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Deux week-ends d'affilés cela peut paraitre long, et à la fois lorsque nous en étions au dernier samedi, j'avais la sensation de ne pas avoir pris conscience de l'événement extraordinaire et unique en soi, comme si j'avais encore du temps devant moi. Ben pourtant non, nous arrivions déjà à la terminaison.

Il se fait souvent cracher à la gueule, pourtant le fameux touriste a apporté la pérennité au festival, à la magnificence du site, il serait inconvenant de lui en vouloir de n'être pas encore, pas assez dans l'esprit. La vie est un long apprentissage, il faut lui donner sa place dans ce monde.
Nous connaissons les inquiétudes que colportent sa suprématie. S’il devenait majoritaire, aura-t-il un impact sur la programmation ? Que restera t’il du Hellfest quand il sera passé de mode ?
J’apprécie en un week-end de pouvoir assisté à une tornade de concert et de groupes que je n’aurais sans doute pas la possibilité de voir. Là c'était sur deux. Donc merci au Hellfest. Le lieu est sublime. Votre professionnalisme est parfait, vos équipes sont cool. Quel travail abattu, c'est impressionnant, BRAVO !


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HELLFEST ACTE II JOUR 3 - Report du Samedi 25 juin 2022

Le temps efface l’ensemble de nos instants de vies, pourtant la constellation demeure. Voici quelques féeries de l'éphémère glanées ici-bas...


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Un matin de ciel de fraise saupoudré de soleil de sucre blanc en poudre d'hiver venait ce samedi 25 juin 2022 suspendre une accalmie, un nouvel espoir comme dans Star War.
J'arrivais au début du set de DROPHEAD CHAOS avec des rêves courts, et d'une nuit aussi furtive qu'un 45 tours (7 pouces) de speed metOl. Le groupe a été créé lors du premier confinement en Mars 2020, il est composé avec des membres de Betraying The Martyrs, Black Bomb A, Sidilarsen, Les Tambours du Bronx, Think Of A New Kind, Smash Hit Combo. J’ai suis très étonné de cette affluence à 10h30, d'habitude tu as vraiment de l'espace, preuve de la qualité sonique de ce combo qui pactise avec un metal moderne et de nu metal.

Leur crossover a fait bouger le derche, la tête, il y avait une bonne vibe, et ce groupe est excellent pour le tonus matinal. J'ai pensé aussi qu'il serait très bien dans la programmation de l’xtremefest, le meilleur festival punk hardcore.

Je sentais que cette journée allait être sacrément combative, de celle qui aime la castagne !


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J'ai bien accroché avec le velours rock blues Californien du quatuor DIRTY HONEY.

Ce groupe de rock américain de Los Angeles, formé en 2017, est composé du chanteur Marc LaBelle, son grain vocal est a rapproché de celui de Bon Scott, en plus mielleux, c’est vraiment génial, du guitariste John Notto (avec juste le sucre des fruits soniques pour les solos, parfait), du bassiste Justin Smolian (à la cool le mec pourrait figurer dans un road movie de Tanrantino, impec) et du batteur Corey Coverstone (à la cool le mec pourrait figurer, ouaie Tarantino). Il eut été regrettable toutefois de ne pas avoir du soleil pour accompagner les libations bluesy rock de ce groupe hypra cool. Leur look était parfait, le son de la basse était vraiment mis en avant (Tarantino style), il y avait un groOove efficace, en fait il y avait tous les bons ingrédients dans ce genre de style, c’était un bon set, au cool mood et la bonne attitude scénique.

Le groupe a accompli une tournée estivale Européenne par la suite, en faisant la première partie de Rival Sons, Guns &Roses et KISS. Quelque chose me dit que nous allons entendre parler de ce groupe c'est certain, bello ragazzo !




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NERO DI ARTI c'est du post-metal aka death prog.

