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Samedi 30 juillet 2022

D'après l'imminence grise de Carl Jung « La rencontre de deux personnalités est comme le contact de deux substances chimiques : s'il y a réaction, toutes deux se transforment. » C'est le cas avec ce festival et ses festivaliers, BING ! Réaction en chaîne = Xtremfamily !



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12h00 l’heure des braves, il fait chaud, pendant que les skaters glissent sur une rampe avec les tentatives de souplesse des figurines de G.I JOE, la X Cage se fait gronder par POESIE ZERO.

Tout autour le public crame sa couenne et se fait insulter copieusement, la rigolade est franche, le set bravache, houleux, chaud, munit d’une couillardise à 200 % d’absurdité et de cynisme confraternel.

Le punk de Poésie Zéro devait sniffer de l’Éther pendant le cours de science naturelle le mardi aprèm, puis regarder Dragon Ball Z en bouffant des chocos BN après le collège.



Tout le monde se catapulte au lac à moins de deux juste après.

Le panorama est somptueux en descendant avec la remontée mécanique. C'est quand même très cool pour les festivaliers de bénéficier de cette pause et de ce lieu unique. Nous sommes heureux une fois dans l'eau, caracolant dans l'aqueuse fraîcheur. Junk sort en premier, se met au soleil pour sécher car il doit mettre en place tout un équipement de vidéaste pour l’enregistrement du set de Nemless. Vous n’en avez rien à secouer mais je vous le dis quand même.

Vincent Big Jim barbote comme un gamin, il fait la planche, il est grand, on le voit de loin. Je rejoins Junk et lui annonce que je vais faire sortir le petit du bain, il acquiesce alors devant le grand bassin je hurle : « Oh KEVIN, sort de l’eau maintenant ! » Big Jim sort de l’eau, tête basse, moue boudeuse, couille fraîche. C'est reparti pour un tour...


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Depuis que son angle de vue c’est détaché du metOl est-ce que l’Xtremefest n'est plus aussi thrashy ?

La preuve que non avec VERBAL RAZOR, qui est venu mouler son spandex dans le jus de couille du pit. La température annonçait par le festival suggérait un 8.6 de malt, le ressenti c’était un 45 voire du pastaga à 51.Le groupe a déchiré son thrash et les gaziers se montaient dessus en rigolant comme des guenons. Au bar les gars du beerfootpong (un jeu Japonais de stratégie alcoolisé) étanchaient la bière en 2/4/2, et parmi eux y'avait un gonze qui semblait encore hésiter à sauter dans le grain bain de la biture, ohhhhhh elle n'est pas chlorée à l’Xtrem !




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Chaque cicatrice profonde est une porte vers un nouveau chemin, tout dépend de l’intention que tu lui donnes et mets dedans. Si tu penses que l'amour a des dents et que les blessures ne se referment jamais, tu vas en chier ta race. Mais cela peut servir de catharsis. Mon conseil : sois prêt à recevoir un coup de pouce du destin, c’est le cas avec ØRDEM qui a remplacé j'sais plus qui qui n’était pas venu. Les Toulousains ont secoué avec leur HxC punk avec une pointe de mélo/mélancolique, ou du moins une pointe d‘esprit screamo parfois. Le groupe a poussé le starter et a profité de la défection de Highter Power (me suis rencardé). Après leur set, et je parle de toi jeune trentenaire pogoteur, tu avais allègrement mâché de la croustade de copain headbanger dans la fosse, et puis tout recraché après sur la pelouse, avec sur les babines de la sanquette (qui est une préparation culinaire d'un gros quart Sud-Ouest de la France, de la Gascogne à l'Auvergne, à base de sang).

Maiiiiis il n’y avait pas de pelouse, garnement !




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THE COPYRIGHT a remis le mouvement de L.A avec son punk mélo’n’roll dans la rotation de la ‘’zguen stage’’ à l'extérieur. Les verres de bières ont volé dans les airs sans gêne, au-dessus d’un pit effervescent et extatique. Tendrement cool nous avons pu entendre le mood des Ramones avec la souplesse de la pop punk. Sing along à gogo, deux gratteux et un bassiste avec des voix de velours. Musicalement c’est basique, mais c’est super bien exécuté. Vincent Big Jim connaissait toutes les paroles, il était aux anges.




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Ce samedi c’était déguisement, de ce fait il n’était point anodin de croiser une belle squaw, un clown (pas le groupe hein, mais plutôt Ronald MC Nuggets°), un homme-sandwich heineken, des chemises à fleur, les rapetous, une blanche neige à barbe, un hell'o Kitty, des gaziers en t-shirt noir avec des casquettes ou torse nu avec des dessins sur la peau, là il y en avait plein. L’Xtremefest est d’un des rares, si ce n’est le dernier festival de France à proposer une programmation avec autant de punk rock, et celle-ci s’est étoffée d’une conquête de rareté à la place de grand nom, avec des groupes qui passe sur la Bridge City Sessions, basé à Portland. Si les noms ne sont pas autant attractifs, sur scène ils prouvent tout le contraire. Le festival éveille à la curiosité, à rencontrer des groupes qui mouillent le maillot avec la même passion que celles et ceux qui la reçoivent. Du coup ça glisse, passe crème, tu devrais vraiment venir l’an prochain !

