« Elle se souvenait avoir touché la peau du serpent lorsqu'elle était enfant, s'émerveillant de voir qu'il pouvait tout simplement renaître, se débarrasser de son ancienne vie. » Kim Antieau
Aalborg formé en 2020 à Clermont-Ferrand poursuit son cheminement, sa mue, pour ce nouvel opus il remplit notre inconscient avec des filaments éthériques de mélodies, et tel un attrape rêve murmure avec son cœur qui si nous sommes séparé.es en surface, nous sommes connecté.es dans les profondeurs, et ceci, malgré les épines. Je pense que les sombres processus transformateurs ont pénétré depuis leur album de 2021 « And This Is How... » sorti via Atypeek Music, Araki Records et Juggernoise Records, afin d’affiner la veine post-Rock/Slowcore.
« Lifecatcher » via Araki et Atypeek a été composé comme un scénario de film où chaque chanson correspond à une scène. Le travelling mélodique implique aussi ce non-champ rêveur qui en dispatche les évolutions que vous allez alimenter avec votre propre vécu et sensations. Mais si découper des mélopées crépusculaires au scalpel nécessite une précision froide, le groupe a su trouver la lumière d'un rock indie passé dans le filtre d’une douceur pastel. Cette douceur aussi fragile qu'aérienne intègre des éléments d'éther et de chair musicale à sa chaleur, les titres vous possèdent ainsi dans un écrin onirique comme la chanson « A Savior » et ces filaments dark rock, « You're Mine » et sa grandiloquence, révélant une évidence mélodique Volcanique, un éclat crue avec « The Toad, The Hare, and The Deer », et surtout il y a une empreinte de soie la plupart des titres. Guidés par la lumière et l'ombre, nous cheminons à travers ce disque par le doux présage que laisse les disques sur nous. D'habitude les plus beaux miracles musicaux semblent passer inaperçus, ils sont cachés, invisibles, comme la lune qui vit dans la nuit, mais qui peut la remarquer quand un milliard d’étoiles apparaissent ? Nous ne comprendrons ces disques qu’à partir du moment où ils percent bien plus tard dans notre silence une déflagration, et jusqu’à l’âme. Celui-ci et je vous l'accorde s’accorde à votre être dans un moelleux d'immédiateté, car il perce certainement votre lumière dans son aurore dès le premier rayon musical.