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Tag - post-metal

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mardi, mars 26 2024

LA FAIBLESSE – La Faiblesse


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Le terme médical de la faiblesse est l'asthénie. Le terme musical de La Faiblesse est post-metal.

La Faiblesse est une formation Parisienne qui a conçue un premier album 8 titres « Ma vie d'avant » en 2022, il revient avec cet album éponyme de 9 titres, via Guerilla asso, Nineteen Something, entre screamo, post-hardcore, metal mélancolique, post-rock.

Avec son chant en français, La faiblesse se répand dans tout le corps musical ou dans une zone spécifique de l’émotion suscitée, et survient en raison des troubles toxiques, des affections chroniques dans la filiation musicale d’Envy et The Deftones, juxtaposant cette incapacité de supporter l’existence, ou à cause de la dégénérescence naturelle des relations, par son spleen d’amertume, ses démangeaisons purgatives.

Les titres regorgent de ces traumatismes émotionnels et pressurisent la balance des joies et des douleurs de la vie afin d’atteindre lors d’une explosion périphérique ces nuances latentes similaire au post-rock. Aucuns signes d'essoufflements, le corps affecté et le rythme apparaissent comme facteur de contraste cathartique, parfois autodestructeurs, mais ils savent transformer le sable en poudre d'étoiles. Allumer un rêve dans le noir comme les personnes sensibles assises à l'écart qui savent voir au-delà des apparences, avec des larmes dans la férocité introspective de leur exutoire émotionnel.

La Faiblesse a les yeux brillants de colère, une lame prête à couler dans le sang de ses tourments, et sait faire preuve de résilience pour toujours adoucir son cœur écorché, avec l'âme à l'envers mais avec l’intégrité et la plénitude de ses signes émotifs.

"Comme le chagrin, la colère aussi est une faiblesse ; dans l’un et l’autre, on est blessé et on se laisse aller." Marc Aurèle, Pensées




vendredi, décembre 22 2023

ROBOT ORCHESTRA – V


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Le cinquième album de ROBOT ORCHESTRA « V » est muni de 6 titres de post-noise furieuse, de krautröck incantatoire progressiste, et de mathpop atmosphérique.

La charpente mélodique du duo Steve Perreux (guitare, chant) et Dimitri Chaillou (batterie, chant) translate une intelligence rêveuse, une aptitude à l’invisible marquant une présence intense reflétant la typographie de sa propre intériorité.

L’album est fleuri de mélodies tubéreuses, avec une texture versatile, parfois capricieuse, sa singularité constitutive forme des filaments de renversement sonique, pour un rock mutant et pénétrant par ses multiples métamorphoses. Les chants polyphoniques ajourent le voyage ainsi que les apports de Johan Gardré (violon) et François-Pierre Fol (violoncelle), pour une géographie de mémoire que le duo a mis en musique de ses dernières tournées.

L’œuvre musicale est complexe et fluide, elle fluctue son onde, tout comme son émanation dans cet équilibre si rare, symbole filial de Radiohead, Godspeed You Black Emperor à Fugazi, apportant le recueil onirique à une sensibilité visible et sincère.

« V » de Robot Orchestra sortira le 16 Février chez Season of Mist /Klonosphere comme un désir qui dérive sa furie à travers un paysage apaisé de rêve sonore, son écho laissera traîner ses passions soniques en vous, comme se consomme un feu d’été.



lundi, octobre 2 2023

BARONESS - Stone


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Le cœur d'un mélomane n’oublie jamais l'âme d'un groupe qu’il aurait voulu aimer toute sa vie.

Baroness est apparue au milieu des années 2000 à  Savannah, dans l'État de Géorgie, comme peut-être le groupe le plus excitant et le plus polyvalent d'une renaissance grouillante du métal sudiste. La musique de Baroness a évolué dans le temps de maturité de ses musicien.nes, à la fois complexe, issue d'une terre de contraste et de cette simplicité qui émerveille mon cœur à chaque écoute, par sa présence et son aura. Le groupe a fait le deuil des rives entre les styles pour la création unique de son genre.

