« Je m’amuse tellement, ici. Un endroit à part. Je n’ai jamais vu autant de spiritualité, je crois. On s’est trouvés, ici. On a enfin découvert d’autres parties du monde. On a vu des choses magnifiques. Incroyable, le nombre d’amis qu’on s’est fait. Venus de partout. Tout le monde est si gentil. Si chaleureux, si accueillant. C’est beaucoup plus que de la détente. C’est tellement bon d’échapper à la réalité un moment. Je m’en souviendrai toujours. Je veux revenir l’an prochain, avec toi. C’est tellement incroyable. Magique. Tellement beau. Un monde parfait, on dirait ! Un monde qui n’en finirait jamais. » citation du film ‘’Spring Breakers’’.
Le Spring Break Festival, premier du nom s'est déroulé à Montpellier sur tout le site de la salle Victoire 2. Il y avait 2 scènes, une intérieure pour le punk bête, sale et méchant (glaviot inclus), et une extérieur dans un ravissant patio pour un punk indie-power rock. Sur le parvis un espace était dédié au merch des groupes, foodtrucks (très rigolo celui avec bétonnière, truelle et taloche d'aligot saucisse), puis des endroits cocoonsy pour flâner.
Mot d'ordre : Doigts de pied en éventail pour un panard intégral. Au programme 12 groupes et 3 DJ de l'écurie Kicking Records, souvenir du ‘’10 Years Kicking Fest’’ à la magnifique salle de la Paloma à Nîmes en 2016. Ouaie du coup l'an prochain, 2026 ça fera 20 piges pour le label, et tu peux clignoter des yeux et cocher la case, un gros truc se trame.
Photo HUGO FERRER
Le WallaBirZine en mode lover, oim et mon épouse Samantha arrivions pile ce vendredi avec le sourire de Cécile aka Madame Cu! pour nous ouvrir les portes du fest, puis Forest Pooky quartet ouvre les festivités avec des caresses mélodiques qui nous enveloppent de lianes grimpantes.
Boisé et sauvage tel est Forest Pooky.
Chemise à carreau, lunette, barbe, guitare acoustique, esprit cool avec ce qu'il faut de répondant pour desquamer, décomplexer, décoincer...Ses vignettes power electric rock indie offrent un panel d'histoires au goût de miel. La formation est accomplie par la basse et Batterie de la team de Not Scientist, et à la seconde guitare par Mathieu Zuzek (Lame Shot, Ghost On Tape). Géniaux étaient les chœurs. Le quartet déploie son énergie qui nous capte et apporte davantage de peps, mettant en volume et profondeur les chansons intimistes de Forest dans le feu mélodique du punk rock. Le grain vocal de Forest entre tendresse émotive et Rocky Mountains, est parfait pour faire ressortir les photos mélodieuses. Les nuages dessinent des agrumes, tu suis le sentier des forêts, les feuilles frissonnent des secrets rien que pour vous quand Forest dégrise sa nature musicale en un pastel de coloris. La magie n’est pas quelque chose que l’on cherche mais elle est partout à qui sait la percevoir. Parfois il y a toujours un moment inattendu, surtout pour clore les chansons, et de manière abrupte. Forest vous avez forcément dû le voir aussi dans Supermunk, Maladroit, The Pookies, Opium du Peuple, Napoleon Solo, Black Zombie Procession...Il a accompli 1400 concerts en solo sur 5 continents, et ce soir-là je pense qu'il était en famille, bien entouré, il a interprété sa cover de « Life On Mars » du caméléon du rock David Bowie, que vous trouverez sur son album « Covers stories » via Kicking Records.
Nous arrivons pour la fin de The Mercenaries, groupe Francilien de ska-steady rock.
Le public suit la fanfare à damier où les cuivres expulsent le skank qui désigne le contretemps (ou after-beat) de la guitare furieuse de The Mercenaries. La bonne vibe et humeur fait tourner les bassins du public dans la communion de tous les peuples...et toujours vers la gauche !
