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vendredi, août 11 2023

XTREMEFEST 2023 - FOREVER MILITANT



Selon Sigmund Freud « Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ». Aujourd'hui les mots sont comme une brise qui parfois ouvre un volet, mais ne pénètre jamais à l'intérieur si la fenêtre est fermée. Passer des nuits blanches à turbiner des textes de free jazz avec un gout de café noir le lendemain, juste pour un pouce levé sur facebook, ahahah paye ta loose perditos !

Aloha les passionné.es de Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance l’Xtremefest l’avait bien pigé pour vous gâter ce dimanche 31 juillet, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

Pendant l’entr’acte du site électrique vous pouviez aller au lac accessible de 10h à 20h, par le télésiège situé sur le parvis de Cap Découverte ou par la navette gratuite située à la Maison de la Forme. En bas vous aviez une plage de sable fin avec baignade surveillée, des toilettes, un point d’eau, les activités nautiques (wakeboard, paddle, pédalo…) et une auberge proposées par Cap Découverte, vous aviez aussi et première pour le festival, une scène acoustique et un bar proposée en collaboration avec l’association Tonight We Folk ! Dans ce petit chapiteau cosy tout au long du week-end sont passé.es : Heeka, Mike Noegraf, Trint (des incos), Windflower Union, The sobers. Nous avons vu Yawners, il y avait un super son, musicalement c’était plaisant au début, puis redondant par la suite, il manquait au moins un(e) autre musicien.ne pour l’accompagner et mettre du relief.

L’initiative de cette scène est remarquable, cool moment, j’espère que cette première aura une seconde mouture pour l’année prochaine. Avec les collisions et contusions que le public s'était déjà administré, en arrivant à la plage il ne m’aurait pas semblé extravagant de voir des gars en train d'essayer de faire des ricochets avec du sable par exemple.

C’est vrai que c’est un grand plus pour les festivaliers ce lac, puis avec des concerts les pieds dans la flotte. Ici vous vous sentez peinard, lâchant du lest, calme, détendu, dans l’attitude de David Lee Roth de Van Halen en 1979 qui disait « J'ai essayé le jogging, mais ça faisait tomber les glaçons de mon verre. »



Je ne connaissais pas le trio PLASTIC AGE et j'ai vraiment apprécié leur indie rock, la structure de leurs compositions dynamisée par une filiation fofolle aux B-52’s, Pixies et au post-punk anglais du début des 2000's. Le groupe s'est donné sur la scène de l’Estafette comme un soleil et a recouvert son ombre d'une aura qui viendra saupoudrer un set fruité, ultra-vitaminé et hyper dansant (quelle rythmique), venimeux et aimanté d'une euphorie émotive (guitare et chant basse). J’ai trouvé le groupe en osmose, plein de peps, et leur live a propulsé un attrait joyeux et explosif. Le set m’a touché comme un poème que j’avais rencontré dans un rêve peuplé d’écumes et de décibels. Ce fut une très belle découverte.


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Yo jeune fauve, ce matin tu avais pris grand soin de te raser et de te passer de la lotion après-rasage. Vu ta tête de constipé devant le début de set d'UNDERGROUNG THERAPY et son mood metal rock garage grunge indie rock, tu savais que tu t’étais chié et que c’était davantage du synthol sur ta nuque qu’il fallait. Dans le pit de la X cage c’était Samson de Tolosa contre Béziat…du Tarn, et ouaie ! Le groupe tricota sur le fil du rasoir les entrailles d'un set peuplé de laine et de sang sous ses coutures musicales. Dans la fosse les gars sont jeunes, dynamiques, ils aiment le contact, les sports de combat, une discipline de heurt, et en même temps ils sont remplis d’ecchymoses existentielles, ils se cognent au réel. Underground Therapy a malaxé son patchwork sonique menant un set à l’épée et atteignait la brûlure vive qui reste.

MADAM est un palindrome et surtout un trio féminin choc de rock garage et il déménage ! Leur 5 titres EP ll » a été mis en boîte au Swampland Studio par Lo' Spider (Jerry Spider Band), gage de qualité. Un torrent de lave rock, heavy, grungy se répand sur la scène de l’Estafette et rapidement le trio n’est plus qu’une parcelle d’âme unique qui se tisse sans césure. Une seule âme impalpable de l’un à l’autre corps musical vient se répandre. Leurs compositions venaient nous frôler d’une obscurité aveugle puis nous pénétrer par une force impétueuse, en laissant derrière elle des frissons de fées légères. Il y a quelque chose de très farouche et d’à la fois mystique dans leur musique attirée par la noirceur, avec laquelle ce trio a pris vie dans le cœur de la musique du diable en Reine solaire du crépuscule.

THE DESCENDENTS ayant annulé ce sont nos bons vieux $HERIFF qui ont dégainés un set au soleil de plomb. Des salves de hits, joués à toute berzingue, avec du fun à gogo, des refrains repris en chœur, poings levés, bref comme d’habitude un super moment avec les Montpelliérains.


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Pas vu SNUFF, mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré, tant mieux, dans le pit il s’est échangé beaucoup de carte de punkémons entre initié.es.

A l’Xtremefest il n’y a pas de personnes qui essaient d’être différentes juste pour être différentes. Il n’y pas une unité de clonages, d’individus moulés dans le formol d’une hype réfléchissante, il y a un consortium d’individu.es formant l’Xtremfamily, où l’excentricité est une énergie.

L’inclusivité est naturelle dans l’underground, la coalition contre-culturelle a toujours promu une zone à défendre pour les minorités. Il existe et existera malgré tout, des connards dans le lot (pas le département hein) pour ternir la communauté. Parce que des gars ont abusé de leur pouvoir de domination, ce sont tous les autres qui payent derrière. A l’Xtremefest tu n’es pas comme un retraité dans les rues de Bangkok, la fête responsable veille au grain. C’est une bonne chose qui a valeur et déférence.

L’époque implique quotas et règles pour justifier la mutation en cours de l’après Mouvement #MeToo. C’est aussi une époque où tu peux subir l’opprobre et la vindicte populaire dès le moindre propos ou humour malhabile. Je me souviens qu’en janvier 2015 l’opinion était Charlie Hebdo, aujourd’hui c’est loin tout ça. L’impression que l’on glisse dans un abus où il y aura des réunions fondatrices permettant la mise en place de décret dragibus dans le pit, pour jouer à l’aquaponeys participatif pendant le concert d’un groupe de hardcore trans.

Qu’est-ce qui différencie la sororité active de la virilité dans le pit ? Juste le poids des mots pour en traduire la valeur. Une fille et un gars dans un pit c’est juste 2 personnes qui pogotent.

Pour le moment c’est une nouvelle époque, nouvelle mœurs, nouvelles addictions, et tout ce qui viendra du passé sera de la merde en barre. Cela a toujours existé pour chaque génération qui a foutu en l’air la précédente. Faut bien faire son trou, alors ça creuse. Si tu ne comprends rien de l’époque actuelle, c’est que tu es bon pour le cimetière des pachydermes. Tu te conformes où tu crèves, traduit comme un boomer, un réac, etc…Puis vous écouterez un bon vieux Cannibal Corpse en repensant à votre vie d’avant. Ce qui est chiant aujourd’hui c’est le quota. C’est réduire l’humain à un individu et à une communauté de genre, catégorie, variété, et ça AVANT, dans le punk rock, ça n’avait pas lieu. Tant mieux si les trans, homo, femmes, bi, etc…soient accepté.Es partout, tout le temps comme ils sont, et c’est NORMAL dans une société qui a conçu les droits universels des citoyen.Es, et de l’homme/femme/handicapé.es/trans/bi/d’un gars qui met le lait avant les céréales, et etc...

Nous les aimons !

Le week-end suivant l'Xtremefest je suis allé à un festival de musique électronique, le FAMILY PIKNIK à Frontignan, et j’ai remarqué que l’inclusivité était bien présente, que tout le monde profitait du moment sans qu’il y soit un service de vigilance. Apparemment dans la musique électronique ils ont déjà passé ce temps de renforcement pour faire le tri des brebis galeuses, déjà parce que c’est dans l’ADN de cette communauté de cœur, et aussi peut-être car je présume que les gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs ne viennent pas se mélanger avec l’inclusivité de la communauté électro/techno.

J’évoque ceci car j’ai eu des confrontations avec des articles (et même rejeté), soit les personnes n’avaient pas saisi l’amorce d’humour, et ceci est une interminable éducation (Charlie Hebdo a dû et doit encore expliquer le dessin qui suscite la polémique), soit les personnes ont un esprit si obtus que rien ne plus outrepasser de leur vérité radicale (essayer de parler à des kalachnikovs).

Il m’avait toujours semblé (apparemment naïvement) qu’en faisant fi des genres, catégories et variétés, être punk c’était avant tout une liberté d’esprit, de création, de confrontation d’idées et d’échanges de point de vue, de respect pour les minorités, et de fraternité. Il est nécessaire de protéger mais pas asservir la totalité à des protections liberticides, limitant l’accès à un point de vue et d’humour aussi incommodant que de dormir en cuillère avec Gérard Depardieu soufflant une haleine de hareng séché une nuit de fête du Beaujolais.

Par ailleurs, faut-il mettre des faux rires de sitcom américaine pour faire comprendre qu’il s’agit d’un trait d’humour à chacun de mes textes ?



A l’Xtremefest j’ai vu (en autre) deux bonhommes s’embrassaient goulûment, j’aurais pu aller vers eux pour leur demander ce qu’ils pensent de l’inclusivité mis en place par le festival ? et s’ils se sentent (assez/enfin) admis ? Mais j’ai fait comme d’hab, je n’ai vu qu’un couple qui s’aimait.

Jusqu’à peu le festival Xtremefest n’était ouvert qu’aux festivaliers, œuvrant une teinte de mystère comme un portail spatio-temporel dont les plus grosses supputations concouraient autour de soirées-raclette vegan au chou romanesco à 5h00 dans le camping, que tous les festivaliers ont la même élocution que les acteurs de « Sous le soleil », qu’ils utilisent du savon hydratant au beurre de karité en portant des t-shirts noirs, puis surtout que l’unique danse est proche d’une mêlée de rugby et que la musique est très violente. La gratuité du jeudi soir aura permis de combler le mystère, car ici on ne fait pas de manières, on mange avec les doigts en tapant sur l’épaule d’un collègue pour lui indiquer « Cool Raoul ! » même si le concert à commencer.

Le comble du partage c’est d’avoir un affabulateur de ta propre communauté qui profitera d’un pouvoir quelconque pour soumettre à sa volonté et pulsion. C'est une vendetta sur l'ensemble et une double injustice, pour celle ou celui qui a subi la violence sexuelle ou et sexiste, et tous les autres qui seront jeté.es dans le même sac que le salaud parce qu'ils seront jugé.es responsables et tiers. Le comble du partage c’est aussi d’ouvrir les écluses à d’autres pour faire découvrir toute une communauté de musique, d’univers, etc…Et dans le lot de trouver une minorité de personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs que les tiennes, et agissent différemment, parce qu’elles ne connaissent pas les codes et valeurs, mais aussi de trouver encore une autre minorité dans ce lot qui n’en ont strictement rien à foutre, et profiteront du tout-venant selon leurs pulsions. C’est un risque. Quand il y a un risque on met en place des protections communes (fête responsable) et à défaut des protections individuelles (l’assurance de vôtre vigilance).

Mais que tous ces efforts ne nous limitent pas et ouvrent l’espace à davantage de tolérance, tout en respectant la sève de ce qui nous a défini et construit. Je ne sais pas si la démocratisation de l’underground est en cours ? Pour constater que bientôt à la plage des enfants au doux nom fleuri de Capucine et Clothilde joueront à faire des circle pit dans l’eau à force d'une réappropriation des codes, et qui vous proposeront de « faire la course » pour savoir qui est le plus fort, et vous battront en vous expectorant « Cheuuuuuuuuu ! »


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Le groupe SCOWL a démonté-remonté son public comme un parachutiste son famas avec son punk hardcore américain. Formé à de Santa Cruz, Californie, ce groupe arrive du pipeline métaphorique de la sous-culture punk post-Warped Tour, avec cette nouvelle vague régénératrice distribué en autre par les groupes Gulch, Drain, Sunami, Scowl, Xibalba, Skeletal Remains, Maya Over Eyes, Real Bay Shit, Angel Du$t, Code Orange…

Remplie de voix haletantes, de mélodies luxuriantes et d’une introspective fondamentale Scowl active de Judge pour son hardcore Xxxtremement racé et direct à The Adolescent des titres accrocheurs, fureteurs des crevasses et d'une ruée constante de tonalités vocales continues dans une rafale HxC de rock grunge déformée à combustion lente.