Depuis le « Red Album » les pochettes sont toujours colorées, avec une teinte principale qui en notifie le nom de l'album, tonifiée par d'une présence féminine, animales, florales, et de matériaux. On les déchiffre avec autant de minutie qu'une pochette d'Iron Maiden, chaque détail compte, et met en relation avec les compositions de l'opus en question. « Stone » est la première pochette a rompre avec le thème chromatique, je n'ai pas trouvé trace de clous cette fois-ci. Premier point qui me permet de pointer la variation du groupe. Baroness est l'un des groupes les plus remarquables et les plus compétents à l'intersection du heavy metal, du hard rock et du psychédélisme, avec un mélange des Allman Brothers Band, Pink Floyd, Genesis, Neurosis, Eyehategod, Kylesa.

Les tempêtes de pluie de « Stone » m'apportent la paix intérieure,une obscurité précoce, et son tonnerre enflamme mon âme. Le groupe y agite sa mélancolie avec la douceur des mains de la pluie, et malgré l'obscurité sa musique fleurit comme une orchidée noire. Baroness compose des titres d'Americana avec la peau d'un rock stoner avec des écailles, des nerfs de sludge capiteux.

Mort à l'ancre, Baroness largue les amarres, part dans son délire d'encre vaporeuse, un art pictural qui donne vie à la musique le soin de traduire ses rêves. Il trouve toujours cette capacité explosive de lancer sa bulle émotive vers les cieux avec des lignes trémolos de guitares mélodiques, des harmonies vocales, et en même temps de faire télescoper les écumes rageuses, effrontément ténébreuses. Sans qu'il en soit une simple dualité de ton, mais plutôt une saveur unanime, les compositions des Américains parviennent à sonder dans les profondeurs sensibles, à souder toute une épopée sonique, à sourdre un geyser d'agonie et de félicité rêveuse abstraite, pour transplanter en quête de sens musicale cette traduction rêveuse.

Les paroles ailées font naître des errances poétiques noctambules éprises de songes, dont la moiteur est teintée de résilience et de souffrance. Pour une fois la production n'est pas « noyée » dans un maelstrom, ce qui permet d'entendre toutes les nuances.

Baroness nage dans son expression musicale avec une liberté de création, et de ton qui le distingue dans la branche des grands auteurs Américains. Si il paraît évolué dans un prog décousu composées de pièces détachées rouillées, il faut admettre qu'au-delà du domaine des songes, Baroness apporte une lecture vive et métaphorique de son évolution de la scène métal underground contemporaine, ainsi que de son élévation de l'Americana rock avec des titres tentaculaires et concis. Il te faut pénétrer dans ce mirage, vision, chimère, méditation, phantasme, avec la capacité d’accueillir ce qui vient à toi et en toi, sans comparaison avec la discographie du groupe, pour être au plus près.

« Une ligne directrice importante chez Baroness est que nous n’aimons pas nous répéter. Tout dépend de la volonté de prendre des risques. Quand j'étais plus jeune, le but de la musique était d'être différent, de ne pas faire la même chose, de ne pas écouter les parents ou de respecter les règles. C'est un peu bête, mais en pratique, ça marche. C'est vraiment terrifiant d'en être au sixième disque de sa carrière et de penser qu'il va falloir suivre son histoire plutôt que d'inventer continuellement. Nous avons donc redoublé d’efforts pour inventer continuellement pour voir où cela nous mène. Je pense que ce disque en est un bon reflet. Stone est beaucoup plus vivant, plus direct. » John Dyer Baizley (chanteur, guitariste, compositeur)




samedi, septembre 23 2023

NIGHT VERSES - Every Sound Has A Color In The Valley Of Night: Part 1


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Originaire de Fullerton, en Californie, NIGHT VERSES a galvanisé avec son E.P « Out Of The Sky » de 2012, fusionnant le prog, le métal alternatif, le post-rock et l'electronica ambiante dans leur melting-pot enivrante de métal cinématographique.