Parfois le monde semble peint avec des couleurs monochromes pour des yeux d’adulescents qui les imagines toujours aussi vives. C'est le cas de Panic Monster, entité solo d’Olivier Pornoi, chanteur-guitariste.
Il n’est pas facile d'occuper tout l'espace et d’affranchir son univers quand on est tout seul face à tous.tes. C'est un peu comme faire rentrer des inconnu.es dans sa chambre, avec ses posters, fétiches collés au mur. Olivier que vous avez forcément dû voir dans Dead Pop Club, Maladroit, Carolina Reaper, en connaît un bout de sparadrap mélodique pour vous le refiler avec ses chansons toujours liées à la pop culture, et souvent autour des films, acteurs et actrices américouains. D'ailleurs il est rédacteur en chef de FilmsActu, responsable cinéma sur PureBreak, réalise des interview pour Allociné. Il était aussi ex-redac chef de Punk Rawk Mag, ex-RockSound, RAGE, Guitar Part, MusiqueMag. Olivier seul sur scène se serre les coudes pour assaisonner son univers metaverse dans une larme nostalgique de power chords dans son punbker (bunker + punker). Les titres de Panic Monster sont truffés de hot dog intimistes et de plans séquences, et tout ceci se conjugue avec les histoires vécus dans la moelle de ses os, tout en continuant à faire ressentir cette nostalgique absence. Parce que c’est vrai que les photos s'effacent, que les souvenirs s'effilochent, et que les demandes exponentielles font que tout se noie dans un ensemble d’ombres. Si les vivants finissent par tout oublier pour passer très rapidement et donc furtivement comme à la marelle sur une case, il y a quelque chose qui survit des décombres tout le temps, et c’est ce que tu as planté dans le cœur des gens. Le Spring Break Festival a planté sa lumière dans des actes électrifiés. Si tu l’as raté et bien tu peux te bouffer les doigts jusqu’au trognon.
J’écris en pensant à la lumière qui éclaire ce report et que j’ai reçu pendant le Spring Break Festival. Je suis comme une mi-saison qui transporte mai dans la brume de la lune et sourit à son aube. Si pour sa première édition, le festival est un jeune pousse, ses racines sont de grands sages bien ancrés dans le sol, à l'écoute de la rue et des sommes intimes que chaque groupe a déposées dans les nuages avec toutes les histoires que le vent émotif trimballe. Faire les choses avec le cœur n’est jamais une perte. Puis niveau organisation, les équipes ont enrobé le site comme une douce cage, similaire à vos côtes qui entourent votre cœur et vos poumons, une cage pour protéger les choses délicates.
Quand nous arrivons dans la salle, le public danse dans le désordre du pit, sans se conformer à une normalité de postures, laissant les riffs de Dirty Fonzy poser sur le macadam l’énergie d’un set fringuant.
Peinardos est le quintette depuis l’arrivée d’un 3ème guitariste sur scène, il étend son enrobage punk rock avec plusieurs lignes mélodiques. Certains sont émerveillés par le feu et se tiennent proches pour observer la danse des flammes. D'autres le craignent et se tiennent à distance pour ne pas être atteints. D'autres sont attirés par le feu, tels des papillons de nuit qui ne peuvent s'empêcher de voler dans les flammes et se laissent consumer jusqu'à n'être plus que cendres d'os dégrisés par les Dirty Fonzy.
Photo HUGO FERRER
Retour au patio. Not Scientist peut pénétrer n'importe quelle expérience live sans se dissoudre.