Ça pose un climat d’emblée et des dissonances. Ce n’est pas une extrapolation sonique, mais cela exige une écoute totale, approfondie, car leur set et leur musak demeurent assez chaotique. Le terme est faible même. J’apprécie ces groupes avec lesquels il faut être à 200% dans leur univers, même si parfois, et comme bon nombre, je lâche l’affaire parce que je n’ai pas envie de faire un effort continue et supplémentaire. Un vrai connard, mais en fait je pense que c’est mon côté contemplatif, si vous l’avez, vous savez que nous ne sommes pas souvent sur terre. Pendant leur concert il y avait une multitude de style, de sonorités, atmosphères, climats, beaucoup de densité, de profondeur de champ, étoffé même, et parfois tout était trop chargé.

C’était trop complexe tout ce raout, et la mixture des Italiens procédait à son hégémonie. La teneur musicale semblait atonale, avec de vieilles épines qui éraflent une rage qui palpite encore une fois que tout est éteint, c’est dire sa propension bruitiste.


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AUTARKH a été impuissant à faire lever une foule éprise de débandade festive après toutes ces journées metaaaaaal.

C’était boursouflure metal électro indus, y’avait aussi du rap avec des morceaux d'Insomnium dedans, du heavy avec des breaks d’Opeth, une lourdeur Gojiresque.

Je me suis demandé si ce groupe cherchait encore son style ?

Non c'est tout simplement de l'avant-garde mec ! Le terme ‘’simplement’’ n’est pas cynique, il est hilarant normalement positionné dans ce contexte (bim).

Je préférais quand le groupe monopolisait sa création pour créer des atmosphères plutôt que de donner du sens. Le chant était limite. Il n’y avait pas de batteur, mais un séquenceur. Leur musak était hachée, striée de fréquence que le rythmique électro accouplait à une mouvance d’une errance fantomatique, et d’un lyrisme.

Heyyyyyy ce groupe aurait dû passer la vieille avec la team NIN nan ?

Ce n’était pas évident d’être happé par ce mélange, d'ailleurs il n'y avait pas foule du coup. Le groupe s’est avancé avec des moule-burne en Gore-tex, et la tirade de maîtresse Fabienne quand les menottes te saignent les chevilles. Avant-garde mec, tout simplement !


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De façon générale, j’ai trouvé qu’il y avait moins de costumes, moins de gens sympas aux heures d’affluences (pléonasme) c'est à dire devant les grands noms (exemple : la ligne 13 du métro Parisien, ressenti en équivalence avec la rocade Bordelaise à 7h28 et Toulousaine à 17h24).

Il y avait davantage d’estivants, donc une population qui ne connaît pas grand-chose, n’a pas les codes, la culture, qui découvre, elle participe à sa hauteur, elle ramène les pesos cabron !

Mais dans le lot, il y a potentiellement une partie qui découvre avec la mentalité de celle de Las Vegas. Il ne faudrait pas qu’à force le Hellfest ne soit plus qu’une destination à réaliser dans une vie d’enterrement de jeune garçon.


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Heureusement que la programmation relève, oh oui.

Ce qui est dingue, et cool à la fois, c’est que toute une génération va être éduquée avec le Hellfest, et ceci change carrément la donne. Et toutes et tous les ancien.nes comprennent le sens de cette portée.

Il reste encore de la cordialité, indulgence, amabilité, fraternité, bestialité entre festivaliers, car chacun fait, fait, fait c'qui lui plaît, plaît, plaît, toutes les étoiles qui brillent, qu'est'ce z'ont à m'dire, les étoiles ?


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Pour le set d’HUMANITY’S LAST BREATH, j'avais noté qu'il n'y avait pas de basse (décidément cette année…).

Donc deux guitaristes, une batterie, made in Sweden. Le chanteur était possédé et sa peau hyper laiteuse, un genre de Sadako Yamamura du film Ring, ce qui apportait quelque chose de ‘’dangereux’’ avec l’apport du death tellurique et son growl putride. Le set avait la saveur âpre d’une œuvre musicale eschatologique. Plusieurs sources souterraines se déploieront sur scène avec une vertigineuse descente une fois le show éteint. Mais que s'était-il passé ? Le groupe a provoqué la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C.


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Osmose screamo pour MY OWN PRIVATE ALASKA, avec une intensité indéniable, toute la fragilité et la force de l’humanité venait s’ouvrir les ailes (et non les veines).

