WALLABIRZINE

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samedi, février 3 2024

Interview Murder One


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Murder one est un goupe de badass, pratiquant le stoner rock en heavy doomers, il vient de sortir son E.P "Cluster One"


Quel est l’histoire de Murder One ? (avec les différents line up, concert, E.P, évolution musicale…)

Le groupe Murder One s’est formé en 2016 par la rencontre de Rastan (gratte) et Hakim (batterie). Manu (chant) est arrivé fin 2016. Le groupe était au complet début 2017 avec l’arrivée de Thibaut (basse). On a pas mal composé cette année-là, ce qui nous a permis de faire notre premier concert en septembre et d’entrer en studio en décembre de la même année. On a sorti notre premier EP 4 titres « First Shot » en mars 2018. En octobre 2018 on a fait la première partie de Bukowski au Grillen à Colmar. C’était vraiment génial car je suis fan du groupe et les mecs sont des crèmes. Depuis le bassiste est décédé. C’est vraiment triste car c’était quelqu’un de sincère, honnête et 100% rock’n roll. On a sorti un EP live 4 titres (enregistré en septembre 2019 au Lembarzique Café) en mars 2020 sur M&O Music, pile-poil au début du confinement. On démarrait bien avec les concerts mais ça nous a coupé l’herbe sous les pieds (de hob-bites). On a quand même joué en octobre 2020 au WoodStock Guitares à Ensisheim le soir du couvre-feu (on aime bien jouer avec le feu d’ailleurs). 2021 a été une année compliquée avec des problèmes persos et le départ de Thibaut. On a recruté Max en novembre et là, enfin, le groupe sonne comme il aurait dû sonner dès le départ. Son jeu et son son (à ne pas confondre avec Véronique) colle parfaitement avec les compos du groupe ! On a fait quelques concerts en 2022 histoire de se rôder et on a enregistré un single à l’été 2023. On a aussi fait quelques concerts la même année mais comme on a plein de compos, on est retourné en studio pour enregistrer 2 titres, Cluster One, sorti en janvier 2024. Maintenant on commence à sonner en studio comme le groupe doit sonner. Ça nous permet de monter une marche, de franchir un cap. Avec les concerts et le studio, on affirme notre personnalité. Le style du groupe est plus ou moins le même depuis le début : entre stoner et heavy metal. On va dire que la maturité se situe au niveau des compos. Ça s’entend sur notre dernier EP (« rires » comme on lit dans les interviews par téléphone).

Quel est le pedigree des musiciens de Murder One ? (différents groupes, expériences…) puis qui fait quoi, qu’est-ce qui vous inspire pour créer votre musique, et parole ?

Alors oui, on bouffe du pedigree pal pour avoir un poil lisse. Sinon Manu a chanté dans plusieurs groupes en France ou en Suisse, notamment dans Heavy Nessiah et Pyro, dans lequel jouait Hakim ! Hakim est un touche à tout. Il a joué dans vraiment plein de formations : funk, jazz, psychobilly, hard rock. On peut citer Barabas, Tchaïra, Positif Ethno Jazz, The Freaks… Max était dans un groupe de funk, Redje et avant Tree kong. Rastan a joué dans pas mal de groupes notamment Sarcasm qui était signé sur Thundering Records, y a eu aussi The Steamrollers, Perfectö, Butch…On part souvent d’un riff de gratte, puis chacun apporte sa touche. Manu écrit ensuite ses textes. On peaufine la compo les répètes suivantes. On est inspiré par les expériences de la vie, ce qui nous touche et nous caractérise. En ce qui me concerne les riffs de gratte dépendent de mon humeur. J’ai perdu ma mère en 2017 et je n’ai jamais autant composé de ma vie que cette année-là (et pourtant je joue depuis 1990). Manu s’inspire de l’actualité, de sujets plus larges comme l’histoire ou des choses plus intimes comme l’amour contrarié.


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Est-ce que votre nom provient de la série américouaine ? Du nom de l’ampli préféré de Lemmy sur scène ? Du nom de l’album du groupe Anglais Killers avec Paul Di'Anno au chant (ex-Iron Maiden) ? Autre-chose ?

