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chronique de disques

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mardi, mars 26 2024

LA FAIBLESSE – La Faiblesse


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Le terme médical de la faiblesse est l'asthénie. Le terme musical de La Faiblesse est post-metal.

La Faiblesse est une formation Parisienne qui a conçue un premier album 8 titres « Ma vie d'avant » en 2022, il revient avec cet album éponyme de 9 titres, via Guerilla asso, Nineteen Something, entre screamo, post-hardcore, metal mélancolique, post-rock.

Avec son chant en français, La faiblesse se répand dans tout le corps musical ou dans une zone spécifique de l’émotion suscitée, et survient en raison des troubles toxiques, des affections chroniques dans la filiation musicale d’Envy et The Deftones, juxtaposant cette incapacité de supporter l’existence, ou à cause de la dégénérescence naturelle des relations, par son spleen d’amertume, ses démangeaisons purgatives.

Les titres regorgent de ces traumatismes émotionnels et pressurisent la balance des joies et des douleurs de la vie afin d’atteindre lors d’une explosion périphérique ces nuances latentes similaire au post-rock. Aucuns signes d'essoufflements, le corps affecté et le rythme apparaissent comme facteur de contraste cathartique, parfois autodestructeurs, mais ils savent transformer le sable en poudre d'étoiles. Allumer un rêve dans le noir comme les personnes sensibles assises à l'écart qui savent voir au-delà des apparences, avec des larmes dans la férocité introspective de leur exutoire émotionnel.

La Faiblesse a les yeux brillants de colère, une lame prête à couler dans le sang de ses tourments, et sait faire preuve de résilience pour toujours adoucir son cœur écorché, avec l'âme à l'envers mais avec l’intégrité et la plénitude de ses signes émotifs.

"Comme le chagrin, la colère aussi est une faiblesse ; dans l’un et l’autre, on est blessé et on se laisse aller." Marc Aurèle, Pensées




dimanche, mars 24 2024

CORY WELLS - Harboring the Hurt I've Caused


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L'auteur-compositeur-interprète Cory Wells de Redondo Beach (Californie), États-Unis a sorti "Harboring The Hurt I've Caud" le 15 mars 2024 via Pure Noise Records.

Cet un album de pop rock folk indé emo, très sympathique, tendre, avec des pointes criardes d'emo et des cicatrices indélébiles pour une belle sensibilité, notamment dû à l’introspection que cet opus a suscité sur le compositeur : “Il peut être difficile d’admettre que les problèmes de votre vie ne sont peut-être dus qu’à vous”, reconnaît-il. “Cet album parle des dégâts que j’ai causés et de ce que l’on ressent lorsqu’on vit avec ses erreurs au quotidien” dixit Cory Wells

Les mélodies évocatrices se fusionnent aux paroles touchant au cœur, dont « Harboring The Hurt I’ve Caused » offre une expérience cathartique et émotionnellement résonnante. Cory nous entraine dans la découverte de soi et de la rédemption, il est seul avec les étoiles, et c'est à travers cette fenêtre brisée, cicatricielle que nous voyons son monde émotif.

En parlant de l'album, Cory a déclaré : « Je ne savais pas si cet album allait sortir de moi. J'ai toujours écrit à cause d'un traumatisme. Cela peut être épuisant, débilitant et parfois malsain. Ce disque n'est pas différent. Il peut être Difficile d'admettre que les problèmes de votre vie ne sont peut-être la faute de personne d'autre que la vôtre. Le premier album n'était qu'une facette de l'histoire. "Harbouring the Hurt I've Caused" parle des dégâts que j'ai causés et de la manière dont ils J'ai l'impression de vivre avec mes erreurs chaque jour. Je me rends compte que j'ai été aveugle, et une fois que je peux enfin voir, la peur que la fin soit certaine commence à s'installer. " Ce n'est pas vrai. Prenez soin des gens que vous aimez. J'espère que ce disque compte autant pour vous que ce voyage l'a fait pour moi. "

Après ce disque tout devient plus calme. Si silencieux que l'on peut presque entendre les rêves des autres.




vendredi, mars 22 2024

ACE FREHLEY - 10,000 Volts


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Décollage immédiat avec 10,000 Volts comme propulseur, où tu vas t’électrifier à la densité rock’n’roll de la comète Space Ace !