Beaucoup de monde était assis. Sur scène il y avait 1 batteur, 1 clavier, 1 chanteur (pas de bassiste, cqfd). Parfois les titres oblitéraient vers un opéra rock, je préférais quand ça penchait vers le screamo, clairement. Le groupe est passé à Castres peu de temps avant, je pense que cela doit être vertigineux dans une petite salle, bien intime.

Il y avait du monde sous la Valley à cet instant, les séides se pressaient comme des agrumes devant le groupe, lequel faisait serpenter son turban musical avec le frémissement de la soie sur le corps de leur mélodie.

Nous plongions en immersion aqueuse dans la plume vaporeuse de My own Private Alaska, et dans son regard il était lisible d’entendre "Je suis timide comme une créature sauvage."


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GLORYHAMMER = The final countdown du power metal avec plein de mighty warriors kikoux et de Kikouyottes (les jeunes qui jouaient à Minecraft en 2016), ils étaient tous en mode licorne arc-en- ciel.


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Du second degré pour assister à ce show il en fallait un plein wagon. C’est vraiment un groupe de festival qui remue la jeunesse. Avec un synthé du kazakhstan, les mélodies de la fête du Turkménistan, pour un royaume féerique…Et de mauvais goût.


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I’m black & I’m proud avec AYRON JONES.

Bien kiffé son rock grungy blues funk Hendrixien, Grand Funk Railroad & soul power. Cool, une réussite. Des sourires sur scène et le cœur ouvert pour le public. Un très bon moment musical.

Tu vois c’est aussi ce qui est appréciable au Hellfest, je n’irais pas forcément voir ce genre d’artiste en concert dans une salle, et ici cela me permet de le faire, de changer de climat vers un style plus généraliste, et cela fait du bien ce changement. Sur scène Ayron Jones s'est aperçu que le guitariste prenait une importance envahissante. C'est un peu comme dans un couple hétéro qui se love tendrement, puis des nanas passent à proximité et le gars reluque les culs défiler, sa gonzesse s'en aperçoit, une rupture de la féerie se passe à ce moment précis. Sauf que le gars ne peut pas effacer l'historique.

Dans cette dramaturgie orgueilleuse, les deux musiciens ont fait de même. Je ne connais pas la suite…

La cover “Breed” de Nirvana, elle aussi elle a fait du bien.


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J'ai pas du tout compris pourquoi il pleuvait à nouveau en revanche ?

HÄLLAS c’était du Krisprolls chez Lucifer, avec un mix de Pat Benatar Sweden, versus heavy doom & rock passéiste, revival ringardise. Franchement ? C’était super cool. Cape, synthé, un son des 70’s, Deep Purple haze. J’ai vraiment pris mon pied dans ce mix ringard vintage.

La delorean seventies, j'y suis monté dedans plein fer avec comme horizon les lumières bien conçues pour apporter cet esprit seventies. Tout a été hyper bien pensé, ce délire, les sonorités, les costumes, les compositions. Leur set m'a fait penser à celui de Ghost à sa première venue au Hellfest en 2011.

J’ai entendu juste après le show une réplique digne d’un film de Gérard Oury : « Ahhhh merde nous avons raté Hällas, hélas. » mais le gars n’avait pas la tronche à Bourvil, ni De funès c’est dommage.

Hällas a vraiment cassé la baraque avec un bon concept. Le public du Hellfest est friand de ce genre de spectacle. Le spiritisme sonique se présente au vicieux, à l’amateur du plaisir, et au sensuel sous un déguisement culturel de haute aspiration. Chacun y trouve ce qui correspond à ses inclinations au final.


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XIBALDA est un trio originaire de Pomona, en Californie.

Leur style musical se base sur un mélange de punk hardcore et de death. Ok, hey on ne va pas farfouiller dans tous les tiroirs pour signaler de quoi il en retourne, c’était du brutal HxC, le pit était en surchauffe, et en plus le soleil était revenu. Youpi yeah motherfucker !!! Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de l’autre. Pour chasser le côté frileux du pays Nantais fallait se foutre au milieu du pit, t’étais plutôt dans l’estouffade de la Mauritanie.

Le set était très intense et aura du mal à partir, surtout pour les ecchymoses (5 granules d'Arnica montana 9 CH toutes les heures) !


