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REPORT XTREMEFEST 2018 


Longtemps après leur passage bouleversant, les exigences de passion expriment quand elles parlent aussi bien à notre cœur un tumulte si impétueux, que l’homme dans la puissante révélation de son effroi superbe souhaite en garder la trace depuis la nuit des temps. Qu'elle soit dessinée, écrite, chantée, parlée, par un objet, un totem, un fétiche, une amulette, un dieu même, la révélation se devra d’être conservée et perpétuée à la valeur de cette passion divine, universelle.

Pourquoi écrire cela en préambule ? Quant à la fin du dernier concert de l’édition 2018, les festivaliers décrochent les affiches de l’Xtremefest un peu partout sur le site, c’est qu’il s’est passé quelque chose d’unique et de si fort qu’il leur était impossible de n’en conserver une trace, une façon de préserver en eux le choc, et d’en soutenir la flamme avec fierté.


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La meilleure édition de l’Xtremefest s’est déroulée comme un rêve éveillé, c’était rapide, intense et tout simplement parfait. 

Cette année était aussi spéciale pour le WallaBirZine puisque à défaut de vous transcrire mon report, vous avez un suivi vidéo et plusieurs interviews à suivre (incessamment sous peu) sur la chaîne WallaBirZine. Par contre on ne peut pas être partout à la fois, et donc on n'a pas pu assister à tous les concerts.

La Warm-up The Zguen c'était Jeudi.


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Au milieu des ptits fours et du vin d''honneur de Gaillac lors de la cérémonie d'ouverture officielle en présence des Happy few, des instances privées et publiques, le discours des différents intervenants était teinté de cette diplomatie de formulation qui stipule la reconnaissance, et dont l'enrobage de...Hein ? Ah ok, passons à autre chose de plus direct.

Heyyyyyyyyyyy ma couille tu n’sais pas mais l'Xtremefest avait rajouté une journée, ainsi les festivaliers arrivant le jeudi ont pu profiter d'une soirée gratuite avec quatre groupe. Cette soirée étape permettait aussi d'ouvrir la programmation à la population voisine du site, histoire de croiser les effluves, les moods entre festivaliers et autochtones Tarnais, plus précisément du bassin Carmausin.

À coups d'échange de bière et de connerie en tout genre, et pour tout âge, la sauce a été engloutie aussi vite qu'un ciment à prise rapide. Pour cela, en kilt et munit d'un esprit punk, la troupe de percussion HOUBA a joué tambour battant, rappelant tambours du Bronx, Kodō asiatique, batucada brésilienne et banda Gersoise. D'ailleurs entre chaque set, la troupe de rue investissait le lieu pour tambouriner sans temps mort, un peu comme un mec imbibé de weed et de binouze typée maître kanter le fait avec un djembé sur le camping du festival de 3 à 5H00 du mat, mais multiplié par 20. Le public du voisinage était émerveillé par cet étrange ballet de percussions et par des zouaves pounk se contorsionnant devant le bordel. Pour d’autres dix minutes de ce bordel était largement suffisant.

Au camping ? Hey Dude c'est déjà la folie rien que pour le feu de camp.


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Après cela il n'y avait plus que des groupes en THE. Ainsi The Money Makers avec son swing bluesy rockab a pu enduire élégance et venin alors que The Booze Brothers, les cousins irlandais des Blues Brothers très certainement étaient parfait pour faire festoyer le public. Il y a un fan de Marillion (ben ouaie ça existe encore) qui a supputé que le chanteur était professeur d’anglais dans un collège à Villefranche de Rouergue. En fait le chanteur a une origine paternelle Irlandaise, et le reste du groupe apprécie la bière brune, c'est tout con, de plus je ne suis même pas certain qu’il y a un collège dans ce coin de l'Aveyron par ailleurs ?

Qui dit musak celtique, dit cornemuse, pipeau, chant anglais, sous-couvert gaélique et là transformé pour l’occaz en occitan sur un titre. Autant vous dire que bras dessus, bras dessous et bien forcément il y avait de la bière partout. Le dernier et pas des moindres, puisque The Nashville Pussy a graissé son cornet de riffs avec le tesson pillé d'un bourbon heavy Hi energy hautement électrique. Transformé en bar à strip-tease redneck la saveur sonique avait le goût du hard'n'roll et de l'intemporel hard'bluesy d'AC/DC.


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Ruyter Suys, la sauvage guitariste assure toujours un max et Blaine Cartwright ressemble toujours à un routier Portugais pendant le festival country de Réalmont.

Cette soirée a été très appréciée autant par le public que par la population Tarnaise, chacun ayant trouvé l'autre aussi chaleureux que sympathique, et les concerts à géométrie variable tout aussi fun pour débuter les prédispositions festives.


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VENDREDI c'était Balboa Fun Zone



Quand une cigale chante, invariablement les autres suivent la même complainte, c'est pareil avec le réseau social, cet amplificateur de décharge virtuelle aux récriminations douteuses et à l'égocentrisme masturbatoire. Les rapports internet sont froids, hypocrites, d’un professionnalisme robotique, surtout pendant le money time ou on ne se parle plus qu’avec les mains, rien à voir avec la chaleur humaine que tu rencontres à un concert, là il y a de la valeur ajoutée. L'Xtremefest c'est carrément dans le mood d'un concert, plutôt que de la concentration de bétail à festoche.

Faudra un jour coupé court d'un coup de schlass à ce truc de social.com et de son concours de popularité narcissique, pour revenir à un outil de communication moins polluant. Tiens justement en parlant de couteau, utile transition, non mais tu as vu le métier !


Black Knives manie bien le côté tranchant

Tout en aiguisant le cortex reptilien avec un Hardcore metAl de brute, BLACK KNIVES est toujours un groupe aussi incisif et percutant. En concert ces ex-8 CONTROL poutrent l'ossature de leurs titres en plus de faire disjoncter les décibels avec le canif de Rambo. Car oui si tu n'es pas assez armé contre les chocs, ce n'est pas un parpaing que tu prends dans le buffet mais un building. Avec cette abondance de riffs à hachoir, de boucles rythmiques touffues et saillantes dans le pit, c'est machette et sabre pour progresser dans le tumulte du pit, en plus le chanteur provoque les warriors en leur demandant d'accorder leur énergie sur celle de la scène, autant vous dire que cela a fini dans un bain de 100% d’adhésion à Black Knives. C'est marrant parce que les cigales se sont tuent dans les pins parasols, ce n'est pas étonnant car quand tu fais face à cette bourrasque, tu fermes ta gueule, tu encaisses, et après tu peux parler du choc éprouvé si tu n'as pas laissé un morceau de ta langue sur le dance-floor.


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Ce groupe est venu en 2014 pour la deuxième édition et c'était à Albi dans une autre configuration, il avait déjà foutu une branlée, en 2018 Black Knives a tranché dans le vif du sujet son hardcore, et les karatékas du pit avaient déjà des ecchymoses à cette heure nitescence ou Bruce Lee est encore à l’entraînement.

Diii quoi ?..Bruce Lee est mort, mais depuis quand merdeee ?



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Pour rester dans le domaine de la fraîcheur...mortuaire (J'apprends à l'instant la mort de Bruce Lee) il n'y avait pas de post-black metal cette année à l'Xtremefest, je trouve que cela manquait cet humour noir, et surtout cette mélancolie foudroyante. Ouaie je sais que la majorité est présente pour s’amuser, passer du bon temps, sans se prendre la tête, mais il y a des dreamers à l’Xtremefest aussi.

Pendant que les headbangers.es se sont foutu.es des bières dans le cornet, d’une manière straight, Junk cacahuète était au jus d'orange, moi au thé chaud, et SPIRITS à l’eau plate.