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"Scowl nous donne l'opportunité de nous exprimer pleinement exactement comme nous le voulons. La mode et l'art adjacents à la culture punk ont ​​toujours été une énorme source d'inspiration pour moi et tout ce que j'ai fait » dixit la chanteuse Kat Mos, dont l'esthétique amusante et mignonne (habillée avec une jupette de pompom girl, cheveux vert Green Day époque ‘’kerplunk !’’, des converses rouges, socquette blanche et t-shirt Gorilla Biscuit) est en contraste avec le dérivé masculin standard audacieux souvent associé au hardcore. On ressent que sa filiation majeure va de Kim Gordon à Kathleen Hanna. Sur scène son style est personnel et dynamique, elle grogne et hurle des frustrations qu'elle revendique avec assurance et cool. Nous ne sommes pas dans le pessimisme grunge qui ramène tout à soi et de son « Si mes yeux pouvaient montrer mon âme, tout le monde pleurerait en me voyant sourire. » de Kurt Cobain, mais pas loin quand même, disons le cul prit entre la synergie contemporaine assez narcissique des réseaux sociaux et qui s’active en permettant de faire avancer l’inclusivité tant identitaire que musicale.

J’adore leur logo, avec son lettrage nuageux et d’une fleur pour le O. Deux covers seront interprétés avec le « Do You Wanna Dance » des Ramones et « 99 Luftballons » de Nena, sinon ça a joué fort, avec un bon esprit. Gwardeath était au premier rang en mode lover et il était tout ébouriffé à la fin.

FOR I AM généra une fissure de punk rock bien ample entre le grillage de la X Stage, générateur de ce que l’on nomme une déculotté. L'air était satiné de mélodie, mastiqué de cette punkgum étoilée et agitée de cendre. Pour tous les karatékas du pit la journée était en Saturne et viendra rendre visite dans leur garage sonore en provenance de Détroit. En résumé un doliprane eut été cependant plus efficace. For I Am laissera une démangeaison punky sur l’asphalte et agitation dans les cœurs.


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Pas vu GOOD RIDDANCE mais Junk et Vincent oui, et ils ont adoré. Apparemment ça a bougé sauvagement au point que Junk se fraya un chemin dans la houle du Mordor, en pays de Sauron quand il fait du skateboard, et parviendra à prendre des photos comme s’il était dans la lave des Failles du Destin. Vincent avait mangé des épinards donc aucun soucis.

J’écris avec plusieurs niveaux de lecture à différente hauteur de vue, exemple : « Toutes les choses coulent » selon Héraclite ou le capitaine du Titanic ?

Si tu n’a pas saisi, poursuit quand même ta saine lecture…


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« Celui qui n’a pas de sang sur son épée quand il crève, je viole son putain d’cadavre ! » citation prise dans Game of Thrones, similaire à ce que j’attendais de la part du public pour le set de WALLS OF JERICHO.

Candace débarque en mode prof de fitness, et là tu sais communément que ça va taper fort et que tu vas souffrir. Le groupe ne tape pas, il frappe très fort et de suite. Les mecs qui avaient allumé une mèche de leur bédo haschischien vont cracher leur poumon dans une trachée en feu, et déféquer par la suite comme des canards un liquide verdâtre tellement ils en auront chié.

Le groupe provoque la même électrisation dans le pit quand les quignons et électrons libres gagnent en mobilité combatives et lorsque la circulation du courant est facilitée de partout. L'intensité du courant qui se met à circuler dans les corps provoque, théoriquement, des picotements très désagréables mais, dans la pratique, l'expérience est tout à fait déconseillée quand l’ébullition gagne en connerie et bravoure guerrière. Donc soit il y a un problème de son, soit un gars est en train de se faire péter les vertèbres, ce n'est pas possible autrement. Des gars qui pratiquent le tricking (sport extrême issue des arts martiaux) ont jumelé il me semble différentes acrobaties du taekwondo, de la gymnastique, capoeira, freerun et breakdance dans leur danse combative. Pendant ce temps Walls Of Jericho répandait la foudre, le lancer du char d’assaut et tout le monde était content de prendre sa dose de fonte.

Bon c’est propre, professionnel, rien ne dépasse, tout est projeté dans un process bien établit. Assujettit au riffing la fosse est surtout en mode servage de Candance en suivant ses directives avec l’attention d’une classe de court préparatoire avant la fessée d’une dictée surprise. Elle rage avec autant de ferraille qu'un gitan avec ses chevalières le poing fermé, et rapidement le set tourne en moissonneuse batteuse pendant la moisson juste avant que pète un orage démentiel.


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Quand enfin l’infirmerie est pleine, Candace passe en mode pilate, pour travailler le muscle profond. Les fans de muscu ont réduit leur taux de masse graisseuse sans entraîner de réduction de la masse musculaire, les karatékacores font du ninjutsu mais au ralenti, les jambes semblent plus lourdes, les traits sont tirés….pas grave. Hey à l’arrière avec celles et ceux qui sont resté.es pacifiques, on vous respecte aussi parce vous avez déjà effectué une roue arrière avec le vieux vélo de pépé en 1996, hein !

J'ai remarqué un truc particulier pendant ce feu de la saint Candance. Je vous plante le décor, simple, basique. Le géant qui doit jouer 3ème ligne au XV ariégeois de Saverdun, munit de ce regard où l’on sent que quelque chose œuvre dans les sous-couches avec des gastéropodes se promenant dans sa tête. Il avait une assisse de rhinocéros avec ses cuisseaux de fûts de bière, peinard, il dépassait de la mêlée tel un mirador et personne ne le faisait chier. Juste à côté de lui une tige de fer, aussi nerveuse qu’un toxico en sevrage, et tel un bon chien de meute, toujours prêt à sauter dans un étang glacé pour ramener de la plume dans le feu de l’action, la tige de fer s’en est allée pour jouer à la bougie de 103 et foutre un allumage dans tout le pit pour faire résonner les corps à l'heure du pâté de campagne. Bien entendu, les jeunes chiots de la fosse ont suivi avec la truffe en l’air, langue pendante et le bordel a crépité d’un pet de cassoulet. La bétaillère s’est mise à tourner comme une bétonnière Portugaise, suffocante de poussière de ciment un jour de crépis grossier. D’un coup les gastéropodes qui se promenaient dans la tête du géant venaient d’allumer un néon rouge et qui clignotait comme le Dallas de la Jonquera. En s’apercevant que son comparse se faisait valdinguer comme l’on tourne les serviettes dans le Béarn au loto des chasseurs, aussitôt il est rentré et a prêté main forte (et c’est un euphémisme), en soulevant un mètre cube de boyaux et d’os humain de la surface du sol érable, juste pour s’éclater avec son copain. Après ? Demandez au thanatopracteur de Blaye-les-mines de vous raconter la suite…

Par ailleurs, Walls Of Jericho finira avec son titre "Revival Never Goes Out Of Style" datant de 2004 empruntant le sing along "Bro Hymn" de PENNYWISE de 1991. Junk Cacahuète l'avait remarqué, et ouaiiiiiiie !

Pas mal de gars ont kiffé le trio CIGAR. Oui ‘’kiffé’’ c’est dire de leur âge.


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Composé que de gars, formé à Portland le groupe a fait glisser une rasade de sk8 punk rawk. Je ressens ce groupe comme le café, dans la délice, l'amertume et la dépendance. Punk mélo est une définition de la fin des 90’s mais qui vient à propos justifier un choc névralgique musical suffisamment intense devant la X Stage, à l’heure où les braves étaient en train de se recoudre après le bulldozer de Détroit.

Un jeune m’a bousculé avec l’intensité de partir au front munit du regard de la joconde parce qu’il voulait jouer à l’homme mystère, un quart d'heure après il était sur le côté droit en PLS avec le sourire de Mona Lisa. Je décidais de m’avancer plus que de raison dans le feu de l’action. Coupe mulet, une odeur de Bacalhau et des paluches de maçon portoss venaient s’abattre devant moi, il me semble que c’était celle du gars du crépis de Walls Of Jericho, elles étaient rugueuses à te décoller deux centimètre de couenne d’un pet…Oui de cassoulet, toujours, Toulouse est proche. Ça se cambre le torse en priant l’abbé tonnière, prêt à t’abattre des parpaings plein de 50. Même avec du punk mélodique les ratiches tombent comme les feuilles d’automne et les ortho-dentistes d’Occitanie avaient déjà préparé les gouttières pour lundi. Je m’accordais à revenir à l’arrière, avec les sages. Le groupe poursuivait son assemblage mélodique, avec mitrailleuse à la batterie, une basse qui doit faire saigner les doigts et des lignes de guitares créatives avec une gamme vocale tout aussi impressionnante pour le leader Rami Krayem. Efficace.


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Le dernier groupe à jouer c’étaient les Arizoniens d’AUTHORITY ZERO, pour un set bien mélo aussi, avec son mélange de Bad Religion, Pennywise, Sublime. Bien fait, le public ne rechignait pas à la saveur flottante d’un set actif. Ça passe crème ce bonbon qui n’est pas pour la gorge mais pour mâchouiller tranquille en remuant du croupion. Un macho dirait que c’est du punk de gonzesse, mais c’est un con. Attention dans le cadre fixé par la Convivialité, Respect, Inclusion, Solidarité, finalement en termes d’inclusivité, il faut aussi inclure ce macho, même si c’est un con ?

Nous sommes toutes et tous le con de quelqu’un, c’est la base de l’humilité de la scène punk hardcore, qui laisse une existence et non une place vacante à celle et ceux qui y viennent.

Ce groupe m’a fait l’effet nostalgique de la pluie chaude et collante de fin d'août qui tombe d’un ton flasque et épais après un épisode caniculaire, dont on sait que l'été ne reviendra pas.

Voilà l’Xtremefest 2023 était fini, sachez qu’un vote à main levé avait lieu à la charcuterie musicale dans la nuit de dimanche à lundi pour attribuer un titre honorifique ainsi qu’un sous-pull en acrylique pour cet été, au meilleur ronflement du camping.

Conclusion de la contusion sonique :

Le temps dissout l'inutile et préserve l'essentiel, l’Xtremefest a changé de lieu mais pas d’âme. Ici le collectif passe avant tout, et si chacun est un être indivisible, il se confond dans cette foule en un arc-en-ciel de couleurs. L’xtremefest est conçu par une association, mot à sens multiple qui signifie beaucoup avec souvent très peu, dont la passion l’emporte à faire un usage humaniste de chaque création réalisée. L’xtremefamily voit le feu dans ton corps, l'enfant dans ton rire et l'océan dans ton cœur. Elle offre une profondeur à l’existence en y joignant le culturel à l’engagement, le territoire à l’échange, le respect à l’inclusivité. Ce fut un week-end fait de remous et de sensations dans l’écume de 3 jours insensés pour des souvenirs enterrés à des moments bien vivants. En quittant le lieu vous deveniez un dimanche soir d’automne en hiver. Alors vivement 2024 avec l’Xtremfamily, parce que si vous avez fait le choix d’un crédit Sofinco pour aller au Hellfest 2024, vous aurez effectué le choix du spectacle et non celui du cœur.


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Les winners du jour :

Les malheureux cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui n’ont pas eu la force nécessaire de reprendre leur mode de vie de pédale dans la nuit de dimanche à lundi, devaient répondre à la question suivante pour rentrer chez elle : Pourquoi le mot estomac se termine par un C ?

Le gars élevé au croustibats à l'ail et aux fines herbes qui pogotait en dégazant des aisselles. Il deviendra ami(e) avec un randonneur vêtu d’un chapeau de paille et d’un bâton de marche en châtaignier aussi trémoussant en conversation qu’une cystite.

Le gazier avec une barbe et le haut des joues luisantes similaire au nains de blanche neige, qui a dû renverser l’équivalent de 10 verres sur les festivaliers par son état d’ébriété, son téléphone aura comme sonnerie d’appel le riff de « Money For Nothing » de Dire Straits et sera sur la mailing-list d’un commercial ayant sans arrêt de légères quintes de toux et spécialiste d’analyses d’urine.


Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète sur la page FB du WallaBiZine.



Merci à :

Junk Cacahuète et Vincent Big Jim, ils ont galopé comme une trotteuse durant tout le week-end avec leurs appareils de mesure visuelle émotive, avec l’esprit du lapin d’Alice Au Pays Des Merveilles.

Tous les bénévoles du festival pour leur gentillesse, leur disponibilité, leur engagement.

Le crew de l’Xtremefest, Pollux asso pour tout ce qu’ils effectuent jour après jour, année après année. Certains bâtissent des empires alors que d’autres des vérités actives et pérennes.

Tous les ami(e)s et les échanges amicaux avec les nouveaux. Hey vous pouvez venir voir la team du WBZ avec sérénité nous n'avons jamais mangé personne, et nous demander quelle drogue nous prenons ?

A tous les groupes pour leur assaut, tuerie, échauffourée, choc, commotion, émotion, traumatisme, boomerang, rencontre, rendez-vous, retrouvaille, confrontation, révolte, résistance, rencontre, passion, émotivité.

A ce public de sauvage qui a donné la meilleure réponse à la folie : HxC power it’s a same Xtremfamily Blood !

