WALLABIRZINE

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samedi, mars 30 2024

FROM THE NOTHINGNESS WITH LOVE


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« La vérité est que nous sommes tous en quelque sorte hanté.es. La seule différence réside dans les choses qui nous hantent le plus. Odeurs, lumières, sons, amours. Une bouffée de parfum. Une vieille chanson. Photographies en noir et blanc. Ce sont tous de faux fantômes qui gisent au plus profond de nous-mêmes, attendant juste d'être révélés à nouveau. » Rej Jaen

Écrire est une occupation pour laquelle j’ai toujours un goût décidé. Peu d’ambition et de compétence, mais bon, disons honnêtement que le peu qui se souscrit de moi hante régulièrement mon intérieur au point outrecuidant que jaillisse cette semence. Ma contribution à la scène est retranscrite en autodidacte stakhanoviste, ma vue de cancre punk et de mélomane exalté ne me dédouane pas de franchir la frontière des lettrés pour y plaquer des mauls de pensées, écrire en toute impunité, révéler son sang, hanter celui des vertiges.

Waz et oim (moi en verlan = Bir, décapsuleur de chronique éruptive pour le WallaBirZine & Mysteriis Moon), quittons la ville de Castres à 18h00 en mode claquettes du south pour suivre le goudron jusqu'à la capitale rose.



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Nous faisons coucou aux écureuils quechua de l'A69 Castres-Toulouse avec dans la platine Black Sabbath époque Ronnie James Dio et « Invincible Shield » l'excellent dernier cuir de Judas Priest, pour arriver dans le bordel Toulousain cueillie sur le macadam à froid : Embouteillage. Nous parvenons à nous extraire du jus mais déjà nous ratons de fait les petits Suisses de Kassogtha et leur metal progressif, dsl !

Pendant que j'ingurgite vite fait un sandwich pain complet salade devant la salle du Rex, Waz me demande comme une évidence « Y'a pas Carlos ? » puis après 20 secondes de visuel « Ah si il est là juste à l'entrée ! » parce que tu te retrouves avec les mêmes gugusses depuis plus de 40 ans en concert dans le coin. Donc le Christ de Mazamet avec sa vue de taupe sur des fonds de cul de valstar en guise de lunette nous tchachre de tous les concerts et festivals prochains qu'il va assister. Le gazier aura passé sa vie en concert, festival, cet été il zone dans les fest des pays de l'est, puis le Maryland Deathfest à Baltimore en Amérique, etc...Je ne l'ai jamais vu travailler, balèze ! ½ d'heure plus loin nous arrivons pour NERVOSA, quatuor de thrash metal du Brasilllllllllll, formé en 2010 et composé exclusivement de filles, et ça ne court pas les rues encore, même si il y a de plus en plus de gonzesses dans le metOl contemporain, j'sais pas si l'on a encore le droit de dire gonzesse ?!

Les plus jeunes du groupe me semble-t'il sont Hel Pyre (Basse) et Gabriela Abud (batterie), des gamines, vraiment, 16/17 ans au visu. Le groupe a maintes fois été remanié, la période avec Mia Wallace à la basse (Abbath, Triumph of Death) et Diva Satanica au chant (Bloodhunter , How We End) me semble davantage carrée et impactante. Sur scène ça manque d'élégance de style dans l’exécution, disons que c'est thrashy et brut, Bay area et mousse germanique. Celle qui tire son épingle du jeu c'est la lead guitariste Helena Kotina, ses parties sont mieux calées, elle avait un shirt de Scorpions Love At First Thing, d'ailleurs sur sa chaine youtube elle reprend la partie de Mathias Jabs du titre « Rock you like a hurricane ». Elle tape aussi dans Megadeth, Arch Enemy, Whitesanke, Ozzy...Prika Amaral (chant et guitare) apporte son degré d'expertise au riff, depuis peu au chant, et si le set est honorable, ça poutre hein, j'ai aussi bien apprécié les échos heavy metal dans la structure de leur thrash, on imagine que la marche de progression devrait passer des paliers si le groupe conserve son line-up actuel, ce qu'on lui espère. Leur dernier album s’intitule « Jailbreak « (2023) via Napalm Records.

Set list probable

1. Death

2. Venomous

3. Kill the Silence

4. Perpetual Chaos

5. Jailbreak

6. Guided by Evil

7. Endless Ambition





Vous détestez le death métal ? Satan a mis le son au maximum pour couvrir vos gémissements pour cette soirée mouahahahahah !

Le caverneux INCANTATION a prouvé dans quelle grotte il déterre ses viscères bestiales et profondes pour les jeter en concert. Dans un crissement de pneus le groupe laissait leur set se répandre et marquer son empreinte à fond, éclair électrique, asphalte aussi brûlante qu’une chatte en chaleur, un son bien gras, tu pouvais même tirer sur le doigt à chaque flatulence.Un groupe qui te regonfle la prostate et t’épile les nuts à la cire de colza. Les titres sont pleins d’une splendeur souillée qui tombent comme un hachoir sur un bloc en granit, ça gratte un temps dans l'obituaire lent et sépulcral, puis te loge dans la bastille avec des remontées acide de death et des breakdowns te brisant la nuque. Le groupe fait du zèle avec sa torture sonore, tel un sadique qui te branche sa gégène sur les couilles et te faire boire du destop comme une oie du perigord. Y'avait des gars qui couinaient tellement fort que l'on entendait à peine le rugissement bestial du groupe. Incantation semblait n’être que là pour équarrir et attendrir le suc d’une viande sonique. Le public des premiers rangs était parfois aussi oxygénée qu’une truite dans un aquarium à poisson rouge, leur peau égalait celle d’un lépreux avec un teint de salami, à côté tu fais un free hug à quasimodo sans problème, et à la limite tu le suces même.

Set List probable

1. Shadows of the Ancient Empire

2. Concordat (The Pact) I

3. Vanquish in Vengeance

4. Fury's Manifesto

5. Blasphemous Cremation

6. Blissful Bloodshower

7. Invocation (Chthonic Merge) X

8. The Ibex Moon

9. Impending Diabolical Conquest




L’artiste DECAPITATED doté d’une virtuosité surnaturelle logea dans le barillet du spectacle l’urgence d’une expérience transcendante comprise dans un statut de monstres, d’hybrides, de divinités et lui conféra un statut officiel.

Decapitated est un groupe de death metal polonais formé à Krosno en 1996 par Wacław "Vogg" Kiełtyka, de son jeune frère, le batteur Witold "Vitek" Kiełtyka , et du chanteur Wojciech "Sauron" Wąsowicz au milieu de l'adolescence. Le 2 novembre 2007 le groupe a été impliqué dans un accident de voiture et Vitek décède à l'âge de 23 ans des suites des blessures. Vogg a reformé Decapitated en 2009 avec des changements de line-up, et sorti depuis quatre autres albums studio : Carnival Is Forever (2011), Blood Mantra (2014), Anticult (2017) et leur 8ème album intitulé à juste titre « Cancer Culture » sorti via Nuclear Blast, parce qu'en 2017, les musiciens de Decapitated ont été accusés d’avoir violé collectivement une femme à Spokane, État de Washington, située à l'est de Seattle et au nord-est de Portland, lors d’une de leurs tournées aux États-Unis. Decapitated a finalement été innocenté. Le guitariste Waclaw “Vogg” Kieltyka a déclaré : “C’était vraiment un processus très douloureux et très traumatisant. C’est difficile d’imaginer, si vous n’êtes pas dans ce genre de situation, comment c’est en réalité. C’est une chose tellement effrayante. Le pire quand vous faites face à ce genre d’accusations, c’est que cela anéantit toute votre carrière et votre vie personnelle. C’est un côté de la chose. L’autre côté, c’est que vous risquez de perdre votre liberté si quelque chose tourne mal dans le processus. Être dans une grande salle d’audience devant tous ces gens, voir pour la première fois de votre vie des juges et des procureurs et faire face à cela c’est tellement fou. Et les gens, ils disent des choses sur vous que vous n’avez pas faites, et ils essaient de vous mettre en prison comme les pires personnes de la planète. Et vous vous dites, genre : ‘Où suis-je vraiment ? Est-ce que c’est juste une sorte de rêve ? Ou est-ce réel ?’. C’était une expérience vraiment insensée. Et puis les jours en prison et les mois qui ont suivi… Ouais, c’était très traumatisant et vraiment juste incroyable. ”

Le groupe a déroulé son set de death metal moderne avec l'apport d'un son monstrueux. Dommage qu'Incantation n'a pu eu ce louable remerciement sonore, tant pis, mais ça fait chier quand même !

