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Tag - HELLFEST

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mercredi, juillet 6 2022

PRETTY HATE MACHINE – HELLFEST XV ACTE II JOUR 2


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HELLFEST XV ACTE II JOUR 2 - Report du Vendredi 24 juin 2022

Le temps fut de la partie, maussade, intransigeant, froid. Voici quelques strophes sauvages dans une forêt de poésie qui embaument la sauvagerie diabolique, elles vous attendent…


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NEIGE MORTE a laissé une poudreuse noire se répandre dans la désolation.

Leurs guitares saillantes et crépusculaires enfonçaient un charme obscur, et le chant dégorgeait la bile. Le nuage d'anxiété planait au-dessus de Clisson, nous pouvions déjà ressentir les symptômes empoisonnés du groupe qui sait faire le chaud avec son black metal glacial. Ce Black Avantgardiste offrait maintes métamorphoses, et il était toujours prêt à crever les larmes de rancœur et la rage au sang.


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Les festivaliers ont pris un coup de faucille avec la colddark de FAUXX.

Le duo batterie/machine ont Nin-Inchalisé leur électro death sympho par un spectre sonore. Entre tradition et modernité, à la recherche d'une identité qui apaise les exigences intergénérationnelle, tout en permettant à l'être de s'épanouir, avec son set le groupe venait d’acquérir une renommée qui dépassait le cadre théâtral de ses fantasmes musicaux et de son narcissisme.


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YAROTZ a prouvé en live de l'étendu de son dernier excellent album « Erinyes ».

Une présence musicale prégnante, puissante, irascible, avec une âme noire et libérée, elle s'engouffrait dans le chapiteau Altar et déployait toute la vigueur de sa dimension. Yarotz donnait à sa matière musicale cette version radicale du sens caché des vertus émancipatrices, des forces inconscientes et des tourments puissants. Dans la fosse, elle dressait dans la confiance à Yarotz une aura qui pelait chaque âme avec la lame fine d’un couteau dans son regard.


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Dans une mouvance identique le trio PORTRAYAL OF GUILT a déroulé sa vigueur et densité.

C'était un trip sous acide, incandescent, avec le vitriol permanent, c'était une chouette découverte. Le chant était putride, et il laissait cette amertume de caresse alourdir la profondeur de cette musique expressionniste. Sans craindre le conifère du mal et de ses ronces nous laissions le groupe remplir l'espace, l'odeur de la violence sanguinaire agissait comme un excitant.


Je perdais du temps à poireauter devant la restauration, le mec devant moi avait tellement faim qu’il aurait bouffé du canigou dans les urinoirs. Je vous dis cela car j’ai besoin de raconter les gens et je ne sais pas pourquoi, de les observer de loin, d’imaginer ma rencontre d’eux à travers une vision, par le biais d’une enveloppe sonique, même trouble.


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Le Doom death stöner rawk'n'roll des Norvégiens d'OKKULTOKRATI a été efficace, rentre dedans même.

Du cuir sur scène avec deux grattes, batterie, basse, chanteur (avec une attitude satanique), puis un clavier avec une présence lunaire et fantomatique. Tout part de ce gars, enfin, cette atmosphère épique, luxuriante, qui ne cesse de monter l'ensemble en cathédrale new wave dark.

Sur scène deux ambiances. Le côté droit, trois gaziers en cheveux long, exaltés, et côté gauche trois gaziers en cheveux court, étant mesurés.

Basique, poilu, puissant, rouge et noir comme couleur musicale Okkultokrati affolait une mélancolie âcre et agressive, tout en expédiant loin de la speederie vulgaire une magie exhibitionniste à tous ceux qui ont foi dans l'aciérie sonique. Le groupe nous a jeté un sortilège.


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L'interprétation tout en ferveur de GAEREA m'a laissé quelque peu dubitatif. J'adore leurs disques, j'en attendais beaucoup, peut-être trop. Dès le premier et jusqu'au second titre le son était pourri, un véritable brouillard de chiasse. Après ça s'est estompé.

Avec une présence noire de supplicié, ce black fado metOl, un genre de Nails écrasant, avec la brutalité de cisaille des guitares, de la bile, un rat crevé pour le grain vocal, a tenu presque toutes ses promesses. Nous attendions une brûlure prête à nous accueillir dans les flammes de nos ventres gorgés du sel de l’existence et de la terrible chaleur ambiante de nos émotions vivaces. Nous avions à ce moment-là la force d'affronter ce qui ronge sans rien éteindre du tout.

Gaerea a proposé un nouveau titre, très Behemoth. Le groupe est cagoulé, je me dis que cela doit demander un effort supplémentaire pour pouvoir respirer, mais bon après deux années de masque pour tous, on s'y fait. J'ai été déçu du son brouillon, du chant presque trop emphatique, de ce côté dramaturge, cette espèce d’amabilité sournoise d’un témoin de Jéhovah pendant sa tentative de colonisation dominicale. Nous étions vendredi.

Le chanteur finira à genou seul devant la scène, pendant un moment, puis il se relèvera les bras en croix, comme un martyre et supplicié. Fadoooooooooo !


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Enfin du stoner avec du groove à la Valley avec les légendes de Kyuss que sont Brant Bjork, Nick Oliveri et Ryan Gut  pour STÖNER.

Le son te percutait l'estomac en ravivant les flammes d'un cœur ardent et heavy....Avant que tout vire dans un blues rock vaguement hippie et mou. Je trouvais que le groupe était dans une impasse à frapper contre les murs de son désarroi à boucher un style, une aura ancienne.

A 8h00 le sol du site c’était une mare aux canards WC, à 19h00 un enclos à cochon, je te laisse imaginer la signification du terme ‘’le purgatoire’’ aux alentours de minuit.


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TEEHGRINDER c'était plein les gencives et du toniglandil. Le set était un choc. Sans aucune substitution nos esprits en manque d'adhérence peinaient à trouver sur cette paroi une prise pour se retenir, pour ne pas être aspirer par le gouffre sonique. Une troupe a posé un circle pit de l’ère du crétacé avec mégalodon et spinosaure qui n’ont pas bouffé de la praline depuis le souper de la vieille.

Quand tu as assisté à ces gars en train de tourner comme buzz l’éclair comme si ils avaient le feu au fion, heyyyy, tu sais que les Russes ne nous ont pas coupé le gaz.

Teehgrinder a saturé l'espace sonore de sa camisole de force pour un set de psychopathe !


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Le fil rouge de la journée c'était back to 2000's avec les machines, merci NIN.


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Entre douceur d'un chant narcoleptique et la déconstruction électro dark, HEALTH m'a séduit. Je me suis dit bon faut s'y mettre un peu à cette journée machine, alors j'ai ouvert les écoutilles et apprécié hachure, striure, zébrure et sucre new wave à Cock Robin.

C'était bien réalisé, je trouve que le mélange fonctionne, j'avaisi envie de me blottir dans la danse élégiaque, cela allait très bien avec ma mélancolie.


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Le rawk'n'roll de DANKO JONES a fonctionné plein gaz avec son fell good sexy night fever & sirop d'érable.

Danko s'est vanté d'avoir touché 1 million de dollar pour ce Hellfest, il n'en a jamais assez ce showmen, il s'immisce et prend possession des corps et des esprits dans chaque riff avec la délectation d'un gourou. Entre private joke et ce côté cool il tient la scène. Côté musique c'est groovy, avec que des hits et des hymnes. C'était excellent, je n'avais plus de voix. Danko Jones c'est l’emprise soudée d'un groupe sur scène, aussi ferme que le tronc de l'érable.


Vivifié par la grandiloquente nature féerique et revêtue de sa robe de noces le Hellfest offre le spectacle harmonieux remplie de vie, d’intérêt et de charmes comme nul autre ailleurs, avec les cinq sens aux aguets qui ne s’en lassent jamais. Est ce que le hellfest mangera t-il tous ses concurrents ?


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Le black metal de WITCHERY est venu chalouper son black'n'roll ardent à nos oreilles distraites.

Il nous a enflammé dans son purgatoire à ciel ouvert de ses cloîtres et ses cryptes discographiques en un putain de bon set.

Le groupe était heureux d'être là, avec sa fureur black. Le chanteur est un géant. Le troupeau bêlait avec les cornes de Belzébuth, sabots quillés sur le devant façon chopper, la suie d’une pluie de riffs en guise de ciel, puis un collé serré d’isolation thermique de haute intensité pour une séance d'osteo dès lundi.


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Je suis un enfant sauvage de la lune, alors ne me faite pas chier avec tous vos problèmes de merdes, je suis physiquement présent mais dans un monde parallèle.

J’accueillais AA WILLIAMS avec délice.

Sa torpeur lunaire, lenteur mélancolique et spleen sont une caresse sur disque. Elle a une belle voix, elle est très jolie, avec du charme. Par contre, il y avait trop de fumée sur scène, à se croire un 11 Novembre à 7h00. C'est dommage d'embaumer dans le brouillard la vision éthérée d'une musique brumeuse. Comme s'il s'agissait toujours d'une femme brûlée pour le péché, un pion dans un jeu ancien que le destin ne la laisserait jamais gagner. Pourtant le concert voguait, libellant calme et distance, capable de transformer le présent en ombre, et de puiser dans la terre chaude d'un Nick Cave nuageux et de ses échos levés.


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Au Hellfest il y a 6 scènes donc 3 jouant en même temps, il faut faire des choix, je privilégie les groupes découvertes, ceux que je n'ai pas vu depuis longtemps. Cette année j'ai fait l'impasse pour les copains et excellents Dirty Fonzy et Sherrif

Vous pouvez retrouver le live des Sheriff via Arte ( très très cool comme initiative, voici une chaine télévisuelle qui diffuse et propage la culture, merci )



Et le live de Dirty Fonzy via Hellfest from Home de 2021




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J'ai assisté à la fin des brutaux deathaleux de BENIGHTED, et c'était charcuterie et désossage en règle, avec de la couenne en rab. Je revois encore la tronche de ce gars, avec un museau qui dépassait de la meute et la finesse d’une escalope dans le regard, il fonça tout droit devant lui comme s’il marchait sur une flaque de pue de lépreux. La couenne en rab, c'était justement ce que ce gars a laissé sur le sol.


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Entendu d'un festivalier sur IHSAHN «  Le chanteur il est prof de math et de metal quoi ».

Ok, c'était déroutant comme style, il y a un patchwork de funkablackSupercalifragilisticexpialidocious. L’ex-leader d’Emperor a réalisé les covers de « Rock And Roll Is Dead » de Lenny Kravitz, « Wrathchild » d’Iron Maiden, et puis a mouliné une maille à l'endroit pis une maille à l'envers. Un set aussi appréciable qu’une lingette tiède sous la peau du cul en sortant de chez l'esthéticienne.


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KILLING JOKE = blague carambar d'un caramel mou et vieillissant, mais rappelle la réputation du groupe dans une scène industrielle à l’honneur en ce vendredi de Hellfest.

Il pleuvait comme une cache qui pisse. D'un coup c'était lumière tamisé, 12 degré Celsius à vous peler les couilles à la taille d'une peenuts, Clisson était un couloir aérien pour le gel de Scandinavie comme Aurillac dépasse les 2 degrés au mois d’août.

Killing Joke était aussi froid qu'une mer de glace prise dans l'effroi !


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GODFLESH c'est basse/guitare/machine.

Le beat était lourd, le son était une cisaille, un rabot, c'était chaud et froid, dur et ample, sec et farouche, unique et répétitif, malsain et minimaliste, ce n'était pas une transe, c'était un trip, avec l'effet d'une drogue qui visite les couloirs de l'ivresse des tourments. Nous nous sommes fait fouetter avec cet indus. Les rastas blancs grind teufeur décollaient le papier peint de leur squat pour s'en faire une robe de chambre.

La médecine s’est penchée sur ce groupe, et elle a conclu qu’il n’existe aucun traitement de viable pour le moment. Donc pas de médoc si vous écoutez ce groupe, juste un ticket d’entrée pour l’asile psychiatrique avec conso avant minuit pour les filles.

Le set était ce gris brut que Godflesh taguait avec son rabot et une peinture de cendre industrielle.


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Celtic frost à la warzone, heuuuuu CELKILT, je n’y suis pas allé, c’est pour les punk de Bretagne, et la ligue Celtique révolutionnaire. C'est beaucoup trop festif, ambiance pub Irlandaise, ça a fait remuer la houle de la Warzone, tant mieux, vraiment hein !




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Il pleuvait des litrons de flotte, le set de KREATOR c'était la danse des canards thrashy.

Nous nous retrouvions dans une petite abbaye bavaroise en 1803, sublimé par la puissance classique des rots germaniques, et de la puanteur de leur bouche choucroutesque pardiii.

Arschgesicht ( traduction = face de cul), les schleus ont abattu la ligne Maginot avec un set de barbare, où quelques copeaux de cervicales joncheraient le sol à la fin.

Le public a pris la saucée de pluie, et de violence !


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A l'abri MOONSPELL a profité d'une très large audience avec un son Type O Negative symphonique pour rendre une copie sobre et noire.

Le Portugal était à l'honneur cette année.

Au Vip il filait des coupes de mousseux au tribu Anglaise conquise de penser que c’était du champagne. Il y avait un des slammeur d'Astaffort Mods en représentation Algéroise avec un raï auto-tuné versus punk, c'était hilarant !


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EARTH c'était aussi lent que la fois précédente.

Hypnotique, et dégageant un océan de quiétude et de ferveur pour le crépuscule. Il fallait se picoter sévère les couilles avec de la laine de verre pour par roupiller devant ce show, et j'apprécie grandement d'écouter Earth, et je vous le conseille pour la méditation.


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L'ingé son d'OBSCURA a dû faire 10 litres d'huile pressée par son cul, tu n'aurais pas passer une feuille de papier A4, quasiment 1/2 heure de retard, il y avait une couille de mammouth à sa console.

Le gars a dû chier liquide pendant deux semaines après ce mauvais trip, avec le niveau du stress qu'il s'est tapé sur les intestins...Et puis plus besoin de fibres pour le transit après ça. Je suis parti juste avant que cela débute, apparemment Obscura a fait un bon set.

Ouf !


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MARDUK c'était un char d’assaut, une première ligne de rugby prête pour un encloscage.

On entendait les coup de boules jusque sur le bord de touche. Pour les connaisseurs d'arme à feu ce groupuscule sonique sait démonter une cervelle en la réduisant létalement. Le groupe a l’air de ce méchant qui vit reclus depuis que sa mère l’a accouché sur le sol infâme d’une porcherie. Tu lui poserais un tison rougeâtre sur chaque rouston qu'il demanderait simplement pourquoi ça sent le grillé.

Un gars juste à côté de moi, moins de la trentaine, cheveux rasé, un physique de facteur, juste avant que le chanteur, Daniel « Mortuus » Rostén balance le blaze du dernier titre, il s'est mis à hurler "Panzer Division Marduk" de manière très brutAAAAAAAAALE et menaçante, genre segpa.

Devant lui deux jeunes, la petite vingtaine, physique d'adolescent en première année littéraire, qui n'ont pipé mot, même si je pouvais sentir la sueur froide dégoulinée dans la raie de leur fion qui faisait chéneau.

Cela peut paraitre disproportionné, voire bourrin, mais je comprenais l'attitude de ce gars. Marduk donne vraiment envie d'envahir la Pologne. Et puis quoi ? Merde, si tu ne ne rage pas sur Mardük, tu ne vas pas le réaliser à un concert de kendji girac de toute façon...C'est vrai, crotte à la fin.


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Pendant ce temps...Le show d'ALICE COOPER prenait ses atours commerciaux de vieilles remises avec ces bonbons d’Halloween, la citrouille en mousse et sa freak party ! Et ça fonctionne toujours et encore.


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DEED OF FLESH est un groupe de death metal brutal américain de Los Osos, Californie, États-Unis, formé depuis 1993.

Le guitariste aux long cheveux possèdent des doigts d'araignée, c'était assez phénoménal à constater. C'était technique comme set, whaouuuuuuu un feu d'artifices, c'est clair, le guitariste n’a pas les pognes de Wolverine, lançant de tempétueux édifices soniques et de vanité formelle.


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La venue de NIN ne tenait qu'à l’obligation d’une programmation indus pour ce Vendredi. Vœu réalisé.

NINE INCH NAILS c'est la machine de Trent Reznor. L'indus des 90's avait dans son intrigue la critique sociétale des antimondialistes et la fin de l’ère de l’industrialisation occidentale. Moins froide que celle des 80’s, mais aussi sèche, cette musicalité a sévi pendant une bonne décennie. La présence de NIN était attendue, mais pas par moi (ndlr: N'essayes pas de comprendre celui qui n'aime pas ce que tu aimes).

C'était la promesse d’un un show dantesque avec bétonneuse cyborg modèle T-800, carrosserie refaite pour l’occaz, des ailerons de coffre et de toit avec des supports chromés, vitres teintées, Klaxon bloqué, caisson de basse avec des filtres de fréquences, des drift mélodiques et des run climatiques pour exprimer la violence d’un monde chaotique, sale et désespéré, pour le royaume du tuning au béton délavé.

Si Reznor double lame et Ben Barbaud lisent ça...


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On connaît surtout des enchanteurs d’hier qui reviennent nous proclamer leur réactionnaire fin de fête. Il semblerait qu’on en veuille souvent à nos souvenirs. Et ceux qui nous ont jadis nourris, transportés, sont parfois les premiers fossoyeurs de la magie d’antan. Mais bienheureusement il y a encore des groupes qui conservent cette magie.

BAD RELIGION a été impeccable. Le chant de Graffin était superbe, les chœurs tout autant, au menu du soir, punk rock élégant et hymnes à profusion, bravo.


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THE BLOODY BEETROOTS c'était disco bestiau, du beat électro à faire sautiller le jneus à veste patché, carrément Démoniaque le DJ, bravo !


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DECAPITATED c'est la technique efficace pour perdre la tête.

On aimerait écrire le thème d’une rencontre sur l’eau où repose un nénuphar, mais avec ce groupe la seule chose qui occupe votre esprit est de savoir comment découper un gigot d’agneau avec une fourchette monégasque.

Un paquet de personnes était replié sur elle après le set de Decapited !


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FINE

Le Hellfest a comblé la mesure de ses transgressions par l'art du divertissement. Il y a une versatilité expiatoire pour purifier, une éruption du réel dans un endroit imaginaire, le festival n'est pas événementiel, c'est une fable inimitable, tel est le Hellfest, une accoutumance à la démoniaque liberté des musiques extrêmes. Même les mots les plus fantasques, les plus fous ne seront jamais à la hauteur bestiale d'un tel événement social qu'est le Hellfest.

Buona notte


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dimanche, juillet 3 2022

MY SONG - HELLFEST XV ACTE II JOUR 1


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HELLFEST XV ACTE II JOUR 1 : Report du Jeudi 23 juin 2022

Nous n’allons pas pour les mêmes motifs au Hellfest, puisque le festival propose plusieurs lignes de conduite, de strates, pour vivre l’évènement. On en parle comme d’un barnum pour alcoolique, un cirque, un parc d’attraction pour touristes, un purgatoire, l’apothéose de l’Entertainment, l’arène des gladiateurs, le souffle de Belzébuth, la forge de Vulcain, les ténèbres de l’acier, le nirvana. Aujourd’hui le metal est tendance au point qu’il est décliné à toutes les sauces.

Souillé par la pop, vulgarisé par des médias tendances. Les progressistes parlent d’ouverture alors que les trve contestent, et la scission est déjà consommée depuis des années. Vous pouvez en rire de toute cette suffisance de pensée recluse, de cette guéguerre d’opinion. Le Hellfest a vendu son âme au diable depuis longtemps, lequel est-ce ? Et à quel diable croyez vous vous fiez ?


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Pour le moment il fait soleil et bon, jusqu’ici tout va bien.

C’était cool PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS.

Le clan Campbell sur scène c'était des riffs qui crépitaient ardemment la sauce heavy’n’roll. Les pichets de bière volaient de partout, il n'y aura que des covers de Motörhead, en hommage et à la pérennité du mythe du groupe, et de son mentor Lemmy. Dans le pit outre les refrains repris ardemment en chœur, les circle pit tournaient à la bourrique et comme un ultime avertissement à destination des plus intrépides, deux murs se bâtissaient une réputation de fermeté aussi grasse que du ciment Portugais, et finissaient par se percuter.

Pendant que le groupe sulfatait son raw’n’roll dans le public, les anciens percolaient leur jeans en air guitar avec la même vélocité de la main qu’un parkinsonien, et ceci tout le long du concert. Je n’en revenais pas de cette fougue ! De leur jeans pendaient des filaments blanc, et leur main répétait frénétique ce même geste infernal, et démoniaque, vraiment.


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Les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 40 % des festivaliers. J’ai noté qu’au Hellfest, les expressions wall of death, circle pit ont remplacé les termes génériques du travail tertiaire comme Réu, N-1.

sans aucune transition avec ce qui vient d'être exprimé, c’était bel et bien la guerre dans le pit avec les Parisiens HxC de WORST DOUB.

Le groupe était recentré entre tension et surtension, la ligne du band ne se détournera jamais de cette direction, et tiendra le public dans sa poigne. Sur scène des t-shirt de Gorgoroth, Morbid Angel, Kickback et Type O Negative. Le groupe de HxC déchargeait les décibels, dans le pit c’était une chorégraphie de corps sacralisant le choc musical avec une indépendance dans l’espace qui lui était impartie, et prête à tout.


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LILI REFRAIN était seule sur scène, loop, pédale, rythmique en boucle, par strate de couches successives, tout se développait ainsi, et son chant, qui parfois était à la limite de la fausseté.

Quand elle modifiait son timbre vocal par des effets, cela m’a fait penser à l’artiste électro Leïla. J’entendais à un début de chanson le thème de l’exorciste. Le set évoluait vers la transe dark folk, le psychédélisme électro, ambient, avec quelque chose de païen, je trouve que ça tournait avec pas mal de répétition si l’on ne rentrait pas dans son trip, et même cela tendait vers le linéaire, car il n’y avait pas assez de contraste. L'italienne a pourtant réussi à séduire humblement et par sa capacité de traverser en solitaire les vagues et tempêtes émotionnelles de sa musique.


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Le duo d’Alsaciens CROWN a lancé son set avec le kick d'une batterie trop fort au début.

La musique était atmosphérique, suave, coldwave, chaude, il y avait une immersion lascive, lente et profonde à leur set. Devenu plus souple, aérien avec son metal Indus lourd de ces débuts, Crown a gagné en profondeur, et propulsa à son set une excursion où nous nous jetterons volontiers dans les eaux de feu notre ancienne peau morte, afin de danser lascivement sur les cendres obséquieuses d'une langoureuse renaissance. C'était fort et prenant, doux et capiteux, parfait pour célébrer une ténébreuse satiété d'émoi.


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La vérité dans le mouvement des planètes mettait à jour son alignement, LOS DISSIDENTES DEL SUCIO MOTEL venait balancer son univers, et c’était la spatialisation du stöner.

Leur Floyd stoner a distillé une générosité féconde aux titres de leur dernier opus « Polaris », avec une cover du « Immigrant Song » de Led Zeppelin en sus. Prière de ne plus s'abstenir c'était du gros rock ouvert à cette onde de satelliser des effluves progressives. L'homme est un être progressif, et le groupe n'hésite pas à mélanger la pâte du sludge avec du post-rock, vers un metal progressif doomy. Il me semble que ces Strasbourgeois commencent à suivre la voie de Baroness…

Parmi la populace se distingue clairement celles et ceux qui souhaitent se donner un style pour l’occaz, d’autres pour qui vivre intensément le moment demeure primordial. Il est amusant de remarquer des personnes intriguées, subjuguées par le faste, la théâtralité des lieux, des rites et de cette musique aussi violente que grandiose, aussi exténuante que remuante. Il y a des moments de fatigues où l’on voit une rêveuse, un rêveur qui ne sont plus là, plus présent, dans cet ailleurs lunaire leur apportant la faveur d’une mélancolie magique. Il y a un panel assez exhaustifs de ce que peut contenir l’ambivalence charmeuse des émotions incluses dans les disques que les groupes reproduisent sur scène, et il y a aussi ce firmament intense d’appartenir dans un temps segmentée à ce genre de prouesse qui témoigne de notre perpétuelle appartenance à l’infini. À l'intérieur du Hellfest cohabite une multitude d’êtres disparates dont la fédération abrite une bibliothèque de pensées, et tout ce que j’ai à accomplir avec mon carnet et mon stylo c’est dans lire les vapeurs pour vous en retranscrire une simple fragrance.


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C'est cool pour un concert sur Mainstage THE LAST INTERNATIONALE, ça balance un rock, blues, funk avec des paroles combatives pour les prolétaires, avec la fragmentation de la coalition contre-culturelle, un peu à la sauce AUDIOSLAVE, d'ailleurs leur album "Soul On Fire" a été produit par Tom Morello.

La nénette au chant était au top, mood Pat Benatar reload 2.0, chant sucré, présence scénique indéniable. Mention spéciale au claviériste pour son style et contraste avec le reste de la troupe. The Last International dispose d'une topographie musicale avec une pléthore de style qui se jumelait pour un concert en plein centre.


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Alexander Von Meilenwald, batteur de feu-Nagelfar est le propulseur du death tantrique de THE RUINS OF BEVERAST, et le concert fut super envoûtant, épique, avec un peu d’occultisme black metAl, le putride du death et la profondeur du doom.