On aime bien la couaine effectivement. Surtout l’alsachienne. Le nom vient de l’ampli de Lemmy Kilmister, Dieu du rock’n roll, du punk et du métôl !

A quand l’album puisqu’il parait que vous allez enregistrer 6 à 8 titres supplémentaires pour tenter de boucler un premier album en 2024 ? A quand un concert à Mazamet ? Une cover de Panteraaaaaaaaa ?

L’album ça fait déjà quelques temps qu’on en parle mais après Cluster One, on se sent vraiment confiant pour passer un cap supplémentaire : l’alboum ! On espère entrer en studio cette année et le sortir en 2025. Alors on vient jouer à Mazamet si on mange de la bougnette ! Quant à la reprise de Panteraaaaaa on va commencer par miauler et on verra après (kikoulol comme disent les djeuns).





dimanche, octobre 15 2023

IRON LIZARDS - ITW au buvard


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Iron Lizards est un trio Parisien de rawk Hi Energy, électrique, furibard, explosif. Leur premier opus "Hungry For Action" décalotte sauvagement et bestialement le Hi Energy !


Hell'o, pouvez vous faire une présentation du groupe et de ses membres, avec le pedigree des potentiels anciens groupes et du bagage musical.

Elio : On est un power trio avec moi-même Elio : guitare/chant, Valentin : basse et Kevin : batterie. Valentin est un punk fan de Hendrix. Kevin est un hardos qui a officié dans des groupes de Grind. Pour ma part, je joue dans des projets de black metal et thrash à côté (Horrid Apparition) et j’aime autant le rock’n’roll que le metal et hard 70/80.

Hardos ou rocker ?

Elio : Les deux en fait. Je dirais qu’on est des hardos qui font du r’n’r oubdes punks à cheveux longs Lemmy ou Billy Gi Les deux encore une fois. Lemmy était fan de ZZ Top, ça se sent sur leurs débuts - les 2 meilleurs power trios de tous les temps.

Quel a été votre intention première pour créer Iron Lizards ?

Elio : Mon intention était de faite un groupe de rock’n’roll survitaminé dans l’esprit des groupes d’action rock des années 90s à la Hellacopters, New bomb turks et les légendes Motörhead, Stooges, MC5. Pour le nom du groupe je voulais un clin d’œil direct à Motörhead : Thunder Lizards en rapport avec les paroles de love me like a reptile était déjà pris par des ricains, du coup je l’ai associé avec Iron de Iron Fist qui est mon album préféré.

C'est quoi le rock'n'roll pour vous ? Le rock’n’roll pour nous c’est l’énergie ! Comment il doit être joué ?

Elio : A fond, à balles! Les manches des guitares doivent être des patinoires de sueur, perdre 3 L de sueur par concert, c’est l’esprit !


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Votre trio sait définir et compose la triangulaire grosse basse, gros riffs, grosse patate pour une énergie hyper excitante, il y a une recette particulière pour arriver à cela ?

Elio : Pas vraiment de recette, à part construire le tout autour du riff! Tout s’articule autour, pas de rock’n’roll efficace sans bons riffs.

Vous êtes possédez en gros, en gras, avec le majeur tendu par le punk hardcore hyper fast de Zero Boys, Angry Samoans, Poison Idea, le rawk Hi Energy de The Mc5, The Stooges, la folie de The Cramps, The Hellacopters en feu, New York Dolls, Hanoi Rocks, The Heartbreakers, la graisse furibarde de The Flaming Sideburns, Electric Frankenstein, Dwarnes, Motörhead. Est ce que cette structure vous définie t-elle ? Ou manque t'ils d'autres éléments essentiels ?

Elio : Oui totalement! Il y’a un groupe qui nous a et nous influence toujours c’est Annihilation Time, groupe pas assez vénéré qui aurait mérité bcp plus d’intérêt ! Ils avaient leur fin mélange de riffs 70s avec du punk façon Black Flag à leur sauce et une énergie totalement rock’n’roll, je vous invite voir leur live au Bedingo hotel en Australie, un exemple pour nous! Je dirais que nous mélangeons le rock’n’roll / action rock avec un côté plus sauvage dans l’esprit d’Annihilation Time.


