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Wesh, 15 juin, départ de Castres Funk City à 7h00, aussi frais qu'une barquette de céleri rémoulade Waz et oim traçons l'asphalte sans une once d'arrêt façon Trüe metOl Wärriør. Notre arrivée à Clisson Rock City 6h30 plus tard la barquette a fait de l'huile et nos paupiettes sont comprimées, sheu !

Nous délestons le package quechuesque chez l'habitant camping des flots bleu comme si nous changions les roues d'une formule 1, à l’entrée du camping deux gars sont en colloque sur l’épineuse question de piquer les merguez ou non pendant l’animation anisée. Nous retrouvons l'ami Rash originaire de Mazamet et vivant à Cølmar foire aux Vins die Stadt, puis nous partons en trio de fantassin pour 25mn de marche dans la pampa. Nous arrivons avec le troupeau de l'infanterie de metalhead, ça secoue la tête et les verres, attention ne tremblez pas comme ça, ça fait de la mousse !!! Je pars récupérer mon sésame côté presse, de ce côté-ci les Allemands ont l'air plus gentil que du côté village people.

« Le Métal est un truc agressif tu sais, pas un truc avec des petites fleurs de merde...» Johan Hegg D'Amon Amarth


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Voilà j'suis dedans comme l'on dit la première fois. Donc salut les ptits clous, je suis Bir. C’était ma 12ème fois et mon ancienneté au sein du festival ne fait pas de moi une personne plus importante, comme certains ont pu le vivre pendant le service militaire en simple troufion respectant les contingents antérieurs au sien. Depuis que j’ai 9 ans j’écoute et j’ai grandi, mûri avec du hard rock, heavy, thrash, speed, death, black, grind, HxC, etc…J’en ai 50. J’achète encore des disques, je vais à des concerts pendant l’année, j’ai un fanzine, un webzine, j’écris des chroniques de disques, de concerts...Je fais ce que je veux, et je suis ce que je veux être, c’est-à-dire sXe, végé, hétéro, passionné de musique extrême, etc…J'essaye de ne pas m’imposer, ni d'étaler ma culture, je n'ai pas de cartouchière pour me comparer. Toi qui me lis tu fais ce que tu veux de ta vie. En revanche tu me respectes et tu respectes cette communauté et ces musiques. Tu viens, tu te renseignes et tu agis en fonction !

Retrouver des potes et célébrer ces musiques assourdissantes de puissance tellurique, avec la stimulation d’un public acquis à sa cause et munit d’un humour au 666 degré, d’une loyauté & respect des valeurs à toutes ces musiques, groupes et aux codes qu’ils les composent, d’une électrisation émotionnelle pérenne, c'est tout ce que l'on demande. Pas davantage de truc rouillée en plus comme décorum qui au final coûte l'équivalent d’une copropriété de 21 hectares avec jacuzzi intégré dans les chiottes de la zone loggia VIP , et s'avère de plus en plus cher sur le prix du billet du populo. Nous exigeons la foudre musicale, le retour des lions dans l'arène, de la voracité diabolique pour rougir dans le feu de notre passion.



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Chapeautant dans des bottes de sept lieux le parcours du combattant pour traverser cette édition du Hellfest en spectre de l’underground, pour y retranscrire un reportage entre voyeurisme généralisé et les mythes poétique d’une prose digne d’un pigiste à Ovalie magazine. Je débute par la scène Temple avec BLACKBRAIN et son black Metal Indigène, projet solo de Sgah'gahsowáh, natif des profondeurs et de la solitude des monts Adirondacks, au nord-est de l'État de New York, pour une première participation. D'emblée tu pouvais sentir le venin de la nature sauvage amérindienne avec l’apesanteur atmosphérique du black metal. Selon O.Wilde ou A.Einstein, les Etats-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. Clous de 37 cm sur l'avant-bras, cuir, chemises rebrodées de piquants de porc-épic, brouillard sonore à l'opacité incantatoire au chant. Les squelettes de la Temple laissent grêler l'orage et prennent le sanctuaire comme un lieu de recueillement. Ambiance tapas devant les chiffres et des lettres, Hight Hawk !

