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mercredi, mai 21 2025

GREG GRAFFIN - Punk Paradox


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Greg Graffin est le chanteur et un des fondateurs du groupe de punk rock Bad Religion, crée en 1980 à 15 ans avec quelques camarades de classe de son lycée à San Fernando Valley, au sud de la Californie.

Il a enregistré plusieurs albums solo. Il est titulaire de deux baccalauréats, un en anthropologie et l'autre en géologie. Il détient également une maîtrise en géologie (obtenue à l'université UCLA) et un doctorat de paléontologie de l'évolution (obtenu à l'Université Cornell). Son doctorat est dans le domaine de la paléontologie, mais la spécialité officielle est la zoologie. Il a enseigné à l'université UCLA et a Cornell dont il donne des cours sur l'évolution, a publié plusieurs ouvrages, portant notamment sur les relations entre religion et théorie de l'évolution.

Ce livre est un témoignage de toute sa construction en tant qu'homme, musicien, créateur, avec la position de son évolution à chaque choix entrepris. Riche d'un vocabulaire universitaire dont la traduction de Sébastien Grojean a su en retranscrire toute la joliesse, « Punk Paradox » via Kicking Music se dévore.

Cérébral non-violent et passionnel à la fois, Graffin a saisi rapidement qu'il n'avait qu'une seule existence, qu'il va remplir de connaissance pour gravir les montagnes, rencontrer des gens dans un temps éphémère à l'échelle de l’humanité pour en tirer des leçons éternelles, avec toujours ce grain éraillé qu'il puisera dans ses voies, telle cette rivière qui malgré les obstacles glisse et arrive à polir la dureté. Il aura toujours dans un coin la nécessité de reconnaissance pour s'enrichir pleinement de toutes les opportunités pour créer et suivre son cheminement. Greg a chauffé sa plume au feu volcanique de Bad Religion, trempé dans le cœur mélodique et vigoureux du sang rebelle du punk rock en embrasant l'essence humaniste dans chaque impact et pallier franchi.

Bad Religion a tout fait pour ne pas être une croyance en devenant une institution, écartant la terreur d’être sur terre par son approche mélodique sans aspirer au paradis du star-system. Il y a dans ce livre beaucoup de réflexions intéressantes, riches d'un parcours de lutte intérieure, toujours aiguisé au filtre existentialiste et fragmenté par le déracinement et parcours de Graffin.

Personne ne peut savoir ce qu’un cœur peut contenir, ce livre délicat délivre la liberté de choisir dans le sillon de son existence, ce qui fera de soi un homme capable d'étudier dans les roches et graver des chansons d'une main de fer dans un gant de velours. Comme des oiseaux libres comme l'air dans un cœur retenu dans la cage de nos valeurs, désirs, ambitions, passions… Sachant qu'ouvrir la cage est dangereux pour survivre aux dangers des attachements et séparations. Bien des cœurs choisiront la cage et la captivité, qui, à la fois, protègent et tuent, mais même les plus forts d'entre nous ont besoin d'un espace sûr pour être humain.

« Punk Paradox » est ainsi avec toute sa fragmentation un livre humaniste dont le langage traduit à travers un homme l'étude même de l'évolution du punk rock.






samedi, février 1 2025

VULGAIRES MACHINS : Presque Complet + Best Of


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Vulgaires Machins est un groupe de punk rock canadien, originaire de Granby, au Québec. Formé en 1995, le groupe altermondialiste dénonce avec pertinence la société de consommation, le capitalisme et le monde qui les entoure. Le groupe est composé de Guillaume Beauregard au chant et à la guitare, Marie-Ève Roy au chant, guitare et piano, Maxime Beauregard à la basse et Patrick Landry surnommé Pat Love à la batterie.

L’histoire des Vulgaires Machins n’a rien perdu de son mordant sur les planches pour être restituée dans " Presque Complet " écrit par Félix B Desfossés (journaliste musical et chroniqueur depuis 2005, présent sur les ondes d’ICI Musique et d’ICI Radio-Canada Première. Il est également DJ, auteur et documentariste), et par des entretiens racontés au plus près de la diction Québécoise ce qui apporte à la lecture un rapprochement instantanée. Tu es véritablement dans le van en tournée avec eux, les mots ont le sens de l’émotion ressentie dans l’instant, mis dans le contexte de l’époque, de la réalité du Québec et de sa scène punk. L’on suit le groupe tout au long d’une chronologie de vie créatrice, sa gestation, son évolution, sa maturité, et l’on en sent claquer dans leur discographie tout le bourdonnement sarcastique dans l’abime des démangeaisons punk contestataire, émotive. Car Vulgaires Machins à cette double facette de mordre et de caresser, leur mélodie sont gorgées d’harmonies et de booster ascensionnel musical.

