Patrick Walker a construit la musicalité de 40 Watt Sun en débutant en 2011 avec l’opus « The Inside Room » sur un shoegaze doomy dépouillé, puis a suivi avec comme sujet le deuil, la douleur et la perte du précédent « Perfect Light » de 2022, cet album de slowcore parle pleinement d'amour, de gratitude et de guérison. Il s'agit du quatrième album des Britanniques qui enveloppent complètement en 45mn, une brièveté qui va finalement à l’essentiel.
Composé de Patrick Walker (chant, guitares, compositions et paroles), Roland Scriver (Guitares basses), Andrew Prestidge – (Batterie), le trio a développé ses textures avec douceur, fruit d’une maturité à donner à percevoir et à équilibrer l’ensemble. « Little Weight » a été enregistré aux Holy Mountain Studios de Londres en décembre 2023. L'ingénierie et le mixage ont été réalisés par Chris Fullard (Sunn O))); IDLES; Ulver), qui a été assisté de Stanley Gravett, avant qu'Adam Gonsalves ne masterise les morceaux à Portland, dans l'Oregon. La pochette de l'album est signée Tekla Vály.
Six morceaux émotionnels qui dégagent une lourdeur et propagent une chaleur sombre. Il y a là la noirceur concise de Madrugada avec cette alternance rock de veillée funèbre, de pure nostalgie, de spleen texturé avec des couches superposées de guitares formant un doux clapotis océanique de confort mélancolique. Les mélodies répétitives sont créées sur un ton sombre et introspectif, tout en permettant aux couches de s'étendre jusqu'à ce qu'elles atteignent leur apogée.
40 Watt Sun étire une profondeur touchante vers la veine d’Anathema et de Red House Painters pour une immersion dans le chant de Patrick Walker comme attraction émotive. Illuminé à des endroits porteur de lumière et d'espoir, le disque s'immisce progressivement et de plus en plus profondément dans votre être.
Ce disque émiette des particules de rêves avec des rayons de fin d’été mélancolique !
La musique est une flèche. Il faut viser juste pour atteindre son but.
Dimanche 29 septembre 2024, à Toulouse, salle du Rex, organisé par l’asso Noiser, mon épouse Samantha et oim en mode lover venons de Castres, 72 km plus à l’est, 1h30 de route, aller. L’air ambiant est doux pour cet été indien maussade, d’un doré que la lumière douce et lourde renvoi avec mélancolie. Quand nous arrivons la salle est déjà bondée et la première partie vient de débuter.
C’est Lili Refrain (since 2007), multi-instrumentiste, compositrice et interprète Italienne, basée à Rome. Elle est seule à bord imprégnée d’énergies rituelles dans un navire chamanique qu’elle construit dans un art semi-lyrique pendant 45mn. J’avais déjà assisté à sa prestation lors du Hellfest 2022.
Elle construit ses chansons à partir des sons superposés par un looper pour harmoniser guitare électrique, rythmique sur tambour, chant et des boucles en temps réel, sans utiliser d'ordinateur ni de pistes préenregistrées. Sa représentation théâtrale du rite confère répétition minimaliste qui au fur et à mesure des différents apports amène à de nouvelles atmosphères, mélodies, pour voguer dans la transe avec elle, et ça tangue en tous sens. Les lumières sont attrayantes et mettent du relief au concert de Lili. Le concert doit se vivre comme une expérience viscérale et cathartique, et c’est vrai qu’aux confins du psychédélisme, transe folk, pagan métal, entre hypnose et exaltation avec la catalepsie d’un opéra lyrique, c’est à la fois un rite, un concert et un spectacle. Elle catalyse un son impressionnant qu'elle parvient à créer de son océan brumeux et tribal. Elle remplit quasiment tout l’espace sonore avec son chant, sa voix est puissante, l’on peut l’inscrire dans cette variation new-age où Björk, Lisa Gerard de Dead Can Dance, et pour la version française la chanteuse Camille, officient). Elle est prise et éprise pleinement dans l’exaltation de son art et son magnétisme est palpable. C’est son emprise de louve romaine, de prêtresse préchrétienne. Ensorcelée et ensorcelante, dans ses yeux couverts de peintures rouge l’on distingue le styx.
Elle pèle le cœur de sa musique comme une grenade, nous l’offre les paumes tournées vers l'extérieur pour y croquer dedans à pleine bouche, rouge de sang.