Son post punk est élastique, il est gorgé par la rondeur de la basse, d’un chant fouettant les lignes mélodiques sur une rythmique trépidante. Le son en reverb avec la foudre à chaque impact suinte un ensemble d’extensions, dilatations, expansions, sans aucune dissolution. Aussi fluide que le mercure, capable de se mouvoir dans toutes les directions, sans être divisé, le groupe pose sa tentation musicale, connectée les uns aux autres, dans une fureur électrique, robotique, où les gouttes froides mordent la peau nue, avec certaines parties vécues comme sous une brume d'éther dans un ciel bas et gris, où dans un caveau sombre pendant une extase où les corbeaux croassent, puis d'autres moments comme sous une éclipse complète de larmes cendrées du soir. Beaucoup laisseront leur corps à Not Scientist.
Il y avait donc 2 salles et 2 ambiances pour écouter les cœurs réciter leurs poèmes et la rue cracher son hurlement. Ici, nous pouvons assouvir notre obsession collective. Nous parlions comme une seconde langue, sans perdre contact avec la réalité.
Les $heriff jouaient à l’oustal, alors ce fut fiesta loca totale, et en jouant plus vite que l'ombre de Lucky Luke dans le saloon de Montpellier, le groupe a laissé sur le vieux parquet leur 40 ans d'existence !
Ça démarre pied au plancher avec carbu qui dégomme l’asphalte pour « Panik (à Daytona Beach)”, « Décollage immédiat », « À coup de battes de base-ball », « Je veux savoir pourquoi », « Soleil de Plomb”, « Ne fais pas cette tête-là », « Du Rock'n'Roll dans ma Bagnole ». Le public ne repoussera jamais les vagues de tirs que les colts des $heriff dégainent comme hits. Le sel pique déjà les yeux, la falaise est haute et pourtant les corps épuisés se jettent avec le rugissement impitoyable qui frappe les corps.
L’acmé vient avec “A Montpellier”, « Pas de doute », « Pile ou face », « Bon à rien », « À la chaleur des missiles », “Condamné à burler”, « Les 2 doigts (dans la prise) » et « Jouer avec le feu ». Les vagues des titres déferlent sur le sable, il n’y plus aucune trace du chemin de fer, tout le monde est dans le train à se faire secouer dans une fumée roots. Larguant leur rock’n’roll comme un bombardier ricane, le groupe n’aura de cesse de refoutre du charbon dans le feu pour alimenter un brasier dont il a cramé son existence, sans prise au vent, comme ça, d’un coup de flingue, et l’écho s’est répandu, comme ça, et il nous revient encore. Pour un rappel taillé XXL avec « Que pasa ? », « Pour le meilleur et pour le pire », « Fanatique de télé », « 3, 2, 1... Zéro » et avec comme final « Tailler du Caillou », « La saga des $heriff » et « Mayonnaise à gogo » pour s’en foutre plein les doigts jusqu’au petit matin.
Fourbu le public se décime les os en compote pomme banane, puis sa crache dans les étoiles cet air de noceurs que la 33 export fait hurler.
Les deux soirées seront ambiancées par Dj Lou Strummer et le duo Freak Out DJs aka Motor Ed (Uncommonmenfrommars/ Not Scientists) et Big DeeDee (Booking Agent / ex Programmateur La Nef / Mars Attack).
SAMEDI
Les doigts de pied en éventail, 25% Celsius, le vent soulève des grains de sable avec parfois le cri d'une mouette rieuse, la grande bleu soupire dans une écume légère cette quiétude du sud qui convoque à la paresse. En tous les cas à adopter un rythme qui convoque à la pause, salutaire, vitale, et à la fois transmet un caractère sanguin.
Kicking Records basé dans le Gard vient d'offrir dans l'écrin de sa communauté filiale et familiale un festival à la Méditerranée sous l'égide de la salle Victoire 2. Les 2 équipes sont animés par la même caresse accueillante, hospitalière, qui donne plus qu'elle ne reçoit. Peut-être avec cet esprit : « Vis pour toi, les autres oublient vite ce que tu as fait pour eux. » qui fait dériver, dessiner un rêve que l’on peut réaliser dans l’action d’être un guide et plus un touriste de son existence. Voilà tout !