Tout le tragique de l’âme faustienne sera condensé dans ce live qui sonna comme un legs de noirceur.

“J’ai besoin de poésie. Cette magie qui allège le poids des mots” Alda Merini”


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Au merch le circuit court des exposants arriment une réminiscence sociale avec les disquaires d’antan, nous sommes loin d'une plateforme virtuelle qui livre tout un fatras de sandale, sachet de soupe chinoise, CD et godemichets.

En revanche le merch officiel pour les groupes cela a été compliqué. Il est très mal situé, à côté de la mainstage 1, quand il y a foule son accès est impossible. C’est un four à chaleur tournante, thermostat 7 le premier week-end, et 4 le second.

Il y en a un autre merch officiel pour les groupes côté Hell city square. Le prix de 25 euros le moins cher pour 1 t-shirt me semble prohibitif. Au final il y a peu de groupes qui ont leurs merchs exposés, c’est assez étonnant.



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C’est avec « L’amour en rose » d’Edith Piaf en bande son que débuta le set de TRIBULATION.

C’était cool d’entendre des titres de leur excellent dernier opus "Where the Gloom Becomes Sound", mais parfois le groupe n’était pas en place, et le son n’était bon qu’à partir du troisième titre. Je ne suis pourtant pas déçu. Les phénomènes spirites se penchaient sur le cas de ces Suédois avec douceur. Leur musique danse toujours sur ce péché conscient qui fraye aux tentations du groupe Mgla, avec du glam black et des embryons soniques de Mercyfull Fate. Leur look correspond à un Kirk Hammett chez les New York Dolls, j'ai toujours aimé ce groupe, il possède une différence indéniable, tout comme son attitude , et à la fois, ils ne sont pas si bons que cela en concert.

Un touriste complètement pété regardait le groupe comme un poisson rouge dans un océan de merde agricole, alors qu'il y avait sur scène une exaltation de violence sonique pure.


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La 6 cordes a semblé en avoir 30 avec le set de JO-VAÏ !

Avec son look de vendeur de cocaïne dans un épisode de Mimai Vice, Steve Vaï a taquiné la gamme atonale et exécuté son fameux coup de vibrato. Le batteur avait des tatouages pour jouer du hardcore’n’roll, et il a brillé derrière sa rythmique, il n'a pas fait de CAP de Boulangerie comme Lars Ulrich. Le Vaï il a pris un coup de vieux, bon comme tout le monde, mais quand même, elle est loin l'époque froufrou permanentée avec David lee Roth et son hard FM décousu par les fragrances sonores de Vaï.

Steve a des doigts de pianiste, longs, fins, et toujours ce vibrato dans le son, et une énorme influence pour Santana, avec de belles couleurs dans ses compositions à tiroir. C'est quand même chiant parfois, ça tirait en longueur, en assonance. Tous les guitaristes dans le pit ont joui très fort. Après le set ça discutait sur le matériel, technicité, vélocité.

Vaï va au ravitaillement et change de guitare à chaque titre, c'est impressionnant, je me suis dit que pour réduire les coûts d'une tournée Européenne, car comme tout le monde il a vieilli et ne doit pas vendre des tonnes de disques non plus, alors le gars doit faire les trajets en fiat uno avec devant lui, un camion benne gavé de guitares.


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Au cinoche tu as un cornet de popcorn pour regarder un film, au Hellfest c’est avec un pichet de bière pour mater un groupe. Est-ce que l’homme occidental est capable de faire autre chose que tout le temps avoir un truc à ingurgiter ? Nous sommes en permanence en train de remplir un vide ?


INSOMIUM c'est du Heavy de Finlande, bien épique fort et crémeux, mais ben merde, c’est comme du roquefort quoi. Oui un peu, c'est vrai, avec son mélange folk aérien, capiteux et de cet abîme qui jouxte une crypte, voire une cave.

Le groupe a demandé pas mal de fois de participer en levant son poing pour marquer le rythme de la batterie en gueulant des AH bien barbare. Bon, tu te prêtes volontiers au jeu, pas de soucis, tu te fais glorieux, il y avait à cela des solos épiques, je sentais quand même monter un truc barbare en moi. J’avais envie de me jeter dans la neige tout nu, d’allumer un feu, et de manger un bourguignon de légumes au tofu bordel de merde. Très envie aussi de tirer sur une barbe de viking, ça me démangeait en sortant de ce set.

Je remarquais autre chose, d'essentiel, qu’est-ce que les gens aiment manger quand ils attendent et font la queue pendant un moment, après ils jubilent en mangeant.

En tout cas le public a été ravi du set d'Insomium, il y a avait une chaleur dans les applaudissements. Les choses basiques sont souvent plus appréciés de part leur simplicité de compréhension.


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On m'a toujours vendu SOLSTAFIR comme du Black metal atmosphérique, post-rock progressif post-metal, alors que c’est Sigur Ros qui a branché une distorsion.

Avec un look de hippie à faire une partie de pétanque dans les gorges du Tarn, ces Islandais joignaient le poids immense d'une langueur monotone à un volume prodigieux de volute aérienne. La nature de ce groupe est exponentielle, et son incandescence continuelle nous procure une force répulsive égale à celle attractive. Il y a un travail important sur les atmosphères, c’est quand même long à se mettre en place, puis techniquement après le set de Steve Vaï il y a une très grande disparité de vitesse, de vélocité, de couleur, et un décalage permanent. C'est difficile de passer rapidement d'un univers à un autre, il faut un temps d'adaptation, de compréhension, et de laisser aller. Pour le laisser aller, Solstafir est effervescent. C’était donc à nous de faire table rase de ce que nous avions vécu auparavant, pour se donner librement à Solstafir, il m’a fallu du temps…


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HELLOWEEN power, power, power MetOoooooool, ouiarf j’écoutais cela quand j’avais 14 ans, c’était sympathique, avec ce délire BD citrouille sur les pochettes, c’était un univers chevaleresque, avec des solis et des refrains primesautier.

C’est toujours le cas encore. J’ai regardé par nostalgie quelques titres de leur set, c’était aussi frais qu’une citrouille automnale. Mais j'étais content d'avoir procuré au petit garçon chevelu (ben ouaie) que je fus, les euphories que les Allemands avaient su susciter à l'époque de fer du collège.


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Vivifié par sa grandiloquente nature féerique et revêtue de sa robe de noces le Hellfest offre le spectacle harmonieux remplie de vie, d’intérêt et de charmes comme nul autre ailleurs, avec les cinq sens aux aguets qui ne s’en lassent jamais.

La vie n’efface rien de nos sensations nostalgiques, le Hellfest en remplit le spleen par une excitante joie, même à travers la mine décatie des vieilles gloires du heavy metal, car il s’y cache la saveur éternelle de nos émois, et l’édification de notre rebelle culture métallique, contre vent et marée.

« Ah ça ma pauv Lucette y’a bien longtemps que le strudel a viré à la pissette » j’arrivais sur cette tirade d’appellation d’origine contrôlée par les vieux de la vieille garde. Devant moi un troupeau de chaises colportait le suc d’une érudition dans le domaine où chacun se mesure la bite pour comptabiliser le nombre de concerts et de groupes observés depuis leur adolescence. Au dire du voisinage, SCORPIONS avait un venin plus mordant en 1986. Je n’ose contredire cette vérité de Lapalisse car tout ce qui n’est pas rugueux est lisse.

Les oldies du heavy et hard rock, tous ces vieux dinosaures n’avancent plus d'un pet. Très clairement nous arrivons à épuisement de toutes les forces vives restantes. C'était bien de pouvoir donner la possibilité à un tas de génération de pouvoir revivre par procuration, et de goûter à tout ce passé magnifique, fondateur, mais là, stop.

Sur scène il y a beaucoup de solidarité afin de calfeutrer les carences de chacun, et en l’occurrence de Klaus Meine, le chanteur. Toutes les chansons sont jouées en étirant le plus la partie instrumentale, et sont réadaptées à la conversion de son timbre de voix, et le rythme général est vraiment plus lent. Si ça continue dans trois ans, ils font du doom SCORPIONS. Leur titre « Zoo » j’ai cru qu’il allait durer 20 mn. Tel un idole couvrira les saisons sur leur tombe dans la pureté des voix passionnées d’un matin bleu, la pique du SCORPIONS (since 1965) s’éteignait sur la mainstage dans une fragrance de pop rock et de hard d'incontinence à s'en tirer les cheveux. Et pourtant qu'est-ce que j'ai aimé ce groupe !


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Dans le verger du Hellfest nous croquons le fruit de la connaissance avec la délectation d’un païen, à cet effet, le rite d'HEILUNG a magnifié le solstice d’été 2022

Les chants en transe évoquaient l’âge de pierre de la musique électronique, avec toute cette rythmique tribale venant développer la danse du corps, de l'âme. Le public a été conquis de vivre une expérience mystique. D’ailleurs c’est ce qui s’est passé réellement. Le viking metal c’est prier Vénus comme un païen.

Sur scène le spectacle était total, les costumes, la musique, tout était unanime dans cette communion et mettait le public dans une dimension qui n'était plus de l'ordre du spectacle.

Cela allait bien au-delà de la musique, du théâtre de rue.

Quand la tribu arriva sur scène, pendant 5 mn elle se tenait en cercle en se tenant la main. Déjà rien qu’avec cela, tu fermais ton clapet fécal de profane, car tu sentais que tu allais vivre un témoignage qui dépasse le show. Tu assistais à un rite, à une reconstitution des célébrations primitives, et cela te pénétrait dans tes gènes.

C'était fort, intense, il y avait des guerriers, les chants montaient dans la voûte, honoraient mère nature, sa violence, sa force, son incantation.

Heilug me rappelle aussi la cueillette des champignons dans les bois, ça caille (il fait froid), c’est béotien, tu tombes dans une ornière, pas grave, tu rampes, tu te refous dans les fougères, heyy à la fin, tu finis comme les guerriers d’Heilug, en un homme des bois.


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j'ai davantage accroché à ce concert d'Heilug que lors de leur dernier passage. J'étais plus en phase avec leur cérémonie initiatique, avec la sensation de pureté et de purification. Il y avait les bois, les fourrures, le cuir, l’acier, les rites, les peintures, les chants, des corps à moitié nus, cette célébration païenne que l’on retrouve sur le site avec ce feu de la st jean. D’ailleurs si l’inspection du travail passe et qu’elle voit les gaziers torse nu sans gant, en basket en train de dépiauter des palettes bois avec des pointes qui dépassent de partout, pour les balancer dans un caisson de fer en feu, avec le vent qui égrène les braises partout, j’aimerais bien voir la tête de l’inspecteur.


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JERRY CANTRELL c'est la force brute du grunge, la profondeur du blues et l'incandescence de la folk, c'est une beauté vive entre riffs lourds et balades lacrymales.


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Le concert a été somptueux, superbe, parfait, c’était un moment de quiétude sombre, capable de soulever une vague de tumulte émotionnel et d’araser en écueil chaque mélodie imparable.

Mon pote Waz nous a indiqué que pour lui c’est le Mc Cartney du heavy rock. Heyyyy

je comprends et valide totalement son affirmation. Tant Cantrell magnifie l’art de la composition avec une singularité, force, songwriting, et une magie mélodique hors-norme.

Nous n’avions plus de voix après avoir gueulé sur chaque titre. Le vestige qu'il provoqua était un vertige nostalgique, mille doigts invoquaient une divinité dans une union d’Enfer, de Purgatoire, et de Paradis.

C’est déconcertant quand un athée découvre que sous ses propres paupières, Dieu a toujours existé, et il se nomme Jerry Cantrell.


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Les comportements sociaux et émotionnels des êtres humains sont étranges, ils réagissent à des stimuli éducatifs et des émois profondément enfouies. Le plus étourdissant c’est qu’ils se réunissent tous dans la musique. Avec elle c'est la possibilité de (re)connecter à soi-même et aux autres. C’est l’unification d’un même mouvement, englobant les gens, les vécus, les croyances, les philosophies, les cultures, les joies, les peurs, les peines, les amours… Il s'agit là du pouvoir de croire en une vibration musicale, multiple, toujours ascensionnelle, en ayant soif dans la créativité, dans une liberté totale de conscience, sans jugement. Même si cela peut parfois tendre et prétendre à nous guider, à nous aveugler, la vibration musicale est un appel lointain avec soi.

FIN


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jeudi, juin 23 2022

TRIDENT WOLF ECLIPSE - HELLFEST XV ACTE I JOUR 3



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HELLFEST XV ACTE 1 CHAPITRE THREE

« Tout l'art de la magie consiste à apprendre à traverser le voile et à amener le feu du non-manifesté à l'existence perçue. » Donald Tyson


EXOCRINE est un groupe de death metal progressif formé en 2013 à Bordeaux.

Un super death avec des solis techniques, efficaces de dingues. Le groupe trouvait une brèche pour pousser sa convulsion musicale avec la souplesse d'un contorsionniste mort. Du napal matinal à tremper dans un bol de lave. C’était une très bonne découverte. Je veux le même réveil tous les jours. Nous avons pris une rasade de riffs herculéens, et un mur du son que tu prends pleine poire avec démence, et à la clef une pluie de pissade sanguinaire.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis au cognac à 11h00 en se levant


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Les Parisiens de GLASSBONE ont activé leur HxC moderne dark cold dans un son ample et volumineux.

C’était un pétrissage de metalcore indus corrodant avec la délicatesse d’une araignée, en train de tisser un insecte en momie. Pendant que devant ça broyait du fer, le chanteur avançait dans son holistique attitude et je voyais le moment où il allait flotter au-dessus des corps.



Au Hellfest le lieu, l’ambiance, la catharsis te permettent de faire partie du trip, d’une communauté et en même temps d’excéder ta zone pour devenir un spinal tap, avec l’ego d’un groupe de hair metOl.


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Les titres de DELIVERANCE perforaient dans leurs immenses maelströms tortueux un sens immersif et spasmodique.

Superbe black, intense et enivrant avec d’anciens musiciens d’ Aqme et Memories Of A Dead Men, produit par le label les Acteurs de l’Ombre.

C’était une lente procession d’affliction qui est capable de vous enserrer comme un serpent, vous prendre aux tripes, tel était le cœur de ce live profondément majestueux, avec "Les parfums étranges des arbres qui s'assombrissent." Selon Carol Ann Duffy


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis à la prune à 14h00 pour philosopher


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VILE CREATURE est un trio, un gratteux, un batteur, une chanteuse pour un sludge écrasant. C’était regrettable que la chanteuse criât à 2km du micro, elle me faisait penser à l’actrice Rebel Wilson dans cette attitude de bonne copine libérée.

Le set était tellurique, pour nous cueillir avec de la lave au pied d’un volcan urbain, avec ce télescopage de style, entre un doom qui suppure et un sludge minéral.


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Les présages des comètes et les sortilèges de la terre des diables se réunissaient pour célébrer la musique extrême dans le set de PENITENCE ONIRIQUE.

En plein rêve opiacé des ténèbres, conquis et envouté par leur prestation et de ce black metal féerique de noirceur. Le groupe a fait trembler Orphée dans le précipice nocturne du purgatoire. C’était bondé.

Pendant ce set elle laissait agiter la sculpture d’une nymphe au milieu d’un Everest de flammes soyeuses. Sur ces cheveux, ses yeux, sa bouche, se promenaient d'autres visages, d'autres planètes. Dans son regard se lisait un miroir d’étincelles passionnelles, le premier des longues nuits qu’elle allait vivre à travers les reflets scintillants de Penitence Onirique, entre passion brûlante et bonheur rugissant.


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INGESTED est un quatuor avec 1 batteur, 1 growler qui tient la scène et le public par les corones, et 2 guitaristes. Le bassiste a été mangé sauce samouraï lors d’un BBQ.

C’est du death moderne qui distribue l’énergie et les coups pour que dans le pit ce soit la guerre. Il y a une multitude de style dans leur tambouille, le groupe a bien intégré le Nu metal, death, thrascore, avec des gimmick identifiables qui rassurent la zone de confort attendu. La jeunesse s'est éclatée à mort !


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Ça faisait trois jours de fest, et là ça commençait à puer le rexona qui attire les vielles ronces à côté des chiottes.


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INTER ARMA est une odyssée de stoner/post-metal, les titres poussent dans une substance post-rock qui mène à l’orgasme sonique. Cool.

Le chant putride apporte une dimension caverneuse et ténébreuse à l’ensemble par contraste. Le groupe a un sens inné de la pénétration et des atmosphères, et ce mouvement des entrailles avec ces menaces de fer, de fonte, de lave.



Le metal est devenu un domaine d’étude, à tel point que la sociologie parle des fans avec la même aptitude que les articles d’envergure du web sur la signification de son caractère à travers le choix d’une couleur, d’un animal caché, de tes mains, etc…C’est d’un chiant, mais foutez-nous la paix à la fin.


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Beaucoup, beaucoup de monde, REGARDE LES HOMMES TOMBER était attendu. Le set était puissant, irascible.

Maitre d’un son et d’un alliage moderne de black metal inoxydable. Un set colossal ou l’en entendait crépiter tout un sanctuaire de cathédrales végétales intuitives, là où la merveilleuse puissance des réceptacles de lumière enivre la vallée sombre.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis au muscadet à 16h00 pour le goûter


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Scéniquement TWIN TEMPLE c’est un spectacle parfait et unique de Doo-Wop satanique.

Duo démoniaque d’Angleterre avec un sosie de Fred Chichin des Rita Mitsouko à la guitare, et une Amy Whinehouse aka Winona Ryder dans Beetlejuice. Ils sont accompagnés par des cuivres.

Fervents adorateurs du diable et méticuleux conservateurs du rock’n’roll, ce duo vêtu de noir a créé un son qui allie l’idéologie satanique aux mélodies classiques du rock des 50s et des 60s, avec l’esprit de Coven. L’édition limitée de 666 vinyles de leur premier album est collector.

Musicalement c’est la prestation d’un groupe de Rythm & blues avec tous les codes scéniques, extrapolés en rituel satanique, versus Aleister Crowley & Antan Lavey. Le concert et concept sont une réussite. Pour le futur, je vois dans la boule de cristal une déclinaison en chacha mexicain de la muerte.

Puissiez-vous régner cher Twin Temple dans le sang et le lait, que vos noms soient pleurés dans l'extase et hurlés par des guerriers, puissiez-vous créer et détruire tout ce que vous voulez, que toutes les têtes de ceux qui se tiennent dans votre chemin soient coupé sur votre chemin pour donner naissance à votre Soi le plus élevé et à votre Grand Œuvre.

Hail Satan is gorgeous !


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Tu te souviens de la date de la victoire de Marignan en 1515, et tu ne retiendras pas celle de 1349 puisque le groupe a annulé sa venue.

J'allais me restaurer...


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Côté Metalcorner le françaouis calottait du Highlander à coups de pastis et remettait du jaune à qui souhaitait être étourdi par le péché du vieux port. Un gonze me proposa l’anis étoilé, je lui répondis avec la soif d’un touareg que j'étais sXe.


MONUMENT dispose d’un metalcore hyper pointu, avec du djent.

Le set est rodé, la maitrise technique est efficace, un sans-faute, bravo, mais très peu d’émotion reçue.

Une troupe d’adolescent avait la bouche béante d’admiration. A cet âge on est impressionnable, il nous semble que l'on ne quittera jamais cette terre où le moindre regard est une invitation à l'inconnu, où le moindre frémissement devient une électrisation de tous les fantasmes, où chaque minute vécue est capitale et symbolisera plus tard l'ironie d'une aigreur, si l'on en avait retenu l'aisance de s'accomplir.

Si le groupe leur avait demandé de torcher le fion du voisin avec leur langue, nul doute que la troupe se serait exécutée avec autant de panache que des parachutistes défilant le 14 juillet.


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Le HxC moderne de COUNTERPARTS est efficace.

Le set produit par les Américains abondait sa dose de contusion, de contentieux musicaux pour une translation contemporaine.

Je trouve que la génération montante est parfaite. Elle bosse fortement, possède un bagage technique incroyable à son âge, l’apprentissage musical est abouti, elle capte tout rapidement, va directement choper la bonne information avec maitrise, et l’apport d’une communication qui est à sa disponibilité. Elle a des moyens conséquents.

La sensation qu’elle est diamétralement beaucoup plus efficace, aboutie, irréprochable. Malgré les deux années de privation, mais ceci est identique à tout le monde, il me semble néanmoins qu’elle ne connait pas la merde, la loose tel que les anciennes générations ont subi. Il fallait batailler pour obtenir une info, c’étaient des plans galères, la débrouille permanente. Fallait te coltiner à écouter comme tu pouvais un tas de trucs pour tomber sur le graal. Faire entendre sa musique demandait une implication et des moyens étendus. Fatalement cette jeune génération est parfaite, mais n’a pas une identité, une force que la difficulté impose, une âme que la souffrance dispose. Sa damnation à elle est d’être une attraction éphémère.

J’espère me tromper, et j’accorde à cette jeunesse de trouver le sens révolutionnaire de changer la face du monde, comme le rock a fait basculer pendant chaque génération un style musical, un mouvement, une communauté, une mutation propre à chaque génération. Je trouve aussi que la pop envahie tout et trop. Le festival a évolué et les dinosaures meurent. Tout change, évolue, inutile de retenir le temps par peur de l’avenir, le Hellfest ne stagne jamais, son succès il le doit à sa transmutation permanente, remise au goût du jour, à flâner l’air contemporain, choper les tendances, les modes, c’est une affaire de spectacle vivant dans une société du spectacle en format XXXL. Bien entendu, l’underground est représenté, il fait partie intégrante de cette évolution.

Enfin bref, Counterparts a filé et infligé une fessée cul nu à des hardcoreux excités...

Dans le pit j’apercevais un gars qui avait dû faire ping pong comme sport de combat, il est venu percuter tel un ver de terre un crampon de rugby de village, vu que la tige fut instantanément couché au sol et que l'autre n’a pas bougé un cil comme Chabal devant un plat de carotte vapeur, à coup sûr le buffle a dû penser que c’était un soigneur qui était rentré sur le terrain.


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JINJER est le pelvis féminin.

Elvis a fait évoluer la liberté féminine en lui donnant la validité de ses émotions. Les femmes dans le metal, et même et surtout dans la pop dont elles monopolisent les charts, sont en train de faire muter celle des hommes. Les rôles ont changé, les codes, l’état d’esprit prend, lentement, mais trace son dessein, non pas féministe, mais d’une compréhension qui se détache du patriarcat. Enfin.

L’homme peut pleurer et la femme se contusionnait au roller derby.


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RED FANG c’est les Voivod du stoner.

Le stage diving est revenu pendant ce set à la valley, pleine à pétée, incroyable.

Le groupe a fait tonner ses breaks et du contraste dans chacun de ses titres, hum, et ça a cassé l’enthousiasme du public qui attendait l’explosion d’un groupe de stoner classique. Là, leur muzak faut mâcher un moment, ravaler son attente. Il aurait fallu un Slo Burn à la place pour attiser le feu et la flamme à remuer les enfers et les croupes.


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La prog de la valley a perdu une partie de son âme doom/stoner cette année

Pourvu que Philou ne se soit pas mis au pastis à 18h00 pour l’Apérooooooo


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Je n’ai pas apprécié le heavy de BORKNAGAR. Les Scandinaves ont dans leur culture musicale des mélodies, des sonorités que tu entends au concours de l’eurovision. Là s’en était pétri. Pas mon trip, c'était chiant.


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Comme mon pote Junk cacahuète apprécie MAXIMUM THE HORMONE, je suis passé devant ce groupe qui mixe un délire manga One Piece hystérique, avec la fusion pop punk et les contorsions du crossover 90’s (System Of A Down, Infectious Grooves), pour les ressortir dans un jus de jumPunk metal à roulette.

Comme je suis punk je ne me suis pas arrêté, le public a kiffé ce trampoline frappadingue, les japs bondissants offraient une prestation pleine de convulsion à leur délire.


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Pourvu que Philou ne se soit pas mis à l’armagnac à 19h00 avant de rentrer sur scène


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Les darons de DOWN ont remis du heAvy à la mainstage. Philou était en forme, quelle voix ce mec, lui aussi il aura sa statue un jour, c’est une iconique emblématique du festival. Le Hellfest ne lui a jamais claqué la porte au nez à cause des maladresses de l’emprise d’un homme alcoolique.

Il figure dans mon top 5 meilleur chanteur metAl.


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Down nous a plongé dans son south, sa profondeur, son façonnage, son essence. Le son était souple, épais, peut-être une lichette de plus aurait eu un impact plus pénétrant. Mais bon, c’était génial, les titres caractéristiques sont venus offrir un panel de la discographie du groupe, son groove, sa force.

L’interprétation a fait son job, Philou est resté dans une zone aimable. On sentait qu’il fallait que le bonhomme face amende honorable pour que Down puisse démontrer des valeurs de respectabilité.

Pas de gimmick, pas de prise de parole à raconter des conneries, pas de réjouissance, pas plus d’envie, juste un set jouer avec le cœur.


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MISERY INDEX nous a donné du deathgrind oldschool, pendant que la foule se gavait de la soupe en sachet de Korn de gazelle.

Nous pouvions respirer à plein poumon le putride, d’un set concis, tapant sur nous comme sur un sac de boxe. Ce fut une rouste monumentale.

La fascination schizophrène de la violence dans la culture américaine est son complexe paranoïaque, et symbolise le traumatisme subi par la victime individuelle.

