB (allez C.O) au bar des mainstages, il est bénévole depuis la dernière double édition. Il nous a affirmé qu'il y a une bonne dynamique, ambiance entre les bénévoles et il s’éclate bien, il n’a pas pu assister au concert qu’il voulait mais comme il a toujours une bonne humeur, c’est cool.

Nous nous plaçons pour Panteraaaaaaa. Mais avant c’était le comic con de TENACIOUS D.

Pour ce show c’étaient Jack Daniel et son comparse Kyle Gass 130 kilos de magret dans le coffre à bière, et je ne compte pas l’huile d'olive. Les acteurs studio font un spectacle de mime à la guitare folk bretonnant des hissez ho américaouin avec de la jeanlain (un batteur et un bassiste parfois). C’était poussif. Vendu comme un groupe capable d'allumer un stade en stroboscope pour lapin duracell. heyyy on se serait cru à un concert de Vincent Delerm un lundi matin dans un métro Parisien. Jack Black a passé le concert à flûter des blagues à Toto dans son micro pour que nous puissions éjaculer un rire gras de ses canulars. Le plus du set : Le groupe a respecté l’économie énergétique.


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Y'a du people derrière nous, pfiouuuuuuuuuuuuuu !!!


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Metalhead avec cheveux, Metaloeuf sans cheveux (Ndlr : le F d’œuf a l’aptitude d’un H aspiré dans ce cas précis)...Nous abordions les deux meilleurs concerts de tout le week-end, sans le savoir…

GroOove metAl avec LE groupe représentatif du style : PANTERRRRA PANTERRRRRAA PANTERRRRAAA

Faire revivre ce groupe mythique en lui rendant les hommages avec Philip « Phil » Anselmo - chant (1986–2003, depuis 2022), Rex « Rocker » Robert Brown à la basse (Kill Devil Hill), Charlie Benante à la batterie (Anthrax), Zakk Wylde à la guitare (Black Label Society). Une cathédrale de nostalgie lançait sa nuit, les veuves, les fantômes et les mourants chantaient dans la moelle épinière et voûtée d’un mythe éperdu. Le son a été monstrueux, gras, lourd, mais lourrrrrrrrrrrrd, c’est simple, le groupe a appliqué les règles du bilboquet mais avec une boule de bowling dans nos tronches. Le crépuscule se déversait dans ce groupe. Le tonnerre grondait et les riffs crépitaient d’orage aux yeux de cristal, tout devenait un furieux déluge. Philou fouettait les mots et dégorgeait de son grain de couille de taureau comme un coup de vent sinueux à l'air libre. Derrière les musiciens faisaient jaillir une musique furieuse comme un ouragan. Benante aux futs a été un métronome hors pair, une frappe d’enculééééééééééééééééééé. Zack a honoré le riffing de Dimebag de sa superbe, et sans soli d’une demi-heure perché sur un transpontin. C'était un très bel hommage, le concert a été exécuté dans le corps idéal d’une musique composée de cornes, de crocs et d'ailes pour une set list de bastards ! Le groupe a été un volcan enfonçant ses sabots empreints de rage 90's. PANTERAOOOW !


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Pendant ce set une bomba latina s'est pointée dans une tenue moulée pile à son corps de déesse. Elle s’avançait avec cette qualité pluridisciplinaire d’affirmer son indépendance et sa liberté tout en faisant apparaître le désir de plaire. Mon voisin, sosie de Woody Harrelson, se mordait les poings en zieutant le cul de la donzelle avec un sourire de segpa et l’écume salivaire d’une hypersalivation de Saint Bernard. Puis il m'a regardé et j'avais l'impression qu'il allait pleurer tellement il était bouleversé par cette vision idyllique de sa représentation féminine absolue. La nana s'éclatera avec ses ami.es et personne ne la fera chier. J'ai supposé que le sosie de Woody Harrelson a dû se plonger les noyaux dans un seau à glaçon pendant le reste de la soirée.

« Les filles ont des couilles, elles les ont juste un peu plus haut, c'est tout » Joan Jett.


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Le sachet plastique de la chaussure de Rash n'a pas tenu, un pichet de bière fera bouche pied...Thrasherrrrrrrrrrrrs !!


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00h14 en clôture de l’Altar tu pouvais signer ton TESTAMENT avec ton sang.

Les thrasheux californiens ont laminé, titre après titre, grenade thrashy après bombe à neutron, et sous la tente c’était le coup de feu dans un resto routier un vendredi midi sur L’A75. Le son était énorme, la qualité d'interprétation fabuleuse, ne me parlait pas des M&M's (Metallica & Megadeth) en concert...

Il y a Alex Skolnick, guitariste le plus sous-estimé des 35 dernières années. Le gars a déployé une qualité, mannnnnnn dieu, devant laquelle Rash et Waz tous deux guitaristes se sont brisés les cervicales avec les mêmes taches dans le falzar que le sosie Woody Harrelson. Chuck Billy a pris encore un peu de ventrèche mais au chant c'est comme sur disque. Testament je les avais vu en 2016 à l'Xtremefest, et j'avais bien entendu pris une fessée. Ce concert nous avons pris une torgnole monumentale.