VM est un groupe hyper attachant, il arrive à attacher des instants compulsifs liant émotion à révolte dans un déferlement de décibels, d’une intimité de sentiment à des diatribes d’instantanées dans une mélancolie à cœur ouvert formant dans une résilience furibarde un punk rock unique avec des paroles en Français/Québécois. Leur histoire s’inscrit dans un cadre libertaire.

Le livre est en format A5, 162 pages, 2 livrets photos couleur de 12 pages chacun. Le livre est accompagné d'un CD Best of de 21 chansons spécialement remastérisées pour l'occasion pour une fournée de classiques, cette compilation est crissement cool !!

Discographie :

1996 : La vie est belle (Auto-produit)

1998 : 24:40 (Indica Records / Dialektik records)

2000 : Regarde le monde (Indica Records)

2002 : Aimer le mal (Indica Records)

2006 : Compter les corps (Indica Records)

2010 : Requiem pour les sourds (Indica Records)

2011 : Album acoustique (Indica Records)

2022 : Disruption (Costume Records)

Il y a une parenthèse que j’aimerais faire, tsé en discutant avec des Québécois (et je suis du sud) si nos accents sont limitrophes, je me suis surtout aperçu que souvent les expressions Québécoises sont celles que gamin nous faisions, comme Atchoumer au lieu d’éternuer, ce qui en soi expliquerez l’âme enfantine et la magie dont témoigne ces cousins du froid, et avec lesquels nous les trouvons si charmants.

A la lecture de ce livre témoignage des VM, cette cousinade prendra une ampleur nostalgique, de découverte pour d’autres, mais l’essentiel c’est le rapprochement fidèle à la sensibilité des Vulgaires Machins, à leur humanisme et à tous leurs coup de sang sonique. Dans la forme et dans le fond ce livre est un doux breuvage qui se boit comme tu p’tit lait à s’en capoter la caboche !







lundi, août 19 2024

ADVIENNE QUE POURRA / FRANK FREJNIK — Entretiens avec Sam Guillerand


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Voilà un livre que je vous conseille pleinement, de deux stakhanovistes érudits de l’underground, avec pour les questions Nasty Samy (guitariste, bassiste, rédacteur, pigiste, éditeur dans divers magazines/fanzines, animateur du podcast Now It's Dark!,etc…) et aux questions Frank Frejnik (journaliste musical, éditeur de fanzines, gérant de labels, organisateur de concerts, maquettiste/ infographiste…)

Tout d’abord Nasty Samy concepteur de cette collection « Les Derniers des Mohicans » ‘’focalisée sur des profils atypiques, discrets mais productifs, souvent peu connus car se tenant éloignés des grands trônes – sites internet, réseaux sociaux, radio, TV – devant lesquels se prosternent la populace. Des « apaches » dont les pratiques obsessionnelles sont toutefois nécessaires à ceux qu’un appétit vorace, une curiosité insatiable, pousse à gratter plus profondément, dans les coins, dans les marges, et derrière le rideau. ‘’ Le premier volume s’intitulait « Never Give Up » était consacré à Didier Balducci, véritable esthète, dandy, guitariste ( Dum Dum Boys et de quelques combos ardents), mélomane, cinéphile, grand lecteur, auteur et exégète se consacrant aux limbes de la pop culture…

Ce recueil d’entretiens tome 2, avec une préface de Patrick Foulhoux, 128 pages en format A5 14,5 x 21 cm, Editions Chaque Jour Comme Un Dimanche (également site web de Nasty Samy et clin d’œil au Moz) met en lumière Frank Frejnik à travers son existence, exposant les diverses ramifications, mouvements et métamorphoses des différents secteurs culturels, contre-culturel et sous-culture constatés, notamment au sein de son fanzine Violence (1990-1995), du mag Punk Rawk, Rock Sound, de la production de disques à travers les labels Nineteen Something et Slow Death, de ses nombreuses collaborations avec des groupes punk/hardcore/indé et partisanes, et enfin de la déflagration et transformation musicale de son apprentissage à maturation sonique.

