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HELLFEST XV / ACTE I / CHAPITRE TWO

« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J’ai répondu : « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu'ils n’avaient pas compris la vie. » John Lennon




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Nous sommes faits pour faire la sieste dans l'herbe douce, pour le plaisir de lécher les dernières miettes délicieuses sur nos doigts, de sentir la lumière du soleil sur la peau et pour faire tonner la crépitation électrique, c’est comme cela. il n'y a ni honte ni culpabilité dans nos corps à faire ce pour quoi ils sont faits, et nous sommes faits pour le metOl.

SAMEDI 18 JUIN 2022


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POINT MORT passe la Vitesse supérieure en ouvrant la Valley.

Ambiance survoltée (je ne m’y attendais pas de si bon matin), crème solaire et post-hardcore, perfecto. Le groupe a pris son panard et a remporté l’enthousiasme du public. Le final fut très intense, et émouvant de communion. Belle explosivité du traitement des textures sonores, avec des compositions amenant progressivement vers cette explosivité. Dissonance légère, chant clair et crié magnifiiique. Même si le groupe a le budget d’un club de rugby amateur, sa vigueur, son exaltation et son sens du combat sont à la hauteur des plus grands.

Point Mort est un groupe à suivre de très près.


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FIRE FROM THE GODS c'est Made in Texas Hiiihaa, le groupe prône la mixité et le réalise pleinement avec du rock alternatif, rap, metalcore sur la mainstage.

Oui je m’efforce d’avoir un panel représentatif de la versatilité musicale de la prog, qui est vaste et lui faire honneur.

La nouvelle niche commerciale est le corps du metalcore, enlaidi et souillé par le péché véniel des expérimentations de la pop. C'est compliqué pour moi parce qu’il est difficile d'abandonner ses instincts naturel face à une ‘’musique artificielle’’, en fait il y a un décalage générationnel, je n’ai pas les codes, et puis je m’en fous surtout. Après c’est bien foutu, rien à redire, du post-korn R&Bcore.


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Une fratrie de Haschichiste inhalait l'esprit de snoop dog dans leurs vapeurs et celle de DUEL, groupe helvète de stoner psychédélique, sans comprendre que le spectre sonore du Jefferson Airplane allait atterrir dans le cosmos de Nebula & Clutch, et leur filer la sensation d'ouvrir les paupières dans un bac à sable.

Le guitariste soliste ressemble à l’acteur Zach Galifianakis dans Very Bad Trip avec son taux de connerie.

Ce stoner rock sudiste bluesy était hyper efficace, très bon set, plein de cette sauce au cool mood d’un Duel au Soleil et de danse ésotérique !


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Le plus cool hooligan se nomme LION’S LAW

Sur scène c’est prolétaire, basique. Les rangers ont claqué du derche à l’arrière, dans la fosse Les gaziers du pit se sont envoyés de grandes séances de fractionnées, les mornifles sont tombées, avec de grands élans fraternels pour un mélange de cop de foot, rugby de village, et solidarité.

Ne va pas leur demander ce qu’il pense de l’entrepreneuriat digital et du resourcing residence, s’en branle, parle leur le langage de la rue : Oi, coupe droite, rectitude, sens de la loyauté dans le combat et de la camaraderie.


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THE PICTUREBOOKS

Le duo joue très ben, c’est du blues sudiste, et il est balèze pour mettre en scène leur show et cette sensation de groove tribal.

Si tu relatives l’ensemble le batteur commence avec une paire de mailloche, appelée aussi cigogne ou parfois battes, c'est un maillet utilisé pour frapper différents instruments de percussions, avec le bout en rouge, t’as la vision qu’il tient 2 allumettes géantes et qu’il bourrine sa caisse claire. Le gratteux il joue très bien, connait sa gamme pentatonique les yeux fermés, avec tous les gimmick et un toucher en soie, maiiiiiiiiiis je n'ai pas été convaincu, ça tourne en rond l’histoire, un one band va gratter à l’essence même, au spirit d'Hasil Adkins, le duo ne fait que des étincelles, ça c’est pour les allumettes !

