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Nous étions le 24/01/2023, il faisait un froid de gueux, la motivation pour foutre un pied dehors parle autant que la capitale du Tadjikistan. Mais làààààààààààà, le cul à l’air s’il avait fallu, et pourquoi ?

La Mannschaft nous a balancé sa mitraille pendant 2 heures, rigoureusement, avec précision, régularité, à l’allemande quoi, avec son putain de heavy metOl âpre, rêche, dënse, øldschool. Tu comprends aisément pourquoi nous avons toujours pris des branlées monumentales face au casque à pointe teuton lors des 2 dernières guérillas.


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Nous sommes venu.es de Castres Dowtown, 85km jusqu' à la salle du Bikini à Toulouse, le parking était aussi plein qu’une barrique de fioul dans les monts de Lacaune en cette période hivernale. J'ai garé le véhicule dans un coin, au froid, peinard, nous retrouvons d’autres comparses quadra et quinquagénaires, la moyenne du soir. Je laisse l’amicale du houblon se matelasser la vessie et déblatérer avec la couillardise méridionale. Bon on se marre bien, je vois passer le présentateur Olivier Minne avec un shirt de Saxon, j’suis pas certain que c’était lui, peut-être un clone alors avé l'accent, mais tout aussi taillé (3 à 4h00 de muscu par semaine au moins). Derrière moi il y avait un groupe de personnes qui ont très certainement vu la filmographie entière de Louis De Funes dans les années 80. Attention je suis certain que ces personnes très détendues ont un stock de viagra et rien ne peut les arrêter quand il s’agit de copuler avec le Heavy MetOl.

Du pays d'Oc la soirée part d'un pet sur les côtes Anglo-saxonnes, en première partie c’est The Iron Maiden’s, le coverband féminin Américain de la vierge Britannique.

The Iron Maiden’s est un groupe féminin de heavy metal américain, originaire de Los Angeles, en Californie. Formé en 2001 par la chanteuse Jenny Warren et la bassiste Melanie Sisneros, anciens membres du groupe Wrathchild, également coverband d'Iron Médané !! Après des changements de line up dont la guitariste Courtney Cox (depuis avec Alice Cooper), le groupe se compose pour cette date de Kirsten Rosenberg (Bruce Dickinson) au chant ; Nikki Stringfield (David Murray) guitare et chœurs ; Courtney Cox (Adrian Smith) – guitare, et chœurs ; Wanda Ortiz (Steve Harris) basse et chœurs ; Linda McDonald (Nicko McBrain) batterie et chœurs. Le groupe rend hommage au groupe britannique Iron Maiden qui apprécie leur travail, et ces filles tournent dans différents pays jouant en ouverture de groupes comme Kiss, Great White, Cypress Hill, Snoop Dogg, GWAR, et Accept.

Bien interprété tout au long d’un set foutrement érectile (le son bordel, l’ingé son poussait les potards à balle dès le moindre solo), le public savourera en reprenant en chœur les hits. Ces nanas ont fouetté le public par des salves de solos intergalactiques, le chant était lui aussi parfait, et quand on connait la vigueur de Bruce Dickinson en live, l’on ne peut que saluer la prestation de la dame. Une personne grimée dans la créature d’Eddie, créée par Derek Riggs est venu pendant 2 chansons sur le devant de la scène, bon, je pense que ce n’était pas nécessaire ce subterfuge grand guignolesque.

L’on retiendra la performance, UN son maousse costaud pour une qualité d’interprétation volumineuse du répertoire de Steve Harris & co. The Iron Maiden’s le meilleur coverband de la vierge de fer.


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Entre la deuxième fournée, les coupaings pompent le houblon. Y’avait un gars, environ la bonne cinquantaine qui parlait tout seul, et bennnnnnn je ne savais pas qu’à cet âge l’on pouvait encore avoir d’ami imaginaire.

Le plat de résistance du soir : ACCEPT

Le public est venu écouter les classiques, et en même temps il prend religieusement les derniers titres avec ce sens du pèlerin qui se forge une critique en battant le fer tant qu’il est chaud. Celui du soir était fumasse, ne fallait pas y foutre les pognes au risque de se brûler ardemment.

L’esthétique musicale des Schleus se distingue par un heavy metal incisif et surpuissant. Si pour la première partie le son était opulent, tu imagines que pour la tête d’affiche le gars à la console à balancer les potards se faire foutre jusqu’à Ouarzazate. Bingo, un son chaud, rond, et percutant quand il le fallait. Merci dude !

Accept est réputé pour ces nombreuses références à la musique classique, et on le doit à son compositeur Wolf Hoffmann (le Bruce Willis Prussien) depuis 1976 et unique membre restant. Ses solos extrêmement lyriques gratifient dynamisme, mélodicité et expressivité du son du groupe. C’est aussi le moment où nous sommes au comble de la ringardise populaire en reprenant en chœur de grand airs de musique classique, dont Tchaïkovski étant un de ses compositeurs préférés. Il en a fait de nombreuses reprises au sein d'Accept : la Marche slave (Tchaikovski), La Lettre à Élise (Beethoven), la Danse du sabre (Khatchatourian), Pomp and Circumstance (Elgar) et, en live, le thème du destin de Carmen (Bizet), Dans l'antre du roi de la montagne (Grieg), le Boléro (Ravel).

