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La photo pas cadrée c'est pour rendre hommage à...merde comment il s'appelle déjà ce groupe....heuuu, ah oui, Ultra Vomit (hop placement de produit)


Deux années de frustration, d’attente, pour sortir des clous et les remettre sur une veste patchée, assister à du spectacle Vivant, le grOs show du Hellfest électrisé par des groupes ayant la même gratitude vibratoire d’une reconnexion.

C’était le premier week-end indélébile du cru Hellfest 2022. Je vous en narre l’édifice avec une plume trempée dans une encre caniculaire, pour 14h00 de concert par jour, et 4h00 de sommeil par nuit.

Si tu arrives ici pour la première fois, le Wallabirzine ce sont des dessins dans le sable au ras des vagues, j'écris seul, fais pas chier et jouis de la lecture.


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On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres dans ces regards croisés en festival. Tout le monde semble s'ignorer mais chacun le découvre plus tard en le perdant. Les fantômes sont simplement des souvenirs avec des boulets aux pieds, et le sabre d’un parfum entêtant. Dans tout le tumulte de ce premier jour, il y a l'essence de ce que vous avez parcouru, le nombre de styles musicaux, groupes différents qui vous ont conquis, le nombre de heurt physique, chocs émotionnels que vous avez pris en cours de route. Tout s’additionne, chaque collision, chaque absence, chaque conséquence, tout est lié d'une manière dont nous pouvons comprendre l’étendu. Il faudra s'assagir d’une digestion lente pour ne pas brûler à l’intérieur se murmure qui ne cesse de s’amplifier d’une fatigue souveraine.


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Hellfest XV / ACTE I / chapitre One


VENDREDI 17 JUIN

Tu t’appelais Stéphanie et tu aurais eu 50 ans aujourd’hui, bisous de l’enfer à ma sœur, avec tout mon amour !


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L’un des gagnants du Voice Of Hell, SHADE & DUST a ouvert les solennités avec leur death moderne. Habillé de blanc (sorte de Stormtrooper) et un chanteur charismatique (en noir) Avec leur groove omniprésent, les différentes couleurs et atmosphères, le set a été rempli de maitrise et de plaisir, inaugurant la sortie de leur EP « Finite ». Shade & Dust trace des arabesques dans le creux d’une magie deathalique avec ce brutal et doux mélange pour une torride et tendre collision.


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Unique scène avec un sol en herbe, la Valley s’éveille avec le quintette ABRAHMA

Ampli orange, leur stoner plantureux alourdit la sensation caniculaire. Un mélange de barbu à casquette, de shirt aux couleurs de Kuyss/Mastodon et de chemise à fleur s’immolait tranquillement. Le groupe fuzzait sa reverb et allongeait le pas lourd d’un set planant, pendant cette interaction magique où le ciel intérieur rougit et tout semble être en paix. Parfait pour débuter paisiblement sans heurt et ouvrir la porte des enfers.


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Le second gagnant du Voice Of hell c’est MORTIS MUTILATI, projet Black-Metal Français créé en 2011 par Macabre, avec 4 albums, dont le dernier « The Fate Of Flying 800 » en 2020 avec Devo Andersson (ex Marduk) au mixage et mastering.

Le concert avait des allures de lenteur d’un black metOl funeral plein de venin, d’abondance de souffrance. Le groupe dispose de bon atouts, d’une belle densité d’atmosphères et d’exécution, avec une oscillation mortifère. Une partie vocale est assurée par Asphodel (illustratrice de la pochette de l’album). Mortis Mutilati rôdait sa funèbre tristesse assoiffée et céleste, et venait brûler l’air que respirent les pierres en souffrances. Il grêlait le crématoire.


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La faucheuse ouvrait le bal du groupe en nous indiquant le Chemin de la Main Gauche qui exercera sa propre attraction vers la Félicité. Si tu ne comprends pas, allume un cierge à la gloire du groupe puis relie calmement.


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IN OTHER CLIMES a ouvert la scène Warzone en 2 pour la plier en 4 !

Les sudistes ont délivré leur thrascore avec la décontraction testiculaire de Wayne’s World. Le premier cicle pit de malade mental a eu la vision de pieds chaussés sur un sol sec avec un contact sur du 220 volts dans la gueule. Le riffing thrashy a plombé le pit en boxant notre tronche jusqu’à ce qu’elle ressemble à celle de Ribery. Le set était un ensemble de molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, ohhh pitinnn la branlée !