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La Zguen Stage a bénéficié d'un ensoleillement pendant tout le week-end, et à Boston, là d'où vient Spirits, les températures hivernales se rapprochent de celle de Cap Découverte, mais de l'autre côté du zéro. Spirits a joué ventre à terre tout en cherchant de l'air pendant la dissection d'un HxC au groove profond et au fastcore sXe. Les titres sont envoyés à 300km/h, il fait au bas mot 38 ° à l'ombre, (ceci dit en passant j'espère pour toi que tu as fait le plein de vitamine D pour l'hiver tout de même), en attendant le public pogotte à tout va et le groupe lui piétine dessus une rasade d'énergie solaire Straigh Edge, c'est hardcore quoi ! Sur le shirt du groupe il y a la sentence no homophobia, fascism, sexism, racism, hate, résumant parfaitement l'état d'esprit d'un groupe oldschool, agressif dans sa musique et avec un humanisme bienveillant, alliant la puissance émotive avec la vitesse mélodique.

Unrest leur dernier album paru en septembre 2017 est vraiment bien cool, et le groupe nous en a livré une bonne partie, vous pouvez le trouver chez USELESS PRIDE RECORDS.



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Tête-à-queue avec POGO CRASH CAR CONTROL


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Des jeunes pois sauteurs sur scène distordent le rock avec un mélange de punk noisy, sorte d'appel d'air de la génération montante.

Ce jeune groupe sanguin est affranchi, désinvolte, insouciant, libérant dans son énergie la rage de vivre, de convaincre, et de vaincre tout à la fois. Sublimant ce nectar juvénile avec désinvolture, sans calcul, avec la précipitation naturelle qu'il convient quand on cherche son équilibre sur le fil fragile de l'existence. Autour de moi le groupe a fait une grosse impression, tout le monde trouve le set explosif, et la bassiste hyper mignonne avec son apparence commune aux filles de son âge, et en contraste avec la folie qu'elle propage sur scène. Je reconnais qu'il se passe quelque chose, qu'il y a une force dans ce groupe qui libère ceux qui le regardent, mais leur avoue que musicalement cela ne me fait pas grand-chose. Je n'ai plus cette innocence, peut-être et très certainement que j'en ai perdu une bonne partie en chemin, je suis trop souvent dans l'analyse, pourtant je sais ce que représente l'instant présent.

Même si parfois on a l'impression que seuls les autres comblent le vide de leur existence par un mouvement perpétuel, alors que l'on se sent inerte en comparaison, la maturité fait comprendre qu’en étant immobile on est serein dans son équilibre. En fait c'est le plus dur à tenir au milieu de l'agitation constante, mais cette immobilité est la plus jouissive finalement. Alors que l'on perd l'équilibre et tombe uniquement par impatience et nervosité.

Sans pouvoir définir concrètement la particularité de Pogo Crash Car Control, la majorité du public a kiffé cette libération énergique, et c'est l'essentiel. J'ai bien une nébuleuse synthèse à vous soumettre par rapport à cette particularité d'impression que provoque ce groupe. Il y a à cela plusieurs éléments qui rentrent en jeu.

D'abord on a annoncé à la génération Y la fin du monde sans détour, sans espoir, dont la précédente, la génération X a déjà été crucifiée par les mêmes baby-boomers au pouvoir, coupables de cette situation finale. On noie cette digital natives dans le monde virtuel pour qu'elle s'accapare son nouveau monde à elle, et puisse faire fonctionner son instinct de vie et de mort à travers des jeux de survie. En l'éloignant le plus possible de la réalité on réduit son espace vital, toujours sous contrôle permanent et liberticide, où toutes les mesures en vigueur ne sont effectives que pour la protéger du danger extérieur et d'elle-même.


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Une chose capitale c'est que l'on est passé de l'universalisme vers la classification communautaire. Tout ceci est une chose spécifique des teens movies actuels de S-F de style Divergente, Hunger Games, Le Labyrinthe, The Darkest Minds. Le débat se concentre sur une critique constructive du fonctionnement actuel de notre société, dont la jeunesse émergente est soumise et tente de se libérer du fardeau de la vieille génération, de l'ancien monde. Il y a désormais toujours une héroïne au centre de l'action, fini les John Wayne, Schwarzi et Sly. Les survivants sont parqués dans des camps, ou dans un espace concentrationnaire (un monde virtuel) car ils constituent une menace pour l'élite dirigeante. Ils sont classés par couleur en fonction du danger qu’ils représentent pour la société, ou par différence d'aptitude.

Ceci fait écho au caractéristique du communautarisme, où il n’est plus question d’avoir droit à la différence, mais de s’affirmer en minorité d'appartenance ethnique, religieuse, sociale, sexuelle, et qui respecte les codes en vigueur que chaque communauté revendique à travers des droits propres, spécifiques, et différents de ceux des autres communautés. La cohésion sociale est devenu une pression sociale qui refuse le droit de s'émanciper de sa condition d’origine, d’être autre chose. La discrimination positive est le mode d'intégration du cynisme, et là où chacun trouve une révolte à la hauteur de sa spécificité communautaire, le vivre ensemble multiculturel communautaire est devenu un ghetto dans le ghetto. La ségrégation fonctionne dans les deux sens. Tu es mis de côté et campes fièrement dans ton coin à part.

L'adolescence c'est aussi avoir le choix et de ne pas savoir se décider !


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La jeunesse c'est la vitesse de la vie qui pulse, elle pousse la vieillesse vers la résignation du mouroir. Dans cette peur de la mort, le pouvoir des vieux est régenté de pourrir la vie des jeunes par la peur. Ancré dans la génération Y (la moyenne d’âge du groupe c’est en dessous des 20 piges), le groupe possède cette distinction de penser à court terme, possède un look passe-partout, les jeunes peuvent s’identifier à ce band très facilement. Pogo Crash Control apparaît aussi comme un phénix, libre de voler de ses propres ailes, sans trop de filiation, juste une appartenance communautaire au monde du rock. Il symbolise ce moment de révélation qu'est l'idée de la jeunesse éternelle, l’innocence, la vie, d'où cette impression d'énergie qui circule.


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Et j'écris cela sans aucune drogue, alcool, artifice et subterfuge, si tu as un doute, relis à tête reposée sinon.



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La limitation de vitesse en France est passée à 80 km, THE BRIEFS est bloqué sur le 77.


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De pedigree punk'n'roll mélodique et power rock ricain, issus de cette génération qui a connue les débordements du rock'n'roll à outrance des seventies, The Briefs débute pourtant en 2000 avec des titres courts, percutants, moelleux, et à l'esprit goguenard. Le groupe a contesté l’administration Bush, ainsi que la politique de la peur, on peut imaginer sans peine avec l'autre fada de Trump ce qui pourrait arriver comme disque, mais bizarrement depuis 2005 il n'y a rien eu de plus comme album. Là mec on peut dire que tu vis sur tes acquis.

Je m’attendais à un set un peu plus épileptique, du coup c'était assez statique, et même un peu trop par moment, mais avec la chaleur il faut avouer que ce n'est pas évident à gérer non plus. Le set est pourtant caractéristique de la maestria américaine pour le côté mélodique et émotionnel, de nervosité et de coolitude, et même avec des jets de riffs anglais venant ricocher avec effronterie punk à la Damned. Il y a un côté garageux aussi et rock'n'roll qui me fait dire que The Briefs ressemble à nos Hatepinks. Puis les gars sont hyper lookés, même si dorénavant elles ne sont plus quatre blondasses peroxydées. Ils gardent ce concept romantique de l'art vu, comme un moyen d'expression original et authentique. Cela reste une bonne esthétique de gars élancés soucieux d'une vision punk rock avec tout ce que cela implique comme éthique derrière.


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The Briefs catapulte, sali, glamourise dans le sens Johnny Thunders du terme un punk endiablé, dans le même esprit que Ricky Rat et Kevin K, avec la morgue britannique en plus du cheewing-punk américain.

Le quatuor n'a rien d'un gang de poseur, et le public a passé un agréable moment de fun, surtout Maiden un gars originaire de Castres qui vit à Boston et chante dans The Killmisters, remember headbangers !




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Changement de plateau avec du revival thräshy.

INSANITY ALERT a un lourd programme pour les mosher.ses, et ce sera pit et praline, avec en sus une grosse déconne de thrashcore avec ce que cela implique comme énergie et délire foutraque. Le backdrop est totalement geek avec la tronche de Alf, parce que le groupe est totalement geek kultur.


