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Tag - post-metal

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lundi, avril 14 2025

DAMAGE DONE – Stranger Skies


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Damage Done est un quatuor composé de Florian Saulnier (guitare et chœurs), Romaric Lamare (chant et guitare rythmique), Antoine Denis (batterie) et Victor Pierrard (basse, synthé, samples), il a sorti un E.P « The Fire » en 2020. Son grunge Unplugged est un manifeste languide des errances introspectives, jusqu’aux traversées du déracinement à l’espoir, et façonne un premier album « Stranger Skies » via Klonosphere/Season of Mist.

Ce disque traîne cette subtile quête de soi permettant la transcendance, de partir à travers de vastes perspectives sonores où les fantômes d’Alice in Chains, Klone et Porcupine Tree infusent leur plénitude venimeuse. Il y a un plaisir instinctif à l’écoute, et ressentir du plaisir dans le corps vous procurera d'abord un soulagement. Le terrain est connu, balisé, mais la segmentation temporelle est différente, les 90’s vous accueillent mais le venin est singulier, ce groupe n’est pas un calque.

Si vous êtes déjà à l'aise pour éprouver du plaisir à vous ébahir de l’indicible noirceur, vous êtes diligent à pratiquer toujours plus profondément. Plus vous permettez à ces chansons de se déplacer à travers vous, plus vous deviendrez fortifié et illuminé par elles. Bien que vous soyez celui qui saura (ou découvrira) le mieux ce qui vous procure à vous et à votre corps cette vaste sensation de plénitude noire, avec une pratique assidue, elle vous mènera jusqu'au bout de ce disque pour traversez un monde envoûtant où la pluie sent sur la terre, où vous pouvez vous reposer contre entendre le battement de cœur du groupe, les atours de ce rock/grunge acoustique sont profonds, moelleux pour s’y enfoncer et piquant pour rester alerte.

Vous adorerez plonger dans ces quartiers d’agrumes, dans la façon dont les myrtilles et les mûres fondent dans ce boisé, colorant de teintes violacées profondes et sombres, et par contraste dans la polyvalence du citron aérien, dans ce miel à butiner, dans les figues mûres, dans les gousses de vanille, dans les nuits d’été, dans les perles et les coquillages irisés, dans la façon qu’on fouette cette émotion.

7 compositions qui respirent une amertume de nuit sombre et l’épaisseur du bois où rugissent les ténèbres intérieurs comme délivrance émotionnelle. Le chant au grain éraillé dépose baume en éclipse et venin ouragan mélangés, le groove glisse d’un riffing de rivière sauvage, d’une rythmique et de solos qui illuminent la voie lactée d’une Americana incarnant la flamme noire et le double mystère.

La lumière de ce soleil noir se répandra sur votre peau, son ombre sur le mur brisera les vielles émotions comme des brindilles pour une aurore.

Les personnes qui écoutent du post-rock, emo, metal/rock atmosphérique, tissent des liens invisibles dans le grand chaos du monde en devinant les blessures que le temps n’a su guérir, les fissures oubliées dans un passage de vie, elles écoutent avec leur âme et reconnaissent la lumière vacillante dans l’obscurité, car elles savent ce que c’est que d’être brisé en morceaux.

Damage Done est un delta sonique et sa propre éclipse. Il est possédé d’un venin aérien qui file le tournis, et dès son contact vous brûlez comme glace et feu.




mardi, avril 1 2025

HARAKIRI FOR THE SKY - Scorched Earth


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Le duo autrichien Harakiri for the sky pose avec son 6ème album « Scorched Earth » une rengaine de ses précédents albums, caché dans un endroit entre mi-lumière et mi-obscurité, entre douleur et tendresse, entre adoration et mépris.

Composé de 7 titres (9 pour l’édition spéciale), les thèmes font écho à tout ce que l’on entend dans le metalcore, tourments intérieurs, guérison cathartique intime, sa place dans la société, réflexion sur l’état du monde…C’est sur cette ambiance d’écorché vif (emo) que le thérapeute et multi-instrumentiste (guitare, basse, batterie) Matthias Sollak souligne ainsi les tournures puissantes du trip mélodico/drama avec une intensité et une complexité de richesse sonore et mélancolique. Michael « JJ » V. Wahntraum au chant enrobe l’ensemble dans l’écrin idoine d’une coloration profonde et ardente. A noter les participations de Tim Yatras (Austère) sur le titre « Heal Me », Serena Cherry (Svalbarduk) sur « Too late for Goodbye », P.G (Groza) sur la cover « Street Spirit » de Radiohead, Daniel Lang (Backwards Charm) sur « Elysian Fields ».