Il fallait entrer dans cette obscurité musicale sans lampe torche. Decapitated fondait sa verdure de l’amer où valsent les brins d'algues acide et le death cataclysmiques, avec des passages de thrash slayeriens, des grooves bourratifs et des successions de riffing technique aux mélodies accrocheuses. Nous nous enfouissions dans le corps musical comme des chiens, creusant dans la terre des roses éternelles qui dorment dans les crânes des plus vénérables. Toutes ces chutes de métal, ces bandes d'acier, portent en elles l’intensité pure, soudaine et spontanée d'un nouveau jardin, d'une nouvelle génération à pérenniser. Les polonais portent en eux la flamme deathalique. Boire à l'élixir de cette musique est une porte du temple de l’hadès. Dans les eaux sombres de leurs titres massifs, alternant violence et groove, rapidité malsaine et breaks punitifs brillaient une pierre sur le capuchon du serpent noir de chaque titre, sillonnant la discographie dans chaque vague agitée par ce groupe tempétueux, il se déplaçait au-dessus de l'obscurité le lit d’un océan de nuage au limon noir.



Tout le long du set Rafał « Rasta » Piotrowski  le chanteur au long dreadlock ordonnera au pit de lever le poing et de hurler des OI de toutes puissances, l'obéissance était galvanisée dans un nid de flammes pour un baiser maudit, afin que la testostérone soulève la salle à chaque poussée de fonte. Le travail colossal de James Stewart (BLOODSHOT DAWN, BERZERKER LEGION, DENY THE URGE) derrière les fûts depuis 2019 a porté une dimension chirurgicale surtout additionnée à celle du compositeur et guitariste Waclaw “Vogg” Kieltyka.

L’air était tourbillonné de couteaux et le sang d'un death grandiose aspiré pour la tempête. Cette génération à haut-potentiel capable de mener un conflit par texto, message FB, Tweet ou email interposé, sera-t-elle découvrir ce groupe sans le googliser ? Des cris et des mouvements corporels se heurtaient dans les flots lessivés d’une pleine torpeur. La houle montait, ça glissait dans la sueur et dans le grondement d'un tintamarre de chaleur. Dans la foule je distinguais un sourire de cotorep à mystifier la Joconde. Arrêté aux abords comme devant le précipice d’une rame de métro un dimanche soir hivernal, il ne tenait qu'en funambule, s’en moquait, son existence fanfaronne et lui, il exultait. Decapitated faisait remonter la vibre et ses démons nous poussaient d’un coup de fourche dans les ronces purpurines, puis nous plongeaient dans les herbages d'acier et d'émeraude où les gouttes de feu bondissent. Des impact player se sont essuyés les crampons en se torchant sur des rouleaux de sopalin dans le pit à coup de circle pit et mornifle moshing.

Decapitated porte la flamme du caché et du mystérieux, il en éclaire les ténèbres. Il a laissé couler la source des essences soniques pour embraser nos tympans. Leur musique brûlait la peau comme un feu follet dans l'enchevêtrement des fièvres qui rêvent de grandiloquence, et elles vous enserraient de leurs griffes en hurlant « Jouez-moi fort à l’intérieur ». Il vous faut aller chercher cette lumière commune parce que je sais qu’elle est en chacun de nous.


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« Vous pouvez maîtriser ce que vous faites, mais jamais de ce que tu ressens. » G Flaubert

D'autres ont laissé mugir à intérieur le corps sonique comme oim. Je suis simplement et avant tout une créature au sentiment passionné intense. Je ressens…beaucoup, parfois trop. C'est mon génie, ahahah ! Cela me brûle comme le feu. Cela ne soit pas forcement de l’extérieur, comme de nombreuses personnes, il y a en moi des démons calcinés qui n'attendent que la flamme de l'embrasement pour exulter. La plupart des gens timides le sont parce qu’ils ont une âme d’enfant enfermée dans un corps d’adulte. Si vous ne comprenez pas une musique au moins vous l’entendez. Alors écoute-la de tout votre corps jusqu’à ce qu’elle parle à votre âme.

Le groupe a fait une cover de Napalm Death « Suffer the Children » présente sur leur opus de 2002 «Nihility ». Waz était en mode sur-excitation boule de feu Son Goku. Le groupe a attaqué avec des titres de son dernier opus et quitta la scène tout en laissant un peu d'éclat partout, signifiant d’un claquement de doigt ‘’Gardez une place dans votre cœur pour l'inimaginable’’. A l'applaudie mètres final toutes et tous ont reconnus la valeur indéniable des musiciens de Decapitated, leur technicité, variation, intensité et finesse chirurgicale pendant leur exécution pour une ovation générale.

Set List probable

1. Perfect Dehumanisation (The Answer?)

2. Eternity Too Short

3. Mother War

4. Nihility (Anti-Human Manifesto)

5. Names

6. Spheres of Madness

7. Babylon's Pride

8. Symmetry of Zero

9. Suffer the Children(Napalm Death cover)

10. From the Nothingness With Love

11. Cancer Culture

12. Just a Cigarette

13. Earth Scar

14. Never

15. Iconoclast

16. Last Supper


Merci à Mr Joseph-Ignace Guillotin, à Nervosa, Incantation, Decapitated, Chisto-Carlos, Waz Sheu Panteraow, la salle du Rex, et surtout toute l'équipe de NOISER


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Le verre à moitié vide/plein et toujours en équilibre/déséquilibre selon comment tu regardes, Noiser mérite amplement votre confiance, conviction, envie, fraternité et assistance, coopération, bienfaisance, contribution, bienveillance à chaque concert qu'elle organise. Vous faites des miracles chaque année, alléluia & hail Satan !


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vendredi, mars 22 2024

ACE FREHLEY - 10,000 Volts


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Décollage immédiat avec 10,000 Volts comme propulseur, où tu vas t’électrifier à la densité rock’n’roll de la comète Space Ace !

C'est l'heure de sortir le pop-corn le froc aux chevilles avec ce disque, où un vieux chaman psalmodie d’antiques rituels avec le feu de sa guitare atomique.

Voici le New-York groove de Ace Frehley, LE guitarist de KISS, dix mille volts pour aspirer toutes les centrales électriques dans chaque titre, et t’iras chercher le wi-fi dans la Sci-Fi des trekkies, hé !

Ace va te tirer tout au long de sa voie lactée des étincelles de la tête au pied, avec des éclairs du bout de ses doigts, ses solis viennent éclater comme un moteur à explosion qui passe en vitesse lumière. Mêlant magie rituelle liée à l’impulsion du glam étoilée, Ace a nourri mon univers psychique pré-ado (vers 9 ans) par sa légende. Pour sûr la technologie a dû améliorer la finalité artistique, à 72 ans les qualités physiques et psychiques sont différentes qu’à 22 ans quand il a commencé avec KISS en 1973, pile l’année de ma naissance. Y’a-t-il tromperie sur la marchandise, où est ce que tu as vu made in Taiwan ? Ne cherche pas une clef à pipe dans la boite à gant, c'est bien Ace au commande du bolide outerspace.