Le groupe a sorti son premier album instrumental en 2018, « From The Gallery Of Sleep », innovateur intrépide et défiant les genres. Surnommé « Le Salvador Dali du prog-metal » par Noisey/Vice, l'album a été salué comme « un prog révolutionnaire » (Revolver), « ambitieux et créatif » (Exclaim !) et « un chef-d'œuvre du prog à plusieurs niveaux » (Distorted Sound).

Après 5 ans d'attente NIGHT VERSES est de retour avec le double album «Every Sound Has a Color In The Valley Of Night» sortira en deux parties. La première partie sera disponible le 15 septembre et la deuxième partie devrait sortir début 2024. Dans les deux parties, l'album présente un casting de stars, dont le bassiste de Tool Justin Chancellor, Author & Punisher, le leader d'Incubus Brandon Boyd et Anthony Green de Circa Survive.

L'opus possède une vision kaléidoscopique, c'est touffu, dense, et à la fois très bien équilibré, jamais redondant, maniéré. La qualité musicale est étourdissante, impressionnante et aboutie, pour ce premier volume. Vivement la suite...

S'exprimant à propos de leur nouvel album tant attendu, NIGHT VERSES partage collectivement : « Cet album est une évaluation des rituels humains et du pouvoir qu'ils détiennent. Non seulement sur l’individu, mais aussi sur le monde qui l’entoure. Cela reflète la façon dont les pratiques auxquelles nous consacrons notre énergie ont toujours déterminé la réalité que nous occupons. Pour le meilleur ou pour le pire. En fin de compte, nous voulons que les auditeurs trouvent leur propre connexion avec l'album, mais l'ensemble de ce disque a été composé en gardant à l'esprit différents environnements physiques pour chaque chanson. Visant à aligner l’expérience physique, visuelle et sonore de manière à immerger complètement l’auditeur tout en lui donnant l’espace nécessaire pour trouver sa propre connexion avec la musique ».




lundi, mars 27 2023

WALKING ON CLOUDS WITH KLONE


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Nous naissons provisoirement dans une origine que le temps perméable fera ressusciter des limbes par des vibrations que l'art compose en nous. De ce lieu divin nous naissons définitivement dans notre manifeste par les sens. Assister à un concert de Klone est un épanouissement des sens orageux et de quiétude amoureuse, dans une atmosphère phosphorique.


Samantha en photographe et oim en chroniqueur, presque une heure d'avance sur l'ouverture des portes, miracle. Des nuages capricieux stagnent dans la densité de la zone, le grand voyage se profile, des percées solaires ajourent un interstice dans une faille, nous sommes dans le refuge du rêveur, dans ce prolongement d'implosion intérieure et de contemplation externe.

A côté de notre voiture un camion aménagé se gare, un couple de travellers en sort avec un vieux chien au poil gris. Le parking se peuple, nous rentrons dans la salle du Bikini. La soirée débute tôt.

Fixation, les aha du metalcore Norvégien sont apparus en 2020 et se sont rapidement fait un nom avec la sortie d'un premier E.P "Global Suicide". En 2022, ils poursuivent leur ascension avec la sortie des singles "More Alive", ''Claustrophobic" et des performances à des festivals, ainsi que des dates de tournée avec des groupes comme Leprous, Smash Into Pieces et Djerv.

Leur musique combine élément électronique, post-metal pour un tourbillon de musc et d'émotions pastel. Très peu éclairé au début avec un son très light et tight, ça prend de l'envergure au fil d'un set court, joué avec enthousiasme et énergie. Le chanteur dispose d'une belle voix, variée, charismatique et une prestance parfois un peu too much, leurs riffs permettent le décollage avec de la profondeur rythmique, la recette de Fixation reste comparable au metalcore 2.0, donc Norway 4 points.


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En 1995 Sowat a été le terreau de ce qui deviendra en 1999 Klone. Depuis des arbres majestueux se sont dressés sur l'autel d'un groupe novateur et unique.

