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Vendredi 16 Juin 2023, au camping j’ai vu sur une table un paquet de chips « goût vinaigre », j’en déduisis que cette personne avait déjà vu le film “Waterworld” tout seul en mangeant des manchons de poulet au micro-ondes à 23h30 un mardi soir. En arrivant au VIP je constatais qu’un des food truck avait des prix et la quantité dans l'assiette d'une paillote de plage du Cap D'agde où tu finis vite à poil.

Une fois dans l’enceinte des concerts, dès l’ouverture des portes de la cathédrale (entrée principale pour accéder au site) les gars galopaient comme en compétition un lundi de Pâques, m’enfin, ne courez pas à la résurrection sans goûter la mort. En fait ça galopait comme des lièvres de 6 semaines pour arriver les premiers au sanctuary (merch officiel du fest).



¼ d'heure avant le début du set de MY DILIGENCE le jack du guitariste ne fonctionnait plus, tu sentais le stress. Puis tout est rentré dans l'ordre, mais est ce que cette sensation de stress allait rester ? On ne se pose jamais la question dans le public de ce qu'amène avec eux les musicien.nes, et pourtant l'intention apportée est indubitablement liée avec ce qu'ils vivent, et c'est toute la complexité du live et de sa magie aussi, tout le monde arrive avec son cocoon, parfois une osmose se crée perçant à jour chaque défense pour un asile. Le post-metal du groupe est proche de celui de Baroness, "The Matter, Form and Power" leur dernier album de 2022 est une pépite, le groupe jouera plusieurs titres mais j'ai ressenti de la frustration car la ½ d'heure n'est pas suffisante pour être imprégné.e du suc musical des Belges. Tant les breaks, contrastes que proposent le groupe sont denses. Je les avais déjà vu en concert à Castres, et nous avions longuement parlé de leur musique, projet et de leur passé. Très content pour eux et ce passage au Hellfest, il le mérite amplement.


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J'ai assisté au set de VENEFIXION pendant une nuit en enfer à Saint Sulpice cette année 2023 (the place to be motherfucker), et BIM re-branler avec ce set en enfer. Ces bretons me régalent, ils ont atomisé la Altar (je les aurais placés à la Temple mais bon…). Leur black'n'roll ostensiblement démoniaque dispose des altercations du thrash, de death et de black, et devant un public d’huître à dessoûler à 11h00, pourtant propice à l'anisette, le groupe a réussi à leur mettre la tête à l’envers, déjà que…Le set devenait une évidence liturgique avec son goût d’hémoglobine païenne propre à un rite sacramentel. Venefixion a sanctifié les sabbats avec les artifices du malin pour boire le vin de la fureur, et tout verser dans la coupe de sa colère, voici la marque de la bête.


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LLNN a apposé un set rugueux, froid, au goOove tenace, oppressant avec des sonorités électroniques qui foutent des collisions pour un post-metal aux grumeaux soniques, ça secouait sauvage la tête dans la valley. Le métronome du groupe a fait pleuvoir la fonte, c’était lourd, puissant comme un haltérophile. Au début nous ressentions un manque d'air, puis nous suffoquâmes (Première personne du pluriel du passé simple). Spirituellement notre âme était prise dans un étau bouleversant. Mais que c'était bon tout cet effroi livide et incandescent, comme si les humains étaient damnés dès l'origine.


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Ambiance playa de aro pour le rock poppy electro punky d'ESCAPE THE FATE, dans le style le job est fait, le jeune public a apprécié cette sucrerie overdosé en saccharose contemporaine, avec un poil de deathcore pour faire un circle pit (bah 10 secondes hein, comme une éjac précoce quoi).


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Au Hellfest j'ai vu une nana en robe de mariée. Plus tard j’ai eu l’explication : Jeremy et Gabrielle se sont mariés ce vendredi 16 juin, à Clisson, un ans après leur rencontre au bar central lorsque le Bordelais est venu commander à la bénévole originaire de Lorient (Morbihan). Voilà donc pour le baptême ce sera dans la loge maçonnique du club loges- CHR avec la bénédiction de Papa Emeritus.