Le feu d'artifice du festival débuta à l'extérieur. Cette nuit musicale ne pouvait être tuée par aucun soleil, le groupe devenait une nuit minérale accordant son rire et ses lames de rivières sombres, il nourrissait nos ombres et nous mourrions d’un spleen cantique. « Un instant de plus » chuchotèrent les flammes et les corps en feu. Le groupe prolongea la noce et c’était comme cueillir les fleurs qui poussent au milieu de l'enfer. Quand Testament arrêta je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques, je ne laissais aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existence hérissé d’excitation, la splendeur sonique dans sa chair. Raconter ne sert qu’à entretenir les plaies, comme on préserve les braises.




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L’univers du metal est un monolithe battu par les vents et une houle de mépris depuis ses fondements. Les hardos étaient là à vivre leur passion en clandestin, bien souvent moqués, vilipendés pour leur mauvais goût musicaux et vestimentaire. Au début le Hellfest c'était génial parce que nous n'avions jamais eu un festival en France de cette folie impossible.

Coincé entre l'enclume commerciale et le marteau des true qui nous accusent d'être plus "lisses" ou "Twitter-compatibles" avec la gentrification du Metal dans le plus démesuré des rassemblements de beaufs Metalleux en France…Les anciens festivaliers et festivalières ne se retrouvent plus dedans, la tournure musicale est bouffé par la pop culture la plus diabolique, elle s’immisce partout et métastase l’adn d’un style musical en le rognant pour le métamorphoser à sa sauce, parfois avec des moyens colossaux derrière pour une imitation canada dry (« une chose ou une personne qui a l'apparence de ce qu'elle prétend être sans en avoir les qualités ».)

L'affiche était constituée pourtant par 50% de nouveaux groupes dans cette édition 2023 pour 183 groupes dont la grosse majorité tournait autour des décantes 90’s, 2000’s et 2010’s. Un constat d’importance et déflagrateur de l’évolution de la programmation, puisqu’il y a un paquet de groupes déjà venu depuis 15 éditions. Les dinosaures du metal (des 70's/80's) meurent et leur génération avec. Tous ces groupes font un dernier tour de piste et dans le public il en va de même, c’est difficile de vieillir, de plus retenir sa jeunesse et de l’admettre. Il y a eu plusieurs générations de festivaliers présentes pour revivre, vivre, découvrir tous ces groupes, maintenant qu’ils sont rassasiés, la programmation évolue de fait vers un chemin revival des décantes 90’s, 2000’s, et plus contemporaine. Rien que la scène Valley dispose depuis des années d’une fluctuation de style et de laboratoire musical à tendance. C'est la fin d'une époque, une transition s'effectue dans laquelle les générations se retrouvent moins, voire plus du tout, que ce soit dans le mode de pensée, de faire la fête, de réaction, de valeurs, d’éthique, il y a clairement une cassure nette : Oldschool VS Newschool.


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J'ai noté que les jeunes générations qui pratiquent le crowd-surfing le font avec leur téléphone pour un direct sur tic-toc. Les vieilles générations agissent différemment, comme Liliane 54 ans, elle porte un short et des bas résilles rouges qui lui donne un air de babybel et Jeannot son conjoint a lui un bob de Satan Joker et un T-shirt de Mötley Crüe avec la viande qui sort du tricot de peau, ensemble le couple prend son aise sur des chaises pliantes au milieu de jeunes gens ivres dégainant des nikemouk, des hey cousins, en célébrant le metOl 2.01. Liliane s’en fout elle se trouve sexy et jeannot doit penser que c’est toujours mieux d’être là que devant une soirée téloche, au moins ici il peut toucher des yeux. Il y a un décalage, mais comme dans la dernière trilogie de Star War il peut y avoir entente et une passation de pouvoir.

La vente d'un rite de passage pour tout métalleux qui se respecte, c’est faux, ce n’est pas parce que tu es allé au Hellfest que tu vas être adhérent au fan club de Rob Halford. Vous savez pourquoi c’était mieux avant le Hellfest ? Parce que c’était une brèche de lumière dans la nuit, et que nous pouvions enfin sortir du bois maléfique pour célébrer ce « moment de réaffirmation de l’identité des métalleux, de dévotion envers les artistes, » identifié dans la thèse de Corentin Charbonnier « La communauté metal : le Hellfest comme lieu de pèlerinage ».