J'espère que vous avez eu du plaisir à lire ce report, bisous & CiaO)))


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Bir (reporter de chronique éruptive pour le WallaBirZine & Mysteriis Moon)


jeudi, août 10 2023

XTREMEFEST 2023 - FIGHT FIRE WITH FIRE


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Samedi 29 juillet 2023, on ne revient jamais par hasard, car pour revenir il faut connaître la route. Ceux qui reviennent savent où ils vont et pourquoi. Tu ne retournes que là où tu te sens bien, tu retournes à ce qui manque, tu retournes là où tu ne peux pas oublier.

Nous commençons notre journée par le punk rock mélo poppy emo de TOPSY TURVY’S. Sur la scène de l’estafette, le soleil est présent mais pas écrasant, le groupe déploie sa symphonie des couleurs, exposant une énergie candide avec ce soupçon émotif qui sied si bien à l’heure de la tendresse humaine. Le groupe chaparde son élan contre une ébouriffante teneur vitaminée, et fait claquer ses mélodies chamarrées. Je constate qu’il n’y a que des types et des filles à casquette et pas un chapeau, ne comprends pas l’omniprésence de ce couvre-chef ?!? Pourtant c’est le bob cet année nan ?



Le quatuor FALLEN LILLIES a joué dans la X cage, et heureusement car l’impression que ces lionnes allaient nous bouffer littéralement. Leur mélange de punk rawk hard rock a décalaminé avec une belle sauvagerie et surtout un gros rock. Le chant est hypra rauque, dans le mix de Brody Dalle / Courtney Love, il a ramoné les conduits auditifs avec des grumeaux soniques, et leur musak s’engouffrait dans la brèche de The Donnas aka Girlschool et Joan Jett and the Blackhearts. Les filles jouent à fond, le public est chaud patate, la rencontre donne une collision de béatitude primitive. Le groupe a envoyé du bois et fallait vraiment faire gaffe aux termites. Après ce choc anaphylactique et des entrailles desséchées le public avait rejoint la machine carrée pour se restaurer auprès d’une mousse revitalisante.

Le groupe SLOPE a bazardé son trip HxC post-Turnstile hipster2.0 sur une asphalte de jeunes philatélistes dont le côté timbré a honoré le pit et du " Rien de beau sans lutte." de Platon.

Le groupe a commencé sa charge et dans le pit ça tournait aussi vite que les pâles d'un hélico que tu perçois quand t'as la gerbe au niveau de la glotte. Un tourbillon tumultueux et excitant qui étourdissait et submergeait indéfiniment s’est mis en branle, impossible de le freiner, de l’arrêter, et tant mieux. Un gros beat, un bon flow, il y a du Beasty Boys première mouture, du Mucky Pup, Murphy's Law avec des plans funky dans la sauce de ces Allemands, lesquels ont bien digéré les nuances pour en établir tout le contraste contemporain. La précision germanique est là, c’est propre, carré. Le groupe s'affiche avec des fringues sans marques, pas d'effigie de groupe, avec cet esprit des 90's, sans fard à paupière, le groupe étant un véhicule musical et non un spectacle avec des héros à admirer.

Slope (ne rajouter pas un A) est une ronce, pire que le lierre, il s'accroche partout dans ton crane et te percute la gueule avec le sourire de Benny Hill quand il reluque des dessous féminins. Le set est un brasier crossover et le groupe s’amuse comme un enfant psychopathe qui brûle des insectes à la loupe. Je vois dans cette déflagration des corps dans la fosse aux lions, une dresseuse de moustique tigre, un danseur de capoeira, un videur du Macumba, un désosseur de dinosaure, une acrobate dans une cage à ours, un médiateur de rue…Et surtout que des sourires.


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Vous avez dormi dans une toile de jute et sur un matelas gonflable à demi dégonflé, mangé du thon à la catalane à même la boîte et mâché des chewing-gums « Hollywood » goût pêche/mangue tout le week-end, et bien bravo à vous, si, si ! De cette folie circassienne qu'est un camping d’un festival, « Y’en a pour une heure à tout péter » c’est la phrase que vous avez entendu tout le week-end dès le début de l’apéro et qui vous aura fait transpirer l’équivalent de 8 packs de Cristalline à rater pas mal de concerts. La vie est très souvent une question de choix. Dans le pit il y a un code d’honneur à respecter scrupuleusement, comme le bushido des samouraïs. A l’Xtremefest apprendrez à esquiver les shurikens du pit sinon, vous attraperez le scorbut. ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

DRUNKTANK a empilé un set de sk8 punk comme un massage exécuté par le jeune 3ème ligne surpuissant des U20 de l'équipe de France de rugby Posolo Tuilagi et ses 149 kg de viande. Dans le pit des gars transformés en cochon truffier dans le Périgord cherchaient la carte bleu de leur collègue, avec les naseaux aux abois et leurs mains qui servaient de cousin péteur aux mosheurs et autres hardcoreux bien rigolards. Le groupe avait dressé une rampe de SK8 pour son set mais en version rampe de ski en longueur. Vive la voltige sonique, la glissage mélo, le hardpunk se jouant à 200 km/heure, l’adrénaline quoi ! Dans la X cage le groupe a envoyé crépiter un feu de joie, et autour c’était aussi festif que la compagnie créole dans un champ de betterave jouant au rugby plage à Lloret del mar.


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Pollux asso n’utilise pas des subventionnées pour aider Raël à fabriquer des samoussas. Elle crée du lien, des projets tel un dynamiteur culturel qui pioche dans les mines de l’underground le combustible qui fait chauffer l’émotion. Tout au long de l’année cet acteur culturel attise une pléthore d’acte de résistance et de dynamo au courant alternatif.


Un Gillou ayant eu très tôt le traumatisme d’une addiction à la polenta parlera impunément pendant le début du set de YAMNERS, puis il se ravisera comblé de préférer désormais la paëlla underground de l’espagnole, basée sur un condensé live de rock indé avec des brumes mélodiques émotives. Le public a été transporté par cet aura. L’été est enivrant, tout scintille dans le ciel, dans l’eau, parfois la lumière s'assourdie, Yamners a eu cette lumière innocente, naturelle et radieuse durant son set, avec cette pointe émotive qui stipulait « Ce ne sont pas les larmes que tu verses mais la façon dont tu les essuies qui importe, qui emporte. »

Les occasions de s'émerveiller ne sont jamais rares, mais ce sont les émerveillé.es qui manquent, tant la plupart des gens regardent à travers leur téléphone alors qu’il ne faudrait aucun filtre entre le regard et la chose ou l'être regardé. Nos yeux parlent un langage que le corps traduit malgré soi. Il ne faudrait être qu’une page blanche dans une nuit cristallisée d’atomes en fusion avec des gens qui ne sont plus entre parenthèses. Des gens avec qui l'on part dans des immersions profondes, et en apnée. L'ancrage à la vie passe par le feu interne qui caresse les parties blessées bien souvent.

L’époque n’est plus la même, pourquoi je dis ça, cela fait combien de temps que vous n’avez pas vu un t-shit du Che Guevara à un concert ? Heyyyyyyyy et bien le chanteur de STICK TO YOUR GUNS en avait un, justement. Pendant leur concert tu entendais plus de nuque brisée que dans un film de Steven Seagal. Le guitariste avait un t-shirt du Rollins band, devenu rare aussi comme référence.

STYG est un groupe de hardcore mélodique américain provenant de Orange County, formé en 2003, et en live son aplomb vous laisse pantois. Même si l’amerloque essaye d’amadouer le quidam sudiste avec un phrasé équivalent à un mètre de Ricard, une tasse de cacahuètes et des canisses verte en plastique de chez action comme brise vue dans l’exécution de son étalage professionnel, très efficace au demeurant, leur HxC mélo vient sous des aspects sinueux et frontal pour décoller lors de refrains, et que dire de leur face brutal mélodique breakdown crépitant le fiel et des textes établissant une critique de notre société actuelle, vraiment parfait. Dans le pit des gaziers arrivant en black block ont dû rêver d’un bouclier anti-émeute ou d’une intervention du RAID dès le début de l'émeute. Un jeune m’a semblé découvrir le groupe et est reparti pour acheter un tapis d’étirement des ischion-jambiers et un abonnement à Basic Fit, option fonte.

Si vous étudiez la science et le cosmos, vous apprenez que le fer dans votre sang a été littéralement forgé dans une étoile. Vous êtes la même étoile, un enfer qui cherche à s'enflammer par la pression de la gravité, la félicité résultant d'une pure fusion. Dans le public il y a de tout, pour tous et toutes, et chacun est différent et accepté en tant que tel. On ne voyage pas avec tout le monde car tous les quais ne font pas le même effet. Certaines personnes sont mal à l’aise avec le silence, il faut qu’elle trépigne dans le bruit pour calmer leur angoisse dans le vacarme. D’autres ont besoin de silence pour entendre leur vacarme à l’intérieur. Chacun.ne a des besoins différents et des manières de les mettre en joue, en feu, en tendresse, en corrélation avec eux-mêmes. Il faut que ça parle à ma fréquence pour que je puise partager avec quelqu'un qui brûle comme le soleil sans crainte d’être vulnérable, être capable de se reconstituer une nouvelle peau, de muer comme un serpent, dans une transition de chrysalide de papillon, être à ce point capable de s’éplucher. Une importance que l’Xtremefest respecte pour que chacun.ne puisse participer à sa hauteur, vibratoire, et par extension d’intention.


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THE DEAD KRAZUKIES était sur la scène de l’estafette, je n’ai pas vu leur concert mais Junk a apprécié le set des Basquo-landais qu’il a trouvé davantage dynamique que lors de leur dernier passage à Albi. Gut Buster des NOFUTAL avait la tête de béatitude à chanter « O Catarinetta bella! Tchi-tchi » de Tino Rossi après, et Bruno Bronson avait une envie de remuer comme Alex Owens sur le “Maniac” de Michael Sembello.

Dans le pit il y a toujours cet échange fantaisiste par contact entre deux épidermes, même avec le punk de GRADE 2 qui mène au Clash. Le groupe revient pour la seconde fois et il a mis tout le monde à l'heure d'un pub anglais. Slamdiving à gogo devant la X cage, les pintes volent, le trio a contaminé sa passion électrique pour nous foudroyer avec des riffs punk rock typiquement Britannique. Le public est resté un bon moment à les ovationner après leur set, c'était immanquable et parlait à de très nombreuses gé gé gé nérations...Yan du Fanzine Cafzic et de l’émission radiophonique Electric Trouble a retrouvé son point d’ancrage avec ce groupe par rapport à la programmation. Je suis d’accord avec lui, ce groupe fédère, il parle un langage rock omniprésent dans de très nombreuses couches absorbés par les styles, sous-genre, cisgenre.


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Les cartoonesques TOY DOLLS ont entamé un set vivace, et tournicoter leur musique animée avec leur élasticité légendaire. Si tu veux avoir des infos sur les Toy Doll ils sont encore dans le minitel hein ! Le trio (et oui un autre durant ce festival), a été formé en 1979, seul Olga le guitariste chanteur est membre fondateur. Toy dolls a jugulé son esprit farceur et sa musique légataire d’une institution punk Britannique, c’était le moment Mr Bean du festival avec des gags soniques à gogo comme la mayo des Sheriffs mais avec un fish and chips et des pintes d’India Pale Ale. Pas un groupe Anglais ne nous fera chanter le « Swing Low, Sweet Chariot » par contre, c’est certain.

Après cet épisode festif, le temps a changé d’aspect intégralement. Pinaise ce sont les giboulées de mars en plein mois de juillet, il grêle des cailloux dans le pit avec ALEA JACT EST. Le groupe a commencé immédiatement à faire de la couture avec les ligaments du pit, puis il a joué à la guerre frontale, de celle où tu pars en gueulant armes à la main en percutant l’autre d’en face. Ouais un wall of death, sauf que là et pour tout remettre dans le contexte, se joue dans une tension où tu toises ton vis-à-vis dans un duel de regard contre Elie Semoun. Mais n’enlève en rien à la torgnole party que nous a offerte à gorge déployée et main dans la gueule Alea Jacte Est.

Pas une once de répits, tout en fractionné. Ouuuuuch ! Dans la fosse nous avions le pilier de la B de Sidobre Montagne XV, celui qui avait toujours les sandwiches au pâté de campagne dans le sac après les matchs en minimes, et juste en face trois marathoniens fans de punk hardcore. Sans avoir foutu les pieds à Lourdes le trio venait de prendre le rocher de la vierge et un semi-remorque dans la coque squelettique. Résultat : les trois nourris à la barquette de céleri ont vu en 5mn la vierge Marie sur un 38T faire des tête à queue et des doigts d’honneur avec des effluves de pâté de campagne. Bienvenue dans le pays de l’olive.


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Alea Jacta Est était crevé de faim, il lui fallait des corps qui s’empilent dans une lutte de testostérone, expurgeant un monticule de riffs en acier, et du feu qui sortait des enceintes par jet de dragon ayant une bronchite enflammée. Le groupe a tranché ses compostions dans une lourdeur apoplectique. Le hurleur au microphone doit faire des bains de bouche au kérosène tous les matins pour se gargariser les cordes vocales. En formation gallo-romaine dans la X Cage le groupe a envahi tout l’espace sonore en Spartacus de l’arène, et comme d’habitude établi son empire dans les contusions soniques d’un ancrage sonore compact, et frontal. Tout ceci établi sous le précepte de Marc Aurèle en développant le thème de l'appropriation (oikeiosis), pensée selon laquelle chaque être de la nature doit vivre selon sa nature propre afin d'être en accord avec l'ordre nécessaire du monde.