Le death en prolonge la fascination de manière musicale et visuelle.


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PERTURBATOR endocrinien du metal, aka James Perturbator Kent a sulfaté sa synthwave ténébreuse à un public électroniquement en phase avec les dispositions de la mutation metal tronique post-punk electröghot.

Je trouve que ce James ressemble (même physiquement) à un Burzum jeune, ivre de créer son envergure avec transcendance et détermination.


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J’avais mis de la sauce piquante dans mon assiette de bouffe indienne veggie, à 10 euros la barquette (gaspppppp), exprès pour chatouiller les hémorroïdes si jamais la lame Britannique de JUDAS PRIEST n’aurait pu assurer son taux de pénétration. Mais la petite coquine d’Halfort n’avait pas sa langue dans sa poche surprise, mais bel et bien dans nos trous de balle à nous léchouiller avec un set de Heävy metOl d’antan.

Rob (bientôt 71 ans) était livide, il marchait comme un zombie (foutu crabe), c’était effrayant à voir. Toutes les 2 chansons il retournait dans les coulisses, côté jardin. J’sais pas ce qui s’y passait, mais cela lui faisait du bien à chaque fois, de jeunes éphèbes infirmiers peut-être…Son chant est toujours aussi tenace. Bello !

Le public a apprécié de revoir ce monument vivant du metal (50 ans de présence), et cette musique venir souder la fonte des fondements des musiques extrêmes.

Judas Priest ce sont les derniers vestiges de la sidérurgie britannique, et en live le groupe déploie avec autant de menace métallique que la lame de rasoir musicale du groupe, cuir et chaine inclus, grrrr !


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A la Warzone ça sentait le camphre, l'elasto et la bière bien fraîche, comme dans le vestiaire du rugby club de Montredon Labessonnié dans le 81, WALLS OF JERICHO a entamé son set de commando marine de façon brutale, qui n'a rien à envier aux films gore d'Eli Roth.

Dès qu’elle sort de son plumard Candace Kucsulain commence par 130kg au développé couché, et avec la warzone comme litière WALL OF JERICHO nous a chié dessus tout le set, et très fort, de manière brutale, oui je me répète, j'insiste bien sur le mot, qui a son importance.

Dans le pit c’tait régalade de chifarnasse, fourchette dans les yeux, pince couille, épaule déboitée, membre arraché... Dans le tumulte, j’ai vu une nana très jeune, j’sais pas 18/20 piges à peine, aussi grande et fluette que 3 pommes, elle moshait vénère en plein dans une meute de touch guy. Quand Franck Carter demande que les gars protègent les filles pour qu’elles puissent participer au pit, apparemment non seulement il ne connait pas cette femme, ni la vaillance des femmes en général.

« Elle voulait une tempête à la hauteur de sa rage. » George R.R. Martin

WOJ a fourni un set consistant, pétri de lourdeur, de hargne, de castagne. Musicalement c’était chiant, mais impec pour les véloces du pit-boxing.


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CORONER ce sont vraiment les patrons du thrash prog crossover. Quel génie, quelle maitrise dans l’exécution, c’était incroyable une fois encore.

Le son était volumineusement lumineux, l’interprétation incroyable, la set-list gargantuesque. Je n’aurais pas de mots assez puissant et panégyrique (élogieux) pour traduire leur concert.

Bravo, bello, magnificooooooooooooooooooo !



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WATAIN fut incandescent, et c’est peu de le dire.

Le chanteur, maitre Danielsson après avoir allumé quelques flambeaux autour de lui, à la surprise générale, a balancé sa torche en flamme dans le public. Badasssssssssssss !

Tu basculais dans l’instantanée dans un level où le danger est permanent. Le concert a été immense, embrasant chaque titre dans une cuisson parfaite pour nous faire rôtir. Le chant calcinait leur black metal étincelant, brûlant d’atours fastueux, assourdissant de force retentissante. Des riffs stridents calcinaient sans arrêt d’une démoniaque cautérisation.

DU GRAND WATAIN DES ENFERS !!!


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Je finissais tout de même par faire un petit tour pour la fin de concert de RUNNING WILD, pirate de la mannschaft.

C'est du heavy-power metal, leur album emblématique « Under Jolly Roger » de 1987, a forgé le style Pirate metal avec le succès d’Alestorm.

J’ai arrêté après leur opus « Masquerade », mais j’étais content d’entendre cette flibusterie, à coup de solis poweresques, collant parfaitement avec l’ambiance maritime de la Bretagne, et d’une fête de boucanier. C’était cool de voir pour de vrai la ganache du capitaine Rock’n' Rolf Kasparek aussi, son chant est conforme à l’idée que je mettais faite.

Le Hellfest 15 ème éditions, acte I part three se terminait, dans cette sarabande heavy. Le site se vidait, la plupart des festivaliers rejoignaient leur tente pour tomber dans le sommeil...enfin, avec grand espoir...Mouahahahahah (rire satanique)


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Il y a de la magie dans tout ce qui vous oblige à être patient pour vous dévoiler pleinement. J'ai mis toute la densité que j’ai reçu durant toute la journée dans ce report, cela parait futile d’écrire sur la musique aujourd’hui, photo et vidéo sont suffisamment porteur de témoignage sur les réseaux sociaux. Mais bon, il reste encore quelques folles et fous pour lire.

« L'herbe est ligne, la terre un cahier, et je suis l'encre de ce lieu » Adonis

CiaO)))

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Merci à Roger Wessier et Hellfest ; )

mercredi, juin 22 2022

LET THERE BE RAWK - HELLFEST XV ACTE I JOUR 2


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HELLFEST XV / ACTE I / CHAPITRE TWO

« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J’ai répondu : « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu'ils n’avaient pas compris la vie. » John Lennon




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Nous sommes faits pour faire la sieste dans l'herbe douce, pour le plaisir de lécher les dernières miettes délicieuses sur nos doigts, de sentir la lumière du soleil sur la peau et pour faire tonner la crépitation électrique, c’est comme cela. il n'y a ni honte ni culpabilité dans nos corps à faire ce pour quoi ils sont faits, et nous sommes faits pour le metOl.

SAMEDI 18 JUIN 2022


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POINT MORT passe la Vitesse supérieure en ouvrant la Valley.

Ambiance survoltée (je ne m’y attendais pas de si bon matin), crème solaire et post-hardcore, perfecto. Le groupe a pris son panard et a remporté l’enthousiasme du public. Le final fut très intense, et émouvant de communion. Belle explosivité du traitement des textures sonores, avec des compositions amenant progressivement vers cette explosivité. Dissonance légère, chant clair et crié magnifiiique. Même si le groupe a le budget d’un club de rugby amateur, sa vigueur, son exaltation et son sens du combat sont à la hauteur des plus grands.

Point Mort est un groupe à suivre de très près.


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FIRE FROM THE GODS c'est Made in Texas Hiiihaa, le groupe prône la mixité et le réalise pleinement avec du rock alternatif, rap, metalcore sur la mainstage.

Oui je m’efforce d’avoir un panel représentatif de la versatilité musicale de la prog, qui est vaste et lui faire honneur.

La nouvelle niche commerciale est le corps du metalcore, enlaidi et souillé par le péché véniel des expérimentations de la pop. C'est compliqué pour moi parce qu’il est difficile d'abandonner ses instincts naturel face à une ‘’musique artificielle’’, en fait il y a un décalage générationnel, je n’ai pas les codes, et puis je m’en fous surtout. Après c’est bien foutu, rien à redire, du post-korn R&Bcore.


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Une fratrie de Haschichiste inhalait l'esprit de snoop dog dans leurs vapeurs et celle de DUEL, groupe helvète de stoner psychédélique, sans comprendre que le spectre sonore du Jefferson Airplane allait atterrir dans le cosmos de Nebula & Clutch, et leur filer la sensation d'ouvrir les paupières dans un bac à sable.

Le guitariste soliste ressemble à l’acteur Zach Galifianakis dans Very Bad Trip avec son taux de connerie.

Ce stoner rock sudiste bluesy était hyper efficace, très bon set, plein de cette sauce au cool mood d’un Duel au Soleil et de danse ésotérique !


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Le plus cool hooligan se nomme LION’S LAW

Sur scène c’est prolétaire, basique. Les rangers ont claqué du derche à l’arrière, dans la fosse Les gaziers du pit se sont envoyés de grandes séances de fractionnées, les mornifles sont tombées, avec de grands élans fraternels pour un mélange de cop de foot, rugby de village, et solidarité.

Ne va pas leur demander ce qu’il pense de l’entrepreneuriat digital et du resourcing residence, s’en branle, parle leur le langage de la rue : Oi, coupe droite, rectitude, sens de la loyauté dans le combat et de la camaraderie.


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THE PICTUREBOOKS

Le duo joue très ben, c’est du blues sudiste, et il est balèze pour mettre en scène leur show et cette sensation de groove tribal.

Si tu relatives l’ensemble le batteur commence avec une paire de mailloche, appelée aussi cigogne ou parfois battes, c'est un maillet utilisé pour frapper différents instruments de percussions, avec le bout en rouge, t’as la vision qu’il tient 2 allumettes géantes et qu’il bourrine sa caisse claire. Le gratteux il joue très bien, connait sa gamme pentatonique les yeux fermés, avec tous les gimmick et un toucher en soie, maiiiiiiiiiis je n'ai pas été convaincu, ça tourne en rond l’histoire, un one band va gratter à l’essence même, au spirit d'Hasil Adkins, le duo ne fait que des étincelles, ça c’est pour les allumettes !

Le groupe est atypique et sa musique passe-partout. Dans la spirale autophage de l’industrie musicale, c’est porteur et vendeur avec les séries TV autour d’un spirit rock’n’roll un peu badass. Ce groupe fait du vent avec une pompe à vélo, oh, c'est juste mon avis, niveau show et interprétation c’est au niveau de Starky & Hutch.


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Vous avez dû remarquer qu’en terme de produit dérivé le metal peut s’enorgueillir d’être beaucoup plus en avance que le rap, qui est le style musical préféré des 5/35 ans. Tout comme la différence dans la société est plus ou moins appréciée. Le metal est considéré comme une blague potache de mauvais goût, dans tous les sens du terme. Alors que le rap est accessible mais demeure encore hermétique dans certain cas de figure.

Par exemple il est notoire de voir une sexagénaire avec un bob de Judas Priest dans les rues de Clisson pendant la fête de la musique, alors que vous ne verrez jamais la sexagénaire avec un mug de Tupac au ptit dej. C’est beaucoup plus cynique et dissimulé dans le rap. Le quinqua fume peinard de la weed en écoutant Snoop Dog le soir, et fait le signe de Jul avec ses doigt à la machine à café, dans le dos de son chef.


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RECTAL SMEGMA a dégorgé son poireau grind-death par les plaies béantes d’une putridité sonique. Le groupe est aussi plébiscité qu’un urinoir à l'Oktobeerfest. Whaou putain mais quelle mule ce groupe, tu peux le charger pour toute la traversée d'un GR au Népal sans problème. Intellectuellement c’est proche de l'appareil à raclette qui mate un porno, le groupe a déroulé sa meule sonique à mi-affinage pour la faire fondre sur une raclette de grinnnnnnd, dans le pit, les pommes de terre s’entrechoquaient en purée de jus de couille. Un vrai set de punk !


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HEILEM a façonné un set de heavy black metal scandinave sans aplomb. Le point final de ce set c’est d’être arrivé au terme d'un voyage non accompli.

Nous ne savons jamais ce qui va se passer dans un concert...C'est l'inconnu.


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Avec KNOCKED LOOSE il y avait un choc hypothermique. Des breaks de HxC partout, tout le temps, comme une vaste tornade.

Le groupe est une bétonnière, il malaxe des riffs pour monter un mur du son et des parpaings dans le pit, Motherfucker caralho !


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GUERILLA POUBELLE a fait le plein. Est-ce que Till, le chanteur guitariste a compris qu’il ne peut maitriser l’attitude des autres ? Le public lance un wall of death. La réponse du chanteur sera une mise en garde dans la bienveillance. Comme ce sont des punks, rien à foutre et ils se sont pétés dedans. Conclusion de Till « Et merdeeeee »…

Il faisait super chaud, avec la bousculade dans la fosse les mecs cherchaient l’air en mode Nemo, hors de son aquarium à claquer sa queue par terre, serré comme des sardines. Les refrains ont été repris en chœur par plusieurs génération d’amateur de punk français.

L’adhésion du public était fervente pour le retour au 1er plan de GxP, cool, champagne !


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Je passais au milieu de la restauration. Les vegans jubilaient d’avoir de l’avoine pendant que les coreux s'étaient donnés rdv chez les 3 petits cochons pour les grillades, vin chaud et de commentaires de judoka pour le match ovalie entre Bordeaux/Montpellier.


Plus loin vers la Mainstage le rock progressif de SOEN était beau, avec la pureté d’un coton. Le groupe possède de superbes mélodies, le chant était somptueux. Tu as la sensation cajoleuse de dialoguer avec des anges, avec un chœur musical à fendre terre et ciel. Une douceur omniprésente, mais aussi l’ardeur de leurs titres puissants et la douceur tiède comme la clarté du soleil pour en suspendre l’ensemble.


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Au Hellfest il y a un bouillonnement culturel, tant de styles se côtoient, tant de show se mirent et exultent. Certains groupes surfent sur une vague d’une mode pour en être, d’autres inventent des concepts à outrance en guise de société occulte, moderne. Il est préférable de tenter que de ne rien faire de toute façon. La stagnation est mortelle, l’action est vitale, même à tourner en rond, ça bouge encore. De toute façon rien ne sert perd puisque le revival est une seconde main profitable pendant le temps de sa reconnaissance. Si la recherche du lucre est maléfique, alors les trve devraient se gargariser. Si la pop envahit chaque strates musicales, alors les progressistes devraient se révolté.es. Dans les mirages rutilants du virtuel les obligations sociales martèlent une vitrine promotionnelle où chacun est devenu une divinité sur l’autel de son égocentrisme. Se démarquer demeurent une survie et l‘aboutissement d’une réussite, telle qu’elle soit.


La programmation de la valley souhaite que l’on se retrouve à ce carrefour diabolique où Robert Jonhson a vendu son âme au diable. Le groupe ME &THAT MEN est habillé de noir, il dispose d’une ode bluesy qui sied au public fan d'une compil whiskey blues sur youtube. Pourtant c’est avec l’encre de Nick Cave aka Kind Dude aka Johnny Cash, de Tom Waits aka 16 Horsepower que ce dark country puise à sa source Leonard Cohen aka Woven Hand. Nergal, leader de Behemoth a conçu cette anathème sombre avec le featuring (collaboration amicale) de personnalités du metAl, sur disque c’est cool, en live c’est sympathique, Nergal prend son pied bot sans marcher sur la queue du diable, et réalise sa mue.


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Bordel de merde, j'ai réussi à m'assoupir devant EINHERJER, folk metal norvégien, originaire de Haugesund, Rogaland. Formé en 1993, avec pour thème la mythologie scandinave, sköld !

Cet enfoiré de marchand de sable m'avait foutu une triple dose, je me suis réveillé avec du crumble dans le coin des écumoirs, avec à côté de moi le regard perçant et insondable d'un gars avec deux points noirs misanthropique comme iris, qui regardait impassible le délire cendreux de l'épouvante festive païenne bretonnante.


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Le trio VINTAGE CARAVAN est davantage un groupe de mainstage mais qui passe à la Valley avec du rock bluesy psyché des 70’s. Les Islandais ont lutté avec panache contre la chaleur, mais ça a tout de même rosé leur peau livide.

Parfois nous avons du mal à intégrer des groupes, non pas parce qu’ils manquent de visibilité, mais parce que nous choisissons de ne pas reconnaître leur lumière. Vintage Caravan c’est cool, mais ça ne me touche guère, j’ai suffisamment vécu pour ne plus laisser personne diluer mon ressenti.


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LOUDBLAST c’est la force tranquille.

Dans la fosse ça se câline des épaules pour défendre l'empire du milieu, et partout Je n'existe que par l'objet que je possède se métamorphosait ici par Je n'existe que par le groupe que j'affiche sur des vestes patchées colorées et des t-shirt de couleur sombre.

Le leader Buriez étranglait la meute du pit, puis fixait son regard les dents serrés, le poitrail gonflé et la mine patibulaire d'un poing levé. L'impression haineuse sort du coffre et c'est puissant, on imagine qu'à l'intérieur c'est plus redoutable encore.

Le set était une boucherie chevaline, cinglant & sanglant.


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THE DARKNESS c’est la version clé Anglaise de Turbonegro en plus heavy et caustique, et se comprend comme un chef d’œuvre Monthy-Pythonesque, et Spinal Tap, entre Queen, Thin Lizzy et Aerosmith.

L’opulence vient faire le sagouin sur scène au milieu de cet amas de narcissisme heavy metOl, avec un final hilarant coptant la présence de Michael Starr aka Vince Neil de Steel Panther.


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J’arrivais devant la mainstage avec l’énergie d’un straight-edge après un jus de pamplemousse sans bulle, un gars munit d’une veste militaire de chez Gucci passait devant moi avec le sourire commercial de Philippe Rissoli. A mes pieds un attroupement de bouton d’actée faisait fondre leur l’apathie avec la même inertie qu’un clébard devant un épisode de l’inspecteur Derrick. Quand HEAVEN SHALL BURN a fendu la scène avec la foudre des décibels, les mômes se sont levés tels des lémuriens reniflant l’excitation du danger, pour se planquer dans la foule comme une motte de beurre après un passage d’une minute dans un micro-onde à 1200 watts.

Heaven Shall Burn c’est selon ma vision, le Saxon 2.0.

C’est heavy et metalcore, les compositions sont dures, fournies, pénétrantes. Les Allemands attisent un metalcore très véloce. Il y a une mise en scène très forte de la scénographie ‘’fin du monde’’, des flammes, l’effet des explosions de ruban est phénoménal en début et fin de concert.

Le chanteur Marcus Bischoff est un putain de showmen punk, il tient le public par un pacte vertueux de célébration et de communion. Ce groupe de Vegan puise dans ces diverses luttes une symphonie de poigne et d’engagement qui se traduit sur scène avec enthousiasme. Il y a eu le plus grand circle pit, non vraiment strong !


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Peu loquace, PELICAN délivrera une ode rêveuse dans le charme de son post-metal-rock, lourd, intense, crépitant.

Laissant des plaines de songes, de prairies et d’espaces mélodiques illuminer l’immensité transparente, tout en ayant la capacité d'enlever toute lassitude. Une fille était couchée dos contre terre et la tête gorgée par les doux décibels, elle ne se souciait que de sa relation avec les cieux éternels, la poitrine et les membres découverts à tous les vents et éclats de soleil.

Pelican planait haut, mannnn dieu dire qu’il allait falloir redescendre, c’est toujours ardu de se confronter à la réalité du terrain après cela. Bingo, je passais non loin des chiottes et ça remontait dans les naseaux une effluve de beurre rance et de merde, digne de la Fistinière.


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TAAKE en live c’est un bloc dur, punk dans l’approche mais beaucoup plus misanthropique et antithéiste, vipérin dans l’atmosphère, avec une attitude frontale.

Le set était dense, Taake a le secret provocateur avec ses éclairs d’aciers et ses torrents de feu blasphématoire. Le leader et chanteur Hoest possède ce charisme du cruel, il assoie son attraction magnétique que l’homme éprouve quand il veut conquérir. Taake ne chie plus du plomb germanique par la raie d’hitler depuis longtemps, il a compris que la shitstorm est une manière métaphorique d'aller se livrer à une pénétration anale intellectuelle qui clôt tout débat.

Faut savoir tourner sa langue dans sa bouche avant de cracher, la diversité existe dans cette boule à facette que l’on nomme terre, et qui prend celle d’une boule de feu à force de lui prendre toute sa sève par confort.


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Aviez-vous prévu un lubrifiant pour STEEL PANTHER ?

Si la confiance en soi est le plus puissant aphrodisiaque, ce groupe de sleaze abondait d’imagerie vénale pour que vous puissiez sucer la queue de son spinal tap parodique. Le vieux vicelard a pu reluquer du fessier de metalleuse avec le regard primesautier de Jean Luc Lahay sur une collégienne.

Steel Panther c’est très con, c'est la virginité des lyrics d’un ado de 13 ans devant un vieux playboy, c'est beau comme un sexto d’un plan Q à 5h55.


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MESSA a été un envoutement du début jusqu’à la fin.

Passionnel ce doom prog cinématographique, avec je le pense une très forte culture Méditerranéenne, m'a happé. La sensation que mes origines comprennent tout de cette musique. Pourtant j'avais eu une réticence avec leur évolution, me suis bien trompé, tant leur dernier long format "Close" est divin. Le chant de Sara la madone sombre était très beau. Nous n’avons pas entendu tous les solos par contre, le son étant défectueux par moment. Le bassiste s’est chié de morceau et a pris une remonté discrète par la chanteuse rien qu’avec le regard, Mama mia !

Musicalement il y avait à voir au-delà de l'écorce des choses sommaires, pour ressentir cette sensation intime et violente à la fois d'être mise à nu, et de discerner un semblable dans une interaction d'énergie mystique. La fragilité de cet instant était beau et fragile car tout reste transitoire.

"Le mystique ne s'exprime qu'approximent par métaphores: il est condamné à la poésie." Éric-Emmanuel Schmitt


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MEGADETH me fait chier, Mustaine me gonfle. Autant je comprends le narcissisme de Steel Panther parce que c’est du second degré, autant je comprends Metallica qui a foutu coincoin dehors.

Mardi 22 juin j'ai vu Waz, un pote, il m'a raconté que c'était le meilleur concert de Megadeth qu'il avait assisté.


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Les TOY DOLLS ont à nouveau toy-dollisé les punks de la Warzone, avec un set cartoonesque, toujours avec la banane et le sourire de communier leur BD musicale avec un entrain vitaminé.


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MONO était accompagné de JO QUAIL et son quartet de cordes. Le climat général de ce set quasi instrumental (un seul titre chanté) était changeant, comme la météo capricieuse du soir, entre électrisation, atmosphère moite et orageuse, pour un final de foudre, car “un ciel aussi chargé ne s’éclaircit pas sans une tempête.” Selon Shakespeare

Le groupe Japonais apportait des images oniriques de dragon en feu, de rizière paisible et de forêt luxuriante dans son post-rock immersif et contemplatif.

Tant de paroles sans mots, de tels phénomènes peuvent être subjectifs et naître en nous, ils n'en sont pas moins réels, puisqu'ils correspondent à des réalités inévitables. Ils sont et soulèvent des forces sublimes qui dorment au fond de nous. Ils écartent l'écluse des routines, l'épaisse barrière des préjugés et des torpeurs. Ainsi l'épaisse brume se répand tout à coup et offre son plus beau spectacle.


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Les darons de SOCIAL DISTORTION ont offert leur style rock’n’roll et univers punk rock, country, rockab, blues, pour un set impeccable de classe. Le chant de Mike Ness était parfait, grain crispies élevé à la dure avec une véritable émotion dû à son vécu.

Si tu aimes la côte ouest, SxDx a fêté le rock’n’roll du boss Springteen, Perkins, Cash sur scène avec le sunset Californien. La classe !

Pour moi, Social Distortion c’est plusieurs séances de tattoo avec le son de la machine et les mélodies du groupe, entre chaleur et douleur initiatique, véritable réceptacle de vivre l’intensité d’une vie.


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ENVY a été l’exaltation émotionnelle du week-end.

C’était une cascade vers les cimes climatiques du post-hardcore, tantôt dans le chaos, tantôt vers les cieux.

Les transitions étaient intenses. Il y a une cohésion dans cette formidable force de Vie sonique que cela en est troublant. Envy casse les structures, varie les ambiances au sein même d'une chanson en s'attachant à exploiter chaque aspect, chaque atmosphère jusqu'au bout. C’est la parfaite et subtile articulation d’une musique libre, à la capacité de passer très vite d'un déploiement large de volume et de sons à des moments mélodiques plus économes de décibels.

La sobriété scénique, sans effet dispendieux et inutile, officie vers une gestuelle sereine et libre de chacun, souvent exaltante, avec cette étrange présence attractive, comme une aura cataclysmique de désir et de malédiction d’être entièrement envouté.

Le set était explosif, les musiciens étaient aussi passionnés que leur musique, on sent que c’est viscéral de le vivre aussi intensément, car cette honnêteté fait partie du fluide qui nous mène à la même communion d’apothéose. A cette fluidité musicale qui nous perce l’âme pour nous émouvoir avec le cœur totalement ouvert.

Mes larmes ont coulé devant cette intense beauté, d’une pureté de magnificence.

Ici, personne ne connaît mon cœur, cette grenade fiévreuse, et je ne me sens pas du tout être à la merci d’un esprit malveillant. Je rêve plutôt d'âmes en fleurs, impies, pures, emportant dans son inspiration le rêve d'un rêve. J’essaye toujours que mon âme ne se teinte à la couleur de mes pensées, mais qu’elle écoute le battement de mon cœur.