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CANDY et son irréductible théorème prit dans le tourbillon mélodique d'indus, noisy power Electronics a dessoudé le pit. Leur dernier opus « Heaven Is Here » datant de 2022 possède une agression bas du front, en étant agressif dans cette tourbe malfaisante de Knocked Loose à Converge. Candy donne une suite sèche et bruitiste, contre-pied radical au goût des autres. Dans le pit il y avait un gars (un petit mètre 70), casquette kaki, petit moustache à d'Artagnan, sec comme une trique, avec le tempérament ‘‘Me fais pas chier j'ai tout le temps la haine'' de Francis « Franco » Begbie du film Trainspotting en train de faire péter des levés de jambes et des bras tai-shi-core, ainsi que deux autres gars qui pratiquaient de la sorte mais en souriant, lui nan, dent serrée, visage fermé. Visiblement il ne fait pas partie de cette génération bisounounours qui fait des cœurs avec les doigts, prend des tofs pour sa page instagram. Ce mec c'est carrément chié d'époque. Candy a surgi comme un semblable mais doué d'une mystérieuse puissance de vision, il a mené le bal, montré l'autre voie, chanté l'absolution dans celle du mépris et de la haine, il traînait en martyr sur son chemin encombré par le lourd boulet du forçat, dur au mal. On sentait la vibration de sa férocité, de ses tourments dans le nœud de notre émotion, il n'y avait plus de chasteté, chacun était écorché dans un défi physique que le groupe tritura avec sadisme et arrogance.


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Un peu de graisse à cheveu pour faire décoller le papier du pit et le moteur à explosion de PETER PAN SPEEDROCK. Leur rock hi energy a catapulté une saine ferveur rock’n’roll. Dans la fosse une gamine de 7 ans s'est fait porter par la grande communauté sous les vivats et horns levées, les parents à l'arrière étaient au bar à se bouffer la langue. Cover de « Aces Of Spaces » de Motörhead avec le feat d'un pote au groupe qui lançait le microphone dans les airs pour lui foutre un coup de boule à la retombée. C'est très appréciable tout ce foutre huileux qui sortait des enceintes surtout devant le cénotaphe dédié à Lemmy Kilmister. Respect !


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HELMS ALEE formé en 2007 à Seattle était à la Valley comme un Breeders sous codéine et la surveillance d'Insane. Ça rabote, cisaille dans une interaction de spleen et d'électrocution de transe bruitiste. Comme chacun a besoin de conter ses luttes dans le corps d’une langue qui trouvera sa cible en ôtant ses oripeaux, pour faire rugir cette nudité émotionnelle bien enfouie, le trio conjugua à merveille une expression musicale que la génération X comprend, la Y entend et la millénium apprend.


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Les Marseillais d'ACOD ont démonté la Temple avé un black metal teinté d'opium rageur de ténèbres solaires, élévations atmosphérique, et de fureur épique. Le groupe manifesta sa puissance pour délivrer son peuple. De lourds et sombres riffs se sont levés et se sont entrechoqués. Au milieu de ce set irrité, le chant en sortait semblable au bruit des grandes eaux sombres. Le firmament semblait s’ouvrir et se refermer tout à la fois. La foule cilla comme des roseaux agités par le déluge du vent, et des masses de têtes déchiquetées volant de toute part. Des grondements sourds annonçaient l’avènement final. La musique se déchaîna encore avé furie. La foule se soulevait sans cesse et s’affaissait comme les vagues de la mer. Les esprits étaient crevassés et semblaient s’effondrer en une houle.


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Avant le set de PRIMITIVE MAN il y avait du Pavarotti comme musique d'attente, et comme son patronyme l'indique, ce groupe est resté dans la grotte. Grognement sur des sons de tonnerre qui résonnèrent dans une transe d'os broyé, de bloc que l'on empile dans un tintamarre tellurique sludgy. Il restera dans ce goût d'hypnose une nature hostile et très lente, qui hurle à la vie...Primitive.