Mais pourquoi ce groupe formé en 2006 à Tolosa n’a jamais sorti un album live ?!?

Parce que c’est littéralement dans le live que toute sa qualité musicale s’active et se ressent.

J’adore leur passage frontal et soudain se déleste d’un temps suspendu et d’une lourdeur sans commune mesure. Alea Jacta Est étant une locution latine qui aurait été prononcée par Jules César, avec comme valeur : qu'on ne peut plus reculer, qu'aucune marche arrière n'est désormais possible, lorsque l'on est confronté à un obstacle.

Pendant qu’au bar un gars à la ‘’gueule de métèque de Juif errant, de pâtre grec et ses cheveux aux quatre vents’’ tournait de l’œil avec la tronche pété du Cyclope quand Ulysse et ses potes lui bourre la gueule avec du picrate, juste à côté de lui un autre camarade à barbe de viking du vignoble des saouls scrutait d’un œil de taupe la bacchanale du pit des hardcoreux, et leur mythologique danse musquée. Hagard le nouveau dieu des vikings partit en trombe dans le pit rejoindre le valhalla des guerriers, et personne ne sera jamais pourquoi le pâtre Grec s’en allait avec lui dans la meute ?!?

Après le set ‘’Walk on heads into the Pit or Die’’ était dans toutes les tronches déformées et mâchoires défoncées. Un gars inactif dans le pit avait visiblement la trotteuse à l'arrêt, apparemment il n'aurait pas répondu favorablement au protocole commotion de l’après match des Toulousains. Il fallait un suivi psychologiquement d’une semaine minimum pour s’en remettre après. Un match âpre, rude au combat, comme les guerriers du Castres Olympique ; )


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CAPRA (« chèvre » en italien) voit le jour en 2016 à Lafayette en Louisiane sous forme de quatuor officiant dans un Hardcore Punk Metal. Leur premier album « In Transmission » en 2021 a été produit par Taylor Young (Nails, Twitching Tongues). Ce qui nous attendait c’est une véritable tornade de pied-de-biche entre Converge, Every Time I Die, Nails, saupoudré par ce sound of south qui va de Black Tusk jusqu’à Eyehategod répandre un cool adipeux dans cette bile de conviction sonique. L’ensemble émettant une sensibilité unique et un supplément d’âme qui fait toute la différence.

La rythmique a assis une alternance de frénésie et de massivité dans une force de frappe au diapason d’un riffing qui tranchait dans le gras et l’alambiqué. Crow Lotus au chant puissant dynamisait le champ de souffre et de marais hargneux. Tout menait à une urgence expansive, et vers une sève musicale ou torgnole et marécage virulent abreuvent un spectre explosif, intensif. L’odeur terreuse d’une pluie de coup de sang et de poing est venue réveiller la tourbe dans la fosse, pour un set au Destop pour les cages à miel. On nous a rabâché que l'art ne peut pas vraiment changer quoi que ce soit. Pourtant il façonne nos paysages éthiques, ouvre à la vie intérieure des autres. C'est un terrain d'entraînement pour la possibilité, il met en évidence les inégalités et propose d'autres manières de vivre, de ressentir, de s’épanouir. Faire corps avec la musique, ressentir son intensité et sa présence, la laisser suspendre dans l’air de chaque intimité, pour la laisser se répandre et en faire une implosion de soi, c’est une possibilité féconde. Tu restes dans un premier temps sans voix, puis il vient de ta caverne ce cri de libération ultime qui dégorge tes ténèbres et ouvre dans les ronces pour découvrir une nouvelle voie. Super concert pour un super groupe, avec densité, nervosité, vélocité mélodique, un HxC punk metal de Louisiane chaotique, crachant l’amertume et l’acrimonie d’un monde méprisable comme une tornade vient tout balayer d’un revers de main. Je me dis que le monde tel qu’il est ne peut pas être mauvais si il existe un groupe comme Capra.

La soirée concert se terminait. A côté des 2 scènes il y a le bowl pour les riders, convertit en espace de détente et dancefloor. Je m’attendais à ce que le DJ passe des musiques latines et caliente pour faire trémousser le Saturday night fever, et c’est le rap du crou de Stupeflip qui vient trépaner les guibolles. Junk Cacahuète & Vincent Big Jim font la même tronche guillerette de Luffy du manga ‘’One Piece’’.


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Les grands winners du jour sont :

Les cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui ne sont pas tombés dans les galeries de plusieurs kilomètres de profondeur sans devenir des esclaves des hommes-taupes dans la nuit de samedi à dimanche pour éviter la marée-chaussée, ont gagné un épisode de Louis La Brocante en VHS (sous blister).

Le vieux punk qui a dû sulfater un bon 1,5 litre de Côte de Tarn par jour et par habitant venu me glousser son tannin tout en rondeur en disposant du monologue d’un historien de PMU a gagné un dentifrice trible action saveur menthe fraiche.

Le gars en train d’expliquer à sa compagne pourquoi il s’est retrouvé dans l’autre tente où il y avait la bombasse avec la même contenance et prose explicative que Jawad Bendaoud, a gagné un sac de cerise et devra craché chaque noyau au-delà de 3.14 mètres.

Bravo à eux !

Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au jus d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Il ne restait déjà plus qu'un jour de vagues perpétuelles...


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samedi, août 5 2023

XTREMEFEST 2023 - START TODAY


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Si vous savez réparer des K7 audio avec un stylo alors vous êtes prêt à lire ce report.


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Vincent Big Jim à la vidéo, Junk cacahuète à la photo et oim à l'écrit, un trio isocèle représentant le webzine/fanzine/vidéozine : WallaBirZine, avec comme unique mot d’ordre du zguen !

Vendredi 28 juillet 2023 la température au sol est aussi cool que s'annonce cette 10ème édition de l'Xtremefest. Toujours à Cap Découverte, ancienne mine devenu parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, mais avec un déplacement de quelques mètres qui fait toute la différence.

La passion est un feu et non une image immobile, l’Xtremefest a choisi de poursuivre son aventure humaine en changeant de lieu, pour ne pas stagner dans la facilité. C’est dans ce mouvement qui a plus de vie à l'intérieur qu’il parvient à jumeler à son ressac la saveur d’un nouveau rivage.

L’intensité coule comme un rite de passage, un message qu’il faut savoir écouter, Pollux asso et tous ses bénévoles ont bravé la tempête de cette fête anniversaire, de ce nouveau départ, et vécu sans jamais être absent. Bravo à eux !


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Premier constant le lieu est plus grand, mieux aménagé, de suite tu te sens à l'aise, en plein air, comme dans le Gers. D’ailleurs je débute les concerts avec le groupe THE BRANLARIANS, skinhead reggae roots de Preignan rocksteady city beat. Les gaziers de ce groupe ont organisé la semaine du Ska à Toulouse pendant quelques lunes et le festival Rock'n'Stock...Même si la période covid a tout foutu sous le tapis, il y a eu une date de plusieurs concerts à la fête à Preignan pour cet été 2023 avec la participation du trio de punker desprestif Ben&Fist.

Je constate un nouveau line up pour un bon punch, bon mood. Ça dandine du croupion dans la fosse entre Kingston et Brighton avec veste patchée à l’effigie de Sépultura à Motörhead. C'est vrai que côté dance-floor le rocksteady et skinhead reggae des Branlarians & The Slakers a remué le cool, les jupes des filles, et fait gueuler les gaziers avec le déhanché d’Aya Nakamura. Merci pour cette programmation, j'espère qu'il y aura d'autres groupes de cet acabit l'an prochain, du rocksteady au ska, mais pas de ska festif, ne déconnez pas hein !

Le site du festival est donc composé de 2 espaces. Un Off gratuit avec une scène et à proximité une tente de merch pour les groupes qui y jouent. Il y a aussi un village d'exposant avec Mr Cu ! de la Kicking corporation qui était dans son standing de revendeur de merchandising, logeant dans un hôtel 5 étoiles avec baignoire à débordement, et son vendeur de LP de Francis Cabrel couchant dans le van avec les cartons, t-shirts, casquettes, livres, suppositoires. Il y a bien entendu des bars, toilettes, une rampe de sk8, des food trucks, ainsi qu'une animation au doux patronyme ‘’de charcuterie musicale’’, avec un DJ organisant un blind test et que l'on retrouve le soir en mode dancing caliente fiesta del luna.


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La scène du OFF se nomme L'Estafette. C'est surtout une scène itinérante inventés par les fadas de pollux asso (Agitateur musical depuis 2000) et porté par Xfest Org. L'idée est de rallier sur le territoire du ségala et du Carmausin un circuit culturel diffusant un spectacle live en un véritable moment de rencontre et d’échange entre les habitants, les artistes et les bénévoles des associations. Le cœur du projet du festival résonne dans toutes les consonances libertaires, créatives en un manifeste humaniste.

L'autre espace est payant avec la grande scène Family Stage sous un préau (comme à la petite école où Edwige Viala m’avait embrassé de force alors que je rêvais qu’à être dans la Lune) et la fameuse X cage, puis des bars, wc, merch des groupes.

La X cage forme une scène atypique avec de fait une sensation, vision unique, dont l'xtremefest est capable. Cette scène était positionnée sur une plate-forme et forme un cercle quadrillé de ferraille. Si vous avez déjà visionné le film Mad Max 3 vous savez ce qu’est le dôme du tonnerre, sinon un match de MMA pour l’équivalence. Grâce aux grillages les combattants ne peuvent pas rentrer dans le podium pour ne pas gêner les musiciens, mais l'on pouvait y grimper, s'accrocher dessus quand elle était positionnée au camping les années précédentes. Celles et ceux qui avaient l’habitude de s'y suspendre n’ont pas bien saisi l'interdiction de cette édition. C’est vrai que cela enlève au charme, à la Violence scénique, à la beauté du geste. Bien entendu certains y parviennent avant de se faire gentiment déloger. Bon il y a quand même un gars d'une soixantaine d'année, surnom le Gaulois, maçon de son métier, le type est caput (têtu) et c'est peu de le dire, puisqu'il aura passé son week-end a monté dessus. A un moment il est même arrivé à passer entre les mailles de fer pour rentrer à l’intérieur avec le groupe, un gars de la sécu est venu et il est repassé par le même endroit, le filou.

La X cage posée sur la plate-forme a servi de rampe de lancement aux slammeur.ses. Je pense que la renforcer et permettre au public de s'y accrocher l'an prochain lui emmènera une légitimité, ou faudrait rajouter un plongeoir ?


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Il y a eu différents mood pendant le week-end entre hardcore, metalcore et postcore, mais ce premier jour c'était du synthol à la grosse cuillère avec un ball-trap HxC. Par exemple le groupe M.O.S.H a gagné son stage commando dans le Sidobre avec un bataillon de hardcoreux fan de la légion étrangère, pour apprendre la lithothérapie contre un calbas en granit. En étant bas du front le groupe a démêlé son énergie pendant que la fosse se foutait en mêlée. Le public a trippé les côtelettes soniques de Method Of Southern Hardcore sur son punch HxC, avec wall of death, circle pit, slamdiving…Les Toulousains ont fait jouer les mains et les coudes dans un pit qui se chauffait bien en encloscage. De toute façon le public était venu pour cela cette année de toute façon.

J’ai été troublé par TEN 56 et son mood hip hop avec un bruit de fond indus pour un fracas hardcore. Le groupe triture les méandres de la psychologie humaine et inocule ses écorchures musicales comme un venin. Dans la fosse c'était comme quand tu sautes dans le grain bain la première fois à la piscine municipale, impressionnant. Pendant que le groupe murait sa fortification sonique en électrisant une connectivité avec l'Xtremfamily, son rouleau compresseur oppressif déployait sa vigueur et une envergure immense pour une rave-party hardcore où tout se fracasse.


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J’ai déjà vu POINT MORT au Hellfest 2022, chroniqué leur album « Pointless​.​.​. », je voulais voir The Slakers. Vincent Big Jim a adoré le set de Point Mort. Ce qui est beau avec la musique, c'est que tu ne peux pas la toucher, alors qu'elle peut te toucher là où elle sait que tu l'entendras le plus...Ce groupe parvient à désobstruer toute la calamine atrabilaire de son postcore, mais le plus fort c’est qu’une fois la combustion de son résidu pessimiste devenu presque invisible, cela augmente une sensibilité dans sa force sonique, tel un équilibre des forces qui agite, suspend dans le fiel et le ciel une musicalité féroce et féeriquement ténébreuse.