En fonction de toutes les mutations écrites tout au long de ce report (si tu veux les savoir, va falloir lire, hé ouaie) le Hellfest se métamorphosent au fur et à mesure avec des choix musicaux, artistiques, financiers, comptables, logistiques, éthiques, pluridisciplinaires, pour installer de nouveaux adeptes, et qui ont découvert (en plastique) que c'était cool, hype, qu’il fallait le faire au moins une fois dans sa vie. Par causalité le public roots est parti, ou ne se sent plus, ou de moins en moins en adéquation et s’éloigne, donnant ainsi au festival la garance de destituer les fidèles pour une marée de pikachu bisounours, poseurs sucks, touristes en bobs cochonou, partenaire vip, familly trip école montessori ou tu laisses le chniard chié sur la table en l'applaudissant, fêtards/festaïres/débauchés/arsouilles…Et par une mise au ban des mélomanes, des passionné.es, des trüe. J’arrive encore à faire abstraction de la bétaillère pour me concentrer sur les concerts parce que je suis passionné.

Le snobisme du métalleux et son élitisme prévaut quand il s'agit de segmenter le true du quidam, le pur du touriste. Mais “Ce sont toujours les cons qui l'emportent. surnombre !” Frédéric Dard.

De nouvelles générations écriront leur Hellfest, il ne sera jamais ce que nous avons vécu, c'est certain, il devient ce que chacun y vit.

Du coup les anciens hardos sont scrutés comme Le Glaude et Le Bombé dans « La soupe au chou » en version Wayne's World au zoo de Beauval.



Une dualité s’est installée dans chaque pan culturel entre les générations nées avant internet et celle nées avec. La coexistence suit le chemin de la programmation et de sa transmutation. Le Hellfest ne peut plus se targuer d'être le représentant des musiques extrêmes, et la tendance de sa programmation en légitime l’évolution. Le festival a choisi une dimension Trend, synonyme de tendance et d’évolution conjoncturelle pour surfer avec séduction sur les nouvelles générations consommatrices à l’excès de junk food musicale. Cette évolution démographie est regrettable pour tous les groupes même s’il y a bien longtemps qu’ils ont fait la différence entre festival et concert. Cela leur apporte la même visibilité qu’avec les réseaux sociaux, et comme le nombre de vue prédomine, CQFD. Il y a déjà des groupes qui ont manifesté leur position pour refuser d’apparaître au Hellfest.

Et pourtant : "Le Hellfest a une nouvelle fois fait honneur aux musiques extrêmes dans leur ensemble, et ce, quels que soient les styles musicaux et les revendications qu’ils transmettent ! Le credo du festival restera le même pour l’an prochain : proposer un maximum d’offres musicales dans une ambiance fun et bienveillante, tout en garantissant, la sécurité des festivaliers et festivalières." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Autre constat déflagrateur, il doit rester 3 disquaires à l’xtreme market ??? Qui aurait cru une pareille mutation invraisemblable, mais au final en corrélation avec la situation de l’objet musical en tant que tel, et des générations qui consomment principalement sur plates formes digitales. Un monde s’éteint et un autre s’éveille. Voilà le constat de cette édition. Il n’en reste pas moins que le Hellfest est excessif sur le trip qu’il propose, ainsi qu’en terme de tarification globale sur tout ce qu’il propose. La déco est chiadée, mais l faut la raffinerie Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime, pour faire fonctionner la locomotive, et c’est devenu chiant sur le prix du billet.


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Conclusion

Vous n'aurez jamais un festival à la hauteur de vos réquisitoires, il n'existera jamais. Désolé, le service après-vente n’existe pas chez Satan. Bravo à l’organisation et à toutes les équipes, vous effectuez un travail exigeant et êtes très efficaces.

Comme beaucoup c'est la première année sans blues, sans contrecoup. La sensation que le métal est devenu inoffensif et le Hellfest l’a rendu domestique et fréquentable.

Le hellfest est une marque qui travaille par des actions marketing visant à constituer une image de marque immédiatement identifiable et véhiculant une perception positive, cool, unique, etc...Par ailleurs elle travaille pour le tourisme du territoire Loire atlantique en plus de vendre du spectacle et du merchandising.

Chaque année le festival témoigne d’une programmation qui suscite le/les débat(s). Cette année c’était Johnny Depp, Tommy Lee pour violences conjugales, mais également dans la tourmente médiatique avec Ben Barbaut (président du comité directoire, un truc dans le genre…) qui a joué à Patrick Balkany et s’est fait choper la main dans le sac, ainsi qu’avec la mise en vente des places 2024 à la fin du festival, une manœuvre qui a suscité des commentaires et un réaménagement pour équilibrer les oldschool avec les newschool.

Pourtant il y a de nouveaux et d’autres groupes oldschool et newschool, ayant foi et respect au :




La preuve, la Hellstage dans l’espace HELL CITY SQUARE proposait des groupes underground meilleur que certain groupe de mainstage.

Maintenant quel avenir ? Vivre ton rêve d'être un hardos au Hellfest bientôt en réalité virtuelle depuis ton salon ?