Le groupe est atypique et sa musique passe-partout. Dans la spirale autophage de l’industrie musicale, c’est porteur et vendeur avec les séries TV autour d’un spirit rock’n’roll un peu badass. Ce groupe fait du vent avec une pompe à vélo, oh, c'est juste mon avis, niveau show et interprétation c’est au niveau de Starky & Hutch.


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Vous avez dû remarquer qu’en terme de produit dérivé le metal peut s’enorgueillir d’être beaucoup plus en avance que le rap, qui est le style musical préféré des 5/35 ans. Tout comme la différence dans la société est plus ou moins appréciée. Le metal est considéré comme une blague potache de mauvais goût, dans tous les sens du terme. Alors que le rap est accessible mais demeure encore hermétique dans certain cas de figure.

Par exemple il est notoire de voir une sexagénaire avec un bob de Judas Priest dans les rues de Clisson pendant la fête de la musique, alors que vous ne verrez jamais la sexagénaire avec un mug de Tupac au ptit dej. C’est beaucoup plus cynique et dissimulé dans le rap. Le quinqua fume peinard de la weed en écoutant Snoop Dog le soir, et fait le signe de Jul avec ses doigt à la machine à café, dans le dos de son chef.


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RECTAL SMEGMA a dégorgé son poireau grind-death par les plaies béantes d’une putridité sonique. Le groupe est aussi plébiscité qu’un urinoir à l'Oktobeerfest. Whaou putain mais quelle mule ce groupe, tu peux le charger pour toute la traversée d'un GR au Népal sans problème. Intellectuellement c’est proche de l'appareil à raclette qui mate un porno, le groupe a déroulé sa meule sonique à mi-affinage pour la faire fondre sur une raclette de grinnnnnnd, dans le pit, les pommes de terre s’entrechoquaient en purée de jus de couille. Un vrai set de punk !


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HEILEM a façonné un set de heavy black metal scandinave sans aplomb. Le point final de ce set c’est d’être arrivé au terme d'un voyage non accompli.

Nous ne savons jamais ce qui va se passer dans un concert...C'est l'inconnu.


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Avec KNOCKED LOOSE il y avait un choc hypothermique. Des breaks de HxC partout, tout le temps, comme une vaste tornade.

Le groupe est une bétonnière, il malaxe des riffs pour monter un mur du son et des parpaings dans le pit, Motherfucker caralho !


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GUERILLA POUBELLE a fait le plein. Est-ce que Till, le chanteur guitariste a compris qu’il ne peut maitriser l’attitude des autres ? Le public lance un wall of death. La réponse du chanteur sera une mise en garde dans la bienveillance. Comme ce sont des punks, rien à foutre et ils se sont pétés dedans. Conclusion de Till « Et merdeeeee »…

Il faisait super chaud, avec la bousculade dans la fosse les mecs cherchaient l’air en mode Nemo, hors de son aquarium à claquer sa queue par terre, serré comme des sardines. Les refrains ont été repris en chœur par plusieurs génération d’amateur de punk français.

L’adhésion du public était fervente pour le retour au 1er plan de GxP, cool, champagne !


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Je passais au milieu de la restauration. Les vegans jubilaient d’avoir de l’avoine pendant que les coreux s'étaient donnés rdv chez les 3 petits cochons pour les grillades, vin chaud et de commentaires de judoka pour le match ovalie entre Bordeaux/Montpellier.


Plus loin vers la Mainstage le rock progressif de SOEN était beau, avec la pureté d’un coton. Le groupe possède de superbes mélodies, le chant était somptueux. Tu as la sensation cajoleuse de dialoguer avec des anges, avec un chœur musical à fendre terre et ciel. Une douceur omniprésente, mais aussi l’ardeur de leurs titres puissants et la douceur tiède comme la clarté du soleil pour en suspendre l’ensemble.