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Est ce que vos lyrics vont piocher dans l'intimité existentielle et le moteur à explosion des les bobines de série B, d’exploitation, sexploitation, des vieux films d'horreurs ? Un film à conseiller à ce propos ?

Elio : Les deux, de plus en plus dans mon expérience personnelle mais évidemment dans des thèmes de ce genre de films. Je recommande Werewolves on wheels, très bon biker exploitation de 1971! Plus connu, Class of nuke ´em high, mon préféré des Troma, Lemmy a d’ailleurs fait pas mal d’apparitions dans ces productions.

Vous venez d'accomplir une cover du « Cold Gin » de KISS dans un mood volcanique de la compilation « Ssik Action! A High Energy Tribute To The Hottest Band In The World » via Devil's Beat Records. Pourquoi ce titre ? Avez vous un béguin pour KISS ? Si oui quel est votre disque préféré, membre préféré, et titre préféré ?

Elio : Difficile d’en choisir un, je dirais le 1er album - j’adore autant les 4 premiers. Au début nous avions choisi Strutter mais il était déjà pris, du coup on a opté pour Cold Gin jouée accélérée avec plus de solos pour coller avec notre style. Titre préféré : She, (qui n’aurait pas collé). Membre préféré : Ace.



C'est quoi votre futur stratosphérique pour Iron lizards ?

Elio : Le 2eme album qui est en cours d’écriture - encore plus orienté action rock / r’n’r que le précédent, on a 2 titres de prêts et l’ensemble des riffs et structures dans la boîte. Hâte d’incorporer ces nouveaux titres dans notre setlist pour les prochaines dates !


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vendredi, juillet 7 2023

ITW OLIVIER DRAGO NEW NOISE


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Depuis l'été 2022 je me pose la question, que pourrais-je faire pour le mag New Noise ? Je me suis réabonné, j'ai acheté des anciens N°. Mais à mon niveau de fanzineux self-made-man ?

J'ai rencontré Olivier Drago devant le concert de Napalm Death durant le hellfest 2022 (5 mn hein!)  pour lui signifier l'importance de son magazine, qui depuis traverse une période trouble. J'ai hésité à lui écrire, parce que mon fanzine et webzine WallaBirZine, ainsi que Mysterris Moon (la face sombre du wallabirzine, grrrrrr) ne sont pas connus, réputés, et que cela n'apportera pas plus de visibilité qu’une page dans le magazine Chalutier de Sète, mais bon, comme je me paye avec un pouce levé chaque fois que j'écris un truc, je me dis que pour son mag, ou les groupes la moindre lumière de visibilité même si elle provient du fin fond des ténèbres, est toujours préférable.

Voici une ITW d'Olivier Drago, qui a commencé au début de la démocratisation d’Internet avec le webzine « No Brain No Headache » entre 1999 et 2003. Puis écrit pour les magazines Velvet, Versus, Noise, devient éditeur du magazine et gérant de la SARL Noise Publishing depuis 2011, dans lequel il est rédacteur en chef du magazine, s’occupe de la gestion, d’une partie de la comptabilité, de la facturation, de la relation avec l’imprimerie, avec la société de routage qui s’occupe des envois abonnés, etc...Il reçoit la plupart des promos, monte les sommaires, à partir des propositions des rédacteurs, mais évidemment aussi des groupes qu'il a envie de faire figurer au sommaire. fais l’intermédiaire entre certains rédacteurs et les attachés de presse, groupes ou labels, relis et modifie les articles, écris des chroniques et des interviews, poste des news sur le site web, d’une partie des commandes passées sur le site et des abonnements, démarche les labels, tourneurs, salles de concert, festivals, pour de la publicité, etc.


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Pourriez-vous définir votre existence avec la musique ? Ainsi que dans votre parcours professionnel (ou semi-prof, et/ou autodidacte) ?