La réalité de l’homme moderne me déprime, j'ai besoin de trouver des mondes fantastiques et de m'y évader. Avec Envy j'étais climatiquement comblé


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Puis je m'en alla souffrir mes guêtres à la scène Temple, là-bas un jeune homme traînait nonchalant ses pieds avec l’art délicat de la paresse adolescente. Son corps pataud translatait cet état transitoire sans qu’il en en arrive réellement à en comprendre le sens émotionnel. A cet âge on se fout de tout parce que l’on ne saisit rien sur l’instant, et tout à la fois bien plus tard. Il rentra sous le dôme de la Temple en accueillant la libation satanique en court, puis beugla son cri de ralliement pour présenter son hommage au culte de bacchus. C’est un réflexe primitif que de s’annoncer, les oiseaux le font en sifflant, au Hellfest c’est un beuglement rauque.

Rien qu’avec la cover des Rolling stones « Paint It Black » je me suis fait violence pour rester, la suite, c’était le 20e anniversaire de l’album ‘’1184’’.

Un vestige était sur scène, il arriva pour dévorer avec les airs anciens de ses vertiges, mais le supplice tourna au tragique, ça tournait à vide et sans voltige.

Ce n’est tout simplement pas ma came le black metal de VREID, et pis je ne vais pas m'excuser, plein le cul.


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Puis je m’arrêtais un instant devant la cène ouverte de la mainstage, les divinités avaient quitté le navire comme les rats de GHOST devenus cyberpounk.

Ghost utilise le même principe conceptuel dans ses albums comme la vierge de fer Britannique.

On est toujours fasciné par le leurre de tous les marchands de rêve et de désir. Ils agitent devant nous des sentiments et des émotions capables de nous duper. Il suffit juste de croire à cette féerie qui va considérablement métamorphoser notre vie.

Le quotidien est par définition identique, alors la moindre étincelle qui enflammera notre existence nous fera craquer comme une allumette.

Derrière le rêve et le désir il y a une incertitude, excitant idéal pour toucher du bout des doigts à l'indicible dessein, ce colorant essentiel pour vivre avec audace. Mais une fois que l'escroquerie se dévoile enfin, l'amertume qui en régit est une désillusion infernale. On a tous ce besoin de croire en quelque chose qui nous rattache à notre vérité. Qu'importe sa brillance, la passion nous immole ardemment à son aura, et l'on est en quête de briller nous aussi dans sa communion.

La manipulation des peuples permet depuis toujours aux puissants de régenter leur domination. Balancer de la poudre aux yeux pour faire croire à un monde meilleur, si c'est vendu, c'est que c'est gagné. L'escroquerie est une victoire.

C’est satanique de fléchir aux péchés et Ghost l’a bien compris.


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AIRBOURNE chante un dialecte primitif en percutant des pierres sur des lyrics de foot australien. Il pleuvait aussi sauvagement que les riffs sur scène. Pas la force de lutter...


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Je m'abritais pieusement près d'un bar, où l'aide à la personne se manifestait avec une tape dans le dos, et d'un rot de bière en guise de présentation.

Devant cette courtoisie chevaleresque je quittais le site, son bruit, son chaos, ses flammes, son immensité, ses décorations, ‘’sa culture de la mort’’ selon ses détracteurs, tiens au fait, je ne sais pas si vous avez fait le rapprochement mais pareil à la genèse, au Hellfest il y a le jardin d’Éden et l’arbre de Vie.

Bonne nuit, fin !


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mardi, juin 21 2022

BURN IN HELL - HELLFEST XV ACTE I JOUR 1




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La photo pas cadrée c'est pour rendre hommage à...merde comment il s'appelle déjà ce groupe....heuuu, ah oui, Ultra Vomit (hop placement de produit)


Deux années de frustration, d’attente, pour sortir des clous et les remettre sur une veste patchée, assister à du spectacle Vivant, le grOs show du Hellfest électrisé par des groupes ayant la même gratitude vibratoire d’une reconnexion.

C’était le premier week-end indélébile du cru Hellfest 2022. Je vous en narre l’édifice avec une plume trempée dans une encre caniculaire, pour 14h00 de concert par jour, et 4h00 de sommeil par nuit.

Si tu arrives ici pour la première fois, le Wallabirzine ce sont des dessins dans le sable au ras des vagues, j'écris seul, fais pas chier et jouis de la lecture.


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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres dans ces regards croisés en festival. Tout le monde semble s'ignorer mais chacun le découvre plus tard en le perdant. Les fantômes sont simplement des souvenirs avec des boulets aux pieds, et le sabre d’un parfum entêtant. Dans tout le tumulte de ce premier jour, il y a l'essence de ce que vous avez parcouru, le nombre de styles musicaux, groupes différents qui vous ont conquis, le nombre de heurt physique, chocs émotionnels que vous avez pris en cours de route. Tout s’additionne, chaque collision, chaque absence, chaque conséquence, tout est lié d'une manière dont nous pouvons comprendre l’étendu. Il faudra s'assagir d’une digestion lente pour ne pas brûler à l’intérieur se murmure qui ne cesse de s’amplifier d’une fatigue souveraine.


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Hellfest XV / ACTE I / chapitre One


VENDREDI 17 JUIN

Tu t’appelais Stéphanie et tu aurais eu 50 ans aujourd’hui, bisous de l’enfer à ma sœur, avec tout mon amour !


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L’un des gagnants du Voice Of Hell, SHADE & DUST a ouvert les solennités avec leur death moderne. Habillé de blanc (sorte de Stormtrooper) et un chanteur charismatique (en noir) Avec leur groove omniprésent, les différentes couleurs et atmosphères, le set a été rempli de maitrise et de plaisir, inaugurant la sortie de leur EP « Finite ». Shade & Dust trace des arabesques dans le creux d’une magie deathalique avec ce brutal et doux mélange pour une torride et tendre collision.


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Unique scène avec un sol en herbe, la Valley s’éveille avec le quintette ABRAHMA

Ampli orange, leur stoner plantureux alourdit la sensation caniculaire. Un mélange de barbu à casquette, de shirt aux couleurs de Kuyss/Mastodon et de chemise à fleur s’immolait tranquillement. Le groupe fuzzait sa reverb et allongeait le pas lourd d’un set planant, pendant cette interaction magique où le ciel intérieur rougit et tout semble être en paix. Parfait pour débuter paisiblement sans heurt et ouvrir la porte des enfers.


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Le second gagnant du Voice Of hell c’est MORTIS MUTILATI, projet Black-Metal Français créé en 2011 par Macabre, avec 4 albums, dont le dernier « The Fate Of Flying 800 » en 2020 avec Devo Andersson (ex Marduk) au mixage et mastering.

Le concert avait des allures de lenteur d’un black metOl funeral plein de venin, d’abondance de souffrance. Le groupe dispose de bon atouts, d’une belle densité d’atmosphères et d’exécution, avec une oscillation mortifère. Une partie vocale est assurée par Asphodel (illustratrice de la pochette de l’album). Mortis Mutilati rôdait sa funèbre tristesse assoiffée et céleste, et venait brûler l’air que respirent les pierres en souffrances. Il grêlait le crématoire.


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La faucheuse ouvrait le bal du groupe en nous indiquant le Chemin de la Main Gauche qui exercera sa propre attraction vers la Félicité. Si tu ne comprends pas, allume un cierge à la gloire du groupe puis relie calmement.


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IN OTHER CLIMES a ouvert la scène Warzone en 2 pour la plier en 4 !

Les sudistes ont délivré leur thrascore avec la décontraction testiculaire de Wayne’s World. Le premier cicle pit de malade mental a eu la vision de pieds chaussés sur un sol sec avec un contact sur du 220 volts dans la gueule. Le riffing thrashy a plombé le pit en boxant notre tronche jusqu’à ce qu’elle ressemble à celle de Ribery. Le set était un ensemble de molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, ohhh pitinnn la branlée !


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Opiniâtre dans son set de flamme ardente, de brûlure putride, d’acidité intense et véloce, le quatuor NECROWRETCH écrasa la carcasse de son death, dommage que le son n’a pas été à la hauteur de ce premier Hail Satan. Necrowretch défendra la noirceur blasphématoire de son dernier album « The Ones Ffrom Hell » avec une tournée Européen en septembre avec Kampfar et Taake. Puissant le set !


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Il n'est métal si dur que le feu n'amollisse, ni affaire si mauvaise que l'argent n'accommode. Le festival gravit sa montagne sacré par un rituel qu’il compose dans chacun de ses pas. L’opium du peuple trouve ici une spiritualité à base de divinité, de sonorités vibratoires, d’extrapolation pour des paroles ésotériques. Les niveaux de lectures sont multiples, et chacun y vivra ce qu’il voudra finalement, fatalement.

Le black immersif de NUMEN est venu avec son gouffre tel un tourmenteur. Puissant, intransigeant et parfois crépusculaire, les impitoyables basques nous ont menés dans les âges primaires de leur terre sombre et sans chemin. Le basque est le langue la plus ancienne d'Europe occidentale. Numen sait traduire dans sa musique les incantations des chants anciens, il y a des paroles à dire à minuit, pendant certaines phases de la lune, au bord de lacs sans fond cachés au fond des bois, ou dans des chambres souterraines secrètes...Et ceci depuis la nuit des temps.

Numen en émulsionne la vigueur. Toutefois, les gratteux avaient beau nous ventiler en headbangant de leur longue tignasse, rien n’y fit, c’était dans le chaudron de Vulcain que nous transpirions le coeur en proie au flamme, et la peau ivre de feu.


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ENFORCED produira son crossover thrash américain revival 3ème génération qui combine death, hardcore, punk et thrash, dans la veine de Sacred Reich et de Bolt Thrower aka Municipal Waste et Power Trip.

Le set a passé sa crème thrashy oldshool et a provoqué une fièvre sous peau, avec des frissons et du mercurochrome. Sur scène c’est les shirt de Sepultura, obituary. Le public était en mode headbanging, a hurlé comme des tarés, et quand t’es pas trop couillon, tu comprends vite le regard de certains touch guy, là tu sais très bien que la lumière ne s’allumera jamais dans toutes les chambres. Ça puait l’encloscage de fédérale avec du concassage de touristes déguisés en hardos. Il y en a qui ont dû finir dans la soute du bus entre les gourdes et le sac à maillot pour le retour, c’est certain. Si si, si je te dis que ça rentre, regarde comme ça un peu plié, impec mec !


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ASG a renoué avec la torpeur de son album « Win Us Over », et a recentré son épopée sonique dans une Valley atone, qui puait la cire de barbier.

Le groupe façonnera son mur d'apesanteur et de gravitation romantique dans les attraits musicaux qui font invariablement planer les contemplatifs.

Ah pitinnn j'aime la lenteur, la contemplation, être à contre-temps, traverser une forêt, se disperser dans le vent, m’arrimer au spectacle des nuages, sentir la pluie traverser les senteurs estivales, ASG m’a remis dans son rêve, et c’est cool.


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EGO KILL TALENT c’est du rock saupoudré de pop heavy rock. Il y a un très bon rendu scénique (avec le backdrop en rouge), c'est un bon maraicher avec une bonne pêche délivrée, des compos qui tiennent le jus radiophonique, les mecs sont professionnels, en échange ils filent le jus au public. Voilà bon échange, fond de court façon Matts Wilander et ça ne va pas chier plus loin.


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BURNING HEADS a joué pied au plancher en plein cagnas. Les grands-frères du punk rock hexagonal avaient bouffé une savane de lion pour électriser de la sorte avec leur tonus. Good vibes avec un aplomb sincère tout le long d’un concert génial. Après leur super dernier album « Torches Of Freedom » , la grosse torgnole de ce concert ne fait qu’amplifier le destin de ce groupe hors-norme dans cet instant ressuscité où il surgit dans toute sa nouvelle beauté féconde. Les Burnings ont toujours fait les yeux doux à ma jeunesse enfuie pour savoir enfin ce que "ça" faisait de recevoir frontalement ce son-là, ces chansons-là, en direct. La ferveur est intacte !


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Costume moine en bure, masque Vénitien, le temple de MEPHORASH possède l’esprit d’une société secrète, genre Eyes Wide Shut pour les cinéphiles. La lente procession black doom abondait sa densité et sa musique ritualiste. Le public se laissait prendre dans la domination profonde des Suédois. Le set était un sifflement de venin s'épanouissant dans les ténèbres. Pataugeant pleinement dans un cosmos souterrain, soutenant le feu des enceintes, avec ce colorant rupestre drapé des ombres, l’œuvre liturgique était gorgée de mystère occulte, et du levain des maux du gouffre de Belzébuth. Dans la filiation au spectacle grimé c’est Kiss, slipknot, Ghost, il y a exagération, clair, c'est un show je te le remémore. Dans l’esprit c’est StVitus et la musique du Behemoth suédois. « Shem Ha Mephorash » est leur quatrième album, il évoque le thème de la Kabbale Traditionnelle, le mysticisme juif développé à partir de la fin du Moyen-Âge.


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Tu rentres à la valley avec ELDER comme dans un champ de champignon magique. D’emblée le temps semble s’étirer dans un cosmos psychédélique. Le groupe éclos sur scène comme une énigme enveloppée autour d’un mystère, il nous dit ‘’Si tu as besoin de moi, je serai dans la forêt pas loin, cherchant des portails vers une autre dimension’’. Leurs précédents opus ne m’avaient pas ravi par le caractère progressif de l'ensemble, le groupe cherchait des noises et en oubliait sa fulgurance entre Kyuss et Sleep. Mais bon, le quatuor a remis du kérosène dans son V8. Le set a plané dans l’immensité d’un désert avec mescal, cactus, serpent à sonnette, et des oasis pour redescendre boire à la source sonique, ce fut un véritable trip cosmique. Avec cette très bonne prestation j’ai inhalé leur musique comme calumet de la paix.


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Cela me fait dire que dans le ventre mou de la journée on caresse la jouissance d’un excellent set, planqué entre les découvertes matinales et les déceptions des gros groupes.


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Le groupe mythique SETH n’a pas convaincu son entrée malgré son apparat. Il n’a pu puncher un public amorphe, accablé de chaleur mais pas chaleureux pour autant, juste poli. Le son était brouillon. Puis la magie Luciférienne viendra étendre son linceul et sa lumière avec la morsure du christ, jusqu’à un final ritualiste tant musical que scénique, et qui mettra le feu de la passion dans un Seth ostentatoire.


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Dans le monde entrepreneurial les empires convoitent toutes les possibilités d’absorption pour être partout, car envahir tous les espaces est le must contemporain : être viral c’est hype. Ne vous étonnez jamais du monde du spectacle il demeure un axe de profit dans un monde marchand.

SHINEDOWN c’est du hard rock de ricain, Floride. Le chanteur possède une aisance et prestance scénique entre Bruce Dickinson et le côté enjôleur et ironique de Robbie Williams. Il y a le bois du Canada de Nickelback dedans aussi, enfin il me semble. le groupe a vraiment trop de sucre et là sur scène c’est carrément la main dans le pot de confiote. J’ai mal aux caries, hey mais j'y pense j'étais à ce putain de carrefour pile entre l'axe du bien et celui du mal, fallait choisir...


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Juste pour le gouter de quatre heure des enfants, j’ai eu la sensation tellurique que la descendance d’Obituary et d’Entombed était effective avec GATECREEPER.

Formé en 2013 de Phoenix, Tempe et Tucson, Arizona, avec des membres et ex-membres de Hellhorse et Languish. Un set lourd, incandescent avec un taux très élevé de cadavre dans la gorge. Un must d’une densité swedeath et de profondeur. Dans le public les gars se fouettaient les parties génitales avec le sens du riffing du groupe. L'obscurité se ferma dans la progression du set, nous nous tenions près jusqu'à ce que la lumière des ténèbres s'estompe, nous voulions sentir pour toujours le corps musical entrelacé avec le nôtre. Nous retenions la fureur sonique en ayant besoin d’une bulle de protection, car si nous n’avions pas créé notre propre halo, nous aurions été probablement happé.es vers la porte du croque-mitaine de Gatecreeper pour toujours.

Oh puis merde, pour toujours. J'avais choisi !


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Immersion lascive de cthulhu, avec vue sur les abysses Lovecraftiennes, climax chimérique, surtension climatique et vénéneuse, atmosphère poisseuse, telle est l’émulsion de THE GREAT OLD ONES.

Le set fut long, avec de plus de plus d’intensité au fur et à mesure d’une communion lente mais sereine avec le public. Le groupe joue la montre où quoi ? Mon voisin m’indique que cela fait partie des éléments qui posent une atmosphère et permet plus tard de rentrer dans le vif du sujet. Il y a une gestation d’assimilation avec le post-black des Bordelais, il pousse à l’incandescence fiévreuse à l’intérieur, il bouscule certaine ligne, au début il y a du brouillard, et l’inconfort change par acclimatation. Le groupe puise dans ses entrailles le noyau tellurique et occulte, il fissure les âmes dans son torrent sonique. L'air était d'argent et de perle noire. Le givre de cette musique scintillait sur le chrysanthème, et sa silhouette était possédée par la même cambrure que des lys courbés. L’apothéose finale était d’une beauté sombre. Devant des jeunes testostéronés avaient lancé un circle pit qui prit fin rapidement, au petit trop, les joues écarlates. Un Wall Of death a pété sa durite juste après, comme quoi hein...Il y a toujours un fond sombre derrière qui appelle à la lumière.


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NECROPHOBIC formé en 1989 est une légende Suédoise, Il plane au-dessus de l’attente ce conciliabule maléfique autour de l’aura du groupe qui stipule : ‘’Tu veux la vérité ? Le groupe vient de négocier avec Belzébuth et ça va être électrique, j'espère que tu es prêt."

Necrophobic a lancé son blackened Death Metal sur la scène Altar en terrorisant avec une torride torpeur, le cuir de Judas Priest, les clous démoniaques de Venom, la magnificence de Celtic Frost, le vaste de Watain, et tout le putride du swedeath. Leur dernier opus « Dawn Of The Damned » fait office de brulure glaciale, avec une exaltation épique, et le souffle chaud de maitre cornu pour sablonner les consciences. Les héritiers d’Immortal, chaine autour du cou, cuir moulant poutre apparente et les mimiques d’Ozzy Abbath, ont produit et pétri une horde de riffing dégoulinant. Très gros set, j’en transpire encore, surtout avec un son herculéen de puissance sonique.


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ROTTING CHRIST est arrivé dans un triomphe qui a même étonné son leader. Le groupe originaire d'Athènes a fait son show black metal épaulé par un public appréciant les bouffes Grecques et les cris de Cerbère. Animé autour de ce heavy tribal hellénique au triton maléfique, le public a eu de la moussaka plein le froc.


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Le trio HIGH ON FIRE a percuté son stoner sludgy avec l’onde d’un public en transe. Le machete du stoner’n’roll (le chanteur guitariste de Slepp Matt Pike égale l'aura de Dany Trejo), plus fast que Motörhead, et avec un coulis de lave volcanique pour faire passer la sauce piquante. Les bombardiers étaient de retour à la Valley de la muerte. Un p#tain de groove, un chant avec du gravier dans le gosier façon tord-boyaux, ça a chié du feu du tonnerre, et pas de brest, hein. Des solos qui vomissaient de la wha-wha, et des errances psychédéliques à chercher de la drogue bluesy à Las Vegas Parano, High On Fire a salé une composition impeccable.


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Ne m’emmerdez pas avec Mastodon, surcoté à la bourse des hipsters et des masturbateurs de rock progressif section License post BTS, je laisse volontiers ma place aux fans de rubik’s cube et digital factory. Mais ouaie ça joue très bien, ce n'est pas le problème, c'est juste chiant.


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Il faisait 666 degrés 800 ressenti, PRIMORDIAL était dans la place au chaud, le public en enfer. Et ouaie jeune t’as vu un reportage de 2 mn à l’émission Quotidien et pis bingo à force de se chauffer la nuque façon vestiaire de rugby, t’as ton billet pour fouler la pelouse. Tu ne connais rien, mais avec une casquette decathlon, un shirt hellfest 2016 acheté sur ebay, ça passe comme un pet silencieux qui souffle son vent impur, et y’a que toi au courant. Mais non ça pue mec ! mais tout n’est pas négatif, ce qui commence mal s'affermit par le mal. Tu es venu prendre ta rouste, rappelle-toi la nuque, sauf que là c’est une première ligne qui va te flageller les lombaires. Tu la sens la foudre heavy ? Le groupe a balancé son mortier comme une étincelle et la foule de sado-maso a scandé une golden shower de bière en signe d’admiration. T’a perdu ta casquette dès le premier maul, autour de toi ils sont tous à secouer la tête comme le film d'horreur que tu as regardé avec les doigts devant les yeux à 14 ans avec tes potes. Tu te dis que la vie est courte alors tu secoues la tête comme un malade mental. 5 mn après tu viens de déplacer la symétrie de ta colonne vertébrale, c'est 50 euros chez un ostéopathe. L’aspect païen t’échappe, comme ce mélange d’heavy doom et black épique, c’est ce terreau Irlandais dans lequel se répand des vers et un humus musical vertical à la puanteur d'un univers grouillant de vices, une spéléologie musicale qui va chercher le dark d'une cathédrale dans l'éther d'une grotte rupestre. T’es resté jusqu’à la fin, bravo, tu viens de traverser de manière initiatique la ligature de tes cages à miel.

Maintenant t'es complètement pété, à déambuler avec élasticité sans jamais tomber, tu vois t'as foutu des scratchs aux crampons, et tu peux faire du air guitar en carton désormais


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BARONESS le groupe de Savannah a attisé le détachement de mon corps avec sa musique trippante de sludge röck progressif. Il a pelé couche par couche pour me découvrir sous la surface les épines accumulées année après année covidienne. J’ai exorcisé la frustration et ce groupe a électrocuté par son intensité et franchise tout le public en osmose avec le band, et ce depuis toujours au Hellfest.

Des pétales de mélodies montaient de cette houle sous le sel et les ombres, leur musique est une nymphe avec des écailles scintillantes éphémères d'argent, c’était fort, beau, intense tout à la fois. Le set était impressionnant de libération, après la fin, le public reprendra pendant un long moment le thème guitare du titre « Isak » façon stade de Wembley.

Baroness est un groupe phare !


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Je ne consomme pas d’alcool, et je n’avais pas le temps de fureter le champ pour dégotter du trèfle à quatre feuilles avec Dropkick Murphys. Toutefois, avec les fortes chaleurs, mouillez-vous bien la nuque avant le grand saut à la buvette. Ils l'ont dit à la téloche.

Comme je suis seul à réaliser mon reportage, je dois faire des choix, toujours pas le don d'ubiquité, donc tu lis ce que j'ai vu. Si il n'y a rien sur Gojira, c'est normal, je vais les voir à Albi le 10/07/2022 avec EMPLOYED TO SERVE / ZEAL AND ARDOR / ALIEN WEAPONRY. Capisci ?! ( et nan c'est pas le nom d'un groupe)


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A y est, Harley Flanagan a la pogne sur CRO-MAGS, de retour à la boutique, il harangue la foule avec le débit de De Niro dans Taxi Driver. En fait c’est De Niro qui a tout piqué à l’attitude du New York Hardcore de ce marginal qu’est Flanagan.

Il en tape une sur deux sur sa basse, mais qu’importe, c’est un crew à lui tout seul. C’est le patron et derrière lui ça ne moufte pas, c’est effacé et appliqué. Personne ne lui fait de l'ombre.

Parce qu’à 55 ans il est encore super taillé le gars, et pas avec du bifudus actif et des stéroïdes.

Donc Cro-mags a les crocs d’Harley, son ego et narcissisme aussi. Le gars a fait la tournée des squats dans sa jeunesse skinhead, toujours de l’avant, il a bouffé son pain noir, du rassis même, alors aujourd’hui sur la scène du Hellfest c’est chocolatine.

Je pense qu'il a foutu la pression à tout le monde pour réussir cette date. Bon il manque un peu de cardio, mais il l’aura le lendemain pendant le See You In The Pit#11 à côté de Montpellier, au Secret Place. Côté HxC c’était lourd, pugnace, véloce, ça écrasait, mais sans étincelle. Il parle beaucoup, des fucking fuck motherfuckers et il parle vite, du Woody Allen hardcore yo. Ouaie déçu, mais bon une fois le fait admis et la déception ravalée...


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Nous avions rendez-vous dans la série Z avec les Anglais d’ELECTRIC WIZARD.

Les hippies voulaient la révolution pacifique et la libération sexuelle en partouzant avec la drogue et l’expérimentation tous azimuts, alors qu'il s'est passé la dérive humaine vers le chaos de la violence et la dégénérescence libérale du hair metOl. « Helter Skelter » est un morceau hard rock emblématique des Beatles, de la fin du summer of love et des utopies hallucinogènes hippies avec la barbarie de la famille Manson. Electric Wizard baigne dans cette confluence avec son doom opiacé, liturgique, sanguinaire, musicalement il a les ténèbres de Black Sabbath en lui avec de la fuzz pour la transformer en lumière hallucinogène.

Les vidéos tournaient leur imagerie satanique et bestiale en backdrop, la musique était une volute lourde qui venait vous remplir les poumons d’une respiration d’enclume. Trooooooooooooop bien !

Les gens ont un désir unique d'expérimenter des états modifiés de conscience. Ces états modifiés peuvent être extrêmement curatifs et ils peuvent être atteints par n'importe qui par différents moyens, dont l'un est les pratiques tantriques de guérison intérieure de la psyché et du corps par ce groupe.

C'est une guérison par la Magie Sexuelle, si tu préfères la facilité industrielle, va au Cap d'Agde écouter la kommandantür Rammstein. Mais vu que la guitariste Elizabeth Buckingham s’est barrée prestement avant la fin du set et le vaga-bondage final de son compagnon chanteur guitariste Jus Osbourn, devant son mur d'amplification, j’suis pas certain du coup.

