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chronique de disques

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vendredi, avril 12 2024

BRIDGE CITY SINNERS - Age Of Doubt


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Depuis les collines brumeuses et couvertes de pins du nord-ouest du Pacifique, Bridge City Sinners est un groupe de Bluegrass/folk punk des Appalaches à la base de banjo, ukulélé, violons, clarinette, contrebasse, ce qui leur a permis de toucher un plus vaste auditoire.

Le groupe n’est pas dans l’héritage de l’horror punk façon rockab et doo-wop, c’est vraiment dans le folk, jazz et bluegrass, cheminant dans les pas de The Dresden Dolls.

Le renouveau du ragtime, jazz de l'ère de la prohibition de la Nouvelle-Orléans, les danses Swing tel que le Lindy hop, Balboa…a augmenté la jauge. Pour autant le groupe a sorti ses disques sur le label autodidacte Flail Records, et son état d’esprit est de conter des histoires, jusqu’à lors plutôt orienté horror punk dont la chanteuse Libby Lux se délecte d’en narrer les toiles.

Bridge City Sinners c’est la version punk jazzy bluegrass de The Temple.

Le disque fonctionne comme un antidote à la réalité, une proclamation de solidarité avec ceux qui luttent contre le doute dans leur propre vie. « ‘’Break the Chain’’ est une chanson sur la recherche de l'espoir en période d'incertitude. En vieillissant, nous avons l’impression que le monde est moins noir et blanc, mais plutôt une mer de gris sans fin. C’est de là que viennent les deux premières lignes du refrain. Il y a tellement de croisées de chemins dans la vie d'une personne qu'il est difficile de savoir si le chemin que vous empruntez est le bon. Nous avons tous pris de mauvaises décisions dans le passé, avons des choses dont nous avons honte, et il est impossible de savoir en quoi les choses seraient différentes si vous aviez simplement pris l'autre chemin. La seule constante est vraiment le changement, et accepter que l’avenir sera toujours incertain rend le monde moins effrayant pour moi. Situé dans un monde en conflit, briser la chaîne fait à la fois référence à la fin de la nature cyclique de la violence et à la fin de la tourmente intérieure du doute de soi. » dixit le guitariste Michael Sinner




mercredi, avril 10 2024

WATERTANK - Liminal Status


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Composé de Thomas Boutet (Guitare, chant), Romain Donet (Guitare), Willy Etié (Basse), Matthieu Bellemere (Batterie), leur discographie « Sleepwalk » (2013), « Destination Unknown » (2015), « Silent Running » (2020), ce « Liminal Status » est composé de 9 titres pour 37min 35 le quatuor Nantais y délie les filins post-hardcore 90's et « explore les “situations liminaires”, ces lieux familiers dépourvus de toute présence humaine » dixit Watertank.

L’album danse en fée aux yeux de velours, de Failure en fêlures, donnant un coup de rein langoureux de rock alternatif à son vertige shoegaze. Il draine de la poussière d’étoiles mélancoliques dans une torpeur presque maladive, livide, pour un éclat de pierres précieuses.

L’on pense et retrouve les jalons posés par The Halo Benders le groupe américain de rock indépendant, créé en tant que projet parallèle par Calvin Johnson (Beat Happening) et Doug Martsch (Built to Spill), les groupes Broken Social Scene, Sebadoh, et surtout Quicksand.

Enregistré live et mixé par Christophe Hogommat (Mad Foxes, 20 Seconds Falling Man, etc.), Watertank y pose ses empreintes sans considération esthétisante, mais avec un sens apprêté pour mettre la bonne distance, le volume sonore qui s’intensifie au fur et à mesure des écoutes. Ce liant que l’on ressent flotter, se suspendre et pénétrer à petit feu comme un quotidien intense. Est-ce que l'on se vide si on ne peut pas saigner ? Où chaque incision devient une cicatrice à étouffer…Le groupe a choisi la fièvre et l’étincelle, l’idée de vérités mises au jour par les mécanismes du songe, tout au long d'un disque étincelant, aussi nerveux qu’intense, mit en lévitation par des compositions alchimiques.