Tous ces groupes sont des artisans des vibrations et des mots de l'existence. Ils se questionnent sans cesse, chacun à son rythme, avec son élément de langage, son expression musicale, et leur force captive par cette fragilité humaine que l'on ressent en réponse à notre tour à ce moment-là de partage en concert. C'est un spectacle vivant où personne n'est en captivité avec soi-même.
Libéré.e des oripeaux et masques que l'on s'inflige pour apparaître et non être, les concerts sont une vibration que l'on saisit dans le moment présent. Si vous saviez ce qu'est la vérité du partage, vous seriez venu le communier au Spring Break Festival. IL y a avait en Monsieur loyal Gwardeath pour introduire chaque groupe dans une désopilante présentation dont son french flair à le secret talent !
The Dead Krazukies fut le groupe préféré de Samantha, elle retient le chant éraillé et féminin de Maider pour des titres hyper mélodiques de punk rock catchy.
Photo HUGO FERRER
Les bayonnais connaissent une ascension depuis plusieurs participations à l’Xtreme Fest et une au Punk In Drublic de 2019 d’Angoulême aux côtés de NOFX, Lagwagon ou Bad Religion, et cela n'a fait qu'augmenter la chaleur mélodique de leur album « Icarus », et leur dimension post-covid en première partie de Bad Religion et Descendents. Puis en 2023 avec leur deuxième album « From The Underworld » via Kicking Records.
Photo HUGO FERRER
The Dead Krazukies surfe sur une bonne vibe, et cela se ressent en live, loin d'être en mode automatique, le groupe déploie une aisance scénique avec la même honnêteté simpliste que Bad Re, dont il partage cet amour pour les lignes mélodieuses. De fait ça déroule et le public cambre son adoration.
Photo HUGO FERRER
Dans une salle animée où les punk abimé.es par le poids de la société libérale, Le réparateur vient avec ses rustines pounk répandre son bélisier d'humour (bétisier + lisier), et son esprit alternatif hérité des 80's.
Le public danse sur les bris de verre des canettes sans se couper avec les morceaux éparpillés. Le duo bazarde sa branlitude dans le fiel de sa rage furibarde à coup de transe crasse et de groove hirsute. On devine pourtant sous la chair crue d'où la peau s'est détaché la douleur qui griffe, le sang colérique qui bat les veines de cette implosion où la rue trébuche de noctambules. Toujours avide de plus de sueur et de saleté dans son propre langage, le réparateur exfolie et passe sa sauce pimentée par une guitare clé à molette et une batterie pour la vidange.
Décomplexé et avide de tout foutre en l'air ces deux grandes gueules posent leurs échardes tout en prose avec la même souplesse de tumeur glandeuse que les billets caustiques d'Eric Lompret, non Aymeric, Aymeric, Aymeric, putiiiin, et avec le vomi des connards de Poésie Zero. Les vapeurs pounk expurgent des thèmes corrosifs dans le grand jus bouillant de leur zique. Les punks batifolent dans la mêlasse, à l'extrême opposé du silence des pantoufles de la société bourgeoise. Le Réparateur distribue son sens du devoir avec de la bière, des clopes à rouler avec de la drogue, de la bière, du sexe rapide, de la bière, le pas de côté pour taper dans la marge, de la bière, et la fainéantise à volonté.
Direction le patio avec Bad Bad Bird.
Je suis à coté de Samantha qui se tient à côté de moi, non seulement dans les miettes du temps laissé par les autres, et parce qu'elle ne veut rien d'autre que se laisser animée par le parfum du quatuor, lequel nous a serré très fort dans sa vulnérabilité, et s'est totalement révélé sur des fissures de porcelaine.