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Le chanteur a un shirt du french band de punk HxC Gasmack Terrör. Le guitariste ressemble à Dan Lilker de Nuclear Assault ou de S.O.D c'est comme tu préfères, je dis ça mais j'étais au fond de la salle avec des lunettes de soleil, donc il est probable que je me sois chié un peu sur la vision exacte, en plus avec l’âge je vois de moins en moins et surtout je galère après à relire tout ce que je griffonne.

Ce qui est plus important c'est que Insanity Alert a propulsé un set tendu, pile poil pour que la jeunesse imberbe se frictionnent les canines et les cages à miel dans le sens du poil. C'est con elle est imberbe je te le rappelle. Mais ce qu'elle fit, rien à foutre, et avec une cabourdise à niveau égal avec la folie thrashy des Autrichiens (si tu le dis à voix haute c'est rigolo). Si les gars balancent la purée c'est avec un sens pointu du riffing et des éclaboussures thrash. Côté couillonade on peut avancer que le combo en possède une bonne paire. Dans la salle le bon son et la température fraîche par rapport à l'extérieur caniculaire projettent l’ensemble dans le fracassage en règle. Les jeunes se trémoussent à loisir en dansant une mosh party de dingue, et le groupe en redemande. Forcément à ce jeu-là on sait qu'à l'xtremefest il n'en faut pas plus pour soulever ce public dans les airs. Bingo et bang ! De circle pit en circle pit qui font tourner en bourrique le set prend fin que déjà on se demande encore comment Insanity Alert a joué si vite son Moshburger, que l'on a encore la dalle ?!?


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Franchement je pensais que le groupe ne viendrait pas suite au décès de leur bassiste emblématique Steve Soto, fondateur du groupe. L'Xtremefest lui dédie par ailleurs son édition 2018. Pourtant THE ADOLESCENTS est bien présent et envoie un set à 400km/h.


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Ouaie une véritable tornade de punk hardcore toujours aussi puissante, généreuse, géniale et totalement folle. Ce groupe porte formidablement bien son patronyme, avec sa fougue à jamais éternelle comme l’énergie positive de sa musique.

Le public est à balle, ça saute de partout, mais c'est quoiiiiiiiii cette folie ?

Heyyyyyyyyyy déjà il vient de la scène, car le chanteur Tony Reflex est à bloc avec son mélange d'adulescent foutraque, persiflant la rage punk à laquelle les mélodies caoutchouteuses et véloces dégoulinent des enceintes. On s'attendait à un truc particulier parce que le mood est inhabituel. Il se joue la trame exceptionnelle où l'émotion vivace du décès empoigne de ne rien lâcher, de s’agripper à ce à quoi il est tangible de donner sa vie. Le public le sait, le groupe lâche les chiens, leur punk décolle avec la rage hardcore cette envie de dégommer son cortex, de faire vivre l'ombre vivace d'un ex-agent orange venu sur terre pour faire roussir la mélodie punk.

Il ne faut pas oublier que le groupe vient de sortir Cropduster à la pochette symbolique, mais je pense que l'on retiendra un backdrop épuré et significatif à Soto, un set de feu, puis le titre « Amoeba » joué avec les yeux qui brillent de partout.



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RISE OF THE NORTHSTAR est-il le casse-brique des karatekacores ?


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En tous les cas si ce manga/geek assault HxC passe pour des poseurs, et ce qu'ils sont par ailleurs, toutefois, oui ne t’énerves pas attends la suite jeune impulsif…Toutefois, comme ils sont certains de la singularité de leur bordel, on ne peut pas leur en tenir rigueur. Ben oui, les gars font leur truc, référencé dans un mood qui relie plusieurs univers entre BD, film et musique, comme n'importe quel truc affilié metAl en somme. On ne va pas cracher dans la soupe sous prétexte que Rise Of The Northstar se la pète et que leur symbolique provient en grande partie de la culture asiatique. D’ailleurs ils ne sont pas cons, vu que la population asiatique est la plus nombreuse.

Leur musique est aussi rêche que mastoc et côté filiation, le groupe fédère à sa communauté de cœur l’équivalence de Suicidal Tendencies en son temps. Les plus anciens adoptent la vigueur et cet héritage filial que le groupe répand avec l'expression 90's rap metOl Body Countien. Les plus jeunes sont à fond dedans, c’est le renouveau en somme. Après le set une bande de jneus encore tout excitée exécute des pas devant le merch officiel du festival, ces jeunes viennent de vivre un truc original, authentique, anticonformiste à leur quotidien, chacun essaye d'imiter celui qui sait danser tout en faisant lever des yeux les plus anciens avec exaspération. On ne peut pas tenir rigueur de cette découverte alors que l’on sait très bien pour l’avoir vécu que cela va ouvrir des portes vers d’autres trucs encore plus puissants. Bref il y a un gros engouement autour du groupe, et ça pue le jeune qui sue plus que de raison parce que cela a tapé grave.


Frappe directe

Devant le pit c'était l'émeute, après ça tu es le genre de type qui est capable de boire un bidon d'essence pour pisser et éteindre un feu au camping !

Rap + guitare rasoir à la Pantera (pour reprendre l'expression d'un vieux gars de l'ombre) + HxC Suicidal Tendencies + violence mangacore = Rise Of The Northstar. Une formule sonique qui en 2018 est opérationnelle auprès d'un échantillon représentatif de la population underground et de la jeunesse dorée à point par un soleil généreux.



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Après c'était le tour des datés de THE ADICTS.


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Tout de blanc vêtu comme Faith No More au Hellfest 2015. Attention daté est en comparaison avec le manga style précédent, il n'y a rien de dédaigneux à ma remarque. The Adicts vient des années 80's, avec un lien vestimentaire très étroit avec le célèbre film « Orange Mecanique », d'où le blanc hein, Faith No More s'est pour la déconne, rien à voir. Dès le début du concert on se fait vite rattraper par la fraîcheur burlesque du groupe, surtout avec leur absurdité Monthy Pytonnesque et la poésie punk à angle vif unique des anglais. Je connais même un gars qui a un lapin crétin en Adicts tatoué sur un bras dans le même délire !

Le set était parfait pour faire la fête. La foule en osmose avec le côté loufoque et prolétaire c'est laissée porter. Oui c'était chaleureux, une clownerie de grand enfant vivace, un spectacle vivant avec le guiness spirit, hooligan partage, parfait pour fédérer l'ensemble des générations.


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Cétait splendeur et splendosité fait de chair. C'était comme un oiseau tissé en fil de paradis. Comme un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie.'' Le groupe vieillissant n'est plus aussi entreprenant, agressif, excessif, jeune, insolent, vicieux...comme son idéal des 80's, pourtant il n'a rien de poicreux. Il a pour lui la saveur ancienne et la puissance de son passé. On retiendra que les vieux punks anglais sont joyeux et qu'ils ont partagé avec les grenouilles un moment cocasse et folâtre de ça-va-ça-vient comme avec une pauvre petite devotchka fraîche levée.


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Les ricains très pro d'HATEBREED sont une valeur sûre en concert, surtout pour la gestion parfaite du timing, un set calibré, pas une anicroche, et ça bastonne plein fer.


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Jamey Jasta, bandana vissé sur le front rugit, ça claque du riff bestial et le beat mitraille. Une collision pluvieuse de particules électriques brisent les eaux de l'amer avec une fascination orageuse, elle s'abat sans que l'on trouve un atoll de survie,...no aloha, oh, the treats saw it on the wall...et la tempête des amplis continue l'ivresse jusqu'à faire monter le niveau de sueur jusqu'à l'œsophage. On dégorge avec les yeux embués toute l'énergie que donne la folie quand elle passe en coup de vent rafraîchir les consciences et endolorie le temps d'une sous-couche de démence, car le set ne relâche pas, c'est mosh pit et circle pit dans la plus pure tradition d’un concert de hardcore, et je me permets de te le dire, Hatebreed...


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SAMEDI c'était le bal masqué...

...puisque le crew du Xtremefest avait proposé une journée costumée. Junk cacahouète avait un costume bien rembourré absolument parfait pour la température caniculaire, il sentait par moment ce vieux fromage de montagne ariégeoise que les scandinaves oublient dans la malle de leur vieux camping-car oldschool, et qu’ils transpirent de fièvre pendant la digestion, peu habitués qu’ils sont par la robustesse de cette pâte de lait coagulé.