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Opiniâtre dans son set de flamme ardente, de brûlure putride, d’acidité intense et véloce, le quatuor NECROWRETCH écrasa la carcasse de son death, dommage que le son n’a pas été à la hauteur de ce premier Hail Satan. Necrowretch défendra la noirceur blasphématoire de son dernier album « The Ones Ffrom Hell » avec une tournée Européen en septembre avec Kampfar et Taake. Puissant le set !


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Il n'est métal si dur que le feu n'amollisse, ni affaire si mauvaise que l'argent n'accommode. Le festival gravit sa montagne sacré par un rituel qu’il compose dans chacun de ses pas. L’opium du peuple trouve ici une spiritualité à base de divinité, de sonorités vibratoires, d’extrapolation pour des paroles ésotériques. Les niveaux de lectures sont multiples, et chacun y vivra ce qu’il voudra finalement, fatalement.

Le black immersif de NUMEN est venu avec son gouffre tel un tourmenteur. Puissant, intransigeant et parfois crépusculaire, les impitoyables basques nous ont menés dans les âges primaires de leur terre sombre et sans chemin. Le basque est le langue la plus ancienne d'Europe occidentale. Numen sait traduire dans sa musique les incantations des chants anciens, il y a des paroles à dire à minuit, pendant certaines phases de la lune, au bord de lacs sans fond cachés au fond des bois, ou dans des chambres souterraines secrètes...Et ceci depuis la nuit des temps.

Numen en émulsionne la vigueur. Toutefois, les gratteux avaient beau nous ventiler en headbangant de leur longue tignasse, rien n’y fit, c’était dans le chaudron de Vulcain que nous transpirions le coeur en proie au flamme, et la peau ivre de feu.


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ENFORCED produira son crossover thrash américain revival 3ème génération qui combine death, hardcore, punk et thrash, dans la veine de Sacred Reich et de Bolt Thrower aka Municipal Waste et Power Trip.

Le set a passé sa crème thrashy oldshool et a provoqué une fièvre sous peau, avec des frissons et du mercurochrome. Sur scène c’est les shirt de Sepultura, obituary. Le public était en mode headbanging, a hurlé comme des tarés, et quand t’es pas trop couillon, tu comprends vite le regard de certains touch guy, là tu sais très bien que la lumière ne s’allumera jamais dans toutes les chambres. Ça puait l’encloscage de fédérale avec du concassage de touristes déguisés en hardos. Il y en a qui ont dû finir dans la soute du bus entre les gourdes et le sac à maillot pour le retour, c’est certain. Si si, si je te dis que ça rentre, regarde comme ça un peu plié, impec mec !


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ASG a renoué avec la torpeur de son album « Win Us Over », et a recentré son épopée sonique dans une Valley atone, qui puait la cire de barbier.

Le groupe façonnera son mur d'apesanteur et de gravitation romantique dans les attraits musicaux qui font invariablement planer les contemplatifs.

Ah pitinnn j'aime la lenteur, la contemplation, être à contre-temps, traverser une forêt, se disperser dans le vent, m’arrimer au spectacle des nuages, sentir la pluie traverser les senteurs estivales, ASG m’a remis dans son rêve, et c’est cool.


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EGO KILL TALENT c’est du rock saupoudré de pop heavy rock. Il y a un très bon rendu scénique (avec le backdrop en rouge), c'est un bon maraicher avec une bonne pêche délivrée, des compos qui tiennent le jus radiophonique, les mecs sont professionnels, en échange ils filent le jus au public. Voilà bon échange, fond de court façon Matts Wilander et ça ne va pas chier plus loin.


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BURNING HEADS a joué pied au plancher en plein cagnas. Les grands-frères du punk rock hexagonal avaient bouffé une savane de lion pour électriser de la sorte avec leur tonus. Good vibes avec un aplomb sincère tout le long d’un concert génial. Après leur super dernier album « Torches Of Freedom » , la grosse torgnole de ce concert ne fait qu’amplifier le destin de ce groupe hors-norme dans cet instant ressuscité où il surgit dans toute sa nouvelle beauté féconde. Les Burnings ont toujours fait les yeux doux à ma jeunesse enfuie pour savoir enfin ce que "ça" faisait de recevoir frontalement ce son-là, ces chansons-là, en direct. La ferveur est intacte !