Bad Bad Bird c'est Madeleine au chant et guitare, Manu Ralambo (Radio Elvis) à la guitare qui a posé sa patte sur le premier album « Si Brutal », Alexis à la batterie et Camille bassiste d’Intenable. C'est doux d'entendre une fille nue. Elle pourrait se transformer en flamme et brûler sous vos yeux. C'est une fraîcheur qui sied en contraste d'un monde qui cultive pessimisme, mensonge, violence et négativité.
La musique de cet oiseau vole dans une insouciance de power rock indie punk rock. Dans la veine des groupes chantant en frenchie dans les voiles d'Intenable, Guerilla Poubelle, Justin(e), Mauvaise Pioche, mais aussi The Plasticines. Le temps a délavé tout ceci parce que Madeleine pose sa singularité, l'impulsion est restée, débarrassée du regard, d'une opinion normée dans un espace de liberté, léger, avec la candeur d'une fleur et une insouciance à défaire les draps de l’intime, pour une correspondance aux valeurs 2.0 de solidarité, d'inclusion, féminisme...D'ailleurs ce samedi au patio c'était une journée qu'avec des chanteuses !
Il y a peu les hommes venaient de Mars et les filles de Venus, alors que nous venons du même monticule d'argile, animés du même souffle. Bad bad Bird est animé.e par le vertige de l'amour et nous rappelle qu’être fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est pas. C’est accueillir le doute, le vide, le silence, et continuer d’avancer dans l’invisible avec une insouciance que d’autres appellent la foi avec des lèvres qui se désirent.
Le titre « Je rêve à l'envers » bénéficiera du feat. de Marie-Eve Roy des Vulgaires Machins. Entre fièvre adolescente et vénusté simple, comme quand dans ta chambre tu danses seul devant la glace, tel est Bad Bad Bird. Il y a dans la tête de Madeleine des rêvent qui lui parlent sans fin. Ils sont ici et ailleurs. J'ajouterais un soupçon du spleen mélancolique au groupe Autour De Lucie.
Les jeunes générations préfèrent les images et les vidéos aux longs textes. Elles apprécient l'opinion des blogueurs et des YouTubers comme des exemples à suivre par un effet de procuration d’amis proches, et cela confirme l'importance du commerce visuel et des plateformes telles que TikTok et YouTube. Seulement avec les années, les idéaux d’hier s’effritent, l’insouciance disparaît, la comparaison amène la jalousie, et c’est avec cynisme que cette même génération jugera ces anciens créateurs de contenu, dans une nostalgie amère d’une époque où elle pensait elle aussi changer le monde. Les gens du passé étaient plus simples, moins confus et contradictoires que nous le sommes aujourd'hui, fondamentalement.
Je trouve que l'humain contemporain est narcissique, il est tout le temps en train de s'admirer ou d’admirer son prochain sur son Iphone et quand il cherche quelque chose il demande à son IA. C’est l’époque du i, sorte de cri aiguë et code barre visuel IIIIIIIIIII
Il existe des gens pas du tout comme cela, capable d'allumer une lumière qui fait sens dans l’existence pour se repérer dans la noirceur de l’inconnu, ils sont conducteurs de lumière, encore faut-il que les fils se touchent. Poésie Zéro anarchisa l'enceinte sans jamais omettre sa détestation comme si adhérer à quelque chose était un idéal de mollusque. Les adulescents punk ironiseront dans le pornawak à faire chialer le christ dans des torrents de morve et de crachat.
Comme d’hab ce groupe de pounk déroule un set au forceps, à la manière d’un article 49.3, rigolade, galéjade, anisade, crade, embuscade, dégringolade, fanfaronnade, couillonnade...POESIE ZERO EST VRAIMENT UNE BANDE DE CONNARD, il en joue, s'marre bien à casser des canettes de valstar ( la bière des stars) dans la violence sourdre des maux sociétaux, avec comme bruit de fond un spectacle de marionnette pounk et l’hérésie du punk’n’roll !