Ce soir là il partage à nouveau la scène avec Devin Townsend pour une tournée Européenne, et une première aussi dans la salle du Bikini à Tolosa. C'est cool, par ailleurs nous serons très nombreu.ses à ressentir de la frustration au set trop court des poitevins, tant la magie émanant de leur musique se vit avec intensité . Cela me paraît à chaque fois impensable que Klone ne soit pas reconnu à la hauteur de sa musique. Il me semble que mes mots ne font que trébucher à l'orée de la densité de leur musique, parce que c'est un art des plus exquis de toucher l'âme de quelqu'un avant de toucher sa peau.


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Il y a des groupes capables de nous émouvoir de façon pérenne, de nous arrimer à leur diapason vibratoire malgré les parcours isolés de chacun. C'est la magie de la connexion, de la reconnexion, un rattachement de soi et d'émoi. Notre rapport aux vibrations musicales métamorphose l’impermanence existentielle. C'est fort, puissant, intense. La musique sait allonger le pas d'une consistance, d'une abondance de force délicate. Dans ce silence au cœur tendre qui retient sur ses lèvres la brûlure sonique, Klone nous amène dans ce pays de collision atmosphérique où les tremblements d’âme communient dans l’exaltation.

Une respiration de neige douce remplit l’espace d'une nuit ombreuse dans la salle du Bikini avant que l'aube orageuse ne vienne étourdir la demeure des songes. Ce soir Klone est un ange ténébreux entre deux draps de lin blanc, il plonge dans un soir de soie avec des vagues de lave rageuse. "Meanwhile" enregistré en février 2022 avec le producteur Chris Edrich (TesseracT, Leprous, The Ocean Collective) sera défriché en filigrane dans ce set intense.


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Le public pénétrait l’antre en s’entassant dans l'étamine à peine tamisée de lumière. Quand Klone arrive sur scène le soleil entre aussi, comme les fleurs se prosternent pour sa lumière. Le groupe ouvrait dans son velour sombre ses corolles florales avec « Elusive », et débutait avec « Rocket Smoke » un son tonitruant dont on pouvait déjà voir des personnes répandre la saignée du jour. Klone se déchaînait et nous prenions vulnérables ce cosmos de frissons sauvages, avec tous les joyaux d'intensité fiévreuse que le quintette inondait de la pureté de sa force centrifugeuse, et de sa délicate torpeur. Le groupe sait faire entendre entre murmure et crépitement, entre tonnerre et caresse, cet endroit précieux de mer immense, de houle existentielle, et des merveilles de l'éden.

Klone a sollicité les vapeurs des ténèbres afin de corroder à sa puissance ses comètes atmosphériques. Il y a là une telle vigueur sous les coups de semonces, de cendres vaporeuses, sous toutes ces foudres, il y germe une semence ou gronde un désir sonique, et une fragilité violente. Le groupe fait jaillir ses tripes, des troncs ardents de mélodie et de cristaux harmoniques, des levains volcaniques, toute la mélancolie des cieux et d'une même chair résonne les tréfonds de la nuit.

Les eaux de la tendresse révèlent cette lumière que Klone fait sourdre, fait sertir à chaque riffs. Chaque partie mélodique témoigne d’un recueil de sensibilité que le son cristallin de la guitare de Guillaume le compositeur fait mouvoir. Chaque rythme est un écueil qui vous propulse dans les ténèbres rugissantes. Cet ensemble vogue, plane, transperce, et vous mène dans le spleen. Même quand le volcan post-metal se réveille, quand il brille, tonne et crache l’intensité de son brasier, il se raccroche à son explosibilité d'une teinte de porosité sombre. Cette lave spleenétique se répand tel un ange ailé de flamme et nous montre la lumière des limbes, avec le Styx en embuscade.


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Guillaume Bernard délivrera dans ses arpèges, solos, lignes mélodiques cette boule de cristal qui communique avec la clarté océane, l’évanescence céleste et le grondement des orages. Son empreinte sonore aux textures tentaculaires est une brume envoûtante et une vérité/révélation pour l'âme.