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Costume moine en bure, masque Vénitien, le temple de MEPHORASH possède l’esprit d’une société secrète, genre Eyes Wide Shut pour les cinéphiles. La lente procession black doom abondait sa densité et sa musique ritualiste. Le public se laissait prendre dans la domination profonde des Suédois. Le set était un sifflement de venin s'épanouissant dans les ténèbres. Pataugeant pleinement dans un cosmos souterrain, soutenant le feu des enceintes, avec ce colorant rupestre drapé des ombres, l’œuvre liturgique était gorgée de mystère occulte, et du levain des maux du gouffre de Belzébuth. Dans la filiation au spectacle grimé c’est Kiss, slipknot, Ghost, il y a exagération, clair, c'est un show je te le remémore. Dans l’esprit c’est StVitus et la musique du Behemoth suédois. « Shem Ha Mephorash » est leur quatrième album, il évoque le thème de la Kabbale Traditionnelle, le mysticisme juif développé à partir de la fin du Moyen-Âge.


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Tu rentres à la valley avec ELDER comme dans un champ de champignon magique. D’emblée le temps semble s’étirer dans un cosmos psychédélique. Le groupe éclos sur scène comme une énigme enveloppée autour d’un mystère, il nous dit ‘’Si tu as besoin de moi, je serai dans la forêt pas loin, cherchant des portails vers une autre dimension’’. Leurs précédents opus ne m’avaient pas ravi par le caractère progressif de l'ensemble, le groupe cherchait des noises et en oubliait sa fulgurance entre Kyuss et Sleep. Mais bon, le quatuor a remis du kérosène dans son V8. Le set a plané dans l’immensité d’un désert avec mescal, cactus, serpent à sonnette, et des oasis pour redescendre boire à la source sonique, ce fut un véritable trip cosmique. Avec cette très bonne prestation j’ai inhalé leur musique comme calumet de la paix.


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Cela me fait dire que dans le ventre mou de la journée on caresse la jouissance d’un excellent set, planqué entre les découvertes matinales et les déceptions des gros groupes.


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Le groupe mythique SETH n’a pas convaincu son entrée malgré son apparat. Il n’a pu puncher un public amorphe, accablé de chaleur mais pas chaleureux pour autant, juste poli. Le son était brouillon. Puis la magie Luciférienne viendra étendre son linceul et sa lumière avec la morsure du christ, jusqu’à un final ritualiste tant musical que scénique, et qui mettra le feu de la passion dans un Seth ostentatoire.


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Dans le monde entrepreneurial les empires convoitent toutes les possibilités d’absorption pour être partout, car envahir tous les espaces est le must contemporain : être viral c’est hype. Ne vous étonnez jamais du monde du spectacle il demeure un axe de profit dans un monde marchand.

SHINEDOWN c’est du hard rock de ricain, Floride. Le chanteur possède une aisance et prestance scénique entre Bruce Dickinson et le côté enjôleur et ironique de Robbie Williams. Il y a le bois du Canada de Nickelback dedans aussi, enfin il me semble. le groupe a vraiment trop de sucre et là sur scène c’est carrément la main dans le pot de confiote. J’ai mal aux caries, hey mais j'y pense j'étais à ce putain de carrefour pile entre l'axe du bien et celui du mal, fallait choisir...


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Juste pour le gouter de quatre heure des enfants, j’ai eu la sensation tellurique que la descendance d’Obituary et d’Entombed était effective avec GATECREEPER.

Formé en 2013 de Phoenix, Tempe et Tucson, Arizona, avec des membres et ex-membres de Hellhorse et Languish. Un set lourd, incandescent avec un taux très élevé de cadavre dans la gorge. Un must d’une densité swedeath et de profondeur. Dans le public les gars se fouettaient les parties génitales avec le sens du riffing du groupe. L'obscurité se ferma dans la progression du set, nous nous tenions près jusqu'à ce que la lumière des ténèbres s'estompe, nous voulions sentir pour toujours le corps musical entrelacé avec le nôtre. Nous retenions la fureur sonique en ayant besoin d’une bulle de protection, car si nous n’avions pas créé notre propre halo, nous aurions été probablement happé.es vers la porte du croque-mitaine de Gatecreeper pour toujours.

Oh puis merde, pour toujours. J'avais choisi !


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Immersion lascive de cthulhu, avec vue sur les abysses Lovecraftiennes, climax chimérique, surtension climatique et vénéneuse, atmosphère poisseuse, telle est l’émulsion de THE GREAT OLD ONES.