Donc ces chorus seront tenacement scandés avec enthousiaste, chaleur et vigueur façon stade Pierre Fabre par le public Toulousain. (bimmm two points)


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Si dans les 80’s le groupe a connu la gloire, la relégation a pointé quand le heavy metal a passé les 90’s en étant désuet, suranné, révolu, et dépassé. Accept a bien essayé le hard FM, le metal alternatif, mais n’a fait qu’essuyer les plâtres. L’émergence pour le metal apparu depuis l’explosion du Hellfest, aura permis au vieux dinosaures du metOl de revenir des limbes et Accept à son comeback, depuis il est revenu à ses fondamentaux comme l’on dit en ovalie : Speed et heavy metal thunder, pour le reste…Va chier à la vigne.

Accept revient donc sur le devant de la scène encore plus balèze et méritant, c’est ce genre de groupe de fond, avec lequel les jeunots se sont pétés les poignées à apprendre les bases de la gratte qui torche des éclairs de feux. Et surtout qui est reconnu et adoubé par les ténors du thrash, speed (dont le groupe est l’instigateur avec le titre « Fast As Shark ») power et autres dérivés stylistique du metOl ardent. Accept détient cet art béotien fait d'acier, il a le goût métallique et des arêtes vives, son peuple se vautre dans cette fonderie avec la délectation d’un forgeron sculptant le fer et carbone pour en créer une lame étincelante.


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Pour ses lyrics Accept a souvent suscité des controverses absurdes de sympathies nazies (France et Pologne) pour l’introduction de leur chanson Fast as a Shark sur l'album "Restless and Wild", ainsi que la tenue paramilitaire du chanteur Udo Dirkschneider, alors que le groupe a de nombreux titres antinazies, antiracistes (Stone Evil, Prejudices, Objection Overruled) et antimilitaristes (Wargames, Man Enough to Cry, Walking in the Shadow, Stand Tight).

Le groupe a été accusé de sympathies soviétiques (USA) pour son opus « Russian Roulette » (1986 pendant la guerre froide), et gay-friendly notamment avec le titre « Love Child » qui traite des problèmes d'identification d'un homosexuel dans la société, activant la polémique à cause de l'imagerie provocatrice et ambiguë, cela a favorisé l'interprétation d'autres chansons de l'album « Balls to the Wall » de 1983 comme avec les titres ‘’London Leather Boys’’, ‘’Head Over Heels’’ et ‘’Turn Me On’’ sous l'angle d'une thématique homo-érotique, et apportera à l’opus d’être centré sur l'homosexualité.

Depuis les mœurs ont évolué et Accept est en sorte et malgré ses intentions premières un précurseur dans la ‘’libération’’ des gay-friendly. Rob Halfort s'en mord encore les couilles !


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La salle bourrée (à la bière) du Bikini a élargi ses cages à miel pour les vétérans du metal teutonique.

Le vieux groupe joue devant un parterre de gars qui ont déjà lâché un billet de 200 francs en téléphone et minitel rose. Mais ça les valait à l'époque (Tania la coquine savait y faire). Oui les richards Clayderman du heavy nous ont sulfaté leur muzak ferrugineuse, nous étions faits de bois, et en soufflant sans cesse sur les braises du heavy nous n'étions plus que des allumettes réduites en cendres heureuses. Pour cela il y avait trois guitaristes sur scène pour électriser les riffs d’aciérie et de solis stratosphériques. Pour gagner des places si tu avais mentionné Philip Shouse dernier gratteux en date (2019) qui a joué avec Gene Simmons et Ace Frehley (mais aussi avec John Corabi, ex-Mötley Crüe et Dead Daisies) tu résolvais l'énigme entre Accept et KISS pour répondre à Jata Live Experiences.

Les passes d'armes entre Shouse et Hoffmann ont démontré une incandescence de vélocité et de bravoure. Hey pour celles et ceux qui vont assister à la déflagration des fritz, mettez vous en haut des flammes, ça brûle moins.

La rythmique martiale a martelé avec la régularité allemande et maintenu une assise de char de combat, de toute façon avec cette cohésion et précision chirurgicale Accept a très honnêtement gagné une fois encore son statut, son culte et sa longévité, en étant le fer de lance de la charge heavy Wagnérienne.



Mark Tornillo, le chanteur, a honoré le grain vocal d'Udo avec un surplus d'âme selon moi, je le préfère, il apporte cette hargne et diablerie essentielle à l'aciérie de la Mannschaft. Puis il a la dégaine prolétaire à la cool de Brian Johnson d'AC/DC. C'est un débat vocal qui rencontre aujourd'hui encore des joutes expressives entendu dans l’enceinte du Bikini, tout comme ozzy ou ronnie chez Sabbath...

Pied au plancher le groupe a entamé son set comme les panzers de la wehrmacht dans les Ardennes Belge. Bon ben quand ça a commencé à pleuvoir du plomb avec « Restless And Wild » et « Midnight Mover », nous étions éventré.es par les pilonnages soniques de la Accept-Luftwaffe. Notre petite bande n'arrêtait pas de hurler, montant l'octave au point de contre-ut de king diamond, secouant les cheveux, les poils, les oreilles (pour les dégarnis). La charge reprenait de plus belle avec le big bang « Fast As A Shark » et son dépassement de la vitesse du son, et un « Metal Heart » inusable, pour des amplis devenues rougeâtres avec pour le final « Balls To The Wall » en extraballe et la cover des australiens en culotte courte « I’m A Rebel ».

Deux heures de plomb, d'acier et d'un heavy immortel, merci les schleus, ce n'est pas grave la mâchoire à Patrick Battiston tout compte fait, hein.

Merci aux copains, Au Bikini, à The Iron Maiden's, et Accept pour cette belle soirée !


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