WALLABIRZINE

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dimanche, octobre 15 2023

IRON LIZARDS - ITW au buvard


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Iron Lizards est un trio Parisien de rawk Hi Energy, électrique, furibard, explosif. Leur premier opus "Hungry For Action" décalotte sauvagement et bestialement le Hi Energy !


Hell'o, pouvez vous faire une présentation du groupe et de ses membres, avec le pedigree des potentiels anciens groupes et du bagage musical.

Elio : On est un power trio avec moi-même Elio : guitare/chant, Valentin : basse et Kevin : batterie. Valentin est un punk fan de Hendrix. Kevin est un hardos qui a officié dans des groupes de Grind. Pour ma part, je joue dans des projets de black metal et thrash à côté (Horrid Apparition) et j’aime autant le rock’n’roll que le metal et hard 70/80.

Hardos ou rocker ?

Elio : Les deux en fait. Je dirais qu’on est des hardos qui font du r’n’r oubdes punks à cheveux longs Lemmy ou Billy Gi Les deux encore une fois. Lemmy était fan de ZZ Top, ça se sent sur leurs débuts - les 2 meilleurs power trios de tous les temps.

Quel a été votre intention première pour créer Iron Lizards ?

Elio : Mon intention était de faite un groupe de rock’n’roll survitaminé dans l’esprit des groupes d’action rock des années 90s à la Hellacopters, New bomb turks et les légendes Motörhead, Stooges, MC5. Pour le nom du groupe je voulais un clin d’œil direct à Motörhead : Thunder Lizards en rapport avec les paroles de love me like a reptile était déjà pris par des ricains, du coup je l’ai associé avec Iron de Iron Fist qui est mon album préféré.

C'est quoi le rock'n'roll pour vous ? Le rock’n’roll pour nous c’est l’énergie ! Comment il doit être joué ?

Elio : A fond, à balles! Les manches des guitares doivent être des patinoires de sueur, perdre 3 L de sueur par concert, c’est l’esprit !


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Votre trio sait définir et compose la triangulaire grosse basse, gros riffs, grosse patate pour une énergie hyper excitante, il y a une recette particulière pour arriver à cela ?

Elio : Pas vraiment de recette, à part construire le tout autour du riff! Tout s’articule autour, pas de rock’n’roll efficace sans bons riffs.

Vous êtes possédez en gros, en gras, avec le majeur tendu par le punk hardcore hyper fast de Zero Boys, Angry Samoans, Poison Idea, le rawk Hi Energy de The Mc5, The Stooges, la folie de The Cramps, The Hellacopters en feu, New York Dolls, Hanoi Rocks, The Heartbreakers, la graisse furibarde de The Flaming Sideburns, Electric Frankenstein, Dwarnes, Motörhead. Est ce que cette structure vous définie t-elle ? Ou manque t'ils d'autres éléments essentiels ?

Elio : Oui totalement! Il y’a un groupe qui nous a et nous influence toujours c’est Annihilation Time, groupe pas assez vénéré qui aurait mérité bcp plus d’intérêt ! Ils avaient leur fin mélange de riffs 70s avec du punk façon Black Flag à leur sauce et une énergie totalement rock’n’roll, je vous invite voir leur live au Bedingo hotel en Australie, un exemple pour nous! Je dirais que nous mélangeons le rock’n’roll / action rock avec un côté plus sauvage dans l’esprit d’Annihilation Time.


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Est ce que vos lyrics vont piocher dans l'intimité existentielle et le moteur à explosion des les bobines de série B, d’exploitation, sexploitation, des vieux films d'horreurs ? Un film à conseiller à ce propos ?

Elio : Les deux, de plus en plus dans mon expérience personnelle mais évidemment dans des thèmes de ce genre de films. Je recommande Werewolves on wheels, très bon biker exploitation de 1971! Plus connu, Class of nuke ´em high, mon préféré des Troma, Lemmy a d’ailleurs fait pas mal d’apparitions dans ces productions.

Vous venez d'accomplir une cover du « Cold Gin » de KISS dans un mood volcanique de la compilation « Ssik Action! A High Energy Tribute To The Hottest Band In The World » via Devil's Beat Records. Pourquoi ce titre ? Avez vous un béguin pour KISS ? Si oui quel est votre disque préféré, membre préféré, et titre préféré ?

Elio : Difficile d’en choisir un, je dirais le 1er album - j’adore autant les 4 premiers. Au début nous avions choisi Strutter mais il était déjà pris, du coup on a opté pour Cold Gin jouée accélérée avec plus de solos pour coller avec notre style. Titre préféré : She, (qui n’aurait pas collé). Membre préféré : Ace.



C'est quoi votre futur stratosphérique pour Iron lizards ?

Elio : Le 2eme album qui est en cours d’écriture - encore plus orienté action rock / r’n’r que le précédent, on a 2 titres de prêts et l’ensemble des riffs et structures dans la boîte. Hâte d’incorporer ces nouveaux titres dans notre setlist pour les prochaines dates !


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vendredi, juillet 7 2023

ITW OLIVIER DRAGO NEW NOISE


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Depuis l'été 2022 je me pose la question, que pourrais-je faire pour le mag New Noise ? Je me suis réabonné, j'ai acheté des anciens N°. Mais à mon niveau de fanzineux self-made-man ?