Watertank restitue à merveille un monde singulier qui reflète des questionnements, rêves, fantasmes et exercices d’introspection personnels.






lundi, avril 8 2024

LIKE WIRES - Cold Matter


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Like Wires est un quatuor de punk / hardcore / post-hardcore de Clermont-Ferrand. Après un premier E.p en 2015 et quelques concerts, le groupe a connu une fin abrupte. De retour avec de nouveaux membres, composé d'Antoine, Bounce, Jean et Yohan ( dans le lot je reconnais le guitariste et le batteur de Young Harts), leur nouvel E.P « Cold Matter » a été produit par Etienne Marchal (Good For Nothing Studio), mixé par Franck Beucher at Studio 404 et masterisé par par Thibault Chaumont au Deviant Lab.

Leur Emo punk hardcore suit en 5 titres le mode d’expansion de sa pensée émotive, non par un écoulement, mais en tension, se heurtant violemment et furieusement. Il s'anime et se fixe en éclairant, sa lumière est cousu dans l'or des vertiges. C'est à la fois une bénédiction et une malédiction de tout ressentir si profondément. D'ailleurs le titre « Dark Vines » est issu du poème « Consummation Of Grief » de Charles Bukowski.

Like Wires vient étendre sa musique percussive contre ses variations mélodiques, laissant en suspend des climats de fièvre, de sursis pour in fine rugir sa densité dans sa destinée et son intensité pure. L'EP se termine par le titre «Shards » dont les dernières paroles résument le nouvel envol de Like Wires : « Dans ce voyage de rédemption, je trouverai mon chemin...Je vais sauter hors de ce trou, construire un lieu de renaissance, Renaître ; Renaissance. »




samedi, avril 6 2024

THE BLACK CROWES - Happiness Bastards


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« Happiness Bastards » est le dixième album studio du groupe de rock américain The Black Crowes, sorti le 15 mars 2024 via Silver Arrow Records. L'album a été produit par Jay Joyce. Il s'agit du premier album du groupe depuis leur reformation en 2019, et du premier album depuis « Before the Frost...Until the Freeze » de 2009. L'album a été précédé du single « Wanting and Waiting », sorti le 12 janvier 2024.

J’ai vu The Black Crowes en concert c’était pour le « Voodoo Lounge Tour » des Stones le 27 juillet 1995 à Montpellier à l’espace Grammont. Juillet à Montpelier c'est chaud alors dans un espace gigantesque mais concentrationnaire collé/serré dans la sueur dès 17h00 en plein cagnas, c’était rêche ! Il y avait même Bob Dylan ouvrant pour les Stones dont la très grosse majorité du public n’en avait rien à foutre, alors je ne vous parle même pour les corbeaux noirs en première partie, bien dommage, parce que j’avais adoré leur concert, Dylan était poétiquement sobre, seul à la guitare la plupart du temps, rare, en fait seul les Stones m’avaient déçu. Depuis je voue aux corbeaux un vrai capital sympathie, et très heureux de les voir revenir de l’ombre.

The Black Crowes est un groupe américain de rock, originaire d'Atlanta, en Géorgie. Il est formé en 1989 et dissout en 2015. Le groupe s'est reformé en 2020. Influencé par The Allman Brothers Band, Lynyrd Skynyrd, Led Zeppelin, Bob Dylan, The Faces, leur rock se teinte d’un passé noble, terrien, et pour les fans de British Invasion The Black Crowes est la réponse américaine aux Rolling Stones.

Les frères Robinson renouent avec leur verve, s’enracinent à leurs souches musicales et l’opus se révèle salvateur d’embruns, réminiscences de la sauce Crowes bluesy-soul rock du south. The Black Crowes a touché le bois de ses instruments pour se reconnecter à la source, descendre le delta jusqu’à un océan de styles musicaux et s’y dissoudre tel le sel, sentir la chaleur des vagues vocales atteindre le rivage dans une écume de sensation intemporelle. L’apport du bassiste de longue date Sven Pipien, est complété par le guitariste Nico Bereciartua et le batteur Brian Griffin avec les chœurs de Vicki Hampton, Joanna Cotton et Robert Kearns. “Wilted Rose” bénéficie de l’apport de Lainey Wilson. C’est gorgé de la saveur, du souffle, d’une pureté indéniable tant dans le riffing, chant, rythmique groovy, orgue taquine, atmosphère, chœurs surpuissant, climat envoutant, c’est une Americana great again from Rock'n'Roll down'n' dirty, bluesy et kickass !




jeudi, avril 4 2024

BLOWFUSE - The 4th Wall


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« The 4th Wall » est le quatrième album des punkers de Blowfuse, il révèle les strates ambitieuses et introspectives des Barcelonnais, à travers des paroles entre déni et acceptation face à ses propres démons, constructions et fondements, avec une variation de couleurs musicales.

