Polémique et pâte à choux - ACTE III
Par Bir le lundi, juin 9 2025, 07:00 - Automutilation masturbatoire - Lien permanent
ACTE III
De manière générale la beauté sauvage, par son instinct et essence qu’est sa liberté inhérente (oh pinaise va falloir ressortir le Larousse), a été flinguée par la sécurité, l’économie, et le confort. L’on parle de rendre les gens responsables de leurs devoirs, pensées, paroles et actes en les (sur)protégeant du ‘’pire’’, alors qu’une infantilisation grandissante témoigne de la mainmise compulsive sur leurs supposés désirs/pulsions/passions à rediriger par des gens qui savent, eux !
Favoriser l’offre dans le tumulte des projections de chacun me semble multiplier les difficultés puisqu’il est impossible de garantir à chacun la réalisation de leurs diverses concupiscences, le Hellfest n’étant pas la lampe d’Aladin (personnage célèbre des Mille et Une Nuits, devenu héros de Walt Disney depuis) il ne peut susciter que moultes reproches malgré toute l'offre gargantuesque qu'il propose chaque année. Trop de trop de truc éloigne des racines pour attirer le regard vers autre chose qui n'est essentiel. Puis ce qui est primordial pour un ne l'est pour l'autre. Il existe des personnes aimant relever des défis et d'autres qui s'en foutent royalement…
Mais si l’on suppute dans cet afflux sécurité, de confort, etc...Ouiiiii j'y reviens...Alors bientôt pourquoi il n’y aurait pas des passages piétons pour aller dans le pit ? Déjà il existe des endroits privatifs en fonction du pass acheté et dans la quasi-totalité des gros festivals (vip or, argent étoilé, bronze premium).
Seulement, le hard rock est une grande communauté et cette ségrégation ne fait pas partie de ses rites et coutumes d’usage. Du moins c’est ce qui avait été ordonné quand des groupes novices ont débuté, depuis certains ont fondé une carrière, d’autres ont bâti un empire et joint le consortium du commerce. Tu connais les valeurs du commerce : c’est vendu ? alors c’est gagné.
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Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute !
Jadis maléfique suprême avec sa voix de sirène séduisante pour braver en sauvage tout de cuir, clou metal et peau de bête, désormais le Hellfest s’habille d’autres mondes que celui des musiques extrêmes, il s’est laissé apprivoisé, a enfilé une boule de bâillon sexuel pour se faire fouetter comme une marque de la pop culture, et lassé des flammes il préfère les confettis, this is the sound of C.
Hellfest tu as eu cette saveur de mystère dans ce sanctuaire intime où j’avais conduit ta présence en moi, tout baignait dans l'or et semblait si parfaitement maléfique et d’une tendre et précieuse nostalgie…Depuis tu es éconduit mais tu t’en moques, la demande est plus nombreuse que l’offre. Tu as des objectifs à tenir, j’ai des rêves de musique, tu es moins proche avec tes besoins, j’entends moins ta présence dans ma communauté de cœur. La fleur tombe un jour !
Le Helfest est une marque, dépositaire d’un logo, d’une signification large pour une multitude de mystères en une somme de projections, aiguisant la foule d’attractions qu’elle suscite en chacun.ne. Mais c’est d’abord un grand festival qui a participé à la démocratisation du ‘’hard rock’’ dans l’hexagone, faisant émerger un intérêt qui jusqu’à lors existait de manière quasi ‘’confidentielle’’. Son professionnalisme, son ambition ont permis un rayonnement pour qu’au fur et à mesure son attrait a eu un impact international pour la venue de grands groupes, et notoire pour les groupes qui s’y produisent.