La majorité des personnes au Hellfest sont cool, chacune a son rôle a joué, et d'autres surjouent le leur en rock star, mais c'est comme cela.


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NOSTROMO a dégoupillé sa brutalité et il nous a buriné jusqu'au cœur, pour que nous puissions être délivré de nos armures. Le public m'a semblé conquis en un bloc de ciment humain mis à nu dans le lieu intime et fragile d'une émotion brutale, et galvanisé par Nostromo. Le chanteur n'avait pas besoin d'expliquer, à son signal de la main vous pouviez vous rentrer dedans direct, comme un bonhomme sur un chantier signale d'un geste pour que tout se réalise. Il remerciera ce qui les suivent et les nouvelles têtes, ajoutant « ça fait plaisir ». C’est assez rare comme réflexion pour être annoté. La violence était en cet instant source de Vie et terre de contraste, à être découverte à coup de marteau piqueur brutAl.


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Le public badait en quasi-génuflexion devant la troupe d’AKIAVEL, laquelle dégoupillait tout le salpêtre de son death metal contemporain tonitruant, comble du bonheur des fans. La chanteuse Auré est très expressive avec son visage, elle m'évoque l'ogresse qui dévore et la femme enfant diabolique. Les filles constataient que c'est possible et plausible. Le groupe était super ravi d'être là et ça se ressentait dans le plaisir qu'il mettait et l'intention que le public y ajourait. A la fin de leur set et sous les acclamations 3 feat viennent sur scène, Nicko de Tagada Jones, Nils Courbaron guitariste dans DROPDEAD CHAOS et l'activiste Sylvain Demercastel militant écologiste depuis plus de 25 ans, établi au Costa Rica depuis 16 ans, il a lancé différentes initiatives de reboisement dans la région de Playa Negra et est maintenant co-fondateur de Savage Lands avec Dirk Verbeuren (batteur dans Megadeth) avec lequel il a joué dans le ARTSONIC dans les 90's. SAVAGE LANDS est une organisation pour la préservation et le reboisement pérenne et création de zones santuaires permettant la paix et l'hamornie entre le végétal et le vivant, dont votre soutien sera la racine. Akiavel se joint pour la cover "Roots" de Sepultura en mode rouste.


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Le Hellfest est le paradis des excentriques et des émotifs anonymes, chacun peut s’épanouir à son rythme, ou être éreinté par l’autre, il y a un juste équilibre à puiser en chacun pour ne pas que « L’enfer ce soit les autres » de la pensée Sartrienne de Jean Paul.

FULL OF HELL c'est du collage et bidouille sonore pour un grind en une abstraction de teinte acariâtre, violente et irascible d'un art abstrait, cathartique, démentiel, je dirais même que c'est du Basquiatcore en somme. (Le peintre Jean-Michel Basquiat + core)


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Les Australiens de THE CHATS ont produit un style punk anglais avec des shirts Cock Sparrer pour une version des Adverts 2.0, mais aussi la version américaine du punk anglais des 80's par The Briefs. Aucun mollard ne volera mais des corps dans le bordel du pit. La tournure punk prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute est-elle avec The Chats une représentation réelle de la working class hero ? La question est posée vous avez 2h00. Le public s'excitait l'iroquoise et mouillait le tissu à carreau, et parfois il y avait un peu de oi dans le jus des enceintes. Le groupe laissera en héritage une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive basique et rythmée.

Il y en a qui sont déguisés et il y a des discrets. Il y en a qui font la queue pour acheter un t-shirt et pérennisent le site, quand d'autres font les concerts et forment l'âme du festival.


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DER WEG EINER FREIHEIT a eu un moins bon rendu live que son dernier album « Noktvrn » de 2021 à l'empreinte dark. Les vies des gothiques sont des tentatives d'expier leurs souffrances en féerie pour que quelque chose fleurisse à l'intérieur de leur blessure, et empêcher le sang de se précipiter. J'attendais une froideur, je n'ai eu qu'une expectative réfrigérée de mon attente. Le public attendait le feu éternel, et quelques flammèches lui parviennent. Il veut être dans un bûcher expiatoire mais le groupe n’a que des allumettes détériorées et un pétard mouillé à offrir. Pourtant j’ai assisté à un concert de ce groupe de post-black en 2017 lors d’un la 5ème édition de l’Xtremefest et ce groupe m’avait captivé.