Mais c’est redondant, car la structure similaire et minimaliste de son approche restreinte (elle est seule) car même avec un looper et autres instruments, c’est aussi monocorde qu’un gosse qui te demande 400 fois « C’est quoi ça ? ». Ça vous semble vache, mais c’est l’effet que cela m’a fait, à force.
Je reconnais entièrement la performance et l’art de Lili Refrain, de plus elle témoigne de cette bienveillance 2.0 que tous les kikouyous de la planète pratiquent en clignant des yeux tout en penchant la tête, elle est sympathique et attachiante. Elle a prononcé quelques mots en Français dans ce drapé de R tout aussi charmant que prononcé par Monica Bellucci.
Le mysticisme et l'érotisme sont des concepts différents qui parlent de la même chose au fond. Ils arrivent à leurs conclusions d'une manière différente, mais à la fin la conclusion est la même, qui est le désir humain d'échapper aux choses terrestres et d'entrer dans un état transcendant. Lili Refrain est une artiste qui sans enfreindre les lois musicales pratique une musique qui tient davantage de la performance, même si elle marque sa présence, elle n'a pas l'aura de Kalandra, mais elle arrive à cet état de transcendance assez violent pour que cela devient un choc esthétique, sonore et visuel.
Après la fin de Lili Refrain les clopeurs ont fui vers l’extérieur, nous en profitions pour nous rapprocher de la scène. Il y a des gens qui se considèrent comme uniques, géniaux, spéciaux...Et tous les autres, qui le sont, mais en silence.
Être artiste, c’est guérir pour toujours ses propres blessures et en même temps les exposer sans cesse. C’est nourrir sa passion et l’entendre crépiter féroce, forte, pleine de feu, plus fort que ses peurs. Entre les deux, il y a une communion.
KALANDRA est un quatuor norvégien fondé en 2012, il puise ses racines dans la folk nordique mélancolique, tissant des mélodies éthérées dans des paysages musicaux bruts, aériens.
Pendant 1h30 d’un set enchanteur, gracieux, attachant, touchant, planant dans ces ivresses vertigineuses où les mélodies s'étendent en ligne sans fin, le long d'une baie Scandinave, l’on s’immerge dans le calme et un paysage intérieur où Kalandra murmure que l'aube se lève continuellement comme les étoiles qui brillent et scintillent dans la voie Lactée.
La mauvaise personne te trouvera en paix et te laissera en morceaux. La bonne personne te trouvera en morceaux et te conduira vers la paix…C’est dans ce refuge qui envahit l'âme et aspire chaque parcelle des promesses échangées sous les étoiles jamais éteintes que le concert touche à ce point.
D’un toucher doux contre des cordes de plumes et de bois, une excellente structure de l'ensemble des deux albums sera jouée. De leur nouvel album “A Frame of Mind” sorti en septembre 2024 le groupe explore un côté plus obscur, fragile de leur univers, mais aussi plus vivifiant avec l'apport d’une nouvelle énergie, il jouera les titres ‘’I Am’’, ‘’The State of the World’’, ‘’Segla’’, ‘’Are You Ready ?’’ Et en rappel ‘’Bardaginn’’chanté en islandais.
De leur excellent précédent opus plus aérien “The Line” sorti en octobre 2020 le quatuor interprétera ‘’The Waiting Game’’, ‘’Slow Motion’’, ‘’Naïve’’, ‘’Borders’’, ‘’Virkelighetens Etterklang’’, ‘’Ensom’’, ‘’It Gets Easier’’, ‘’Brave New World’’.
Le groupe interprète toujours la cover ‘’Helvegen’’ de Wardruna et leur instrumental ‘’Bukkehorn jam’’ où Jogeir Daae Maeland le guitariste jouera dans une sorte de cor en bois de cerf la mélodie principale.
Katrine Stenbekk au chant est un diamant brut, sorte d’Elizabeth Fraser de Cocteau Twins. En maîtresse de cérémonie elle enveloppe le concert d’une beauté diaphane tissant des paysages sonores d’une douceur salvatrice et remplit de plénitude, d’émotions troublantes, d’une pureté soyeuse. Ses lèvres séraphines dansaient au milieu des nuages qu’elle portait en elle, avec son chant épris d’une nature féroce et à la fois gorgée d’une quiétude de mousse. Les chansons tamisées qui ont commencé délicatement se terminaient avec beaucoup d'emphase. Florian Döderlein Winter joue parfois avec un archer sur sa guitare en une présence fantomatique, comme Jónsi de Sigur Rós, groupe dont la sensibilité se ressent dans la musique de Kalandra également. Le batteur Oskar Johnsen Rydh a une frappe plus abouti, je l’ai trouvé bien meilleur, et ses parties ramènent toujours en plus d’une rythmique un essor mélodique riche.