J'ai rencontré Olivier Drago devant le concert de Napalm Death durant le hellfest 2022 (5 mn hein!)  pour lui signifier l'importance de son magazine, qui depuis traverse une période trouble. J'ai hésité à lui écrire, parce que mon fanzine et webzine WallaBirZine, ainsi que Mysterris Moon (la face sombre du wallabirzine, grrrrrr) ne sont pas connus, réputés, et que cela n'apportera pas plus de visibilité qu’une page dans le magazine Chalutier de Sète, mais bon, comme je me paye avec un pouce levé chaque fois que j'écris un truc, je me dis que pour son mag, ou les groupes la moindre lumière de visibilité même si elle provient du fin fond des ténèbres, est toujours préférable.

Voici une ITW d'Olivier Drago, qui a commencé au début de la démocratisation d’Internet avec le webzine « No Brain No Headache » entre 1999 et 2003. Puis écrit pour les magazines Velvet, Versus, Noise, devient éditeur du magazine et gérant de la SARL Noise Publishing depuis 2011, dans lequel il est rédacteur en chef du magazine, s’occupe de la gestion, d’une partie de la comptabilité, de la facturation, de la relation avec l’imprimerie, avec la société de routage qui s’occupe des envois abonnés, etc...Il reçoit la plupart des promos, monte les sommaires, à partir des propositions des rédacteurs, mais évidemment aussi des groupes qu'il a envie de faire figurer au sommaire. fais l’intermédiaire entre certains rédacteurs et les attachés de presse, groupes ou labels, relis et modifie les articles, écris des chroniques et des interviews, poste des news sur le site web, d’une partie des commandes passées sur le site et des abonnements, démarche les labels, tourneurs, salles de concert, festivals, pour de la publicité, etc.


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Pourriez-vous définir votre existence avec la musique ? Ainsi que dans votre parcours professionnel (ou semi-prof, et/ou autodidacte) ?

Olivier Drago : Elle m’a rendu accroc. Toute ma vie j’ai dépensé la quasi-totalité de mon fric en disques. Ce qui fait de moi un sinistre crétin, je suppose. D’un autre côté, elle m’a empêché de devenir drogué ou alcoolique – lorsque vous ne roulez pas sur l’or, il faut faire des choix. À cause d'elle, je me suis aussi lancé dans un métier sans avenir. La musique m’a procuré et me procure encore beaucoup de plaisir, mais, concrètement, on peut dire qu’elle a ruiné ma vie.


Comment détermineriez- vous votre relation avec le milieu de la musique ? Et ce que vous avez appris de lui ?

Olivier Drago : Rien que je ne savais déjà. Je fréquente de toute façon le moins possible ce milieu dans lequel je n’ai rencontré presque que des minables aux égos démesurés, des faux-culs, des mendiants, des escrocs, des idiots, des gens à qui je n’avais jamais rien à dire. Mais je te rassure, ce n’est pas pire que dans la plupart des autres milieux.


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Pensez-vous que les webzines/blog/youtubeur/etc...gratuit ont tué la presse ? Qu'est ce qui tue/ou est en train de tuer la presse musicale ?

Olivier Drago : Oui, dans un premier temps les webzines et les blogs, qui de toute façon vont bientôt crever eux aussi (c’est déjà le cas des blogs, non ?), tués par les YouTubeurs, les influenceurs (j’ai envie de commettre un génocide à chaque fois que j’entends ce mot ou son quasi-synonyme « créateur de contenus »), TikTok, les reels, les podcasts et, plus généralement, les réseaux sociaux.

Mais les  raisons sont encore plus nombreuses, avec en premier lieu la flemme des gens, notamment cette flemme de lire de plus en plus prononcée, la multiplication des loisirs, la hausse récente du coût de la vie (j’adore cette expression), les algorithmes des plateformes de streaming...

Aujourd’hui, sans vraiment lever le petit doigt, vous pouvez trouver plus de musique que vous ne disposez de temps pour en écouter.


Qu'est ce qu'il faudrait faire pour adapter/connecter la presse musicale afin d'intéresser, retenir, éduquer les nouvelles générations ?

Olivier Drago : Rien. Je ne connais aucun moins de 25 ans qui lise des magazines, et notre dernier sondage lectorat le confirme. Dans le métro, je ne vois que très peu de gens lire des livres et plus jamais personne avec un magazine entre les mains. Personne. Uniquement des zombies sur TikTok ou Instagram. C’est la direction que prend le monde. Si j’avais vingt ans aujourd’hui j’agirais comme eux.


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Quel est votre avis sur l'intérêt en France pour la presse musicale ? Et les styles musicaux que vous relatez/informez/révélez dans New Noise ?

Olivier Drago : Très peu de gens s’intéressent à ces musiques en France, et ce "très peu de gens" est constitué à 90% d’abrutis attisant des guerres de chapelles et sous-chapelles musicales qui n'ont plus lieu d’être.


Quels sont les rédactrices/eurs dont la plume vous a donné l'envie d'écrire ? Et ceux et celles qui aujourd'hui vous font frémir ?

Olivier Drago : Dominique Mesmin, Olivier Portnoy, Laurence Romance, Jérôme Reijasse/Elliot Costantini, Phil Lageat, Henry Dumatray, Stéphane Hervé… Aujourd’hui ? Absolument personne. (NDLR : je te conseille la sainte lecture démoniaque du WallaBirZine en toute humilité)


Quel est l'album auquel vous revenez tout le temps ? Et pourquoi ?

Olivier Drago : Sans surprise aucune : Angel Dust de Faith No More. Il ne ressemblait à rien d’autre à sa sortie, et en plus le groupe s'affichait comme l’un des plus charismatiques du circuit.


Quelle chanson vous est indispensable (aujourd'hui ou depuis sa rencontre) et pourquoi ? (ce n'est pas nécessairement la meilleure, mais elle reste unique pour vous)

Olivier Drago : « Mama » de Genesis et « In the Air Tonight » de Phil Collins. Je ne sais pas pourquoi. Le frisson à chaque fois. Ça ne s’explique pas.