Enregistré chez Music Lan Studi (Gérone), EM Estudi (Terrassa) et Amplifire Studio (Barcelone) et mixé par Jason Livermore de The Blast Room (CO, US) et masterisé par Brian Gardner (US), l'album sortira chez Sbäm. Records (AU), HFMN CREW (SP), Infected Records (PT) et Epidemic Records (IT).

Le groupe a expérimenté de nouveaux rythmes, harmonies et styles dans sa sauce punk, notamment avec les titres "Wish" pour du funk rock et une face sombre avec le rock alternatif hardcore ‘’Fade into the dark". Blowfuse a tendu sa main éclair dans un feu électrique pour des compositions qui ont chauffées à feux doux. Leur énergie si révélatrice en concert est ici amoindrie, mais dans un état d’introspection qui leur sied à merveille et illustre la maturité, et le besoin de profondeur.

De fait Blowfuse creuse vers une formulation plus ample, avec davantage de contraste, moins de rapidité, ce n’est plus la fougue, c’est la force tranquille, installé depuis 10 ans, les Barcelonnais incorporent du piment comme variation à leur nouvelle dynamique, et ça fonctionne.

D’ailleurs la pochette est assez révélatrice de cet adolescent enfermé et qui dessine sa propre geôle de craie, ce n'est pas le punk rock de leurs débuts, c'est celui d'un groupe qui sort de son cadre, de sa zone de confort, pour rester honnête avec son évolution, besoin, envie.




lundi, avril 1 2024

L'OMBRA – Soli


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L’OMBRA est un quatuor originaire de Chambéry ayant sorti un premier EP éponyme publié en 2019, il poursuit son aventure avec « Soli » premier long format.

Produit par L’Ombra et Puzzle Prod, le groupe est composé d’Antoine Judet, Pierre Chamot, Paul Virton-Lavorel et de Giulia Romanelli, expatriée italienne (originaire du coté de Mondovi) avec la dualité d’un chant en Français et Italien. En apport il y a le trio vocal « Ascolta » sur le titre Nonni (projet auquel par_cipe Giulia).

« Soli » pour « seuls » mais aussi « soleils » (traductions italiennes de « soli »), car L’Ombra cultive l’ombre et la lumière et récolte l’éclat de sa singularité.

L’instrumentation rock progressive trouve les profondeurs et les voies aériennes à travers le trio guitare, batterie, basse-fretless, puise tour à tour dans des embruns sophistiqués et des amarres ténébreuses. C’est un rock « clair-obscur » dialoguant dans la cinématographie musicale de Radiohead, David Bowie, poursuivant les rites de Magma dans les pas ouatés de Françoiz Brrr, des domaines dissonants chers à Dominique A, la théâtralité de Gérard Manset et sa poésie en filigrane. Parce qu’Ombra raconte des histoires en musique et le chant navigue dans l’intime, et se partage entre le français et l’italien, avec des paroles mises à nus comme de vraies choses. Le groupe trouve le chemin d’une vérité perçue dans une irruption de l’imaginaire dans le domaine du réel.

« Comme certains musiciens, le fait de ne pas chanter dans sa langue maternelle peut avoir un côté pratique. On s’affranchit de certains complexes, de certaines limites… Je suis parfaitement bilingue, mais le chant français, c’est presque une astuce. Mais je reviens souvent à l’italien, qui a un côté plus énergique/dynamique. Je trouve qu'écrire dans une langue qui n'est pas la sienne impose une certaine "pureté" et "simplicité"...Avec le français je raconte plus des histoires d'autres personnes (« Pas à pas », « Maman », « L'hirondelle » et avec l'italien je raconte plus des choses plus personnelles (« Soli I » et « Soli II », « Amigdala »). Peut-être vous trouverez aussi que les textes que j'écris en français sont des textes pas forcément écrits de la même manière qu'une française le ferait... Pour l’anecdote, lors de mes premières auditions quand je cherchais un projet musical, je refusais de chanter en italien ! » Dixit Giulia


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