« Il existe un langage bien plus ancien et plus profond que les mots. C'est le langage des corps, du corps sur corps, du vent sur la neige, de la pluie sur les arbres, de la vague sur la pierre. C'est le langage du rêve, du geste, du symbole, de la mémoire. Nous avons oublié cette langue. Nous ne nous souvenons même pas qu'il existe. » Derrick Jensen
Kalandra le parle couramment, et cela nous relie à une puissance ancienne. L’on est bercé tout le temps avec, par cette intensité brumeuse dont la présence palpable émerge haut au-dessus des vallées et des collines, le regard penché sur des jonquilles dorées à côté d’un lac où glisse un ruisseau se réfugiant sous les arbres, flottant et dansant dans la brise. Kalandra joue de grâce et de beauté, nous éloignant de notre vie quotidienne en étant au cœur des mystères de la vie, bercé par la mousse sur les rochers, par tous les éons et tous les ordres du temps. C’est un voyage sonore où aucun diable n’est autorisé à franchir l'orée de cette forêt. C'est un havre qui laisse le temps de se mouvoir pour contempler sa propre nåture fleurir en soi, capable de nous retenir pour s’ancrer, tellement difficile de faire décrocher les gens de leur besoin/consommation sociaux-virtuelle, c’en est presque miraculeux. Kalandra nous enracine avec un nouveau feuillage et nous fait ressentir une sensation d’étrangeté ineffable, mais pure. Tous ces points d'ancrage permettent de nous stabiliser loin des tempêtes de la vie qui font rage.
J’ai trouvé la chanteuse Katrine plus affable, moins timorée que lors du précédent concert du 21 novembre 2023 à la salle Altigone de Saint Orens. Parfois elle s'en allait derrière les deux guitaristes, secouant la tête dans une danse enjouée avec les vagues musicales qui dansaient autour en joie, avec ses feuilles étincelantes. Et nous ressentions cette danse comme la caresse d’être une fougère dans un sous-bois scintillant de lumière.
L’on boit à la source de quelque chose de pur car sacré. J'ai retenu mon souffle comme nous le faisons parfois pour arrêter le temps lorsque quelque chose de merveilleux nous a touché. Kalandra peint son dessein de vastes territoires éthériques dans ses prières, de blessures inavouables avec la tristesse des choses secrètes, aux mouvements tendres, à tout ce qui nous plie et nous déploie, et nous accompagne comme on laisse une poignée de terre avec ses graines.
L'imagination est un vaste désert de possibilités. Nous sommes chacun capables de jouir de cette extase. Pour vraiment la vivre, vous devez récupérer votre propre sensibilité pour répondre à vos besoins et désirs uniques en œuvre d'art. La musicalité ouatée de Kalandra, la clarté de son aura, de sa puissance ancienne est un câlin mélodique, une neige éternelle de pureté en concert, elle captive sous la langue humide de ces psaumes post-rockien comme un nouvel amour implanté, qui flâne dans vos entrailles en un torrent de lave élégante et de corde sensible. Ce fut un concert dans ce qu’il y a de plus céleste et féerique.
Setlist
I Am
The Waiting Game
The State of the World
Slow Motion
Naive
Borders
Segla
Virkelighetens Etterklang
Bukkehorn jam
Ensom
Are You Ready?
It Gets Easier
Helvegen (Wardruna cover)
Brave New World
Rappel : Bardaginn
Merci à Lili Refrain, Kalandra, Noiser, le Rex Club, au public venu nombreux.
« J'ai toujours été attirée non par une beauté extérieure quantifiable, mais par quelque chose de profond, d'absolu. De même que certaines personnes ont un amour secret pour les orages, les tremblements de terre ou les pannes d'électricité...Faute d'un meilleur mot, appelons cela le magnétisme. » Haruki Murakami
MONO a pour ces 25 ans d’existence sorti le 14 juin « OATH » qui a été produit par Steve Albini mort le 7 mai 2024 à Chicago.