« In the Air Tonight » de Phil Collins ?!? Aaaaaaaaah le démon ça y est, je l'ai dans la pigne pour toute la journée maintenant !!!


Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à l'exXxcellënt new noise mag, car il est unique, singulier, indispensable, passionné, érudit, intéressant, curieux, et que tu vas grandir, évoluer, apprendre, découvrir, aimer la müsique !




samedi, juin 3 2023

KLONE ITW


Klone est un groupe de metal progressif français, originaire de Poitiers, d'une densité musicale très addictive, le groupe a su manier l'apesanteur avec le tellurique, l'obscurité dans les cieux, dévoilant à chaque album un style unique. Leur neuvième album est sorti le 10 février 2023, vous pouvez en lire la chronique "Meanwhile". Voici une interview réalisée avec le compositeur et guitariste Guillaume Bernard par mail durant la dernière tournée du groupe (dont le WallaBirZine a pu assister au concert à Toulouse, et vous pouvez lire le report intitulé ''WALKING ON CLOUDS WITH KLONE).


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Si vous deviez faire un récapitulatif de votre parcours, qu'elles ont été les événements essentiels à l'évolution, à l'épanouissement du groupe ?

Guillaume Bernard : Peut être déjà la sortie officielle du 1er album "Duplicate" qui a permis d'identifier le groupe dans le milieu, puis notre signature sur le label Season Of Mist avec l'album "All Seeing Eye", notre 1er passage au hellfest en 2007 grâce à un vote des lecteurs de VS Webzine, notre 1ere tournée en Europe avec King's X en 2011, notre signature chez Kscope pour "Le Grand Voyage", notre tournée avec Gojira en Europe en 2012… tous ces éléments font que le groupe a bien grossi depuis notre commencement ! Je pense que le must qui a apporté de l'évolution c'est toutes les tournées que nous avons faites. A celle déjà citées je peux rajouter celle avec Devin Townsend, Orphaned Land, Leprous, Pain of Salvation aux états unis.

Est ce que le line-up de KLONE s'est stabilisé ?

Guillaume Bernard : On va dire que le noyaux dur est plutôt stable oui, Yann, Aldrick, Matthieu et même notre collaboration avec Morgan est stable depuis 2013 ! Apres les postes qui ont tendance à changer dans le groupe c'est le batteur et le bassiste...Nous avons fait avec tout ça car des fois en fonction de la disponibilité de chacun, nous n'avons pas trop le choix !

Qu’est ce que vous aimeriez dévoiler dans votre musique que jusqu’à présent vous n’avez pas étaient capables de réaliser, de pouvoir accomplir ?

Guillaume Bernard : Cela fait un petit bout de temps que j'aimerais qu'on puisse travailler avec un orchestre symphonique, voir aussi des cuivres, de la harpe… Je pense que dès qu'on en aura l'occasion de le faire , nous le ferons avec grand plaisir !

Est ce Que l’émancipation dans la création passe t-elle par un grand voyage intérieur ? ( de sa racine intime jusqu'à son extension cinématographique ?

Guillaume Bernard : Je ne me pose pas vraiment ce genre de question, pour moi la création vient certainement en grande partie de choses inconscientes qu'on ne maîtrise pas. Les différentes étapes d'une vie et notre vécu, toutes les émotions qui nous accompagnent dans n'importe quel moment peuvent être retranscrite inconsciemment en musique.


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Est il préférable de voir les ombres avant les lumières de votre musique ?

Guillaume Bernard : J'ai l'impression que dans notre discographie nous avons d'abord explorer la part d'ombre avant d'aborder et mis en musique le coté lumineux.

Vous aimez que l'auditeur se forge sa propre lecture à l’écoute de vos albums, vos deux albums précédents opus avaient mis en valeur le relief dans votre musique avec la subtilité d’un dosage tout en résonance, capable de faire sonner une note et d’apporter du mystère. N'êtes vous jamais inquiets qu'à chaque fois se profile le risque d'un abandon, d'une trahison, d'une incompréhension dans le lien entre le groupe et son public ? (comme un amour qui pourrait se construire sur des attentes qui sont des exigences.)

Guillaume Bernard : Je suis toujours curieux de savoir comment notre musique va être reçu par le public car même si à la base, la démarche est totalement égoïste dans le sens où on cherche en 1er lieu à se faire plaisir soi même, on a quand même envie de la partager un maximum et aussi de toucher le plus de gens possible avec. On a la chance que ça se passe plutôt bien et à chaque fois que nous avons pris quelques risques, j'ai l'impression que nous avons été récompensé pour cela.

Est ce que vous avez une stratégie afin de synthétiser votre propre maturité existentielle sur vos désirs créatifs musicaux, tout en restant à l'écoute des attendes de vos fans ? Où votre musique est instinctive et vous vous fiez à elle, même si cela peut engendrer une relation qui accepte de se nourrir de leurres, qui se perd entre besoins et désirs blessés de la part d'une partie de votre public ?

Guillaume Bernard : Il n'y a aucune stratégie non , car tout est instinctif , parfois complétement primaire !

« La musique devrait être comme faire l'amour. Parfois, vous le voulez doux et tendre, une autre fois vous le voulez dur et agressif. » d'après Jeff Buckley, qu'en pensez-vous ?

Guillaume Bernard : Il a certainement raison, c'est en effet un mélange de tout ça, en fonction de l'état d'esprit dans lequel on se trouve sur le moment de la composition, les attentes du moment sont différentes.

Vous avez effectué votre première tournée en Amérique du Nord. Avez vous des anecdotes sur votre tournée au côté de Pain Of Salvation ?