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Quand HYPOCONDRIAX arrive sur scène pour cette deuxième journée je ne reconnais pas du tout Jim le chanteur. Le groupe est affublé de costume propre au secteur hospitalier, de la sorte que Jim est infirmière, blonde, et adopte une posture scénique provoquante à la Hole.


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Comme Gart dans Wayne's World qui demande à Wayne si il trouve sexy Bugs Bunny quand il est déguisé en fille, je me pose la même question ambiguë. La veille il s'est fracassé la cheville, donc il fournira un gentil sur place avec béquille. Ce qui aurait pu être un inconvénient mais là avec de tel accoutrement ne semble pas si choquant.

Le bassiste Fonzy est en plein soleil mais fait fi en souffrant sans se plaindre. Jean mi est concentré sur la rythmique, et le groupe envoie son set sans fioriture. L'affluence est moindre en ce début de journée mais arrive par parquet au fur et à mesure, Hypocondriax ne se laisse pas perturber et poursuit son concert avec un punk hardcore oldschool qui a fait ces preuves de lutte et de feu. Les titres s’enchaînent et se déchaînent en soin palliatif, avec pour la piqûre de rappel leur démo joué comme Morsüre sa démo éponyme, cela signifie que le groupe joue vite et bien.


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Badbach le guitariste dont c’est l'anniversaire est à balle, ses riffs sont interprétés au scalpel, un sourire très large domine son faciès et cela s'en ressent autour du groupe puisque une très bonne vibe contamine tout le monde.

Un show dont le band était loin de s'imaginer réaliser dans de telle condition, avec un chanteur avec béquille, en plein cagnas (canicule) et déguisé qui plus est. C'est toujours très cool d'assister à un set d'Hypocondriax, à la base musicalement c'est carton Oldschool, en plus quand il joue à la maison c'est Zguen à mort et over the top !



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J'ai aperçu le début du set de BLACK MOUNTAIN BASTARDS puisque après nous étions en ITW, les échos du public sont positifs, et je n'en doute pas une seconde tant ce groupe de hardcoreux/thrasheurs possède un truc vraiment fun, agressif, bon esprit et qu'il le réalise avec sérieux, loyauté et sincérité.

Donc on ne peut qu'adhérer à cet ensemble.



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La squadra punk de la Roma de GIUDA a donné un concert qui a rockisé avec superbe du punk-pub rock foutrement classe.


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Libérant cette saveur seventies de glitter rock en plus d'un super son. Le sens racé du transalpin avec la morgue Britannique cela fait rutiler cet aspect de Mods et de sonorité prolétaire, c'est sensiblement hyper fédérateur, surtout joué à fond et quasiment sans arrêt. Le public s'éclate d'autant plus que ce sera le seul groupe de cette trempe de tout le week. Leur discographie est passée au crible, je vous conseille la totalité car chaque album possède un mood particulier et le groupe en plus de perdurer avec caractère et passion, distille un aspect très chaleureux.

Je pense que le groupe a passé un agréable moment en balançant leurs hymnes, il a fait vite parce que même habitué à des températures chaudes, c'est une épreuve de feu tout de même, d'ailleurs le crew a arrosé le public à coup de jet d'eau. Du coup c'était glissant Giuda, sorte de glam Sladien pour l'Xtremefest. Le groupe a joué son emblématique titre « Bonehead Waltz » et vous savez quoi ? L’humour noir est intolérable pour les nationalistes de la race blanche, mais le pire pour ces gens-là c’est encore d’être daltonien.



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A l'xtremefest un caramel ce n'est pas une friandise, et pour te péter les dents cette année il y avait BROKEN TEETH.


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Gros crépitement de mosh part, rythmique caillouteuse, il pleut des grêlons de mornifles sur le dance floor et le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne rafraîchie pas la vigueur du groupe. Bien au contraire, je dirais même que l'odeur du sang décuple son intention pour marquer les esprits et tuméfier les tronches. Ce qui est certain c’est qu'il y en a certains qui ont dû bouffer liquide pendant un mois suite à ce set. Le chanteur dynamique en mode touch guy a prévenu à plusieurs reprises : « Show No Mercy », si tu avais un doute quelconque le bassiste avait un shirt de Possessed. Un bon HxC avec des structures metal, des solos saillants et bien nerveux, et même de la profondeur, et puis assez pour rentrer un cadavre, donc oui à vue d'œil du tigre la recette est basique, et en concert elle fait son effet kisscool, bref side to side et two-step structurent le pit.


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Le groupe aboie son hardcore avec une férocité cerbère, usant de cette rhétorique conservatrice qui ne ploie jamais sous l’inconfort d’asseoir sa suprématie. Dans l’incongruité de la bagarre du pit une femelle semblait pourtant survivre de la meute avec un visage angélique de femme-enfant, si il le faut c'était la bassite de Pogo Car Crash Control, j'en doute, mais bon elle donnait l'impression de n'avoir rien à foutre là, si ce n’est de divulguer une antinomie absolue avec l’œuvre dansante de ces chiens fous toutes canines dehors, s’écharpant les lyrics du groupe entre leur croc sanglant. Hit The Pit !


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Depuis que le mur de l'est est tombé les plombiers Polonais raccommodent les chaudières Anglaises, pendant que tous les torturés de Poutine expurgent leur fiel avec un punk revanchard comme SVETLANAS.


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Le backdrop c'est le drapeau de la tronche à Vladimir Poutine premier avec le maquillage de Gene Simmons. Whaoua déjà un bon point ma petite matriochka. Je pense que pas grand monde ne connaissait ce groupe. On se souvient des punkettes Pussy Riot, c'est peut-être un point de départ de ce groupe, qui vient et vous l'avez certainement compris de Russie.

On ne va pas tourner autour du pot, l'attention se pose presque uniquement sur la chanteuse. Filiforme bout de femme d'1m60, ses expressions du visage son explicite, du genre de celles d’un méchant dans un film muet. Cette Jello Biafra au féminin remue-ménage et cuisine son punk sans faire de repassage burlesque, on a dit que pour le partage des tâches ménagères les hommes devaient faire des efforts nan ? Tant et si bien que c'est encore la femelle qui s'y colle.


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L'orchestre à ses côtés souligne le propos énervé de la hurleuse, dont l'accent russe exagéré est chez nous généralement typique du méchant dans un film de Steven Seagal. Niveau présence soit tu trouves cela fascinant, soit caricatural. Après il faut savoir entendre ce style de souffrance et de fureur rageuse, et comme c'est assez rare et atypique, la première fois on ne sait pas trop comment réagir face à cet aspect brut. La russkof possède le charisme de Tony Montana dit Scarface, on sait qu'il ne faut pas l'emmerder et que c'est elle qui va choisir le diamètre du godemichet qu'elle va t'enfiler dans le rectum. Heuuuuuu pour info le titre c'est “Sacrifice Your Orifice”.

Musicalement c’est brut comme un immeuble soviétique. Leur volumétrie sonique est lourde, rapide et furieuse. C'est à la fois froid, similaire, solide. Pourtant il y a un truc à la Dead Kennedy's et Sex Pistols, quelque chose de foutraque, de rêche, avec des lyrics méchamment contestataires pour son opposition marquée à l'oppression gouvernementale, sexuelle (la vidéo de «Go Fuck You Self») et forcément politique. La nénette débarque et bouscule les interdits patriarcaux du rock'n'roll de Johnny à Charles Bronson, en passant par le gars qui gueule à poil dès qu'une nana se pointe sur scène. Il y a aussi des titres plus frais pour se foutre la tête à l'envers, et oublier la satire, car côté picole le Russe apprécie l'alcool fort et même l'after-shave comme chacun sait.

Leur album « This Is Moscow Not LA » a été enregistré aux célèbres studios Pink Duck de Josh Homme (QOTSA), y a même la poutre Nick Oliveri (Queens of the Stone Age, The Dwarves) qui a été invité à enregistrer des morceaux de basse. Biafra a revendiqué son attachement politique au groupe.