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L'hypnose musicale de BONGRIPPER a installé un assoupissement bienvenue dans une marre de sludge à rêverie psychédélique, avec même des marais fangeux et souffreteux du Tartare. Torpeur, ossature désertique au groove d'une lenteur prompte à la sieste avaient légion.



Dans ce monde moderne remplit de rêves nouveaux, impétueux, le metalcore ivre de sa force, est prêt à faire ployer le ciel pour y cueillir l’éternité de sa vigueur émotionnelle. UNEARTH a entamé sa lecture titanesque du poème sonique à coup de métaux lourds, et d’une sauvagerie inattendue. Le groupe parviendra à cintrer sa sensibilité devant un public électrifié dans une mise à la terre, mais alors très terre à terre. Dans l’air chargé de soif de torgnole le groupe dominait ostensiblement son propos combatif comme ce qu'est la bière tiède au festivalier : la réponse.


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Au Hellfest vous pouvez passer de la fourche de Belzébuth à la fourchette de la cuisine des mousquetaires. Devant un stand de bouffe vers le metalcorner une fille hésitait avec son tacos de mettre de la sauce harissa, mayo, ketchup, samouraï, sa copine lui suggéra : « Heyyyy mais la sauce tomate goût kebab n’est pas une des cinq portions de fruits et légumes recommandés par jour. » Finalement elle finit par demander de la Savora devant une serveuse quelque peu incrédule (il n'y avait que de la mayo et du ketchup depuis le début). Son copain afficha le sourire crispé d’un candidat de l’Amour est dans le Pré, peut-être de la saison 7.


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Ganja sludgy, soufflette bluesy, space cake doomy, tronche de redneck de Dave "Dixie" Collins, un groove imparable WEEDEATER a fait mon bonheur. Je préférais avec le batteur Travis Owen, car ce mec était incroyable. Mais ça l'a fait puissance mille. Les freaks attentaient leur dose de projections soniques avec le secret espoir d'entendre les puissances telluriques prendre formes visuelles dans leur âme noire cosmique. Le savant mélange de métaux lourds et de matière en feu contenait la plupart du temps des cristaux soniques et de haschich. Constatant que des plaques d'herbes étaient obscurcies par l’électricité galvanique, la Valley a rougi et s'est noirci par des cloques suppurantes provenant des enceintes. C’était Happy Weedeater pour foutre de la biafine sur des cul-terreux de la valley en mode CBD, avec un final pornawak dans un pit en braise et calumet de la paix pendant le set.


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Je pénétrais l’antre de cette bétaillère à Belzébuth qu’est la Altar et y trouvais des exemplaires placides d’un zoo de metalhead et une jeunesse en quête de riff en acier trempé, sorte de dérivatif à cette fin du monde que l’on exploite pour raviver les flammes du commerce équitable. ABORTED a bourriné et transformé la Altar en salle de sport, fitness, parc à Gruik, et abattoir géant pour le plus grand plaisir des damnés !


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La grande bataille de 1349, les blackeux de la Temple l'attendaient. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme, où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et brûle enfin décharné et emplit des montagnes du froid et des mers gelées. Dans une plaine pleine de flammes et de crépitements maléfiques, les lumières étaient teintées d'un carmin sanguinolent, le black onirique chez Satan se remplissait de torpeur. Leur musique maléfique répandait son venin sonique comme une nuée de vapeur sombre, alors se manifesta un set de black metOl brut et sauvage, avec un goût de cendre dans la bouche, rappelant que le bois scandinave a flambé l'épiscopal missionnaire en l'enculant avec l'essence païenne. Le chant avait cette intonation si particulière qui m'a fait penser par moment à Blackie Lawless de WASP. Le concert s'est terminé sur le cri qui tue, gasp !