Guillaume Bernard : En effet, c'était une 1ere pour nous et on a vraiment passé du bon temps !

On a commencé par jouer sur un énorme bateau de croisière avec plus de 4000 personnes dessus pour le Cruise To the Edge Fest, nous sommes restés 5 jours dessus. Je me suis retrouvé dans un ascenseur nez à nez avec Adrian Belew (King Crimson) , la claviériste aussi de Porcupine Tree…il y avait du beau monde sur ce bateau ! Après la tournée US s'est vraiment super bien déroulée, on a partagé le bus avec Pain Of Salvation, il y avait une bonne ambiance conviviale, c'était un moment très agréable à vivre !

Vous avez épuré votre musique au fil des albums et même au niveau du chant, c'était une évolution naturelle ?

Guillaume Bernard : Certainement oui vu qu'on ne se pose pas trop de question , tout se fait naturellement.


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Est ce que l'expérience acquise avec vos concerts "Unplugged" a eu un impact notable dans l'écriture de votre musique ?

Guillaume Bernard : Pas vraiment car j'ai personnellement toujours composé les morceaux sur ma gratte acoustique !Mais en enregistrant l'album Unplugged, on s'est aussi rendu compte que les compos même épurées se tenaient bien comme ça , sans trop d'arrangement.

Metal progressif, rock atmosphérique, est ce que Klone pourrait envisager de complexifier sa musique vers une dissonance sophistiquée sans que cela soit inaccessible ?

Guillaume Bernard : Oui tout est possible, on ne se met aucune barrière et nous faisons toujours en fonction de l'envie du moment . Il y a déjà eu des phases un peu plus complexes et dissonantes dans notre discographie. Sur l'album "All Seeing Eye", avec du recul, on avait pris pas mal de risque et le spectre musical est vraiment très large !

Pendant l’enregistrement avec Francis Caste à Sainte-Marthe pour « Le grand voyage » êtes-vous allés au bout de ce qu'on vouliez comme esthétique sonore,  en filtrant des petits détails pour chaque écoute avec une longue durée de vie ?

Guillaume Bernard : Tout à fait, on a été au bout de ce que nous voulions faire et nous sommes d'ailleurs toujours satisfait de ce qui a été fait sur cet album ! On espère qu'il aura encore une longue durée de vie


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Êtes-vous conquis de votre relation pour développer le groupe avec le label Kscope ?

Guillaume Bernard : Notre relation avec Kscope aura été une bonne experience assez bénéfique pour nous. Avec l'album "Meanwhile" nous arrivons à la fin de notre contrat chez eux et nous allons très certainement travailler prochainement avec un autre label, peut être plus gros, le but est de développer un maximum la diffusion du groupe afin que de nouveaux auditeurs puissent nous écouter.

Votre dernier Hellfest était à 11h40 le vendredi sur MainStage 2 en 2019, est ce que l'on pourra vous voir cette année 2023 ?

Guillaume Bernard : Malheureusement non, on aurait bien aimé, mais il fallait laisser la place à du nouveaux groupes qui n'avaient pas encore joué. On espère pouvoir y participer l'année prochaine !

La création studio et le live vous semble t’il être deux territoires dissemblables ?

Guillaume Bernard : Ce n'est pas la même approche de travail, mais au final oui les deux finissent toujours par ce retrouver à un moment, donc il faut bien prendre en considération tous les éléments possibles pour que par exemple le travail en studio soit facilement adaptable pour le live, afin de rester fidèle le plus possible aux compositions.

Êtes-vous poreux à la musique que vous écoutez au moment de créer de nouveaux morceaux ?

Guillaume Bernard : Très certainement oui, mais sans vraiment le faire exprès. Mais il y a de la musique partout dans notre environnement, n'importe quel bruit qui nous entoure peut être musical ! Après je pense que les influences principales dans la zic resteront toujours celles qu'on a eu pendant notre enfance et notre adolescence. La nostalgie finit toujours par prendre le dessus.

Quelle est votre chanson préférée, album préféré des Beatles ? Et pourquoi ?

Guillaume Bernard : Houlala , c'est très compliqué de répondre à cette question tellement il y a de belles choses dans toute leur discographie. Je me suis d'ailleurs refait qq écoutes il n'y a pas si longtemps et le choix est tellement vaste… A ce moment précis, j'aurais envie de te dire "Strawberry Fields"… on a d'ailleurs déjà essayé de reprendre ce titre. J'aime aussi beaucoup "I want You"...Ces deux morceaux ont une ambiance Spéciale, un peu triste, nostalgique voir presque glauque, ça me plait bien ! Concernant l'album je dirais "Sgt Peppers", pour la prise de risque, les arrangements, la finesse des compositions.


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Est ce que la pochette de votre nouvel album « Meanwhile » met en contraste votre choix de davantage d’obscurité avec celle de l'opus « Here Comes The Sun » de 2015 ?

Guillaume Bernard : En effet car il me semble que certains titres de "Meanwhile" sont assez proches de certains titres de l'album Black Days. Il y a une atmosphère un peu plus asphyxiante.

Vous avez effectué les prises au Dark Sun Studio en janvier 2022 à Valence-en-Poitou, aviez-vous la « couleur » du disque déjà en ligne d’horizon ?

Guillaume Bernard : Dans les grosses lignes oui, après je t'avoue qu'il y a toujours une part de mystère par rapport au son final qu'on va obtenir et ce qu'on s'imagine dans nos têtes. Mais les compositions étaient déjà ficelées à 95%

Est ce que vous composez toujours de la même manière avec Guillaume Bernard qui compose la plupart des morceaux, Yann Ligner les paroles, avec un travail en binôme sur les structures et les détails ?

