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Tag - post-metal

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dimanche, octobre 27 2024

KLONE – The Unseen


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Dans une veine ascensionnelle et de profondeur dont il a le juste contraste, Klone est un groupe de Rock Metal Progressif qui a su se démarquer par une singularité discographique élégante et étoffée.

Les albums “Duplicate” en 2004 via Musicast Distribution, “All Seeing Eyes” en 2008 et “ Black Days” 2010 via Season Of Mist, “The Dreamer's Hideaway” 2012 via Klonosphere tracent leur chemin tout en étant moins prévisible au fur et à mesure, jusqu’à ce “Here Comes the Sun” en 2015 via Verycords où les racines metal se déplacent avec un rock éthéré, depuis 2019 les albums « Le Grand Voyage » et « Meanwhile » via Kscope entreprennent un sens plus progressif, avec comme ligne de vie une intensité toujours sensationnelle. Chaque album de Klone est unique et " The Unseen " via Pelagic Records est son 10ème album studio.

Composé du chant profond de Yann Ligner, du compositeur Guillaume Bernard à la guitare, du feu follet Aldrick Guadagnino à la guitare, Enzo Alfano à la basse, Morgan Berthet à la batterie et de Matthieu Metzger au Saxophones / Piano / Keyboards, c’est dans la brume d'une voie lactée que Klone se transe lui-même en étant ténèbres de lumière, déterrant la magie délicate de la vie de ses corolles musicales arachnéennes. Il porte dans sa peau des ailes noires et dans un nid fait d'os et d'épines perchés dans les cieux il se nourrit de baies vénéneuses dont l’ivresse nous revient tout au long de cet opus onirique.

Le groupe joue entre ombre et lumière, entre flou et clarté, cette espace poétique dont chaque dessein allume un flot d’images palpables dans notre interprétation et introspection dans laquelle l’on pourrait s’y dissoudre à l’intérieur, et à la fois que l’on ne peut capturer pour se les approprier. Le groupe peint une musique sereine et complexe, douce et effarouchée, non préservée des duretés de la vie, à fleur de d'eau comme un lotus, concentré dans le moment d’une éphémère plénitude. 

Il y a toujours ce contraste juste et équilibré, une dose létale qui permet de ressentir de la profondeur et un faisceau lointain qui guide nos émotions vers un ailleurs, que d’autres nomme voyage.

Les titres sont immersifs comme une eau profonde lumineuse et toujours en mouvement, les mélodies plongent dans le corps musical comme les pétales d'une rose se ferment au crépuscule. La beauté d’une écorce et de tout son temps de maturité viennent s’entourer des vestiges des sonorités de Klone, avec ses vertiges.

Yann le chanteur du groupe a déclaré à propose de " Interlaced " : « Ce titre révèle plusieurs facettes de notre musique et résume en quelque sorte l'état d'esprit général de l'album.Les paroles décrivent ces moments qui nous ramènent à notre jeunesse, ces situations qui, par le jeu, nous permettent de retrouver notre âme d'enfant. »




vendredi, mai 24 2024

MAUDITS – Précipice


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Maudits est un trio de post-metal instrumental, depuis 2020 et son album éponyme il s’affirme dans un trip sensoriel pour une création folle de pensée émotive.

Cette musique de chambre neigeuse aime les arbres aux racines post-rock et les champs lexicaux du trip-hop, elle les embrasse doucement en perçant les rêves musicaux dans un autel ancien. En déversant ses incantations post-metal elle libère son indépendance narrative dans l'anarchie de sa chair musicale, et dans la saveur de sa fleur épanouie elle frappe comme les battements d’un cœur vibrant aux pulsions émotives.

Entouré du violoncelliste Raphaël Verguin (Spectrale, Riciin, Psygnosis, Hypno3e) ainsi que du duo Frédéric Gervais / Emmanuel Rousseau, respectivement à la production et aux arrangements de cordes, l’album « Précipice » est muni de 78 titres pour 57 min 39.