La vie humaine est une rosée passagère, une bougie dans le vent. MONO retourne dans son exploration sonique et poétique dont ce 12e album pose le thème du temps qui compose la vie et à la façon d’en tirer le meilleur parti.
Toujours pétri dans forme de dualité lumineuse et de noirceur fiévreuse avec la production soignée, ‘’atmosphériquement’’ épurée et pleinement moteur d’élévation de Steve Albini, tout comme en 2004 avec leur opus “Walking Cloud and Deep Red Sky, Flag Fluttered and the Sun Shined”.
En 25 ans le quatuor est passé de météorite en une étoile de splendeur. Ce qui vous attend c’est un bain de douceur, de soie mélodique, un raffinement de bonté, de beauté contemplative dont Mono originaire du Japon en caresse l’arborescence tout comme la quintessence. Entre aurore boréale et crépuscule ensoleillé la délicatesse musicale est omniprésente. Les sommets enneigés ne sont là que pour vous faire contempler et ressentir un air ambiant chargé d’Amour et de lumière.
« Nous vivons avec un vœu qui n'a pas changé depuis que nous sommes enfants. Écoutez le vent chanter. Nous faisons partie de l'univers. Nous savons déjà ce que nous devons faire et quelle est la chose la plus importante dans la vie. » – Takaakira 'Taka' Goto.
Ce post-rock orchestré par la symphonie des violons, violoncelle, trompette, trombone et cor Français ouvre les veines de sa palette musicale à la résonance euphorique. Composé de Takaakira 'Taka' Goto – Guitare, Tamaki - Basse, Piano, Yoda – Guitare et Dahm – Batterie, l’opus se gorge de la rosée sur des pétales soniques, des rêves humides, et vient envouter l'éphémère dans une amorce pour nous faire ressentir la pousse mélodique éclore dans sa propre intimité d’arômes.
MONO a convaincu depuis longtemps avec sa musique cinématographie, de boucles sonores fantomatiques en poésie obsidienne les tous contemplatifs honorent cette élégance spleenétique avec le réconfort que l’on puise dans le détail troublant d’une vision.
Les titres cristallisent un expédient pour le voyage, sa pureté est un exemple, devenant au fil d’une déambulation pensive que le corps reçoit avec quiétude un oxymore, un cadeau, un fantasme, une utopie, une nécessité, une envie, une nostalgie, navigue comme un nomade inconscient errant dans les pensées, et toujours dans la mélodie du cœur.
Peut-être que vous trouverez rébarbatif, lénifiant cette musique dont l’action fait œuvre de contre-feux, pour moi elle élève et fait donc grandir, elle fait naitre l’indispensable saveur méditative avec ce que la sérénité illumine en soi en apothéose.
泣いて暮らすも一緒、笑って暮らすも一緒 - Naite kurasu mo isshô waratte kurasu mo isshô - « Le temps d'une vie est le même, qu'on le passe en pleurant ou en riant »
Le duo composé de Neige (Chant, guitare, basse, claviers) et de Winterhalter (Batterie) prolonge avec « Les Chants de l'Aurore » via Nuclear Blast Records, l’imaginaire shoegaze pour exalter sa spiritualité musicale.
Première fois que j’ai entendu ‘’Alceste’’ cela devait être dans la pièce de théâtre de Jean Baptiste Poquelin « Le misanthrope », rien à voir avec le duo, ni à entendre d’ailleurs.
Comme tout en chacun Alcest fait son voyage dans un dédale initiatique, et lui s'est accompli dans l’imaginaire de l’ésotérisme. Il faut souvent se confronter à ses plus vils démons dans l’obscurité pour voir apparaître la lumière, ainsi Neige a fui la peste noire pour trouver sa voie et son chant du cygne avec Alcest, avec laquelle le duo a pansé sa mélancolie lunaire en flottaison autour de l'amer pour un shoegaze solaire, ramenant dans son écume l’amour de la lumière.
Alcest a fini par nous mener sur une piste parallèle fasciné par l’alchimie shoegaze, loin du paganisme occulte. Œuvrant tel un médium « spontané » avec une musique méditative, enivrée d’éclat et de beauté.