Ce fut une aubaine en or massif pour les fans, puristes du genre. Car le Hellfest forme depuis plus de 20 ans la conjoncture d’un grand rassemblement sur le sol Européen comme le Wacken Open Air en Allemagne, le Graspop Metal et l’Alcatraz en Belgique, Brutal Assault (République tchèque), Sweden Rock Festival (Suède)… Ne pas omettre que ce rassemblement de fans de hard rock est formé par des personnes qui n’habitent pas nécessairement une grande métropole, et donc qui doivent effectuer beaucoup de kilomètres pour assister à un concert en général. De fait le Hellfest est le parfait week-end pour voir des groupes qu’ils n’auront pas l’occasion de voir près de chez eux, voire même en France. D’ailleurs s’il y a « un engouement » pour le style ces dernières années dans le pays, c’est parce que cet intérêt surprise provient de sa démocratisation, avec in fine de nouveaux adeptes. Même si l’on voit quasiment les mêmes personnes depuis longtemps en concert, pour ne pas dire toujours.
C’est aussi le revers de la médaille pour tous ceux qui avaient vaillamment et brillamment maintenu la flamme jusqu’à lors, car ils se font déposséder d’une partie par des opportunistes. Exemple simple et concret avec la presse musicale papier, si je prends le trio Rock Hard, Hard Magazine, Metallian et les récents articles des Inrockuptibles, Rolling Stones qui s’emparent du genre. Je fais la différence entre la chaine ARTE qui diffuse des concerts depuis un bon moment, et France Inter qui vient sourdre depuis peu…Je pense alors à toutes les radios/podcast associatives et alternatives qui œuvrent toujours avec peu mais avec tripes et cœurs dans les sous-bois.
Les lignes de crêtes underground ont bougé, les frontières des styles rapetissent, les angles de vue s’élargissent, il y a une batardisation des genres en énième sous-genre. La mutation suit son cours en vampirisant l’ombre originelle par une nouvelle lumière et obscurité adaptée…
Quand les trves se sentent spoliés de leur propre culture et de ses valeurs.
Il y a encore des fanzines, webzines, presses spécialisées qui couvrent l’événement, ils ne sont pas interdits, ni remisés au placard ou vers leurs grottes respectives. En fait il y a ceux qui s’adaptent aux changements et ceux qui sont contre.
Le soucis majeur c’est que le site est désormais plein à péter, 60000 personnes/jour. Entre le puriste, le curieux, l’opportuniste, le billet ne fait pas de sélection, il est devenu une tombola. Donc c’est rageant pour le mélomane qui défend à l’année et depuis toujours sa communauté de cœur. Le hard-rockeur a toujours soutenu en achetant des disques, des places de concerts, fringues adaptées à sa passion. Alors c’est même perçu comme injuste de devoir partager les places pour que finalement tout le monde soit représenté, et de fait change la donne de la programmation même. Le novice devait découvrir et s’adapter, mais le marché propose entre transition/évolution/développement du neuf avec de l’ancien. Il y a de tout pour tout le monde mais à petite dose.
Autrefois terre de refuge, la programmation affiche depuis quelques éditions une inconnue pour ne pas reconnaître ta culture mais l’avènement d’autres. Jusqu’à peu, le hardos n’avait pas à partager, c’était son Hellfest, c’était fait pour lui. Ce n’est plus le cas. Le poppeux a calé son pied contre la porte. Parce que l’on te parle de rock, mais pour le hardos c’est de la pop, du rap, de l’électro. Le hardos ne lit pas cosmopolitan, il vit de hard rock. Il faut comprendre que quand depuis des années tu vis un truc dans l’ombre avec des repères que ta communauté a mis en place, et que d’un coup il y a des néons, puis un balisage, de plus en plus de monde dans ce couloir qui bifurque, devient un escalator où des projecteurs t’accueillent avec des caméras où tu montres ton cul par réflexe…Tu passes pour un beauf de hardos de villageoise (cubis de vin de table), un trve perdu devant la diversité des mégapoles branchées.
Au départ tu es une relique puis devient un reliquat.
Comme il y a du fric à se faire et des lumières qui n’éclairent qu’eux-mêmes, ils viennent squatter et bouffer les petits fours (youtubbers, mainstream, putaclic, industriel, etc…) à la quête d’un nouveau filon à exploiter. C’est une ligne de projection que le festival sollicite pour n’écarter personne dans sa pérennité = Il y a de tout pour tout le monde. Depuis d’autres festivals plus petits sont apparus en France, Motocultor, Xtremefest, Sylak, FuriosFest, Festival Pyrenean Warriors Open Air, South Troopers, Anthems Of-Steel, Festival In Your Face, festival666…Certains se sont spécialisés, d’autres adaptent leur programmation à l’émergence des nouvelles générations elles aussi.