Ce post-metal aspire les contrastes par le thème des blessures accumulées depuis notre naissance, cherchant le dénouement sans jamais faire oublier le précipice. Proliférant une succession de dédale en quête d’équilibre dans une gestation de plusieurs atmosphères, tempéraments, climats, tel que la vie parsème l‘existence autour des blessures d’âme à guérir et la mort terrestre comme terminaison, La musique interroge, libelle et libère tout cet espace à remplir comme avec la soi(e) d’une vie, c’est ce qu’accomplie Maudits, il saigne de son ancre sonique plusieurs chemins dans une cinématique musicale capable d’offrir des rhizomes à ses ailes soniques, pour guérir les plaies ouvertes, et des cicatrices anciennes qui mentionnent, j’ai survécu, je vis, j’honore.

"Cet album aurait dû voir le jour plus tôt, mais les confinements successifs ayant bouleversé les plans nous avons finalement sorti l'Ep "Angle Mort" et le Split avec Saar avant. Les compositions ont eu le temps de mûrir et de s'équilibrer naturellement et nous en sommes satisfaits à 100%. Toutes les influences ont été digérées afin de forger notre propre style, qui pourrait s’apparenter à un post-metal progressif et cinématique. La formule musicale, de notre point de vue, s'est considérablement enrichie et cet album représente beaucoup émotionnellement pour les membres du groupe, dont certains ont connu durant sa création des deuils et difficultés personnelles. Tout cela a considérablement influencé l'ambiance, les titres de morceaux et le concept global" dixit Maudits




jeudi, mai 2 2024

INNER LANDSCAPE – 3H33


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Inner Landscape est un quatuor de post-metal dont le premier album "3H33" sortira le 17 mai chez Klonosphere/Season Of Mist. Il a été mixé par Hervé Faivre (Improve Tone Studios) et masterisé par Pierrick Noel (Atelier Mastering).

Composé de 6 titres suppliciés autour d’une même intention d’amorce déchainée, déchargeant ses émanations profondes, ses gémissements en progression maladive, dans un style de pénétration musicale où Cult Of Luna et Isis transportent, « 3H33 » dévide ses tumeurs de violence épidermique et sa noirceur en poussant par contraste à la sérénité. Il trouve dans son chaos l'harmonie pour partager ses énergies positives en exprimant son ressentie sans réserve.

Les Lyonnais font rugir une très belle maturité de composition et d'une forte sensibilité pleine de ponctuations, de braises, de supernovas mélodiques autour « du thème du délitement du cercle familial, de ses premières failles à sa dissolution. » dixit Inner Landscape.

En transfigurant le sang musical en encre émotive voguant dans les flots entre l’amer et l’amour, expurgeant de sa matière musicale une sédimentation riche, le groupe pétrit, malaxe ses aspérités et donne jour et vie à son ode. Il trouve la faille intemporelle dès son premier album pour porter haut son verbe sonique, d’affranchir son identité sonore et sa griffe musicale en portant à bout de cœur un album qui marque l’éboulis de la falaise de craie et pour devenir une pierre angulaire d’éther mélodique aussi fascinant que l’éternité.




mardi, mars 26 2024

LA FAIBLESSE – La Faiblesse


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Le terme médical de la faiblesse est l'asthénie. Le terme musical de La Faiblesse est post-metal.

La Faiblesse est une formation Parisienne qui a conçue un premier album 8 titres « Ma vie d'avant » en 2022, il revient avec cet album éponyme de 9 titres, via Guerilla asso, Nineteen Something, entre screamo, post-hardcore, metal mélancolique, post-rock.

Avec son chant en français, La faiblesse se répand dans tout le corps musical ou dans une zone spécifique de l’émotion suscitée, et survient en raison des troubles toxiques, des affections chroniques dans la filiation musicale d’Envy et The Deftones, juxtaposant cette incapacité de supporter l’existence, ou à cause de la dégénérescence naturelle des relations, par son spleen d’amertume, ses démangeaisons purgatives.

