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Tag - post-hardcore

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dimanche, décembre 29 2024

TOUCHE AMORE - Spiral In A Straight Line


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Le quintette de Los Angeles nage dans son déchirement 11 pistes de posthardcore teintées d'indie rock. Touché Amoré fait battre le pouls des existences dans l’incarnation d’émotion collective à travers des spirales de pensées qui tournent en rond en hameçon de torture, avec inquiétude existentielle, anxiété sociale, nostalgie lacrymale, taillant les veines d’un hardcore mélodique en implosion de staccato de rage et des virages de beauté.

Auparavant introspectif et auto-déchirant avec en 2016 leur album « Stage Four » plein d’une purge d’émotions après le décès de la mère du chanteur, « Lament » en 2020 ondulait en maturation screamo 90’s et post-hardcore. Aujourd’hui « Spiral in a Straight Line » 6ème album entame une autre métamorphose en un recueil de nouvelles, tout comme le dessinateur Adrian Tomine.

La texture des expulsions de la bile hardcore entre en collision avec des soupirs mélancoliques, basse élastique duel d’arpèges guitares carillonnantes jusqu'à ce qu'il se transforme en un cri assourdissant. Ross Robinson le producteur et Touché Amoré ont trouvé brut de la crudité sobre, le disque vibre d’une énergie nerveuse, un sentiment d’agitation aiguise la force d’un maelström exubérant et mélancolique dans la lutte constante des troubles existentiels. Le titre « Subversion (Brand New Love) bénéficie de l’apport de Lou (Deep Wound, Dinosaur Jr, Sebadoh).

Le cœur hardcore mélodique de Touché Amoré ce sont les mélodies à fleur de peau des guitares de Clayton Stevens et Nick Steinhardt, exprimant un ciel voilé dégageant puissance et profondeur, baignant son âme solaire et mélancolique très californien. La section rythmique du binôme Tyler Kirby (basse) - Elliot Babin (batterie) continue de mettre de l’altitude et appuie les guitares incisives et inspirées. La voix éraillée de Jeremy Bolm suinte dans sa ligne de chant dévastatrice une intensité, une souffrance, tel un cri dans toute son émotive épaisseur attachante qui prend aux tripes.

« Spiral In A Straigth Line » vibre une énergie vitalisée d’une maturité de quadragénaires dont le sens des mots n’a plus la même coupe qu’à 20 piges. Si l’explosion n’as plus la même intensité, la même déflagration, il y a toujours une sincérité profonde et des mélodies dentelées. Et puis, même avec un côté début de ventre mou que l’on voit gonfler en se disant « bouah c’est bon maintenant j’ai le droit » l’alchimie du groupe trouve de ses racines jusqu’à sa réflexion la densité et fluidité qui apporte du sens.

Touché Amoré fait naitre un désir de spleen sombre où se mélange les gouffres de l'extase d’une âme paralysée par ce qu’elle vibre en catharsis. Vous y plonger avec des sens indisciplinés et égarés toujours en quête de suivre cette lumière à la félicité stupéfiante, plus grande que nature, coulant dans son sang comme du métal en fusion et qui vous brûle en une douce cicatrice rouge corail dont le cœur est conquis par l'amour du pénitent.




jeudi, décembre 5 2024

IN DER WELT – Sungazing


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In Der Welt est un groupe de post-hardcore de Clermont Ferrand. Le nom du groupe provient du concept majeur In-der-Welt-sein du philosophe Martin Heidegger dans son ouvrage ‘’Être et Temps’’, transposé en français par l'expression « être-au-monde » comme caractère essentiel du Dasein. Le Dasein est un mot allemand souvent traduit par « être-là » ou « réalité humaine ». L’être-au-monde est un concept existentiel qui met l’accent sur l’existence humaine en tant qu’état de vie avec une orientation hautement significative. Chaque individu a un destin unique à accomplir dans ce monde.