« Coachella est différent des festivals européens. C’est ce qu’on appelle en Grande Bretagne des ‘festivals boutiques’. Ils ne sont pas destinés aux gamins mais plutôt à des trentenaires et des quadragénaires, de jeunes familles qui ont grandi avec la musique indé, qui ont leurs propres boulots et un peu plus d’argent à dépenser et qui aiment être à l’aise et voir des groupes d’une façon un peu plus civilisée » John Cummings (Mogwai)

Si le Hellfest souhaite conserver un public de hardos/metalhead, il est impératif de fournir une programmation fidèle et respectueuse à base de black, death, grind, thrash, speed, power, progressif, hardcore, punk, doom, sludge, stoner, drone, prog, psyché, crossover, mais OLDSCHOOL et de foutre une scène pop metal et découverte pour les poppeux, touristas, partenaire particulier, hellfest chauvin (léchage de roubignolle inclus). Les dernières déclarations du Crew démontrent le contraire.

Quand je regarde la programmation du motocultor, brutal assault, grasspop il y a les groupes que le Hellfest a déjà programmé et d’autres qui sont en tournée festival à travers l’Europe. La synthWave de Carpenter Brut y est programmée partout. Même les autres festivals suivent la mouvance pour ne pas rater le coche des tendances. C’est une logique comptable. De toute façon il y a une obligation entrepreneuriale prise avec les partenaires financiers, le Hellfest est une société de pestacle, et mes propos n’y changeront que dalle. Chaque année il y en a des festivaliers qui s’en vont et d’autres qui arrivent, perpétuel mouvement que l’on peut retrouver dans la roue de Charon, incarnation de Charon, le gondolier issu de la mythologie grecque qui faisait traverser le Styx aux âmes des morts, elle a été créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le festival Burning Man, et est en tournée en Europe, présente pour le Hellfest 2023. Du spectacle mec, et pas autre chose. Big Brother bourre la tronche de tout ton espace, et il sait faire de la place pour te vendre son illusion d’optique primale avec autant de manière qu’un commercial de grille-pain ou qu’un influenceur .ce.

Notre félicité consiste à nous faire un monde metOl thunder tout à nous. Nous voulons du metal, du vrai, du pur, du true, oldschool, et de la découverte newschool. Vous pouvez foutre vos merdes commerciales dans un coin et vous vautrez dedans s’il faut faire du fric avec du pognon et qu’il y a de la demande, mais ne galvaudez pas ce qui vous a nourri et fait grandir, à jouer avec le feu on finit par se cramer définitivement, Satan se marre déjà en enfer, n’espérez pas que l’on achètera vos cendres une fois sous terre avec mise en bière sponsorisé par kanterbrau deluxe édition thé matcha au plume de pan.



Même si le Hellfest prend la tangente d’une nouvelle voie pour suivre les différents mouvements précurseurs et vendeurs dans une société du spectacle, la mort n'arrête pas l'amour, et toute cette nostalgie d’avoir vécu de très belles heures. Je ne vais pas cracher dans la soupe, j'ai tellement assisté à des concerts incroyables, donc Merci, merci pour tout, et je reconnais la grandeur de votre réalisation tout comme j’ai pu remercier les vieux groupes de tout ce qu’ils ont offert (je pense surtout à KISS pour leur adieu).

La grandeur pharaonique du festival exige une organisation tout aussi considérable, et mis à part l’attente à l’entrée (fouille) et la sortie façon entonnoir de toute la peuplade, il n’y a rien à redire. Tous les bénévoles, les techniciens/techniciennes ont été parfait, tant par leur amabilité que leur sens du devoir. J’avancerais que l’âme initiale du Hellfest est là, avec eux, alors merci, merci, merci.

FINE !


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jeudi, juin 29 2023

RUN TO THE HILLFEST – Hellfest 2023 jour 3


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Samedi 17 juin 2023, sur une table du camping il y avait des chips molles, un vieux cubis de rouge Terroir qui peut démarrer n’importe quel tracteur, et une paella de vomi dans le fossé, bienvenue à Groland.

Le Hellfest c’est 40 millions € de retombées pour la ville de Clisson. La preuve nous sommes trois gugus originaire du Tarn et logeons dans des tentes chez l’habitant, 20 balles par nuitée + les chiottes et la flotte pour la douche. Si au départ le riverain avait une méfiance ignorante des us et coutumes, il s’est très vite manifesté un intérêt pécuniaire à l’ivresse satanique. Pour ce week-end l’heure est à la conversion Hellfestique, tout comme le marketing de la fête des mères, d’Halloween, St valentin et j’en passe, les commerçants commercent avec une polyvalence de chaque événement. De fait des managers de grande surface ont apposé leur plan marketing enculade et poignée de gravier incluse pour tous les gogos dancers qui vont se faire percuter le foie avec un régime dunkan pendant ce long week-end. Promotion ad hoc pour allécher le chaland avec l’alléchant repas du campeur à base de terrine de canard, pâté de campagne et sa farandole de chips goût bacon, plusieurs barquettes de fritasses à l’huile Méroll, et pour faire passer tout ça, bien entendu de la bièreeeeeeeee, et à coup de godet de pelle mécanique. Tu vis ton festival avec tes moyens, et comme tu le souhaites, la moyenne c’est 400 à 500 euros (hors prix du billet), une belle somme !