Côté guignon à la Altar, c'était les toulouzings d'AEPHANEMER avec un death mélo ponctué par le super chant de la chanteuse/guitariste Marion Bascoul. Le groupe sait émouvoir en continu sa contemplation mélodique comme un torrent, et ça fonctionne, leur set fut vivace comme un coquelicot sauvage flamboie dans un cimetière.


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The Sanctuary est le temple de la surconsommation du textile et merch officiel du festival. 2 à 3 h00 d'attente pour 1 t-shirt à 25 balles, 1 à 2h00 d’attente selon l’organisation mais toujours à 25 boules. Dans le merch des groupes 1 t-shirt de Machine Gun Kelly coûte le prix d’une rollex mbappé à 105 balles, moitié prix pour KISS à 50 et Amenra c'était 30 euros, pour vous donner une équivalence. Le graphisme floqué des shirts de Kiss même un convoi humanitaire au Burundi n’en voudrait pas pour habiller des cadavres. 62 articles proposés cette année au Merch dont les trois quarts ont été sold-out. 40 000 tee-shirts vendus en quatre jours. Voilà des chiffres pour rassasier les professions scientifiques et comptables du festival.


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KAMIZOL K gagnant du Voice Of Hell a remporté aussi le set le plus vitaminé, engagement frontal, bon groove, 1 hurleur + 1 hurleuse ça mettaient la zone de la Warzone en guerre, bon mood général aussi. Les gamins étaient heureux de suer dans le pit. Un gars munit d’un brushing de mariage et une allure de cadre dynamique a rebondi sur tout le monde façon boule de flipper joué par un épileptique.

La warzone avant sa phénoménale reconstruction c’était la cour des miracles, maintenant il est possible de rencontrer des gens avec un salaire, qui ne sentent pas trop le vieux poney que l'on amène à abattoir, et savent utiliser leur cerveau pour autre chose que de rouler des clopes.


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½ d'attente avec la même expectative qu’une salle d'attente chez le dentiste pour une panne technique, et sans savoir si le groupe allait revenir angoissé jusqu'au bout, Puissssssss, enfin j’ai pu assister à la pendaison de la crémaillère de TODAY IS A DAY sur la nouvelle Valley. Strangulation sonique, moiteur venimeuse pour cet estouffade screamo. Les Américains nous refilent leurs maux dans un bain bouillonnant avec plein de suc pessimiste, épais, cathartique, ce fut un super set remplit de latence et d'impulsivité. On entendait et ressentait toute la sève d'un spleen acariâtre et totalement vivifiant par sa faculté bouleversante, avec Steve Austin (cerveau et seul membre permanent) au must !




Je n'ai pas vu POESIE ZERO, ce groupe de merde avec son public qui a des selfies de Philippe Poutou dans la boite à gant de la merco. J'ai déjà vu à l'œuvre à insulter avec son brasero d'humour cynique et jouer au bille avec l’œil de verre de Jean-Marie Le Pen. De vrais punk du dimanche, jour férié inclus bien entendu, je vous les recommande au ptit dej ils sont primesautiers. Je précise que mes propos sont basés sur un humour 666°degré fahrenheit pour les constipé.es du premier degré Celsius. Zieutez sur la section report de concert pour lire ce que j'ai déjà scribouillé sur ce groupe de génie.



NIGHTFALL est un band de heavy metal basé sur Ô surprise les serial killer. Le chanteur tient super bien la scène, tout ce qu'il demande est exécuté sur le champ de bataille. Poing levé, les bras en mouvement vers la droite puis à gauche, s'il avait demandé de se peindre les roubignolles et bien ...non pas quand même car dans l'état où étaient certain.es, la manip avec le white spirit aurait été très compliquée. Bon son, rentre dedans, d'ailleurs durant le week-end il fallait 2 titres pour régler et c'était gulli good. Le micro du serial singer se termine par un coutelas, original. Nighfall est le genre de groupe avec un univers bien codé dont la présence sied à merveille avec tout le décorum, et d’un public plébiscitant ce faste, cette forte imagerie.