Cela se lit avec plaisir, tant Franck est prolixe à son étude et il féconde depuis toujours cette vertu de partager tout ce qui a fondé l’audace de son existence à travers le bouillonnement culturel punk, HxC, Metal, Rock…Il y a une profondeur et clarté du propos, une loyauté et sincérité des paroles aux actes. Très intéressants aussi en bonus un dossier de la scène Française des années 1990 avec des itw de Portobello Bones, Sixpack, Garlic Frog Diet et Shaggy Hound.






lundi, avril 22 2024

LA SAGA DES $HERIFF par les $heriff


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Le groupe Les $heriff est un bolide du sud ayant enlevé les étoiles du drapeau américouaiiiiin pour les projeter dans leur moteur à explosion punk’n’roll. Suivant le blitzkrieg Ramonesque dans le feu de bengale d’une discographie furibarde aux titres qui collent la punk-gum dans le citron, il fallait bien un bouquin pour narrer « La saga des $heriff par les $heriff ».

Si en France la caisse de résonance habituelle permet de tout, tout, tout vous serez tout sur la variet, il en est autrement pour se cultiver avec l’underground. Jean-Noël Levavasseur (journaliste et écrivain ) et Stéphane Cupillard (big boss kicking crew) ont disséqué et analysé pendant le confinement la famille des $heriff et fourni 322 pages chez Kicking Music pour l’odyssée rawk’n’rollesque des despérados du punk hexagonal.

L’introduction déjà mérite rien que l’achat. Elle est de Thierry Saltet alias Punky ( livres : PUNK ROCK FESTIVAL MONT DE MARSAN 1976-1977 ; "La France et Johnny Thunders - Dans l'ombre de la croix" ; 20 auteurs, 20 nouvelles électriques autour d'O.T.H.), c’est une prose crémeuse qui vous attend, subtile et embaume de sa belle saveur littéraire.

Quand les Sheriff sont arrivés ils n’avaient pas le truc aristocratique des rockers punk de la capitale, ils ne chiaient pas dans la colle avec dédain. Ils venaient du sud et leurs riffs, leurs paroles et leurs énergies étaient prolétaire, ça parlait à beaucoup de monde, en plus dans dans la langue maternelle, et cette exaltation musicale a toujours fédéré. Ce n’est pas pour rien qu’il y a une bonne énergie à chaque concert des Sheriff, leur exaltation sonique est une filiation qui trouve encore aujourd'hui de génération électrique en génération numérique l'exact télescopage d'une explosion de colt riffique.

Le confessionnal parle de toutes les époques, de tous les membres, et ce n’est pas un isoloir où chacun campe dans ses fortifications, mais ouvre des parenthèses sur des passages de leur vie qui ont façonnés leur existence. De Vonn à la création des Sheriff prise directement depuis le Pan ! cimentant les générations atomiques jusqu’au Grand Bombardement Tardif, les décennies n’écourtent en rien la langue décibel de chaque musicien ayant télescopé son existence dans celle du groupe fétiche. À l’intérieur du réacteur avec les deux doigts dans la prise l’historique s’ouvre à cœur ouvert sur l’intensité d’une vie à sabler le fer d’un mode vie alternatif. De l’enfance à l’enrobée des tournées, la sulfateuse du temps émet et passe au crible du goudron au plume toute l’aventure. Il y a aussi un passage d'Euthanasie Juliette membre du label Gougnaf et manageuse des $heriff et un autre passage avec le Cu ! qui a pris la relève du management, ce type est un génie et il ne sort pas d’une lampe à pétrole mais de Dijon, il monte tous ses projets en étant aussi chaud que la moutarde.

Avé l’accent chantant et la sagesse des caillasses sudistes, les $heriff se racontent épistolaire, au plus près de la corde raide, lézardant sous un soleil de plomb avec le revolver des Dickies à OTH pour dégainer d’innombrables anecdotes touchantes, hilarantes, flamboyantes, où toute la légende pistolero de ces punkers se livre autour du calumet de la joie, attention le canon est toujours chaud !