MOVEMENTS est un groupe de Californie du Sud, composé de Patrick Miranda, chant; Ira George, guitare; Spencer York, batterie ; et Austin Cressey, basse, leur nouvel album « RUCKUS! » est sorti le 18 août via Fearless Records. L'album a été produit par Will Yip.
La poussée émotive du chant, la tension et la libération des gros riffs de guitare, la poussée percussive définissent la musicalité du groupe Mouvements. Produit par Will Yip (Circa Survive, Code Orange), l'album fusionne des influences post-hardcore et pop punk, d'un océan mélodique à l'autre. Le disque est hanté de fantômes musicaux pour ne jamais éteindre la mutation de sa magie nostalgique, spectrale, et terriblement émotive.
Nous mangeons tous des mensonges lorsque notre cœur est affamé. Et parfois par paresse, par stupidité nous passons à côté. Il faut aller chercher en profondeur et ne pas se contenter des apparences. Avec de la patience et une écoute curieuse on y fait des trouvailles saisissantes.
Si vous savez réparer des K7 audio avec un stylo alors vous êtes prêt à lire ce report.
Vincent Big Jim à la vidéo, Junk cacahuète à la photo et oim à l'écrit, un trio isocèle représentant le webzine/fanzine/vidéozine : WallaBirZine, avec comme unique mot d’ordre du zguen !
Vendredi 28 juillet 2023 la température au sol est aussi cool que s'annonce cette 10ème édition de l'Xtremefest. Toujours à Cap Découverte, ancienne mine devenu parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, mais avec un déplacement de quelques mètres qui fait toute la différence.
La passion est un feu et non une image immobile, l’Xtremefest a choisi de poursuivre son aventure humaine en changeant de lieu, pour ne pas stagner dans la facilité. C’est dans ce mouvement qui a plus de vie à l'intérieur qu’il parvient à jumeler à son ressac la saveur d’un nouveau rivage.
L’intensité coule comme un rite de passage, un message qu’il faut savoir écouter, Pollux asso et tous ses bénévoles ont bravé la tempête de cette fête anniversaire, de ce nouveau départ, et vécu sans jamais être absent. Bravo à eux !
Premier constant le lieu est plus grand, mieux aménagé, de suite tu te sens à l'aise, en plein air, comme dans le Gers. D’ailleurs je débute les concerts avec le groupe THE BRANLARIANS, skinhead reggae roots de Preignan rocksteady city beat. Les gaziers de ce groupe ont organisé la semaine du Ska à Toulouse pendant quelques lunes et le festival Rock'n'Stock...Même si la période covid a tout foutu sous le tapis, il y a eu une date de plusieurs concerts à la fête à Preignan pour cet été 2023 avec la participation du trio de punker desprestif Ben&Fist.
Je constate un nouveau line up pour un bon punch, bon mood. Ça dandine du croupion dans la fosse entre Kingston et Brighton avec veste patchée à l’effigie de Sépultura à Motörhead. C'est vrai que côté dance-floor le rocksteady et skinhead reggae des Branlarians & The Slakers a remué le cool, les jupes des filles, et fait gueuler les gaziers avec le déhanché d’Aya Nakamura. Merci pour cette programmation, j'espère qu'il y aura d'autres groupes de cet acabit l'an prochain, du rocksteady au ska, mais pas de ska festif, ne déconnez pas hein !
Le site du festival est donc composé de 2 espaces. Un Off gratuit avec une scène et à proximité une tente de merch pour les groupes qui y jouent. Il y a aussi un village d'exposant avec Mr Cu ! de la Kicking corporation qui était dans son standing de revendeur de merchandising, logeant dans un hôtel 5 étoiles avec baignoire à débordement, et son vendeur de LP de Francis Cabrel couchant dans le van avec les cartons, t-shirts, casquettes, livres, suppositoires. Il y a bien entendu des bars, toilettes, une rampe de sk8, des food trucks, ainsi qu'une animation au doux patronyme ‘’de charcuterie musicale’’, avec un DJ organisant un blind test et que l'on retrouve le soir en mode dancing caliente fiesta del luna.