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1ère participation pour les Autrichiens d'HARAKIRI FOR THE SKY. Défendant à corps et à cri un post black metal chargé de profondeur, possédé de larmes qui pèse plus lourd qu'une âme plongée au purgatoire. Tout le long du set mélancolique et frontal le groupe chuchota que rien ne vient à vous, cela vient de vous. Le sang dans ma bouche commençait à avoir le goût de leur religion sonique, et autour de moi, je le sentais, l’impact était identique, nous avions creusé dans les mêmes jardins sombres, nous ressentions une étrange paralysie au milieu d’un gué où nous pouvions rêver à quelque chose de léger, duveté d’une rose brumeuse, et parfois irisé d'un voile sombre et ailé. Le set se terminera par la cover “A Song To Say Goodbye » de Placebo. Ah bon ?

« Les hippies voulaient de la paix et de l'amour. On voulait des Ferraris, des blondes et des couteaux. » Alice Cooper

Je mangeais un plat libanais avec la cover « Baba O'riley » des Who interprété par Hollywood Vampires avec le gratteux d'Aerosmith et Vincent Furnier le pote à Daliwood, je ne sais pas pourquoi mais il y avait une cohérence avec l'ensemble. C'est bizarre les guitaristes, je remarque qu'il n'y en a pas un qui joue aussi looké que Johnny Deep dans une pub pour parfum. On est d'accord que le Johnny il balance un riff comme si il essayait d'allumer la vieille tronçonneuse de Jean Lassalle.

CANDLEMASS est un groupe de vieux capable d'émouvoir des jeunes avec une musique ancestrale. Le groupe a appelé Lucifer pour remonter la turpitude de son heavy d’antan que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh ! Le lustre de leur carrière a pu témoigner d'un répertoire épique, d'une foudre sonique et d'un rapport avec le chanteur Johan Längqvist (de retour) unanimement salué par le public.


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Les Suédois de DARK FUNERAL ont fait craquer les ténèbres avec un set musicalement féroce dont le cœur diabolique était nourri avec les bêtes. Le show était visuellement aussi efficace avec des lights à filer des crises d’enfer aux épileptiques. Karl Lagerfileld au chant a fait péter des Hail Satan assourdissant contenant mille diables. Vous pouviez sentir la folie saisir les cheveux, et battre le fer d'une démence funeste. Dans le public, d’un regard plein de murmure diabolique, ses yeux noirs plongeaient dans l'abîme sonique, de ses lèvres rubis et ses joues à fossettes offraient l’expression d’une rosée orphique. Elle devait venir de Salem. Personne ne faisait attention à ses yeux. Tout le monde pensait qu'elle était heureuse parce qu'elle souriait. Le cortège musical des anciens de Dark Funeral nous amenait rugir au purgatoire avec délice, et elle semblait flotter dans un éther de cendres et de flammes.

D'après une étude menée par Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie et présentée le 13 juin 2023 à Clisson sur le public du Hellfest, qui disposerait « d’un gros pouvoir d’achat. Le niveau de diplômes, je n’ai jamais vu ça ailleurs, dans aucun festival au monde. Le pourcentage de cadres et professions intellectuelles supérieures est de 48 %. On est plutôt autour de 25 % pour un autre festival métal ». Et merdeeeeee, une fois de plus je ne suis pas dans la moyenne, et j'avoue qu'autour de oim c'est équivalent, et apparemment je ne connais pas un gus dans les 48%.


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HYPOCRISY a été froid et profond comme un océan de death mélo épique. Le quatuor Suédois offrait des breakdows, contrastes progressifs avec une précision chirurgicale et puissance de beauté chaude et livide. Encore un très beau rendu avec les light, et un Waz à bloc. Devant moi il y a une sorte de gang de bikers, genre « Les Satans de Montilémar ». Je regarde la foule et me dis que dans ce lot il y a peut-être un avocat au barreau d’Orange, un instituteur de Moncuq, un aiguilleur du ciel de Lyon, et peut-être même un ancien urbaniste et ingénieur de la circulation routière devenu vendeur de coques de téléphone bio, mais j’ai quand même des difficultés à l’imaginer, alors que j’ai moins de mal au VIP pour un community manager.