Les titres regorgent de ces traumatismes émotionnels et pressurisent la balance des joies et des douleurs de la vie afin d’atteindre lors d’une explosion périphérique ces nuances latentes similaire au post-rock. Aucuns signes d'essoufflements, le corps affecté et le rythme apparaissent comme facteur de contraste cathartique, parfois autodestructeurs, mais ils savent transformer le sable en poudre d'étoiles. Allumer un rêve dans le noir comme les personnes sensibles assises à l'écart qui savent voir au-delà des apparences, avec des larmes dans la férocité introspective de leur exutoire émotionnel.

La Faiblesse a les yeux brillants de colère, une lame prête à couler dans le sang de ses tourments, et sait faire preuve de résilience pour toujours adoucir son cœur écorché, avec l'âme à l'envers mais avec l’intégrité et la plénitude de ses signes émotifs.

"Comme le chagrin, la colère aussi est une faiblesse ; dans l’un et l’autre, on est blessé et on se laisse aller." Marc Aurèle, Pensées




vendredi, décembre 22 2023

ROBOT ORCHESTRA – V


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Le cinquième album de ROBOT ORCHESTRA « V » est muni de 6 titres de post-noise furieuse, de krautröck incantatoire progressiste, et de mathpop atmosphérique.

La charpente mélodique du duo Steve Perreux (guitare, chant) et Dimitri Chaillou (batterie, chant) translate une intelligence rêveuse, une aptitude à l’invisible marquant une présence intense reflétant la typographie de sa propre intériorité.

L’album est fleuri de mélodies tubéreuses, avec une texture versatile, parfois capricieuse, sa singularité constitutive forme des filaments de renversement sonique, pour un rock mutant et pénétrant par ses multiples métamorphoses. Les chants polyphoniques ajourent le voyage ainsi que les apports de Johan Gardré (violon) et François-Pierre Fol (violoncelle), pour une géographie de mémoire que le duo a mis en musique de ses dernières tournées.

L’œuvre musicale est complexe et fluide, elle fluctue son onde, tout comme son émanation dans cet équilibre si rare, symbole filial de Radiohead, Godspeed You Black Emperor à Fugazi, apportant le recueil onirique à une sensibilité visible et sincère.

« V » de Robot Orchestra sortira le 16 Février chez Season of Mist /Klonosphere comme un désir qui dérive sa furie à travers un paysage apaisé de rêve sonore, son écho laissera traîner ses passions soniques en vous, comme se consomme un feu d’été.



lundi, mars 27 2023

WALKING ON CLOUDS WITH KLONE


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Nous naissons provisoirement dans une origine que le temps perméable fera ressusciter des limbes par des vibrations que l'art compose en nous. De ce lieu divin nous naissons définitivement dans notre manifeste par les sens. Assister à un concert de Klone est un épanouissement des sens orageux et de quiétude amoureuse, dans une atmosphère phosphorique.


Samantha en photographe et oim en chroniqueur, presque une heure d'avance sur l'ouverture des portes, miracle. Des nuages capricieux stagnent dans la densité de la zone, le grand voyage se profile, des percées solaires ajourent un interstice dans une faille, nous sommes dans le refuge du rêveur, dans ce prolongement d'implosion intérieure et de contemplation externe.

A côté de notre voiture un camion aménagé se gare, un couple de travellers en sort avec un vieux chien au poil gris. Le parking se peuple, nous rentrons dans la salle du Bikini. La soirée débute tôt.

Fixation, les aha du metalcore Norvégien sont apparus en 2020 et se sont rapidement fait un nom avec la sortie d'un premier E.P "Global Suicide". En 2022, ils poursuivent leur ascension avec la sortie des singles "More Alive", ''Claustrophobic" et des performances à des festivals, ainsi que des dates de tournée avec des groupes comme Leprous, Smash Into Pieces et Djerv.

Leur musique combine élément électronique, post-metal pour un tourbillon de musc et d'émotions pastel. Très peu éclairé au début avec un son très light et tight, ça prend de l'envergure au fil d'un set court, joué avec enthousiasme et énergie. Le chanteur dispose d'une belle voix, variée, charismatique et une prestance parfois un peu too much, leurs riffs permettent le décollage avec de la profondeur rythmique, la recette de Fixation reste comparable au metalcore 2.0, donc Norway 4 points.