Selon un calcul basique ne nécessitant pas un baccalauréat scientifique : Pour 2023, 60000 personnes x 4 jours = 240000 personnes x 400 euros = 9600000 euros dépensé.

Hé bennn, clapou, clapou ! applause-14.gif

L'étude de marché du festival a poussé à entreprendre une hausse des prestations, garant des références auxquelles le monde moderne en suit l'évolution technique, soucieuse de son impact social, écologiste, paritaire, inclusif, économique...Le Hellfest drague toutes les générations, et son esprit originel crève dans le feu d'une ambition (certes originale) mais pour un royaume versaillais chez Mad Max. C'est avec une méthode marketing & logique commerciale qu'il capitalise avec des investisseurs (pardon partenaire/support), le tout dans une époque transitoire avec le basculement vers le mainstream, mano a mano avec le secteur musical et de la société du spectacle. Le mainstream est par essence vendeur, et in fine il crame tout en profitant de la volatilité des valeurs pour l’obtention d’un rendement net.

C'était la matinale écopouetttttttttt ! pouet.gif

Festival, concert, tout ceci n'est plus qu'un ramassis ringardos, désormais l'on parle de vivre une expérience pour le Hellfest, similaire à celle d’un resto gastronomique où les saveurs aromatiques déploient leurs découvertes et la bascule de la novlangue.


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Beau est l’anagramme d’aube, le fantôme de l'été est bien souvent matinal, et ne voir que le crépuscule c’est enfreindre la possibilité d’une autre lumière puisse voir le jour. J’ai toujours pris acte de venir dès le premier concert, c’est une illustration de mon respect à tous et toutes les musicien.nes.

NATURE MORTE a fait monter la sève de son post-black dans un bel enrobage fiévreux à 10h30. Il disait : « Étoiles, cachez vos feux que l'opacité des ténèbres ne puisse voir mes profonds et sombres désirs », le set sera une épaisseur de poussières atmosphériques et de propagateur de force. Un groupe de quinquagénaire munit de binocle pour presbyte louait à démêler tout ce qui leur apparaissait flou et incertain dans le presbytère musical du groupe. Ne tenant pas bien la marée de ce purgatoire, le groupe alla voir ailleurs le grandiose boucan d'une mainstage propice à étancher leur soif de hardos.


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Justement le hard rock teinté de rock prog et de heavy du groupe COBRA THE IMPALER faisait voyager par son contraste et un final doomesque.


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SCARLEAN est un groupe Français de metAl alternatif progressif, l'interprétation était très juste avec la cover du « Wonderful Life » du groupe Black. Il y a du relief à leur metal cinématographique, un genre de trip hop Deftonien. Le groupe ouvrait dans son concert les portes d'un monde avec un regard céleste, à la recherche d'accomplir un voyage jamais parcouru, un désir jamais vécu…Il est capable de créer de nouveaux lieux, sans hâte, presque par hasard, et de t'envelopper comme une nuit faite d'étoiles dansantes et filantes.


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SPIRIT ADRIFT et son heavy doOom était dans la veine de Wino (The Obsessed, Saint Vitus). Sur scène il y a des t-shirs de Thin Lizzy, Obsessed, un pantalon patte d'eph, tu vois le trip ? Des grumeaux doom, l'écorce bluesy evil, un son maléfique, lourd et saillant, vraiment cool pour un sudiste. Très appréciable les chorus interprétées par les deux guitaristes (power Judas Priest mood). Dans la foule il y a ceux et celles qui expriment de manière visuelle, puis les autres, silencieuses, dont l'esprit est le plus bruyant. « Chaque mot a des conséquences. Tout silence aussi. » Jean-Paul Sartre


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ZULU et le cool de L.A, le renouveau de la scène HxC américaine dans toute sa complexité et volubilité. Les membres sont des afro-américains, black power for black generation. Il y a un guitariste avec un shirt de Wasp ( je ne sais pas si c'est ironique où s’agit-il d'un hommage ?). Des interludes avec du R&B puis des breakdows lourds, denses se déversent dans un nuage de violence noire. Basée sur le contraste du hardcore beatdown powerviolence avec des échantillons de styles de musique noire, leur musique protestataire marque l'intersection du renouveau du hardcore contemporain et l'énergie de Black Lives Matter. Aussi écrasant que le soleil les titres courts étaient rageur mais les pauses successives entre ne permettaient pas complètement de rentrer dans le mood.

De manière générale, la plupart des gens n'écoutent pas avec l'intention de comprendre ; ils écoutent avec l'intention de répondre.