La scène du OFF se nomme L'Estafette. C'est surtout une scène itinérante inventés par les fadas de pollux asso (Agitateur musical depuis 2000) et porté par Xfest Org. L'idée est de rallier sur le territoire du ségala et du Carmausin un circuit culturel diffusant un spectacle live en un véritable moment de rencontre et d’échange entre les habitants, les artistes et les bénévoles des associations. Le cœur du projet du festival résonne dans toutes les consonances libertaires, créatives en un manifeste humaniste.
L'autre espace est payant avec la grande scène Family Stage sous un préau (comme à la petite école où Edwige Viala m’avait embrassé de force alors que je rêvais qu’à être dans la Lune) et la fameuse X cage, puis des bars, wc, merch des groupes.
La X cage forme une scène atypique avec de fait une sensation, vision unique, dont l'xtremefest est capable. Cette scène était positionnée sur une plate-forme et forme un cercle quadrillé de ferraille. Si vous avez déjà visionné le film Mad Max 3 vous savez ce qu’est le dôme du tonnerre, sinon un match de MMA pour l’équivalence. Grâce aux grillages les combattants ne peuvent pas rentrer dans le podium pour ne pas gêner les musiciens, mais l'on pouvait y grimper, s'accrocher dessus quand elle était positionnée au camping les années précédentes. Celles et ceux qui avaient l’habitude de s'y suspendre n’ont pas bien saisi l'interdiction de cette édition. C’est vrai que cela enlève au charme, à la Violence scénique, à la beauté du geste. Bien entendu certains y parviennent avant de se faire gentiment déloger. Bon il y a quand même un gars d'une soixantaine d'année, surnom le Gaulois, maçon de son métier, le type est caput (têtu) et c'est peu de le dire, puisqu'il aura passé son week-end a monté dessus. A un moment il est même arrivé à passer entre les mailles de fer pour rentrer à l’intérieur avec le groupe, un gars de la sécu est venu et il est repassé par le même endroit, le filou.
La X cage posée sur la plate-forme a servi de rampe de lancement aux slammeur.ses. Je pense que la renforcer et permettre au public de s'y accrocher l'an prochain lui emmènera une légitimité, ou faudrait rajouter un plongeoir ?
Il y a eu différents mood pendant le week-end entre hardcore, metalcore et postcore, mais ce premier jour c'était du synthol à la grosse cuillère avec un ball-trap HxC. Par exemple le groupe M.O.S.H a gagné son stage commando dans le Sidobre avec un bataillon de hardcoreux fan de la légion étrangère, pour apprendre la lithothérapie contre un calbas en granit. En étant bas du front le groupe a démêlé son énergie pendant que la fosse se foutait en mêlée. Le public a trippé les côtelettes soniques de Method Of Southern Hardcore sur son punch HxC, avec wall of death, circle pit, slamdiving…Les Toulousains ont fait jouer les mains et les coudes dans un pit qui se chauffait bien en encloscage. De toute façon le public était venu pour cela cette année de toute façon.
J’ai été troublé par TEN 56 et son mood hip hop avec un bruit de fond indus pour un fracas hardcore. Le groupe triture les méandres de la psychologie humaine et inocule ses écorchures musicales comme un venin. Dans la fosse c'était comme quand tu sautes dans le grain bain la première fois à la piscine municipale, impressionnant. Pendant que le groupe murait sa fortification sonique en électrisant une connectivité avec l'Xtremfamily, son rouleau compresseur oppressif déployait sa vigueur et une envergure immense pour une rave-party hardcore où tout se fracasse.