Olivier Drago : Elle m’a rendu accroc. Toute ma vie j’ai dépensé la quasi-totalité de mon fric en disques. Ce qui fait de moi un sinistre crétin, je suppose. D’un autre côté, elle m’a empêché de devenir drogué ou alcoolique – lorsque vous ne roulez pas sur l’or, il faut faire des choix. À cause d'elle, je me suis aussi lancé dans un métier sans avenir. La musique m’a procuré et me procure encore beaucoup de plaisir, mais, concrètement, on peut dire qu’elle a ruiné ma vie.


Comment détermineriez- vous votre relation avec le milieu de la musique ? Et ce que vous avez appris de lui ?

Olivier Drago : Rien que je ne savais déjà. Je fréquente de toute façon le moins possible ce milieu dans lequel je n’ai rencontré presque que des minables aux égos démesurés, des faux-culs, des mendiants, des escrocs, des idiots, des gens à qui je n’avais jamais rien à dire. Mais je te rassure, ce n’est pas pire que dans la plupart des autres milieux.


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Pensez-vous que les webzines/blog/youtubeur/etc...gratuit ont tué la presse ? Qu'est ce qui tue/ou est en train de tuer la presse musicale ?

Olivier Drago : Oui, dans un premier temps les webzines et les blogs, qui de toute façon vont bientôt crever eux aussi (c’est déjà le cas des blogs, non ?), tués par les YouTubeurs, les influenceurs (j’ai envie de commettre un génocide à chaque fois que j’entends ce mot ou son quasi-synonyme « créateur de contenus »), TikTok, les reels, les podcasts et, plus généralement, les réseaux sociaux.

Mais les  raisons sont encore plus nombreuses, avec en premier lieu la flemme des gens, notamment cette flemme de lire de plus en plus prononcée, la multiplication des loisirs, la hausse récente du coût de la vie (j’adore cette expression), les algorithmes des plateformes de streaming...

Aujourd’hui, sans vraiment lever le petit doigt, vous pouvez trouver plus de musique que vous ne disposez de temps pour en écouter.


Qu'est ce qu'il faudrait faire pour adapter/connecter la presse musicale afin d'intéresser, retenir, éduquer les nouvelles générations ?

Olivier Drago : Rien. Je ne connais aucun moins de 25 ans qui lise des magazines, et notre dernier sondage lectorat le confirme. Dans le métro, je ne vois que très peu de gens lire des livres et plus jamais personne avec un magazine entre les mains. Personne. Uniquement des zombies sur TikTok ou Instagram. C’est la direction que prend le monde. Si j’avais vingt ans aujourd’hui j’agirais comme eux.


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Quel est votre avis sur l'intérêt en France pour la presse musicale ? Et les styles musicaux que vous relatez/informez/révélez dans New Noise ?

Olivier Drago : Très peu de gens s’intéressent à ces musiques en France, et ce "très peu de gens" est constitué à 90% d’abrutis attisant des guerres de chapelles et sous-chapelles musicales qui n'ont plus lieu d’être.


Quels sont les rédactrices/eurs dont la plume vous a donné l'envie d'écrire ? Et ceux et celles qui aujourd'hui vous font frémir ?

Olivier Drago : Dominique Mesmin, Olivier Portnoy, Laurence Romance, Jérôme Reijasse/Elliot Costantini, Phil Lageat, Henry Dumatray, Stéphane Hervé… Aujourd’hui ? Absolument personne. (NDLR : je te conseille la sainte lecture démoniaque du WallaBirZine en toute humilité)


Quel est l'album auquel vous revenez tout le temps ? Et pourquoi ?

Olivier Drago : Sans surprise aucune : Angel Dust de Faith No More. Il ne ressemblait à rien d’autre à sa sortie, et en plus le groupe s'affichait comme l’un des plus charismatiques du circuit.


Quelle chanson vous est indispensable (aujourd'hui ou depuis sa rencontre) et pourquoi ? (ce n'est pas nécessairement la meilleure, mais elle reste unique pour vous)

Olivier Drago : « Mama » de Genesis et « In the Air Tonight » de Phil Collins. Je ne sais pas pourquoi. Le frisson à chaque fois. Ça ne s’explique pas.