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Le heavy metal d'ENFORCER a fait vibrer la voie Mercyfull Fate à péter du cristal, c’était épique, ce vrai heavy a aussi ripoliné avec un petit jus de glam à la Motley parfois. La clameur du public soufflait : « Je veux du feu. Je veux de la folie. Ou rien du tout. » Le groupe hurlait le tintamarre de mille diables en rut, sur un côté un homme d’une cinquantaine d’années luttait et succomba dans un sommeil éthylique avec comme dernière image, le chanteur en train de s’égosiller, la mine patibulaire. Je me pensais ’’Tu peux te reposer maintenant preux chevalier’’. A la fin il y a eu un jeune gars qui a hurlé apéroooooooo avec la voix d’un collégien de 6ème mais qui a redoublé 3 fois.


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La Temple est pleine pour KALANDRA et ses vertus New Age. Une musique des feuilles et de cerf, aussi coriace que le soleil, avec la senteur tourbeuse des clairières après l’averse, elle émane des grottes, des bois, des rivières ou des mers, de la neige éternelle, de la pluie errante et des vents voyageurs (faucon inclus). Très belle voix de Katrine Ødegård Stenbekk au charme mystique, il y a une pureté dans l'exécution vraiment attirante. Le set est tendre, vaporeux, païen, dans cette ode musicale où Myrkur, Solstafir, Dead Can Dance en trouvent la filiation, avec parfois des nuances celtiques folk poppy au groupe The cranberries. La magie opéra instantanément dans un oratorio pastoral et sera remerciée sous les acclamations nourries du public. Le sublime de toute chose réside dans la fragilité. Le groupe agita au clair de lune argenté le cœur de sa musique, il était comme les mers avec des marées d'émotions, toujours changeantes mais constantes, un miroir placide devenant un tsunami. Kalandra se prête à ce beau frisson incantatoire d’une peau de tambour prête à vibrer et sa musique est belle comme l'eau d'un ruisseau en relation avec l'Univers, et qui dormait dans les profondeurs de notre âme païenne.


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Changement de mood avec SPIRIT WORLD. Les musiciens sont apprêtés en Chicanos style, mexicano trip, santiag, stetson, dans un très beau look qui en jetait et projetait toute une imagerie de western, polar, série Z...Le concept est chiadé, maintenant leur Los Angeles/Las Vegas HxC est lourd, il y a une bonne énergie sur scène, de la cohésion, c'est bien exécuté, avec du groove bien entendu, le pit est en feu. Très pro, et comme tout le monde je prends l’ensemble de ce gros kif. Visuellement les gars sont magnifiques, la thématique western/zombie est cool, et la musique parfaite, grosse claque au final. Dans le pit ça libère la testostérone de jus de taureau, va falloir penser à changer l’eau des olives tout de même…


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Je tiens à saluer la prestation d'EVERGREY. Je suis passé devant et j'ai pu constater des super musiciens, chant, solo, tout est interprété sur du velours. Leur musique est datée (pour moi), dans un genre AOR (album-oriented rock) mais réactualisé et que l'on a entendu la bande son dans n'importe quel film d'action des 80's, mais c'est vraiment bon. En rentrant j'ai écouté sur disque et c'est chiant en fait. Pendant ce set, une nana s'est pointée avec 10 cm de peau de Diable de Tasmanie sur le cul, si elle c'était penchée de 5%, nous aurions pu voir le poil de la bécasse. Des gars avaient les orbites qui sortaient des globes oculaires, et même devant leur copines qui faisaient la tronche d’un socialiste devant un seconde tour de la présidentielle. Selon la pensée féministe c’est une représentation d’un étal de viande devant une boucherie de masturbateur carnivore. Je suis quasiment certain que ces gars ont passé un super concert pourtant.


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Le groupe que j'attendais c'était SVALBARD, et je n'ai pas du tout était déçu, bien au contraire. Ce groupe de post-hardcore de Bristol formé en 2011 est génial sur disque, et c'est identique en live. Beaucoup d'émotions à traduire encore aujourd'hui la relation qui s'est noué avec ce groupe. Il me parle vraiment, et le public du Hellfest a ressenti également cette intimité accrocheuse que Svalbard est capable de toucher. Il pleuvait des fantômes remplis de voix brisées. Un sang noir dégoulinant une brume de riff dansait autour d’une chair pâle de vice. Des épines de sons venaient nous percuter les veines. Le groupe était totalement épris dans le fracas de sa musique profonde, comme un point d’exclamation dans les ténèbres.


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MINDFORCE a eu un HxC lourd, un bon groove, j'ai adoré le super chant hurlé et éraillé, avec un punch musical et de la profondeur, le son était énorme et heavy. Leur set était surpuissant de violence décomplexée à base de pain à l'ail et de piment de Cayenne, surmontée d’une louchasse d’harissa, c’était dans le mood de Power Trip. Je me suis fait la réflexion suivante : ‘’La chemise rayé du chanteur fait partie intégrante des nouveaux codes vestimentaires moins identitaires qu'auparavant me semble t-il’’.

Sauf qu'Hagler (lisez son ExXxcellent Møtherfücker report Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?) sur le forum du Hellfest m'informe que le groupe c'est EYES, des Danois du Danemark même. Merci mec !