J’ai déjà vu POINT MORT au Hellfest 2022, chroniqué leur album « Pointless... », je voulais voir The Slakers. Vincent Big Jim a adoré le set de Point Mort. Ce qui est beau avec la musique, c'est que tu ne peux pas la toucher, alors qu'elle peut te toucher là où elle sait que tu l'entendras le plus...Ce groupe parvient à désobstruer toute la calamine atrabilaire de son postcore, mais le plus fort c’est qu’une fois la combustion de son résidu pessimiste devenu presque invisible, cela augmente une sensibilité dans sa force sonique, tel un équilibre des forces qui agite, suspend dans le fiel et le ciel une musicalité féroce et féeriquement ténébreuse.
Dans un esprit de guinguette les SLACKERS ont ravi la mixité sociale du Ségala venu danser sur le rock steady beat et ska oldschool des New-Yorkais. Whaouuu quels musiciens, quelle osmose en plus, du grand, très grand groupe. Culte même. J’attendais depuis pas mal de temps de les voir en live et je suis béni d’un set magnifiant à ce point une discographie racée. Le cool des ricains suivait les pas de danse de New-york aux tropiques en venant en Europe tel Ernest Hemingway avec la conclusion que ‘’l’Xtremefest est une fête’’. Une variété d’hymne à la joie et quête mystique du "vraie" concert, voilà à quoi vous attendre en venant ici. Il y eut la cover « Like A virgin » de la Madone interprété en mode duracell.
Tu cherches toujours dans tous ceux que tu rencontres une réponse. Ce vendredi c'est joué une chair musicale animatrice des volcans et d'orages ensorcelés d'extases, parfait pour permettre à l'xtremefamily de s’agrandir.
A l’xtremefest tu retrouves plein d’ami.es du grand Sud. Gwardeath arrivait avec la saveur de l'océan qui sent le lilas à la fin du mois d'août et Guillaume Circus la crème solaire collée à un ballon de beach volley. Les frangins d'Enlòc avaient du roquefort dans les yeux, les cascadeurs de No Futal ont plié une voiture de location en châtaigne Corse, les Albigeois étaient en nombre à zguener, tout comme le bassin Toulousain était paré à la castagne. Il y a eu à travers tout l’hexagone un aiguillage qui commence à s’étendre de plus en plus comme point de ralliement d’un festival à ne surtout pas manquer. Je pense notamment aux déçu.es du Hellfest, devenu trop grand, trop cher, trop mainstream, et dont l’évolution verse de plus en plus vers des festivals à taille humaine, avec des valeurs associatives, ou en tout cas non porté.es sur la spéculation, le capitalisme et les vertus entrepreneuriales de la société du spectacle.
Back to the real & truth (True) !
HARD MIND et son HxC metal a catapulté une sauvagerie herculéenne aussi énervé qu’une machine à café Delonghi à tous.tes les combattant.es.
Si la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance Hard Mind l’a bien pigé, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !
« Je veux du sang par terre » phrase métaphorique d'avant match en ovalie qui ici a été mentionné par le hurleur du groupe. Grosse fournaise dans la fosse et c'était déjà un gros apéro pour les fans de Terror. Il me semble qu'il y a un nouveau public, apportant une densité plus enlevé. Hard Mind a produit un set électrochoc et le public avaient les dents serrés tout le long. Ouaip c’était dur, ample et un beau bordel partout. Derrière la férocité du groupe et la hardiesse des guerrier.res, les gens prennent leur panard, peinard aussi, sans problème.
TERROR n'était pas venu pour épiler des framboises, Très groooooosse charge des Californiens, d'une lourdeuuuuuuur apoplectique. Au jeu de puissance le groupe a poussé la fonte d'un public en acier trempé...de sueur. Ce fut une grosse mandale pour un gros choc. C'était un mur à escalader avec le plomb du soleil de Californie et l'asphalte de Los Angeles comme tapis de réception. Un quinquagénaire avec un t-shirt de Gorilla Biscuit a fait du slamdiving galipette à fond les ballons. L'agitation dans le public était comme une nature sauvage, elle s’agitait parfois jusqu'à atteindre la douleur, comme un tatouage d’ecchymose sur une peau collante. Ami(e)S du pit, la douleur partira une fois qu'elle aura fini de t'enseigner.