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Le WallaBirZine est heureux de distinguer le Prix spécial EUROVISION 2022 à ARCTURUS.

Pour ses costumes cheapos, sa prestation désuète entre le cirque de campagne et théâtre de rue de province, sa musique désuète et son univers à ranger entre les groupes Triangle et Gong, voire Therion pour son opus « Les fleurs du mal » ( putinnnnn j’en ai mal aux gencives).

Ce n’était pas du tout ma came. Apparemment le gratteux avait laissé son accordage à la consigne de l’aéroport.


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J’avais déjà assisté à un concert des Toulousains de SLIFT, normalement j’aurais dû aller voir un autre concert.

Mais bon leur trip cosmique est vraiment excellent. Je m’y pointais, et là c’était une boule de feu solaire sur la Lune. La parfaite nébuleuse d’Orion, krautrock pysché, le groupe a tiré de sa transe les phénomènes en fusion tellurique du magma sonique.

Le mystère musical de ce trio à l'écriture hiéroglyphe trekkie (fan de Star Trek) demeure comme les grandes pyramides, un triangle de feu cosmique pour satelliser les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée, et du monde merveilleux de Disney inclus.

Slift a levé la foule et cassé la baraque à frites de Saturne.


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Nous sommes à la porte de la Bretagne, donc il y avait un gars en train de soufflet dans une peau de couille de brebis pour faire du biniou (un cousin de la cornemuse), pour le set de VILLAGERS OF IOANNINA CITY, et ça s’est totalement prohibé dans le sud.

Sauf que ce groupe fait de la zique folklorique grecque de la région de l'Épire. Pitinnnnnnnnnnnnnnnn !


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FLESHGOD APOCALYPSE & EPICA = Art Lyrique

Sur scène l’attroupement laissait autant d’espaces qu’un taulard à l’isolement. Pinaise ça couinait en contre ut nan ? Vraiment je suis punk à rien, je suis parti à la warzone, direct…


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Nick Steinhardt, l’un des 2 guitariste de TOUCHE AMORE avec sa ganache d’un premier de la classe qui avait les lacets accroché à la table en cours d'informatique, était habillé pour l’occaz comme à New Delhi en 1969 pour un mariage.

Grand moment de screamo, j’adore ce groupe, je ne suis pas du tout objectif, mais toutes celles et ceux qui apprécient le groupe comprennent l’émotion suscitée. Le screamo demeure rare au Hellfest, en plus.

J’ai adoré, c’était un set super classe, un diamant brut. Jeremy Bolm le chanteur n’avait presque plus de voix à la fin. Il a donné. L’interprétation était compulsive, et l’attraction émotive était superbe. Aimer un groupe et sa folie c'est aussi ça, risquer tout ce qu'on a comme désir pour la création d'un fou, et saisir cette émotion brute comme une pureté.

Le set était trop court, bien entendu.

Touché Amoré laissera en héritage à son set une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive. Je découvrais ma sensibilité à nue, et la voix de mon âme entourait les bras de mon cœur en laissant les larmes couler. Qu’est ce que ça fait du bien !


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MYRKUR a été le plus beau spectacle des deux week-ends.

Grandeur lumineuse du new age, nature & découverte, costume bunad tradition scandinave. Merci, merci mille fois pour le son gigantesque. C'est vrai qu'au début c'était trop faible. C'est vrai que c'est pénible ce calage jusqu'au 2/3ème titres pour pouvoir bénéficier d'un son approprié. Les chants étaient superbes, en osmose avec la lumière. Tout était vraiment superbe. Cette année le solstice a été fêté par des cérémonies harmonieuses et vivifiantes. C’était puissant (et pas une guitare électrique hein !), intense, d’une pureté virginale. Si tu as vu le film O’Brother des frères Coen, avec la scène des sirènes, tu auras compris l’envoutement.

Quand la dernière voix fut éteinte, ne nous restait plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide, un peu hagards, scrutant le sens ultime d’un idéal. Curieux paradoxe, le conseil d’humilité face à l’incertitude nous a été transmis avec la plus grande des emphases, et nous nous sommes vu rappeler combien nous étions fragiles à l’aide de cette force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était mise en pleine nature, non pas comme un sphinx que toute civilisation trouve sur le chemin de son agonie ; Mais comme une floraison de communion avec la nature. Beau, très beau.