La phrase la plus prononcé au Hellfest il me semble que ça doit être : « On va se boire une binouze ? »

...Mais, mais, attention qui voilà ? ??? Ce sont les drag queen de KISS pour leur tournée de retour d'adieu, la conquête finale épisode 5

Sur scène c’est l’arrière-garde epad en train de faire son jubilé, aussi frais qu’une bière de maçon un 15 juillet à Carpentras à 15h00. Mais bon, vu que c’est la dernière fois, hein…à priori, parce que les Scorpions tournent encore avec leur final tour, si l’on en juge par la subtilité de la langue française avec le H aspiré que l’on voit mais que l’on n’entend pas, cette histoire va finir avec un TOUR till the end of time. Le vieux pervers de Gene Simmons remue son adoration linguale pour la femelle mais la tire comme Alain Chabat dans le film « Didier ». Paul (pas Préboist hein, Stanley) papote et fait des fours devant un public qui ne connaît du tube disco «  I was made for loving you » que la version yéyé « Si on S'aimait » des enfoirés (ils portent admirablement leur patronyme ceux-là).


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“You wanted the best? You got the best! The hottest band in the world!” Kiss a fait son ultime show room avec toutes les étoiles du rêve Américain en talons compensés, typé pyrotechnie et make up, racé de hits et de confettis, pour un set avec quelques éclats de poussière déguisés en roses, merci pour tout ce que KISS a fait pour le hard rock'n'roll. Il y a le monde d'après désormais. 


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Dans le clair-obscur d'AMENRA tout vient par vague, dans une communion spirituelle emportait par une houle sonique tortueuse et des rocs de transhumance à la sauvagerie frissonnante. Les Belges terrassent, remuent, laissent agiter les tréfonds dans un geyser planant d'explosions. Parfois ils reviennent dans une expectative post-rock de linceul et de spleen comme pour mieux fracasser l'ensemble dans une puissance tellurique et orgasmique juste après. Le public est un feu allumé d’où s’envole dans le ciel des fantômes de braise émotionnelle, vous en retrouverez l’étincelle dans tous leurs disques.



Waz et Rash ont pris une sacré rouste avec la fusion de Whisbone alors que je me suis fadé KATATONIA et sa musique de plage posée sur du sable à connotation mélancolique. Globalement aussi présent qu’un moine en after pendant la gay pride, le groupe a joué avec la fonction tortue du tracteur tondeuse, sans avoir enlevé auparavant la sécurité. Il semblait n’avoir uniquement dans son esprit sa réservation en cure thermale prochaine.

Pour éviter la cohue je passais au VIP, pendant le repas des sponsors où des commerciaux reluquaient la face cachée et moulante des reines de la nuit avec des verres de whiskies. C'est la première année que je constate que la cohésion avec les différents protagonistes du festival se fait d'une manière plus crispée qu'auparavant, tant les différences, disparités sont présentes. Le hellfest grouillait de 420 000 festivaliers en 7 jours pour l’édition de 2022, (60 000/jour sans compter la presse, les invités, etc..). C’est une ville comme Beauvais, Chambéry, ou Niort. Hey, qu’est-ce que l’on a foutre ? Est-ce que tu crois une seconde que je suis venu pour la populace ?

Je suis venu pour la M U S I Q U E, les musicien.nes, l’art du spectacle version XXXL et son outrecuidance. Le heavy Metal Thunder, le hardcOre, bläck, doom, stoner, etc…Les gens sont cool, fun, t’imagines bien que sur 60000 gaziers tu risques de croiser un connard, mais aussi une personne hypra sympathique, question de feeling, d’état d’esprit. C’est selon ton mood, comme d’hab. Il est difficile de faire abstraction de l’affluence à certaine heure où elle est aussi pleine qu’une panse de brebis dans le « Flower of Scotland » (Flùir na h-Alba en gaélique écossais » joué à la cornemuse. C’est vrai qu’il faut calculer ses déplacements en fonction des embouteillages potentiels à la fin d’une scène. Être seul au Hellfest a du sens, tu es une créature de la nuit qui convoque un rituel pour se remplir à coup de trique, d’éclairs d’ivresse, comme un instrument à percussion qui vibre jusqu'à ce tu saignes en poème à brûler dans l'eau, et dans les flammes pour s’y noyer. Mais avec des potes, booOoon dieu, quelle rigolade !!!




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