Quoiqu’il en soit, de petits groupes disparates jonchaient le sol presque terreux de la Valley, des effluves psychotropes s’élevaient par leur arôme en provenance du rif Marocain avec ce mélange de térébenthine et de hash bon marché. Dans l’air résonnait les riffs électriques avec une explosion de folie opiacée et de vestiges ascensionnels...Pourtant ces mêmes vertiges viendront même sans opiacer, vous pouvez me croire.


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MAYHEM a conquis dans le temps avec l’agonie marginale de Dead le suicidaire et la clairvoyance provocatrice d’Euronymous.

Pour le soir, la légende avait foutu les barbelés, la salle était loin d’être pleine.

Le groupe possède l’âpreté d'un caractère bestial, et il faut être capable dans cette demi-conscience abrupte de s'extirper de ce set. Ça a secoué la tronche, nous croisions les bras, le groupe jouait avec le fer, ce n’était pas gagné. Du bois des feux et des clous, une putain de forge à ciel ouvert, avec Mayhem qui tapait comme sur une enclume, possédé par je ne sais quel diable. Vivre c’est faire son deuil et ce groupe a déjà ouvert son caveau pour arrêter de se punir et ne plus se limiter. Il bat le fer et s'annonce vers sa liberté créative avec panache, l'enculé !


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Le drakkar du rawk’n’roll avait sorti la bannière étoilée, je vais vous dire que depuis la venu de Rob Caggiano VOLBEAT a franchi beaucoup de pallier, tant dans l’équilibre musical, que dans l’exigence. Le chant de Poulsen est nickel désormais en live. Le show est hyper rodé, plein de maitrise, ça rissole de l’oignon avant de plonger la pomme de terre country ça Madame.

Bon ça a fait un four avec la cover de Johnny Cash, ben ouiiiii mais ça c’est l’inconvénient d’une population de festivalier qui ne connait pas les codes, la culture metal et rock. Tu leur aurais fait chanter du Téléphone ouaie y’avait du répondant, les insu ça marchait aussi.

Sinon Volbeat ça passe crème, c’est cool, un peu de pop, du rawk’n’roll, bon esprit, et pis des solos stratosphériques. Poulsen nous fait son gimmick vocal entre James Hetfield, Elvis, Johnny Cash et Scoubidou, et ça c’est fun !


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Il y a de ces instants de concerts que l’on n'oubliera pas, sans doute jamais. Parfois ils ont l'effet d'une gifle à la marque ineffaçable, à la douleur vive et imprononçable. Parfois ils ont l'effet d'un saignement qui refuse de cesser. Et c'est si dur de continuer à y croire, en sachant qu'on a perdu énormément de sang. Parfois ils sont comme une écharde, qu'on ne sent pas forcément, sauf à certains moments, quand on appuie un peu trop, où la douleur revient, légère mais toujours bien présente. Et en parallèle, parfois ils ont l'effet d'un baume de chaleur pour quelqu'un qui tremble de froid, qui est complètement frigorifié. Ils ont aussi l'effet d'un peu de magie réparatrice sur un cœur complètement brisé par la violence de certaines paroles. Parfois ils ont l'effet d'un peu de douceur pour quelqu'un qui n'arrive plus à affronter son propre miroir par haine de son propre reflet. Ils ont surtout la résonnance d’une exaltation profonde. Quand vous apprenez à célébrer vous méritez d'être le reflet de votre moi le plus élevé.

FIN DE LA JOURNEE DU VENDREDI 17 JUIN 2022 (y'a Steel Panther demain)


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samedi, juillet 14 2018

MASS X


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(report du Hellfest 2018)

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Le Hellfest est devenu en un peu plus d'une décennie le propitiatoire du metAl noir et le réceptacle à spectacle de l'univers des musiques outrancières & libertaires. Ce treizième volume a cousu la ferveur sur les cœurs patchés des festivalier.ès durant un week-end ensoleillé, où la vaste gamme émotionnelle engendrée a apporté une véritable bouffée d'existence.


« J’avais l’habitude de penser que quelqu'un faisant quelque chose de bizarre était bizarre. J’ai soudain réalisé que quelqu'un qui fait quelque chose de bizarre n’était pas bizarre du tout, et c’était les personnes disant que les autres étaient bizarre eux-même étaient bizarres. » Paul McCartney


VENDREDI c'était Firepower !


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La boue sonore de FANGE comme ouverture des festivités provoqua cette injonction à libérer les bas instincts.

Le chanteur torse nu ( ex-Huata = super groupe de doom) en perpétuelle tension rageuse était au parfait diapason énergétique du groupe, et de son aura crasseuse, crayeuse, abrasive. Un set remplit de hargne électrique, de puissance tellurienne, de foudre poisseuse.

Ouaie c'était une performance extatique, flash et nucléaire !



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Premier constat en arrivant devant les Mainstages : Désormais elles sont munies de pavé, fini les tornades poussiéreuses engendrées par un pit de furieux. Les musiciens sont ravis, les cascadeurs du pit moins, oOoh les petites fiotes...

Par un effet de prestidigitation heureuse il arrive parfois qu'un groupe bénéficie de l’annulation d'un autre, j'ai trouvé néanmoins qu'il y avait une moindre affluence pour le stoner matinal/heAvy Rock de MOS GENERATOR. C'est regrettable.

Le chanteur/guitariste Tony Reed avait un shirt de Fastway avec sur son bras gauche une partie de la pochette éponyme de Black Sabbath et In the court of the Crimson King de King Crimson, l'avant bras droit était recouvert par le Killers d'Iron Maiden, je dis cela pour vous situer les influences du band. Au fur et à mesure du set le son des grattes a repris son droit fondamental à base de riffs chromés de dirigeable anglo-saxon, et les solos étaient alors cool. Le concert était groOovy avec un heAvy röck enfumé de psychose bluesy colorée et de champignon hallucinogène intraduisible dans une boule de cristal. Je trouve que ce groupe est largement meilleur sur scène que sur disque.



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Venu du pays de la congère, SONS OF OTIS, le groupe Canadien avec ses riffs pachydermiques, ses ambiances lourdes et épaisses, tel un grumeaux sonique, aura produit un set faisant jaillir une répétition indolente de metOl noir. Le contraste avec Sons Of Otis est tout le temps saisissant, pétri dans cette dualité de corpulence adipeuse et de subtilité étourdie, avec laquelle la lenteur de l'exécution dégorgeait un appel d'air capable de tout embrasser sur son passage.

Alors est ce que pour autant les enfants des fleurs des 70's allaient croire encore à la magie de la fée électrique ? Oui pour ceux dont la désinvolture cramoisie brûlait dans la même renonciation. Il me semble cependant que la génération millennials répondra avec les yeux et le kit main libre sur son écran tactile via un consortium multimédia. Comme ce gars qui avait l’air smatte (stupide en québécois), perdu dans un univers trop hermétique pour lui, au point d'afficher dans son détachement la compression expressionniste d'un vegan dans une charcuterie de montagne.


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Au Merch Officiel, le shirt de groupe est à 20 euros minimum. On pousse la vénération du public au bout du sacrifice économique. Va y avoir un gros souci les gars, le fossé se creuse inexorablement entre ceux qui ont la possibilité de vivre l'expérience Hellfest, et les autres qui sont économiquement dans l'incapacité de pourvoir aux dépenses. Si cela continue dans ce sens-là il n'y aura plus que des cadres d'entreprise, auquel cas il faudra changer la programmation. Élu meilleur festival depuis trois années d'affilées, forcément cela attire les investisseurs et les accords de partenariat ne manquent pas. Pour cette raison le festival propose plusieurs approches pour vivre l'expérience en fonction de votre revenu social, ainsi vous pouvez disposer autrement. Le concert reste le même de toute façon.

J'ai croisé un quinquagénaire avec une chemise rayé façon trader 80's et une veste kaki avec le support Hellfest en dossard, mais carrément jetlaggé au milieu des spitfires sataniques. On peut se demander si les requins du libéralisme pactisent avec le diable au corps ?

Je suis critique sur le sujet, mais si tu prends un peu de recul. Alors 20 euros le shirt c'est cher, sauf qu'aujourd'hui c'est le prix moyen sur les sites du web (hors frais de port). Effectivement il y avait longtemps que je n'avais pas voulu acheter du textile, préférant la musique au détriment de l'accoutrement.

Année après année le festival joue la carte du confort avec une ambition prononcée, pour cela il est obligé de faire appel à des partenaires, lesquels prennent part à l'édifice mais avec un retour sur investissement. On ne peut pas tout avoir.


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L’engouement du Hellfest est effectif, il se développe encore, il a totalement modifié la pratique du festival, fait bouger le cadre en proposant une vaste gamme de divertissement. Je dirais qu'il vit son age d'or. Est ce pour autant que les fidèles mélomanes disparaîtront pour ne laisser la place qu'à un public avide de vivre un one-shot ? Un public touristique juste prêt à investir une fois dans l'attraction chimérique du Hellfest parce qu'il faut le faire une fois dans sa vie, et vulgairement répondre à un shoot d'adrénaline histoire de cocher un truc audacieux dans son vécu ?

Je ne sais pas si sur la durée cela soit pérenne, mais pour le moment c'est profitons-en tant que ça dure, parce qu'avec l'âge, on connaît le goût amer de l’incertitude des plaques tectoniques existentielles, et de son éphémère densité.



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« Je déteste les garçons qui ont peur de la pisse, de la merde et du sang des règles. Je veux un mec qui me laisse lui pisser dans le nombril » et c'est Shirley Manson de Garbage qui a dit cela. J'suis pas certain que le beau gosse James Toseland y soit préparé avec la coquetterie d'un hard rock de motard croquignolesque.

TOSELAND c'était juste un set de professionnel, sans passion, sans donner envie de se jeter dessus. Manque le truc érectile qui balance la purée. Chose que l'on a pu retrouver avec les anciens des SPERMBIRDS.

Le punk'n'roll à papi a joué à décoller la crête du jeune coquelet du Hellfest. Les quadras jubilaient à l'unisson avec la gueule fendue jusqu’aux oreilles. A mille encablures de la dictature contemporaine du "cool", le groupe avait ce détachement prétendument de bon aloi, et en même temps une certaine idée de l’élégance hardcore. C'est dans ce repli d'une révolte contenue qui ne demandait qu'à s'évader que les allemands ont déployé leur plan Marshall avec des potards rugissant le fiel d'un punk hirsute et flamboyant de 35 ans d'âge, sans qu'aucune ride de ridicule ne soit venue en marquer le set.

La Warzone est aussi munie de pavé, avec une légère pente jusqu'à l'ingé son, avec une bonne vue étirée donc. Cette scène boudée pendant des années, est celle qui aujourd'hui bénéficie le plus d'attention, et c'est gavée pratiquement tout le week-end.


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Afin de pallier au rafraîchissement des corps exténués par l'effort de guerre et une température bénigne pour les sudistes mais trop caniculaire pour ceux habitant au dessus du département du Lot, deux murs d'eau ont été installés permettant aux festivalier.es de se mouiller en passant sous ces arches. Une arche dessine même des motifs dans son tableau d'eau.

Je me demande si la teinte prochaine du visuel Hellfestien prendra la tangente de la mouvance éco-responsable commune à toutes les grandes marques désormais ?

Vera-t-on prochainement des espaces davantage arborés pour pallier à l'impact gargantuesque du week-end, et par des mesures de compensation écologique ? Car dans son contexte d’urbanisation de son site et d’anthropisation dû à son développement économique accéléré, ce serait eco-friendly qu'un ensemble d’actions en faveur de l’environnement permette de contrebalancer les dommages causés. Peut-être même une action de renforcement des populations de certaines espèces en matière de protection de la biodiversité (gothique).

Il s'agit de préservation/gestion de l’événement dans le cadre du déplacement de grande envergure et de gestation de cette population. Think Green !



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L’air exempt de tout miasme, de toute infection était pur et sain, le paysage tout entier surpassait en beauté les jardins de le Notre ainsi recouvert d’une végétation dense. En attendant je profitais de l'herbe folle pour pied nu sentir les vibrations terreuses Hellfestiennes venir s’accorder au pouls de mes envies de mélomänes.

J'ai vu TESSERACT avec son concert doux, FM musicalement au point d'en être chiant, parce que rien qui pique quoi, juste un jus de fraise sur des boucles progressives de métal fondu que l'on ripoline à faire siffler par un peintre en bâtiment. Pas assez post-rockien pour les contemplatifs, pas assez progressiste pour chatouiller la prostate des matheux, pas assez lourd pour les haltérophiles de la fonte musicale, pas assez convaincant tout simplement pour les canines des djentistes.

Heyyyyy fallait-il faire comme les filles et simuler pour faire plaisir ?


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Bennnnnnnnnn nan. Par conséquence, on se prend à se poser au sol, dégustant le temps d'une pause régénératrice, indispensable, déjà, boudu que l'on se fait vieux. La paisible discipline des festivaliers me fait mouvoir sur un angle de 180 ° la bienveillance de chacun, sans savoir si elle est reliée au désintérêt du concert, à une attente quelconque, à la faculté d'une pause ?

Le commun Tu me vois cherche des ami(e)s avec une oreille sur son téléphone tout en brassant avec l'autre bras l'air...de rien...d'un con.

Je retrouve un Tu me vois à la scène Valley, et un gars tout cool se présente devant lui alors que l'autre pas cool lui sert un Qu'est-ce que tu crois que je fais avec mon bras en l'air depuis 2 heures, la circulation ?!



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Diantre, nom d'un tabernacle, de mon côté je voyais plutôt un super concert de sludge avec l'épaisseur heAvy du Québec libre, parce que c'était euphorique DOPETHRONE.


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Du pur foutre sonique, des lampées de crème électrique, OooOooh ouaie que c'était crémeux. Les titres du groupe commencent souvent de la même manière. Un peu comme une machine à vapeur qui augmente la densité de son cheminement de fer groovien, et leur formule en trio en délibère toute la rudesse, ainsi que l'ossature alchimique d'une force de feu.

Le batteur a des antécédents dans le domaine forestier pour abattre la rythmique avec autant de force boisée, c'est certain. Le groupe a embrumé le pit avec trouble, dans cette volute de weed et de profondeur sludgy, jusqu'à caresser notre imagination, notre vie sensorielle, nos représentations alors dissolues dans ce filtre à particule musicale, concassé, pulvérisé, moulu en un jus dense et céleste des agrégats d'une émotion violente.

Le final s'exécutera avec Benjamin le guitariste de Fange dans un mur de fuzz, sans pouvoir mettre un mot sur le traumatisme éprouvé.



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HARD-ONS

Les australiens ont réalisé un set de punk rock cool et opiniâtre.

Très rare dans notre hémisphère, c'est un privilège d'assister à leur concert, mais ouaie carrément Dude ! C'était d'autant plus appréciable que leur discographie bien fun est surtout totalement décomplexée, avec cette façon d'étoffer leur musique d'une multitude de sonorité, atmosphère si particulière au mood Australien. C'est de là que vient la richesse de leur singularité. Le set était vénéneux, et hérissant le poil anarchique. Passant d'un truc gras à de la bubble-gum, puis du punk-gum à de la mélasse sonique qui torche un maximum. Le chanteur effectuait avec désinvolture des petits pas de danse façon mix entre Mick Jagger et Lyxzén le chanteur de Refused (mais sous sédatif hein !!), puis avec son shirt de Green Lantern pour un aspect typique du syndrome Peter Pan. Car si tu veux voler de tes propres ailes appliques la recette de Peter : Avoir d'agréables pensées !

Parce que vous ne pouvez pas plaire à tout le monde. Vous n'êtes pas un pot de Nutella.


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En passant pas loin des Mainstages j'ai entendu The Chris Slade Timeline qui faisait une cover du « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » d'AC/DC ( l'ouverture des concerts de Twisted Sisters si tu te souviens) et c'était pas dégueu du tout. En tout cas pas mal de personnes se sont tournées vers eux à ce moment là, j'sais pas si c'est dû au fait de reconnaître un truc connu ou si ce n'était pas dégueu du tout, maintenant est ce que tu vois le questionnement philosophique que cela engendre mon cher Ray Charles ?


Bon j'avançais d'un pas libre qu'une fille seins nus suçant une chupa chups distordait le délice d'un air désinvolte en croisant ma route avec supplice, sans me retourner je songeais taciturne à la bouche gourmande de mon épouse sur mon prépuce pour faire diversion, c'est alors que je buta contre un géant, c'était Thibault du groupe Not Scientists, lequel vient de sortir « Golden Staples » leur troisième album que je recommande chaudement.

Cette première journée j'ai serré les paluches du coupain Hellfestien de l'est Guy de W.fenec, en même temps que le séant Mr.Cu ! De Kicking Records, puis le gratteux et le batteur des Killmisters dont la devise inconditionnelle « qu'importe le prix, chaque année le Hellfest est un rituel » signifiant l'importance que le festival a engendré dans la vie de nombreuses personnes. Le prix à payer est celui d'une évasion sur le réel, une richesse tant sonore que visuelle, où chaque détail apporté avec minutie fait partie intégrante d'une œuvre globale éphémère, celle de nos souvenirs immuables et émotions pendant ce week-end d'exception.

Ce qui me rappelle cette citation de Kim Fowley :« Le rock'n'roll est une explosion nucléaire de réalité dans un monde banal où plus personne n'est autorisé à être magnifique », pas mal hein ?


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On reconnaît BENIGHTED pour sa spécialité dans le domaine de la cochonaille brutale. Le groupe fut tonitruant devant une salle comble, et j'allais dire comme à son habitude. Son appel d'air deathalique était en mode tribal jam, et la fosse s'est secouée comme des clébards infestés de puces sans tiquer une seconde à se mélanger les poils des plumes, pour finir par se renifler les aisselles. Il y a eu Arno de Black Bomb A pour entonner « Cum With Disgust ».

Leur musique bestiale est comme un puits noir où se succèdent à jamais les souffrances perpétuelles qu’offre l'agressivité. Le groupe ardent embrasera comme une fournaise tous les festivaliers comme du chaume, avec vers la fin la cover « Biotech Is Godzilla » de Sepultura. Oucha ! C'était un set aiguisé.


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NORDJEVEL

Avec un mood mid tempo, une assisse relativement statique scéniquement, vous avez un concert qui mise tout sur la grandiloquence salubre du black metal. Intimement lié à l'ordre noir, le groupe s'efforça de répandre sa croyance musicale avec comme seule tactique d’agir dans l’ombre. Libre de sa représentation par des images grotesques destinées à provoquer la moquerie et le mépris, il lui plaît de se voir dépeint dans l'impénitence obstinée comme un être ridicule, repoussant, moitié animal, moitié homme. Poussant des râles et des soupirs maléfiques sur des scènes de souffrance et de destruction, on se voit plonger dans ce repaire de tout esprit impur et odieux, après avoir passé un pacte parmi le séjour des morts. Le batteur est arrivé en premier en faisant sa choupinette tête de panda scandinave, trop mimi.

Le chanteur arborait un bracelet clouté de circonstance, et là on ne parle pas de punaise pour accrocher des posters année 80's avec des femelles dorées au soleil californien et à la toison choucroutale, mais bel et bien de pointes de 150cm que l'on utilise uniquement pour la solidification des poutres d'une charpente en chêne. Un faux mouvement et le musicien à côté de vous est non-voyant, et si vous ajoutez à cela des croix inversés sur tous les membres du groupe et vous aurez les remontrances papales de François.

Le set était assez mou, en fait on ne se sentait même pas en insécurité, il n'y avait pas le feu à l'église, pas plus que du sang et de venin satanique. Sans succomber à la tentation c'était quand même efficace, le son un peu rustre et parfois brouillon apportait ce chaos rutilant propre au BM. Un gazier pleinement décontracté, arborait la tenue d’un surfer de la Creuse dans une piscine à ballon, il semblait face au groupe tel un aveugle devant des ombres chinoises. Les yeux rivés sur son téléphone il partageait uniquement le seul fait d’être au même endroit au même moment. Alors que le tonnerre sombre rugissait dans les ténèbres avec ostentation, lui s’en étonna lourdement au point de sentir l’effroi que l'on rencontre quand on se réveille vivant dans un caveau six pieds sous terre.

La performance de Nordjevel est restée bonne dans l'ensemble, du moins suffisante pour obtenir le prix du curé de Camaret.

Vous ne savez pas quoi ? Le chanteur avait un shirt tout mité, merdeeeeeeee pour un Hellfest, la majorité des groupes ont statué de l'honneur de jouer dans un tel festival, et cela ne doit pas être souvent que le groupe à l'opportunité de jouer dans un endroit de cette trempe, un minimum d'exigence vestimentaire me semble cruciale nan ? Je veux bien admettre que l'embonpoint d'un hiver froid et trop long fait craquer le tissu made in Bangladesh, mais des trous de mites un peu partout, non là vraiment c'est abusé du goût prononcé que la France dispose en matière de luxe.

Leur final ce fut « Reign In Blood » de Slayer et plutôt cool comme interprétation/vénération.



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BONGZILLA

Le fumoir de la valley était parfaitement irie pour recevoir le haschich aqueusement sonique des amerloques.


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L'incandescence d'un set lourd de sludge avec des riffs qui pendent dans l'air comme la saucisse fumée dans les fermes aveyronnaises, une noirceur de plomb, c'est certain ces gars ont écouté Black Sabbath et Saint Vitus comme des bigots, mais en fumant une plantation de weed jusqu'au Sleep intégral. On peut ajouter à leur style la graisse southern avec des dégoulinades de jus sludgy et vous avez un concert chiadé de groove pénétrant, reposant telle une balançoire. Le quatuor a garni son concert de ce genre d'incantations de gros riffs et de boucles rythmiques épaisses que l'on attise pour ne pas étouffer le feu. Par contre niveau fumée c'était un hammam dans un aquarium à rasta, kuf, kuf ! Ce qui me fait dire que Bongzilla avait sorti la grosse bébête à trip, surtout en faisant tourner leurs compositions comme des spliffs de ganja, embaumant le délire vers davantage de sauvagerie. Pendant la plongée dans le fumoir j'ai vu passer trois têtes de gland avec des casques à pastèques, on aurait dit Plageman, le super-héros du dessinateur Guillaume Bouzard : Un ballon de volley en guise de masque, une serviette de bain pour toute cape, c'est Plageman, l’homme-plage qui est  bien décidé à chasser le beauf là ou il se trouve pendant l’été. Je vous en conseille la saine lecture.



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Le Hellfest est un spectacle vivant, devenu immortel par le biais de la métamorphose qu'il a façonné dans le monde du spectacle underground, et comme amplificateur de sous-culture, l'amenant à sa popularisation. En espérant que cela n'ira jamais à la vulgarisation et au galvaudage.


Vous pouvez revoir vos cours d'anatomie : « Les filles ont des couilles, elles les ont juste un peu plus haut, c'est tout » JOAN JETT

La madame possède toujours de la gomme rock'n'roll sous le pied. Elle miaule avec sa voix chaude et ce grain rauque de chatte en chaleur. La Runaways colle sa punk-gum dans un esprit ricain, remplit de cool et de fun glam.

Je ne voulais pas en parler mais physiquement elle a fait un lifting et ressemble désormais à l'actuelle Danièle Évenou, ancienne Marie pervenche de la série TV pour ceux qui s'en souviennent. C'est con à dire mais Marie Pervenche avec une guitare, merdeeeeeeeeeeeeeee le délire.

Le set était un peu mou à la longue. Mais franchement j'étais content d'assister à un concert de Jeanne Supersonique. Elle nous a fait décoller dans sa météorite rock'n'roll et c'était l'essentiel. Même si tout n'était pas aussi énergique qu'il aurait fallu, que le classique des Arrows « I Love Rock'n'roll » reprit par le public dans une version de yoghourt Bulgare, que même la laitière aurait préféré lécher le trou du cul de Mamie Nova après le passage d'un Sénégalais dans le clapet fécal que d'entendre ce refrain.

Madame Jett 27 a assuré.


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Le gratteux aux ongles teints en noir avait glamoureusement hérissonné une coiffure en brosse de 8 cm de volume. Hey profite gars parce qu'avec la colle que tu t'es foutu dans la chevelure à 40 piges t'es dégarni. Il y avait même un sosie de Peters Sellers au clavier, trop dingue ce concert.



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DEMOLITION HAMMER a remporté le prix B.T.P. avec perte et fracas.

Le thrasheur club New-yorkais nous avait envoyé son escouade la plus redoutable datant de 1986. Lequel a construit son set en jetant les bases d'un thrash énervé, avec un concassage brut de décoffrage de la chape de plomb. L'édifice prenait forme que le pit remuait telle une bétonnière. Les jeunes apprentis pataugeaient dans leur moule-burne en se servant de la raie du cul pour faire gouttière, dû à une sudation excessive pendant ce labeur manuel. À l'autre bout du chantier, plutôt que de nourrir des controverses inutiles en termes de narcissisme photogénique, une autre jeunesse est restée comme pétrifiée avec la canne à selfie branlant le sol, à la recherche d’une source de compréhension face à la flamme sacrée du set explosif des thanatopracteurs du riffing thrashy de la grosse pomme. Il a donc plu des tonnerres de fuckin fuck fucker !