On se demande tout de même si elle joue un rôle uniquement pour la scène ou si effectivement c'est à ce moment-là qu'elle dégueule ce qu'elle ressent dans ses tripes, de ce fait cela répond à la question de la présence scénique. En son temps Bob Marley chantait get up for your right, Svetlanas hurle Fuck Your Self, c'est une autre façon de parler de la même chose mais différemment selon l’époque.

Pour l’ironie, Svetlanas se fait passer pour des agents du KGB.



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TERROR ne va-t-il pas foutre la trouille dans le pit à semer des terreurs nocturnes de hardcore frontal ?


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Bon Terror fait du Terror et il le fait très bien. C'est lourd, dense, metallique et la collision brutale est 100% HxC. Testostéroné à la fonte et à grosse couille, c'est du lourd.

Le public participe, de toute façon quand les gars débarquent sur scène en patron, le superviseur au chant donne ses directives et ça file droit. Get up here et autres façons de se sortir les doigts du cul pour se rentrer dans le groin, au point que quand Scott Vogel demande de monter sur scène, le public est acteur du show et comme avec Suicidal Tendencies en 2013 à l'Xtremefest, il investit toute la scène.

J'aperçois dans la zone de free fight sonique le patron Tristan de la mosher team, ouchhhhh y a du lourd dans le pit'O'mètre ce soir aussi. Dans la fosse aux lions les hommes affichent un regard lourd de pénétration qui se tend comme un arc quand il faut sortir de la tranchée et mourir au combat.


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Le HxC fulgurant de Terror est une guerre où de nombreux soldats capitulèrent dans la torsion belliqueuse. A l'arrière de la ligne de front, on headbange à l'abri des missiles aériens des slammeurs. Terror tranche à vif et muscle son set, poutre après poutre ça rugit d'une puissance de feu capable d'allumer la nuit et ceci jusqu'en Chine. Quand le concert se termine les bouchons de protection auditive ont fondu.



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"Ce qu’il y a de mieux avec la variété française c’est qu’après écoute, tu apprécies encore davantage le rock’n’roll." Hervé Villard dans un karaoké de Carcassonne.


Comme d’habitude dans ce genre de festival, OPIUM DU PEUPLE a été hors sujet, hors cadre, sans complexe, des génies quoi !


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Le concept du groupe est simple, adapter un répertoire de variété en version bête, sale et méchant, pour un spectacle pur punk, munit d'un humour pitoyable de vin de table. En fait c'est plus punk que le punk, plus ringard qu'un show de variété chez Guy Lux interior. C'est même plus con que les Charlots dirigés par Jean Yanne et aussi mal interprété qu'un Max Pécas avec des dialogues du Professeur Choron. Autant vous dire qu'avec tous ces détails dithyrambiques vous seriez vraiment des incultes pour ne pas adorer ces 7 Salopard.es.

Nannnnnnnnn on dit salope, y a deux salopes et cinq salopettes dans cet orchestre de chambre.

Tu te dis que franchement il n'y a que des Françaouis pour proposer autant de cabourdise à la fois. C'est vrai quoi, les amerloques ont le fun, le sens de la conquête commerciale et du rêve américain, nous on a la couillardise avec une touffe de poil pubien entre les dents pour s'esclaffer de notre connerie, plus con, tu meurs.

T'es pas mort ? Ben faut mourir maintenant. Arrrrrrrrrrrrrg ! Voilà c'est mieux.

C'était un show à l'américaine, oui, mais du Tarn ! On pouvait y constater tout le déclin de l'exception culturelle Française, de son héritage vaudevillesque jusqu'à sa caricature. Comme toujours on ne sait s’il y a un double langage, si c’est en V.O, ou si on nous prend pour des cons tout à la fois ? C'est bien entendu la troisième proposition, car Opium du peuple est là pour te casser les couilles, et est ce qu'il te les casse ? Et bien pas qu'un peu, c'est du génie comme la lessive, ça nettoie les esgourdes et détoxifie le conduit fécal. Tu passes un super moment, tu tapes du pied, enfin faut suivre les délires du batteur Machine (head?) tout de même.


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Il y a eu des plantages mémorables, et pourtant ce show burlesque, cette revue de cabaret de village a été supervisé dans une résidence de type SMAC bisous, et surtout dans un PMU de province, je pense chez jean-mi à Giroussens même. Opium du peuple a sorti son dernier opus qui est en fait la B.O de leur film, oui parce qu'en plus de voir grand autant taper haut, je rappelle le dicton c'est plus c'est gros plus ça passe, si, si, avec un bon lubrifiant et le poing levé comme à la fistinière.

L'absurde est toujours voisin du désir et l'on peut supputer contre un coin de table de camping que c'était le show du week-end de l'Xtremefest pour des siècles et des siècles, sans nul doute...


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Leur shirt avec Trump se foutant une balle dans le cornet est partie en 3 temps 3 mouvement. MUNICIPAL WASTE est dans le pit !


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Revival thrash début 2000, cela tient encore pour cette décharge, avec un set à balle, hypra fun. On ressent une tension devant cette attente, au point de penser à mettre les corps en position latérale de sécurité au cas où...Le set débute et les corps exultent dans un fracas d'os brisé, le groupe poursuit son exténuante démonstration de violence pendant que les premiers corps cabossés nous parviennent à l'arrière des lignes de front. Nous taperons incessamment du pied pendant que les jeunes se taperont un mosh pit d'enfer.

Du ballon au requin en plastique qui flotte en même temps que les corps, ça crépite dans tous les sens du terme. Des riffs de feu parfois un grain de heAvy, ben ouaie les gars, à la base le thrash part du heavy metOl quand même, pas que du punk. Municipal Waste c'est toujours diaboliquement punk et sauvage, parce que le plan marshall est simple, monter les potards dans le 13 maléfique et espérer que maître cornu en personne consente d’apposer son obscurcissement à un tel barouf, ou suspende ce qui reste à un croc de boucherie chevaline.

En fait c’était les deux, ouaie c'était les deux à l'Xtremefest sans nul doute.


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Le groupe mythique DEAD KENNEDYS sans Jello, et alors ? On se passe de tout pluriel, seul le sujet principal est conservé.


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La bile toujours près des babines, le punk, souvent connoté comme une crise rebelle de la puberté avec son Je ne sais pas ce que je veux mais je sais comment l’obtenir est toutefois une négation de la norme, et doté d'un sens critique. Depuis la mondialisation pop, le punk c’est fondu dans le paysage ordinaire des sociétés modernes pour son côté pittoresque et authentique. Depuis son origine le symbolisme de sa rébellion a été détourné, expurgé de sa philosophie, broyé dans la rotative du cynisme et de l’ironie avec lesquelles pourtant il faisait office de catalyseur, « tel est pris qui croyait prendre » selon Lafontaine.

Un groupe de musique s'est aussi un business et même celui qui a fondé sa critique sur la base de l'économie libérale s'est retrouvé emmêlé dans un déchirement financier entre ses membres. Je fais fi de cela face à ce groupe.

Acerbe et foutraque les Dead K jouent près de l'os. Le son de guitare clair et garageux de East Bay Ray rappelle ses débuts dans le rockab, la basse de Klaus Flouride ronfle sur les braises de l'assise ravageuse de la rythmique, réglée sur l'horloge d'un papier à musique. Ron « Skip » Greer le chanteur évoque le personnage Biafra et fait revivre à sa façon le mythe d'un groupe culte.

Il est vrai qu'en comparaison quand tu assistes à un set de Jello qui s'est entouré de jeune fou, les Dead K s'est mou, on sent la fatigue, seul le batteur D.H. Peligro  maintient l'édifice. Pourtant j'ai du mal à être aussi critique devant l'emblématique groupe, dont la virulence cathartique était pionnière en son genre. Leur retour début 2000 est ce lieu commun qui ressuscite les gloires passées dans un revival de survie, et qui permet aux nouvelles générations de revivre un pan culturel de la rébellion du siècle passé.


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Autour de moi les critiques étaient vives après leur set, maugréant sur la mollesse musicale, le manque absolu de mordant, la caricature du chanteur, le manque de folie générale. Comme je l'ai dit plus haut je suis vraiment moins critique parce que ce punk est daté par l'histoire, il remue encore la queue vivace de son ironie, car il y a de quoi rire à gorge déployé aujourd'hui avec tous ces croquignolesques politicards du pire, et la victoire à plate couture de l'économie sur l'humain, sur le monde. Les Dead K ironisaient dessus il y a pratiquement quarante ans de cela. Depuis ce temps Jello radote, et l'ironie de l'histoire c'est que Trump lui apporte une lisibilité sarcastique intelligible sur le fond et la forme de son prêche de dissident. C'est pareil pour les Dead K.