C'est l'heure de sortir le pop-corn le froc aux chevilles avec ce disque, où un vieux chaman psalmodie d’antiques rituels avec le feu de sa guitare atomique.

Voici le New-York groove de Ace Frehley, LE guitarist de KISS, dix mille volts pour aspirer toutes les centrales électriques dans chaque titre, et t’iras chercher le wi-fi dans la Sci-Fi des trekkies, hé !

Ace va te tirer tout au long de sa voie lactée des étincelles de la tête au pied, avec des éclairs du bout de ses doigts, ses solis viennent éclater comme un moteur à explosion qui passe en vitesse lumière. Mêlant magie rituelle liée à l’impulsion du glam étoilée, Ace a nourri mon univers psychique pré-ado (vers 9 ans) par sa légende. Pour sûr la technologie a dû améliorer la finalité artistique, à 72 ans les qualités physiques et psychiques sont différentes qu’à 22 ans quand il a commencé avec KISS en 1973, pile l’année de ma naissance. Y’a-t-il tromperie sur la marchandise, où est ce que tu as vu made in Taiwan ? Ne cherche pas une clef à pipe dans la boite à gant, c'est bien Ace au commande du bolide outerspace.

Toujours hanté par ses visions perfusées de mysticisme rawk’n’roll, le Spaceman a fini sa disco cover avec deux volumes arpentant les territoires limitrophes entre sauvagerie hantée par la figure du dieu des vignes et des mystères du rock : « Origins Vol.1 » en 2016 et « Origins Vol. 2 » en 2020, pour faire exploser dans les cieux ses nouvelles fusées créatives. Aucun court-circuit, cet album est conçu de onze ogives originelles à faire trembler les atomes !

Équilibrées d’impulsions dionysiaques, de riffs nucléaires, de solis célestes, Ace explore méthodiquement dans le diamant de son équinoxe, les tréfonds de sa propre individualité pour communiquer avec son être enfoui, et tout faire s’envoler dans la astrosphère en funambule halluciné, entre impulsivité et nécessité technique, créativité brute et respect des règles du big bang primordial du rock. Sorte de fourche stylisée, où le glam et le hard rock communient dans le vice, viennent émettre les signes investis dans des compositions ne se limitant pas au simple gage d’authenticité, mais projettent magiquement l’artiste dans sa création, et toutes ses métamorphoses.

« 10,000 Volts » téléporte des transcriptions tentant d’établir un monde parallèle entre les premières audaces et les pratiques les plus notoires du mouvement influencé par son érudition, en un mouvement de va-et-vient permanent, et dans son propre cosmos. Oui Ace me fait toujours rêver !





mercredi, mars 20 2024

KULA SHAKER - Natural Magick


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Bim ! Kula Shaker revient avec « Natural Magick » via Strange Folk Records/Absolute, dans son offrande aux divinités de l’hindouisme, aux divinités du rock made in Britain, c’est classe, érudit, Beatlesien, les voies lactées s’ouvrent dans un corridor de beauté et de quiétude estivale propre au summer of love.

Tandis que la britpop boit la tasse de son Oasis périmé, Kula Shaker secoue le Flower power psychédélique avec 13 titres où les Kinks ‘’encens-ent’’ les tiges herbeuses du Grateful Dead en bollywoodisant Ravi Shankar d’hymnes et mantra poppy.

Le compositeur Crispian Mills suit le chemin de gourou de George Harrison, dans cet effluve de marijuana-hindoue pour le novice, et de spiritualité-rock-transcendantale pour les yogis.

L'esprit libertaire d’une musique pourtant connotée rock psyché pénètre dans le rêve avant l'aube, apportant un étrange sentiment coulant dans les veines musicales de chaque titre, comme un ruisseau, fluide, limpide. Des visions fantomatiques d'un autre siècle, telles des vagues touchant le rivage, s'engouffrent dans les titres, ouvrant une étendue de styles musicaux en provenance du rock, dans sa palette colorée, sorte d’estuaire venant se télescoper sur cette île à l'âme psychédélique…Où l’imagination sous LSD vous envoie carrément sur une autre planète.