Dans le verger du Hellfest nous croquons le fruit de la connaissance avec la délectation d’un païen.


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Le groupe de doom death gothique suédois DRACONIAN a annoncé un peu avant le festival le départ de sa chanteuse Heike Langhans, présente dans le groupe depuis 2012, qui va se consacrer à ses propres projets musicaux (REMINA, Light Field Rêverie).

Lisa Johansson, qui était la chanteuse du groupe entre 2001 et 2011, fait son retour dans le projet reprenant ainsi le poste de celle qui lui avait succédé. Le groupe s’est produit dans une configuration spéciale avec les deux vocalistes lors de leur performance au Hellfest.

C’était jolie, mais surjoué, un poil déçu, et un poil d’ours hein. Les deux voix se jumelaient bien, mais l’on pouvait ressentir que derrière la bienveillance de façade, le crépis avait craquelé. Sans attendre une speederie, il m’a semblé que le set était poussif tout de même. Je préfère sur disque pour le coup. Et gnagnagna et gnagnagnan...


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KADAVAR ? Je n’ai jamais accroché sur disque, et c’est dingue parce qu’en concert ce groupe est génial.

Leur dernier opus « For The Dead Travel Fast » pourtant le plus progressiste ne m’a pas arrimé à lui non plus. Et là en live, cette nouvelle direction musicale a su démontrer toutes ses capacités de ton, de climats, de potentiels. Je vais m’empresser de réécouter cet album c’est certain.

Pour l’aspect scénique, il y avait la tonte intégrale du batteur, spectaculaire, quand on se remémore la tignasse et barbe du gazier. Il y avait surtout à ce show des lights qui ont mis en valeur la musique en version XXXL. Félicitations au gars derrière la console, parce que c’est rare en festival d’avoir cette qualité.

Pour le reste c’était Good vibes, LED ZEP, psyché stoner, krautrock, garage rock oriental, une aura contaminatrice, une prestation énOrme, la foudre hippie rock, puis la cover des Beatles « Helter Skelter » pour le final était explosive. La valley était envahi de barbus style milice tchétchène à casquette.

Cette scène (Valley) présente le spiritisme sonique sous un aspect élevé. Le conditionnement vintage est élaboré pour donner vie et corps à une musique née dans les seventies, venant ressusciter avec une nouvelle forme de sagesse terrestre, charnelle et diabolique.


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Pas de GHB dans les verres, mais sur le pit c’était une pleine suée !

Le punk des légendaires GHB a fait cracher la Warzone à coups de dogs marteens, c’était sale, pleins de ces hymnes frappadingues, de sueur de rues. Les vieux cabotinaient dans le pit, alors que dans les plus jeunes, y’avait des excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises.

Pour rappel : Pas de GHB pas de Metallica.


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GUNS&ROSES m’a toujours ennuyé, à la grande époque j’étais du côté des METS de toute façon.

Poil de carotte avait la même forme olympique qu’une aubergine rissolé dans 20 litres d’huile d’olive chez Maïté. Slash a pris 10 kg. Sur scène c’était le culte du narcissisme avec des solos qui se pignolaient l’entre-jambe et étiraient le jus de betterave des morceaux emblématiques des californiens.


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Recroquevillés sur des harmonies prémâchées et convenues, les guns ont appliqué un point d’exclamation scénique avec la futilité aristocratique d’un enthousiasme fédérateur dans le public. Mais bon je suis resté très peu de temps devant ce set essoufflé d’un soi-disant grand groupe de rock.

Ouille ouille ouille ! J'entends déjà nos délicats dévots de la rose croix pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies. Fuck off !


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CONVERGE BLOODMON c’est Jacob Bannon | Kurt Ballou | Nate Newton | Ben Koller | Stephen Brodsky | Chelsea Wolfe | Ben Chisholm.