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Au Hellfest il y a un bouillonnement culturel, tant de styles se côtoient, tant de show se mirent et exultent. Certains groupes surfent sur une vague d’une mode pour en être, d’autres inventent des concepts à outrance en guise de société occulte, moderne. Il est préférable de tenter que de ne rien faire de toute façon. La stagnation est mortelle, l’action est vitale, même à tourner en rond, ça bouge encore. De toute façon rien ne sert perd puisque le revival est une seconde main profitable pendant le temps de sa reconnaissance. Si la recherche du lucre est maléfique, alors les trve devraient se gargariser. Si la pop envahit chaque strates musicales, alors les progressistes devraient se révolté.es. Dans les mirages rutilants du virtuel les obligations sociales martèlent une vitrine promotionnelle où chacun est devenu une divinité sur l’autel de son égocentrisme. Se démarquer demeurent une survie et l‘aboutissement d’une réussite, telle qu’elle soit.


La programmation de la valley souhaite que l’on se retrouve à ce carrefour diabolique où Robert Jonhson a vendu son âme au diable. Le groupe ME &THAT MEN est habillé de noir, il dispose d’une ode bluesy qui sied au public fan d'une compil whiskey blues sur youtube. Pourtant c’est avec l’encre de Nick Cave aka Kind Dude aka Johnny Cash, de Tom Waits aka 16 Horsepower que ce dark country puise à sa source Leonard Cohen aka Woven Hand. Nergal, leader de Behemoth a conçu cette anathème sombre avec le featuring (collaboration amicale) de personnalités du metAl, sur disque c’est cool, en live c’est sympathique, Nergal prend son pied bot sans marcher sur la queue du diable, et réalise sa mue.


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Bordel de merde, j'ai réussi à m'assoupir devant EINHERJER, folk metal norvégien, originaire de Haugesund, Rogaland. Formé en 1993, avec pour thème la mythologie scandinave, sköld !

Cet enfoiré de marchand de sable m'avait foutu une triple dose, je me suis réveillé avec du crumble dans le coin des écumoirs, avec à côté de moi le regard perçant et insondable d'un gars avec deux points noirs misanthropique comme iris, qui regardait impassible le délire cendreux de l'épouvante festive païenne bretonnante.


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Le trio VINTAGE CARAVAN est davantage un groupe de mainstage mais qui passe à la Valley avec du rock bluesy psyché des 70’s. Les Islandais ont lutté avec panache contre la chaleur, mais ça a tout de même rosé leur peau livide.

Parfois nous avons du mal à intégrer des groupes, non pas parce qu’ils manquent de visibilité, mais parce que nous choisissons de ne pas reconnaître leur lumière. Vintage Caravan c’est cool, mais ça ne me touche guère, j’ai suffisamment vécu pour ne plus laisser personne diluer mon ressenti.


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LOUDBLAST c’est la force tranquille.

Dans la fosse ça se câline des épaules pour défendre l'empire du milieu, et partout Je n'existe que par l'objet que je possède se métamorphosait ici par Je n'existe que par le groupe que j'affiche sur des vestes patchées colorées et des t-shirt de couleur sombre.

Le leader Buriez étranglait la meute du pit, puis fixait son regard les dents serrés, le poitrail gonflé et la mine patibulaire d'un poing levé. L'impression haineuse sort du coffre et c'est puissant, on imagine qu'à l'intérieur c'est plus redoutable encore.

Le set était une boucherie chevaline, cinglant & sanglant.


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THE DARKNESS c’est la version clé Anglaise de Turbonegro en plus heavy et caustique, et se comprend comme un chef d’œuvre Monthy-Pythonesque, et Spinal Tap, entre Queen, Thin Lizzy et Aerosmith.

L’opulence vient faire le sagouin sur scène au milieu de cet amas de narcissisme heavy metOl, avec un final hilarant coptant la présence de Michael Starr aka Vince Neil de Steel Panther.