Le titre phare de cet album est « Flamme Jumelle », dont Neige a expliqué : “Malgré son côté plus accessible, ce titre est le plus personnel de l’album. Flamme Jumelle évoque la notion de perte et la difficulté de faire face à l’absence d’une personne que l’on aimait profondément. Qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un partenaire. D’un point de vue plus spirituel, le titre fait référence à la possibilité que certaines âmes soient connectées dans cette vie et dans l’au-delà, de sorte que la séparation est temporaire et n’est qu’un concept mortel.”
Je me permets pour le vivre qu’une flamme jumelle c’est deux moitiés du même tout, c’est une connexion stimulante, curative et intense de l’âme avec une autre appelée « âme miroir », ce lien karmique pousse les deux êtres à raviver les blessures les plus profondes chez l’un et l’autre, à guérir et à encourager à être plus complet dans votre propre être.
Ce qui est avéré avec cet album c’est qu’Alcest s’est libéré d’‘’avoir’’ été pour briller dans l’être, avec le pouvoir de faire briller sa propre lumière.
Le duo Alcest composé de Neige (Chant, guitare, basse, claviers) et de Winterhalter (Batterie) prolonge avec « Les Chants de l'Aurore » via Nuclear Blast Records, l’imaginaire shoegaze pour exalter sa spiritualité musicale.
Première fois que j’ai entendu ‘’Alceste’’ cela devait être dans la pièce de théâtre de Jean Baptiste Poquelin « Le misanthrope », rien à voir avec le duo, ni à entendre d’ailleurs. Comme tout en chacun Alcest fait son voyage dans un dédale initiatique. Il faut souvent se confronter à ses plus vils démons dans l’obscurité pour voir apparaître la lumière, Neige a fui la peste noire pour trouver sa voie et son chant du cygne avec Alcest, avec laquelle le duo a pansé sa mélancolie lunaire en flottaison autour de l'amer pour un shoegaze solaire, ramenant dans son écume l’amour de la lumière.
Alcest a fini par nous mener sur une piste parallèle fasciné par l’alchimie shoegaze, loin du paganisme occulte. Œuvrant tel un médium « spontané » avec une musique méditative, enivrée d’éclat et de beauté.
Le titre phare de cet album est « Flamme Jumelle », dont Neige a expliqué : “Malgré son côté plus accessible, ce titre est le plus personnel de l’album. Flamme Jumelle évoque la notion de perte et la difficulté de faire face à l’absence d’une personne que l’on aimait profondément. Qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un partenaire. D’un point de vue plus spirituel, le titre fait référence à la possibilité que certaines âmes soient connectées dans cette vie et dans l’au-delà, de sorte que la séparation est temporaire et n’est qu’un concept mortel.”
Je me permets pour le vivre qu’une flamme jumelle c’est deux moitiés du même tout, c’est une connexion stimulante, curative et intense de l’âme avec une autre appelée « âme miroir », ce lien karmique va pousser les deux êtres à raviver les blessures les plus profondes chez l’un et l’autre, à guérir et à encourager à être plus complet dans votre propre être.
Ce qui est avéré avec cet album c’est qu’Alcest s’est libéré d’‘’avoir’’ été, pour briller dans l’être, et faire briller sa propre lumière.
Nous essayons tous et toutes de nous écouter, d’entendre le ronronnement et le tonnerre intérieur en essayant d’équilibrer l’ensemble comme l’on peut. Connaître la valeur de ce que nous possédons dans notre cœur nous oblige à évoluer dans la peur, alors que nous devrions nous nourrir de chaque instant avec joie et sans crainte, de toute façon tout n’est qu’impermanence.
Sous la forme du trio Dallas Kelley (guitare), Kyle Posten (basse) et Adam Blevins (batteur), ce cinquième album du groupe Américain Glories formé en 2011 en Alabama est un hommage à leur guitariste Zach Cooner, disparu dans un accident.
Glories parvient avec « An Expanse of Color » via Post. Recordings, d’étendre en 6 titres ces émanations instrumentales dans notre silence intérieur. Personne ne comprend l’extase qui vous saisit, sauf celles et ceux qui vous aiment profondément et écoutent vos silences avec respect.
Dans une terre que l’on attend vierge se découvre un éther éveillé se vivifiant dans une atmosphère éthérée, lumières boréales, harmonies délicieuses, avec des apparitions angéliques et oniriques. C’est l’endroit où vit le démon intérieur, et où l’on met sa main devant sa bouche pour la recoudre devant les yeux de la révélation.