Pinaise juste devant moi il y avait le grand dadais du CM1 qui copiait à la dictée du lundi matin en mode, phare breton. Le gars dépassait toute la meute et ne bougeait même pas un poil de couille…l’enculé ! Puis à moitié set, pour je ne sais quelle raison tangible, il est parti devant remuer plus de barbaque qu'un boucher polonais aux abattoirs des salaisons de Lacaune. Dans le pit il y avait aussi un gars avec de larges épaules et un cou de buffle, en train d’électrocuter à contre-courant une dizaine de gaziers, dans son esprit il devait y avoir uniquement une batterie un sceau d'eau et les pinces croco.



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Les vieux groupes semblent immergés dans les profondeurs veloutées de leur effacement en venant annoncer ‘’c'est à votre tour d'invoquer les anciens dieux’’. Mais bon après le tapir, c’est au tour de THE OBSESSED d’être placé sur la liste des espèces en voie de disparition. Wino est le boss, il soulève la foule. Encore une fois c'était fort, puissant, envoûtant et solide. Ce groupe est le cousin à Lucifer, porteur de lumière, il éclaire ce qui est caché, habile et demeure un profond thérapeute, il révèle les secrets et les désirs. Il exprime le monde des instincts : The Obsessed dans toutes ses profondeurs soniques.

Je commençais à ressentir la fatigue bénéfique d’avoir couru longtemps sur des sabots maléfiques et loyaux, en retrouvant pour l'apéritif Was & Rash & co au bar du City Square, Hellgate's, The Kraken, Crafbar, ça tournait au jaune, j'étais au perrier. Je leur donnais rendez-vous pour se placer avant Maiden, bien entendu je ne retrouverais personne...


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BORN OF OSIRIS est un groupe de deathcore américain, originaire de Palatine, dans l'Illinois. Il n'existe pas de miracle plus puissant que celui-ci ‘’Ressentir’’ et le groupe a joué avec nos sensations, entre un chaud froid des plus convaincants. Y’avait un gars de 80 kg qui a exécuté un épaulé jeté sur un gonze de 100kg, ohhhh Sofiane Guitoune on t’a reconnu !!


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Sur le chemin entre les différentes scènes je croisais des gaziers avec la moustache de Gérard Jugno dans Pinot Simple Flic (grand film), un autre avec le shorty des CRS de Valras plage, des personnes avec une vieille haleine de Jet 27 en guise de chauffe-plat, et des chemises hawaïennes, tout ce monde fourmillait ils se baladaient cahin-caha au milieu des T-shirts noirs avec les poches des falzards pleines de citrate de bétaïne et des yeux révulsaient par les décibels de maître cornu, tu pouvais être certain que leur unique souvenir de leur trip en Polynésie diabolique serait le gel douche de Tahiti le lundi matin.

Je filais aux mainstages et me suis fadé notre dame des cloches de corneville dans la Rhur de POWERWOLF. Le set est aussi dégueulasse qu’un chiotte de chantier pendant la féria baïona. Je n’ai jamais adhéré à ce style et je vous garantis à 350% que c'est définitif. Je profitais de cet instant de pause pour relater sur mon carnet, car j'avais besoin de nager dans un ruisseau froid et clair, puis de m'allonger sur un gros rocher chaud au soleil pour sécher tout ce que j'avais déjà pu vivre de tout le week-end. J'entendais déjà nos délicats dévots pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies.


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Puis la sono balança le « Doctor Doctor » d'UFO puis le thème de « Blade Runner de Vangelis, et enfin le show cheapos « The Future Past Tour » d'IRON MAIDEN arriva sur un carrousel futuro-ringard.

Sur scène c’est l’arrière-garde toutankhamon, mais quelle musique ! La setlist piocha dans les albums « Senjutsu » de 2022 et « Somewhere In Time » de 1986, notamment avec le titre « Alexander The Great » bien cool, ça change. Le groupe avait fait un t-shirt spécial pour le hellfest, un collector à 40 balles, mais ce fut l'unique groupe à avoir conçu ce clin d’œil. Bruce est parfait au chant et en maître de cérémonie contant dans un français jovial l'historique Maiden pour amener les chansons et toute la scénographie évolutive du conte de la vierge de fer. Nicko a vraiment du mal, le rythme est plus lent. Les solos étaient superbes. La setlist n'a pas fait l'unanimité car le public n'a pas pu aller courir sur les collines, allez-vous faire foutre ! Ohhhhhhhh c'était I R O N M A I D E N.


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BLACK FLAG aurait pu être Blague Fat, tant ce groupe rappelle les différents heurts de CRO-MAGS. Contrairement à la plupart de ce que j'ai pu lire, j'ai trouvé que la musique était cool, qu'il y avait une bonne énergie, en fait de celle qui doit dynamiter le pit avec rage, et folie musicale punk, délire noisy free légendaire de ce groupe mythique. Mike Vallely était au chant, c’est un sk8 professionnel, acteur et chanteur dans Mike V and the Rats, Revolution Mother et Black Flag avec lequel il fit une apparition pendant le Blag Flag Reunion Show de 2003 et sera de retour dans le band dès 2013. Certes il est loin le temps où l'anarchisme punk œuvrait à s'affranchir du modèle sociétal consumériste, mais rien que pour « Rise Above » et « Revenge » c’était vraiment fun quand même hein !!!