Le venin inoculé dans les 80's par le groupe est aussi fou que ce monde est malade et violent, si ils surfent encore avec ironie dessus (et cela fonctionne à double sens cette phrase hein!), le groupe a joué avec la proche soixantaine, en s'éclatant comme des papis qui ont connu l’âge d'or et veulent en faire vibrer leurs descendance, leur dissidence légitime. Ça en plus je l'ai déjà dit, je radote comme Jello quoi !

Y a t'il une honte à faire revivre une époque ? Non, les Dead Kennedys ont toujours l’âge de raison, et le persiflage punk d'émettre une fraternité de combat avec tous ceux qui ont validé jadis leur singularité de désobéissance, où qui le font aujourd'hui. De ce fait, cela faisait du bien de laisser couler l'épave de ce monde ultra-libéral, de toute façon à ce niveau sous les mers, même Cousteau ne viendra plus remonter le bordel, alors Too Drunk Too Fuck et Viva la Revolution comme The Adicts avait promis la veille. Jello président !



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PUNISH YOURSELF Mad Max Sound party et travellers core, outillage de Bricomarché à base de disqueuse, indus punk, cela n'a jamais été ma came, je laisse le soin à ceux qui apprécient la pugnacité de faire un report conséquent.


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Au VIP c'est détente et dancing queen, Junk cacahuète s'amuse avec son café et le délire autour de lui. Plus habitué par le bordel ambiant je bois un thé chaud en toute décontraction que Rooliano (bassiste chez Charly Fiasco, chanteur et feux de bar en solo acoustique) a pesté à servir, plus habitué qu'il est aux binouzes et autres artifices alcoolisés familiers à cette heure propice du déhanchement funkadélique. D'ailleurs Gwardeath a même fait du hip hop sur le dance-floor, si un enchaînement de 6 steps et windmill, là c'était plus dur, et ouaie c'est la crise de la quarantaine, et le démon de l'anis chez Mott de Ben & Fist.

Ah au fait, si tu penses une seule seconde que j’écris avec prétention tu peux te toucher la prostate, je suis un fantaisiste pur-jus et un putiiiiiiiin de ringard. Allez buonanotte !




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DIMANCHE c'était Thunderblast !


Le levé du drapeau se fera tôt puisque nous sommes sur place dès 11H00. Sur le camping flotte un mélange de somnolence et de préparatif. Sevtlanas va jouer dans la X Cage et pas mal de monde est présent pour ce set. Cette cage à gogo est une particularité du festival, ce n'est pas un truc de gogo dancer, c'est davantage dans l'esprit de Mad Max. Le public est acteur de l’événement, il s’accapare l'environnement comme un skateur. C'est un symbole fort de l'Xtremefest et de son unicité, cela contribue à son ADN.


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Il fait très chaud, cela signifie que nous sommes inclut dans le plan canicule, dont grosso modo bénéficie pas mal de région. La cage est plantée au milieu, plein soleil, le groupe commence et déjà les hommes se jettent sur le fer brûlant. Il y a le Gaulois, un fringuant quinquagénaire, enfin très proche de la soixantaine, qui bondit partout, monte sur la cage, passe derrière le groupe, lui je sais que la chaleur il y est habitué, maçon de métier. Le groupe joue à fond, Svetlana hurle sa rage, répand la révolte dans le même mood que hier soir. Il chie autant du feu des enceintes que des cieux. Leurs titres ricochent comme le public et tout ce beau monde se renvoie la politesse punk au visage. Quand le set se termine, le batteur, Diste qui est Italien et bassiste à la base, sort écarlate, la veine de sa tempe doit bien faire deux centimètres et on la voit taper, le reste du groupe est aussi rincé. La cage est un lieu atypique, complètement barré, s'y produire est un sacré défi en soi, d'autant plus avec des conditions climatiques si intense.

SVETLANAS a joué le jeu, c'était aussi courageux qu'intense et fou, un vrai choc pour tout le monde.

On en profite pour discuter avec un commerçant, lequel nous donne son impression très positive sur l'organisation du Xtremefest et de son public. Habitué de faire des festivals il valide à 100%, pour lui c'est la formule idéale pour s'amuser, se cultiver, échanger, vivre sa passion punk/HxC. Durant tout le week-end ce qui revient inexorablement à travers les questions posées c'est l'esprit de famille, la convivialité, la taille humaine du site qui permet les rencontres bienveillantes et le délire total. Bien entendu la programmation générale y est pour beaucoup, l’hospitalité des bénévoles et du service d'ordre encore plus, l'engouement que l'Xtremefest reçoit est légitimé par toutes ces années de travail acharnées et par une équipe qui ne relâche jamais son ambition de progresser. Deux soirs à guichet fermé et un dernier à 80 places près, on peut entériner la validation d'un public pour le festival comme rendez-vous incontournable. C'est quelque chose qui cette année faisait extrêmement plaisir à constater, et on ne remerciera jamais assez toutes les personnes qui participent à la pérennité de cet événement unique.


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Le crew a repensé sa programmation avec le cœur et cela lui a donné raison, rappelant la célèbre phrase de Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »

Criswell a joué à la cool à proximité du plan d'eau de Cap Découverte, c'était la première année que l'Xtremefest a pu organiser un concert à cet endroit, où les headbanger.ses se prélassent avec ostentations, et se restaurent avec gourmandises.

Autre chose d’importance, la testostérone bodybuildée des groupes de Hardcore avec leurs poses viriles n’a pas caché, et un peu comme on pourrait le penser de l’arbre la forêt, l’égalité d’esprit qui siège au Xtremefest. Je veux dire par là (par où ?), que tu sois homme ou femme, peu importe, ta présence justifie une éthique où les valeurs d’égalité sont primordiales. Chacun bénéficie de la même valeur d’accueil et de bienveillance parce que chacun participe à sa façon à l’ensemble du week-end. Chacun est un élément positif, s’intégrant dans l’harmonie globale, amenant sa pierre à l’édifice. Tout le monde est important, chacun à sa place et est responsable de ses actions, de ses mots. L’xtremefest précise que les attitudes racistes, xénophobes, sexistes ne sont pas admises sur le site, cet état est primordial et indivisible de l’éthique du punk hardcore metal.


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Quand tu es sur scène c’est ta musique, ton charisme, mais pas ton physique qui prime, quand tu es dans le pit ce n’est pas la démonstration de ta vigueur au combat, mais ce que tu lâches comme émotion ressentie. Chacun est libre de vivre comme il le souhaite ses concerts, l’Xtremefest est un moment de partage, un témoin lisible de ce que tu es véritablement et à travers quoi tu t’affirmes. Ton unique engagement est une présence conforme aux idéaux d’égalité, de fraternité et de liberté propre à la déclaration des droits de l’homme, propre à l’éthique de la culture underground, où chacun puise sa force dans le sens commun de la pérennité de la scène et de ses idéaux d’actions, de pensées, de philosophie, d’éthiques.

Le festivalier qui vient pour s’éclater le temps d’un week-end et faire subir l’excès de ses avidités à travers un comportement inadéquat trouvera le temps long, car il se retrouvera bien seul. L’Xtremefest est en cela bien plus qu’un festival de week-end, il le prouve tout au long de l’année à travers l’asso Pollux, il draine à lui le concret d’un réseau (La Lune Derrière les Granges, ToLoose Punkers, Noiser, La Cave à Rock, etc...) et avec des liens d’amitiés qui ne sont pas virtuels.


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Son aspect fun & cool répond au critère d’une éthique liée à la sphère underground, à la sous-culture et contre-culture. Son apparence de fonctionnement à l’ancienne, façon oldschool, est avant tout établi sur la même éthique. Tu n'es pas perdu dans la masse, tu existes et fais sens avec l'entourage, comme dans un concert, comme dans un bar concert, on retrouve la même osmose, il y a aussi l'accès au merch avec la présence des groupes avec qui on peut discuter, cette même relation d'échange, tu vois le truc quoi ! Choses concrètes (merch) et choses vraies (concert).