Dans un esprit de guinguette les SLACKERS ont ravi la mixité sociale du Ségala venu danser sur le rock steady beat et ska oldschool des New-Yorkais. Whaouuu quels musiciens, quelle osmose en plus, du grand, très grand groupe. Culte même. J’attendais depuis pas mal de temps de les voir en live et je suis béni d’un set magnifiant à ce point une discographie racée. Le cool des ricains suivait les pas de danse de New-york aux tropiques en venant en Europe tel Ernest Hemingway avec la conclusion que ‘’l’Xtremefest est une fête’’. Une variété d’hymne à la joie et quête mystique du "vraie" concert, voilà à quoi vous attendre en venant ici. Il y eut la cover « Like A virgin » de la Madone interprété en mode duracell.


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Tu cherches toujours dans tous ceux que tu rencontres une réponse. Ce vendredi c'est joué une chair musicale animatrice des volcans et d'orages ensorcelés d'extases, parfait pour permettre à l'xtremefamily de s’agrandir.

A l’xtremefest tu retrouves plein d’ami.es du grand Sud. Gwardeath arrivait avec la saveur de l'océan qui sent le lilas à la fin du mois d'août et Guillaume Circus la crème solaire collée à un ballon de beach volley. Les frangins d'Enlòc avaient du roquefort dans les yeux, les cascadeurs de No Futal ont plié une voiture de location en châtaigne Corse, les Albigeois étaient en nombre à zguener, tout comme le bassin Toulousain était paré à la castagne. Il y a eu à travers tout l’hexagone un aiguillage qui commence à s’étendre de plus en plus comme point de ralliement d’un festival à ne surtout pas manquer. Je pense notamment aux déçu.es du Hellfest, devenu trop grand, trop cher, trop mainstream, et dont l’évolution verse de plus en plus vers des festivals à taille humaine, avec des valeurs associatives, ou en tout cas non porté.es sur la spéculation, le capitalisme et les vertus entrepreneuriales de la société du spectacle.

Back to the real & truth (True) !


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HARD MIND et son HxC metal a catapulté une sauvagerie herculéenne aussi énervé qu’une machine à café Delonghi à tous.tes les combattant.es.

Si la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance Hard Mind l’a bien pigé, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

« Je veux du sang par terre » phrase métaphorique d'avant match en ovalie qui ici a été mentionné par le hurleur du groupe. Grosse fournaise dans la fosse et c'était déjà un gros apéro pour les fans de Terror. Il me semble qu'il y a un nouveau public, apportant une densité plus enlevé. Hard Mind a produit un set électrochoc et le public avaient les dents serrés tout le long. Ouaip c’était dur, ample et un beau bordel partout. Derrière la férocité du groupe et la hardiesse des guerrier.res, les gens prennent leur panard, peinard aussi, sans problème.

TERROR n'était pas venu pour épiler des framboises, Très groooooosse charge des Californiens, d'une lourdeuuuuuuur apoplectique. Au jeu de puissance le groupe a poussé la fonte d'un public en acier trempé...de sueur. Ce fut une grosse mandale pour un gros choc. C'était un mur à escalader avec le plomb du soleil de Californie et l'asphalte de Los Angeles comme tapis de réception. Un quinquagénaire avec un t-shirt de Gorilla Biscuit a fait du slamdiving galipette à fond les ballons. L'agitation dans le public était comme une nature sauvage, elle s’agitait parfois jusqu'à atteindre la douleur, comme un tatouage d’ecchymose sur une peau collante. Ami(e)S du pit, la douleur partira une fois qu'elle aura fini de t'enseigner.


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LANDMVRKS a réactivé son patchwork musical metalcore, son épaisseur et son dépouillement avec concision. Le jeune public est friand de cette homogénéité sonore, que l'on retrouve d'une autrefaçon chez POGO CAR CRASH CONTROL, dont les paroles sont repris dans leur intégralité par les premiers rang. Les deux entités ont promulgué cette ferveur idoine à une jeunesse cherchant ses modèles dans l'attractivité pléthorique du web.


MADBALL est venu comme une extraball hardcore sauce harissa, en démantibulant une déflagration du beat de la grosse pomme pour faire de la compote dans le pit. Miam, miam. Parce que dans la fosse s'était un assortiment de couteau à huître à ouvrir des poches d’air et de brèches, avec des circle pit façon course poursuite et dérapages en voiture avec Pierre Palmade sur le parking d’Auchan. Freddy Cricien est revenu à l’Xtremefest avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était pas là avant. Aussi rebondissant comme balle de flipper le gars a poussé les compteurs des moteurs à explosion du pit dans le rouge. Carrément !


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Les grands winners du jour sont :

Les personnes innovantes venues à vélo depuis Carmaux (elles se reconnaîtront) et qui ont inventées une piste cyclable dans la nuit de vendredi à samedi pour éviter la maréchaussée et rejoindre leur home sweet home, elles vont recevoir gratuitement sur leur téléphone des publicités de poche urinaire.

Puis il y a la personne qui s’appelle Serge, fan de vide-greniers qui marche les mains dans le dos, elle sera adoptée par un couple de hollandais dans leur mobil-home à partir de l’été 2024 et fera une étape pour l’Xtremefest l’an prochain.

Bravo à eux !


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Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au us d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Daily report du vendredi par Dolmen Production pour Xtremefest !



mardi, août 23 2022

XTREMEFEST 2022 et autres habitudes hardcore'n'roll pour les punks - Dimanche 31 juillet 2022


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Dimanche 31 juillet 2022

« Notre existence n'est qu'une brève fente de lumière entre deux éternités de ténèbres. » Vladimir Nabokov


Pendant le set de LØVVE j’ai ITW Mr Cu ! de Kicking Records.



Il m'a été rapporté que le set fastcore des Tournageois avait su trouver la faille spatio-temporelle pour faire rôtir les festivaliers. Whaouuu c'est chaud nan ?

Le guitariste Simon hurle chez Verbal Razors (Thrash Crossover) et joue de la guitare crust punk dans Ed Warner, Giny la chanteuse joue de la guitare punk hardcore dans Sisterhood Issue, de la basse dans Sueurs Froides (punk rock), et chante chez Alma (hardcore 90's). Richard à la basse joue de la guitare dans Nine Eleven, puis Severin à la batterie, jouait auparavant dans Crash Victim Cannibalism du grind et dans Cromwell O du screamo. De ce que j'ai pu voir et entendre, je dirais que ce groupe est une bête sauvage de powerviolence, dont on n’a pas encore reconnu l’espèce. S’il avait joué dans la X cage, il aurait fallu se tenir loin des barreaux si tu ne voulais pas te faire bouffer les mains.




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Un son enrobé de smoothie hardcore lourd et crémeux avec l’ascendance d’une force centrifugeuse pour en émettre la pleine puissance, c'était avec les Montpelliérains de NOTHING FROM NO ONE.

J’adore le cri et grain du chanteur, on dirait celui d’une panthère. Dans le pit deux gars se sont fonçaient dessus tête baissée avec le choc que produit la percussion des cerfs pendant la saison des amours. Dommage qu’il n’y ait pas eu assez de public pour entourer le groupe. NFNO a été offensif avec ses gènes et il est venu percuter avec son hardcore, ne reculant devant rien, ni personne.

Tu peux être un rebelle, un punk, et toujours être sain de corps et d'esprit (voir avec le groupe Change). Les meilleures personnes que j'ai rencontrées étaient des rebelles. Leur cœur comme des torches de flammes brûle dans le noir, gardant au chaud tout le monde autour d'eux.




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Vient après le cas POESIE ZERO

Provenant de la filiation de Gogol 1er aux Béruriers Noirs, le groupe a fait sa tête de con en hurlant contre l’ordre, l’anarchie, et c'est l’exutoire punk par excellence (par qui ?), avec toute son ironie, et l'anomie exprimée comme dans les vers de "Blank Generation" de Richard Hell. Tout ceci est venu se contorsionner comme Iggy, et avec des nouilles dans le nez.

Le final, François-Xavier, le chanteur, celui qui engueule tout le monde en permanence a fait asseoir le public. Bien entendu il y a des récalcitrants, alors le gars qui est aussi con qu’eux, insiste lourdement, jusqu’à qu’ils craquent, donc il parvient à faire asseoir la quasi-totalité, et une fois qu’il y est parvenu, il se tire de la scène, direct. : )

Après il était à côté du stand du label Kick Records à blablater avec les festivaliers calmement, un Dr Jekyll and Mr Hyde en somme, sacré personnage.




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NO TRIGGER c'était du Punk rock et Vincent a kiffé à mort. Le chanteur était très bien disposé à plaisanter sur le coup de mou du festivalier, c’était le dernier jour du fest. Le groupe a libéré son punk à roulette souple, flexible, les gars ont maîtrisé leur set, s’ils faisaient du skate dans la rue, ils maîtriseraient le mobilier urbain avec leur SK8. C’est idoine pour leur punk. (whaouu ‘’idoine’’ c’est cool comme terme car pas commun à employer nan ? )

J’ai trouvé que dans le chant il y avait un côté bancal, il chante juste, no souci, mais il y a un flottement à un moment qui fait que c’est tremblotant de fausseté, dans un style moins désinvolte que Fat Mike, mais vers là quand même. Bon rien à foutre. Le groupe a un bon esprit, il ne râle pas si tu es rincé, (ce sont des ricains, ils te tirent vers le haut, le françaouis est ronchon en comparaison il va rager et te pousser vers le bas, l'Anglais est plus taquin, lui il va t’entraîner vers les bas-fonds, avec cynisme).

No Trigger a gentiment fait comprendre à tout le monde que ça arrive d'être fatigué et que de toute façon nous allions passer un bon moment ensemble. Ce groupe est cool, leur set a été dans ce mood, avec ce détachement, tout en recentrant la base vers leur musique, vers une bonne vibration, et non sur leur impact. Vincent Big Jim m’a annoncé avec le même enthousiasme que quand il est rentré dans l'eau du lac que c’était ça claque du fest. Ouaie c'était de la bonne sucrine !


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Je n’attendais rien de GRADE 2, et bien cela m’a fait un bien fou d’entendre du punk Anglais. Toute cette gouaille Britannique, ce son, ces riffs.

Dana punk rockeuse de Montpellier et Guillaume Circus ont réalisé une ITW du groupe pour le mag et webzine WFenec, et n'ont pas tari d'éloge à leur propos, notamment sur leur gentillesse. Dana a filé un cadeau au guitariste pour son aniv le jour même. Cool !

Le trio, basse guitare, batterie, a fait du bon boulot sur scène. Ils sont jeunes, je dirais la vingtaine. Ils sont frais, la formule trio leur convient admirablement, il y a une dynamique pleine explosibilité, bennnnn ils sont jeunes quoi ! J’avais lu pas mal de chroniques positives sur leur album d'ailleurs. C’est validé en live. Musicalement je dirais que c’est une réactualisation de The Clash, The Damned, et The Adverts.




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Pendant que War On Women annulait sa date pour une panne de véhicule, c’est FASTLANE qui sera catapulté sur la grande scène intérieure à 19h40. Le punk mélo des Bordelais a rafistolé pour cet occaz un set bondissant, même si encore la scène semble trop grande pour eux. Je trouve formidable d'avoir laissé à ce groupe une place, une chance de se produire sur scène alors que le festival aurait très bien pu ne rien mettre. D’habitude c'est ce que tous font.




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Un mec au physique de prof de science naturelle en milieu hostile scrutait le pit de la Zguen Stage extérieure comme une analyse d'urine en retour de Jonquera. Je ne sais pas ce qu’il foutait là 40 ans, toujours puceau ?!? Mais sur scène il y avait THE LAST GANG, en première ligne on dirait la fille de Brody Dalle des Distillers.

Bonne prestation, set carré, punk’n’roll, pour rappel le public était lessivé. En 2mn tout le monde était ragaillardi. C’est-à-dire qu’elle est toute mimi la chanteuse avec sa mèche sur un côté, hey super chant, avec cette voix rocailleuse qu’on dirait venue de Narbonne avec sa pierrade fulminante et la rugosité sèche d’un maquis. Leurs titres ondoient sous la crème et la graisse du punk, mais ouaie c’était cool, gras aussi, et le groupe a laissé mariner le public dans son four avec les recommandations de la cuisine des mousquetaires de Maïté : « Si ça tape contre la vitre c'est que ce n'est pas assez cuit »




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Il y a des groupes qui s’installent et d’autres qui passent, tout comme les personnages et les gens dans la vie.

CIRCLE JERK c’est un peu des deux, et aussi c’est la base, les fondations, l'étincelle du punk HxC Les titres dont courts, 1 à 2 mn, c'est à dire qu'en 10 mn le groupe avait joué 3 albums. Pour les paroles c’étaient « Fuck the world, cramons cette société, poursuivons nos rêves de vivre ensemble avec nos différences, opprimé.es lève-toi, etc… ». Sur scène les vieux croûtons envoient la poudre à canon, avec désinvolture et un rien à foutre de professionnel. Ce all-star band est conçu avec au chant Keith Morris (Black Flag, OFF!, Bug Lamp), basse par Zander Schloss (The Weirdos, Joe Strummer), batterie par un nouveau frappeur, normalement Joey Castillo ( The Bronx, Danzig, Queens of the Stone Age, Sugartooth, Wasted Youth) mais je ne l’ai pas reconnu...Et à la guitare Greg Hetson membre fondateur du groupe et ex-Bad Religion qui a dominé le débat, dans son coin. Le nouveau batteur a fait cracher le beat.

