WALLABIRZINE

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Tag - Post-rock

Fil des billets

dimanche, octobre 19 2025

AALBORG – Lifecatcher


AALBORG___Lifecatcher.png

« Elle se souvenait avoir touché la peau du serpent lorsqu'elle était enfant, s'émerveillant de voir qu'il pouvait tout simplement renaître, se débarrasser de son ancienne vie. » Kim Antieau

Aalborg formé en 2020 à Clermont-Ferrand poursuit son cheminement, sa mue, pour ce nouvel opus il remplit notre inconscient avec des filaments éthériques de mélodies, et tel un attrape rêve murmure avec son cœur qui si nous sommes séparé.es en surface, nous sommes connecté.es dans les profondeurs, et ceci, malgré les épines. Je pense que les sombres processus transformateurs ont pénétré depuis leur album de 2021 « And This Is How... » sorti via Atypeek Music, Araki Records et Juggernoise Records, afin d’affiner la veine post-Rock/Slowcore.

« Lifecatcher » via Araki et Atypeek a été composé comme un scénario de film où chaque chanson correspond à une scène. Le travelling mélodique implique aussi ce non-champ rêveur qui en dispatche les évolutions que vous allez alimenter avec votre propre vécu et sensations. Mais si découper des mélopées crépusculaires au scalpel nécessite une précision froide, le groupe a su trouver la lumière d'un rock indie passé dans le filtre d’une douceur pastel. Cette douceur aussi fragile qu'aérienne intègre des éléments d'éther et de chair musicale à sa chaleur, les titres vous possèdent ainsi dans un écrin onirique comme la chanson « A Savior » et ces filaments dark rock, « You're Mine » et sa grandiloquence, révélant une évidence mélodique Volcanique, un éclat crue avec « The Toad, The Hare, and The Deer », et surtout il y a une empreinte de soie la plupart des titres. Guidés par la lumière et l'ombre, nous cheminons à travers ce disque par le doux présage que laisse les disques sur nous. D'habitude les plus beaux miracles musicaux semblent passer inaperçus, ils sont cachés, invisibles, comme la lune qui vit dans la nuit, mais qui peut la remarquer quand un milliard d’étoiles apparaissent ? Nous ne comprendrons ces disques qu’à partir du moment où ils percent bien plus tard dans notre silence une déflagration, et jusqu’à l’âme. Celui-ci et je vous l'accorde s’accorde à votre être dans un moelleux d'immédiateté, car il perce certainement votre lumière dans son aurore dès le premier rayon musical.





mercredi, octobre 15 2025

OF MOUNAINS AND SEAS - Of Mountains and Seas 


OF_MOUNAINS_AND_SEAS_-_Of_Mountains_and_Seas_.jpg

Guitariste du groupe post rock Niçois First Came The Shadow, le multi-instrumentiste Aurélien Regert se livre avec Of Mountains And Sea dans une intimité musicale onirique d'ambient/electronica.

Ce premier opus instrumental via le label néerlandais Shimmering Moods dévoile tout une atmosphère, paysage en connexion profonde avec la nature. Pour cela le musicien pose réflexion sur la parentalité, sur l’exploration et la compréhension du monde en écoutant son enfant intérieur lors de ses soirées d’observations du ciel étoilé des Alpes-Maritimes, et cet album concept illustre le voyage initiatique qu’entreprend cet enfant intérieur à l'écoute de son champ créatif, tant expérimental que dépositaire de son appétence et culture musicale. A travers le prisme méditatif la randonnée sonore implique une écoute approfondie, une quête du moment présent, et cette alchimie implique une sublimation, une création subtile, opérée par Of Mountains And Seas dans un ambiant voyageur. Alors si les fans de Boards Of Canada, M83, where mermaids drown trouveront le message contemplatif, ils rejoindront pour l'onirisme expérimental les fans de l'Orchidée Cosmique. La voie est céleste, solaire, diamanté de contemplation légère, la profondeur vous ouvre de nouvelles perceptives sonores et parfois vous irez dans les limbes pour vous réveiller par la suite étourdi dans l'éther.

C'est un très beau voyage musical, doux et léger, loin de l'anxiété du monde, peut-être que chacun.ne reconnaîtra son enfant rire de joie dans cette écoute où l'imaginaire mélodique dépose une aqueuse gravité Lunaire. Il n'y a aucune résistance pendant l'écoute, aucune force centrifugeuse qui vous plaque vers le sol avec haine, tout se déroule dans un refuge de douceur où la nature se révèle transportée par l'amour.

Dans un monde où règne la gratification instantanée, ne perdons jamais de vue les cycles naturels de la vie, le temps que prend la lune pour être pleine ou le temps que prennent les récoltes pour arriver…Ralentissons notre avidité d’existence par la contemplation. Ce disque en propage le songe.




mardi, février 18 2025

KWOON - Odyssey


Kwoon-Odyssey.jpg

KWOON est un groupe de post-rock mené par Sandy Lavallart, compositeur/producteur de musique (publicité, documentaire, bibliothèques musicales et films avec « Le Marionnettiste » (2018), « One shot et petites conséquences » (2011) et « L'aventure humaine » (1997), avec 3 albums (Tales and Dreams (2006), When the Flowers Were Singing (2009), The Guillotine Show (2011) et des tournées dans 17 pays, dont les premières parties de Mogwai, Kyo et Dionysos.