LANDMVRKS a réactivé son patchwork musical metalcore, son épaisseur et son dépouillement avec concision. Le jeune public est friand de cette homogénéité sonore, que l'on retrouve d'une autrefaçon chez POGO CAR CRASH CONTROL, dont les paroles sont repris dans leur intégralité par les premiers rang. Les deux entités ont promulgué cette ferveur idoine à une jeunesse cherchant ses modèles dans l'attractivité pléthorique du web.
MADBALL est venu comme une extraball hardcore sauce harissa, en démantibulant une déflagration du beat de la grosse pomme pour faire de la compote dans le pit. Miam, miam. Parce que dans la fosse s'était un assortiment de couteau à huître à ouvrir des poches d’air et de brèches, avec des circle pit façon course poursuite et dérapages en voiture avec Pierre Palmade sur le parking d’Auchan. Freddy Cricien est revenu à l’Xtremefest avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était pas là avant. Aussi rebondissant comme balle de flipper le gars a poussé les compteurs des moteurs à explosion du pit dans le rouge. Carrément !
Les grands winners du jour sont :
Les personnes innovantes venues à vélo depuis Carmaux (elles se reconnaîtront) et qui ont inventées une piste cyclable dans la nuit de vendredi à samedi pour éviter la maréchaussée et rejoindre leur home sweet home, elles vont recevoir gratuitement sur leur téléphone des publicités de poche urinaire.
Puis il y a la personne qui s’appelle Serge, fan de vide-greniers qui marche les mains dans le dos, elle sera adoptée par un couple de hollandais dans leur mobil-home à partir de l’été 2024 et fera une étape pour l’Xtremefest l’an prochain.
Bravo à eux !
Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au us d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.
Quelques années après la fin de Wank For Peace (2 albums et 500 concerts à travers le monde), rattrapés par l’humain, les cinq mêmes membres créent Tiny Voices. Après quelques concerts c’est le début de l’aventure avec un premier album enregistré chez Amaury Sauvé, intitulé “Erosion” via Useless Pride Records.
Tiny Voices suit sa multiplication des tempêtes soniques, toujours dans cette bouleversante création à faire fondre l'émotion, à lui donner une aube dans le crépuscule, un halo de braise qui vous emporte dans une profusion de cieux embrasés, et quantité d'autres fragilités désirables.
« Erosion » s'élève en une multitude de cratères sensibles, de foudres émotives, sans jamais trahir ses aspirations que le quintette puise dans ses entrailles, dans sa foi musicale.
Tiny Voices prend vie et source dans une émanation de lignes de fuite que les guitares en posent leurs stigmates dans un son réverbéré post-rock. Leur post-hardcore affermit une empreinte que notre profond silence avec parcimonie nous octroie dans un embrasement, tel un volcan que l'on ranime. Le groupe donne du sens dans l'insensé, sait mourir au milieu des roses, transfigure du flou une vérité spontanée, même pleine d'épines. Les titres chantent une osmose de tension, qui viennent à chaque fois s'épanouir, se répandre dans une clarté de geyser libérateur. Leurs embruns salés claquent, des vagues à l'âme mugissent à marée basse, et quand le groupe soulève une mer de tempête émotive c'est un océan d'ivresse qui s'écrase de toute son énorme puissance extasiée.
Le nouvel EP du quatuor Parisien sort le 14 avril 2023. KARABA F.C. offre un mélange puissant et passionné d’indie rock, post-hardcore et emo des années 90.
L’EP a été enregistré au REC Studio de Serge Morattel (Knut, Ventura, Untitled with Drums) à Genève avec un son soyeux enveloppé dans du papier bulle. Il sortira en vinyle via Araki Records (FR), Clever Eagle Records (US), Ripcord Records (UK), A la Dérive Records (FR/CAN).
Ce sont 6 titres venant comme une nymphe des montagnes hivernales et vitalise chaque paroi sonore d'un blizzard d'éther parmi les ténèbres émotifs. Les titres tendent une implosion de zeste de pop indie et de fragmentation sonique, comme une ‘’Failure’’ essentielle.