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MYSTICUM a été sans conteste le plus grand groupe du week-end. Il a joué à trois mètres au-dessus de la scène sur un étage aménagé. Même Amadou et Mariam auraient pu les voir.

Leur black est dense et à cette hauteur de vue c'est ce qui s'appelle élever le niveau pour prendre de la hauteur. Scéniquement le groupe tient quelque chose d'intéressant puisque des images blanches sur fond noir sont projetées au même rythme stroboscopique que la boite à rythme. Car le trio c'est deux guitares et une basse. C'est vrai que conceptuellement il y a de la recherche industrielle avec cette installation de strapontin king size, d'images abstraites et d'un bordel musical qui frise parfois la casse à voiture allemande pour un black Rammsteinien de froideur répétitive, oui j'ai bien dis de froideur répétitive, de quoi ? De froideur répétitive.

Donc il était préférable d'apprécier le teknival de la saucisse froide, et moi je suis SxE végé donc malgré une ouverture d'esprit large, là les gars ratissaient trop large. L'ambiance globale du truc est restée dans l'expectative, sauf pour les amateurs de son, de tuning et de RDA.



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SÓLSTAFIR

Musicalement c’est comme si Sigur Rós avait trouvé la distorsion et c'était plongé nu dans un geyser sans fond Islandais. Terriblement terrien, lunairement tellurique, entre quiétude et élévation, profondeur et puissance, le groupe donnera à son set vibratoire cette appartenance au mystère de la vie, et il ne laissera pas derrière lui un grand monument, mais davantage un sentiment d’éternité. C'est mieux.

Cette mélancolie abondait sa gamme de tourments, là où les blessures pénètrent l’éternelle sérénité, car tout naît, s’épanouit, décline et disparaît selon un cycle irrévocable où tout se renouvelle. Sólstafir a très bien intégré ceci à sa musique, il a quelque chose d'ésotérique et de parfait pour reposer la tête après tous ces heurts soniques, ainsi que fêter le solstice d'été. Car oOouaie on a enfin basculé vers la chaleur !!

Le chant a manqué de justesse par moment, et le chanteur s'est même planté au début du final. Le public a repris le thème mélodique du dernier morceau dans cette connexion bienveillante avec le groupe qui stipule une lumière qui ne revendique pas l’énergie de la communion, mais la révèle.


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EYEHATEGOD

Whaouuuuuuu le groupe a retrouvé son assise et son mojo du NOLA sound. Le set était dans la veine qui jadis a façonné le culte sludge du band, et notamment au Hellfest dont on ne compte plus les passages. Les turbulences soniques ont entraîné leur sens groovy vers cette pureté anarchique, propre à Eyehategod. ( c'est rigolo d'écrire propre quand on parle de ce groupe).

C'était bordélique, puissant, hargneusement punk, même si le groupe n'est plus de première jeunesse, sa maturité scénique et musicale contorsionne une saveur profonde. Surtout pour la dépendance de ces structures métalliques apparemment insensibles et à l'épreuve du feu et du temps. Puis quel groOove de mammouth de la part de Jimmy Bower (le guitariste), absolument sidérant de beauté, il semblait établir une vérité crue tout en érigeant les murs de son oppression. Je distingue toutefois qu'il y a moins d'affluence pour le groupe, pourtant outrageusement puissant et sauvage.

Autrefois il y avait le drapeau sudiste sur scène, à côté du breton en 2009 même,...


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...Aujourd'hui ce sont des vieux hommes sur scène, les tripes remuent, le sang tape encore, le cœur y est d'autant plus pur qu'il se délit dans la mare sludge avec la même folie opiacée que la vigueur d'un groove musical à jamais tortueux et viscéral.

J'ai vu deux italiens qui prenaient un pied monstrueux et je les comprends. Parce que ce groupe parvient à distordre la distorsion, sa musique est défoncée, cabossée par l'usure de la dépendance à l'oubli du toxico, à l'aigreur d'un mental nihiliste, à l'épouvante du cœur dans un corps en souffrance. Abandonné et replié sur lui-même, il s'avilit inévitablement. Eyehategod est une drogue dure. De son apostasie le groupe fait descendre du feu des cieux de l'amplification le culte du NOLA sound à la vue des hommes.

D'après Simone Weil qui vient à peine de rentrer au panthéon : La pureté est le pouvoir de contempler la souillure. Avec cette dégoulinade sludgy la pure mortification aura écoulé tout son jus sans modération.


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La classe de BAD RELIGION c’est quelque chose tout de même. Des cinquantenaires rutilants, des briscards du punk rock sans moustache, beaux comme des camions volés, le groupe s'est présenté avec moins de cynisme qu'à l'accoutumé, sachant que sa musique parle pour lui de la meilleure des façons. Dans le chrome mélodique d'un punk américouain coulant au rythme d'une rivière sauvage, le groupe a enchaîné les tubes avec une plume de feu pour en imprimer le rythme, sans survoler sa discographie, mais en étant survolté de la jouer à la cool.

Et c'était un super concert. Un organe vocal érodé par le papier verre et la douceur d'un milk-shake coco/vanille prenait le cœur de la scène comme claque un baiser fougueux impromptu.

Une atmosphère favorable soufflait sans cesse, rafraîchissant le corps et le mental vers un dessein pur et plein d’abandon. Dans le froissement des décibels et la contemplation de l'instant présent, elle avait le teint d'un nuage de pluie, électrique, argentée et doux. Elle semblait jouer avec l'extase cette sorte de retenue lacrymale qu'un barrage hydroélectrique maintient au firmament d'une émotion intense. Bad Religion était peut-être pour elle, tout comme pour moi, un groupe de jeunesse que les années rapportent au gré de la vie, tel un automne qu'on laisse partir en feuille jaunie et refleurir sans cesse.

J'ai vu David et Vincent de l'Xtremefest en mode groupie aussi. Hihi !!



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JUDAS PRIEST

Robbie la folle de la nuit avait sorti les lames d'acier afin d'apporter la bénédiction Heavy metOl au firmament de l'aciérie de Birmingham, et arrive toujours par la porte de derrière.


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Le heavy metal se caractérise typiquement par une réponse nihiliste aux échecs hippies et à l'industrialisation. Ozzy Osbourne se rappelait ainsi les débuts de Black Sabbath à la fin des années 1960 : « nous vivions dans une ville morne, polluée et lugubre et cela nous enrageait. Pour nous, tout le trip hippie, c’était des conneries. La seule fleur à Aston ornait une tombe. Alors on s’est dit qu’on allait foutre les boules au monde entier avec de la musique ». En étant moins sombre que le Sabbath, Judas Priest a établi une refonte de la métallurgie Heavy.

L’atmosphère menaçante qui plane sur le heavy metal dérive de son esthétique dissonante et agressive à son théâtre de fer. Ce genre adopte une politique de la terre brûlée vis-à-vis de ses racines blues et rock‘n’roll. C’est là une attitude caractéristique du heavy metal, qui semble vouloir éradiquer sa propre préhistoire musicale. La troupe anglicane de la  New wave of British heavy metal laissa à son prêtre comme toujours le soin de relire l'évangile de l'acier trempé Birminghamien. En dignitaire motarde qui ne reconnaît plus personne en Harley Davidson, Robbie émascule avec sa vibration aiguë constituant la noble matière vocale identitaire du combo, mais pas que...N'empêche que cette impulsion soumet à une pulsation constante de haute fréquence capable de briser du verre. Ainsi pilée la foule exsudait dans le jus heAvy pour se refroidir à mesure de l'avancement du show et se modeler à la dureté musicale de l'aciérie Judas Priest. Le groupe tisonnait avec le dédain de celui qui a proclamé sa vérité crue dans le giron de la plèbe touristique, rempilant avec la justesse des temps moderne une robotique scénarisation de sa carrure.

Le jurassique Judas Priest épousseta le fiel de sa sidérurgie et je pensais : « Viens, épaisse nuit, enveloppe-toi des plus sombres fumées du Hellfest. Que le ciel ne puisse pas poindre à travers le linceul de tes ténèbres rugissantes. Remplissez-moi de vos forces invisibles pleines de son et de furie, jusqu'à faire crépiter dans le feu de la joie la nuit toute entière. », Mais Robbie avait parfois du mal à déglutir la stridence nécessaire, je laissais alors la British Steel...


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...Afin de corroder vers CORROSION OF CONFORMITY

Sous la Valley on voulait du heAvy, plus gros que les stridences des 80's. On voulait un heavy concassé dans le noyau dur du spirit ricain. Ce fut une grosse claque, le concert coup de cœur du Vendredi pour oim.

Les gars avaient mis le cœur, un putain de groove vissé pied au plancher, la propulsion d'un chant rocailleux au sirop d'érable. Pas de pose, pas d'entourloupe, le quatuor a apposé intensité, émotion et puissance, du gras, du sec, du passionnel et du heavy bluesy. De ce genre là que l'on se damne pour toute une vie en connaissance de cause. Les solos pointaient un coup vers les cieux puis pénétraient les profondeurs de la nuit, de la terre, là où la fonte sonique remonte afin de se tordre, passant de lave à roc. Tel est le phénomène de superposition de ces deux courants cosmiques. Il demeure la base du désir d’étreinte génitale d'un set de cette qualité, et en ce sens, comme le fondement de l’enracinement de l’homme dans sa nature bestiale. Les boucles rythmiques de C.O .C, pareilles à une déferlante de foudre sonique électrisante, traversaient l'épicentre de la Valley jusqu'à ce que le tintamarre de l'ovation finale éteignit la vigueur musicale, comme on éteint la lumière. Clac !

Mais poursuivons la soirée si vous le voulez bien...


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...Le punk mélo/Heart emo de RISE AGAINST et son sentimentalisme efféminé, si sur papier c'est toute une romance, en live c'est tout aussi glabre. Tim McIlrath, le guitariste/chanteur possède une voix en or. C'est à dire que sa voix est l'intérêt premier pour le groupe. Musicalement/scéniquement tout est parfait, trop pop aussi, enfin, tout est relatif et c'est à chacun d'établir sa propre frontière entre le rock et la pop. Le set était cool, le pit a bougé dans le sens de la fête, du partage. Le groupe a du métier, il est américain, donc il tient son public dans le creux de sa main. Après Rise Against a des titres hyper calibrés, chiadés au possible, si ça a l'air d'aller tout seul, derrière l'équilibrage mélodique, la tension de chaque passage musical, la maîtrise scénique se travaille. Toute connaissance sur la musicalité du groupe dérive d'une expérience forte en matière mélodique, elle s'enracine par une fascination pourvue d'attraction innée, qui permet d'enjouer les illusions pop dont le sensible est porteur. C'était un concert de punk pop vraiment fun, et chaleureux d'émotion pour finir de manière radieuse cette première journée.

"Le naturel, c'est très bien, le sublime c'est tout de même mieux", Sarah Bernhardt 



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SAMEDI c'était Ofnir !


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Dehors c'est la dystopie Macronienne et sa bande hip chic de star-uppers Jupitérien, dedans c'est l'effervescence Hellfestienne, avec pour conséquence une préférence pour cet enclos hors-norme face à la platitude morne. Car le hellfest est le Helter Skelter, un manège à sensation dans la société du spectacle. Il n’est pas un disciple de la famille Manson comme certain on prétendu afin de châtier le diable.

D'année en année il est davantage, tant il offre de possibilités de se convaincre à son aura.


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BLACK RAINBOWS

Le trio de stoner Italien a joué la prédication usuelle des drogues douces à base d'un riffing psychotrope et d'une poésie évasive. Titulaire d'un zeste de gras, d'une mise en bouche bluesy à s'en faire péter la ventrèche, nous avions tout le bestiaire d'un combustible de base du moteur stoner.


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Signé chez Heavy Psych Sounds, un référent pour les spécialistes de fuzz, acid, vintage, space, heavy rock, c'est le label de Gabriele le chanteur guitariste de Black Rainbows.

Ce groupe a tout appris de Cream et de Kyuss. Il y a pas mal de solo bien appuyé dans sa sauce, et selon moi c'est toujours un plus. Il possède de bonnes atmosphères lorgnant vers le doom, avec parcimonie, et une bonne dose de psychédélisme. La formule est usité mais avec ce set elle est passée tranquille, surtout avec une bonne vibration. Alors y a t'il un baba cool frustré dans chaque fan de stoner psychédélique pour cacher un ersatz de Charles Manson épris d'une rage inextinguible ? Même si le satanisme ne fut jamais complètement refoulés par les idéaux éclairés de la contre-culture hippie, nous étions davantage avec ce band dans un délire de pipe à eau et de macramé.


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INCENDIARY

Un HxC de N/Y, un esprit touch guy de Brooklyn, un chanteur/animateur de free fight dansant avec le regard noir du gars face à la fonte de la salle de sport, déjà tu dravais sentir chez toi le cramé de l'incendiaire ?

Leur Hardcore est lourd, crépitant de mosh-part, rien de mieux pour réveiller les articulations en ce début de matinée, et aussi atténuer les éventuelles blessures de la veille. Sur scène c'est des shirt de Misery, Suffocation, Misfits et Slowdive (Chercher l'intrus). Le quintette a joué à donf la diversité d'action et le concert est vite devenu un grand hachoir à barbaque humaine. Le flow du chanteur scandait avec ténacité le groove musical. Un des deux guitaristes a galéré avec son jack pendant un titre, et avec uniquement qu'une guitare la physionomie du groupe en a pris un coup. C'est là que tu te rends bien compte de la profondeur de champs que cela nécessite. Quoiqu'il en soit le set était dur, il tapait dans le brut, stimulant des secousses que les corps ressentaient dans une implosion de violence pure, jusqu'à fondre dans cette incendiaire comme si on devait mordre dans l'électricité atomique.


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Aujourd'hui l'affrontement HxC américain est/ouest était à l'honneur avec : Hatebreed, Incendiary, Cro-mags, Madball, Turnstile, Knocked Loose à l'est ; Powerflo, Body Count, Terror à l'ouest.

Juste avant Incendiary, j'ai entendu dans le bois deux nanas réclamées « une faciale », ne me demandez pas à quoi cela consiste à cette heure matinale au milieu des gens, un truc avec de la bière certainement. Par contre, ne pensez pas outre mesure que toutes les nanas du fest sont des perverses, c'est juste que ce délire là aussi farfelu qu'il soit, au Hellfest reste un délire. Foutez la paix aux filles, ce sont les meilleures d'entre nous !

J'ai maté la fin du gagnant de Voice Of Hell : REDEMPTION

C'est un trio avec un père et ses deux fils. Les gamins avaient la banane. Ils étaient à la fois conscient de l’événement mais aussi avec cette naïveté touchante que l'enfance ne peut se résoudre à cacher. Le guitariste/chanteur doit avoir James Hetfield comme modèle, et le batteur est très certainement le plus cool de tout le week. Un groupe dont le potentiel ne demande qu'à pousser pour devenir grand, mais si il ne prend pas le melon et qu'il ne soit pas remodeler par l'industrie.


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BLOODSHOT DAWN

Déjà nous avons eu droit à un très bon soliste, un régal d'abeille pour le miel des oreilles, et leur thrash a fait ses classes dans celle de Testament. En concert c'était une férocité musicale un peu brutale et dont la gratte geignait comme une veuve à un enterrement. Les angliches ont su provoquer les ébats supersoniques avec un set de thrash Shredien n'ayant pu regarder au-delà de son angle d'attaque, ni vers d'autres genre de perspectives soniques, pour ignorer la possibilité d'une infinité d'interprétations en allant racler près de l'os, et jusqu'à partager son public en deux.


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MONOLORD c'est Electric Wizard expurgé de tout fiel, venin, graisse, érotisme macabre. C'est une version claire, poétique même, tant la densité de lourdeur est prégnante. Elle ne se salit pas derrière le psychédélisme, elle vit pleinement son feeling, elle est sereine avec ses oripeaux pourpres qu'elle agita pendant un set que l'on a entendu bouillant et reposant tout à la fois. Le public effectuait un mouvement perpétuel de balancier, faisant résonner le cœur des choses enfouies, ainsi que son corps et sa tête vers cet aqueduc magique entre Electric Wizard et Mars Red Sky.

Si selon Ozzy Osbourne « La seule magie noire qu'on ait jamais eue était une boîte de chocolats » en parlant de Black Sabbath, nous pouvons annoncer qu'une tablette entière de cacao noir a été engloutie avec les suédois de Monolord.


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GET THE SHOT

Musicalement au porte du thrash parfois mais sans la déconne. Get The Shot c'est le premier degré du hardcore, on combat avec éthique. Les canadiens expulsent virilité, loyauté et puissance dans une Warzone sous tension. Le chanteur sXe (mentionnait sur les mains) tenait une pêche d'enfer, il vaut mieux pour le Hellfest c'est certain, et leur set est devenu très vite maousse costaud. Obligeant les touch guy à sortir les haltères et le No Pain No Gain dans le pit, avec la sangle abdominale rentrée, le souffle court qui prend le pas d'une rythmique lourde à grosse couille, et à la sonorité métallique qui en faisait rutiler le big bang.

Liant à leur set une ouverture d'esprit humaniste, laquelle a été réitéré à moult reprise très clairement par le chanteur sur les vecteurs d'intégrité et de bienveillance, un doigt d'honneur fut souhaité pour l'ensemble de la Warzone contre le racisme, sexisme, et extrême droite. Le chanteur gesticulait sans cesse, souple, en contorsionniste puis droit et imposant, toisant la foule déchaînée lui imposant le silence avant de repartir vers un rythme plus enlevé encore, avec fougue. Maintenant cette capacité à chauffer le fer et à calmer pour affûter les corps aérobics, à emballer pour mettre à distance régulière, à enflammer pour l'épreuve du feu hardcore. Il a plongé dans le torrent du pit a de nombreuses reprises et le groupe sur scène jouait en fonçant tête baissée.

Au final c'était une ovation pour ce set de compet, hargneux, explosif, direct, percutant par un magnétisme inaltérable.


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Les cousins québécois Get The Shot ont fait leur preuve au Hellfest avec l'art de convaincre, une loyauté pure au HxC et à son éthique humaniste. Très cool pour l'Xtremefest en août !


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DEMILICH

Le thrash Voivod-ïde et Vektorien des Finlandais était profond, avec une multitude d'attaque frontale entre Death et Obituary. Revenu des limbes de leur séparation/reformation/séparation à n'en plus finir, que même un inconditionnel des Feux de l'amour aurait jeté l'éponge depuis, le groupe assura la dépendance à sa musicalité. Ce live semblait même réactiver un répertoire dont l’éclat a sans doute, avec le recul, galvanisé ses propres créateurs.


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  Très aimable le chanteur apportait poliment entre les morceaux des informations sur une discographie qui se résume à un seul album « Nespithe » datant de 1993, et aussi sur la création spéciale d'un t-shirt pour le Hellfest, fort moche par ailleurs.

Parfois on accorde intérêt à un visage pour une raison indéterminée, ainsi, il y avait un gars dont la tronche d'acteur studio du muet donnait l'impression grotesque de bouffer des cheveux et les poils de cul d'un lépreux, et ceci en même temps que la scission sonique de la scène en boursouflée la vision. Ses voisins, peut-être même des proches, se pétaient ostensiblement la nuque, alors que lui apportait cette impression mandibulesque d’extérioriser avec une passion saugrenue. Par contre Demilich était un peu trop statique, il est notable de le préciser car tous leurs effets provenaient essentiellement de leur musique, on peut dire que l'épanouissement ici fut mélomane.

Je pense que les groupes ont dû recevoir une demande du crew du festival pour apprendre quelques mots en Français, puisque ceci était très rare auparavant.


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MISÞYRMING

Si ce n'est que le bassiste semblait avoir un instrument trop grand pour lui, visuellement le band s'est présenté avec des chemises blanches repassées mais complètement recouvertes de sang. Devrais-je apporter d'autres preuves tangibles afin d'annoncer que le ton était donné ?

Le groupe s'est donné à fond dans l’émulsion Black Metal, exhortant le malin à prendre le diable au corps à un public qui en a pris plein les mirettes et la tronche. L'intensité était constante, on sentait, on savait qu'il se jouait ici quelque chose d'importance, avec laquelle notre mémoire allait en graver toute la pertinence. La sinuosité musicale des Islandais nécessite un envoûtement partiel mais constant, du moins en relation avec le genre d'élévation que l'on ressent devant un précipice. Il serait blessant d'émettre une relation contiguë avec le black metOl Behemothien et celui de Mgla, pourtant il y a de cela à l'intérieur du charme sombre de ces formes musicales de haute prestidigitation, du moins suffisamment pour passer pour des formes authentiques de puissance surnaturelle.


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Tel Orphée traversant le royaume d’Hadès pour délivrer Eurydice du territoire des morts, lequel parviendra à s'extraire des enfers vers la lumière du jour sans jamais se retourner vers son amour, ce qu'il fit pourtant devant la porte du chemin et éconduira à jamais son amoureuse. Comme Orphée nous étions tous obnubilés, et le sanctuaire de la Temple était purifié par le sacrifice et l'offrande de corps et d'âmes ulcérées de jouissance, car l'attrait de l'interdit est irrésistible.

Misþyrming a étoffé son souffle sonore en apportant outre sa puissance de corps, une émotion brutale, obscure et pleine d'un feu immortel. Il est probable que leur Black Metal soit exigeant par le fait qu'il est capable d'être brut, et émotionnellement polit mélodiquement. Encore fallait-il savoir polir la pierre intérieure en soi, comme angulaire à sa fascination.


Alors un truc très chiant c'est la fumée des cigarettes/cigarillos/pétos, etc...Ainsi à tous les fumeur.ses je vous souhaite de crever dans les souffrances impitoyables du crabe, qui vous rongera vos poumons crasseux. Comme cela vous savourerez comme tous non-fumeurs.es l'effroyable.


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1000 MODS

J'aime quand ça ronronne, et là ce stoner/doomy possédait ce côté félin du bourdonnement serein. Le groupe a enthousiasmé et conquis dès le premier titre expulsé avec une divine sagesse de coolitude, et vers ce carrefour de bluesmen où l'on fait l'aveu d'accorder au diable Hellfestien la saveur d'offrir à son âme un trip inaugural. Après cela le band a pu dérouler avec un super mojo pour un très gros concert. C'était pour moi une découverte, un peu dans le mood de Vista Chino, avec un heavy blues a filé le tournis à un occiput en cocotte-minute, mais éloigné du parodique des orgasmes narcissiques des versions hard rock américaines des années 1970 toutefois.

L'éclaboussure des riffs venaient gifler les culs-terreux de la Valley. Des ondes de lumière et de joie jaillissant de la foule ravie envahissaient les derniers recoins de l’espace infini. De l’atome le plus imperceptible aux mondes le plus vaste, des êtres animés par l'étincelle rockienne s’élevaient par la voie de leur beauté incomparable et de leur joie sans mélange en une communion de reconnaissance et de véritable amour.

Le final diluvien et psychédéliquement de folie a ordonné à un public conquis une ovation légitime pour les Grecs, car « Il n'y a point de génie sans un grain de folie. » selon Aristote.


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TURNSTILE

Les jeunes gars avaient la niaque, normal à cet age où la duperie hormonale vous pousse en dehors des limites du terrain de jeu. Le groupe a fait monter l'adrénaline avec leur crossover Hardcore hyper chiadé. C'était une boule de nerf et de cool qui a foutu la Warzone en ébullition et en plein zénith solaire. Souvent dans la précipitation et enthousiasme le groupe n'était pas en place, mais a gommé ce genre d'imperfection par une attitude de repli fun et de coolitude goguenarde.

Leur dernier opus est excellent, et le band en a joué une bonne partie de jambe en l'air. Les titres se sont enchaînés, déchaînés, avec une fréquence cardiaque élevé dans le pit et qui ne s'est jamais éteinte. Cette escouade multicolore de l'ohio est musicalement HxCool. J'aime les hommes libres et ces jeunes hommes sont ce que l'Amérique engendre de meilleur. La diversité de mood dans leur titre est assez génératrice de liberté créatrice pour forcer l'admiration, car c'est fluide et plein de groove. La génération qui mélange tout, car mondialisée, recycle, s'adapte à son environnement et métamorphose son indépendance.


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Elle impose sa vision vers un état de transe qui aboutit à la syncope.

Le groupe a libéré les énergies en établissant une passerelle entre urgence impitoyable et spontanéité tonitruante.

Dans ce foutoir sans nom, elle promenait son regard le long du flux disparate, semblait flotter dans le subtil avec amusement comme avec le temps où l'on pervertit ce que les aigris demandent à la jeunesse de perde : L'innocence.

Je pense avec sérieux que le chanteur a la puissance libertaire pour être un Iggy Pop jeune, pour sa ridicule extravagance rock'n'roll mais sans la défonce de l'autre au même âge.


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En plein soleil estival une quinqua s'éclatait au soleil du rap metal de la cité des anges de POWERFLO. Malgré le groove le set ne décolla pas. Le groupe est arrivé en pensant que son passé suffisait, mais il faut gagner l'estime par l'épreuve du feu passionnel comme tous les groupes. L'humilité fait souvent naufrage chez les grands de la Mainstage, ils ne donnent que trop peu souvent dans cet écueil.


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HEILUNG

Pour définir ce groupe, je dirais que c'est une folie rythmique tribale pour une polyphonie astrale invoquant les racines scandinaves primitives dans un fjord du Danemark.