Guillaume Bernard : Tout à fait, on a trouvé un bon équilibre de cette façon et Aldrick aussi a contribué à la composition du titre Apnéa.

Quel a été votre travail en amont, pendant les compositions, pour la recherche du son ? Que vouliez vous ajourer ? Et approfondir ? (un côté immersif, planant, apaisant, lourd, incandescent, autres...? ) Vos chansons sont conçues comme des tableaux introspectifs, qu'est ce que vous espériez que l'auditrice.eur y voit, le côté minimaliste, épuré, l'ode mystique ?

Guillaume Bernard : Je me focalise tout d'abord sur les idées, les notes restent les même et peu importe l’esthétique sonore dans un premier temps. Je t'avoue que dans un premier lieu, je n'espère rien d'autre que ma propre satisfaction. La composition est quelque chose de totalement égoïste, qui consiste uniquement à concrétiser ce que j’entends dans ma tête. Je ne me pose aucune question sur comment le message sera reçu par l'auditeur. Je n’espère donc rien de spécial à part qu'une fois mon processus terminé, il y ait un récepteur réceptif aux vibrations crées ! Je ne compose pas en me disant par exemple «  tiens , aujourd'hui je vais faire une zic planante...», les idées viennent ou ne viennent pas, je ne force pas le processus à aller dans telle ou telle direction.

Avec "Here Comes The Sun" vous avez atteint de haut sommet d'introspection, émotion, densité, pesanteur, "Le Grand Voyage" a suivi avec avec un côté épique et plus sombre, comment voyez vous « Meanwhile » ? et faut-il comparer avec les 2 précédents ? Est ce que ces trois albums forment ils une entité ?

Guillaume Bernard : J'ai l'impression qu'il y a un coté beaucoup plus terre à terre sur l'album "Meanwhile" si on doit le comparer aux deux autres albums. Il est beaucoup plus rentre dedans et aussi très dense. Il y a beaucoup moins d'arpège sur ce disque, et la majorité de l'album est à la base de Riff plus Metal. Le travail atmosphérique n'est pas le même que sur les précédents disques. Il y a aussi beaucoup moins d'air, certains titres peuvent sembler plus asphyxiant. Je ne sais pas si les 3 disques forment une entité, peut être qu'on arrive à la fin d'un cycle, mais ça nous le serons quand le prochain album sera composé et mis en boite !


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Qu'elle est la pire folie destructrice qu’engendre l’homme selon vous ?

Guillaume Bernard : J'ai la phobie du nucléaire et j'ai la centrale de Civaux pas si loin de chez moi, cela fait partie d'une des pires folies… après il y en a tellement...

Vous arrivez tout le temps à créer du relief dans vos compositions alors que de nombreux groupes ont besoin de se rattacher à des atmosphères. Est ce que les montées en intensité font parties de votre processus créatif, votre marque de fabrique  ?

Guillaume Bernard : Oui on va dire que c'est notre façon de rendre la musique progressive, le relief est quelque chose d'important pour mettre en avant certaines parties plus que d'autres...Il faut savoir trouver le bon équilibre qui va faire en sorte de pouvoir écouter plusieurs fois le morceau sans se lasser.

Mettre du relief dans votre set-list en concert a t'il été le dénominateur commun du nouvel album ?

Guillaume Bernard : En partie oui car on ne voulait surtout pas refaire un Le Grand Voyage Bis. En période de composition j'avais pas mal d'idées de coté et j'ai gardé un max de riff plus rentre dedans...Tout ce qui est arpège a été mis de coté pour les travailler plus tard ! Peut être qu'il y aura un retour aux arpèges sur le prochain album !

D’ailleurs en live le traitement, le grain de chaque instrument est primordial ?

Guillaume Bernard : On apporte un gros travail oui sur la recherche sonore, et il est aussi super important pour nous de travailler avec un ingé son à l'écoute de nos attentes en terme de sonorisation. On bataille souvent pour abuser tout ce qui est réverbération.

Avez vous de prochaines dates de concerts lors de la sortie de l'album en 2023 ? J'espère que vous viendrez près de Toulouse, le top serait Castres ; )

Guillaume Bernard : Nous avons fait pas mal de dates en France dont le Trabendo à Paris, ça s'est super bien passé, puis la tournée en Europe avec Devin Towsend était vraiment fantastique…On a passé du bon temps sur la route et on garde aussi un excellent souvenir de cette date au Bikini à Toulouse. On avait un super son et nous étions plutôt en forme ! Nous avons d'ailleurs prévu d'y revenir en 2024 avec Psykup et les Tambours du Bronx. (NLDR : Les Tambours du Bronx + Klone + Nanowar of Steel + Psykup @ Le Bikini - Toulouse (31) - 29 mars 2024)


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vendredi, mai 5 2023

CONCERT HOMMAGE A ELOA MIONZE SAMEDI 13 MAI, 19h A L'INTERNATIONAL (PARIS)


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L'attachée de presse Eloa Mionzé nous a quittés le 19 avril. Yann Landry, son associé et ami, et Angie Dufin, sa consoeur, ont décidé de lui rendre hommage au travers d'un concert le samedi 13 mai à l'International (Paris), réunissant des groupes et amis avec qui elle a pu travailler. Les fonds récoltés par la billetterie reviendront directement à sa famille, ses enfants. Ce sont les groupes Kill the Princess, LISATYD et Blast Candy qui se produiront lors de cette soirée. 3 groupes pour 6 femmes et 6 hommes, #morewomenonstage.