Le groupe trouve des lignes de fuite au diapason de sa torpeur, pour sabler et mettre son grain de sable comme signature musicale. Sa ferveur au rabot naît d'une fidélité totale à ses émotions viscérales, au feu qu’elle propage dans la densité de ses compositions élégiaques. Entre convulsion, oscillation, contorsion, mouvement, secousse, ébranlement, chaque titre approfondit la chaleur qu'il cultive par un tempérament intrépide pour servir son dessein.
Pour les fans de Sunny Day Real Estate, Placebo, Bloc Party, Birds in Row Deftones…Et toutes les personnes recherchant à être démangée dans le cœur de leur séisme émotionnel.
Décembre s'il vous plaît allez-y doucement avec nous !
Pendant que la nuit approfondit son obscurité, je rature dans le néant des pages de sang, comme ces ombres hantées réverbèrent une seule étoile. Voici le spleen d’une soirée, avec deux concerts pour un abîme, des images de gouffre béant et un éclat noir, un peu nacré par des cris de lumière au milieu d’un froid sépulcral.
VENDREDI 9 DECEMBRE 2022, Les Ateliers (22 rue Mérigonde - Castres) / 21h04 / Paf Libre, LuNe Calling #49 "Métal"
“Le sang de chaque homme est individuel. Lors de la cristallisation, il forme des motifs géométriques qui diffèrent avec chaque personne. L'histoire de l'âme de l'homme est écrite dans son sang. La position qu'il occupe dans l'évolution, ses espoirs et ses peurs sont tous imprimés dans les formes éthériques qui traversent sa circulation sanguine.”Manly P. Hall, The Occult Anatomy of Man
Mon armure est faite de peau, d’os, et d’une mentalité d’enclume de méditerranéen. Dans mes veines il y a un mélange de sang et de flamme, et le gouffre de tourments impétueux. Pourtant rien ne filtre à la surface.
Peu de personnes se sont déplacées, c’est la période frigorifique/cocooning, vous rajoutez à cela une coupe du monde de foot que tout le monde devait boycotter mais que…Rien à foutre de tout ce bazar, ces actes manqués, ces promesses d’une seconde qui retournent au néant. C'est comme d'habitudes, immuable, au fond, rien ne change vraiment. Plus je côtoie l’humain plus je cultive le champ de la solitude et du silence.
Les Ateliers et La Lune Derrière Les Granges honorent à leur façon cette pensée philosophique de Carl Jung : « Il est grand temps que nous réalisions qu'il est inutile de louer la lumière et de la prêcher si personne ne peut la voir. Il est bien plus nécessaire d'enseigner aux gens l'art de voir.
Enolå est un groupe de screamo (Chaotic Hardcore) post-hardcore moderne, constitué de Thomas (ex-Death Valley Club, ex-Cheval), Mitch (Vauban), Stef (Auriga), Arnaud (Auriga) et Jordi (Feed the Cat, My Own Private Alaska, Shape). La veille le groupe était à Oñate, Pays basque Espagnol. Le lendemain il ira voir la bonne mère à Marseille. C'était une tournée de 4 dates dans le south pour les toulousains.
Le concert débute et immédiatement leur musique inonde l’espace. Son enfer est une porte ouverte et son paradis reste toujours un mystère. Devant la scène il y a des cheveux noirs, des corps peut-être en vie, des yeux noirs, avec des sourires voûtée de mystère. Un chaos plein de ramification, de tension cellulaire, divergentes, tentaculaires, se percutant en une symbiose brutale du noir absolu.
Enola foudroie par son essence sonique, il fait tonner les affres d’une tornade de roche tourmentée. Les personnes brisées seront toujours capables d'aimer plus fort que les autres. Une fois que vous avez été dans l'obscurité, vous apprenez à apprécier tout ce qui brille, même la moindre parcelle, vous la captez immédiatement.