Toujours hanté par ses visions perfusées de mysticisme rawk’n’roll, le Spaceman a fini sa disco cover avec deux volumes arpentant les territoires limitrophes entre sauvagerie hantée par la figure du dieu des vignes et des mystères du rock : « Origins Vol.1 » en 2016 et « Origins Vol. 2 » en 2020, pour faire exploser dans les cieux ses nouvelles fusées créatives. Aucun court-circuit, cet album est conçu de onze ogives originelles à faire trembler les atomes !

Équilibrées d’impulsions dionysiaques, de riffs nucléaires, de solis célestes, Ace explore méthodiquement dans le diamant de son équinoxe, les tréfonds de sa propre individualité pour communiquer avec son être enfoui, et tout faire s’envoler dans la astrosphère en funambule halluciné, entre impulsivité et nécessité technique, créativité brute et respect des règles du big bang primordial du rock. Sorte de fourche stylisée, où le glam et le hard rock communient dans le vice, viennent émettre les signes investis dans des compositions ne se limitant pas au simple gage d’authenticité, mais projettent magiquement l’artiste dans sa création, et toutes ses métamorphoses.

« 10,000 Volts » téléporte des transcriptions tentant d’établir un monde parallèle entre les premières audaces et les pratiques les plus notoires du mouvement influencé par son érudition, en un mouvement de va-et-vient permanent, et dans son propre cosmos. Oui Ace me fait toujours rêver !





lundi, mars 18 2024

BRUCE DICKINSON – The Mandrake Project


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Bruce Dickinson est le chanteur emblématique de la vierge de fer, il a grandi avec le rock progressif dans les mirettes tout autant dans les cages à miel. Depuis, ses créations sont empruntées des ces accointances, et aussi dans son chant. Bruce conte des histoires, les fait vivre avec un lyrisme théâtral hors pair.

Ce Heavy Metal prog se déploie pour établir l’édifice « The Mandrake Project » en 10 titres immersifs et envoûtants, où son comparse Roy Z déploie des solos somptueux, diaboliques. Son dernier album « Tyranny of Souls » antérieur de 19 ans semble forcément très loin, l’on s’imagine que depuis il a su bâtir un édifice. Effectivement nous arrimons dans l’exploration épique de la mythologie de Dickinson. Entre Black Sabbath pour la profondeur, Deep Purple pour l’assise progressive, Pink Floyd pour l’évanescence ouatée, "The Mandrake Project" parle de magie et de résurrection pour un heavy mature et alambiqué au grain imagé du chant typique de Bruce Dickinson. L’opus est considéré par beaucoup comme une œuvre primordiale de sa carrière, il est vrai que c’est un bel ouvrage, dense, capiteux, accrocheur, parfois chiant aussi, mais le conte est garanti.

La patine Maidenesque se libelle avec le titre "Eternity Has Failed", que l’on retrouve sur l’album d’IRON MAIDEN « The Book Of Souls » de 2015 sous le sobriquet "If Eternity Should Fail", ici dans sa version Dickisonienne.

Bon concept album, c’est de la prog, dans lequel tu passes du bon temps avec ce livre-disque à écouter Bruce raconte l’épopée, et si tu es gourmand.e à un travail de recherche/synthèse sur les différents clin d‘œil qu’il a disséminé.


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samedi, mars 9 2024

GOST – Prophecy


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GosT aka James Lollar basé au Texas est un multi-instrumentiste et producteur dans le cœur réactif des abysses de la musique numérique synthwäve, fissurée de dark black.

Il est sorti de sa tanière lors de l'E.P « Radio Macabre » début 2013 puis avec un premier opus « Skull » la même année. La vague synthwave s'intensifia et apporta le retour des machines, GosT suivra le flot avec l’opus « Valediction » en 2019.

GosT n'a pas du tout été séduit par le monde de la musique électronique et de la dance musique, l’émergence de ses consonances musicales l'ont poussé à être invité à tourner avec les légendes du black metal Mayhem. « Lors de la tournée Mayhem, je me suis retrouvé une nuit dans un bar d'hôtel à parler au bassiste Necrobutcher. Je les remerciais de m'avoir invité à la tournée, et il m'a dit : « C'était moi, je te voulais sur cette tournée. » C'est putain de bizarre. Mais c'est cool, mec », dit James. « C'est bizarre d'être accepté par la communauté metal, c'est une leçon d'humilité, c'est honorable. C'est de là que je viens. »

« C'est un défi amusant d'essayer de faire du métal avec des bruits numériques. J'adore le traitement sur un ordinateur et un équipement électronique, et essayer de lui donner un son brut. C'est un défi unique, parce que tout est clair et que vous utilisez une distorsion plug-in et des choses comme ça. C'est juste un tout autre domaine que d'utiliser des pédales, des amplis et tout ça. »

Ce que le Texan a accompli en retrouvant l'esprit de GosT lors d'un élan de créativité fin 2022, fut de faire germer toutes ses racines d’expérimentations mélodiques, une patine synthwAve, la froideur des machines de l’indus de Ministry, l’âpreté du black, pour les palpitations d’une rave en enfer.

C’est ainsi que naquit « Prophecy », disque enregistré seul au Texas qui reflète l'horreur et les sombres angoisses d'un monde en proie à des excès religieux et politiques, ainsi qu’à cette décennie de progrès ‘’ramené aux foutues années 1950’’. « Il s'agit d'une chute imaginaire de la civilisation occidentale, de la fin biblique du monde – de la montée de Satan et d'Armageddon », explique James. « En Amérique, il y a eu à nouveau une forte montée d'un christianisme effrayé et réactif, et presque comme une réémergence de la panique satanique. C’était donc le moment approprié pour ramener Satan dans les pensées. »

Dans ce glissement de ténèbres, se forme des abysses souterrains où une multitude de variations soniques émanent de chaque précipice. GosT apparait dans le spectre sonore qu’il a lui-même engendré, et on se laisse emporter par la somme de créativité instrumentale de GosT, par la densité des images prophétiques que cet opus apporte.




mercredi, février 21 2024

Journey Through the Fire


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Samedi 17 février l’asso Pollux organisait une soirée sous l’égide du renforcement musculaire à Albi avec les groupes Starfox, Akiavel et Crisix, dans un cadre propice à la fête sûre et bienveillante, du respect des choix de chacun.e, avec la volonté d’être à l'image de la société d'aujourd'hui : mixte, engagée et soucieuse d'un monde plus égalitaire et écoresponsable.

Départ de Castres punk city avec le triangle isocèle oim, waz et steph. Vers 21h15 nous arrivons à la capitale du Tarn, mes compères déversent un litron de cervoise en se dégonflant comme une baudruche Led Zep ( taaaadantatadan, tatatan tatatan…), une demi-heure plus tard nous rentrons à l’Athanor, salle de concert. Je retrouve Papaix des Dirty Fonzy et de l’Xtremefest, je le questionne sur le gros projet de l’espace culturel à l’ancienne cimenterie de Ranteil à la sortie d'Albi, qui se trouve judicieusement et idéalement placé sur l’axe Albi-Castres, et très proche de la sortie autoroute Toulouse et rocade Albigeoise. Ce complexe sera muni d’une salle de concert/spectacle de 400 personnes toujours dans une démarche de démocratisation des pratiques musicales en lien avec les musiques actuelles et amplifiées, pour sensibiliser et encourager la pratique musicale, la rendre accessible à toutes et à tous et créer du lien social ; d’un restaurant, bar, luthier (je suppose que c’est babach), un brasseur.