« In the Air Tonight » de Phil Collins ?!? Aaaaaaaaah le démon ça y est, je l'ai dans la pigne pour toute la journée maintenant !!!


Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à l'exXxcellënt new noise mag, car il est unique, singulier, indispensable, passionné, érudit, intéressant, curieux, et que tu vas grandir, évoluer, apprendre, découvrir, aimer la müsique !




samedi, juin 3 2023

KLONE ITW


Klone est un groupe de metal progressif français, originaire de Poitiers, d'une densité musicale très addictive, le groupe a su manier l'apesanteur avec le tellurique, l'obscurité dans les cieux, dévoilant à chaque album un style unique. Leur neuvième album est sorti le 10 février 2023, vous pouvez en lire la chronique "Meanwhile". Voici une interview réalisée avec le compositeur et guitariste Guillaume Bernard par mail durant la dernière tournée du groupe (dont le WallaBirZine a pu assister au concert à Toulouse, et vous pouvez lire le report intitulé ''WALKING ON CLOUDS WITH KLONE).


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Si vous deviez faire un récapitulatif de votre parcours, qu'elles ont été les événements essentiels à l'évolution, à l'épanouissement du groupe ?

Guillaume Bernard : Peut être déjà la sortie officielle du 1er album "Duplicate" qui a permis d'identifier le groupe dans le milieu, puis notre signature sur le label Season Of Mist avec l'album "All Seeing Eye", notre 1er passage au hellfest en 2007 grâce à un vote des lecteurs de VS Webzine, notre 1ere tournée en Europe avec King's X en 2011, notre signature chez Kscope pour "Le Grand Voyage", notre tournée avec Gojira en Europe en 2012… tous ces éléments font que le groupe a bien grossi depuis notre commencement ! Je pense que le must qui a apporté de l'évolution c'est toutes les tournées que nous avons faites. A celle déjà citées je peux rajouter celle avec Devin Townsend, Orphaned Land, Leprous, Pain of Salvation aux états unis.

Est ce que le line-up de KLONE s'est stabilisé ?

Guillaume Bernard : On va dire que le noyaux dur est plutôt stable oui, Yann, Aldrick, Matthieu et même notre collaboration avec Morgan est stable depuis 2013 ! Apres les postes qui ont tendance à changer dans le groupe c'est le batteur et le bassiste...Nous avons fait avec tout ça car des fois en fonction de la disponibilité de chacun, nous n'avons pas trop le choix !

Qu’est ce que vous aimeriez dévoiler dans votre musique que jusqu’à présent vous n’avez pas étaient capables de réaliser, de pouvoir accomplir ?

Guillaume Bernard : Cela fait un petit bout de temps que j'aimerais qu'on puisse travailler avec un orchestre symphonique, voir aussi des cuivres, de la harpe… Je pense que dès qu'on en aura l'occasion de le faire , nous le ferons avec grand plaisir !

Est ce Que l’émancipation dans la création passe t-elle par un grand voyage intérieur ? ( de sa racine intime jusqu'à son extension cinématographique ?

Guillaume Bernard : Je ne me pose pas vraiment ce genre de question, pour moi la création vient certainement en grande partie de choses inconscientes qu'on ne maîtrise pas. Les différentes étapes d'une vie et notre vécu, toutes les émotions qui nous accompagnent dans n'importe quel moment peuvent être retranscrite inconsciemment en musique.


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Est il préférable de voir les ombres avant les lumières de votre musique ?

Guillaume Bernard : J'ai l'impression que dans notre discographie nous avons d'abord explorer la part d'ombre avant d'aborder et mis en musique le coté lumineux.

Vous aimez que l'auditeur se forge sa propre lecture à l’écoute de vos albums, vos deux albums précédents opus avaient mis en valeur le relief dans votre musique avec la subtilité d’un dosage tout en résonance, capable de faire sonner une note et d’apporter du mystère. N'êtes vous jamais inquiets qu'à chaque fois se profile le risque d'un abandon, d'une trahison, d'une incompréhension dans le lien entre le groupe et son public ? (comme un amour qui pourrait se construire sur des attentes qui sont des exigences.)