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J’arrivais devant la mainstage avec l’énergie d’un straight-edge après un jus de pamplemousse sans bulle, un gars munit d’une veste militaire de chez Gucci passait devant moi avec le sourire commercial de Philippe Rissoli. A mes pieds un attroupement de bouton d’actée faisait fondre leur l’apathie avec la même inertie qu’un clébard devant un épisode de l’inspecteur Derrick. Quand HEAVEN SHALL BURN a fendu la scène avec la foudre des décibels, les mômes se sont levés tels des lémuriens reniflant l’excitation du danger, pour se planquer dans la foule comme une motte de beurre après un passage d’une minute dans un micro-onde à 1200 watts.

Heaven Shall Burn c’est selon ma vision, le Saxon 2.0.

C’est heavy et metalcore, les compositions sont dures, fournies, pénétrantes. Les Allemands attisent un metalcore très véloce. Il y a une mise en scène très forte de la scénographie ‘’fin du monde’’, des flammes, l’effet des explosions de ruban est phénoménal en début et fin de concert.

Le chanteur Marcus Bischoff est un putain de showmen punk, il tient le public par un pacte vertueux de célébration et de communion. Ce groupe de Vegan puise dans ces diverses luttes une symphonie de poigne et d’engagement qui se traduit sur scène avec enthousiasme. Il y a eu le plus grand circle pit, non vraiment strong !


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Peu loquace, PELICAN délivrera une ode rêveuse dans le charme de son post-metal-rock, lourd, intense, crépitant.

Laissant des plaines de songes, de prairies et d’espaces mélodiques illuminer l’immensité transparente, tout en ayant la capacité d'enlever toute lassitude. Une fille était couchée dos contre terre et la tête gorgée par les doux décibels, elle ne se souciait que de sa relation avec les cieux éternels, la poitrine et les membres découverts à tous les vents et éclats de soleil.

Pelican planait haut, mannnn dieu dire qu’il allait falloir redescendre, c’est toujours ardu de se confronter à la réalité du terrain après cela. Bingo, je passais non loin des chiottes et ça remontait dans les naseaux une effluve de beurre rance et de merde, digne de la Fistinière.


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TAAKE en live c’est un bloc dur, punk dans l’approche mais beaucoup plus misanthropique et antithéiste, vipérin dans l’atmosphère, avec une attitude frontale.

Le set était dense, Taake a le secret provocateur avec ses éclairs d’aciers et ses torrents de feu blasphématoire. Le leader et chanteur Hoest possède ce charisme du cruel, il assoie son attraction magnétique que l’homme éprouve quand il veut conquérir. Taake ne chie plus du plomb germanique par la raie d’hitler depuis longtemps, il a compris que la shitstorm est une manière métaphorique d'aller se livrer à une pénétration anale intellectuelle qui clôt tout débat.

Faut savoir tourner sa langue dans sa bouche avant de cracher, la diversité existe dans cette boule à facette que l’on nomme terre, et qui prend celle d’une boule de feu à force de lui prendre toute sa sève par confort.


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Aviez-vous prévu un lubrifiant pour STEEL PANTHER ?

Si la confiance en soi est le plus puissant aphrodisiaque, ce groupe de sleaze abondait d’imagerie vénale pour que vous puissiez sucer la queue de son spinal tap parodique. Le vieux vicelard a pu reluquer du fessier de metalleuse avec le regard primesautier de Jean Luc Lahay sur une collégienne.

Steel Panther c’est très con, c'est la virginité des lyrics d’un ado de 13 ans devant un vieux playboy, c'est beau comme un sexto d’un plan Q à 5h55.


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MESSA a été un envoutement du début jusqu’à la fin.

Passionnel ce doom prog cinématographique, avec je le pense une très forte culture Méditerranéenne, m'a happé. La sensation que mes origines comprennent tout de cette musique. Pourtant j'avais eu une réticence avec leur évolution, me suis bien trompé, tant leur dernier long format "Close" est divin. Le chant de Sara la madone sombre était très beau. Nous n’avons pas entendu tous les solos par contre, le son étant défectueux par moment. Le bassiste s’est chié de morceau et a pris une remonté discrète par la chanteuse rien qu’avec le regard, Mama mia !