Le set fut long, avec de plus de plus d’intensité au fur et à mesure d’une communion lente mais sereine avec le public. Le groupe joue la montre où quoi ? Mon voisin m’indique que cela fait partie des éléments qui posent une atmosphère et permet plus tard de rentrer dans le vif du sujet. Il y a une gestation d’assimilation avec le post-black des Bordelais, il pousse à l’incandescence fiévreuse à l’intérieur, il bouscule certaine ligne, au début il y a du brouillard, et l’inconfort change par acclimatation. Le groupe puise dans ses entrailles le noyau tellurique et occulte, il fissure les âmes dans son torrent sonique. L'air était d'argent et de perle noire. Le givre de cette musique scintillait sur le chrysanthème, et sa silhouette était possédée par la même cambrure que des lys courbés. L’apothéose finale était d’une beauté sombre. Devant des jeunes testostéronés avaient lancé un circle pit qui prit fin rapidement, au petit trop, les joues écarlates. Un Wall Of death a pété sa durite juste après, comme quoi hein...Il y a toujours un fond sombre derrière qui appelle à la lumière.


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NECROPHOBIC formé en 1989 est une légende Suédoise, Il plane au-dessus de l’attente ce conciliabule maléfique autour de l’aura du groupe qui stipule : ‘’Tu veux la vérité ? Le groupe vient de négocier avec Belzébuth et ça va être électrique, j'espère que tu es prêt."

Necrophobic a lancé son blackened Death Metal sur la scène Altar en terrorisant avec une torride torpeur, le cuir de Judas Priest, les clous démoniaques de Venom, la magnificence de Celtic Frost, le vaste de Watain, et tout le putride du swedeath. Leur dernier opus « Dawn Of The Damned » fait office de brulure glaciale, avec une exaltation épique, et le souffle chaud de maitre cornu pour sablonner les consciences. Les héritiers d’Immortal, chaine autour du cou, cuir moulant poutre apparente et les mimiques d’Ozzy Abbath, ont produit et pétri une horde de riffing dégoulinant. Très gros set, j’en transpire encore, surtout avec un son herculéen de puissance sonique.


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ROTTING CHRIST est arrivé dans un triomphe qui a même étonné son leader. Le groupe originaire d'Athènes a fait son show black metal épaulé par un public appréciant les bouffes Grecques et les cris de Cerbère. Animé autour de ce heavy tribal hellénique au triton maléfique, le public a eu de la moussaka plein le froc.


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Le trio HIGH ON FIRE a percuté son stoner sludgy avec l’onde d’un public en transe. Le machete du stoner’n’roll (le chanteur guitariste de Slepp Matt Pike égale l'aura de Dany Trejo), plus fast que Motörhead, et avec un coulis de lave volcanique pour faire passer la sauce piquante. Les bombardiers étaient de retour à la Valley de la muerte. Un p#tain de groove, un chant avec du gravier dans le gosier façon tord-boyaux, ça a chié du feu du tonnerre, et pas de brest, hein. Des solos qui vomissaient de la wha-wha, et des errances psychédéliques à chercher de la drogue bluesy à Las Vegas Parano, High On Fire a salé une composition impeccable.


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Ne m’emmerdez pas avec Mastodon, surcoté à la bourse des hipsters et des masturbateurs de rock progressif section License post BTS, je laisse volontiers ma place aux fans de rubik’s cube et digital factory. Mais ouaie ça joue très bien, ce n'est pas le problème, c'est juste chiant.


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Il faisait 666 degrés 800 ressenti, PRIMORDIAL était dans la place au chaud, le public en enfer. Et ouaie jeune t’as vu un reportage de 2 mn à l’émission Quotidien et pis bingo à force de se chauffer la nuque façon vestiaire de rugby, t’as ton billet pour fouler la pelouse. Tu ne connais rien, mais avec une casquette decathlon, un shirt hellfest 2016 acheté sur ebay, ça passe comme un pet silencieux qui souffle son vent impur, et y’a que toi au courant. Mais non ça pue mec ! mais tout n’est pas négatif, ce qui commence mal s'affermit par le mal. Tu es venu prendre ta rouste, rappelle-toi la nuque, sauf que là c’est une première ligne qui va te flageller les lombaires. Tu la sens la foudre heavy ? Le groupe a balancé son mortier comme une étincelle et la foule de sado-maso a scandé une golden shower de bière en signe d’admiration. T’a perdu ta casquette dès le premier maul, autour de toi ils sont tous à secouer la tête comme le film d'horreur que tu as regardé avec les doigts devant les yeux à 14 ans avec tes potes. Tu te dis que la vie est courte alors tu secoues la tête comme un malade mental. 5 mn après tu viens de déplacer la symétrie de ta colonne vertébrale, c'est 50 euros chez un ostéopathe. L’aspect païen t’échappe, comme ce mélange d’heavy doom et black épique, c’est ce terreau Irlandais dans lequel se répand des vers et un humus musical vertical à la puanteur d'un univers grouillant de vices, une spéléologie musicale qui va chercher le dark d'une cathédrale dans l'éther d'une grotte rupestre. T’es resté jusqu’à la fin, bravo, tu viens de traverser de manière initiatique la ligature de tes cages à miel.