Suite à Wardruna, Heilung aborde la gauloiserie Clissonaise en viking chamanique. La transe débuta et déjà la féerie clanique emplit de sa vénusté toutes les âmes pieuses de la Temple. Peau de bête, ossement, bouclier, bois ornent l'atmosphère scénique en gratifiant de la pureté d'une telle démarche artistique, linguistique runique, paléontologique.

Attention le françaouis est attaché à l'authentique si tu lui sers du gouda de cantoche il va immédiatement pleurer sur son camembert au lait cru. On ne l'a lui fait pas hein !

La musicalité de cette horde rembourre de son assonance un lichen mélodique païen manifeste, intangible. Il y a de la fierté à ouïr d'une telle prouesse musicale, il y a un travail de précision derrière le décorum. Au niveau de la texture sonore on navigue entre le mantra tibétain et le folk païen, tout en étant aussi tout-puissant qu'un haka de all black devant le XV de la rose. L'art d'accomplir quelque chose de grand, de beau et d'unique est un accomplissement que la confrérie revendique. L’envoûtement se doit d'être si puissant que cette offrande borborygmique ramène à l'immortalité d'une magie ancestrale, et que bien après certain devenu mage devineront dans l'épaisseur de la nuit les battements intempestifs mystiques que ce rite ferrugineux apportera comme intemporalité tendre autour d'une mousse dans le bocage du Dark Forest. Youpiiiiiiiii !


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Grosse attente autour de ce groupe donc parce que le public du Hellfest se passionne pour ce genre de rite païen allant de l'âge du bronze jusqu’à l'âge des Vikings, ce qui permet de vivre une expérience temporelle, boire de l'hydromel dans une corne, et peut-être de renouer avec une nature ancestrale nordique. Suivre et abdiquer devant les inclinations charnelles de cette musicalité païenne ressuscite la sorcellerie que la superstition moyenâgeuse a méprisée pendant l’inquisition contre tous hérétiques.

Le spectacle sur scène était total. Il y avait plusieurs tableaux, avec sur scène des chasseurs/ danseurs et des cueilleurs/choristes, en plus des chanteurs.ses et musiciens. Bon c'est quasiment du tribal, il y a beaucoup de percussions, pour ne pas dire uniquement. La procession est lente, il faut rentrer dans la transe, à savoir un folklore végétal et ossuaire animalier.

Moins prenant qu'à pu l'être Wardruna l'an passé, et un peu longuet même à force. Déçu ? Ouaie quand même. Si vous vous demandez si dans nos contrées nous avons une équivalence tangible, et bien c'est non, mais du moins pas d'une façon si rituelle.

Par contre on a quelque chose de mille fois plus intense et c'est MAGMA.

Nul doute que le show était intéressant pour les cultureux de chez Arte, animé pour les néoruraux paganistes du rayon bio, mais je n'ai pas ressenti une connexion tangible avec le groupe, pas plus qu'une union primitive caractéristique des forces naturelles inscrites avec un alphabet runique.

Peut-être fallait-il refaire appel à Ronnie James Dio histoire de voir apparaître des Dragons ?


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Il y avait trop de monde, les mêmes rythmiques et l'impression que la troupe de théâtreux Heilung nous avait préparé en douce les fourberies de Scapin par Odin. C'est idiot de vous dire cela, mais je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas rentré dans le trip. J'étais en condition, pied nu, bien ancré à la terre, une respiration profonde, en paix avec les astres. Je respecte Heilung pour la profondeur de leur sagesse ancestrale envers la nature mère, mais même si c'était vivant, je m'attendais à mieux certainement. C'était trop gentil, pas assez bestial, pas assez dangereux. Sans jamais éprouver une illumination avec un rite d'accomplissement qui ouvre une brèche vers le subliminal mystique.

Pas vu la couille d'un pouvoir fabuleux pourtant à la base de tout ce barnum ritualiste et traditionnel.


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MEMORIAM

En un death monolithique old school décharné à son plus simple appareil par des anciens de Bolt Thrower, on a pu gratter à l'essence d'une musique à la lourdeur béotienne.

Le groupe quémanda une soumission faite de confiance et d’admiration, ne pouvant accepter une obéissance forcée il accorda à son public une entière liberté, condition essentielle d’un service volontaire.

A côté de moi les aporétiques affirmaient leurs incertitudes quant à l'embarras de définir si le show leur était bénéfique. Le public était assez crevé de sa bringue, en plus d'être écrasé par la torpeur sonore, il tanguait dans la profondeur de Memoriam, alors que je suis quasi certain que le lendemain il n'aura pas gardé un souvenir impérissable de ce concert. Pourtant le groupe était bon, le sympathique vieux chanteur Karl Willetts avec un organe saillant a honoré, mais il manquait des solos pugnaces et une certaine consistance, et surtout une aura. Car même si le groupe est cool et muni d'une inconstatable profondeur Obituaresque, leurs incantations incessantes sont montées vers les cieux sans espoir d’un ticket de sortie, tu pouvais à cet effet ravaler ta déception.


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Alors que le groupe débattait comme un diable, j'étais pris en tenaille entre les sabots de Satån et le béret basque, puisque un groupe de basque espagnol mangeait des tapas à base de chips écrasés, de cornichons chaud et de saucisses aplaties en rigolant de leur connerie gastronomique. Ces quadras affichaient pour l'un un shirt de death metal avec une licorne dessinée par un mouflet de cinq ans, un autre avec un shirt de Mayhem au visage Corpse painturluré puis le restant débardeur de Dark Tranquility et des shirts classique de metalleux, des vrais quoi ! Pour en savoir davantage sur ce eux : Metaleuskadi


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ARKONA

Dès le premier titre le groupe a assis tout le monde, c'était trop chiant. J'ai tenu tout ce que j'ai pu, c'est à dire le même temps qu'un coït de puceau : 3mn.


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À la recherche d'une objectivité cartésienne à défaut de trouver une pensée pénétrante pourtant jugée indispensable dans pareil cas, je déjeunais seul et de manière frugale un plat que les hindous préconisent quand ils crèvent la dalle sur le sol meuble d'une campagne salement déserte. Na !


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KATAKLYSM

Le band a investi la scène en balançant la mornifle sonique d'un crossover 90's typé death metOl tabernaclien. La sauce était épaisse avec des boucles rythmiques, un groove omniprésent, des effusions rythmiques de breaks qui filaient la nuque rouge. L'édifice de la scène Altar trembla au bruit infernal de ces cavaliers de l'apocalypse du Québec.

Le groupe offrait des cadeaux de noël sonique en faisant croire qu'il tenait les rênes de l’empire du malin, contournant, contorsionnant, concomitant sans détour. La fureur sonique présente était moindre que l’horreur imaginaire fabriquée en amont du concert. Cependant l'évidence permettait d'être éberlué par ce groupe et son synchronisme quasi télépathique entre chaque musicien.


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Après les panthères blanches de Prophets of Rage, qui donc pour porter la rage au ventre lors d'une relecture épistolaire du petit livre rouge 2.0 ?

Une petite voix qui s'élève de la foule avec timidité répond : Nanard Lavilliers.

Le grand timonier outrageusement agacé : Toi tu sors, de suite chenapan.




BODY COUNT bien sûr est capable de porter les guns et ses couleurs de gang californien, maiiiiiiis pas plus. Parce que pour la révolution faudra trouver un autre porte étendard. En grand Mao qui sait tout du show, Ice T le rapetou était dans la place à faire son maître de cérémonie, avec l’usage roublard de sa parole et d'une morgue efficacité qu'il contient d’en asseoir la suprématie sans équivoque. Body Count a plaqué sa toute puissance et son groove métallique à coup de boucles rythmique insatiables, mais la distance entre son aplomb mal déguisé et son manque de pêche ont produit un set d'une vigueur monotone. Le public neo metal était fort désappointé quand la bise ne fut pas venue lui tourner la tête révolutionnaire, parce que le Body Count était venu avec des pistolets à eau.

NoOon sérieux ?


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Cela m'en avait tout l'air nan ?


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ENSLAVED

Le simulacre sur scène fait entièrement partie prenante de la société du spectacle. Un groupe sur scène est l'éternel désir, mais s'il triche il tue et étouffe le rêve. Celui qui triche ne mérite nullement qu'on lui accorde notre passion de continuer à croire en lui.

Vraiment pas en place, Enslaved a dégorgé un set sombre et trop long, cherchant en vain la lumière du jour polaire, hors le groupe septentrion commet le doute de s'afficher tel qu'il peut se concevoir et non dans la liberté prétentieuse d'être ce qu'il est. D'autant plus en demandant la bidochonnerie de la marseillaise reprit par un public de coq en patte.

Comment s’arrête le mal ? Jusqu’où ira la parodie ? La musique extrême possède-t-elle des limites ? Où se dépossède-t-elle des limites pour devenir extrême ? Vous avez deux heures, après je ramasse les copies, et gare à celui qui me fera un avion à la con.


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Faith No More qui s'électrocute sur le 380 et reste collé par le HxC bruitiste, c'est cela DEAD CROSS. Un truc sauvagement incontrôlable, délibérément foldingue, et avec ce genre de folie qu'il convient pour déboîter pendant un set remplit de nervosité, de liberté innommable et de jouissance piquante.

Toujours aussi frappadingue Patton est-il le génie du mal ?

Un bien en soi, assurément.

Il y avait dans ce set cette trempe d'ébullition gigantesque qui gicle des fluides étincelants, jusqu’à faire jaillir du metal en fusion. Des explosions en tous sens pour une musique qui échappait à tous les codes radars d'envergure pour en catapulter l'ivresse. Une telle liberté encore aujourd'hui risque l'incompréhension, pourtant le public de la Valley adhéra à cette folie spongieuse, tant elle échappait des mains. Ce fluide était en chacun une quête diamétralement irrépressible, irriguant tel un ruisseau une rivière, jusqu'à un fleuve pour certain. Pourvu de stratagèmes musicaux éblouissants, le groupe ne semblait pas être enkysté par la démesure, parce que ce groupe dadaïste démentiel contesta l’essentiel et postillonna en menteur insolent autour de sa bizarroïde musique sérielle.


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Cet incongru corticoïde sonique déploiera son extension par un traumatisme mélodique absolument virulent, ajustant son set par tant de trouvaille surréaliste et d'images kaléidoscopiques que l'on exultait en fond de scène comme des têtards devant le cul d'une libellule en chaleur.


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Je pensais que cette année c'était Bloodclot, mais nan, les scissions humaines sont incertaines, alors nous avons eu CRO-MAGS  , et pour garantir l'équité il y a aussi l'autreCRO MAGS !, ben ouaie c'est cela la scission.

M'en branle de la polémique autour de la légitimité du groupe. Jon Joseph est un bon. J'ai pris mon panard. Les hommes flammes n'étaient plus que des globules de cette espèce de sang qui coule dans le corps des villes impures, le groupe offrait comme un éclair de lucidité dans la cruauté citadine hellfestiène la vigueur imputrescible d'une rage libératrice de passion contenue.

Un Age of Quarrel en un set méthodique, vite expédié, des covers des Bad Brains, et ce jeune homme qui s'est vu oiseau, s'est pris pour un dieu et n’écouta pas ses pères. Tiens Icare est revenu se brûler les ailes du désir…

Les uns recherchaient avec empressement, les autres s'animaient avec fureur, je voyais pourtant la même étincelle dans leurs yeux, celle des passions impunément fougueuses.

Si l'esprit s'adapte graduellement à l'objet qu'il admire, il en épouse le culte et l'adoration. Mais il ne s'élève pas au-dessus de son idéal de pureté et de vérité. Le HxC crossover de Cro-Mags semble après toutes ces avaries et intempéries égocentriques un refuge sonore pour bien du monde, même si le crew New-yorkais ne déplace plus autant qu'avant, il ne s’éteint pas, parce qu'il n'existe pas de nuit qui ne finit par trouver le jour.

Une casquette vissée sur une frimousse juvénile à tache de rousseur passa légère comme une crème de pop punk saccharosée de fraise tagada sonique, le groupe termina sa consistance fureur énergétique en même temps que Medhi de Tromatized Youth est venu rugir sur scène.

Désolé mec je n'ai pas pu te voir Jeudi au Metal Corner, c'était la merde sur le trajet et vous aviez terminé quand j'avais juste fini de récupérer mon pass. J'étais dégoûté de ne pas prendre ma ration de Toxic Avenger traumatique, bisous.


Ah oui, absolument rien à voir avec précédemment mais lors de la douzième édition les filles ont subi des attouchements.


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Alors j'informe tous les abrutis incapables de contrôler leurs pulsions lubriques, les productions Marc Dorcel ont sorti une gamme de films répondant dans son intégralité à une pléthore de déviances et ceci de manière élargie, ainsi en sachant cela vous pouvez rester chez vous à réaliser ce qui vous correspond le mieux, à savoir la masturbation bande de branleurs.

« Le viagra, ils devraient le faire en suppositoire, ça doublerait le plaisir de certains. » Jean Yanne

Après cela car à pousser le bordel autant franchir un pallier supplémentaire, il y a des gros cons d'intégristes qui ont émis l'idée de faire rallonger du tissus aux femelles pour ne plus qu'elles soient importunées. En guise de réponse cette année :


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Mais foutez leur la paix !! C'est pas compliqué tout de même.


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AVENGED SEVENFOLD a étendu sa prétention stridente dans les atours de son scabreux édifice, les garçons coiffeurs attendaient la Halford, c'était dommage car elle était là hier soir.


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NEUROSIS

Alors pour être dans la franchise la plus absolue, déjà sur disque je m'emmerde, là c'est officiel c'est pareil en live. La régularité il n'y a que cela qui permet de progresser dans la vie. Je ne dis pas que peut-être lors du cadre d'une soirée étape avec un spirit davantage casanier Neurosis doit mieux passer. Je ne désespère pas encore car je reconnais l'influence notable que ce groupe a engendrée, notamment avec Will Haven, Baroness.

Tu achètes du rêve avec le ticket du Hellfest, par contre si tu es déçu par ton imagination ce n'est pas de leur faute.


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Une réflexion dont la vitesse d'action est peut-être déjà en train de passer le péage de votre conscience. Attention : On ne fait jamais demi-tour sur l'autoroute du WallaBirZine.


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DIMMU BORGIR

L'orchestre symphonique du mal a interprété son opéra rock, et c'était grandiloquent, un vrai valhalla pour fan de Pavarotti et de Thor. Je me suis surpris à me demander avec couillardise si ce n'était pas le même orchestre qui accompagne Patrick Sébastien en tournée, mais siiiiiiiiii celui du Narbonnais René Coll ?




Fin de concert. Au VIP c'était réunion de chantier, brainstorming, saturday night fever ( cocher la case inutile en fonction de vos affinités du moment ), voilà, voilà, puis comme disait Nounours à Pimprenelle « Bonne nuit les petits, et surtout pas de tâche sur les draps cette nuit hein ! »

Parce que là, oOoh fadasse, c'était un vrai trip d'acide dans le bordel.



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DIMANCHE c'était déjà la fin quoi !


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Pour chanter les louanges Hellfestiens il faut savoir écouter en mystique, parce que la musique s'élève lorsque le langage se tait, et se doit de faire entendre le mystère et rien d'autre.


Devant une nouvelle division panzer thrashy à la Altar, est ce que la piétaille allait subir les assauts gazeux ou répandre leur napalm exutoire avec la même vigueur que les grognards bonapartistes à Austerlitz ? MALKAVIAN avait une demi-heure pour atomiser un parterre de gars soumis depuis 2 jours à un régime de 105 décibels pendant 14 heures, et comme subsistance alimentaire uniquement le trio infernal bière/clope/saucisse. Si la prescription est rude, le gazier rigolait encore ce dimanche matin, preuve en est de sa vigueur guerrière devant le quintette.

On ira droit au but comme JPP, le groupe était appliqué à foncer dans le tas avec une tactique brutale entraîneuse de lourdes pertes auditives. Il devait donner et prouver qu'il n'était pas ici par un hasard fortuit. Il a donc accompli son initiation Hellfestienne avec un set combatif hyper thrashy. Le set fut donc rapide, anguleux et frontal, pour une victoire à la Pyrrhus. Le batteur munit d'un bonnet péruvien a pété la caisse claire, très certainement causé par un enthousiasme incontrôlable. M'enfin le set était aussi offensif, sans temps mort, pas le temps certainement de perdre le temps escompté, mais nous on respire comment pendant cette folie dionysiaque ? Mais c'est qu'on ne respire pas, on encaisse, et les Nantais ont avoiné à mort. Aarrrrrrg ! De plus, Malkavian a dégagé une super énergie positive, et cela fait du bien quand c’est un groupe Français, d'habitude c'est davantage le lot culturel des américains.

Pas trop vu de pingouin déguisé cette année, ou bien alors je ne fais plus cas de figure de cette manifestation costumée...C'est peut-être dû à la reproduction du même gazier anonyme à foison aussi ?


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PLEBEIAN GRANDSTAND

Torsu nu avec un regard qui veut en découdre, le groupe est sur scène et attend. Pendant 2 mn le round d'observation que dure cette confrontation entre le groupe et le public libère déjà une part de danger.

Noir, violent, brut, sans concession, leur post-black est arrivé à souder la bile obscure avec une assise extrême. Le chanteur possède une stature scénique à la Henry Rollins, bien ancré avec un mouvement de balancier, dans cette attitude entre mâle et animalité. Il enroulait son bras droit avec les fils du micro et resserra l'étreinte à cette sorte de bondage entre lui et l'amertume intrinsèque qu'il projetait sans cesse. Est-il le dominant ? Est-il le dominé ?



Il y a quelque chose de puissamment dur dans leur musique, et de fragile dans la sensation suffocante de donner au mal l'emprise de souffrir pour évacuer le mal-être. Le groupe fait mouvoir l'intériorité émotionnelle comme un véritable réceptacle d'amplification à sensation, et aussi comme un caveau de souffrance des désirs assouvis.

Les gars de Plebeian Granstand étaient tendus, s'arc-boutant à coup de fonte sonique, ils arrivaient à suspendre une épaisseur de lave fine, pareil à leur physionomie corporelle, et à la fois à faire vivre une souplesse musicale avec des lignes claires, entre tension et libération.


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Lucifer le fils de l’aurore, fier rebelle à la suprématie divine symbolise la sédition.

Brebis galeuse au sein du troupeau, le metalhead est pareil puisqu'il repousse avec dédain la sainte liturgie de la bienséance en ne se soumettant à l’ordre. Réclamant l’honneur d’être dévolu en restant à jamais égaré dans la vallée infernale avec ses goûts musicaux outranciers, il est ce destitué au goût calomnieux qui entend bien jouir de la liberté d’être.

Mais Lucifer c'est aussi un groupe. Un parallèle entre le revival seventies et Pat Benatar ouvrant le grimoire à Coven n'est pas anodin quand on suggère le nom de LUCIFER.

Huppés dans leur uniforme mamamouchi les scandinaves ont ensorcelé sans surprendre. C'était propre comme concert. Sans fioriture, sans élan ostentatoire, même si la belle voix possède un registre vocal splendide, l'échange entre le public s'est résumé à des regards doux, avec cette pudeur que les imbéciles, accoutumés à la démagogie scénique lambda, ont toujours confondu avec de la froideur. On espère après le set que le sortilège prendra un peu. J'avais trouvé The Oath sans grand intérêt, Lucifer me semble prompt a balancé un aspect gypsie heavy seventies pas dégueulasse du tout. D'ailleurs en live tu sens bien la poussière du retour à 1,21 gigawatt.


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Heyyyyyyyyyyy, cool, reviens gamin tu ne sentiras même pas l'encens en revenant !

C'est bien fait, réalisé, mais mouais pas transcendant pour autant. Leur dernier album « Lucifer II » est plutôt cool, surtout avec la présence de Nicke Andersson (The Hellacopters, Imperial State Electric, Ex-Entombed) qui était derrière les fûts et reconnaissable à sa casquette.

Johanna Sadonis a tout de même déroulé son incandescente aura, sa blondeur réverbérante, sa peau laiteuse et la chaleur d'une voix de diablesse en cœur de velours.


Voilà plusieurs années que je vois un gars enregistrer en audio les concerts, c'est Boutros Bootleg, le gars fait du street-art aussi, et c'est vraiment cool !


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AU-DESSUS

Aura-t'on la prétention d'espérer prendre de la hauteur avec ce groupe ? Et bien oui le liant musical des Lituaniens aura injecté cette sensation de trinité tension/nuance/contraste indispensable à leur post-black. Signé chez les acteurs de l'ombre, thuriféraire du sombre, le groupe a pris naissance au sein d'une espèce de nihilisme qui veut que par nature il soit colérique et haineux, puis baignant dans les plus épaisses ténèbres. Ainsi il a su clouer cette congestion palpable même avec des tempos lents, et faire cohabiter l'ivresse avec une atmosphère particulièrement sombre.

Entre rage et chagrin, Au-dessus enfanta des rêves hantés, des mélodies angoissées, ciselées et entraînantes en une mise au point énergétique, et vers une écriture torturée de litanie incandescente que Jean-Jacques Rousseau expliquait en ces termes : Le sentiment de la pitié dort dans le cœur de l'homme jusqu'à ce que le cri de la douleur vienne le réveiller.

Un seT tRèS tRoUbLaNt.


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ROTTEN SOUND

Par un effet de crépitement death grindesque, du grindcore quoi ! Les finlandais ont procédé à un concassage du cerveau en purée pour bébé. Nous sommes d'accord c'était tout le long une bastonnade avec l'apparition de grumeaux de plus en plus gros dans l'occiput. Aspiré dans une centrifugeuse, cela devient vite exténuant quand même un Dimanche à 13h30, mais une expérience riche de sens, car elle offrait un contraste saisissant sur le long, ce qui permettait de constater la dégénérescence active de la zique de Rotten Sound, et même en sachant à l'avance que cela allait chier dru.


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WARNING

C'est moi ou c'est chiant ? Pourtant le chant mélodique suit la torpeur, mais c'était lénifiant parce que toujours monocorde, sans tension, sans débauche. Une douceur qui repose certes, mais endort.


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THE GREAT OLD ONES

Monstrueux.

Il y eut d'abord l'apparition presque immédiate d'un souffle rampant et subtil, faisant remonter une audace mélancolique prête à convertir la douleur en volupté comme un baume salutaire sur les blessures profondes des cœurs navrés. On venait se blottir contre The Great Old Ones car il réchauffe. On retrouve alors goût aux joies intimes des tentations caressées, au souhait refoulé, ainsi qu'au feu passionnel qui jaillit du cœur obstiné de leur musique et apparaîtra comme écrit en lettre de feu.

Les groupes filiaux ne sont qu'étincellent en comparaison du feu premier.

The Great Old Ones est un feu premier. Il est heureux pour les contemplatifs solitaires de s’enivrer à loisir des charmes de cette musique.


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Avec son visage éperdu coulant dans le flot des corps en perpétuel mouvement de la ruche où mielleusement ses yeux se perdaient, elle apparaissait comme une reine noire que le soleil baignait de sa lumière, et elle rayonnait immobile dans le fracas du tonnerre musical.

Les voix mystérieuses et lugubres réveillaient le grand frisson, les hommes exultaient remplis d’insolence, des cris de démence dominaient le grondement des éléments sonores en proie à une folle élévation sonique, jusqu’à ce que l’agonie latente vienne faire s'échouer les vagues à l’âme d’un désespoir inexprimable et qui déferla sur le suppliant. Nos cœurs s’ouvraient à rompre la chamade, cela peut-être unique, mais une vie éternelle en soulignera les souvenirs brûlants.

Toux ceux ayant vécu cette apocalypse sonore contempleront les honneurs conférés aux fidèles. Car la scène est le sable d'une arène, celui qui meurt sur scène est un gladiateur, un lion, un martyr de son art. Le spectacle conjugue avec la vie le temps de l'existence, il traduit avec intensité la communion de nos croyances, brûle le désir en nous pour attiser les rêves. Même ce rêve une fois terminé reflète par son hallucination incantatoire ce qui perdure encore et toujours !

Tout était parfait : OVATION !


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Passage à la vitesse lumière pour changer de dimension car c'était Dark Side On The Moon avec GRAVES PLEASURES, et donc claque sur les fesses, mmmmmmmmh, coup de fouet subtil, Oooooooooooh, pour « un peu de noirceur vénéneuse qui ne fait jamais de mal » comme disait le Marquis de Sade.

Le concert était beau et sombre, Baudelairien en somme, avec Kali pour faire table rase depuis leur dernier album Motherblood. Une remarquable participation du public a retenu mon attention, mais ouiiiiiiiii, d'ailleurs je dois rattacher à cela qu'il y eu quelque titre de leur groupe précédent Beastmilk.

Dans cette flagellation de rock catchy et de poppy dark, le set aurait pu faire rougir une gothique. Tiens j'en ai vu deux dans tout le week-end, c'est dire de leur rareté désormais.


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Graves Pleasures assure sur scène comme une pluie estivale s'abat avec l'intensité de la foudre et l'épaisseur inquiétante des éléments sauvages afin d'éteindre la chaleur. Tout devient alors impétueux, rien ne retient plus la noirceur de foudroyer avec douceur dans chaque écrin de lumière entraînante. On écoutait extatique la voix du mentor Mat McNerney  (Code, Hexvessel, Dødheimsgard) résonnant au cœur du précipice. Il fallait aiguiser sa dague lacrymale sur cette pierre sonique, faire de son chagrin une violence, sans jamais émousser sa mélancolie, mais plutôt l’enfiévrer pour faire siéger la ténébreuse gifle de ce set. Qu'à la fin, le galbe ténébreux d’une beauté sauvage au cuissot gracieux et à la croupe envoûtante, munit de ce regard sibyllin que transperce une présence solaire, parcourrait la scène à la recherche d'une vérité, preuve du troublant emballement qu'elle venait de vivre.