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En 1995 Sowat a été le terreau de ce qui deviendra en 1999 Klone. Depuis des arbres majestueux se sont dressés sur l'autel d'un groupe novateur et unique.

Ce soir là il partage à nouveau la scène avec Devin Townsend pour une tournée Européenne, et une première aussi dans la salle du Bikini à Tolosa. C'est cool, par ailleurs nous serons très nombreu.ses à ressentir de la frustration au set trop court des poitevins, tant la magie émanant de leur musique se vit avec intensité . Cela me paraît à chaque fois impensable que Klone ne soit pas reconnu à la hauteur de sa musique. Il me semble que mes mots ne font que trébucher à l'orée de la densité de leur musique, parce que c'est un art des plus exquis de toucher l'âme de quelqu'un avant de toucher sa peau.


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Il y a des groupes capables de nous émouvoir de façon pérenne, de nous arrimer à leur diapason vibratoire malgré les parcours isolés de chacun. C'est la magie de la connexion, de la reconnexion, un rattachement de soi et d'émoi. Notre rapport aux vibrations musicales métamorphose l’impermanence existentielle. C'est fort, puissant, intense. La musique sait allonger le pas d'une consistance, d'une abondance de force délicate. Dans ce silence au cœur tendre qui retient sur ses lèvres la brûlure sonique, Klone nous amène dans ce pays de collision atmosphérique où les tremblements d’âme communient dans l’exaltation.

Une respiration de neige douce remplit l’espace d'une nuit ombreuse dans la salle du Bikini avant que l'aube orageuse ne vienne étourdir la demeure des songes. Ce soir Klone est un ange ténébreux entre deux draps de lin blanc, il plonge dans un soir de soie avec des vagues de lave rageuse. "Meanwhile" enregistré en février 2022 avec le producteur Chris Edrich (TesseracT, Leprous, The Ocean Collective) sera défriché en filigrane dans ce set intense.


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Le public pénétrait l’antre en s’entassant dans l'étamine à peine tamisée de lumière. Quand Klone arrive sur scène le soleil entre aussi, comme les fleurs se prosternent pour sa lumière. Le groupe ouvrait dans son velour sombre ses corolles florales avec « Elusive », et débutait avec « Rocket Smoke » un son tonitruant dont on pouvait déjà voir des personnes répandre la saignée du jour. Klone se déchaînait et nous prenions vulnérables ce cosmos de frissons sauvages, avec tous les joyaux d'intensité fiévreuse que le quintette inondait de la pureté de sa force centrifugeuse, et de sa délicate torpeur. Le groupe sait faire entendre entre murmure et crépitement, entre tonnerre et caresse, cet endroit précieux de mer immense, de houle existentielle, et des merveilles de l'éden.

Klone a sollicité les vapeurs des ténèbres afin de corroder à sa puissance ses comètes atmosphériques. Il y a là une telle vigueur sous les coups de semonces, de cendres vaporeuses, sous toutes ces foudres, il y germe une semence ou gronde un désir sonique, et une fragilité violente. Le groupe fait jaillir ses tripes, des troncs ardents de mélodie et de cristaux harmoniques, des levains volcaniques, toute la mélancolie des cieux et d'une même chair résonne les tréfonds de la nuit.

Les eaux de la tendresse révèlent cette lumière que Klone fait sourdre, fait sertir à chaque riffs. Chaque partie mélodique témoigne d’un recueil de sensibilité que le son cristallin de la guitare de Guillaume le compositeur fait mouvoir. Chaque rythme est un écueil qui vous propulse dans les ténèbres rugissantes. Cet ensemble vogue, plane, transperce, et vous mène dans le spleen. Même quand le volcan post-metal se réveille, quand il brille, tonne et crache l’intensité de son brasier, il se raccroche à son explosibilité d'une teinte de porosité sombre. Cette lave spleenétique se répand tel un ange ailé de flamme et nous montre la lumière des limbes, avec le Styx en embuscade.


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Guillaume Bernard délivrera dans ses arpèges, solos, lignes mélodiques cette boule de cristal qui communique avec la clarté océane, l’évanescence céleste et le grondement des orages. Son empreinte sonore aux textures tentaculaires est une brume envoûtante et une vérité/révélation pour l'âme.