Dans la fosse au lion, de jeunes gens saisissaient la force centrifugeuse d’appartenance à cette tribu, avec une légèreté d'adoption. C'était raw, brut, parfait pour tous les bad brains punker


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DIRTY FONZY en remplaçant de luxe de The Flatliners a fait son set fédérateur. Pugnaces, enthousiastes, leurs titres ont claqué, et le public a retrouvé un bol de jouvence avec toute sa pêche et son envie. Un lac de jouvence même, comme quoi hein...Côté ambiance de folie c'était un feux d'artifice. Riche d'une année de décibel après leurs performances remarquées au Hellfest et à Garorock, Les Dirty avaient un set rôdé à la ferveur. Les corps étaient en excitation au début du set monophasé, ils se contorsionnaient à la fin en yogis H.I.P H.O.P une fois que le groupe accéléra sur le triphasé pour que le courant passe partout, et bordel de merde, faut reconnaître que le groupe a pressé comme un jus d’orange chaque corps. Euphorisant !





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Putain ! Nous y sommes : FLOGGING MOLLY, la fanfreluche festive d’une bourrée auvergnate déguisé en pub, archhhhh désolé, mais j’peux pas.

Faire les sardines, lever les bras sur Les lacs du connemara j’peux pas. Tu me demanderais d’aller à 600m de hauteur riveter un boulon sur une poutrelle de 15 cm, pas de soucis, mais le festif, nan. Junk a kiffé, Vincent big Jim a surkiffé, Mr Cu a sur-surkiffé du surkiffage. Le public a festoyé à ce Punk Celtique Américain à sa grande majorité en cherchant du trèfle à quatre feuille à quatre pattes pour se rouler des splifs de verdure. Mandoline, banjo, tin whistle (petite flûte aussi nommée "flageolet" en français), bouzouki, accordéon, et Uilleann pipes (nom contemporain donné à la cornemuse irlandaise). Bravo les potos, et pas un drapeau breton à l'horizon avec ça, chapeau.

J'entends encore ce putain de flûtiau et ça me réveille la nuit, alors que j'ai toute la collec de Cannibal Corpse. Mais je comprends ce besoin de farandole, de convivialité qui vous rappelle le troquet du coin, le bar de votre jeunesse, ce rendez-vous de sociabilisation. Enfin tout ce truc qui fait le joint entre les alcooliques anonymes de la Guinness et des apéritifs anisés.




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Personne n'est plus précieux dans ce monde que quelqu'un qui allège le fardeau d'un autre.

Le festival a suivi « la formation “réduction des risques en milieu festif’’, pour adapter ses pratiques aux critères du label, et intégrer le groupe de travail de lutte contre les violences sexistes et sexuelles initié par le réseau et quelques structures adhérentes, l’Xtreme Fest garantit son implication sur les questions de prévention, réduction des risques et santé des publics sur toute la durée du festival, et au-delà, en participant à des sessions de formation, en développant les partenariats avec les structures professionnelles, en échangeant avec d’autres professionnels du milieu des musiques actuelles sur les pratiques en termes de prévention. » 

Le festival a mis en place une charte, une cellule de soutien et de surveillance.


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Bravo c’est formidable de faire avancer les mentalités, cela justifie l'engagement du festival et de l'association sur des différentes luttes de protection, d’acceptation des différences, de changer les comportements néfastes, et répond aussi aux accusations de laxisme contre l’Xtremefest, contre Pollux association.

Depuis l'affaire médiapart la scène s'est sclérosée, plus personne ne doit émettre le moindre contraste, sinon tout est accentué, détourné en ‘’divergence’’, et cette erreur n’est plus tolérable, Elle devient blasphématoire. Personne ne semble faire le tri pour lancer une machine à laver son linge sale en famille en mélangeant tout le paquet. On n'ose même plus émettre le mot résilience.

Chacun.ne est libre d'évoluer différemment et le festival en prône l'acceptation avec un gage de responsabilité. Des accents forts sont mis en place. Ce n’est pas facile, tant les susceptibilités sont réactives. Le constat est visible avec la woke generation qui pense avoir la légitimité de punir celui qui ne se soumet pas à sa moralité. Nous savons que dans une société puritaine les verbes châtier, réprimander, réformer, écraser, étouffer, venger sont les plus employés. Parce qu’il ne faudrait pas finir avec des passages piéton pour arriver jusque dans la fosse, ni mettre des radars pour contrôler la vitesse d’un circle pit non plus.

Nous nous mélangeons sans cesse avec des quantités inconnues d’inconnu.es, tout en formant une base de communauté de cœur, mais personne n’est à l’abri de croiser une personne malveillante. En réduire la confrontation par le biais d’une démarche responsable est utile, changer les comportements est primordial pour assurer une protection. Un changement relationnel est en train de voir le jour, engloutissant un monde ancien, patriarcal, misogyne...Et il était temps qu'il crève .

Mais il ne faut pas tendre l’ensemble d'une communauté vers une rigueur liberticide. J'avais un exemple concret d'une personne par rapport à l'utilisation de cette charte contre une autre, mais malheureusement j'attends toujours le témoignage pour pouvoir publier, malgré de nombreuses relances. Ce n'était pas bien méchant, en fait c'était confondre dans ce cas une liberté artistique en la dissolvant sous l’égide d’un comportement jugé malveillant. Comme s’il n’y avait plus de nuance, de contraste, qu’il fallait uniformiser à un seul dictat.

Chacun.ne pèse ses mots, tant il y a de la crispation, la moindre teneur est immédiatement sujet à controverse, les muselières serrent, la dérive vers une rigueur était sous-jacente, et le silence de ce témoignage étouffé dégorge vers cette rigueur.


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Tout aussi intéressant fut l'échange du public avec le dernier groupe du week-end, qui était CHANGE et sa force straight-edge.

Le groupe de Vancouver a voulu dessouder notre conscience avec son hardcore en une musique purgative, mais le punk à bière s’en branle des discours, il veut du bruit, de la mousse, hurler avec son poing levé. Le chanteur aura beau expliquer sa démarche (en anglais), le public ne captera pas. Il prend ceci comme des conseils moralistes, pourtant il y était question d'unité, de compassion, d'acceptation, le public punk n'était pas apte à prendre une dynamite sXe dans les canines. Pour lui dans alcool il y a cool (c'est la réplique de l'été), elle a gommé le sans alcool la fête est plus folle.

Dès que ça envoyait le fer d’un hardcore sXe, la houle revenait, comme ce gars de 90 plombes qui a fait du rouleau à pâtisserie sur des quiches de 61.2kgs. Pourtant le groupe rentrait dans le lard du système de défonce, avec un son brut très offensif et des titres secs. Il y a là une superbe énergie, une force de vie. Mais elle n'était pas écoutée, pas plus qu'entendue. Elle était comprise comme du sXe radicalisé qui accuse et culpabilise, et nous revenions à Certain individu se croit si supérieur qu'il pense avoir la légitimité de punir celui qui ne se soumet pas à sa moralité.

Les straight-edge de CHANGE ont pratiqué la transhumance sur les moutons noirs de l’Xtremefest #9, pour d'autres c'était différent, comme derrière la ligne de démarcation où un quinquagénaire regardait la horde sauvage comme un habitué du PMU devant la course du quinte +. Tu vois, partout il y a distinctes façons de vivre, d’agir et de réagir, et chaque communauté à ses propres lignes de démarcation, ainsi que ses sous-genres, car chacune et chacun avons construit notre espace de liberté avec les fondations de notre compréhension du monde.

Le libéralisme, la pop, gagnent partout du terrain, son côté linaire arase, tout comme ces personnes qui passent sous le bistouri de la chirurgie plastique pour n’être plus qu’un analogue reflet d'un autre, alors que par nature chacune et chacun est unique et à ses propres différences. Chacun est libre de faire ce qu'il veut de son corps. Il y a des gens qui fument, d'autres qui picolent, se droguent, d'autres font du yoga, du sport, etc...C'est une multitude de choix de vie.

Il reste encore au punk rock son essence d’effrontée et d’apostat, ceci est son ADN.

Au Hellfest quand tu filmes, ou que tu prends en photo une personne elle te fait le signe des cornes du diable, à l’Xtremefest elle tend son majeur. Étonnant non ? Il ne s’agit pas d’une insulte. Mais d’une réponse rebelle à cette envahissement libéral qui promeut la différence que pour mieux abroger à son esclavagisme linéaire.

Laissons aussi à chaque génération le soin d’apporter sa pierre à l’édifice, même si certaines détruisent pour bâtir des églises sur d’anciens lieu de prière païenne, où dans des lieux de révoltes réprimés dans le sang, laissons-les devenir de docile fantassin de leur dictature. Après tout nous ne sommes que des punkers affranchis de liberté tangible et d’audace insoumise. Alors Fvck off ! (voir le majeur tendu du punk)



Bientôt la dernière lumière jaune s’immolait, nous gardions le filtre de cette saveur de lumière qui n'était pas la nôtre, qui n'était que celle à laquelle nous venions d’entendre la beauté dans la connaissance lente et plongeante des mots essayant de trouver un chemin vers notre guidance. La nuit s’étendait sur le site dans un mélange de feu intérieur, de rouille corporelle et de poussière d'étoiles. Nous filtrions dans chacune de nos brèches affectives des cœurs de cendres émotives venant se suspendre au coton nocturne.

FINE


Retrouvez toutes les photos sur la page facebook du WBZ et les vidéos sur la chaine Youtube du Wbz de cette édition de l'Xtremefest.


Merci à Pollux, à l'Xtremefest, à tous ses bénévoles, à Cécile & MrCu !, à Hoggins de Radiom, à RadioFMR et Radio Booster, aux copines et aux coupaings punker/hardcoreux. Et puis surtout n'oubliez pas de remercier quand vous les verrez vous filmer Junk Cacahuète et Vincent Big Jim (comme les groupes nous nous payons avec vos applaudissements, sinon nous acceptons volontiers les cacahuètes, jus d'orange, ou tasse de thé)





dimanche, août 21 2022

XTREMEFEST 2022 et autres habitudes rawk'n'roll pour les punks - Samedi 30 juillet 2022


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Samedi 30 juillet 2022

D'après l'imminence grise de Carl Jung « La rencontre de deux personnalités est comme le contact de deux substances chimiques : s'il y a réaction, toutes deux se transforment. » C'est le cas avec ce festival et ses festivaliers, BING ! Réaction en chaîne = Xtremfamily !



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12h00 l’heure des braves, il fait chaud, pendant que les skaters glissent sur une rampe avec les tentatives de souplesse des figurines de G.I JOE, la X Cage se fait gronder par POESIE ZERO.

Tout autour le public crame sa couenne et se fait insulter copieusement, la rigolade est franche, le set bravache, houleux, chaud, munit d’une couillardise à 200 % d’absurdité et de cynisme confraternel.

Le punk de Poésie Zéro devait sniffer de l’Éther pendant le cours de science naturelle le mardi aprèm, puis regarder Dragon Ball Z en bouffant des chocos BN après le collège.



Tout le monde se catapulte au lac à moins de deux juste après.

Le panorama est somptueux en descendant avec la remontée mécanique. C'est quand même très cool pour les festivaliers de bénéficier de cette pause et de ce lieu unique. Nous sommes heureux une fois dans l'eau, caracolant dans l'aqueuse fraîcheur. Junk sort en premier, se met au soleil pour sécher car il doit mettre en place tout un équipement de vidéaste pour l’enregistrement du set de Nemless. Vous n’en avez rien à secouer mais je vous le dis quand même.

Vincent Big Jim barbote comme un gamin, il fait la planche, il est grand, on le voit de loin. Je rejoins Junk et lui annonce que je vais faire sortir le petit du bain, il acquiesce alors devant le grand bassin je hurle : « Oh KEVIN, sort de l’eau maintenant ! » Big Jim sort de l’eau, tête basse, moue boudeuse, couille fraîche. C'est reparti pour un tour...


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Depuis que son angle de vue c’est détaché du metOl est-ce que l’Xtremefest n'est plus aussi thrashy ?

La preuve que non avec VERBAL RAZOR, qui est venu mouler son spandex dans le jus de couille du pit. La température annonçait par le festival suggérait un 8.6 de malt, le ressenti c’était un 45 voire du pastaga à 51.Le groupe a déchiré son thrash et les gaziers se montaient dessus en rigolant comme des guenons. Au bar les gars du beerfootpong (un jeu Japonais de stratégie alcoolisé) étanchaient la bière en 2/4/2, et parmi eux y'avait un gonze qui semblait encore hésiter à sauter dans le grain bain de la biture, ohhhhhh elle n'est pas chlorée à l’Xtrem !