Maintenant t'es complètement pété, à déambuler avec élasticité sans jamais tomber, tu vois t'as foutu des scratchs aux crampons, et tu peux faire du air guitar en carton désormais


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BARONESS le groupe de Savannah a attisé le détachement de mon corps avec sa musique trippante de sludge röck progressif. Il a pelé couche par couche pour me découvrir sous la surface les épines accumulées année après année covidienne. J’ai exorcisé la frustration et ce groupe a électrocuté par son intensité et franchise tout le public en osmose avec le band, et ce depuis toujours au Hellfest.

Des pétales de mélodies montaient de cette houle sous le sel et les ombres, leur musique est une nymphe avec des écailles scintillantes éphémères d'argent, c’était fort, beau, intense tout à la fois. Le set était impressionnant de libération, après la fin, le public reprendra pendant un long moment le thème guitare du titre « Isak » façon stade de Wembley.

Baroness est un groupe phare !


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Je ne consomme pas d’alcool, et je n’avais pas le temps de fureter le champ pour dégotter du trèfle à quatre feuilles avec Dropkick Murphys. Toutefois, avec les fortes chaleurs, mouillez-vous bien la nuque avant le grand saut à la buvette. Ils l'ont dit à la téloche.

Comme je suis seul à réaliser mon reportage, je dois faire des choix, toujours pas le don d'ubiquité, donc tu lis ce que j'ai vu. Si il n'y a rien sur Gojira, c'est normal, je vais les voir à Albi le 10/07/2022 avec EMPLOYED TO SERVE / ZEAL AND ARDOR / ALIEN WEAPONRY. Capisci ?! ( et nan c'est pas le nom d'un groupe)


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A y est, Harley Flanagan a la pogne sur CRO-MAGS, de retour à la boutique, il harangue la foule avec le débit de De Niro dans Taxi Driver. En fait c’est De Niro qui a tout piqué à l’attitude du New York Hardcore de ce marginal qu’est Flanagan.

Il en tape une sur deux sur sa basse, mais qu’importe, c’est un crew à lui tout seul. C’est le patron et derrière lui ça ne moufte pas, c’est effacé et appliqué. Personne ne lui fait de l'ombre.

Parce qu’à 55 ans il est encore super taillé le gars, et pas avec du bifudus actif et des stéroïdes.

Donc Cro-mags a les crocs d’Harley, son ego et narcissisme aussi. Le gars a fait la tournée des squats dans sa jeunesse skinhead, toujours de l’avant, il a bouffé son pain noir, du rassis même, alors aujourd’hui sur la scène du Hellfest c’est chocolatine.

Je pense qu'il a foutu la pression à tout le monde pour réussir cette date. Bon il manque un peu de cardio, mais il l’aura le lendemain pendant le See You In The Pit#11 à côté de Montpellier, au Secret Place. Côté HxC c’était lourd, pugnace, véloce, ça écrasait, mais sans étincelle. Il parle beaucoup, des fucking fuck motherfuckers et il parle vite, du Woody Allen hardcore yo. Ouaie déçu, mais bon une fois le fait admis et la déception ravalée...


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Nous avions rendez-vous dans la série Z avec les Anglais d’ELECTRIC WIZARD.

Les hippies voulaient la révolution pacifique et la libération sexuelle en partouzant avec la drogue et l’expérimentation tous azimuts, alors qu'il s'est passé la dérive humaine vers le chaos de la violence et la dégénérescence libérale du hair metOl. « Helter Skelter » est un morceau hard rock emblématique des Beatles, de la fin du summer of love et des utopies hallucinogènes hippies avec la barbarie de la famille Manson. Electric Wizard baigne dans cette confluence avec son doom opiacé, liturgique, sanguinaire, musicalement il a les ténèbres de Black Sabbath en lui avec de la fuzz pour la transformer en lumière hallucinogène.