Musicalement il y avait à voir au-delà de l'écorce des choses sommaires, pour ressentir cette sensation intime et violente à la fois d'être mise à nu, et de discerner un semblable dans une interaction d'énergie mystique. La fragilité de cet instant était beau et fragile car tout reste transitoire.

"Le mystique ne s'exprime qu'approximent par métaphores: il est condamné à la poésie." Éric-Emmanuel Schmitt


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MEGADETH me fait chier, Mustaine me gonfle. Autant je comprends le narcissisme de Steel Panther parce que c’est du second degré, autant je comprends Metallica qui a foutu coincoin dehors.

Mardi 22 juin j'ai vu Waz, un pote, il m'a raconté que c'était le meilleur concert de Megadeth qu'il avait assisté.


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Les TOY DOLLS ont à nouveau toy-dollisé les punks de la Warzone, avec un set cartoonesque, toujours avec la banane et le sourire de communier leur BD musicale avec un entrain vitaminé.


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MONO était accompagné de JO QUAIL et son quartet de cordes. Le climat général de ce set quasi instrumental (un seul titre chanté) était changeant, comme la météo capricieuse du soir, entre électrisation, atmosphère moite et orageuse, pour un final de foudre, car “un ciel aussi chargé ne s’éclaircit pas sans une tempête.” Selon Shakespeare

Le groupe Japonais apportait des images oniriques de dragon en feu, de rizière paisible et de forêt luxuriante dans son post-rock immersif et contemplatif.

Tant de paroles sans mots, de tels phénomènes peuvent être subjectifs et naître en nous, ils n'en sont pas moins réels, puisqu'ils correspondent à des réalités inévitables. Ils sont et soulèvent des forces sublimes qui dorment au fond de nous. Ils écartent l'écluse des routines, l'épaisse barrière des préjugés et des torpeurs. Ainsi l'épaisse brume se répand tout à coup et offre son plus beau spectacle.


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Les darons de SOCIAL DISTORTION ont offert leur style rock’n’roll et univers punk rock, country, rockab, blues, pour un set impeccable de classe. Le chant de Mike Ness était parfait, grain crispies élevé à la dure avec une véritable émotion dû à son vécu.

Si tu aimes la côte ouest, SxDx a fêté le rock’n’roll du boss Springteen, Perkins, Cash sur scène avec le sunset Californien. La classe !

Pour moi, Social Distortion c’est plusieurs séances de tattoo avec le son de la machine et les mélodies du groupe, entre chaleur et douleur initiatique, véritable réceptacle de vivre l’intensité d’une vie.


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ENVY a été l’exaltation émotionnelle du week-end.

C’était une cascade vers les cimes climatiques du post-hardcore, tantôt dans le chaos, tantôt vers les cieux.

Les transitions étaient intenses. Il y a une cohésion dans cette formidable force de Vie sonique que cela en est troublant. Envy casse les structures, varie les ambiances au sein même d'une chanson en s'attachant à exploiter chaque aspect, chaque atmosphère jusqu'au bout. C’est la parfaite et subtile articulation d’une musique libre, à la capacité de passer très vite d'un déploiement large de volume et de sons à des moments mélodiques plus économes de décibels.

La sobriété scénique, sans effet dispendieux et inutile, officie vers une gestuelle sereine et libre de chacun, souvent exaltante, avec cette étrange présence attractive, comme une aura cataclysmique de désir et de malédiction d’être entièrement envouté.

Le set était explosif, les musiciens étaient aussi passionnés que leur musique, on sent que c’est viscéral de le vivre aussi intensément, car cette honnêteté fait partie du fluide qui nous mène à la même communion d’apothéose. A cette fluidité musicale qui nous perce l’âme pour nous émouvoir avec le cœur totalement ouvert.