De retour d'une série d'aventures extraordinaires en solo - envoyer sa guitare dans la stratosphère, jouer seul sur un sommet vertigineux face au Mont Blanc à 3 800 mètres, jouer au milieu de l'océan dans le phare hanté de Tevennec, et même au sommet de volcans en activité - Sandy Lavallart avec « Odyssey » réaffirme sa dimension cinématographique et présente un carnet de voyage musical et personnel, où le rêve côtoie la profondeur des mers, où la terre nage dans un océan de phantasme, et où les côtes disparaissent au gré des vents, transportant tout ce qu’on laisse derrière pour tracer sur une voie navigable sa destinée.

KWOON est compose de Lavallart Sandy (chant - Guitare), Foucaud Nicolas (Guitare), Jacob Katia (Basse - Keyboard & chœurs), Galichet Gregoire (batterie & Samples), avec l’apport de Babet de Dionysos / Elisabeth Ferrer pour le titre « King of Sea ».

Cet album rock/post-rock explore le ressac sombre que les marins trimballent dans leurs yeux salés, il poétise avec les lames océaniques des larmes que certains gardent à l'intérieur mais que les enfants laissent couler, sans contrôle. Grandiloquent par son emphase musicale superbement cinématographique, Kwoon monte le niveau des mers intérieures et te plie littéralement, te scinde en deux, la vraie première fois que mon corps appréhende les larmes et leurs bienfaits. Leur coulée de lave post-rock glisse sur les joues à leur mort saumâtre sur les lèvres avec le goût de la mer. Mais pas seulement car le groupe a choisi plusieurs textures pour remplacer un chant de sirène vers ce genre d’Odyssée que l’on retrouve avec Radiohead, Archive, Arcade Fire, Mogwai, Mono, l'intimité de Yo La Tengo, la fulgurance cinématographique d'Hans Zimmer avec le titre « Youth » à la fusion avec Pink Floyd…avec ce moment où l'on se rend compte que se vider d’émotions par les pleurs est salvateur. Outre la puissance des thèmes abordés, Kwoon déploie une incandescente profondeur et aérienne portée dont nous naviguons avec dans un océan de douceur dégoulinante et de force multi-sensorielle.





jeudi, juillet 11 2024

ALCEST - Les Chants de l'Aurore


ALCEST_-_Les_Chants_de_l__Aurore.jpg

Le duo Alcest composé de Neige (Chant, guitare, basse, claviers) et de Winterhalter (Batterie) prolonge avec « Les Chants de l'Aurore » via Nuclear Blast Records, l’imaginaire shoegaze pour exalter sa spiritualité musicale.

Première fois que j’ai entendu ‘’Alceste’’ cela devait être dans la pièce de théâtre de Jean Baptiste Poquelin « Le misanthrope », rien à voir avec le duo, ni à entendre d’ailleurs. Comme tout en chacun Alcest fait son voyage dans un dédale initiatique. Il faut souvent se confronter à ses plus vils démons dans l’obscurité pour voir apparaître la lumière, Neige a fui la peste noire pour trouver sa voie et son chant du cygne avec Alcest, avec laquelle le duo a pansé sa mélancolie lunaire en flottaison autour de l'amer pour un shoegaze solaire, ramenant dans son écume l’amour de la lumière.

Alcest a fini par nous mener sur une piste parallèle fasciné par l’alchimie shoegaze, loin du paganisme occulte. Œuvrant tel un médium « spontané » avec une musique méditative, enivrée d’éclat et de beauté.

Le titre phare de cet album est « Flamme Jumelle », dont Neige a expliqué : “Malgré son côté plus accessible, ce titre est le plus personnel de l’album. Flamme Jumelle évoque la notion de perte et la difficulté de faire face à l’absence d’une personne que l’on aimait profondément. Qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un partenaire. D’un point de vue plus spirituel, le titre fait référence à la possibilité que certaines âmes soient connectées dans cette vie et dans l’au-delà, de sorte que la séparation est temporaire et n’est qu’un concept mortel.”




Je me permets pour le vivre qu’une flamme jumelle c’est deux moitiés du même tout, c’est une connexion stimulante, curative et intense de l’âme avec une autre appelée « âme miroir », ce lien karmique va pousser les deux êtres à raviver les blessures les plus profondes chez l’un et l’autre, à guérir et à encourager à être plus complet dans votre propre être.

Ce qui est avéré avec cet album c’est qu’Alcest s’est libéré d’‘’avoir’’ été, pour briller dans l’être, et faire briller sa propre lumière.




samedi, juin 15 2024

GLORIES - An Expanse of Color


GLORIES_-_An_Expanse_of_Color.jpg

Nous essayons tous et toutes de nous écouter, d’entendre le ronronnement et le tonnerre intérieur en essayant d’équilibrer l’ensemble comme l’on peut. Connaître la valeur de ce que nous possédons dans notre cœur nous oblige à évoluer dans la peur, alors que nous devrions nous nourrir de chaque instant avec joie et sans crainte, de toute façon tout n’est qu’impermanence.

Sous la forme du trio Dallas Kelley (guitare), Kyle Posten (basse) et Adam Blevins (batteur), ce cinquième album du groupe Américain Glories formé en 2011 en Alabama est un hommage à leur guitariste Zach Cooner, disparu dans un accident.

Glories parvient avec « An Expanse of Color » via Post. Recordings, d’étendre en 6 titres ces émanations instrumentales dans notre silence intérieur. Personne ne comprend l’extase qui vous saisit, sauf celles et ceux qui vous aiment profondément et écoutent vos silences avec respect.

Dans une terre que l’on attend vierge se découvre un éther éveillé se vivifiant dans une atmosphère éthérée, lumières boréales, harmonies délicieuses, avec des apparitions angéliques et oniriques. C’est l’endroit où vit le démon intérieur, et où l’on met sa main devant sa bouche pour la recoudre devant les yeux de la révélation.