Alors sur disque pareil je n’avais pas accroché, sur scène c’est la révélation. Grandeur, ampleur, tout est devenu plus dense, harmonieux. Une excellente prestation, un rendu musical épanoui et manifeste. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et y brûler enfin décharné.es, empli.es des montagnes du froid et des mers gelées. Le groupe changea les ténèbres en lumière, et plongea la lumière de la scène en ténèbres rouge, où l’amertume en douceur mélancolique et la douce soumission offraient un mélange nacré de chaleur vivace. Whaouuuu

La prêtresse Chelsea Wolfe, un peu en retrait, a déposé sa spectrale qualité lunaire à ce set. Déjà soustraite à cette pénétrante passion, s'y confrontant sans qu’elle n’y puisse rien y faire, elle noyait son désir musical en allumant la mèche de ses cheveux sombres dans une danse de crinière.

A la fin du concert j’étais exalté, et je me suis dit qu’il était paisible le son de la pluie battante et du tonnerre pendant une nuit noire, de celle qui câline le sombre pour faire naitre la lumière de la beauté. Re-whaouuuu. (merci, merci)


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BLIND GUARDIAN c‘estttttttttt du Power metOl, avec visite de Donjon & Dragon. Le groupe a fait remonter la turpitude d’un power d’antan, tu sais de celui que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos, comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh !

Les grands-n’enfants ont joué au glaive en se grattant les parties intimes pour mimer le guitariste, ça a secoué de la tignasse Vidal Sassoon senteur fruit des bois, et martelé le rythme en renversant de la cervoise, oh que diantre !


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Retour à la Warzone, où je furetais dans mes pensées sauvages la réflexion que l’engagement politique par l’affirmation de l’héritage rock, exactement là où le punk américain puisait son inspiration dans les « productions enfouies de quelques prophètes cultes » des années 1960 (comme le groupe MC5), son cousin britannique lui, était nettement plus nihiliste d’un point de vue musical, comme les Sex Pistols. Restait à savoir si la langue vulgaire de THE EXPLOITED prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute était une représentation réelle de la working class hero et du Punk de rue ?

Pendant qu’au fond ça se vautrait à l’aise sur les pâquerettes sauvages en se demandant si le pinard était bon à midi, dans la fosse à bestiau, tout devant, c’était entassé dans un filet de pêche avec du pavé en guise de matelas pour réceptionner les piteux flighters.

The Exploited a renvoyé la balle à 10 mètres avec le triptyque final « Fuck the USA » « Sex & Violence » et « Punks Not Dead » au cas où tu n’aurais pas compris. Le pit s’est percuté en voiture bélier & ramassage scolaire. Résultat ? Les punk rocker écossais de The Exploited, originaire d'Édimbourg, en Écosse depuis la fin des années 1980 ont raflé la mise et les gosses sont rentrés à l'infirmerie. Ah bravo ! Mais ils étaient heureux. Aaaaaaaaaaaaah tant mieux !



FINE !


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J'aime la nuit parce qu'on se déshabille de tout. C'est une mise à nu, une fois les lumières éteintes. Et pourtant, c'est là qu'on y voit le plus clair.

Une vestale sombre caressait des yeux la nuit avec la profondeur impie de son rire maléfique. Un gars regarda cette flamme sans se brûler, son comparse reluqua comme un bonobo devant le cul d'une babouine, et puis chacun reprit le corridor de sa destinée. C’est vrai que les filles ne semblent pas se faire emmerder, ou moins qu'ailleurs Il y avait un dispositif (brigade Hellwatch) à cet effet contre les violences sexuelles sur le site.

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, le Hellfest en remplit le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique, contre vent et marée. Par contre, nous sommes d'accord que le site était plein à péter durant les 2 week-ends, donc où sont les festivaliers du Hellfest le reste de l’année pour soutenir la scène ?

Mais n’oublie pas une chose capitale petit scarabée, toi qui ne connais pas toutes les astuces, au Hellfest si par malheur tu te lèves trop tard pour aller à la douche, et que tu te retrouves dans cet entre-deux où le service de javelisation n'est plus de ce monde, sache mon/ma jeune ami(e), que ce ne sont plus des mycoses mais des cèpes que tu vas ramasser, et avec la végétation du sous-bois et des animaux qui vont avec.

Bisous !


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