Les vidéos tournaient leur imagerie satanique et bestiale en backdrop, la musique était une volute lourde qui venait vous remplir les poumons d’une respiration d’enclume. Trooooooooooooop bien !

Les gens ont un désir unique d'expérimenter des états modifiés de conscience. Ces états modifiés peuvent être extrêmement curatifs et ils peuvent être atteints par n'importe qui par différents moyens, dont l'un est les pratiques tantriques de guérison intérieure de la psyché et du corps par ce groupe.

C'est une guérison par la Magie Sexuelle, si tu préfères la facilité industrielle, va au Cap d'Agde écouter la kommandantür Rammstein. Mais vu que la guitariste Elizabeth Buckingham s’est barrée prestement avant la fin du set et le vaga-bondage final de son compagnon chanteur guitariste Jus Osbourn, devant son mur d'amplification, j’suis pas certain du coup.

Quoiqu’il en soit, de petits groupes disparates jonchaient le sol presque terreux de la Valley, des effluves psychotropes s’élevaient par leur arôme en provenance du rif Marocain avec ce mélange de térébenthine et de hash bon marché. Dans l’air résonnait les riffs électriques avec une explosion de folie opiacée et de vestiges ascensionnels...Pourtant ces mêmes vertiges viendront même sans opiacer, vous pouvez me croire.


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MAYHEM a conquis dans le temps avec l’agonie marginale de Dead le suicidaire et la clairvoyance provocatrice d’Euronymous.

Pour le soir, la légende avait foutu les barbelés, la salle était loin d’être pleine.

Le groupe possède l’âpreté d'un caractère bestial, et il faut être capable dans cette demi-conscience abrupte de s'extirper de ce set. Ça a secoué la tronche, nous croisions les bras, le groupe jouait avec le fer, ce n’était pas gagné. Du bois des feux et des clous, une putain de forge à ciel ouvert, avec Mayhem qui tapait comme sur une enclume, possédé par je ne sais quel diable. Vivre c’est faire son deuil et ce groupe a déjà ouvert son caveau pour arrêter de se punir et ne plus se limiter. Il bat le fer et s'annonce vers sa liberté créative avec panache, l'enculé !


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Le drakkar du rawk’n’roll avait sorti la bannière étoilée, je vais vous dire que depuis la venu de Rob Caggiano VOLBEAT a franchi beaucoup de pallier, tant dans l’équilibre musical, que dans l’exigence. Le chant de Poulsen est nickel désormais en live. Le show est hyper rodé, plein de maitrise, ça rissole de l’oignon avant de plonger la pomme de terre country ça Madame.

Bon ça a fait un four avec la cover de Johnny Cash, ben ouiiiii mais ça c’est l’inconvénient d’une population de festivalier qui ne connait pas les codes, la culture metal et rock. Tu leur aurais fait chanter du Téléphone ouaie y’avait du répondant, les insu ça marchait aussi.

Sinon Volbeat ça passe crème, c’est cool, un peu de pop, du rawk’n’roll, bon esprit, et pis des solos stratosphériques. Poulsen nous fait son gimmick vocal entre James Hetfield, Elvis, Johnny Cash et Scoubidou, et ça c’est fun !


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Il y a de ces instants de concerts que l’on n'oubliera pas, sans doute jamais. Parfois ils ont l'effet d'une gifle à la marque ineffaçable, à la douleur vive et imprononçable. Parfois ils ont l'effet d'un saignement qui refuse de cesser. Et c'est si dur de continuer à y croire, en sachant qu'on a perdu énormément de sang. Parfois ils sont comme une écharde, qu'on ne sent pas forcément, sauf à certains moments, quand on appuie un peu trop, où la douleur revient, légère mais toujours bien présente. Et en parallèle, parfois ils ont l'effet d'un baume de chaleur pour quelqu'un qui tremble de froid, qui est complètement frigorifié. Ils ont aussi l'effet d'un peu de magie réparatrice sur un cœur complètement brisé par la violence de certaines paroles. Parfois ils ont l'effet d'un peu de douceur pour quelqu'un qui n'arrive plus à affronter son propre miroir par haine de son propre reflet. Ils ont surtout la résonnance d’une exaltation profonde. Quand vous apprenez à célébrer vous méritez d'être le reflet de votre moi le plus élevé.

FIN DE LA JOURNEE DU VENDREDI 17 JUIN 2022 (y'a Steel Panther demain)


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