Hardcore frontal pour briser les nuques avec FATAL MOVE. Le boxingcore a fonctionné dans le ring. Sur scène le son était lourd, style No Turning Back. Il y a aussi un fond sombre avec lequel le crew a fait remonter une lame de fond HxC. Dans le pit il m'a semblé qu’il y avait un wagon de charcutier de Lacaune comme prétendant à l'équarrissage pour dorloter les omoplates avec du 46 en pointure.




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"Mais tout ce qui est refoulé revient plus tard, et souvent déguisé, pour réclamer son dû." Roberto Assagioli

NEMLESS c'est un monument du punk Tarnais. Junk est à 350%, il dirige la réalisation vidéo du set. Il est allé à la toilette 120 fois dans la journée. La fosse est pleine. Je pense qu’il va chialer dès le second titre tellement cela remonte de souvenirs impérissables.

Le set a fortifié l’envergure du groupe, avec des titres de punker dans la veine des Burnings Heads, qui déjà à l’époque avaient annoncé en se comparant à eux que ça jouait mieux.

Devant la scène il y a autant d’Albigeois que dans la cathédrale d’Albi un 15 août. Ça euphorise à fond, les accents mélodiques abondent, l’impression tenace d’un voir un groupe qui ne s’est jamais arrêté de tourner. C’est carré, efficace, et il y a certes un air de nostalgie dans tous leurs titres, une manière de se ‘’punkémémorer’’, mais il y a aussi cette envergure d’un groupe qui est arrivé trop tôt avec un mélange musical pendant une époque par encore en transition, ou en tout cas pas encore prête à accepter cette différence. Junk me confirmera avoir été profondément touché de revoir le groupe, avec dans les yeux cette âme de gosse qui fait briller les étoiles filantes.

Nemless c’est vraiment un monument du punk, le dernier titre fera vriller le public en tornade éternelle.




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Puis IN OTHER CLIMES a foutu une branlée M.O.N.U.M.E.N.T.A.L.E

Steve, le guitariste et mentor du groupe a débarqué sur scène avec une putain de rage vissée aux tripes. Il me confirmera par la suite que chaque set à Toulouse, Albi, est considéré comme sa famille et qu’il lâche les chevaux plus que de raison. Le groupe venait de roder son set depuis plusieurs dates avec son nouveau line-up. Rajoutez pour cela l’anniversaire de sa sœur, qui en plus est enceinte. Il lui avait annoncé qu’il ne pourrait être présent pour cette date, alors elle est venue soutenir son frère sur le côté de la scène. Cool ! Les autres membres du groupe étant prévenus, sur scène ça chie du feu. Le groupe déverse le napalm dans le pit…Qui n’en demandait pas tant pour cramer dans la joie. Le public était une braise et à chaque titre le groupe venait lui souffler dessus, ça remontait comme une incandescence volcanique. Pour le dernier titre le groupe invita le public à le rejoindre sur scène.

Suicidal Tendencies a fait cela pendant pas mal de concert, le public est à chaque fois ravi, il participe, il tutoie le groupe. Il fait plus que de s’agenouiller devant une idole, il participe au rite d’envergure.

Mais là, pour The Other Climes c’était un truc de fada. Tu n’imagines même pas le bordel, ça a pogoté sévère, du slamdiving dans tous les sens, avec les musiciens qui se calaient dans un recoin afin de pouvoir jouer. D’habitude c’est ce que l’on appelle la communion avec son public. Avec In Other Climes c’est une osmose, une fusion dans un trip thrashycore. Je n’avais J.A.M.A.I.S assisté à une telle furia, et pourtant j’en ai vu des trucs dans un concert. Celui-là reste unique, et pour que cela advienne il faut certaines conditions, qu'il faut bien l’annoncer se trouvent régulièrement adaptées, à et pour l’Xtremefest.

Scorpions c’était World Wide Live, In Other Climes ce fut Wayne’s World Delirium !!


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Les trois derniers titres de BLOWFUSE ont été très intenses avec leur punk rock NOFXien. En disant cela je vais encore avoir des réprimandes pour cette comparaison.

J’ai trouvé que les Espagnols ont été long à mettre le public en branle. Mais quand tu as assisté à la tornade In Other Climes juste avant, tu comprends pourquoi. Ils ont fait le taf, sans problème, mais il y avait un décalage, ou du moins, nous avions un ajustement pour nous remettre de la tornade passée et ce foutre dans le punk rock des Barcelonnais. Mais c’est toujours aussi bon Blowfuse en live.