SAMEDI 13 MAI, 19h A L'INTERNATIONAL (PARIS)

5 Rue Moret 75011 Paris, Métro Ménilmontant, Saint Maur ou Parmentier.

Entrée 10€ - A partir de 19 heures.


jeudi, janvier 19 2023

Happy Birthday W-Fenec


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Le fanzine/webzine W-Fenec fête ses 25 ans d'existence !!Leur nouveau numéro (avec un encart spécial) est sorti 25 ans après la création : soit le 18 Janvier 2023 !


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Que de chemin, d'épreuves et de passion pour ces aficionados. Rencontre :

Pourquoi écrivez vous sur la musique ?

Circus : Perso, j’ai toujours aimé transmettre. C’est le milieu dans lequel j’ai grandi (mes parents étaient instits) et j’en ai même fait mon métier. Cette passion pour la musique m’a, quant à elle, été transmise par un pote de collège de deux ans mon aîné, qui m’a fait découvrir mon premier Therapy?, mon premier Burning Heads, mon premier Far, mon premier fanzine Kérosène, etc… Ayant toujours eu soif de nouveautés, j’ai accumulé les disques, les infos (je les retenais mieux que mes cours) et j’ai à mon tour eu envie de partager tout ça.

Ted : Au départ, c’est un pur accident. Je suis musicien et mélomane, rien que ça, ça demande beaucoup de temps ! Tout simplement, j’étais un grand lecteur du W-Fenec dans les premières années, et j’étais juste irrité de ne pas voir la plupart de mes découvertes et claques musicales sur le site, alors j’ai pris les devants pour faire partager. Et de fil en aiguille, on m’a proposé le poste de rédacteur et j’ai pris goût. Donc, en guise de réponse, je dirais le partage d’une passion.

Gui de Champi : quand j’avais douze ans, j’avais un petit carnet dans lequel je griffonnais mes impressions sur les albums des Rolling Stones de mon père. J’espère l’avoir égaré car ça ne doit pas être joli à relire, mais c’était important pour moi d’exprimer à ma façon ce que la musique pouvait me procurer comme émotion. J’écoute de la musique quand je vais bien, quand je ne vais pas bien et quand je vais tout court ici, là ou ailleurs. Retranscrire mes sensations musicales sur “papier” est presque vital.


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Si vous deviez décrire W-Fenec à un aveugle ? ( plus rigolo = à un sourd ? )

Oli : Ca ne doit pas être drôle d’être sourd. C’est une question de très mauvais goût, je vais le dire sur Twitter de ce pas. Les aveugles n’ont, pendant longtemps, pas raté grand-chose tant le site était peu “joli”, il ne l’est toujours pas franchement mais le mag est, on l’espère, de qualité. Donc, c’est un comme un mag de rock, sauf qu’il est digital, gratuit et sans pub. Il existe des logiciels qui lisent à ta place sur le net donc peut-être que les aveugles nous connaissent quand même…

Ted : A un aveugle, c’est simple, je lui parle. A un sourd, je lui écris en lui disant que le magazine ne va pas lui servir à grand chose, si ce n’est peut-être de corriger nos fautes d’orthographe.

Pourquoi créer un mag musical ?

Oli : Parce qu’en 1998, ça n’existait pas sur le net ! Et même aujourd’hui, les mags en ligne sont encore et toujours assez rares. Et aussi parce que c’est plus facile de créer son truc si on veut faire ce qu’on veut.

Vous avez commencé en 1998 et nous sommes d’accord que le Nu metal est le truc le plus nul de l’histoire du rock ?

Circus : J’avais 18 ans à l’époque donc je faisais complètement partie du public cible mais comme toi j’ai toujours trouvé ça horrible. Peut être que mon trop grand amour du punk rawk m’a épargné, à l’inverse de certains de mes collègues ici, ahaha !


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Oli : En cherchant un peu, il y a plein de mouvements qui sont bien pires, un truc comme le metalcore, c’est souvent très pénible. Des groupes comme Deftones, Shovel ou Stereotypical Working Class démontrent que ça vaut le coup quand même. Le souci, ce sont les groupes qui se sont créés pour profiter de la manne genre Linkin Park et qui ont rendu ça risible. Est-ce qu’on doit qualifier le pop-punk à l’aune de Superbus ?

Ted : La musique, c’est une question de goûts et de couleurs. Il en faut pour tout le monde et il y a toujours du bon dans le mauvais et vice-versa. Je me souviens avoir beaucoup aimé “Siliclone liquid“ de Pleymo quand le disque est sorti à la fin des années 90.

Gui de Champi : j’ai eu ma période Nu metal, mais Nu metal français. C’est grave docteur ? Le truc le plus nul de l’histoire, pour moi, c’est Indochine, mais ça ne regarde que moi.

Quels sont vos styles musicaux emblématiques ? Et quels sont ceux qui bénéficient le moins de votre expertise ?

Oli : Expertise ? On n’écrit qu’avec des émotions, on évite les trucs trop techniques… J’aime penser qu’on traite de tous les styles et qu’on n’a pas de style de prédilection qui serait justement “emblématique”, après chacun a ses goûts et ses préférences, c’est ce qui fait notre richesse. Personnellement, je suis très sensible au post-rock, à l’indus et au post-hardcore, est-ce que pour autant on est un mag “indus” ou “post rock”, je ne crois pas… Je pense qu’on manque de “pop” et peut-être de métal un peu plus extrême genre Black ou Death pour couvrir davantage le champ du Rock.

Ted : Je ne résonne malheureusement pas en termes de styles musicaux. Ce concept m’effraie. En plus de ça, même si je pense maîtriser un mouvement ou un courant artistique, très souvent je me retrouve à découvrir de nouvelles choses qui mettent un certain doute sur mon “expertise”.