Il y a un contraste saisissant entre un passionné de musique et un consommateur de musique, tout comme avec celui émouvant d'un musicien underground se battant jusqu'à son dernier souffle du côté des perdants superbes, des rêveurs déçus, devant un touriste de festival, pourtant chacun est libre de ne rien comprendre des motivations de l'autre tout en participant à la même aventure. Mais il y a une différence notable d'éthique et de rapport. L’Xtremefest est un festival où le professionnalisme n’est pas un but lucratif mais un perfectionnement de bien-être à travers son éthique. Cela a du sens et fait sens, en effet ce mouvement positif se traduit aujourd’hui par le bénéfice d’une participation accrue, et par un respect déontologique à toute la culture underground.



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Grosse affluence de groupe Canadien cette année, je ne sais pas si il y avait des réductions de tarif prioritaire pour traverser l’Atlantique pour les groupes, mais c'est coOol de voir/revoir les cousins !

C'est le cas avec THIS IS A STANDOFF.


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... et leur punk mélodique qui claque un max, le batteur est énorme, le chant très juste. C'est toujours le souci avec ce style musical. Sur disque c'est de la balle et après en live si les gars ne sont pas hyper carrés, et surtout au niveau du chant, c'est aussi brouillon qu'un set de black metAl. Steve Rawles du groupe Belvedere officie comme guitariste et vocaliste mélodique dans cette filiation sk8-émo punk. La précision était présente, le son californien de ces Québécois fluidifie une imprévisibilité douce à l'ensemble de leur concert. Rapide, parfois disposant de partie complexe, le groupe libère les bonnes vibrations funny, et dans cette symbiose où les rayons solaires drainent de la chaleur des corps vers les cœurs ouverts à un moment de simplicité. La musique est une connexion universelle qui n'a pas besoin de mot, elle fait appel à notre sensibilité, réveille notre vécu et le fait résonner avec une subtilité sans égal. Ouaie c'était bien cool.



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On a pas vu grand chose de MALEVOLENCE, on était en ITW. J'ai vu juste la fin. Mais c'était pur, violent, cool, puissant, hargneux, du moins d'après les dires des gars de l'infirmerie.



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Il ne faudrait jamais chercher à comprendre d'où provient notre désir musical. C'est le cas avec MUTE et son super concert.


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Cet autre groupe Canadien a délicatement réveillé ce désir. Je ne sais pas vous mais moi à 45 piges j'ai besoin de baiser la vie et de l'entendre jouir. Mute va puiser dans cette sensibilité qui fait réfléchir jusqu'à atteindre l'endroit émotif qui parfois nous déchire. Le chant est très juste, le set est impressionnant de concision instrumentale et sa technicité impressionne. Le guitariste soliste a dû connaître la révélation de son instrument devant le tapping d'Eddie Van Halen sur « Eruption ». Émotionnellement le concert pulse un rendu vraiment très fort et puissant.

“On dit que dans les moments d'émotion intense, une fraction de seconde équivaut à une éternité...” Jonathan Coe.

Le groupe mêle à sa tension émo/mélo une coolitude Canadienne, avec des refrains hyper catchy, un grain de Bryan Adams, tu vois le sirop d'érable sirupeux et la vigueur d'un bûcheron, hein ? Mais nan ce n'est pas gay.

Le groupe mélodise, relie la terre sonique aux étoiles immortelles et c'est un très gros set, chatoyant dans les esgourdes un miaulement propre à exciter une minette adepte des poses félines, et à rendre fous les vieux matous du punk rock.

Mute nous offre cette contemplation virginale devant la mélodie, et dans les fils soyeux de cette aurore mélodique on tisse une étoffe légère qui viendra nous caresser bien des jours après avec une réminiscence de douceur, parce qu'un concert inoubliable est une ombre qui brille jusqu’à la dernière syllabe du temps inscrit sur le livre de notre destinée, et qu'on ne cesse d'entendre.



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Avec RISK IT tu t'es éclaté et tu as bien fait jeune fada.


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Cette décharge cathartique de hardcore était un set de sport de combat rugbystique, ferraillant dans chaque maul sonique à coup de pénétration explosive.

Une troupe d'excès de sébum à casquette a pratiqué cette danse de percussion, là où certains regards ont l'équivalence des marrons. Les bonnes pratiques dans le milieu des musiques amplifiées possèdent des codes d’honneur pour lesquelles il n’est point anodin d’en satisfaire les uns et coutumes afin d’intégrer la corporation initiatique. On retrouve à l'Xtremefest certain passage obligatoire. Je mentionnerais tout d'abord la bienveillance dans le pit. Alors oui les pralines pleuvent mais dans le respect de la camaraderie virile. Pour le Wall Of Death, là tu es certain qu'il y en a dans le tas qui annonce : « Bon les gars, en face c'est que des cons, alors au premier choc il faut qu'ils discutent avec les taupes"

Risk It est le concert le plus brut du week, et même avec ces défauts musicaux ce que l'on retient en premier c'est l'intensité brute, cette impureté jamais polie, et encore plus granuleuse et difforme, voire râpeuse. Le groupe en répand toute l'abnégation virile et unique, pour ne pas dire virginale. En sortant du concert je croise le guitariste de Ben & Fist qui me fait penser à cette tirade de David Lee Roth, chanteur de Van Halen datant de 1979 : « J'ai essayé le jogging, mais ça faisait tomber les glaçons de mon verre »



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Les femelles de BAD COP BAD COP me font penser à un croisement entre The Distillers en version pop et The Runaways en punk. J'ai juste vu le début pour cause d’ITW, et c'était frais et pinky.

Gwardeath a adoré, et on peut faire confiance à ce gentleman sans aucun bénéfice de doute.



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GET THE SHOT c'était énOrme, une nouvelle claque.


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Le groupe monte le public les uns sur les autres. Le chanteur va chercher le public dans ses moindres retranchements et maintient le niveau relationnel à son plus haut niveau, et avec ce sens de la communication qui rappelle qu'une langue les gars, ça ne sert pas qu'à lécher des chattes ! Il démontre tout au long du concert les valeurs du HxC et qu'un groupe phare, c'est quelqu'un qui est là pour éclairer, pas pour éblouir.

Partout c'est une effusion de violence fédératrice. Les titres s’enchaînent et déchaînent le public, c'est tendu à ce moment-là au point que si tu arrivais à foutre une olive dans le cul d'un gazier il pressait trois litres d'huile. Si l’agressivité est dans chacun, la catharsis culturelle permet d'extraire l'épure de cette violence et de la changer en quelque chose de positif. On ne doit pas se contenter de peu. Le peu c’est pour après, une fois mort. Quand on est vivant il faut tout faire très fort. Si Walter Spanghero avait connu la saveur Hardcore de ce set, il aurait dit : « On prend goût aux courbatures que le pit provoque. Un pit qui ne fait pas mal est un concert raté. ».

A la sortie les torses nus affichent les hématomes, est ce que ce festival est sponsorisé par Synthol, mercurochrome, et l'homéopathie..en suppositoire Monsieur Punk sur la photo ?


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Au fait, GTS est un groupe Canadien, et oui encore un. Heyyyyyyy il n’y a pas eu un cousin avec une chemise de bûcheron, bon tu me diras qu’il n’y avait pas un gugusse de la Macronie brandissant une baguette non plus, finalement on est parvenu à tordre les clichés tout en gardant l’accent sur notre identité.

Whouuuuuuuuuu là c’est extra-balle avec cette histoire d’accent (NDLR : du midi et québécois), et finalement cela va dans le sens de la représentation à Opium du Peuple en fait, et bing re-extra-balle.

Diantre cette partie ne finira jamais alors ?



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Autre question pour le concert suivant : Retrouvera-t-on un Yul Brynner en Sta Prest pour le show de BOOZE & GLORY ?