Leur dernier projet accompli fut l’Estafette, une guinguette-véhicule itinérante amenant un espace scénique, facilement montable à travers le Ségala pendant toute la saison estivale.

Pour en connaître davantage sur les projets, événements de Pollux, il existe l’émission de radio Pollux Mag FM en direct tous les 4èmes lundis du mois, à partir de 20h sur Radio Albigés (104.2 et 95.4FM). Rediffusion le jeudi, de 22h à minuit sur Radio Albiges, le premier jeudi du mois de 21h à 23h sur RDautan et sur Radiom. Deux heures de musique, de live, d’actus et bien plus encore, en compagnie de 3 invités : un artiste local (en live en fin d’émission), un.e acteur.ice culturel et un bénévole de l’association !

Podcast


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Nous avons raté le set de STARFOX, basé à Albi et influencé par le heavy metal de Los Angeles, le hard rock Anglais et le néo metal. Par contre nous arrivons pile poil pour AKIAVEL.

Leur black death metal influencé par Gojira, Morbid Angel, Deicide, Testament, Behemoth démontre dans son caractère intrinsèque un Alice Cooper 2.0. La charismatique chanteuse Auré performe au chant plusieurs grains de growl, ses yeux sont des herses machiavéliques très expressionnistes, et elle conte des histoires sanguinolentes. Le trio guitare, basse et batterie est dans un mode impressionniste apportant lumière et chaleur à la toile, sanguinolente, je le rappelle. Ne cherchez pas d’ombre sur scène le groupe porte sa croix inversée à l’intérieur des racines du mal.


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Un froid sépulcral sortait des enceintes en même temps qu’un épais brouillard de riffs d’acier et de fonte rythmique, le groupe ouvrait les portes des incantations en les refermant d’un coup de détonation et d’un rire maléfique. Nous entendions dans cette émanation mystérieuse la brise féerique d’une lame forgée dans l’acier lunaire. Des yeux de prières silencieuses auscultaient le dôme d’un délice de feu pendant que le groupe dans une posture d’apôtre de sanctuaire maléfique perçait la rage dans une fureur de catacombes. Vous entendiez le tonnerre car Akiavel voulait des tempêtes, des débordements dans son écume satanique.


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J'ai bien en apprécié leur set, jutant des éclairs de fonte oldschool et de lave de death moderne, et sur leur stand leurs vinyles avec des illustrations macabres étaient de toute beauté.

Si leur album concept « Væ Victis » de 2021 a remué la psyché humaine dans des vertiges de chaos sombres et de maelströms deathaliques, l’opus de 2022 « Veni Vidi Vici » a transpercé sa fulgurance par une approche plus moderne et mélodique, et plus chaude. Sur scène c’est écrasant, avec le contraste de breaks efficaces, le conte de sociopathe sera une supernova thermonucléaire avec des nuages stellaires projetées et qui s'estompent dans un bain de sang. Akiavel nous a fait prendre son Welcome to My Nightmare macabre et ‘’théâtral’’ à la sauce contemporaine du death, avec plusieurs strates de sonorités et d’émulsions émotionnelles, travaillant son matériau autant à l’intérieur du sensitif qu’au corporel extérieur (surtout dans le pit avec circle pit, slam et autres pirouettes).


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CRISIX est un groupe de thrash metal formé en 2008 à Igualada en Catalogne Espagnole. Le groupe vient de la vague revival du thrash, donc oldschool, plein fer. Ne cherchez pas plus loin, c’est du D.R.I, Nuclear Assault, Anthrax, Exodus, et Destruction pour le chant qui part dans les octaves façon feux de bengale à la Judaaaaaaaas Priest.



Leur homologue Angelus Apatrida de Castille est plus orienté vers Megadeth, Overkill, Metallica donc plus heavy prog.

Nos frontaliers Catalans sont venus avec leur atout sonique à base de charcut, clope, du pastiX et cervoise à prix revival oldscholl pour te faire revivre une épopée sonique comme dans les 80’s mais en 2023, et ouaie Marty Mcfly. Au début le concert affichait cette panoplie de théâtre de boulevard avec des comédiens amateurs rejouant des scènes de sitcom remplie d’acteurs de série B. L’on ne pouvait pas descendre plus bas, à moins d’aller en enfer, et c’est ce que le groupe a accompli, une descente dans les profondeurs avec l’apport d’un son à la hauteur des nuts à Belzébuth, brisant les vertèbres, bref nous y étions. Les bas-fonds nous attendaient avec cette malice gorgée de feux ardent. En un regard, disons le temps de la durée d’un éclair, c’est un riffing thrashy d’invasion de sauterelles apocalyptiques qui venait nous sauter à la gorge. Nous étions venus chercher la flamme et nous nous consommions dans un geyser de lave sonique sur une rampe de sk8 de rue, casquette à l'envers, à taper le moshing.


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Avec la nervosité d’une GTI sur le pédalier pendant l'hyper densité d’un trafic sur une rocade, Crisix piquait la sienne (de crise) pour s'extraire en changeant de files régulièrement avec des breakdowns à te fracasser la nuque, tout en tapant des démarrages en côte de brutasse. En 2023 au Hellfest ils ont cassé la baraque à frites avec leur énergie de speedy gonzales, et ont gravi pallier après pallier leur renommée d’incontournable de la scène européenne. Les Barcelonais ont enchaîné les riffs rapides, et pas à une bite d’amarrage, ils étaient dévastateurs avec une facilité déconcertante, pour s’affranchir de toute limite et plonger le public dans un univers complètement déjanté.

Avec la préparation psychologique de ses potes au bar, un gars gaulé comme un ficello est parti avec l’opiniâtre sensation herculéenne d'être une boule de bowling dans un jeu de quille humaine. Forcément le gars s'est embroché dans tous les sécateurs du pit avec les yeux d'un marabout du Cameroun à chaque impact : Note artistique 8/10

Le groupe plongeait dans son voyage au bout de la nuit et son public vers l'abattoir, ça sentait la merde de canard gras dans les frocs quand le groupe a fracassé du crépi en demandant un wall of death. Sur scène il y avait un gamin de 8/10 ans en pleine crisix de puberté en train de secouer ses cervicales, et de pointer la foule avec le doigté gestuel de Ronnie James Dio pour lancer des incantations maléfiques. Il a traversé le pit en slam aussi, dans deux ans il jouera à la PlayStation en backstage avec des groupies transgenres avant de monter sur scène avec son groupe de glam revival 3ème gégégénération.


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Les Barcelonais ont joué au magnétiseur, toujours partant pour fracasser tel un Dacia Duster dans un fourré de la Jonquera et décharger la sève de son thrashhhhhhhh comme un prunier son exsudat épais, couleur d’ambre, olé ! *

Sur scène ça courait comme des lapins qui ont chopés la myxomatose, sauf le bassiste avec son côté Averell Dalton. Le chanteur cherchait ses mots entre les titres comme un gars à 3 grammes devant le digicode à 4h37. Il faisait très chaud et les langues sortaient comme un clébard dans la R5 à Valras au mois d’août. Ça fait 1 mois que la Catalogne est en restriction d’eau, et le pastiX ils le boivent pur là-bas. Crisix s’est donné sa race, il a roulé capot ouvert en roulant plein fer sur la bande d’arrêt d’urgence du périf en balançant des bouteilles de thrash dans nos tronches festives.