Je croise Mr Cu ! avec une fine moustache Gasconne (entre d'Artagnan et Francis Cabrel, Kevin a laissé un truc..), avec les mains dans le dos, le nez en l’air, comme un retraité qui fait du tourisme pendant sa promenade digestive. Dans le patio un gars s’est déchargé sur son pote d’un monologue de 10mn et pendant que le groupe Vulgaires Machins arrive sur scène lui a dit « Et toi alors ? ».
Voilà le groupe que je voulais absolument revoir. La dernière fois c'était à Toulouse et il y a longtemps. La musique live met indistinctement en communion avec les autres tout en étant jumelé à la houle de l’oubli.
J'ai toujours adoré Vulgaires Machins, leur sens mélodique, la brisure de leur enchaînement sonique, leurs textes, cette finesse à faire chavirer l'intime dans l’écueil d'une société capitaliste. Ce jour palpitant est enfin arrivé. Tous mes pas vivants soupirent comme une nuit étoilée, j'ai trouvé la sagesse couchée parmi les fruits putrides et sauvage de toutes mes jeunesses aux regards brûlants.
Le groupe rappelle que si vous n'êtes pas sur la vague, en équilibre, vibrant de tout votre être, sentant encore la chaleur du soleil sur vos épaules et profitant de la brise légère et des embruns vivifiants, c'est que vous êtes restés sur les rives rassurantes où vous n'apprendrez plus rien. Mais les vagues finiront toujours par venir vous secouer jusque sur le rivage, l'une d'elles, plus forte, vous pêchera à un moment inattendu pour vous faire quitter votre zone de confort et vous remettre dans la Vie. Les gens ne sont pas des refuges sûrs. Chaque matin, ils se lèvent avec des sentiments différents, comme des marées imprévisibles. Ils t’aimeront selon leurs humeurs, pas selon ton cœur. Parfois, ils partiront sans un mot, te laissant te demander s’ils ont vraiment existé. Parfois, ils te remplaceront avant même que tu n’aies tourné les talons. Les gens ne sont pas des maisons. Ce sont des étapes, des passages, des phases. Certaines durent plus longtemps que d’autres, mais à la fin, tu te retrouves toujours seul, face à toi-même. Ta véritable maison, elle, n’est qu’au plus profond de toi, là où personne ne peut te quitter. Là où personne ne peut te remplacer. Vulgaires Machins partage avec toi enveloppé dans des couches successives de punk rock vivifiant que nous sentons spontanément nécessaires à notre existence. Le set fut à la hauteur de la renommée des Québécois, intense, spontané, essentiel, vivifiant, beau, fort, passionné.
Dans la salle rugit la zone de combat. La suppression des illusions profondes que certain.nes d’entre-nous ont pu déchirer de leur linceul en gémissements furieux, et avec les crocs serrées, se forment dans le live de Krav Boca.
Photo HUGO FERRER
La communauté Boca vient de l’héritage du punk alternatif, du cirque de rue, et d’une expression simple et brute. Le set bombe ses graffs en signant des maux d’une bombe de couleurs différentes, loin du boulot/dodo/toto ou métro, expurgeant le public à aiguiser sa révolte pour la faire tonitruer. Le public en redemande...
...Nous filant dans la nuit rejoindre la grande bleu…Pour le Spring Breaks Festival il ne s’agissait pas d’en foutre plein la vue par des feux de bengales factices, un cœur rempli de couchers de soleil parce que les guerres n’importe qui peut t’en offrir. Il s’agissait de journées paisibles par un émerveillement pétillant de soirée où le temps s’étire comme l’horizon par une journée d’été dorée avec le cœur qui entrechoque son existence.
Merci à Samantha, Mr&missCu! au Kicking crew & Victoire 2, Bad Bad Bird, Dirty Fonzy, Forest Pooky, Krav Boca, Gwardeath, Le Réparateur, Les Sheriff, Not Scientists, Panic Monster, Poésie Zéro, The Dead Krazukies, The Mercenaries et Vulgaires Machins.