Cela manque de relief tant la production est brouillonne, que les idées adulescentes se raccrochent de manière plaintive et répétée aux derniers opus maussades, donc lassant. Harakiri devient comme le ciel de Tourcoing, grisâtre avec grise mine, il cherche dans son cercle intime la lumière qui le fera ressortir de son dédale créatif. Ce disque de nuit semble ressentir le vent se levant en sanglots de pluie glaciale à chaque souffle, il étreint son agonie et éteint à petit feu.




dimanche, octobre 27 2024

KLONE – The Unseen


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Dans une veine ascensionnelle et de profondeur dont il a le juste contraste, Klone est un groupe de Rock Metal Progressif qui a su se démarquer par une singularité discographique élégante et étoffée.

Les albums “Duplicate” en 2004 via Musicast Distribution, “All Seeing Eyes” en 2008 et “ Black Days” 2010 via Season Of Mist, “The Dreamer's Hideaway” 2012 via Klonosphere tracent leur chemin tout en étant moins prévisible au fur et à mesure, jusqu’à ce “Here Comes the Sun” en 2015 via Verycords où les racines metal se déplacent avec un rock éthéré, depuis 2019 les albums « Le Grand Voyage » et « Meanwhile » via Kscope entreprennent un sens plus progressif, avec comme ligne de vie une intensité toujours sensationnelle. Chaque album de Klone est unique et " The Unseen " via Pelagic Records est son 10ème album studio.

Composé du chant profond de Yann Ligner, du compositeur Guillaume Bernard à la guitare, du feu follet Aldrick Guadagnino à la guitare, Enzo Alfano à la basse, Morgan Berthet à la batterie et de Matthieu Metzger au Saxophones / Piano / Keyboards, c’est dans la brume d'une voie lactée que Klone se transe lui-même en étant ténèbres de lumière, déterrant la magie délicate de la vie de ses corolles musicales arachnéennes. Il porte dans sa peau des ailes noires et dans un nid fait d'os et d'épines perchés dans les cieux il se nourrit de baies vénéneuses dont l’ivresse nous revient tout au long de cet opus onirique.

Le groupe joue entre ombre et lumière, entre flou et clarté, cette espace poétique dont chaque dessein allume un flot d’images palpables dans notre interprétation et introspection dans laquelle l’on pourrait s’y dissoudre à l’intérieur, et à la fois que l’on ne peut capturer pour se les approprier. Le groupe peint une musique sereine et complexe, douce et effarouchée, non préservée des duretés de la vie, à fleur de d'eau comme un lotus, concentré dans le moment d’une éphémère plénitude. 

Il y a toujours ce contraste juste et équilibré, une dose létale qui permet de ressentir de la profondeur et un faisceau lointain qui guide nos émotions vers un ailleurs, que d’autres nomme voyage.

Les titres sont immersifs comme une eau profonde lumineuse et toujours en mouvement, les mélodies plongent dans le corps musical comme les pétales d'une rose se ferment au crépuscule. La beauté d’une écorce et de tout son temps de maturité viennent s’entourer des vestiges des sonorités de Klone, avec ses vertiges.

Yann le chanteur du groupe a déclaré à propose de " Interlaced " : « Ce titre révèle plusieurs facettes de notre musique et résume en quelque sorte l'état d'esprit général de l'album.Les paroles décrivent ces moments qui nous ramènent à notre jeunesse, ces situations qui, par le jeu, nous permettent de retrouver notre âme d'enfant. »




vendredi, mai 24 2024

MAUDITS – Précipice


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Maudits est un trio de post-metal instrumental, depuis 2020 et son album éponyme il s’affirme dans un trip sensoriel pour une création folle de pensée émotive.

Cette musique de chambre neigeuse aime les arbres aux racines post-rock et les champs lexicaux du trip-hop, elle les embrasse doucement en perçant les rêves musicaux dans un autel ancien. En déversant ses incantations post-metal elle libère son indépendance narrative dans l'anarchie de sa chair musicale, et dans la saveur de sa fleur épanouie elle frappe comme les battements d’un cœur vibrant aux pulsions émotives.

Entouré du violoncelliste Raphaël Verguin (Spectrale, Riciin, Psygnosis, Hypno3e) ainsi que du duo Frédéric Gervais / Emmanuel Rousseau, respectivement à la production et aux arrangements de cordes, l’album « Précipice » est muni de 78 titres pour 57 min 39.