Guillaume Bernard : Je suis toujours curieux de savoir comment notre musique va être reçu par le public car même si à la base, la démarche est totalement égoïste dans le sens où on cherche en 1er lieu à se faire plaisir soi même, on a quand même envie de la partager un maximum et aussi de toucher le plus de gens possible avec. On a la chance que ça se passe plutôt bien et à chaque fois que nous avons pris quelques risques, j'ai l'impression que nous avons été récompensé pour cela.

Est ce que vous avez une stratégie afin de synthétiser votre propre maturité existentielle sur vos désirs créatifs musicaux, tout en restant à l'écoute des attendes de vos fans ? Où votre musique est instinctive et vous vous fiez à elle, même si cela peut engendrer une relation qui accepte de se nourrir de leurres, qui se perd entre besoins et désirs blessés de la part d'une partie de votre public ?

Guillaume Bernard : Il n'y a aucune stratégie non , car tout est instinctif , parfois complétement primaire !

« La musique devrait être comme faire l'amour. Parfois, vous le voulez doux et tendre, une autre fois vous le voulez dur et agressif. » d'après Jeff Buckley, qu'en pensez-vous ?

Guillaume Bernard : Il a certainement raison, c'est en effet un mélange de tout ça, en fonction de l'état d'esprit dans lequel on se trouve sur le moment de la composition, les attentes du moment sont différentes.

Vous avez effectué votre première tournée en Amérique du Nord. Avez vous des anecdotes sur votre tournée au côté de Pain Of Salvation ?

Guillaume Bernard : En effet, c'était une 1ere pour nous et on a vraiment passé du bon temps !

On a commencé par jouer sur un énorme bateau de croisière avec plus de 4000 personnes dessus pour le Cruise To the Edge Fest, nous sommes restés 5 jours dessus. Je me suis retrouvé dans un ascenseur nez à nez avec Adrian Belew (King Crimson) , la claviériste aussi de Porcupine Tree…il y avait du beau monde sur ce bateau ! Après la tournée US s'est vraiment super bien déroulée, on a partagé le bus avec Pain Of Salvation, il y avait une bonne ambiance conviviale, c'était un moment très agréable à vivre !

Vous avez épuré votre musique au fil des albums et même au niveau du chant, c'était une évolution naturelle ?

Guillaume Bernard : Certainement oui vu qu'on ne se pose pas trop de question , tout se fait naturellement.


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Est ce que l'expérience acquise avec vos concerts "Unplugged" a eu un impact notable dans l'écriture de votre musique ?

Guillaume Bernard : Pas vraiment car j'ai personnellement toujours composé les morceaux sur ma gratte acoustique !Mais en enregistrant l'album Unplugged, on s'est aussi rendu compte que les compos même épurées se tenaient bien comme ça , sans trop d'arrangement.

Metal progressif, rock atmosphérique, est ce que Klone pourrait envisager de complexifier sa musique vers une dissonance sophistiquée sans que cela soit inaccessible ?

Guillaume Bernard : Oui tout est possible, on ne se met aucune barrière et nous faisons toujours en fonction de l'envie du moment . Il y a déjà eu des phases un peu plus complexes et dissonantes dans notre discographie. Sur l'album "All Seeing Eye", avec du recul, on avait pris pas mal de risque et le spectre musical est vraiment très large !

Pendant l’enregistrement avec Francis Caste à Sainte-Marthe pour « Le grand voyage » êtes-vous allés au bout de ce qu'on vouliez comme esthétique sonore,  en filtrant des petits détails pour chaque écoute avec une longue durée de vie ?

Guillaume Bernard : Tout à fait, on a été au bout de ce que nous voulions faire et nous sommes d'ailleurs toujours satisfait de ce qui a été fait sur cet album ! On espère qu'il aura encore une longue durée de vie


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Êtes-vous conquis de votre relation pour développer le groupe avec le label Kscope ?