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A chaque fois que j'assiste à un set de DEF LEPPARD je fais un adieu à ma jeunesse, mais c'est vraiment bon, que de souvenirs remontent et d'émotions vivaces. Un petit groupe de quinquagénaire était à balle à reprendre en chœur les paroles avec oim, nous nous sommes bien éclatés. Mais quelle voix de Joe Elliott, du velours, superbe. Il a quand même ramé pour soulever la foule. Vivian Campbell le guitariste qui remplace le regretté Steve Clark, avait un son hyper fat, whaouuuuuuu. Il y a toujours le solo à la batterie de Rick Allen, le rescapé, respect, il nous a fait deux doigts en V pour remercier de son bras valide, et il y a un quinquagénaire qui a stipulé tout penaud : « Eh oui, le batteur il ne peut pas nous applaudir ». Franchement j'ai adoré être ravivé par les Def Lep, c'était un bon set de hard FM.


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Si le black metal ne forge que des idoles sacrificiels dans un système de pratiques relatives à des choses sacrées, il est le reflet dans la nature de l'existence d'une volonté suprême qui y réside. La bourrasque BELPHEGOR avec sa percussion intempestive d'un black pour un viol auditif orgasmique, même Satan c'est chié dessus, c'était dur, black'n'roll aux enfers. Le groupe avança comme un boucher dans un abattoir, son visage était une muraille de glace à vous refroidir le sang. Un des gratteux avait mis les protèges tibias...cloutés mec ! Du 45cm, avec ceux-là tu es peinard en forêt, les tiques elles ne viennent pas de becter, ces putes sanguinaires. Dire que le set a été percutant est un euphémisme. Inutile de faire vérifier les plans de la pergola au batteur, le seul truc qu’il peut saisir et apprécier, c’est une batte de baseball pour blaster de cette façon. Le guitariste moulinait sa gratte comme un ukulélé maléfique. C’était génial, bestial !

Le set de Belphegor vue du camping


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Pendant mes déplacements entre les scènes j'ai croisé des startuper en polo Ralph Lo et un mètre plus loin une tribu de Mongols en train de s'engorger des binouzes au mètre, puis deux hipsters qui ressemblaient à des buissons de rond-point flânant pour dessoûler. J'ai croisé aussi de nombreux sosie moustachus de Magnum, de Francis Cabrel, puis aussi en restant dans le pelage des Dusty Hill, Franck Gastambide (y'a quand même bide dans son nom ça pourrait vous éclairer nan ?), Billy Gibbons et le papa noël pour les barbus. Sinon une question est venue me tarauder : Est-il préférable d'avoir un public qui ne connaît pas les us et coutumes et découvre avec curiosité plutôt qu'un public qui connaît tout mais qui est blasé ?


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Sur la mainstage 2 il y avait un jeune blanc qui n'a pas bougé un cheveu, même avec des amplis marshalls derrière qui soufflent autant qu’un réacteur A380…Le mec avait un brushing Jean Louis David laque intense Franck Provost pour un ersatz de John Lydon, c'était MGK, et des sifflements nourris se faisaient entendre pour inciter le chanteur à changer de métier. De la merde en boite sortait des enceintes, une bouillasse d'insalubrité publique, typé revival pop punk à la sauce r&b et d’un rib pour les t-shirt. Danger avec cet énergumène. Mais la fine fleur des jneus se secouait le boobs mettant la génération boomer en PLS masterclasse. Il reviendra en feat pendant le set de Motley Crüe (Il a interprété le rôle de Tommy Lee dans le film « Dirt » retraçant l'épopée des Crüe). Son attitude de jeune con égocentrique doit faire partie du personnage MGK qu'il s'est créé et est devenu. Il fumera un bédot sur scène, wahouu le rebelle du lycée. Après son set un de ses titres de rap autotuné en clip passera sur l'écran géant, la régie éteindra le scandale, l’hémorragie après la teneur des sifflets de plus en plus forte. Tu le passais en entier tu avais Woodstock 1999 mec !