Il est advenu de cracher avec cynisme, vomir avec ironie sur le Hellfest, avec manipulation des masses bêlantes, destruction des valeurs, organisation de dogmes réconfortants, assortis de règles et de règlements précis pour le bien-être de chacun, et croyance au pouvoir de dissiper le doute par une surenchère de divertissements, etc…Sans dire merci d’avoir produit de si grands partages et moments inouïs avec tous les musiciennes et musiciens qui sont venu.es.
Rappelez-vous lorsque vous étiez enfant, ado vos familles respectives annonçait à l’époque devant votre enthousiasme à cette musique : « bah, ça lui passera » pensant à une rébellion adolescente, 20, 30, 40, 50, 60 ans plus tard rien n’est passé, la flamme est là. Est-ce que la pop peut s’enorgueillir d’une telle loyauté ? Non, d’autant qu’elle s’en fout, l’essentiel c’est d’aplanir toutes les lignes pour vendre sa soupe, qu’importe le parfum, c’est vendu, c’est gagné !
De mélomane à touriste, de fan à client, le fan et le mélomane soucieux du respect de leur communauté demandent de ne pas les prendre pour une carte bancaire, une oie à gaver de maïs pop transgénique, d’être pressé comme un citron, jeter une fois qu’il n’aura plus de jus, de sous, pour changer de volaille, s’adapter au nouveau marché du biocore, du postprogressifdub&bass, bref à tout autre chose. Aaaaaaaaprès le fondement même du Hellfest c’était ‘’Un festival fait par des fans pour des fans’’ mais le genre n’était pas fondamentalement exprimée finalement. C’est par assujettissement que les hardos en ont fait leur terrain conquis, preuve que non.
Mais de tout ce que je viens d'écrire, et dans le fond la majorité s'en branle, et vous savez pourquoi ?
C'est trop long à lire. (Rire)
Parce que rien ne dure. Que l'on fait tout un drame de tout, tout le temps. Notre existence est un souffle, une expiration, parfois longue, parfois courte, et notre inspiration fait partie du cycle avec lequel nous pouvons avoir le souffle coupé. Nous nous battons contre nous-mêmes en fabriquant notre réalité et en projetant la faute sur les autres la plupart du temps.
Toute création musicale que nous chérissons est un chapelet avec lequel nous remettons nos prières en même temps que nos peurs, nos désirs, nos rêves, nous acclamons dans un feu de joie ce en quoi nous croyons, parce que nous édifions notre existence et nos valeurs dans cette vibration. C'est ainsi que résonne la musique, dans une élévation que chacun adapte en fonction de son altitude, d'où découlera son attitude. Cela explique pourquoi il faut parfois du temps pour saisir la lumière d'un disque, d'un style musical. Tout ce que l'on défend est le fruit de nos semences emportées par le vent de nos émotions.
Le temps n'est jamais limité, c'est ton existence qui l'est. L'énergie de ta jeunesse est la même que celle de tes enfants, l'incompréhension entre les générations se propage par une nouvelle technologie que l'homme crée au fur et à mesure de son évolution, du mouvement perpétuel qu'il met dans sa démesure à se prendre pour un dieu. Chaque génération a son évolution technologique qui redéfinit l’industrie musicale et du spectacle. En projetant de nouveaux styles musicaux sans cesse l’homme veut laisser son empreinte dans le temps, car il craint de ne plus exister.
Tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne lit pas à voix haute, mais qu'il confie à ses ami.es !
Et Dieu qu'est-ce qu'il dirait ?
Je pense : « Si vous pensez que vous êtes trop vieux pour le rock, c'est que vous êtes trop vieux" et il ferait les cornes du diable comme Ronnie James Dio.
Alors ne gâchez pas votre vie à honnir, remplissez là avec la joie de ce feu dont vous êtes l'essence. Pour l’allumette, allez en concert !
FIN