Morgan Berthet ne pouvant assurer cette tournée, c'est le batteur Jelly Cardarelli de Disconnected, d’Adagio et Lalu qui œuvrera à l'ossature ultra-puissante du groupe, avec une rythmique grondante et mélodieuse.

Le guitariste Aldrick Guadagnino tracera une fulgurance tellurique à ses riffs et solos. Bougeant comme un diable, alternant des riffs lourds et planants. Il avait remplacé au pied levé Christian Andreu repartit dans l'hexagone pour assister à la naissance de son fils pour la tournée nord Américain de Gojira en 2022. Une charge sonique qu'il a su implanter dans le live de Klone.

Yann Ligner a allongé son puissant et subtil chant dans les eaux ténébreuses, et a flotté à fleur de peau de nénuphar dans notre émoi. La soie de son grain vocal submerge dans les songes de l’aurore une lumière baignée de mystère, à l’endroit des élans les plus purs qui ne sortent de l'âme tant qu'un ange ne les appelle.

Enzo Alfano (basse) prolongera tout le long du set de sublimes atmosphères aériennes en tissant de lourdes toiles sonores hypnotiques.

Le groupe transpire la profondeur de ces choses ineffables qui font et défont nos vies dans l’au-delà. Leur musique déploie ses ailes stratosphériques pour nous remplir avec autant de douceur que de force. Ce qu’elle dégageait nous retenait à sa nuit, à ses formes nuageuses, à sa volupté tumultueuse, nous savions que son contrôle se dissiperait au moindre modelage de notre possession, et que son étendu à ciel ouvert advenait une fois que nous ouvrions notre cœur à sa puissance.

Nous naissions à sa réverbération comme des filtres vibratoires, elle était l’empreinte d’une intimité à laquelle nous pouvions sombrer librement, à toute ivresse. « Bystander », « Night & Day » s’enchaînaient à ce drapé d'embruns et de fougères denses dans une forêt d'émeraudes.


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Quand nous avons plongé en « Immersion », mes bras s’enroulaient autour de Samantha, nous basculions ensemble à cet instant où je lui avais fait écouter ce titre des années auparavant, où je lui avais fais percevoir un univers musical qu’elle n’avait jamais entendu, vécu avec autant de profondeur, d'intensité, d'immensité, d'infini. Nous nous liquéfions en un océan de houle intérieure, où nos eaux s’évaporaient en buée et brume d’amour.

La brillance du reflet musical de la cover de Björk « Army of Me » et de « Yonder » pour le final était un océan de force vive et de vaporeuse lame de fond lacrymale, faisant émerger de manière substantielle une douceur…Et pas n’importe laquelle.

La douceur. Celle qui se répand avec chaleur, vient mourir dans les roses, nous fait évoluer en tant qu’âme. Intemporelle et inconditionnelle, elle illumine de sa grâce et de son absolution par la permanence de son soleil, de son apposition sur les cœurs, jusqu’à la place dévolue de son ombre, et au caractère âpre de son grondement.


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A toutes ces vagues que Klone a fait émerger, à ces levés d’obstacles, à cette résistance d’où les fleurs poussent à travers les fissures du macadam, le groupe puisait pendant ce concert dans cette fleur terreuse le nectar de son essence musicale, et nous offrait un bouquet vertigineux dont nous nous entrelacions dans son parfum. Nos yeux jointaient dans cette espace étoilé où nous étions immergé.es cette sérénité retentissante que leur musique recouvrait tous les bruits du monde. Nous étions dans son cocon assouvi.e, jamais éreinté.es par le vagissement déflagrateur du fracas de météore que la nuit constellait alors.

Le ciel chargé d’écumes de Klone baignait dans une braise céleste changeant le marbre en chair. Une comète d’éther venait d'un grondement tellurique et d’éternité sonique se bouleverser une fois encore en nous, et nous élever à son vertige.

Merci à Guillaume Bernard, à KLONE, Fixation, Devin Townsend, à la salle du Bikini.


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