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Chaque cicatrice profonde est une porte vers un nouveau chemin, tout dépend de l’intention que tu lui donnes et mets dedans. Si tu penses que l'amour a des dents et que les blessures ne se referment jamais, tu vas en chier ta race. Mais cela peut servir de catharsis. Mon conseil : sois prêt à recevoir un coup de pouce du destin, c’est le cas avec ØRDEM qui a remplacé j'sais plus qui qui n’était pas venu. Les Toulousains ont secoué avec leur HxC punk avec une pointe de mélo/mélancolique, ou du moins une pointe d‘esprit screamo parfois. Le groupe a poussé le starter et a profité de la défection de Highter Power (me suis rencardé). Après leur set, et je parle de toi jeune trentenaire pogoteur, tu avais allègrement mâché de la croustade de copain headbanger dans la fosse, et puis tout recraché après sur la pelouse, avec sur les babines de la sanquette (qui est une préparation culinaire d'un gros quart Sud-Ouest de la France, de la Gascogne à l'Auvergne, à base de sang).

Maiiiiis il n’y avait pas de pelouse, garnement !




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THE COPYRIGHT a remis le mouvement de L.A avec son punk mélo’n’roll dans la rotation de la ‘’zguen stage’’ à l'extérieur. Les verres de bières ont volé dans les airs sans gêne, au-dessus d’un pit effervescent et extatique. Tendrement cool nous avons pu entendre le mood des Ramones avec la souplesse de la pop punk. Sing along à gogo, deux gratteux et un bassiste avec des voix de velours. Musicalement c’est basique, mais c’est super bien exécuté. Vincent Big Jim connaissait toutes les paroles, il était aux anges.




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Ce samedi c’était déguisement, de ce fait il n’était point anodin de croiser une belle squaw, un clown (pas le groupe hein, mais plutôt Ronald MC Nuggets°), un homme-sandwich heineken, des chemises à fleur, les rapetous, une blanche neige à barbe, un hell'o Kitty, des gaziers en t-shirt noir avec des casquettes ou torse nu avec des dessins sur la peau, là il y en avait plein. L’Xtremefest est d’un des rares, si ce n’est le dernier festival de France à proposer une programmation avec autant de punk rock, et celle-ci s’est étoffée d’une conquête de rareté à la place de grand nom, avec des groupes qui passe sur la Bridge City Sessions, basé à Portland. Si les noms ne sont pas autant attractifs, sur scène ils prouvent tout le contraire. Le festival éveille à la curiosité, à rencontrer des groupes qui mouillent le maillot avec la même passion que celles et ceux qui la reçoivent. Du coup ça glisse, passe crème, tu devrais vraiment venir l’an prochain !

Hardcore frontal pour briser les nuques avec FATAL MOVE. Le boxingcore a fonctionné dans le ring. Sur scène le son était lourd, style No Turning Back. Il y a aussi un fond sombre avec lequel le crew a fait remonter une lame de fond HxC. Dans le pit il m'a semblé qu’il y avait un wagon de charcutier de Lacaune comme prétendant à l'équarrissage pour dorloter les omoplates avec du 46 en pointure.




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"Mais tout ce qui est refoulé revient plus tard, et souvent déguisé, pour réclamer son dû." Roberto Assagioli

NEMLESS c'est un monument du punk Tarnais. Junk est à 350%, il dirige la réalisation vidéo du set. Il est allé à la toilette 120 fois dans la journée. La fosse est pleine. Je pense qu’il va chialer dès le second titre tellement cela remonte de souvenirs impérissables.

Le set a fortifié l’envergure du groupe, avec des titres de punker dans la veine des Burnings Heads, qui déjà à l’époque avaient annoncé en se comparant à eux que ça jouait mieux.

Devant la scène il y a autant d’Albigeois que dans la cathédrale d’Albi un 15 août. Ça euphorise à fond, les accents mélodiques abondent, l’impression tenace d’un voir un groupe qui ne s’est jamais arrêté de tourner. C’est carré, efficace, et il y a certes un air de nostalgie dans tous leurs titres, une manière de se ‘’punkémémorer’’, mais il y a aussi cette envergure d’un groupe qui est arrivé trop tôt avec un mélange musical pendant une époque par encore en transition, ou en tout cas pas encore prête à accepter cette différence. Junk me confirmera avoir été profondément touché de revoir le groupe, avec dans les yeux cette âme de gosse qui fait briller les étoiles filantes.

Nemless c’est vraiment un monument du punk, le dernier titre fera vriller le public en tornade éternelle.




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Puis IN OTHER CLIMES a foutu une branlée M.O.N.U.M.E.N.T.A.L.E

Steve, le guitariste et mentor du groupe a débarqué sur scène avec une putain de rage vissée aux tripes. Il me confirmera par la suite que chaque set à Toulouse, Albi, est considéré comme sa famille et qu’il lâche les chevaux plus que de raison. Le groupe venait de roder son set depuis plusieurs dates avec son nouveau line-up. Rajoutez pour cela l’anniversaire de sa sœur, qui en plus est enceinte. Il lui avait annoncé qu’il ne pourrait être présent pour cette date, alors elle est venue soutenir son frère sur le côté de la scène. Cool ! Les autres membres du groupe étant prévenus, sur scène ça chie du feu. Le groupe déverse le napalm dans le pit…Qui n’en demandait pas tant pour cramer dans la joie. Le public était une braise et à chaque titre le groupe venait lui souffler dessus, ça remontait comme une incandescence volcanique. Pour le dernier titre le groupe invita le public à le rejoindre sur scène.

Suicidal Tendencies a fait cela pendant pas mal de concert, le public est à chaque fois ravi, il participe, il tutoie le groupe. Il fait plus que de s’agenouiller devant une idole, il participe au rite d’envergure.

Mais là, pour The Other Climes c’était un truc de fada. Tu n’imagines même pas le bordel, ça a pogoté sévère, du slamdiving dans tous les sens, avec les musiciens qui se calaient dans un recoin afin de pouvoir jouer. D’habitude c’est ce que l’on appelle la communion avec son public. Avec In Other Climes c’est une osmose, une fusion dans un trip thrashycore. Je n’avais J.A.M.A.I.S assisté à une telle furia, et pourtant j’en ai vu des trucs dans un concert. Celui-là reste unique, et pour que cela advienne il faut certaines conditions, qu'il faut bien l’annoncer se trouvent régulièrement adaptées, à et pour l’Xtremefest.

Scorpions c’était World Wide Live, In Other Climes ce fut Wayne’s World Delirium !!


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Les trois derniers titres de BLOWFUSE ont été très intenses avec leur punk rock NOFXien. En disant cela je vais encore avoir des réprimandes pour cette comparaison.

J’ai trouvé que les Espagnols ont été long à mettre le public en branle. Mais quand tu as assisté à la tornade In Other Climes juste avant, tu comprends pourquoi. Ils ont fait le taf, sans problème, mais il y avait un décalage, ou du moins, nous avions un ajustement pour nous remettre de la tornade passée et ce foutre dans le punk rock des Barcelonnais. Mais c’est toujours aussi bon Blowfuse en live.



Au bar les aveyronnais bon prince régalaient, nannnn je déconne !


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Le hardcore lourd de BORN FROM PAIN a activé une chape de plomb, aussi intense que les températures estivales de cet été 2022. Une pomme dauphine version XXL cherchait de la viande dans le plat du pit. La machine de guerre BFP poursuivait sa lancée en mode panzer, avec un set carré comme un parpaing. (NDLR : c’est rectangulaire un parpaing).

A la fin les corps étaient des paupiettes dans un plat d'haricot tarbais, et le gaillard au gabarit d'ours des Pyrénées a contemplé son abattage avec le sourire facétieux du Joker. A ce moment-là il fallait absolument lui amener un petit pot de miel pour le calmer car dans moins d'une heure il y avait Comeback Kid.

Ce fut un feu d'artifice karatekacore Born From Pain


feu d'artifice karatekacore


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Il manquait un guitariste à SATANIC SURFER qui s’était fait porter pâle, les Suédois ont joué en formation trio, et ça a fonctionné super bien. En comparaison, lors de la dernière venu du groupe à l’Xtremefest, Rodrigo Alfaro a repris la double fonction initiale de la batterie+chant. Recentré et efficace le set a passé au crible les titres furieux de leur discographie punk rock.

Une bénévole nous racontera (à Junk et oim) avoir pu rencontrer Rodriguo lors de cette édition pour lui montrer une photo d’elle et du groupe lors d’un concert à Albi en 1996, où déjà le petit Junk Cacahuète et jus d’orange salivait devant la scène.




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Le plat de résistance arrivait enfin avec COMEBACK KID.

Seigneur du fest depuis le début, le band est attendu avec tapis rouge, casquette à l’envers et prosternation du public. Leur nouvel album est atomique, conçu pour l‘épreuve du live. Résultat = sing along et un public à bloc. Les Canadiens ont envoyé la praline de Montélimar avec le sirop d’érable de Winnipeg. Le public s'est frotté allègrement les côtes flottantes, les gésiers, et sur scène la fonte éclatante brillait de mille feux. Heureusement que le pit n’était pas une pinède sinon au bout d’un titre tout était carbonisé. Je sondais la fosse un temps, il y faisait très chaud et les coup
s de sang abondaient. J’ai gardé des ecchymoses pendant une semaine après avoir filmé durant le week-end des passages au milieu de la fosse avec une gopro.

Je montais à l’étage pour y distinguer une vue imprenable sur le chaos. Mais aussi le voyage d'un ballon qui voguait de la scène au public sans arrêt. C’était à la fois marrant à voir, et aussi étrangement hypnotique et surréaliste. Les ricochets de la balle formaient une communion liée à l’enfance et à la fête, tout en créant un décalage extravagant avec les mornifles du pit. Je constatais que le lien fort qui existe avec ce groupe se pérennise avec le public de l’Xtremefest, il est fort et solide. Le show aura cette détonation physique similaire sur scène et dans le pit, avec une brûlure à l’intérieur qui coupait le souffle.

Parfois je suis cerné de disparitions n’ayant pas vraiment conscience d'être là au beau milieu de cet amas de tempête musicale, d’ivresse de corps délirants, arasant jusqu'aux yeux des flaques la vibration de l’existence avec partout des résonances, et des rebonds de pensées complices. Il n’y a pas de nombril solaire à l’Xtremefest, ces personnes ayant recours au factice et à la parade du paon. Ici l'aube est le prologue d’une chaude journée passionnelle et passionnante ouverte à tou.tes.

A la fin du set de Comeback Kid, crois moi, tu en ramassais des mecs avec la voiture balais.




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La douceur du soir embrassait les nuques, ici nous ne sommes pas à Arcachon avec un petit pull sur les épaules. J’ai quand même enfilé une couche supplémentaire pour le dernier set. Les branchés disent hoodie, j’suis du sud et du siècle dernier, alors c’est un sweat à capuche.

DIRECT HIT! finissait la soirée avec des hits directs. Un peu de sucre zesté d’extrait de vanille n'était pas différent d'une chanson de sirènes. Nous mâchions leur zique en claquant le rythme aussi envoûté qu'un marin. C'est passé crème avec une vitalité 90’s, comme le Green Day époque ‘’Kerplunk!’’



Retrouvez toutes les photos sur la page facebook du WBZ et les vidéos sur la chaine Youtube du Wbz de cette édition de l'Xtremefest.

Pensez à remercier Junk Cacahuète et Vincent Big Jim quand vous les verrez pour tout le travail de montage de leurs excellentes vidéos, merci.


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vendredi, août 19 2022

XTREMEFEST 2022 et autres habitudes rock'n'roll pour les punks - Vendredi 29 juillet 2022


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Il faut quelqu'un pour polliniser le présent de souvenirs outrecuidants et permettre à l’avenir de recueillir les désirs de demain. L’Xtremefest #9 a accompli cela en 4 jours de furie sonique, de soleil rageur et de joie furibarde !


De coutume, mojito et nu-pied vont ensemble main dans la main aux abords d’un camping de la grande bleu pendant cette période estivale, mais il en va autrement pour d’autres qui utilisent cette période de relaxation avec une ambiance singulière mais tout aussi sociale.

Cela se passe à Cap Découverte, ancienne mine devenu un parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, avec à sa proximité une salle de spectacle et lieu d'expositions culturelles dans le département Tarn. Le festival est à taille humaine, fait par des copains pour des copains. Pas d’écran géant, de file d’attente, de décoration ostentatoire, ce qui prime c’est la musique live, les groupes sont sur scène et dans le public, la chaleur humaine est authentique pendant ce rendez-vous privilégié des punkers/hardcoreux.


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Vendredi 29 juillet 2022


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Quand l'équipe du WallaBirZine composée de Junk Cacahuète, Vicent Big Jim et Bir est arrivée sur site avec tout son bardas, c’étaient des covers des Ramones pour débuter l'apéro, et hey y'a pire dans la vie nan ?