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THE BRONX

BIM ! Grosse claque de punk rawk'n'roll de grande classe américaine, et pour un set criblé de hits, avec un public en surchauffe constante. Il y a eu un wall of death catatonique, un guitariste avec la tronche de Magnum qui a découvert en se levant que sa petite amie couchait avec Jesse Hughes des Eagles Of Deaht Metal. Le chanteur Matt Caughthran qui a pris pleinement conscience de s'éclater à donf avec une coolitude toute californienne. Un Joey Castillo (ex-Queens Of The Stone Age, Danzig, Blas’t, Bloodclot, Wasted Youth) batteur moustachu derrière les fûts qui n'a rien lâché, de bout en bout, et je ne sais pas comment il a fait à plus de 50 ans ?!? Un autre gratteux qui ressemble de très loin à Lee Ranaldo pour une osmose musicale assez incomparable tant ça a claqué en tous sens.

Un petit following aussi cool qu'arrogant s'enfonça dans le brouillard poudreux de leur speederie à rejoindre le groupe au plus près de la scène. Puis est revenu sur leurs pas comme si il revenait de faire du kayak trempe comme des soupes.

Le concert était ultra cool, un putain de Core-rock'n'roll hors norme dans notre contrée d'exception kulturelle, puisque le Johnny B Good national des gauloises sans filtre est à St Barth a nourrir les vers de coconuts.

Et ouaie car selon Didier l'embrouille, à la fin Il n'y a que Dick qui nique.

Non c'est vrai que nous n'avons pas d'équivalence, peut-être parce que le rock n'a jamais été pris au sérieux. « En 1960, tout le monde appelait son chien Dick. Quand j'ai commencé à être connu, les gens aboyaient quand ils me voyaient. » Dick Rivers en 1996

The Bronx est un super groupe, d'autant plus que j'aime leur délire avec leur Mariachi El Bronx. Donc un set grandiose vous dis-je, je kiffe ma journée, il fait beau ! Ahahahah putain c'est trop bien !


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Le retour gagnant du stoner psyché-punk libérateur de NEBULA était annoncé depuis des lunes dans la presse spécialisée suite au pressage de leur discographie et de leur reformation. Avec des solos endiablés, des riffs stoniens bluesy à s'en faire péter les varices à force de buriner frénétiquement du pied, le band nous a donné de quoi mordre la poussière de l'hypnose. Le trio a des silhouettes sorties d'un film de Gus Van Sant des 90's, un spirit de desert rock, avec le sable chaud et l'effervescence de la torpeur pour enflammer l’ensemble. Il a évaporé un volcanique set survolté par des riffs cinglant, tranchant de prêt et jamais rasoir, dégorgeant ce sang impur heavy à la caverneuse intensité.

Dans la Valley les corps suintent, et les plus vieux doivent subir des maux que l’âge avancé leur en permet la pleine fortune (et oui car en plus c’est gratuit). Ainsi et par un effet diabolique de rotation, la raideur dans la région du pubis s’est déplacée vers le bas du dos. Une contrainte de mal lombaire heureusement solutionnée par le biais d’une installation pliante avec un dossier porteur, en somme une chaise quoi ! Donc quand vous voyez des gens avec cet attirail en fond de cale, ce n’est pas pour faire chier, c’est pour éviter de trop souffrir, bien entendu sinon il y a des postures de yoga. Ce qui peut paraître extravagant de pratiquer pendant un set de thrash metOl je le reconnais volontiers, mais bon 14h00 debout devant des spectacles sataniques c’est usant pour le corps faut le savoir, et surtout après 40 ans.

Heuuuuuuuuu, je n'ai pas cet outillage, je fais du yoga.


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Si tu cherches le choc N’hésites pas 220 Volts t’aimeras ça avec Les $HERIFF, lesquels ont criblé leurs hits punk en électrocutant sur le courant alternatif une Warzone aussi pleine qu'une péripatéticienne après une nuit foutrement rentable. Les Montpelliérains ont joué à la Ramones, en enchaînant sans débander, mais avec la tranquillité sudiste et l'appel d'air du fraîchement nouveau guitariste, le nîmois Ritchie Buzz (The Last Brigade, The Dustburds) un des mecs le plus glam du territoire. Il a délibérément apporté du sang neuf dans les colts des $heriff.

C'était la panique à Daytona Beach quand la piscine à remous des corps de la Warzone se déchaîna, fanatisée à outrance pour reprendre en chœur les paroles, et que ouiiiiiiii cela fait un bien fou de chanter dans sa langue maternelle, surtout aussi excitée en s'enduisant de Mayonnaise à gogo, jusqu'à en devenir gaga devant ce concert à l'ambiance énOrme.


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Par la suite j'ai répondu plaisamment aux questions d'Alladin sur sa thèse du milieu underground, un peu comme devant un problème de mathématique à résoudre, tu commences déjà à ne pas lire correctement l’énoncé, ainsi tu comprends que ce que tu veux comprendre, et puis tu espères une bonne note, qu’à la fin c’est dans le cul lulu pour ta mauvaise interprétation. Bon pour mes trois vœux ce n'est pas encore advenu donc j'sais pas ce que tu branles mec ?!?

Le bocage du Muscadet offre toujours un ombrage et une sorte de quiétude toute relative au milieu du tumulte, de plus il me semble que ça sentait moins les pieds de cochon d'inde, qui comme chacun le sait depuis la réflexion de François Cavanna : « Quand on regarde attentivement un cochon d’Inde, on remarque : premièrement que ce n’est pas un cochon, deuxièmement qu’il n’est pas d’Inde, et qu’en définitive seul le “d ” est authentique. »

Trêve de digression, en allant vers la scène Altar, putain j'ai dû y passer tout le week-end, c'était Pantera rules & thrash or be crossover pour EXHORDER.

Il y a eu une bonne vibe surtout pour un set aussi frontal. Le riffing pugnace calcinait l'enceinte où un bûcher de feed-back s’élevait vers les cieux tandis que le chanteur tout aussi enthousiaste crachait la foudre. Fondé en 1986 à la Nouvelle-Orléans avec deux opus Slaughter in the Vatican (1990) et The Law (1992) le groupe a filé de quoi ronger son frein contre son parapet sonique et avec la faveur des ténèbres.


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Le negro spiritual satanique de ZEAL & ARDOR a cannibalisé les festivaliers. Le groupe plébiscité par les médias a surfé sa singularité musicale avec une bonne fan base. Envoûtant par son damier musical de racine noire et de metal rock alternatif blanc, sa formule emprunte dans le biais cognitif du post afin de proposer une relecture voodoo in fine. Faut avouer qu'en live c'est bien foutu, le public se laisse entraîner par la messe noire, avec le sticker « vu à la TV » c'est vrai que le sauf conduit aide forcément à se faire connaître du grand public, et la Valley est gavée. En moins d'une heure le set est balancé avec l'impression d'avoir assisté à quelque chose d'unique, même si on a déjà entendu ces sonorités, ce n'était jamais sous cet angle de vue et avec un tel mélange des genres hérétiques.


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ARCH ENEMY

Heavy teutonique + metal moderne = Fête de la permanente et du brushing Munichois. Un constat approprié pour un gars s'aspergeant le visage de bière en réalisant peut-être même sans s'en rendre compte qu'il était en train de réaliser une sorte d'oblation en faveur de la miséricorde malté des dieux du metOl germanique. Le constant libidineux c'est que Alissa White-Gluz attire les hommes comme le Docteur Moure inventeur du rouleau glu, les mouches. Musicalement parlant je ne sais pas ce que l'on peut trouver à ce groupe ?


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Les gens apprécient avec le grandiose package Hellfest qu'on lui apporte du spectacle haut en couleur. C'était valable avec Zeal & Ardor, c'était tout aussi probant avec BATUSHKA dont le concept a fait un triomphe romain.

Les Ghost du black metal ont réalisé une messe rouge. Décor, couleur, flamme, costume, tous les ingrédients nécessaires pour vamper à l'outrage. Il y avait même les frères Jacques derrière le band en formation petit chœur pour faire les choristes, et un prêtre/chanteur devant son pupitre pour une maléfique liturgie.

Visuellement c'était très statique, il y avait une circumbulation d'ensemble qui ne permettait pas de déroger au cérémonial adéquat.

(NDLR : La circumbulation c'est une façon de se déplacer au cours d'une tenue maçonnique, dans le sens prévu par le rituel.)

Les titres commençaient tous dans une lente procession qui permettra par la suite une plus ample déflagration quand tout basculait dans le BlackMetOl.


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Avec fumée au sol et bougie parfumée, ne manquait plus à mon avis qu'un bénitier pour cracher dedans. « Litourgiya » le premier opus de Batushka est chiant, enfin, si vous appréciez les cantiques ecclésiastiques pendant cinq minutes puis que cela se fondent dans du black metOl pendant l'autre moitié alors cet album pourrait vous satisfaire. J'avais maté une vidéo d'un concert sur le net et cela ne m'avait pas aussi bien capté. C'est con mais dans le cadre du Hellfest cela fonctionne. Donc oui on a un besoin réel de sortir de l'ordinaire et de spectacle dans le metal. De toute façon il sera toujours mis en scène, c’est sa tradition.

Batushka est peut-être un concept mystérieux de plus, ses saintes écritures ne sont qu’une fable, cela reste un groupe de musique qui propose un spectacle clef en main comme Alice Cooper, et comme n'importe quelle église elle fait office de rédemption dès que l'on s’investit dans sa chaire communautaire.

Je pense tout de même qu'une église diabolique de l'entertainment est née au Hellfest et ces nombreux nouveaux adeptes ont reconnu un dieu et sa foi totale en live.

Pour rester dans la piétaille catéchistique, je rappelle qu'élevée dans la christique foi du mépris du corps et d’une âme éternelle, Christine Boutin a renoncé à expulser le Hellfest hors de la terre sainte de la sœur aînée de l’église catholique romaine. L’impureté du diable a par conséquent vaincu la joute avec malice et bravoure. Mais la communauté de cœur de cette fidèle au corpus catholicité n'est pas encore à côté du père avec un anneau angélique au-dessus de la tronche. Espérons que les hérétiques Hellfestien puissent profiter encore, au cas où soudainement un cataclysme politique en vienne à trouver une solution inquisitrice.


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BARONESS

Je ne sais pas ce qui se passe sur scène pendant le soundcheck, si c'est dû à la sortie prochaine de leurs deux prochains EP, mais le groupe est en formation acoustique ? Je décide d'aller pointer carrément devant, à la barrière.

Des raisons personnelles infiniment plus obscures qui ne sauraient être de mon ressort légitime au batteur de rentrer auprès de sa famille. Dans cette circonstance inopinée le groupe concède une approche réduite et intimiste pour un concert improvisé afin de ne pas annuler sa venue.

Clapou, clapou !! (NDLR : je tape des mains)

Il arrive que le hasard modifie tout, dans ce tout qui avait tout façonné. On le pensait malléable mais pas aussi instable. Hors le bouleversement ressenti fait peau neuve, et révèle des peurs, des blessures du passé qui s'expurgent lentement. Baroness a joué dans l'intimité avec.

En duo d'abord, en trio un temps, apportant une redécouverte de leur titres, autant pour eux que pour le public. La crainte éventuelle du grondement du public électrique fut absous par une célébration tout en douceur, avec l'intensité profonde que l'on atteint quand il n'y a plus que la simplicité pour en retranscrire la fluidité, la beauté, l'urgence.

Après avoir été coupé dans son élan, le groupe a repris sa trajectoire, sans avoir perdu sa grâce, ni de sa nécessité. John Dyer Baizley expliquait posément la situation étrange et solidaire dans cette mise à nu qui laissait filer la pudeur. Dans laquelle on se livre davantage, en s'avoue des trucs intimes et en les révélant on ne fait que livrer et libérer ses craintes. Il suffit d'une phrase, et parfois même qu'un mot, qu'un son pour que votre esprit soit en lévitation dans une émotion si profonde et intense qu'on en ressent la rareté bouleversante. L'excellente guitariste, et chanteuse pour l'occasion Gina Gleason retenait ses larmes, moi je n'ai pas pu, j'ai laissé glisser le cristal salé jusqu’à l'extase.

Baroness s'est livré dans l'intimité de son art, il a reçu beaucoup d'amour, passionnément, éperdument. C'était comme un geste suspendu qui n’attendait pas forcément de résolution, et qui aurait pu rester entre son état éphémère et sera marqué au fer rouge nostalgique.

L'on souhaitait que ne cesse le concert. Alors comment appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse le cœur en émoi, nous fait regretter le temps passé et désirer quelque chose après ?

Je remercie Cédric, disquaire indépendant à Albi dans son shop Sky Valley, qui a malheureusement dû plier boutique en 2015, c'est lui qui m'a fait découvrir ce groupe, alors mec j'ai eu une pensée pour toi, j'ai saisi exactement ce que tes yeux exprimaient déjà à l'époque en parlant de ce groupe avec émotion.

La rareté de cet instant unique j'ai eu la possibilité de vivre/partager ce moment d'anthologie avec d'illustres inconnu.es. On vit parfois des moments intenses, et parfois si exceptionnels que seules les larmes sont capables d'en authentifier la pleine puissance.

Le spectacle vivant te donne vie !


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Piquant par son aspect Cool punk et rock'n'roll glam, le groupe GLUECIFER affluait des orties avec son sens du riffing pour une sortie de route rocambolesque. Il a précipité le public à faire des embardées avec lui, pour finir dans le décor, la gueule démontée, les os pétés, mais toujours en vie après une telle course-poursuite à tombeau ouvert dans le spleen d'essorer les gaz de l'histoire de ce monument sonique. Il n'y a eu personne pour monter sur les freins et faire baisser la tension, avec autant de chevaux de feu sous le capot, la succession de titres catchy n'en finissait plus d'électriser l'asphalte du pit, en pilonnant, en bouillonnant les cerveaux à cette température invivable qui enflamme même les moteurs à réaction.


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KADAVAR

Je connais bien ce bois de qualité capable d'écharper ses échardes soniques avec ce Kadavaresque stoner rock‘n’roll venant de cette région germanique où l'on reboise par une barbe et une tignasse de hippie à veste patchée. En live s'est imparable, je laisse la place à tous ceux qui n'ont pas encore étaient fouettés par ce rameau solide de kick out the jam, parce que j'ai déjà assisté à cette fulgurance et qu'il me faut garder des piles pour le soir.


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Les magiciens anglais de la vierge de fer et des pyramides du métal progressiste ont offert un spectacle pharaonique. Je n'ai pas tout vu d'IRON MAIDEN, mais il y avait là les phénomènes analogues dus à sa puissance discographie, avec toutes sortes de signes et de prodiges au décorum fastueux, et toutes les séductions de l'iniquité. Vaincu par la bête et son image puissante, Iron Maiden debout sur la mer et assis sur son trône entendait l’acclamation des louanges glorieuses, ainsi que toute l’action de grâce du peuple de l’ombre Hellfestien, avec la puissance et la force que l’on proclame aux dieux aux siècles des siècles.


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THE HELLACOPTERS était de retour, mon dieu priait pour nous pauvres pécheurs des eaux troubles du rock'n'roll...

Régénérer le high voltage originel comme on perpétue la flamme lors d'un rite initiatique, ces musiciens en connaissent l'idiome et y vont à fond de cale. Les taiseux oracles de la rock critic united foundation pointaient leur manche de pioche et creusaient dans le terril, la suie collait à la gorge et le diamant sortait ses lumières de feux de Bengale en moins de deux. Sur scène chacun grattait sa nouille avec ostentation, c'était un véritable bukkake royal de foutre sonique qui aspergeait tout le monde. Des salves bluesy-kérosène déchaînés rentraient et sortaient sans arrêt.

Ça c'est ce qui s'appelle du rock'n'roll !


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Diantre j'étais ému et bandais, déjà, encore, toujours.

Les pâles d'hélicoptère tournaient sans jamais brasser l'air mais attaquait en B-52 la double agression des guitares jumelées de l'enfer. Engrossé par une myriade de hits amniotiques, c'était vite la perte des eaux, on buvait ce drink d'hi-energy pendant que le moteur gonflé à la nitroglycérine partait toujours en trombe avec dérapage contrôlé et ce bruit aérien qui explose les cieux raw'n'roll. Une trique d'enfer j'vous dis. Une foule violentée mais consentante venait de se délivrer du stupre de son innocence perdant la vue devant l'éclat de tous ces riffs ruisselant de chrome. Une femme gironde aux bouffés de chaleur élégiaque se frottait la croupe contre la cuisse de son metalhead pendant que le brasero musical ne faisait qu'amplifier sa capacité excitatrice. Plein de scorpions lubrique transperçaient mon esprit, aiguisaient mes émotions d'un venin bestial.

Les suédois jouaient pied au plancher en gardant le Cap d'Adge dans la proue, la sauvagerie sereine tendue vers ce berceau de l'humanité antique du cul, de l’électricité statique qui provoque des arcs électrique à force de frottement, et à cet instant bénit des dieux où le coït sonique est orgasmique.

Nicke Royale aspergeait la foule de son organe vocal avec en coulisse une Johanna Sadonis emprise de vénération Luciferienne. Dregen était dans la cime des soirs jouissants et suppurait glamoureusement de sa Gibson ES-335 cette débauche rock'n'rolienne qui vous fait décoller à toute berzingue.

Ça c'est ce qui s'appelle du rock'n'roll, oOoh pitin !


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J'aime bien cette citation de Christian Bobin « La musique, ce qu'elle est : respiration. Marée. Longue caresse d'une main de sable ». Elle trouve une résonance subtile avec AMENRA, parce que le groupe a apporté son hypnose transcendantale comme commotion et comme communion, avec la fragilité transitoire de l'instant subliminal.

Sans un mot, juste avec une musicalité à l'émotion pénétrante, languide, brute, les taiseux d'Amenra ont saturé l'espace sonore et n'en restent pas moins des passionnés esthètes d'atmosphères et de saturation mouvante.

Tête baissée dans la capuche, une danse alanguie, insouciant dans la moiteur de l'air, dans la semi-obscurité, dans la pénombre du soir qui s'endormait lentement sous des oripeaux féeriques, on rêvait de lumière et c'était l'obscurité commune de tête vacillante et de corps en suspend qui était en train de suivre par un basculement lourd et prenant chaque allitération des Belges. Un rayonnement sonique éventrait la nuit et déposait en chacun un arc en ciel de radiance lunaire. Comme nombreux d'entre-nous, j'étais étourdi par l'errance de ces ondes sismiques en train de mener les âmes à la perdition, tout en prétendant les conduire dans la lave des ténèbres. On entendait des sons mystérieux chuchotant un spiritisme qui faisaient soulever la foule et non plus les tables de ouija. Amenra en prince du mal exerçait sa puissante fascination avec une musique de nuit capable de suspendre le gouffre des enfers, de ses odeurs opaques afin d'obscurcir les sens d'un goût de stupre, face au Styx.

Le public était exsangue, mordu dans les crocs d'un set draculien, les Belges avaient brûlé la chapelle de la Valley.


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Carrément groogy, je m'enfermais avec d'autres au plus près, la Temple était la plus proche.

Le soulèvement des machines Terminatorienne avait débarrassé la chapelle de sa peinture rupestre pour la métamorphose d'une discothèque eighties avec CARPENTER BRUT. L'électrowave activa les neurones juvéniles à se réveiller dans cette excitation de caféine taurinique qui pousse les jeunes à sauter partout. Merde cinq minutes auparavant je flottais dans le formol adipeux d'une musique extatique avec vertige, et là je me retrouvais dans le tintamarre dansant à me sentir rabat-joie. Mon constat est que je n'ai plus la régénérescence aussi active pour passer d'un univers musical à un autre, surtout quand le précédent n'a pas fini d'être digéré. Je n'ai pas ce filtre à particule émotionnelle juvénile qui permet de passer à autre chose, parce que la digestion se fera quelques années plus tard.

Dans ce tourment qui révèle le malaise j'étais bousculé sans cesse, l'usure du temps me rappela à son ordre, place aux jeunes et mort au con, je m'extirpais de là me sentant trop vieux et pas à ma place.

Après Perturbator, après Carpenter Brut, en 2019 vous aurez Dan Terminus pour finir la soirée et faire l'after house pop pop a jam.

Un concert qui a énOrmément plu à la nouvelle génération donc !


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La communauté metAl au sens large du terme possède un sens de l’auto-parodie, de la dérision aussi puissant que sa musique, c'est à dire que l'on ne se prend pas au sérieux mais tout ce que l'on fait on le réalise avec sincérité.

TURBONEGRO a fait couler sa flottille Turbojugend dans son backroom ascensionnel pour faire grimper à sa barre de pole dance son parodique deathpunk sarcastique et clownesque.


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Dans ce tourment qui révèle le malaise j'étais bousculé sans cesse, l'usure du temps me rappela à son ordre, place aux jeunes et mort au con, je m'extirpais de là me sentant trop vieux et pas à ma place. Meeeeeeeeeeeeerde c'est qu'ils avaient à peu près mon age là !

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NIGHTWISH

On prend un coup de marteau Manowarien quand Joey DeMaio leader emblématique a annoncé avec le suspens d’un catcheur américain la venue prochaine des warriors du metOl pour leur tournée d’adieu. On sait déjà que pour la saison 2019 Hellfestienne, en plus de Manowar, il y aura Slayer, Mass Hysteria, Dropkick Murphys et Carcass.

Oui je sais je n'ai pas parlé de HO9909, Dâlek dans le report, donc pour être franc avec vous, grand 1, petit A je ne suis pas allé, puis petit B j'avais comme une intuition d'incompréhension intergénérationnelle. Par contre on m'a rapporté que HO9909 c'était de la balle énergétique en live et que la jeunesse avait très appréciée.


Yo !

Ainsi grand 2 petit C, comme conclusion, bennnnnnnnnnnnn j'en ai rien à dire de plus quoi !


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Je déambulais sagement avec le froid au corps, m’arrêtant devant le dernier stand ouvert qui proposait des boissons chaudes, motherfucker je l’avais pas vu plus tôt celui-là, grrrrrrrrrr…Je fixais la grande artère Hellfestienne comme si c'était la dernière fois, puis partais en direction du VIP, quand le « Maniac » de Michael Sembello résonnait de flash stroboscopique et de glapissement juvénile de boule à facette.


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Voilà les derniers concerts étaient terminés, statuant de l'aboutissement du 13 ème Hellfest.

Un déplacement vers le VIP pour poursuivre les libations afin d’y rencontrer la fine fleur festive, me permis d’écluser mon thé en toute décontraction des maxillaires, afin de comprendre ce que le boss de Kicking records parvenait de manière illicite à extraire comme conversation éthylique. Sans être un visionnaire de talent capable de faire investir les marques par la façon de mettre en scène virtuellement des objets inutiles en tant qu’influenceur, je peux néanmoins vous annoncer que je connais un gars qui s’est réveillé le 25 juin avec un bon gros gourdin. Bon jusque-là rien d’anodin chez un homme, seulement la barre en question avait dû migrer de façon certaine vers la tête, avec une contrariante sensation variable selon l’âge de raison du dernier verre ingurgité.

D’autant plus certain si le trajet vers Nantes s’est soldé par l‘ouverture précipitée de la vitre arrière. Il est fort probable alors qu’un arrêt inopiné vers une station de lavage se soit employé de force sur les coups de 3H00 comme une option inévitable, et salvatrice pour la bonne image de cette entreprise sonique. Une pensée émue pour la puissante sagesse de Thibault dont l’abnégation diplomatique aura permis à la holding kicking de rentrer à l’hôtel, même si professionnellement par un effet de contamination bennnnnnnnnn tu pues du Cu! Mec.

Heyyyyy ne changez rien les gars, je vous aime !


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C'était ma dixième année consécutive au Hellfest, les noces d'étain, un metal blanc gris très malléable, merci au crew, aux bénévoles, vraiment, sincèrement, éperdument. C'est incroyablement puissant et dingue tout ce que vous accomplissez !

Au début de son règne toute la création n’a fait que clapir de goguenardise, désormais les créatures hellfestiennes jouissent du ravissement de la puissance créatrice et des mystères. Ainsi toutes nos facultés pourront se développer, tous nos talents s’épanouir. L’acquisition de connaissances nouvelles ne fatiguera pas notre esprit, ne lassera notre énergie. Les plus hautes aspirations seront satisfaites, néanmoins il y aura toujours de nouvelles hauteurs à gravir, de nouvelles merveilles à admirer, de nouvelles vérités à approfondir, mettant à réquisition toutes les facultés de l’esprit et du corps. Le chœur de louanges exécutés par milliers enflera puissant et sublime.


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Merci à Michel & Sylvie pour leur hospitalité à Monnières (je loge chez l'habitant), à mes covoitureur.es Stéphane, Mathieu et Doriane et un super big up à Roger Wessier.

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Jacques Dutronc disait que lorsqu’un peintre en bâtiment sifflait l’air de vos chansons c’était gagné. J’ai vu un routier avec une écharpe du hellfest sur son pare-brise, cela signifie donc que c’est acquis alors ?


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