Au bar les aveyronnais bon prince régalaient, nannnn je déconne !


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Le hardcore lourd de BORN FROM PAIN a activé une chape de plomb, aussi intense que les températures estivales de cet été 2022. Une pomme dauphine version XXL cherchait de la viande dans le plat du pit. La machine de guerre BFP poursuivait sa lancée en mode panzer, avec un set carré comme un parpaing. (NDLR : c’est rectangulaire un parpaing).

A la fin les corps étaient des paupiettes dans un plat d'haricot tarbais, et le gaillard au gabarit d'ours des Pyrénées a contemplé son abattage avec le sourire facétieux du Joker. A ce moment-là il fallait absolument lui amener un petit pot de miel pour le calmer car dans moins d'une heure il y avait Comeback Kid.

Ce fut un feu d'artifice karatekacore Born From Pain


feu d'artifice karatekacore


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Il manquait un guitariste à SATANIC SURFER qui s’était fait porter pâle, les Suédois ont joué en formation trio, et ça a fonctionné super bien. En comparaison, lors de la dernière venu du groupe à l’Xtremefest, Rodrigo Alfaro a repris la double fonction initiale de la batterie+chant. Recentré et efficace le set a passé au crible les titres furieux de leur discographie punk rock.

Une bénévole nous racontera (à Junk et oim) avoir pu rencontrer Rodriguo lors de cette édition pour lui montrer une photo d’elle et du groupe lors d’un concert à Albi en 1996, où déjà le petit Junk Cacahuète et jus d’orange salivait devant la scène.




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Le plat de résistance arrivait enfin avec COMEBACK KID.

Seigneur du fest depuis le début, le band est attendu avec tapis rouge, casquette à l’envers et prosternation du public. Leur nouvel album est atomique, conçu pour l‘épreuve du live. Résultat = sing along et un public à bloc. Les Canadiens ont envoyé la praline de Montélimar avec le sirop d’érable de Winnipeg. Le public s'est frotté allègrement les côtes flottantes, les gésiers, et sur scène la fonte éclatante brillait de mille feux. Heureusement que le pit n’était pas une pinède sinon au bout d’un titre tout était carbonisé. Je sondais la fosse un temps, il y faisait très chaud et les coup
s de sang abondaient. J’ai gardé des ecchymoses pendant une semaine après avoir filmé durant le week-end des passages au milieu de la fosse avec une gopro.

Je montais à l’étage pour y distinguer une vue imprenable sur le chaos. Mais aussi le voyage d'un ballon qui voguait de la scène au public sans arrêt. C’était à la fois marrant à voir, et aussi étrangement hypnotique et surréaliste. Les ricochets de la balle formaient une communion liée à l’enfance et à la fête, tout en créant un décalage extravagant avec les mornifles du pit. Je constatais que le lien fort qui existe avec ce groupe se pérennise avec le public de l’Xtremefest, il est fort et solide. Le show aura cette détonation physique similaire sur scène et dans le pit, avec une brûlure à l’intérieur qui coupait le souffle.

Parfois je suis cerné de disparitions n’ayant pas vraiment conscience d'être là au beau milieu de cet amas de tempête musicale, d’ivresse de corps délirants, arasant jusqu'aux yeux des flaques la vibration de l’existence avec partout des résonances, et des rebonds de pensées complices. Il n’y a pas de nombril solaire à l’Xtremefest, ces personnes ayant recours au factice et à la parade du paon. Ici l'aube est le prologue d’une chaude journée passionnelle et passionnante ouverte à tou.tes.

A la fin du set de Comeback Kid, crois moi, tu en ramassais des mecs avec la voiture balais.




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La douceur du soir embrassait les nuques, ici nous ne sommes pas à Arcachon avec un petit pull sur les épaules. J’ai quand même enfilé une couche supplémentaire pour le dernier set. Les branchés disent hoodie, j’suis du sud et du siècle dernier, alors c’est un sweat à capuche.

DIRECT HIT! finissait la soirée avec des hits directs. Un peu de sucre zesté d’extrait de vanille n'était pas différent d'une chanson de sirènes. Nous mâchions leur zique en claquant le rythme aussi envoûté qu'un marin. C'est passé crème avec une vitalité 90’s, comme le Green Day époque ‘’Kerplunk!’’



Retrouvez toutes les photos sur la page facebook du WBZ et les vidéos sur la chaine Youtube du Wbz de cette édition de l'Xtremefest.

Pensez à remercier Junk Cacahuète et Vincent Big Jim quand vous les verrez pour tout le travail de montage de leurs excellentes vidéos, merci.


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