Pour finir le groupe a procédé à de l’échangisme instrumental, donc l'équipe B a donné jour par son délire de cover à leur opus « Sessions #1 - American Thrash » via Listenable Records, au cas où tu n'aurais pas bien saisit l'usufruit de leur tambouille et filiation sonique. Il fut mis en détonation la cover des Beasty Boys « (You Gotta) Fight for Your Right (To Party!), puis le « Walk » de Panteraaaaaaaa, et Trust « Antisocial » version Anthrax. Y'a le gratteux Marc "Busi" Busqué Plaza (del toro) qui est descendu dans la fosse, bien calé au milieu du circle pit à faire tourne le lave linge en mode essorage.


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Nous sortions de l'Athanor dans la file indienne de Joey Belladonna les oreilles encore gratinées au Roundup de Catalogne, Waz & Steph marqueront leur territoire pendant 1 heure d'arrosage de malt, puis nous rentrerons au bercail en écoutant du Nuclear Assault histoire de poursuivre la même lampée thrashy.


Merci pour la soirée et la flamme à Pollux zguen Asso, Akiavel, Crisix. Pour les photos que j'ai glané à Fanny Dudognon de thorium mag, accès crash barrière, et Supertartelette.


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samedi, août 7 2021

RISE ABOVE


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Quel pied, ah ouiiiiiiiiiiii, mais quel p#tain de bonheur d’avoir pu revivre de tels moments musicaux avec ce week-end rédempteur. D'ailleurs l’expression de salubrité publique « Spectacle Vivant » a pris tout son sens.

Il y avait longtemps que je n’avais pas vu autant de visages radieux, illuminés par un seul désir : l’aboutissement du brasier collectif. Mais pour ce faire, il a fallu passer des immondices.


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Vivre c’est affronter l’adversité, et pour certain cela passe par le collectif.

Ceci, l’Xtrmefest l’a toujours mis en pratique. Corporatiste pour survivre dans un monde ultralibéral, communautaire unificateur et inclusif pour exister et conserver forme humaine. Cette multitude forme une amarre, issue du même tronc commun et résulte vers une finalité, unifier le temps d'un festival toutes et tous les électrons libres en une poche de résistance, prête pour conserver les valeurs underground punk hardcore metal à leur apogée. L’Xtremefest est un manifeste, un exutoire significatif pour la rage, le chagrin et la joie, c'est un modèle positif de solidarité et d’autodétermination, c'est un exemple de désir sonique destructeur et créatif.



Une lassitude avait envahi certain esprit en un signal vers la paresse, comme l'étroitesse que l'oublie collectionne dans un quotidien usé.

Pour que l'esprit humain comprenne la valeur d'une chose, il faut l'en priver. La carence covid 19 a révélé la teneur du spectacle vivant à hauteur de cœur. L'Xtremefest en épouse fondamentalement l'essor. Les équipes ont tout mis en œuvre pour que le festival existe. Ce fut une résistance de stakhanoviste, une forme de lutte contre vent et marée, basculant dans la tempête médiatique pour finir par survivre tel le radeau de la méduse du peintre Théodore Géricault. Se prouvant dans l'épreuve que la voie du courage, de la ténacité, du positivisme trouverait la transition possible à l'aboutissement humain.

Fédérer une famille n'est pas chose aisée, tant la singularité de chacun résonne en un brouhaha existentialiste. Il faut savoir écouter, et surtout entendre chaque voix pour trouver et choisir la voie à suivre. Ainsi, garder le cap de l'inclusivité reste selon moi, un choix fort et intelligent que le festival a choisi d’honorer. C'est cet universalisme qui est le fondement de la scène underground. Les révélations médiatiques ont actionné la scission de la scène, et inaugurent une nouvelle ère. Il est regrettable que ce qui nous avait jusqu’à présent unifié soit oublié, même au plus fort de la tempête. Il y a assez de barrière partout pour n’en créer de supplémentaire. L’espérance de se retrouver toutes et tous demeure…

L’underground s'est bâti sur l'exil volontaire, vers un modèle d’activité horizontale et participative, respectueuse des personnes, et capable d’admettre chaque différence comme un atout, toutes ces idées utopiques et marginales sont le fondement et l’essence de cette communauté. Je ne connais personne n’ayant jamais commis d’erreur. Personne. Tout le monde traverse des troubles, fait face à des fantômes, des peurs, des monstres, et se retrouve toujours contre soi.

"Aucun homme ne peut trouver en ce monde de plus redoutable ennemi que lui-même." Alain

Pour s'absoudre de faute, il faut savoir se remettre en question pour avancer, et ce festival affirme sa volonté par des démarches constructives.


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Ce n’est peut-être pas assez pour certain.nes mais c’est toujours un pas de plus vers l’autre d’accompli.

La communication s’avère être décisive dans un monde ultra-connecté. Le moindre silence, le moindre mot, le moindre visuel devient une signification kaléidoscopique de sens giratoire selon son axe de vue. Il me semble qu’il est sain de faire un pas de côté pour ne plus voir uniquement ce que l’on s’est forgé comme axe, mais d’avoir une vue d’ensemble de tous les éléments.

De toute façon si tout demeure, rien n'est jamais figé, tout se métamorphose, change, évolue, mute, si nous en sommes encore là aujourd'hui, ce n'est que par des choix. La vie est définie par nos choix.

L’association Pollux qui donne vie à l’Xtremefest a fait des choix.

Bien souvent mes reportages cherchent à observer le choix des gens, leur façon de faire vivre leur destinée dans le pouls de leur incandescence. C'est aussi simple que complexe, et aussi fort que cela.

Dans le firmament sonique des musiques amplifiées, nul ne sait la trajectoire de l'Xtremefest, mais une chose est sûre, les équipes de ce festival ont réussi à mettre en place l’expérience collective et incarnée de la liberté fougueuse dans un carnaval pour agité.es !


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THE DEAD KRAZUKIES ouvre les festivités du Vendredi avec une femme comme leader.

Quelques soucis techniques (mauvais retours) gâchent l'entame du set. Le coronavirus c'est pas de concert, donc pour les groupes c'est comme le retour sur tatami de Teddy Riner au J.O, tu finis avec une médaille d'or à l'individuel et avec l'or en collectif. Ainsi le quintette de la baie des Landes fait front, il joue serrer avec leur nouveau guitariste, je trouve qu'il gagne en composition catchy à chaque album, il suit la lignée mélodique d'un Bad Religion. Le chant de Maider Gallais est de toute beauté, sa tessiture rauque permet d'amplifier l'enrobage punk mélo californien. Loin des tendances, le combo surfe à la cool son punk rock avec le vent du fun, rien n'est faux chez eux, tout est sans filtre, sincère et spontané.

Les titres de leur dernier album « Icarus » volent dans tous les sens – émotionnels – du terme, et ne galvaudent nullement sa bourrasque musicale Hossegorienne.


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Le patchwork musical de LANDMVRKS est abouti, entre pøst-hardcoreemö metAlcore-råp pour une discographie de 3 opus.

La magie de leur mosaïque sonique épouse les transgenres musicaux avec une liberté de ton et de vigueur salvatrice. Leur jeunesse fougueuse se libère du poids de l'hérédité, et commence son échappée belle dans la direction donnée par leur intuition musicale. Ce groupe Marseillais à 98% (il y a un Parisien) impose sa force de frappe, d'attraction, et ceci d'emblée. Le combo écharpe par ses sens sensitifs une énergie concomitante avec une efficacité redoutable. On a clairement changé de division. Le chanteur charismatique possède un panel de modulation vocale (chant clair et guttural, flow hip-hop) suffisamment ample pour lui donner une assurance et mainmise scénique, digne d'une rock star à la cool. Le gars est un poids plume, il bondit et investit l'espace scénique comme un showman avec les étoiles du rêve Américain, et un positivisme envers le public. Une positive mind attitude bénéfique à ce que l'impression première du public devant cette performance, ne se retourne jamais le groupe en une aversion face à ce qui pourrait se transformer comme une prestance orgueilleuse. Il s'agit bel et bien de talent, et Landmvrks délivre une musique live hyper chiadée.