Ce post-metal aspire les contrastes par le thème des blessures accumulées depuis notre naissance, cherchant le dénouement sans jamais faire oublier le précipice. Proliférant une succession de dédale en quête d’équilibre dans une gestation de plusieurs atmosphères, tempéraments, climats, tel que la vie parsème l‘existence autour des blessures d’âme à guérir et la mort terrestre comme terminaison, La musique interroge, libelle et libère tout cet espace à remplir comme avec la soi(e) d’une vie, c’est ce qu’accomplie Maudits, il saigne de son ancre sonique plusieurs chemins dans une cinématique musicale capable d’offrir des rhizomes à ses ailes soniques, pour guérir les plaies ouvertes, et des cicatrices anciennes qui mentionnent, j’ai survécu, je vis, j’honore.

"Cet album aurait dû voir le jour plus tôt, mais les confinements successifs ayant bouleversé les plans nous avons finalement sorti l'Ep "Angle Mort" et le Split avec Saar avant. Les compositions ont eu le temps de mûrir et de s'équilibrer naturellement et nous en sommes satisfaits à 100%. Toutes les influences ont été digérées afin de forger notre propre style, qui pourrait s’apparenter à un post-metal progressif et cinématique. La formule musicale, de notre point de vue, s'est considérablement enrichie et cet album représente beaucoup émotionnellement pour les membres du groupe, dont certains ont connu durant sa création des deuils et difficultés personnelles. Tout cela a considérablement influencé l'ambiance, les titres de morceaux et le concept global" dixit Maudits




jeudi, mai 2 2024

INNER LANDSCAPE – 3H33


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Inner Landscape est un quatuor de post-metal dont le premier album "3H33" sortira le 17 mai chez Klonosphere/Season Of Mist. Il a été mixé par Hervé Faivre (Improve Tone Studios) et masterisé par Pierrick Noel (Atelier Mastering).

Composé de 6 titres suppliciés autour d’une même intention d’amorce déchainée, déchargeant ses émanations profondes, ses gémissements en progression maladive, dans un style de pénétration musicale où Cult Of Luna et Isis transportent, « 3H33 » dévide ses tumeurs de violence épidermique et sa noirceur en poussant par contraste à la sérénité. Il trouve dans son chaos l'harmonie pour partager ses énergies positives en exprimant son ressentie sans réserve.

Les Lyonnais font rugir une très belle maturité de composition et d'une forte sensibilité pleine de ponctuations, de braises, de supernovas mélodiques autour « du thème du délitement du cercle familial, de ses premières failles à sa dissolution. » dixit Inner Landscape.

En transfigurant le sang musical en encre émotive voguant dans les flots entre l’amer et l’amour, expurgeant de sa matière musicale une sédimentation riche, le groupe pétrit, malaxe ses aspérités et donne jour et vie à son ode. Il trouve la faille intemporelle dès son premier album pour porter haut son verbe sonique, d’affranchir son identité sonore et sa griffe musicale en portant à bout de cœur un album qui marque l’éboulis de la falaise de craie et pour devenir une pierre angulaire d’éther mélodique aussi fascinant que l’éternité.




mardi, mars 26 2024

LA FAIBLESSE – La Faiblesse


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Le terme médical de la faiblesse est l'asthénie. Le terme musical de La Faiblesse est post-metal.

La Faiblesse est une formation Parisienne qui a conçue un premier album 8 titres « Ma vie d'avant » en 2022, il revient avec cet album éponyme de 9 titres, via Guerilla asso, Nineteen Something, entre screamo, post-hardcore, metal mélancolique, post-rock.

Avec son chant en français, La faiblesse se répand dans tout le corps musical ou dans une zone spécifique de l’émotion suscitée, et survient en raison des troubles toxiques, des affections chroniques dans la filiation musicale d’Envy et The Deftones, juxtaposant cette incapacité de supporter l’existence, ou à cause de la dégénérescence naturelle des relations, par son spleen d’amertume, ses démangeaisons purgatives.

Les titres regorgent de ces traumatismes émotionnels et pressurisent la balance des joies et des douleurs de la vie afin d’atteindre lors d’une explosion périphérique ces nuances latentes similaire au post-rock. Aucuns signes d'essoufflements, le corps affecté et le rythme apparaissent comme facteur de contraste cathartique, parfois autodestructeurs, mais ils savent transformer le sable en poudre d'étoiles. Allumer un rêve dans le noir comme les personnes sensibles assises à l'écart qui savent voir au-delà des apparences, avec des larmes dans la férocité introspective de leur exutoire émotionnel.

La Faiblesse a les yeux brillants de colère, une lame prête à couler dans le sang de ses tourments, et sait faire preuve de résilience pour toujours adoucir son cœur écorché, avec l'âme à l'envers mais avec l’intégrité et la plénitude de ses signes émotifs.

"Comme le chagrin, la colère aussi est une faiblesse ; dans l’un et l’autre, on est blessé et on se laisse aller." Marc Aurèle, Pensées