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Gui de Champi : j’ai une affection toute particulière pour le rock ‘n’ roll au sens large. Celui qui transpire, celui qui s’écoute fort. Le punk rock a également changé ma vie. Par contre, le jazz et le rap sont en dehors de mes champs de compétence. Qu'est ce que l'underground ?

Oli : Ce qui n’est pas mainstream, non ? Par définition, c’est ce qui n’est pas exposé au grand jour, peut-être par crainte de se cramer au soleil, mieux vaut parfois vivre tranquillement au frais et faire sa vie quand la majorité regarde ailleurs.

Ted : J’ai l’impression que le concept de l’“undergound“ a vachement changé avec le temps. On ne sait pas vraiment qui fait partie de ça ou pas. Peut-être que désormais, c’est quand les fans payent en avance les artistes via des plateformes comme Ulule ou KKBB pour qu’ils se payent des instruments, un clip ou un ingé-son ?

Y a t-il un album, groupe, style que vous n’avez pas su comprendre à sa sortie et que vous avez assassiné ?

Oli : Une des règles non écrites du W-Fenec, c’est de ne pas perdre de temps à écouter et ensuite écrire sur un truc qui ne nous plaît pas. On n’est pas du genre à se torturer à écouter un album qui nous ennuie, on n’a donc pas assassiné grand monde… La chronique de Slipknot est gratinée mais c’était parue à l’époque sous forme de “débat” avec des “pour“ et des “contre“. Je ne suis toujours pas un grand fan des knot mais il faut bien avouer qu’ils ont sorti quelques bons morceaux depuis et ont davantage résisté au temps que ce que je prévoyais….

Ted : Aucun, c’est même le contraire en réalité. Y’a tellement de disques que j’ai trouvé pas mauvais à l’époque et qui avec le temps vieillissent pas bien du tout.

Gui de Champi : j’ai beau réfléchir, je ne vois pas…par contre, le contraire (album encensé alors qu’en réécoutant, c’est quand même pas la folie), il y en a quelques uns. J’en parle dans l’encart 25 ans du mag#54 (placement de produit, teasing : j’ai pas fait d’école de commerce mais je suis pas trop mal, là !)

Faut-il parler uniquement de ce qui plaît ? de ne jamais critiquer ? Avez vous peur d’être mal compris dans vos chroniques ? D’attirer les haters, wokistes sur votre forum, page FB ?

Oli : On critique, certains groupes nous déçoivent parfois, on l’écrit, on critique, on le fait pour des albums qui sont une “suite”, pour des groupes déjà évoqués et donc appréciés. On peut être mal compris, on peut aussi accepter que la perception soit différente d’une personne à une autre, tout cela reste subjectif. Si c’est fait avec sincérité, il n’y a jamais de problème, l’avenir d’un groupe ne dépend pas de nous. Environ 75 % des disques reçus ne sont pas chroniqués, quand on nous le demande, on explique pourquoi mais ça reste “privé”, entre nous le groupe, le label, le chargé de promo…Pour ce qui est des haters, on sait qu’il ne faut pas grand chose pour enflammer une communauté, notamment sur les réseaux sociaux. Mais on s’en fout un peu, on est trop vieux pour y accorder de l’importance.

Ted : Oli a très bien résumé. J’ajouterai qu’on a très peu de temps pour écouter, décrypter et écrire vu qu’on a de multiples activités professionnelles et personnelles à côté. A moins d’avoir du temps à tuer, on est quasiment obligé d’écrire sur des choses qui nous touchent puisque c’est une passion qui nous anime. J’ai fait l’expérience d’émettre une fois une critique négative sur un album, c’est comme si j’avais tué ou violé quelqu’un. Après tout, ce n’est que de la musique et les avis sont subjectifs.

Gui de Champi : on fait ce zine par passion, et on parle de ce qui nous passionne. Je ne chronique pas de disque qui ne me plait pas. Cette règle vaut également pour mes collègues. Par contre, sur une review de festival, il peut m’arriver d'émettre un avis contrasté sur une prestation scénique.


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Vous avez adopté plusieurs médias en D.I.Y en fonction de vos volontaires (radio, photo, digital, papier) est-ce la clef de votre longévité pour survivre ? Quel est la base selon vous pour fidéliser le lectorat ?

Oli : La clef de la longévité, c’est juste le plaisir qu’on prend à partager nos émotions. Quand ça nous ennuiera, on s’arrêtera. Si on est passé au format “mag digital”, c’est un peu pour retrouver le plaisir d’offrir un contenu différent à une époque où n’importe qui peut écrire n’importe quoi sur le web. Y’a une sacrée excitation dans le terrier au moment de sortir un mag’ alors qu’en publiant des articles au jour le jour, on était en mode routine et le plaisir disparaissait… Pour fidéliser le lectorat, je pense qu’il faut proposer un travail de qualité. Tant que les articles seront bien écrits, les photos bien cadrées et les interviews assez pertinentes, le lecteur reviendra.

Ted : La clé de notre longévité, c’est d’avoir toujours su garder une petite équipe motivée et passionnée dont chacun des membres se respecte et s’entraide. Nous sommes une meute de fennecs aux longues oreilles, ne l’oublions jamais.