C'était leur premier concert post-covid depuis 2 ans, leur set est impressionnant et révélateur pour de nombreuses personnes dont je fais partie. Je ne connaissais pas du tout.

Leur concert apporte cette sensation d'un show rôdé depuis des mois d'attentes, et délivre en pâture un show endiablé à des lion.nes en cages. Leurs compositions possèdent le sens catchy des contrastes. De ce fait les styles s'imbriquent, apposent des atmosphères disparates tout le long, tout gagne en osmose, intensité et profondeur. Un des guitariste affichait un t-shirt de 2 Pac. Le set est passé à une vitesse folle.

Le public conquis, a pratiqué le wall of death, stage-diving, circle pit, c'était comme avant, mais avec la saveur tenace de reprendre son souffle après une apnée, de ressentir une force de vie battre dans le pouls de la joie de revivre une intensité unique, d'avoir le soleil pour fondre le gel d'un réel plein d'effroi encore.

Est-ce que le chanteur est tellement sûr de lui qu'il pourrait dépasser la borne narcissique du too much glam rock ? Devenir une caricature égotique de lui-même ? Heyyyy, c'est le genre de question que les critic-rock se posent en gobant du prozac dans un verre de scotch. J'ai pu discuter un instant avec Florent le chanteur, et le garçon est vraiment hyper simple, loin de la vigueur audacieuse qu'il affiche sur les planches. Il compose la majeure partie des titres, il a de multiples aptitudes, dont celle d'avoir aussi un projet rap. C’est un gars complet.

La route est longue pour le rock'n'roll d'après AC/DC, ce qui est certain c'est que Landmvrks a toutes les clefs, le potentiel pour devenir un super groupe de renom, et que dans ce moment présent à l'Xtremefest il a brillé d'incandescence sur scène.


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L'encre noire de William Burroughs a trempé son fiel ardent dans le venin d'Alice In Chains, dans l'apocalypse punk de Treponem Pal/Prong et avec le rock'n'roll de Queen Of The Stone Age, quand 7 WEEKS a pris la scène en un acte incantatoire d'essence sombre.

« Laissons venir les choses au lieu d'aller les chercher, souvent elles ne sont pas là où nous croyons. » Mohammed Moulessehoul

De ses racines blues noires, le trio est possédé par sa descente plaintive aux enfers. Ce rock puissant étendard d'une orfèvrerie de rite et de chaleur bestiale trouve dans son humanité heavy blues les sens véritables. Son catalyseur orgasmique est un moteur explosif ascensionnel. Les compositions du groupe en énumèrent l'assise, captent le public par son venin musical, ses atmosphères sont un fix dont la dépendance devient de plus en plus obsessionnelle au fur et à mesure du concert. Cette profondeur puise sa source dans le dub punk, la noirceur, bien en-dessous de la croûte terrestre, directement dans ce noyau en feu que l'intimité de l'âme en émet la part la plus intuitive de chaque être. C'est ce côté sombre, littéraire et cinématographique qui projette des images en relation avec notre tréfonds émotif. Leurs lignes progressives musicales permettent d'aller dans cette immersion. Le set est redoutable, addictif pour un public en manque de rock, de venin, d'absolu, de rêve éphémère. Les dissonances indus de Prong tutoient un heavy rock prog à se damner les veines pour un autre shot. Sentir le sable fin d'une latitude fantasque, la morsure des rayons d'un soleil gorgé de cet ailleurs où il fait bon retenir les sens d'un trip sonique.

Les titres s'étirent après une sieste onirique, et les morceaux de leur ciné-concert « Dead Of Night » permettront en toute fin de sceller ce sens stönique du feu et de la flamme HeAvy röck.


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Comique troupier du metal ayant subi la cruauté des réseaux sociaux, le cataclysme ULTRA VOMIT a eu comme incidence de révéler la constipation de l'hexagone, avec comme épilogue la diarrhée haineuse d’un bataillon de haters capables d'alimenter chaque débat au moindre contre-feux médiatique.

Faisant profil bas, la tergiversation craintive d'UV avant de monter sur scène venait corroborer à la simple question : Peut-on rire de tout ? « Oui mais pas avec n’importe qui » a annoncé Pierre Desproges

Apparemment non si l'on en croit la fiabilité scientifique et de ce qui se répand dans tous les outils de communication permettant de faire monter l’« excrémentation » des débats animés.

Le groupe commence son set avec son sens de la plaisanterie. Est-ce que ce sont des clowns ? Oui

Est ce qu'ils font toujours le show ? Pitinnnnnn oui, et des conneries aussi grosse que les melons de Cavaillon, con !

Oui, Ultra Vomit sera toujours là où le pipi caca prout uh ! du journal Hara Kiri via la parodie de l'univers pop et metOl présentera ses hommages outrecuidant à qui de droit.

Si tu es devenu.es trop sérieux avec tes principes, ta droiture morale, ton égo, et ton point de vue limité, va chier à la vigne.

Comme la peinture « La Trahison des images » de René Magritte où il démontre une figure qui présente seulement un certain aspect de l'objet, selon un certain point de vue, d’une certaine interprétation, Ultra Vomit a pris une tempête de merde parce qu’il a eu l’opportunité de faire le con devant le chef de l’état. Pour résumer : Si tu lis Mein Kampf c'est que tu es un nazi. Tu participes à tous les idéaux, propagande établie par l'auteur, qui en plus et comme chacun sait, était un mauvais peintre. Il y en a plein le cul maintenant des extrapolations qui finissent en suppositoire pour éléphant. La vie est désireuse d’absurdité, où est passé le rire, la private joke ?


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Pour répéter : La parodie, caricature est un art qu'UV maîtrise à merveille. Dans l'absurde ils vont très loin, de Nantes à Clisson, en passant par Niort, c’est dire…

Ce groupe a pris la scène de l'Xtremefest au ci-gît 81450 Le Garric avec la même intention que celle de l'Elizée (pas Montmartre, nonnnnnnnn, là où il y a le président de la république).

Ce n'est pas donné à tout le monde de recevoir des personnalités, nous les bouseux du Tarn, nous en connaissons le prestige, alors nous avons fait la fiesta même sans l'assentiment du Duc d'Anjous. Et côté festif Ultra Vomit ce ne sont pas des moulinets de pignole en l'air. Donc le public a participé à donf, en fait comme des gosses devant guignol. Que ce soit avec une gauloiserie béotienne (va chercher la définition), où dans la chevaleresque incongruité kaamelottienne, tout sied quand Ultra Vomit dégouline sa couillardise pornawak.

Ultra Vomit c'est la société du pestacle de foire d'Aggressive Agricultor (va chercher la référence sur le net), le bestiaire de Manowar, se sont des geeks, des adulescents qui font les cons sur scène, partout, et tout le temps. C'est sale bête et méchamment couillon, et ça ne va pas chier plus loin. Si vous avez oublié votre humour franchouillard, refaite-vous une plâtrée de nanard du réalisateur Philippe Clairet avec la disco d'UV, surtout si vous êtes constipé.es.

Un concert d'Ultra Vomit c'est punk, c'est rigolo, parfois tu t'emmerdes parce que la plaisanterie dure trop longtemps, le principal c'est que le pestacle « Panzer Surprise » est une dinguerie.

PS  pour les gens sérieux : N’oubliez pas d’aller chier à la vigne, hein !


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To thrash or not to be thrash ? That is the question, enfin, ser o no ser esa es la cuestión per ANGELUS APATRIDA. Quatuor ibérique venu déclamer la vélocité thrashy avec des jeans slim, et vestes patchées.§

Leur set ? Une déclaration d'amour à Exodus, Anthrax et Municipal Waste.