« Je ne sais pas qui sont ces connards qui prétendent que le métal est mort... Il doit s'agir de fans de rap ! Le métal ne mourra jamais, mon pote. Et ceux qui n'y croient pas, peuvent crever ! » Eric Adams de Manowar




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BOTCH a ne pas confondre avec une marque d'électroménager...C'était le punch du mathcore, avec la soudure discontinue de formes géométriques pour provoquer ce genre de trajectoire cosmique qui façonne un big bang. Bien cool !


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Puis la vanité du glam est venue dans un âge baroque récupérer la manne féodale afin d’agir sur le devant de la scène comme un cacatoès vêtu en toréador. Vous ne les avez pas crüe à l'époque, vous les aurez cuites les MÖTLEY CRÜE.


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Bon premier constat, il a retrouvé sa voix le Vince Neil ou ça ne coordonnait pas tout le temps le playback ? Les Crüe nous ont fait un show à l'Américouaine, avec à disposition, trois centrales électriques, trois citernes de fioul, deux strip-teaseuses choristes de Las Vegas, un John 5 très bon, ce n'est pas le souci, mais c'est trop pour le glam des Motleuuu cru (prononcé par Philippe Manoeuvre). Ses solos ne servent qu'à faire reposer le trio de vieux (Vince, Nicky et Tommy), pour se repoudrer le nez. Nous n’avons pas eu le show vulgaire que l'on pouvait s'attendre non plus, les moyens à disposition étaient colossaux, les grands écrans servaient de lien transgénérationnel entre la génération MTV et youtubeur PewDiePie. Le groupe a enchaîné les hits, réalisé le medley « Helter Skelter » des Beatles, « Anarchy In The Uk » des Sex Pistols et « Blitzkrieg Bop » des Ramones. Les vieilles glameuses se sont tirées les noisettes du moule en public et frictionnées la perruque de petrole hahn pendant les chansons, comme une revue de téton refait, et de coussin péteur. Bien entendu Motley-Crüe a essayé d'expulser l’esprit de sa jeunesse, ce smell like teen spirit glamour dans le culte nostalgique d’une époque enivrée de strass cocaïnée en intraveineuse, alors que ça rentre plus du tout dans le froc, pas plus que dans le tricot de peau, flasque je précise. Tommy Lee avait foutu un anneau pénien autour du tambour de sa machine à rythmée, et ça bandait mou. Mais bon, tu mattes ce set comme un vieux pervers une K7 VHS avec Traci Lords.

« Nous sommes payés en nature. Notre public, ce sont des salopes et des putes, toutes autant qu'elles sont » dixit Nikki Sixx, d’ailleurs ce n'est pas lui qui a lancé le More women in backstage Ou je confond avec un autre truc ?


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Le deathcore d'AS I LAY DYING enverra le tourbillon sonique et soulignera ses contrastes de collision aux fans de taxidermie. Le culturiste au chant rauque, à hurler des borborygmes de bestiaux qui filent autant de frissons qu’un discours du berger des Pyrénées Jean Lassalle, pendant que le bassiste faisait des vocalises émotives. Pour celles et ceux présent à ce concert, si les symptômes persistent, faites appel à un exorciste !


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Apparemment il y a eu un séisme de 5, mais pas du tout ressenti la déflagration, à moins que cela soit pendant le set de Weedeater ? Pour Waz c'était pendant Candlemass. Sinon durant le week-end j’ai entendu au moins une fois : Kézako ? okidoki et dacodac. Que ces personnes se dénoncent, vous devrez présenter un PowerPoint d’excuses devant tout le monde. DEVANT TOUT LE MONDE !
La journée prenait fin, le son de la cloche était possédé par les crépitements du purgatoire où vendredi fuyait dans des nénuphars de songes brutaux, comme des chevaux sauvages sur des collines jaunies par un soleil de plomb. C’était bon, beau, cool, mais j’ai manqué de trouble, mon émotivité n’a pas été suffisamment caressée, câlinée.


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