Gui de Champi : La clé de notre longévité, c’est qu’on a de comptes à rendre à personne. Même entre nous. “Tu peux pas bosser sur le prochain mag car tu as une vie professionnelle trop intense ou une vie de famille qui te bouffe ton temps en ce moment ? Ok, prends soin de toi, c’est ça, le principal.” Ce zine, c’est énormément de temps et d’énergie mais il faut que ça reste un plaisir. Une autre clé, c’est la bonne entente entre nous, humainement parlant. J’écoute à peine 5% de ce que Ted écoute, tandis que Guillaume Circus et moi sommes sur la même longueur d’onde à 90%. N’empêche que ce sont des collègues qui sont devenus des amis. Je pense que cette bonne entente doit se ressentir quand on lit le mag. Peut-être que les lecteurs aiment les histoires d’amour.

Combien de chroniqueur.ses ont évolué chez vous ? Est ce que certain.nes en ont fait leur métier ? Y a t-il de nouvelles recrues chaque année ? Comment se passe le turn over ?

Oli : Désolé, on n’a pas de chiffres, pas de comptabilité de ceux qui sont passés par le W-Fenec, à la louche, je dirais une vingtaine… On a toujours travaillé en équipe réduite en évitant trop de turn over. Quand ça tourne bien, les membres n’ont pas envie de partir et on n’a donc pas besoin de recruter… Parmi ceux qui sont passés par chez nous, deux sont désormais de vrais journalistes : Pierre qui bosse comme rédac-chef adjoint à RMC et Cléa qui travaille pour The Conversation et a collaboré pour différents médias comme Le Monde Diplomatique.

Ted : Le recrutement, c’est par phase, ça ne se calcule pas vraiment par année. Il faut être passionné, avoir de la bonne volonté, avoir compris ce qu’est le W-Fenec, et savoir retranscrire un minimum des émotions pour donner envie aux lecteurs d’aller plus loin, de découvrir et de supporter les artistes qui en ont bien besoin. Si on reçoit des remerciements ou des félicitations régulièrement, c’est que le boulot doit être bien fait.

Gui de Champi : tout est souvent une question d’opportunités. Guillaume Circus a dépanné le zine avec deux trois papiers sur quelques années avant d’être naturellement intégré dans l’équipe. Pareil pour JC, c’est en échangeant sur le net qu’il a participé à une rubrique qu’on avait mis en place pendant le confinement avant d’être embauché à plein temps. Et quand des potes comme Olivier Portnoi (Rage, Rock Sound, Punk Rawk,...) participent avec talent le temps d’une chronique ou d’une interview à notre mag’, ça nous rebooste et nous rend très fiers d’être si bien entourés !

Est-ce que le lectorat a changé depuis vos débuts ? Qu'est ce qui a changé dans les chroniques, les articles, interviews pour vous adapter à ces changements ?

Oli : On ne connaît pas nos lecteurs, on n’a pas de statistiques sur eux… Juste des chiffres qui disent que le lecteur lit plutôt entre 20 et 22h et qu’il navigue de plus en plus depuis un téléphone, d’après les réseaux sociaux, c’est plutôt un mec entre 25 et 50 ans… Certains sont encore là, d’autres ont lâché le rock, d’autres sont arrivés. Si des choses ont changé, c’est inconsciemment. J’espère qu’avec l’expérience, on écrit mieux mais c’est même pas sûr !

Ted : Parmi les lecteurs les plus assidus, certains sont même devenus rédacteurs ! Le lectorat peut changer, ouais. Je crois que le plus gros changement, c’est surtout au niveau de la forme, du site au magazine en ligne.

Gui de Champi : j’espère secrètement que certains lecteurs aux débuts des années 2000 sont toujours là ! En tout cas, moi, j’étais lecteur du site avant d’intégrer la team (qui était à l’époque un duo). Avec les années, on a peut être des papiers plus intéressants qu’à l’époque. Mais comme j’écris souvent avec mon coeur, j’espère que mes articles ne sont pas trop écorchés.


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Le magazine New Noise a subi un électrochoc avec une baisse significative de son lectorat pendant l'été 2022, comment voyez vous l'avenir dans la presse ?

Oli : La presse imprimée n’a pas beaucoup d’avenir. Même si “nous” avons encore beaucoup de plaisir à tenir un mag ou un fanzine entre les mains, les nouvelles générations sont vissées sur le numérique, les disques sont stockées comme des données “utilisables” partout et tout le temps. La temporalité a changé, on peut écouter 12 secondes et zapper, un truc inimaginable avec un vinyle ! La consommation d’informations relatives à la musique prend aussi cette direction. Tu ajoutes la hausse du coût du papier et la baisse du pouvoir d’achat et le mélange est détonnant. La presse mainstream va devenir numérique elle aussi, reste à savoir d’ici combien de temps… Pour autant, je pense que pour des “niches” comme la nôtre, il y aura toujours de la place pour des fanzines ou de mags de grande qualité comme New Noise, parce que ce public aime les “objets” et exposer ses goûts au grand jour, on porte des T-Shirts de groupe, on met sa platine vinyle en évidence dans le salon et on feuillette son mag en public !

Quelles sont les anecdotes les plus belles, désopilantes rencontrées ?

Oli : Quelques anecdotes sont dispos dans l’encart “spécial 25 ans” du Mag #54 !

Gui de Champi : j’ai une anecdote que je ne raconte qu’en petit comité. J’ai failli l’intégrer dans l’encart 25 ans, mais c’est tellement “spécial” que je ne la raconte que dans des occasions spéciales (mariage, pendant un trajet en camion avec un groupe sous tension,...). Thomas des Burning raconte cette histoire mieux que moi. Forest Pooky également.

Merci pour vos réponses

Oli : Merci de ton soutien !

Gui de Champi : Merci ! Je suis curieux de voir le GIF qui accompagnera mes modestes réponses. Longue vie au Wallabirzine.


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Merci, je te mets les Sang et or = Union sportive arlequins perpignanais ;)