Là où le surréaliste va rechercher un état permanent de « distraction », le psychédélisme de « Natural Magick » ouvre les voies insondables qui existent en chacun.ne, et offre par sa multitude de rock, un disque intemporel, et remplit d’Amour.





lundi, mars 18 2024

BRUCE DICKINSON – The Mandrake Project


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Bruce Dickinson est le chanteur emblématique de la vierge de fer, il a grandi avec le rock progressif dans les mirettes tout autant dans les cages à miel. Depuis, ses créations sont empruntées des ces accointances, et aussi dans son chant. Bruce conte des histoires, les fait vivre avec un lyrisme théâtral hors pair.

Ce Heavy Metal prog se déploie pour établir l’édifice « The Mandrake Project » en 10 titres immersifs et envoûtants, où son comparse Roy Z déploie des solos somptueux, diaboliques. Son dernier album « Tyranny of Souls » antérieur de 19 ans semble forcément très loin, l’on s’imagine que depuis il a su bâtir un édifice. Effectivement nous arrimons dans l’exploration épique de la mythologie de Dickinson. Entre Black Sabbath pour la profondeur, Deep Purple pour l’assise progressive, Pink Floyd pour l’évanescence ouatée, "The Mandrake Project" parle de magie et de résurrection pour un heavy mature et alambiqué au grain imagé du chant typique de Bruce Dickinson. L’opus est considéré par beaucoup comme une œuvre primordiale de sa carrière, il est vrai que c’est un bel ouvrage, dense, capiteux, accrocheur, parfois chiant aussi, mais le conte est garanti.

La patine Maidenesque se libelle avec le titre "Eternity Has Failed", que l’on retrouve sur l’album d’IRON MAIDEN « The Book Of Souls » de 2015 sous le sobriquet "If Eternity Should Fail", ici dans sa version Dickisonienne.

Bon concept album, c’est de la prog, dans lequel tu passes du bon temps avec ce livre-disque à écouter Bruce raconte l’épopée, et si tu es gourmand.e à un travail de recherche/synthèse sur les différents clin d‘œil qu’il a disséminé.


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samedi, mars 16 2024

JUNON - Dragging Bodies To The Fall


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Né des cendres de General Lee, JUNON débutait en 2021 son post-hardcore à fleur d'os de pétale avec l'E.P  4 titres « The Shadows Extenden » via Source Atone Records. leur premier album « Dragging Bodies To The Fall » enregistré, mixé et masterisé par Francis Caste au Studio Sainte-Marthe (Hangman's Chair, Regarde les Hommes Tomber, Pogo Car Crash Control, etc.) est un exutoire qui traite des forces destructrices qui habitent l'humanité et qui la conduisent à sa perte dixit Junon

Junon est composé d'Arnaud Palmowski (Chant), Fabien Zwernemann (Guitare, choeurs), Alexis Renaux (Guitare), Martin Catoire (Guitare), Florian Urbaniak (Batterie), Vincent Perdicaro (Basse, choeurs – studio), Clément Decrock (Basse, choeurs – live).

La patine est brute, sinueuse, et réconfortante. Il se dessine un paysage sonore volumineux et testostéroné, plein d'une ferveur et de réalisme pictural. Les coups de pinceaux paraissent assez brutaux, intuitifs, sans contours ni préparation d’une précision naturaliste, pourtant ils transportent des éléments plus sommaires, jetés sur la toile de manière spontanée mais avec une maturité émotionnelle qui fait saigner les couleurs et apporte l'indépendance d’une lumière. Junon travaille son matériau avec son âme, recherche et trouve son équilibre entre les deux pôles, opposés et complémentaires, traversent tout l’œuvre, dans une expression de sobriété et de grandeur apaisée.

Les titres sont constellées et noircies de croquis enchevêtrés, variant dans leur alphabet, leur calligraphie, leur langage d’expression et explose de sensibilité, en 44 min « Dragging Bodies To The Fall » dévoile nuance, teinte, dépôt sonique dont on conservera la lumière à même notre spleen existentiel.







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