Le speed dans les riffs, des smiles pour les headbanger.ses, du slam-diving pour les coreux, et un pétage de nuque sidéral.

Para resumir : Nos rompieron el culo, ahhhhhhhhh hi, Cabron



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L’équipe du WallaBirZine était au complet dès Samedi, un retour dans l’arène après des mois de diète, avec Junk Cacahuète, Big Jim puis oim afin de vous gratifier d’images, d’ITW, et captations de concerts, tout ceci est visible via la page FB officielle et sur notre chaîne WBZ


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Samedi c'est GET REAL qui fournit la première torgnole.

Le groupe anime et réanime avec un tesson hardcore la lucidité des corps, encore un poil endolorie par la fête de la veille mais revient à un haut niveau très rapidement. Les locaux creusent le sillon de leur EP « Rise » et de nouvelles compositions pour « échauffourer » le pit. Vous pouvez aider le groupe à une campagne participative pour l'aboutissement de leur premier album via Ulule.





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BLOWFUZE est le second groupe espagnol à venir piquer ses banderilles ce week-end.

Leur punk rock éperonne le son californien de NOFX. Mes camarades de jeux du WBZ prennent littéralement leur panard avec ce punk à roulette crossover, c’est leur came et pourtant ils sont sXe.

Le chanteur fusionne sa prestation survoltée avec une mine enjôleuse. Les barcelonnais se sont amusés comme des petits diables, déroulant leur musak frénétique avec la pêche ensoleillée.




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HANGMAN'S CHAIR caresse la scène d'un velouté bleu nuit

Libère ce rouge sang d'une ambiance coldwave doomy

Traîne son contraste de chaude braise et d’iceberg glacé

Le chant est magnifique, il se dépose dans l’espace comme un refuge de spleen

La batterie forge une profondeur de nacre



La densité sépulcrale de leur musique est un cimetière d'âmes emprisonnées

Le set est un précipice et un voilage de torpeur

Une emprunte de sagesse avec le trouble d'une noirceur qui éclaire avec douceur

Il n'y aura aucun mot entre les titres, il fallait ressentir les coups de fouet et laisser gagner l'abîme, puis laisser filtrer les tourments jusqu’à s’étreindre.


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La nouvelle formule du quintette BURNING HEADS appose dans son set davantage de punch. Il y a plus d'aisance vocale et mélodique. La libération d'une nouvelle énergie volubile qui amplifie tout l'ensemble de leurs titres.

Les nouveaux morceaux préfigurent un album vraiment fun, rapide, et hypra cool. Le public en a retenu une perpétuelle fougue dans le pit, et pour le reste a headbangué ou tapé du pied en mode lapin duracel. La sagesse Orléanaise puise dans son bain de jouvence punk rock les ressources inépuisables d'un changement bénéfique jusqu'à la lie.



Les Burnings ont toujours la flamme, jamais la flemme. Ils possèdent le sens du partage et de l'éclate scénique, ils subjuguent dans cet art de l'éphémère, trop fragile pour supporter d'être limité, avec toute l'intensité nécessaire pour faire tonner d'incandescence suprême.


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A présent le crépuscule de la salle est rempli par la loi du saloon. La fosse commune est gorgée de cow-boys et d'indiens qui musardent leur nervosité dans l'attente des $HERIFF.

Des punks iroquois aux chercheurs.es de pit en or, il n'y a que des sauvages, féru.es de vices et de violence, crépitant les excès de la nuit dans un set tout en déflagration épidermique. Les frissons parcourent des corps criblés de spasmes dès les premiers titres effervescents. Le western moderne du groupe est un rodéo de hit punk rock'n'roll. Le pit est un exutoire où le bétail à la forme d'un taureau qui ne sera jamais pris au lasso. Le tonnerre est impressionnant, mais c’est l’éclair qui est important. Dieu fit les hommes inégaux. Samuel Colt a rétabli l’équilibre, les $heriff aussi.

Le macadam underground apprécie ce genre de héros populaire de l'ombre qui une fois dans les lumières d'une scène chevauche le vent sonique des grandes plaines, avec le panache d'un coyote.

Leur nouveau guitariste se nomme Ritchie Buzz (depuis 2018 me semble-t-il) , il a joué de la six cordes avec des chasseurs de prime ricain, sa face New York Dolls apporte une nouvelle dynamique au groupe. Côté pile son apport en solis apporte une pièce au $heriff qui n'est plus manquante. Faites vos jeux !

Le groupe lance des signaux de fumée et dès que quelqu’un y répond, la gaieté à partager s'accumule. Les squaws du punk s'en donnent à cœur joie. En écoutant le vacarme rédempteur de leur musique, je me dis que la danse de pluie de Joe Belladonna, chanteur d'Anthrax, aurait pu être similaire à leur cover « d'antisocial » si jamais il avait pu entendre la déflagration Montpelliéraine à celle de Trust, tant la discographie des $heriff est étoffée de compositions aussi percussives. En fin de set le combo lance des couteaux de hits plein centre.

La symbiose électrique des $heriff aura su trouver les colts de la résistance punk et de ce temps qui creuse la voie lactée des cœurs remplient de joie furibarde. Dans le pit la loi du far-west stipule qu’il ne faut jamais s'accroupir si tu portes des éperons, car la horde de pogoteurs piétinent tout sur son passage comme un troupeau de bisons en furie. En fin de concert les pieds tendres ont les reins pétés.



Il existe trois sortes de personnes : celles qui apprennent en lisant, celles qui apprennent en observant, et celles qui doivent mettrent la main dans le feu pour vérifier que c’est chaud. A la chaleur des missiles les sudistes prouvent une fois encore et confirme l'adage : Il est préférable dans un esprit dionysiaque de suer plutôt que de grelotter.


Il y a eu de nombreux hommage à Daff Lepard le batteur des Uncos récemment disparu durant tout le week-end. Le fun du punk à roulette a le goût d'une nostalgie aujourd'hui.



Je tiens aussi à saluer l'âme de Dusty Hill le bassiste de ZZTOP, sans qui la barbe boogie-bluesy-pop ne passera jamais de mode.



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Une chanson est évocatrice d’une résurgence de souvenirs intenses. Tou.tes les mélomanes recherchent ce point d’ancrage nostalgique. Nous sommes faits de nos rêves, de nos insistances à un passé gorgé de suprématie.

Dans l’instant unique où nous sommes en contact avec ce qui se passe à un moment précis, sans s'inquiéter du futur, ni penser au passé, est-ce que ce nous ne serions pas dans un présent déraciné par l’immédiateté ? Où les émotions sont éphémères ? Où l’oubli protège de la douleur ?

Au bout du compte, un tel moment présent serait Alzheimer. Ce serait la conscience d’apprécier l’instantanée sans jamais y revenir. Où tout apparaîtrait en évaporation.

L’éphémère a la saveur d’une rareté, d’une virginité qui quémande une réapparition. Le soin de revenir à soi, vers ce moment unique où l’on acte une renaissance. Sans le relief du temps pour en vivifier la passion, l’existence, les fantômes, tout devient moins durable, cela revient à effacer une falaise de craie sur l’ardoise de nos émotions, avec une légère amertume en bouche.

On peut-être paumé.e par le trop-plein d’émotions que l’on a entretenu avec la nostalgie de nos errances juvéniles, pourtant c’est aussi et avec ce moment présent unique que l’on a forgé les contrecoups de nos directions contemporaines, avec l'ensemble des saveurs mélancoliques persistantes et le besoin d'y revenir profondément.


Tiens en parlant mélancolie et commémoration, Dimanche c'était BEN & FIST qui a fait l'ouvreuse.