Ok ça c’est la théorie, pour la pratique c’est un chant saturé de ronce, des mélodies de barbelées, une rythmique rageuse pour un détartrage avec une meuleuse à disque à béton, mais dans la brume. Leur premier titre « Canon Missae » sort en 2020 et jette dans un étang toute son amertume. En 2023 le groupe sort un premier album « In Der Welt » cloaque d’intensité que l’on retrouve dans ce mix de black, punk hardcore, screamo, shoegaze et qui ressort avec cet E.P 5 titres.

L’on ressent l’oppression sonore, boule de suie, de pue, de corde avec cette équivalence à Oranssi Pazuzu, Dillinger Escape Plan et aussi ces artères mélodiques qui parcourent un beau sang noir vers des profondeurs inviolables et des brumes atmosphériques, véritables mur du son marécageux.

Le groupe ronge les os de Houellebecq, Céline, dans un style incisif, chantre des démocraties désenchantées et dans cette conscience du râle d’un avant-dernier jour. Les titres sont des sables s'enfuyant dans le mystérieux pouvoir de glisser entre nos doigts et nous toucher en plein cœur.

IN DER WELT réveille les volcans d’Auvergne dans cet abîme sonique où les flammes ajourent comme des lancettes brûlantes en un condensé d’un puits de lumière dans l’obscurité.


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samedi, octobre 5 2024

BOSTON MANOR – Sundiver


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« Sundiver » via SharpTone Records voit Boston Manor, originaire de Blackpool, Lancashire, en Angleterre élabore son post-hardcore-emo comme un horizon ondulé/brumeux issu d’un soleil.

En contraste avec l’obscurité de « Datura » (album de 2022), le groupe pour son cinquième album célèbre les nouveaux départs, les secondes chances et la renaissance. Avec deux membres qui sont récemment devenus pères, l'espoir est gravé dans chaque note. Le producteur Larry Hibbitt aux côtés de l'ingénieur Alex O'Donova ont apporté une positivité, sans pour autant calfeutrer la teneur explosive, l’on penche dans un grunge gentil, avec de la pop et ce mélange de lumière pastel.

"Sundiver est l'aboutissement de deux ans de travail et de quatre ans de planification. En entrant dans la pandémie, nous savions que notre prochain album serait un double album sorti en deux parties, la première un court disque électronique noir et sombre se déroulant sur une nuit et la seconde un disque rock tentaculaire qui documente le jour suivant » Dixit le chanteur Henry Cox

« Datura » est la face sombre et « Sundiver » une lumière. Les deux albums sont le produit de leurs environnements, « Datura » a été réalisé au cœur de l'hiver dans un complexe de studios sans fenêtre, pour « Sundiver » le groupe a déplacé l'enregistrement de Londres vers les pâturages plus verdoyants de Welwyn Garden City pour obtenir une luminosité dense.

C’est propre, cela ne pique pas, c’est tendre, dansant, un brin mélancolique, dans un mood de jeunes gens de leur époque. Disons que l’on n’a pas envie de faire une révolution avec ce disque, mais davantage de folâtrer en bord de mer.




mardi, avril 16 2024

VESPERINE – Perpétuel


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L’E.P « Parmi Les Autres » en 2015 puis un premier album « Espérer Sombrer » en 2019 qui sera suivi par le live « Espérer Sombrer - Vernissage XVI III XIX » de 2021, avec enfin en point d’orgue ce nouvel opus « Perpétuel » qui libelle les transcendances émotives et soniques du post-hardcore du quintet Vesperine.

Vesperine atomise ses mouvements déchirés pour remonter les vagues de l’amer, avec en contrepoints tous ces mirages que l’humain tente de noyer mais qui l’enlisent dans un clair-obscur. Une lutte intestine que l’on ressent de manière viscérale dans cet album, ici respire la source d’une brutalité vitale mise en musique vespérale en trois actes de deux pistes chacun. Il y a l’intensité d’Amenra dans cette façon d’élaguer quelques une des métamorphoses intérieures.

En 54 min 39 de recherche introspective, Rémi Lasowy (Chant), Adam Courtinot (Guitare), Pierre Prunier (Guitare), Jérémy Piffady (Basse), Aurélien Tosolini (Batterie) convoquent leurs abysses, restituent la patine des émotions ensevelies dans des visions qui muent ou s’évaporent, et contribuent à augmenter le mystère des représentations qu’elles créent, élèvent, composent.