Guillaume Bernard : Notre relation avec Kscope aura été une bonne experience assez bénéfique pour nous. Avec l'album "Meanwhile" nous arrivons à la fin de notre contrat chez eux et nous allons très certainement travailler prochainement avec un autre label, peut être plus gros, le but est de développer un maximum la diffusion du groupe afin que de nouveaux auditeurs puissent nous écouter.

Votre dernier Hellfest était à 11h40 le vendredi sur MainStage 2 en 2019, est ce que l'on pourra vous voir cette année 2023 ?

Guillaume Bernard : Malheureusement non, on aurait bien aimé, mais il fallait laisser la place à du nouveaux groupes qui n'avaient pas encore joué. On espère pouvoir y participer l'année prochaine !

La création studio et le live vous semble t’il être deux territoires dissemblables ?

Guillaume Bernard : Ce n'est pas la même approche de travail, mais au final oui les deux finissent toujours par ce retrouver à un moment, donc il faut bien prendre en considération tous les éléments possibles pour que par exemple le travail en studio soit facilement adaptable pour le live, afin de rester fidèle le plus possible aux compositions.

Êtes-vous poreux à la musique que vous écoutez au moment de créer de nouveaux morceaux ?

Guillaume Bernard : Très certainement oui, mais sans vraiment le faire exprès. Mais il y a de la musique partout dans notre environnement, n'importe quel bruit qui nous entoure peut être musical ! Après je pense que les influences principales dans la zic resteront toujours celles qu'on a eu pendant notre enfance et notre adolescence. La nostalgie finit toujours par prendre le dessus.

Quelle est votre chanson préférée, album préféré des Beatles ? Et pourquoi ?

Guillaume Bernard : Houlala , c'est très compliqué de répondre à cette question tellement il y a de belles choses dans toute leur discographie. Je me suis d'ailleurs refait qq écoutes il n'y a pas si longtemps et le choix est tellement vaste… A ce moment précis, j'aurais envie de te dire "Strawberry Fields"… on a d'ailleurs déjà essayé de reprendre ce titre. J'aime aussi beaucoup "I want You"...Ces deux morceaux ont une ambiance Spéciale, un peu triste, nostalgique voir presque glauque, ça me plait bien ! Concernant l'album je dirais "Sgt Peppers", pour la prise de risque, les arrangements, la finesse des compositions.


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Est ce que la pochette de votre nouvel album « Meanwhile » met en contraste votre choix de davantage d’obscurité avec celle de l'opus « Here Comes The Sun » de 2015 ?

Guillaume Bernard : En effet car il me semble que certains titres de "Meanwhile" sont assez proches de certains titres de l'album Black Days. Il y a une atmosphère un peu plus asphyxiante.

Vous avez effectué les prises au Dark Sun Studio en janvier 2022 à Valence-en-Poitou, aviez-vous la « couleur » du disque déjà en ligne d’horizon ?

Guillaume Bernard : Dans les grosses lignes oui, après je t'avoue qu'il y a toujours une part de mystère par rapport au son final qu'on va obtenir et ce qu'on s'imagine dans nos têtes. Mais les compositions étaient déjà ficelées à 95%

Est ce que vous composez toujours de la même manière avec Guillaume Bernard qui compose la plupart des morceaux, Yann Ligner les paroles, avec un travail en binôme sur les structures et les détails ?

Guillaume Bernard : Tout à fait, on a trouvé un bon équilibre de cette façon et Aldrick aussi a contribué à la composition du titre Apnéa.

Quel a été votre travail en amont, pendant les compositions, pour la recherche du son ? Que vouliez vous ajourer ? Et approfondir ? (un côté immersif, planant, apaisant, lourd, incandescent, autres...? ) Vos chansons sont conçues comme des tableaux introspectifs, qu'est ce que vous espériez que l'auditrice.eur y voit, le côté minimaliste, épuré, l'ode mystique ?