Morgan Berthet ne pouvant assurer cette tournée, c'est le batteur Jelly Cardarelli de Disconnected, d’Adagio et Lalu qui œuvrera à l'ossature ultra-puissante du groupe, avec une rythmique grondante et mélodieuse.

Le guitariste Aldrick Guadagnino tracera une fulgurance tellurique à ses riffs et solos. Bougeant comme un diable, alternant des riffs lourds et planants. Il avait remplacé au pied levé Christian Andreu repartit dans l'hexagone pour assister à la naissance de son fils pour la tournée nord Américain de Gojira en 2022. Une charge sonique qu'il a su implanter dans le live de Klone.

Yann Ligner a allongé son puissant et subtil chant dans les eaux ténébreuses, et a flotté à fleur de peau de nénuphar dans notre émoi. La soie de son grain vocal submerge dans les songes de l’aurore une lumière baignée de mystère, à l’endroit des élans les plus purs qui ne sortent de l'âme tant qu'un ange ne les appelle.

Enzo Alfano (basse) prolongera tout le long du set de sublimes atmosphères aériennes en tissant de lourdes toiles sonores hypnotiques.

Le groupe transpire la profondeur de ces choses ineffables qui font et défont nos vies dans l’au-delà. Leur musique déploie ses ailes stratosphériques pour nous remplir avec autant de douceur que de force. Ce qu’elle dégageait nous retenait à sa nuit, à ses formes nuageuses, à sa volupté tumultueuse, nous savions que son contrôle se dissiperait au moindre modelage de notre possession, et que son étendu à ciel ouvert advenait une fois que nous ouvrions notre cœur à sa puissance.

Nous naissions à sa réverbération comme des filtres vibratoires, elle était l’empreinte d’une intimité à laquelle nous pouvions sombrer librement, à toute ivresse. « Bystander », « Night & Day » s’enchaînaient à ce drapé d'embruns et de fougères denses dans une forêt d'émeraudes.


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Quand nous avons plongé en « Immersion », mes bras s’enroulaient autour de Samantha, nous basculions ensemble à cet instant où je lui avais fait écouter ce titre des années auparavant, où je lui avais fais percevoir un univers musical qu’elle n’avait jamais entendu, vécu avec autant de profondeur, d'intensité, d'immensité, d'infini. Nous nous liquéfions en un océan de houle intérieure, où nos eaux s’évaporaient en buée et brume d’amour.

La brillance du reflet musical de la cover de Björk « Army of Me » et de « Yonder » pour le final était un océan de force vive et de vaporeuse lame de fond lacrymale, faisant émerger de manière substantielle une douceur…Et pas n’importe laquelle.

La douceur. Celle qui se répand avec chaleur, vient mourir dans les roses, nous fait évoluer en tant qu’âme. Intemporelle et inconditionnelle, elle illumine de sa grâce et de son absolution par la permanence de son soleil, de son apposition sur les cœurs, jusqu’à la place dévolue de son ombre, et au caractère âpre de son grondement.


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A toutes ces vagues que Klone a fait émerger, à ces levés d’obstacles, à cette résistance d’où les fleurs poussent à travers les fissures du macadam, le groupe puisait pendant ce concert dans cette fleur terreuse le nectar de son essence musicale, et nous offrait un bouquet vertigineux dont nous nous entrelacions dans son parfum. Nos yeux jointaient dans cette espace étoilé où nous étions immergé.es cette sérénité retentissante que leur musique recouvrait tous les bruits du monde. Nous étions dans son cocon assouvi.e, jamais éreinté.es par le vagissement déflagrateur du fracas de météore que la nuit constellait alors.

Le ciel chargé d’écumes de Klone baignait dans une braise céleste changeant le marbre en chair. Une comète d’éther venait d'un grondement tellurique et d’éternité sonique se bouleverser une fois encore en nous, et nous élever à son vertige.

Merci à Guillaume Bernard, à KLONE, Fixation, Devin Townsend, à la salle du Bikini.


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