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WITHIN TEMPTATION a fait un show de professionnel fantasy, magnifique voix et chant de Sharon den Adel. Le metal sympho ce n'est pas du tout ma came, pour moi c'est comme un couteau pour manger de la purée : chiant. Je ne suis pas le plus adapté pour évoquer leur set, alors je bouche mon encre.


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Le mystère musical de MESHUGGAH à l'écriture hiéroglyphe demeure comme les grandes pyramides, c’est un triangle de feu impénétrable pour faire réfléchir les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée. Ce groupe on ne peut le comprendre si d'abord on n'apprend pas à connaître le langage et les formes dans lesquels il s'exprime. Il s’inscrit dans un labyrinthe obscur de mathématique appliqué avec des caractères de figures géométriques. Il brise les lois du metal dans un enchaînement rigoureux d'algèbre rythmique qui permet d'établir une vérité de manière déductive. La folie n'est pas qu'un état, elle est aussi une apothéose sonique. Il y avait un son de mammouth nourrit avec du lard et du pâté de dinosaure, le peu de salade présente ce n'était que pour la décoration. Le groupe file un mal de tronche imparable même aux fans de mathcore. Le rubik's cube metal a fait un set de malade mental, au bout de 4 titres tu parlais couramment l'algèbre et secouais instantanément un drapeau de l'Algébrie. Un pote à Waz a adOré ce set et ce gars a un goût certain, c’est le fan numéro 1 de Roberto Malone.


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Pendant que Marc Ceronne aka CARPENTER BRUT transformait la mainstage en dance floor synthwave, c'était thrashzone à la warzone où le crossover de MUNICIPAL WASTE faisait la fête comme si les Beasty Boys étaient en bringue avec Tankard, D.R.I.

Slams et pogos étaient de la trash party et le pit on aurait dit interville. Un jeune sûr de lui devant ses potes s'engagea dans le merdier de la fosse, plein de confiance avec son totem d'immunité qu’il a reçu en cadeau avec une carabine à plomb au Noël de 1999. En face remonté en régime à 3000 trs/minute un trentenaire fan de crossfit et de veganisme a éteint ce fan de W9 en moins de 3 secondes, façon pillard de nationale qui rentre avec 2 mètres d’élan. Et vous jeunes fous qui avaient secoué vos puces en suppurant vos vapeurs éthyliques, ce paiement par carte bleue à 2H10 au cashless vous rappellera de bon souvenir de ce concert. Les trois dernières minutes du set c'était la baie des cochons au Cap d'Agde, une véritable partouze de chair. Les jeunes tournaient à fond la caisse comme s’il fallait semer le vigile du leclerc entre les rayons.




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Je rentrais éreinté au camping paradise et devant une tente des gars sirotaient du rhum en discutant au calme. Au matin après ma douche, je retrouvais ces gars levés avec décollement de la rétine, étau de forgeron dans le crâne, dansant la salsa avec des obus hémorroïdaux et InCrOyAbLe : ils parlaient créole.

Entre se gaver de canards maltraités devant le réveillon de Patrick Sébastien ou être ivre mort au hellfest, je préfère être sXe. Definitive choice !


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La nuit au camping c'est simple, Waz ronfle, il doit rêver qu'il tronçonne l'Amazonie, il aurait pu commencer par les Landes avec humilité tout de même. On a la sensation qu'il growle et musicalement c'est aussi lourd que du Obituary. Je suis dans la tente à côté avec des bouchons et je l'entends, c'est dire. Rash qui dort dans la même tente (ça pète aussi, et des gros même) pousse des Ooooh toutes les 10 mn, et au petit matin sort sa tronche de la tente et me découvre en train de rire. Rash & Waz se connaissent depuis un bail, ils ont joué dans le groupe From Beyond, nous avons plusieurs point commun, nous sommes nés à Mazamet et partageons le même comique de répétition. C'est gavant pour les autres, et nous en avons bien conscience mais c'est plus fort que nous, surtout dans ce lieu.

Nous avons même fait fuir une fille excédée par notre cabourdise lors du concert de Pantera à force de gueuler avec l'accent espagnol panteraaaaa, panteraaaaaaa, panteraaaaaaa. Et avec l'accent Brésilien : Panteraoooow ! C'est débile mais pitinnn rien que de l'écrire les souvenirs remontent et qu'est-ce que c'était bon toute cette connerie.

Tu vois le Hellfest c'est aussi un rendez-vous annuel avec des potes et un délire intégral et bien spécifique. C'est codifié pour les musiques extrêmes, et béatifié pour son extravagance Wayne's Worldienne versus françaouis power party.


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Voilà il ne restait déjà plus qu'un jour...


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