Guillaume Bernard : Je me focalise tout d'abord sur les idées, les notes restent les même et peu importe l’esthétique sonore dans un premier temps. Je t'avoue que dans un premier lieu, je n'espère rien d'autre que ma propre satisfaction. La composition est quelque chose de totalement égoïste, qui consiste uniquement à concrétiser ce que j’entends dans ma tête. Je ne me pose aucune question sur comment le message sera reçu par l'auditeur. Je n’espère donc rien de spécial à part qu'une fois mon processus terminé, il y ait un récepteur réceptif aux vibrations crées ! Je ne compose pas en me disant par exemple «  tiens , aujourd'hui je vais faire une zic planante...», les idées viennent ou ne viennent pas, je ne force pas le processus à aller dans telle ou telle direction.

Avec "Here Comes The Sun" vous avez atteint de haut sommet d'introspection, émotion, densité, pesanteur, "Le Grand Voyage" a suivi avec avec un côté épique et plus sombre, comment voyez vous « Meanwhile » ? et faut-il comparer avec les 2 précédents ? Est ce que ces trois albums forment ils une entité ?

Guillaume Bernard : J'ai l'impression qu'il y a un coté beaucoup plus terre à terre sur l'album "Meanwhile" si on doit le comparer aux deux autres albums. Il est beaucoup plus rentre dedans et aussi très dense. Il y a beaucoup moins d'arpège sur ce disque, et la majorité de l'album est à la base de Riff plus Metal. Le travail atmosphérique n'est pas le même que sur les précédents disques. Il y a aussi beaucoup moins d'air, certains titres peuvent sembler plus asphyxiant. Je ne sais pas si les 3 disques forment une entité, peut être qu'on arrive à la fin d'un cycle, mais ça nous le serons quand le prochain album sera composé et mis en boite !


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Qu'elle est la pire folie destructrice qu’engendre l’homme selon vous ?

Guillaume Bernard : J'ai la phobie du nucléaire et j'ai la centrale de Civaux pas si loin de chez moi, cela fait partie d'une des pires folies… après il y en a tellement...

Vous arrivez tout le temps à créer du relief dans vos compositions alors que de nombreux groupes ont besoin de se rattacher à des atmosphères. Est ce que les montées en intensité font parties de votre processus créatif, votre marque de fabrique  ?

Guillaume Bernard : Oui on va dire que c'est notre façon de rendre la musique progressive, le relief est quelque chose d'important pour mettre en avant certaines parties plus que d'autres...Il faut savoir trouver le bon équilibre qui va faire en sorte de pouvoir écouter plusieurs fois le morceau sans se lasser.

Mettre du relief dans votre set-list en concert a t'il été le dénominateur commun du nouvel album ?

Guillaume Bernard : En partie oui car on ne voulait surtout pas refaire un Le Grand Voyage Bis. En période de composition j'avais pas mal d'idées de coté et j'ai gardé un max de riff plus rentre dedans...Tout ce qui est arpège a été mis de coté pour les travailler plus tard ! Peut être qu'il y aura un retour aux arpèges sur le prochain album !

D’ailleurs en live le traitement, le grain de chaque instrument est primordial ?

Guillaume Bernard : On apporte un gros travail oui sur la recherche sonore, et il est aussi super important pour nous de travailler avec un ingé son à l'écoute de nos attentes en terme de sonorisation. On bataille souvent pour abuser tout ce qui est réverbération.

Avez vous de prochaines dates de concerts lors de la sortie de l'album en 2023 ? J'espère que vous viendrez près de Toulouse, le top serait Castres ; )

Guillaume Bernard : Nous avons fait pas mal de dates en France dont le Trabendo à Paris, ça s'est super bien passé, puis la tournée en Europe avec Devin Towsend était vraiment fantastique…On a passé du bon temps sur la route et on garde aussi un excellent souvenir de cette date au Bikini à Toulouse. On avait un super son et nous étions plutôt en forme ! Nous avons d'ailleurs prévu d'y revenir en 2024 avec Psykup et les Tambours du Bronx. (NLDR : Les Tambours du Bronx + Klone + Nanowar of Steel + Psykup @ Le Bikini - Toulouse (31) - 29 mars 2024)


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