Enregistré et mixé en compagnie d’Amaury Sauvé à The Apiary Studio (Birds In Row, Plebeian Grandstand, Point Mort, etc.) puis masterisé au DeviantLab par Thibault Chaumont (Igorrr, Fange, 20 Seconds Falling Man, etc.), « Perpétuel » s’enracine dans la liaison qu'il est possible d'effleurer en rêve, et ce qu'il est possible de divulguer de soi dans le carcan de la réalité. Ce n'est pas le temps qui guérit, c’est uniquement vous, mais certains disques sont des remèdes et antidotes c'est certain.




lundi, avril 8 2024

LIKE WIRES - Cold Matter


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Like Wires est un quatuor de punk / hardcore / post-hardcore de Clermont-Ferrand. Après un premier E.p en 2015 et quelques concerts, le groupe a connu une fin abrupte. De retour avec de nouveaux membres, composé d'Antoine, Bounce, Jean et Yohan ( dans le lot je reconnais le guitariste et le batteur de Young Harts), leur nouvel E.P « Cold Matter » a été produit par Etienne Marchal (Good For Nothing Studio), mixé par Franck Beucher at Studio 404 et masterisé par par Thibault Chaumont au Deviant Lab.

Leur Emo punk hardcore suit en 5 titres le mode d’expansion de sa pensée émotive, non par un écoulement, mais en tension, se heurtant violemment et furieusement. Il s'anime et se fixe en éclairant, sa lumière est cousu dans l'or des vertiges. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction de tout ressentir si profondément. D'ailleurs le titre « Dark Vines » est issu du poème « Consummation Of Grief » de Charles Bukowski.

Like Wires vient étendre sa musique percussive contre ses variations mélodiques, laissant en suspend des climats de fièvre, de sursis pour in fine rugir sa densité dans sa destinée et son intensité pure. L'EP se termine par le titre «Shards » dont les dernières paroles résument le nouvel envol de Like Wires : « Dans ce voyage de rédemption, je trouverai mon chemin...Je vais sauter hors de ce trou, construire un lieu de renaissance, Renaître ; Renaissance. »




mardi, mars 26 2024

LA FAIBLESSE – La Faiblesse


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Le terme médical de la faiblesse est l'asthénie. Le terme musical de La Faiblesse est post-metal.

La Faiblesse est une formation Parisienne qui a conçue un premier album 8 titres « Ma vie d'avant » en 2022, il revient avec cet album éponyme de 9 titres, via Guerilla asso, Nineteen Something, entre screamo, post-hardcore, metal mélancolique, post-rock.

Avec son chant en français, La faiblesse se répand dans tout le corps musical ou dans une zone spécifique de l’émotion suscitée, et survient en raison des troubles toxiques, des affections chroniques dans la filiation musicale d’Envy et The Deftones, juxtaposant cette incapacité de supporter l’existence, ou à cause de la dégénérescence naturelle des relations, par son spleen d’amertume, ses démangeaisons purgatives.

Les titres regorgent de ces traumatismes émotionnels et pressurisent la balance des joies et des douleurs de la vie afin d’atteindre lors d’une explosion périphérique ces nuances latentes similaire au post-rock. Aucuns signes d'essoufflements, le corps affecté et le rythme apparaissent comme facteur de contraste cathartique, parfois autodestructeurs, mais ils savent transformer le sable en poudre d'étoiles. Allumer un rêve dans le noir comme les personnes sensibles assises à l'écart qui savent voir au-delà des apparences, avec des larmes dans la férocité introspective de leur exutoire émotionnel.

La Faiblesse a les yeux brillants de colère, une lame prête à couler dans le sang de ses tourments, et sait faire preuve de résilience pour toujours adoucir son cœur écorché, avec l'âme à l'envers mais avec l’intégrité et la plénitude de ses signes émotifs.

"Comme le chagrin, la colère aussi est une faiblesse ; dans l’un et l’autre, on est blessé et on se laisse aller." Marc Aurèle, Pensées




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