Le public crevait de chaud en tapotant du pied, il cherchait tranquillement Rockaway Beach dans les basques du piment d'Espelette. Sur scène c'était la panoplie complète des 4 fantastiques de N-Y avec, perruques et perfectos en plein cagnas, jeans de contrebande, riffs élastiques et rythmique binaire, il ne manquait plus que les espadrilles de Bayonne. A un moment il y a même eu Fabulle de Ben & Fist en featuring pour « Shena is a punk rocker ». Au final, THE CABRONES a praliné le chewing gum des Ramones avec sa saveur milk-shake fraise à la bière sauvage.

Oui je sais, il ne faut surtout pas employer le terme punk-gum cela gêne les vieux punks.




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Nous passions à l’ombre dans la salle à l’intérieur. Il y faisait plus frais, enfin, pas longtemps parce que de retour de sa tournée ONE BURNING MATCH a prolongé un set efficace, avec ce côté sanguin que nous lui connaissons fort bien.

Fer de lance de cette locomotive le chanteur guitariste a une énergie débordante, dans laquelle les Clermontois se sont engouffrés à toute berzingue dedans. Stable en mêlée, offensif dans les rucks, le groupe a désossé la couenne du pit avec un hardcore véloce. Les Clermontois fournissaient un set de tempête devant un pit de Toulousain comme après un repas cassoulet.

Quand un live se termine à l’intérieur, c’est la salle à l’extérieur qui prend le relai. Si vous avez bien suivi il y a donc 2 scènes, et une qui joue uniquement. Rien en simultanée, si tu rates un groupe c’est que tu n’y étais pas.




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Le trio féminin THE VENOMOUS PINKS a encrassé son punk rock'n'roll avec un grain vocal très abrasif (le plus gros : le n°16). Basé en Arizona et élevé sous la mère Joan Jett avec les sons de guitare buzzsaw du Johnny Ramone. Le résultat affiche un brin de cacophonie garage rock parfois, mais qui fait partie du venin du power trio. Il y a des zestes de sucre d'orge pour les mélodies, et un son aussi foutraque que leur set sera bancal, au final ce génial chaos féminin m’a fait penser au L7, du moins dans son esprit punk, et même si ces filles n'ont pas le même sex apple que Brody Dalle elles ont l'essentiel : l'essence du punk rawk.

L'xtremefest avait pour cette édition pas mal de groupes avec des filles comme musiciennes, et l'ombre de Brody Dalle a plané fortement.




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La mannschaft RYKER'S est venue abattre la scène intérieure nommée ‘’Family stage’’ avec son mood typé New-York hardcore. Les refrains lorgnaient parfois méchamment dans la oi et tout le temps il y avait une ferveur, un côté crew hooligan avec le punch de faire battre et vivre le suc d’un baume du tigre HxC lourd, maousse costaud. C’était dans la veine d’Agnostic Front, Sick Of It All qui va droit dans le cœur. Formé en 1992, vingt ans plus tard le groupe est une valeur sûre, il a électrocuté un set qui a filé des ampoules dans les ranchers. Leur nouvel Album "Ours Was A Noble Cause" est dans le choc de leur live. Kid D au chant a apporté une réelle dynamique amicale, fraternelle pour un Hard to the Core !




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Mood différent avec le punk rock Californien de GET DEAD. Le sunset Tarnais s’est cajolé des mélodies du quintette, le public s’est régalé d'assouplir son corps avec des guitares anti-folk & skapunk, pour ce côté festif qui sied à ravir avec l'état d'esprit de l'Xtremefamily. Sam King le chanteur est un Arno punk avec une gouaille et sympathie qui se mélangent avec une aura joviale et une liberté désinvolte. Dans le week-end j'ai croisé la tchatche avec un gars de La Rochelle qui est venu en particulier pour le set des Franciscanais de Get Dead. C'était sa première à l'Xtremefest et il a pris son panard tout le week-end, surtout avec Get Dead bien entendu.





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Le quatuor AUTHORITY ZERO a poursuivi sa liesse skate punker avec une énergie débordante que le public d'allumé a éclairé d'une fête. Vincent Big Jim était super heureux, c’était la nostalgie du lycée qui revenait avec ses tubes mélodiques. Le public était ravi de reprendre en chœur les salves punky. Le chanteur a une superbe voix, toutes les harmonies et mélodies résonnent et ressortent au grand jour, dans le pit il y avait de nombreux sourires et très peu de mornifles cette fois-ci. Nous étions davantage dans le cœur sensible d’une réjouissance mélo.




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Dans l'esprit on peut voir SUZI MOON dans la vision d'une Poison Ivy des Cramps, mais Suzi Moon est une coquine avec ses poses lascives. Elle a joué dans le band Civet et Turbulent Hearts. Elle s’est dressée langoureuse dans un punk à califournien sur le raw’n’roll.

Cette princesse incandescente à l’esprit de diva est venue conquérir le public pour en faire un compagnon de route dans son road trip de Californie, avec son air lunaire et tous les excès du punk. Cela aurait pu rester dans une attitude que l’on jauge comme une incarnation de personnage. Mais que nenni (marrante cette expression tout de même), Suzi Moon est authentique, à fleur de peau, dans une presqu’île électrifiée des rites du rock’n’roll.



Elle est venue à la quasi-fin du concert au milieu du pit avec micro et guitare (elle est gauchère), et le public s’est enroulé à elle comme l’ancre stabilise et l’amarre accueille. A ce moment-là elle composait cet appel dans le combiné de l’intime qui fait vivre un évènement unique avec son public. Plus la ferveur gagnait et davantage la communion s’immolait : « Mettre un frein à la femme, c'est mettre une limite à la mer. » Félix Lope De Vega

Il y a aussi des moments de douceur, de communion que l'on a pas vu arriver, et qui nous surprennes pour la qualité de leur étreinte, ce fut le cas avec Suzi Moon.












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MILLENCOLIN est un groupe suédois de punk rock, originaire d'Örebro, formé en octobre 1992, il est sympathique, et a été sympa. Le groupe a fait son job nostalgique avec l’envie de fournir ses tubes mélodiques et la flamme qui va avec. Que de souvenirs remontent des limbes de l’adolescence. Il semble bien que Millencolin avait remis le turbo pour sa prestation à l’Xtremefest. Un léger cynisme entre les titres en guise d’humour suédois a fini de stratifier le bois des scandinaves. Le set est rôdé, Nikola Sarcevic le bassiste chanteur a toujours ce détachement venant prévaloir à de nombreuses personnes une vision négative de sa prestation. Disons que le ska punk sautillant des débuts, puis le punk à roulette ont laissé place à un punk rock de quadragénaire. Je reconnais qu’essayer de conquérir le public en essayant de parler sa langue avec des mots comme ‘’fromage, et chèvre’’ aura tout de même permis à POESIE ZERO DE SE FOUTRE DE LEUR GUEULE !

Quel cinoche ce groupe, mais il a fait le job, comme un bon movie !


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BRUTUS a fait tonner les cieux de l’Xtremefest avec la splendeur de ses récifs musicaux post-hardcore, et c’était superbe.

Le trio ne joue pas, il sculpte en live et libère tous ses arômes. Il y a du Björk pour les envolées vocales, et même dans l’expression des chansons. Le groupe apparait très différent de la programmation, et pourtant cette différence est accueillie avec félicité, tant le groupe déploie ses ailes, ses blessures, fêlures, rages. Brutus est un trio qui parle le langage de la roche, des nuages et des rêves, et son âme hurle ce que chair damne, en ce "Quelque chose en moi vibre en une odeur sombre et rêveuse - une odeur de lunes et d'ombres mourantes."


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Est-ce que parfois vous vous sentez appartenir à la société du spectacle ? Parce que les gars d’ANTI-FLAG connaissent les ficelles qui permettent d’enrobée le set en agissant sur l’enthousiasme. Ce sont de sacrés vendeurs, même s’ils hurlent à l’anticapitalisme. Le groupe a statufié une scénographie qui impose un regain d’énergie livré clef en main tout le long du set, et en 2 mn chrono. Portant haut les couleurs de leur hymne, Anti-flag symbolise cette alchimie entre ferveur pop punker et ironie d’une rébellion adulescente. Bref, les ricains ont tenu le public dans le poche comme disait Jane Birkin.


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Tout ce manège fait entièrement partie de l’évolution du punk, qui de provocateur est passé dans le filtre de la pop.

Vous pouvez faire de même avec les médias underground ravalé par du maquillage à la cool, et ami des réseaux sociaux. Voyez le captage d'écran des youtubeurs qui domine le monde des médias avec un formatage digne des plus grandes enseignes de marketing. C’est avec cet eugénisme médiatique que l’influenceur devient un ami dissimulé en vendeur professionnel. Il rassure l’investisseur et le client, ainsi le business est rentable. Le même modèle a proliféré pendant des décennies avec les ventes à la maison, réunion Tupperware, bougie parfumée, lingerie fine, par une copine d’une amie, etc…

Dans la niche inféodée de l'underground, la singularité déploie ses ailes avec la même saveur amoureuse qu'Ugolin dans le Manon des Sources de Marcel Pagnol, pour l'authentique.

Et tu vois, c’est pile à cette intersection que le changement doit s’opérer, soit tu suis la ligne directrice des influenceurs, et tu es in, hip, smart, dans le coup (choisis ta mention en fonction de ton âge), soit tu stagnes et tu es foutu, car l’immobilisme demeure néfaste.

Mais si tu résistes un certain temps, un jour tu deviens culte.

Le WallaBirZine a toujours été en marge de tout, si tu veux nous suivre, ne regarde jamais une direction, pas plus qu’une bifurcation, nous sommes dans le fossé, la rigole, le caniveau, le bartas dans la langue du sud. Mais nous sommes quelque part, à toi de nous trouver !


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Retrouvez toutes les photos sur la page facebook du WBZ et les vidéos sur la chaine Youtube du Wbz de cette édition de l'Xtremefest.


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Dernier raout du soir avec CLOWNS véritable Highlights du week-ends !

Le chanteur a une similitude avec la bouille de Romain Boule. Je le vois partout en ce moment Romain (voir report du Hellfest) il doit me tarder que Charly Fiasco reprenne la scène.

Donc le chanteur de Clowns avec sa folie Australienne et la mise en jambe d’un prof de fitness zumba chez Véronique et Davina, on peut annoncer qu’il a eu le look le plus typé de tout le fest. Son petit short bleu me remémorait mon service militaire, si tu taillais du 40 on te refilait du 36, ça moulait un max et t’avais la frite en allumette. Le pire c’était pour le maillot de bain, là c’était du 32, exprès pour que tes kiwis sortent sur les côtés en bulle, et soient pressurés à l’intérieur en compression de César. Je ne suis jamais allé à la piscine.

Son chant est musqué et envoie la même densité que le riffing hyper punk brut. Les deux gratteux sont physiquement proches des look du metal. Le frisé à moustache aurait très bien pu jouer dans Saxon lors de la tournée de « Innocence Is No Excuse » en 1985, et l’autre dans Amon Amarth actuellement ne détonnerait nullement avec sa corpulence et sa tignasse. La bassiste a disposé d’un renfort au chant indispensable au sucre des titres capiteux. Le batteur a dû tronçonner une forêt de bois précieux derrière ses futs. Le set ? Ooooooh putain une véritable furie, une branlée grandiose, comme celle reçu par le Castres Olympique en finale contre Montpellier cette année 2022. Le groupe a fait tonner des titres avec cette électrocution furibarde qui grêle sur le pit d’une sensation qui ne permet plus de savoir où est ta tête, et avec une surdose de voltage. Le rythme des morceaux ne permettait même plus de reprendre son souffle à un moment, Clowns a littéralement broyé le public dans un set de tabanas (taré).

La soirée se terminait dans cette tornade de bourrasque australe comme un immense tourbillon de fraicheur iodée au beau milieu d’un volcan en rut.


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Pour la partie vidéo du WallaBirZine, cette année nos efforts se sont concentrés sur la prise live des concerts, nous espérons que derrière ce travail de prise de son (avec l'aide d'Hoggins de Radiom) et d'images vous trouverez de quoi étancher votre soif de découverte, de nostalgie, d'éveil culturel.

Ce travail nécessite pendant la durée du festival l'accord des groupes, avec des exigences (exemple : filmer uniquement les trois premières titres), il y a beaucoup, beaucoup d'heures de travail de montage par la suite.

Mais ce n'est pas fini, il faut avoir la validation des groupes sur le résultat final pour le publier. A l'heure actuelle nous n'avons pas la totalité des validations, de ce fait, il y a certain live qui ne sont malheureusement pas accessible pour le moment; et il ne le seront probablement jamais. C'est déjà arrivé. Cela signifie que le fruit de ce travail est anéanti.

Vous regardez toutes ces vidéos, comme vous êtes en train de lire ce report gratuitement. Comprenez bien que cet acte militant et bénévole occupe beaucoup de notre temps, et de l'argent, et que très souvent il n'est pas reconnu à sa juste valeur.

A quoi bon tout ceci ? Faut-il faire payer pour mettre une valeur à un travail ? A vous d'y répondre sur notre page facebook !

Pour le moment nous poursuivons notre aventure humaine avec comme mantra cette phrase de René Char " Il faut intarissablement se passionner, en dépit d'équivoques découragements et même si minimes que soient les réparations."


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