Mes larmes ont coulé devant cette intense beauté, d’une pureté de magnificence.

Ici, personne ne connaît mon cœur, cette grenade fiévreuse, et je ne me sens pas du tout être à la merci d’un esprit malveillant. Je rêve plutôt d'âmes en fleurs, impies, pures, emportant dans son inspiration le rêve d'un rêve. J’essaye toujours que mon âme ne se teinte à la couleur de mes pensées, mais qu’elle écoute le battement de mon cœur.

La réalité de l’homme moderne me déprime, j'ai besoin de trouver des mondes fantastiques et de m'y évader. Avec Envy j'étais climatiquement comblé


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Puis je m'en alla souffrir mes guêtres à la scène Temple, là-bas un jeune homme traînait nonchalant ses pieds avec l’art délicat de la paresse adolescente. Son corps pataud translatait cet état transitoire sans qu’il en en arrive réellement à en comprendre le sens émotionnel. A cet âge on se fout de tout parce que l’on ne saisit rien sur l’instant, et tout à la fois bien plus tard. Il rentra sous le dôme de la Temple en accueillant la libation satanique en court, puis beugla son cri de ralliement pour présenter son hommage au culte de bacchus. C’est un réflexe primitif que de s’annoncer, les oiseaux le font en sifflant, au Hellfest c’est un beuglement rauque.

Rien qu’avec la cover des Rolling stones « Paint It Black » je me suis fait violence pour rester, la suite, c’était le 20e anniversaire de l’album ‘’1184’’.

Un vestige était sur scène, il arriva pour dévorer avec les airs anciens de ses vertiges, mais le supplice tourna au tragique, ça tournait à vide et sans voltige.

Ce n’est tout simplement pas ma came le black metal de VREID, et pis je ne vais pas m'excuser, plein le cul.


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Puis je m’arrêtais un instant devant la cène ouverte de la mainstage, les divinités avaient quitté le navire comme les rats de GHOST devenus cyberpounk.

Ghost utilise le même principe conceptuel dans ses albums comme la vierge de fer Britannique.

On est toujours fasciné par le leurre de tous les marchands de rêve et de désir. Ils agitent devant nous des sentiments et des émotions capables de nous duper. Il suffit juste de croire à cette féerie qui va considérablement métamorphoser notre vie.

Le quotidien est par définition identique, alors la moindre étincelle qui enflammera notre existence nous fera craquer comme une allumette.

Derrière le rêve et le désir il y a une incertitude, excitant idéal pour toucher du bout des doigts à l'indicible dessein, ce colorant essentiel pour vivre avec audace. Mais une fois que l'escroquerie se dévoile enfin, l'amertume qui en régit est une désillusion infernale. On a tous ce besoin de croire en quelque chose qui nous rattache à notre vérité. Qu'importe sa brillance, la passion nous immole ardemment à son aura, et l'on est en quête de briller nous aussi dans sa communion.

La manipulation des peuples permet depuis toujours aux puissants de régenter leur domination. Balancer de la poudre aux yeux pour faire croire à un monde meilleur, si c'est vendu, c'est que c'est gagné. L'escroquerie est une victoire.

C’est satanique de fléchir aux péchés et Ghost l’a bien compris.


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AIRBOURNE chante un dialecte primitif en percutant des pierres sur des lyrics de foot australien. Il pleuvait aussi sauvagement que les riffs sur scène. Pas la force de lutter...


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Je m'abritais pieusement près d'un bar, où l'aide à la personne se manifestait avec une tape dans le dos, et d'un rot de bière en guise de présentation.

Devant cette courtoisie chevaleresque je quittais le site, son bruit, son chaos, ses flammes, son immensité, ses décorations, ‘’sa culture de la mort’’ selon ses détracteurs, tiens au fait, je ne sais pas si vous avez fait le rapprochement mais pareil à la genèse, au Hellfest il y a le jardin d’Éden et l’arbre de Vie.

Bonne nuit, fin !


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