Leur set fut actif, plein de cette honnêteté guillerette et tapageuse. Avec ce groupe on suit les tribulations intimes d'une corde sensible qui menace de se casser à tout instant, et qui trouve dans cette existence la profondeur de rire de l'absurdité avec l'émotion d'une mélancolie douce-amère.

C'est le moment où le clown se démaquille pour apparaître sans fard. Il réalise que dans sa schizophrénie il ne peut cacher ce qui remonte inexorablement à lui avec franchise, comme une rage positive s’inonde de larmes de joie d'innocence.

Sur la scène de l'Xtremefest trois gars dégorgent le fiel intimiste d'un punk rock qui comme le lotus prend racine dans la boue pour donner en surface une fleur. Le public perce sa carapace à cette dualité de contraste et de dimension musicale pour laisser échapper une contamination bienfaitrice au set de Ben&Fist.



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Le rap est le nouveau punk !

Les sulfureux DROOGS BRIGADE en hommage sulfureux à l'étrangeté d'Orange Mécanique pratiquent un rap capable de tolchoquer.

Sur scène le groupe donne l'impression de faire apparaître une myriade de personne, chacun prenant la direction d'un but commun. Des voix multiples échangent des états de fait dans la mitraille d'un ça-va-ça-vient, et pour une une libération de maux. Ils trouvent l'échappatoire d'une vindicte labiale en portant l'accent sur des punchlines et d'argot. Les mots s'agitent et répandent telle une sulfateuse la dureté de l'ivresse de la rue. Le macadam punk est taggé par l'insolence de ces rappeurs et de leur violence abrupte.

Niveau débit de paroles, c'est agile à se creuser le rassoudok, c'est beaucoup trop rapide pour moi. Comme les films d'action actuel conçu pour les générations de gamers, les images vont trop vite. J'suis totalement has been, un ringard.

La sensation d'entendre l'agitation de quelqu'un qui parle avec les mains en franglais.


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Ils sont 4 sur scène. Le plus vif c'est celui qui doit tirer à la pétanque. Rencontré après au bar du VIP, il était rond comme une pelle de cantonnier municipal et avouait être hyperactif en sirotant du jus d'alcool. Sur le parquet ses mots avaient la même castagne qu'un hockeyeur, et la nervosité du Franco Begbie de Trainspotting. Puis il y avait celui à la casquette à l'envers qui délivra comme on commande une quinzaine de pizza avec le débit d'un psychotrope fan de feuille de coca. Le troisième apparaît avec une souplesse plus cool que les autres, il affichait une surprise ravi dès que la sauce prenait de l'envergure dans l'échange avec le public. Le dernier, plus âgé, est le seul dont je comprenais la diction, même avec sa faiblesse pour le jus de canne agricole, un moloko plus plus caribéen. Il avait cette dimension de grand frère et un taux de sympathie qui prête à l'échange direct.

Le punk rock et le rap sont issus de la même ruelle où la parole des oublié.es desserre sa mâchoire pour battre avec le poing fermé la révolte des opprimé.es. On raconte différemment la même chose.



Munit d'une pensée qui traverse le goliwogh à gorge déployée, comme un passage de la sublime neuvième de Ludwig Van, Droogs Brigade a slouché un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale pleine de satire sociale. Petit hold-up du groupe, leur rap vous affute l'esprit et vous met en train pour une bonne petite fête d'ultra violence.

Sur scène nous évitions le brame des vieux refrains poicres qui font un bastringue de "blop blop" en place du hip-hop. Visuellement le combo se détourne des rappeurs qui se serrent le zizi machiste sur scène, d'ailleurs je n'ai toujours pas compris pourquoi ils faisaient cela ? Ohhhhhhhhhh, t'es plus au primaire, si t'as si envie, va pisser, et fais pas chier à te toucher la nouille sans arrêt.

Le groupe est entreprenant, agressif, excessif, jeune, insolent, vicieux… l’idéal !




La dissonance metal noisy grungy punk de POGO CAR CHRASH CONTROL forme un patchwork chaotique que la génération montante en trouve la faveur éclatante, au point de se contorsionner les membres inférieurs avec ceux des membres supérieurs.

La bassiste exorcise ce que le batteur martèle dans la cisaille des guitares. Le chanteur énumère les élucubrations délirantes. Sa tessiture est entre Till de GxP et le chanteur de Vulcain, avec le lyrisme de Bertrand Cantat de Noir Dez, et la pointe d'aigreur du grunge. Musicalement ces jeunes poussent une technicité qui leur permet de pousser leurs compositions dans une étendue de style plus vaste. D'ailleurs la musicienne a été élue meilleure bassiste dans un concours d’envergure mondiale organisé par She Shreds, magazine musical américain qui se présente comme le seul qui soit "dédié aux femmes guitaristes et bassistes". Le défi été de se filmer à jouer un riff par jour, soi avec des compositions ou des reprises tout au long du mois de janvier 2021. Je vous conseille par ailleurs d'écouter son nouveau groupe COSSE symptomatique d'un post-rock noisy très abouti.

La manière siccative du groupe (qui fait sécher) est aussi efficace qu'un sauna scandinave. A la fin du set le public est rincé, réduit et hagard par la compression sonique du quatuor.



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Entre chaque changement de plateau ma tête marche au pas cadencé avec la fanfare germanique de Rammstein dans la sono


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J'avais très envie d'envahir la Pologne.


Hey ! J’avais oublié l'efficacité scénique de NO ONE IS INNOCENT, et franchement ce fut un beau rappel.

Le chanteur, Kemar pose sa mandale scénique avec l'énergie de l'espérance, du sens du combat ordinaire, qui ne lâche rien, et enrage de tout.

No One c'est pour résumer grossièrement aux fans de Téléphone : Trust + Noir Dez + Rage Against The Machine (d'ailleurs le groupe fera « Bullet In The head » en cover)

Le militantisme de No One égale celui de Philippe Poutou, que l'on embrasse, mais avec une hargne vraiment ooffensive. C'est munit d'un fiel ardent que leur musique devient une lutte délivrant un set fédérateur. Le groupe est un tribun à l'insoumission, à la vertu participative du collectif uni. Il applique la règle de Jello Bafra : éduquer c'est rabâcher, une idée par chanson, une poche de résistance pour chaque phrase.

Sur scène c'est "Vivre sans temps mort et jouir sans entrave". Le set est solide et résistant, antiraciste, anticapitalisme, contre les violences policière, altermondialiste, soutien à Charly Hebdo, il œuvre à remonter le social à hauteur d'homme. La peau tendu de No One Is Innocent possède le combat militant de l'internationale.

« Hasta la victoria siempre ! »


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Comme on a eu droit d'écouter la disco de Rammstein cent fois dans le week-end, pendant la mise en place du dernier groupe, Oh miracle c'était du grindcore, piiiitin quel panard !


TAGADA JONES termine le bal des enragés avec la sève adroite de leur musak de Trotskiste pour des keupons en goguette. Le groupe fait son set d'activiste à la gauche de la gauche sur les principes étendus plus tôt par No One, avec un punk rock alternatif stipulant qu'un autre monde est possible.



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Le week-end Xtremement fun prenait fin, nous repartions avec le mojo d’Austin Powers pour une version mini-me du festival…qui annonce déjà les premiers noms pour une version que nous espérons intégrale en 2022.


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Je m'étais promis d'être concis, j'en ai foutu une pleine tartine ; )

L'Xtremefest est passé comme une éclaircie, depuis, le pass sanitaire s'est rigidifiée et de nombreuses manifestations culturelles ont annulé...


Merci à Pollux Association et à l'ensemble de l'Xtreme Family !


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