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Oi oi oi plus loin, pas vu un seul. Des vieux punks oui, de ceux qui ont connu la rue et l'usine, le coup de grisou anglais et sa brique sur le coin de la tronche, ceux-là ont répondu présent au folklore britannique, c'est facile c’est les seuls qui reprennent les refrains. Pour le reste ce côté hooliganisme est culturellement peut-être un peu trop prononcé, et la réputation sulfureuse des skinheads par la télévision appose le veto que les clichés ont la vie dure.

D'ascendance Sham 69 à Cock Sparrer, de style musical Oi ! et de street punk, le groupe produit un set rempli de ferveur fraternelle propre à un pub.

Pour information, le mouvement skinhead est une subculture marginale aux multiples tendances qui naît dans les années 60 en Angleterre, autour de la culture des Mods (jeunesse ouvrière = working class) et des "Rude boys" jamaïcains. C'est leur crâne tondu qui leur a valu le nom de SKIN HEAD (tête de peau) qu'ils se rasaient pour éviter de se faire attraper par les policiers lors des manifestations. Ils sont fiers d'appartenir à la classe ouvrière, et s'opposent aux hippies, symboles d’une bourgeoisie décadente qui échappe à la réalité du quotidien à laquelle les skins, eux, doivent faire face. Dans les années 70, le mouvement punk se développe, le sous-genre musical de la Oi! apparaît. Dans les années 80 l'influence du National Front et du British National Party dans l’Angleterre de Thatcher pousse certains prolétaires et des skins à se ranger dans le camp de l'extrême droite, en faisant des immigrés les responsables de la misère de la classe ouvrière anglaise, et ceci sera suivi par le reste de L'Europe. Face à cette dérive du mouvement naît le SHARP (Skin Head Against Racial Préjudice) : le non-racisme radical est un refus aux skin racistes, les BONEHEADS (tête d'os, néonazis). Dans l'Occitanie en 1984 il y avait le SCALP (section carrément anti-lepen), devenu plus tard le réseau No Pasaran.

Le mouvement skin se scinde donc en deux, opposition distincte d'éthique mais indivisible pour la similarité du look. Il existe toutefois des apolitiques, issus de la même mouvance, qui réfutent les attaches politiques avec pour principe de base la violence, football, et bière. On reste dans la caricature. Ils s'estiment les vrais détenteurs du spirit of 69.

«Oi» est l’abréviation de «Oh You !», un cri que vous aurez beaucoup de chances d’entendre dans les ruelles de l’est de Londres dès qu'un pilier de comptoir en sort.

Sinon il y a aussi d'autre skin head, les Straigt Edge, abréviation sXe, issue du HxC et originaire des U.S.A, ils s'éloignent de la défonce autodestructrice du punk en prônant un refus à l'alcool, drogue, pour un comportement positif et un esprit clair. Le sXe est un puissant antidote sans dope à la liberté de conscience.


Une bonne leçon d'histoire

Voilà pour la petite histoire, et pour de plus amples informations, vous demandez Rachid au premier couillon qui passe sur Castres.



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Pendant que je me restaure avec une barquette de frite, un gars bon prince paye le repas à une douce jouvencelle qu'il ne connaît pas, laquelle accepte le repas gratuit d'un sourire lapidaire qui en dit long sur l’ingratitude avec laquelle elle va le lâcher, avant de lui signaler avec politesse : « Oh c'est sympatOche mais il ne fallait pas. ». L’impétueux l'a regarde droit dans les yeux : « Quand on aime on ne compte pas. » Oh putain la formule gagnante des éjaculateurs précoces.


Présent en 2014 à Albi pour la seconde édition, CONVERGE nous revient avec ce sentiment d'évidence de retrouvaille impromptue ou bien trop longtemps différée, sans faire état d'une attente qui déçoit.


light my fire

Dire que le groupe est depuis sorti de sa zone de confort ce serait osé. Mais autant sur disque, qu'en concert il y a un changement à cette musique qui dérange le quotidien. Puisque ce bloc de souffrance froide expurge de son agonie incandescente une violence post-hardcore trop extrême pour le mosher, et avec trop d'exigence chaotique pour le punker, mais c'est toujours une expérience pleine d'implosion intérieure. Car face à cette déferlante d’introspection rageuse, et même brutale, le set compulsif est de haute tension radicale. Converge appose son hermétisme sonore, son malaise sonique, son atrophie explosive, et le temps musical est incertain quand cela tourne à l'orage mélodique avec quelque chose d'électrique dans l'air.

Pour ce concert les hurlements foudroient, les riffs fustigent, la rythmique terrasse cette intensité sculpturale. Tous ceux présents avoueront avoir été meurtris d’envoûtement bien au-delà des attentes, surtout les dreamers.

La singularité musicale de Converge a conservé tout son fiel, sa pertinente authenticité, le tranchant de ses contrastes, tant dans les moments d'apoplexie que dans les passages plus hypnotiques. La cohésion du groupe, son écriture moderne, la qualité de l'interprétation, sa sobriété, relie la même absence de complaisance, et converge (bing extraballe) vers cette humanité sensible jusque dans l’effroi émouvant d’être dépassé par ce qu’on a écrit/joué.

Il n’est pas de meilleur ressenti pour un artiste, ni de preuve plus tangible d’une nécessité.

Pour tous ceux dont le chaos est énigmatique : « Quand un bruit vous ennuie, écoutez-le » John Cage.



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Les suédois de MILLENCOLIN ont fondu le pit en auto-tamponneuse avec leur punk mélodique à la sauce revival 90's.


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Mais il a fallu attendre la quasi fin du set pour bénéficier des titres les plus catchy et connus. J'ai un vague souvenir de leur album à succès, mes camarades (Junk Cacahuète, Raph - anaérobie aérobie c'est quoi ? et Vince Big Jim) sont beaucoup plus expansifs, le groupe était attendu, il a réalisé un set nostalgique qui en a laissé plus d'un ravi de les avoir vu au moins une fois.



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COMEBACK KID = Fureur de vivre


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Le groupe est venu en 2013, 2015, et il reste une valeur sûre. Le set est envoyé avec maestria, dextérité, rien ne manque, de plus c’est le dernier concert du festival, les bénévoles et tout le crew commencent à relâcher, il y a du monde autour de la scène, les refrains sont repris en chœur, le côté fédérateur est plus que palpable, c'est un groupe qui coalise de par sa musique punk hardcore mélodique un fort capital sympathie et il est un modèle.

Le jeune qui entend à longueur de journée que sa génération n'est qu'un ramassis de branleurs et qu'il faut lui mâcher la bouffe pour qu'il n'ait pas de mal à la chier, se libère de cette nasse en prenant la positivité inébranlable de CBK. Le public contemple avec impatience la vigueur se réfléchissant dans leurs esprits comme une preuve de sidération. CBK redonne du désir, du souffle, comme une poussée dans les reins, un élan de jeunesse et d'appétit retrouvés.

Leur dernier opus « Outsider » ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, lui trouvant une forme de redondance et une facilité de gimmick, en live le groupe balance ses punchlines et la dynamique prend une admiration dévotionnelle. On finit très bien cette sixième édition.



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Merci au crew pour son eXtrême application et à ses bénévoles pour l'ensemble du travail accompli pendant ce week-end d'extase, c'était parfait.


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Même avec les moyens actuels de communication, et les structures, la tâche est aussi ardu qu'au début des 80's pour réaliser un festival de cette trempe. La région Occitanie est une des plus grandes, mais derrière le bouillonnement du Xtremefest c'est toujours le milieu associatif, le bénévolat qui font office de pilier, il y a une forme de lutte et de rêve dans cet ensemble pour élaborer un tel événement, ça tient à peu de choses pour revenir l'année d'après. Enfin tant qu'il y a encore des personnes hypra motivés pour tirer les choses vers le haut, capables de fédérer un mouvement alternatif, libre, dont l’autonomie semble dérisoire, mais dont la puissance contribue à la pérennité du mouvement underground.

Tout cela passe et prend racine parce que le festival établit des liens durables, des contacts permanents. Puis qu'il y a une ambiance particulière, pas du tout nombriliste, mais carrément spontanée et chaleureuse. N'oubliez pas de soutenir la scène, sur disque, en concert, vibrez, vivez.

Il y a un côté sacré à faire partie intégrante d'une telle aventure humaine, c'est cela l'Xtremefest !


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