Leurs titres sont pétris de dissonances, d’une électrisation punk pour évacuer la rage. Le bassiste a un t-shirt du groupe Idles. Le chanteur a passé la majeure partie dos au public, il y avait un larsen persistant je pense que c’est pour cette raison. J’ai vraiment aimé leur set, cette luxuriance de couleurs soniques, ce foisonnement rythmique, cette complexité dans l’équilibre de leurs forces, comme si chaque musicien jouait de sa liberté pour que l’ensemble se retrouve dans une unicité d’envol tellurique et irascible tout à la fois, que le chanteur évacue son sang. Entre Converge, Helmet, Dillinger Escape Plan, Unsane, du math, du HxC, du screamo, du sludge, de l’acier avec de la fonte sur un cœur en sang !
Enola transperce les orages émotionnels où les éclairs d’agonie électrisent un ciel de traîne en nos âmes. Il fait entrevoir des hémisphères soniques, des pays de songes au long couloir de tourment. Enola nous irradie de ne jamais oublier que le jour ne peut se lever sans embrasser la nuit aussi sombre soit elle.
Le set finit, il retentit encore à l’heure où j’écris ces phrases.
Je discute avec des amis au coin du feu de joie que nous alimentons dans notre conversation. Une fois encore je me rends bien compte que nous ne sommes bien qu’avec des gens de notre voie lactée.
Dans le crépitement intense et doux du feu intérieur venu de l'autre côté de la psyché, c’est au tour de FROM DUSK TO DAWN et leur metalcore mélodique aux teintes agressives et mélancoliques.
Efficace. Plusieurs influences dans leur muzak permettent de garder le suc du death, du groove sans foutre un paquet de sucre pop dans leur metalcore, et c’est très, très appréciable. Si From Dusk To Dawn ne forme qu’un seul fleuve son mélange musical est au confluent de plusieurs styles qu’il transcende. Leur set s’effectue dans un mood embrasé, entre un riffing frontal et du contraste de teinte aérienne, le groupe maintient la jugulaire de son concert en transperçant par un growl profond. Les refrains font parfois pop punk.
Ça joue bien, entre profondeur de ton, propulsion core et atomisation deathalique. Des deux côtés de la scène les deux guitaristes se répondent, la frappe du batteur plombe et libère les contrastes, le bassiste pénètre de son intensité. Leur metalcore est gris en surface et plein de couleurs à l'intérieur.
Le concert se termine. Nous nous dispersons. J’attends de faire des vagues avec l’écume de pensées mélancoliques, en étant là sans déranger, ni les vivants, ni les morts. Les amplis ont chauffé ils décantent, les clopers sont dehors, d’autres quittent le lieu de leur voix spectrale.
Si les deux groupes ont chahuté mon esprit, Enola m’a remué le cœur, From Dusk To Dawn les tripes, chacun son organe. J’avais le spleen et la soirée s’y prêtait. Si vous vouliez secouer les serviettes fallait rester devant votre TV, apparemment c’est ce que vous avez fait. Mes paroles ne sont absolument pas médisantes, houla non, chacun fait, fait, fait, fait, c’qu’il lui plait, plait, plait…J’ai fais le choix d’aller à cette soirée, c’est tout autant un soutien qu’une faim, le reste ne m’appartient pas.
Nous sommes comme ces instants d'éternité que l’on foudroie à notre damnation. Je quittais le lieu. La rue résonnait des pas qui n’étaient pas les miens. Les lampadaires filtraient une blancheur de vide, et dans les ruelles l’errance des êtres invisibles avançait dans la tendresse de la nuit. Les heures sombres ne s’éteindront pas, jamais, elles seront toujours là, à éclairer vos visages, à vous révéler l’unicité de chaque instant, et puis de toute façon la lumière est là, elle existera toujours. Chut, écoutez-là rugir encore dans vos tripes, vos chairs, votre sang, d’un feu de braise toute une vie durant.
Merci à Enola, From Dusk To Dawn, Zef Ailé, DeathWaz, les Ateliers, La Lune Derrière Les Granges.