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Samedi 29 juillet 2023, on ne revient jamais par hasard, car pour revenir il faut connaître la route. Ceux qui reviennent savent où ils vont et pourquoi. Tu ne retournes que là où tu te sens bien, tu retournes à ce qui manque, tu retournes là où tu ne peux pas oublier.

Nous commençons notre journée par le punk rock mélo poppy emo de TOPSY TURVY’S. Sur la scène de l’estafette, le soleil est présent mais pas écrasant, le groupe déploie sa symphonie des couleurs, exposant une énergie candide avec ce soupçon émotif qui sied si bien à l’heure de la tendresse humaine. Le groupe chaparde son élan contre une ébouriffante teneur vitaminée, et fait claquer ses mélodies chamarrées. Je constate qu’il n’y a que des types et des filles à casquette et pas un chapeau, ne comprends pas l’omniprésence de ce couvre-chef ?!? Pourtant c’est le bob cet année nan ?



Le quatuor FALLEN LILLIES a joué dans la X cage, et heureusement car l’impression que ces lionnes allaient nous bouffer littéralement. Leur mélange de punk rawk hard rock a décalaminé avec une belle sauvagerie et surtout un gros rock. Le chant est hypra rauque, dans le mix de Brody Dalle / Courtney Love, il a ramoné les conduits auditifs avec des grumeaux soniques, et leur musak s’engouffrait dans la brèche de The Donnas aka Girlschool et Joan Jett and the Blackhearts. Les filles jouent à fond, le public est chaud patate, la rencontre donne une collision de béatitude primitive. Le groupe a envoyé du bois et fallait vraiment faire gaffe aux termites. Après ce choc anaphylactique et des entrailles desséchées le public avait rejoint la machine carrée pour se restaurer auprès d’une mousse revitalisante.

Le groupe SLOPE a bazardé son trip HxC post-Turnstile hipster2.0 sur une asphalte de jeunes philatélistes dont le côté timbré a honoré le pit et du " Rien de beau sans lutte." de Platon.

Le groupe a commencé sa charge et dans le pit ça tournait aussi vite que les pâles d'un hélico que tu perçois quand t'as la gerbe au niveau de la glotte. Un tourbillon tumultueux et excitant qui étourdissait et submergeait indéfiniment s’est mis en branle, impossible de le freiner, de l’arrêter, et tant mieux. Un gros beat, un bon flow, il y a du Beasty Boys première mouture, du Mucky Pup, Murphy's Law avec des plans funky dans la sauce de ces Allemands, lesquels ont bien digéré les nuances pour en établir tout le contraste contemporain. La précision germanique est là, c’est propre, carré. Le groupe s'affiche avec des fringues sans marques, pas d'effigie de groupe, avec cet esprit des 90's, sans fard à paupière, le groupe étant un véhicule musical et non un spectacle avec des héros à admirer.

Slope (ne rajouter pas un A) est une ronce, pire que le lierre, il s'accroche partout dans ton crane et te percute la gueule avec le sourire de Benny Hill quand il reluque des dessous féminins. Le set est un brasier crossover et le groupe s’amuse comme un enfant psychopathe qui brûle des insectes à la loupe. Je vois dans cette déflagration des corps dans la fosse aux lions, une dresseuse de moustique tigre, un danseur de capoeira, un videur du Macumba, un désosseur de dinosaure, une acrobate dans une cage à ours, un médiateur de rue…Et surtout que des sourires.


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Vous avez dormi dans une toile de jute et sur un matelas gonflable à demi dégonflé, mangé du thon à la catalane à même la boîte et mâché des chewing-gums « Hollywood » goût pêche/mangue tout le week-end, et bien bravo à vous, si, si ! De cette folie circassienne qu'est un camping d’un festival, « Y’en a pour une heure à tout péter » c’est la phrase que vous avez entendu tout le week-end dès le début de l’apéro et qui vous aura fait transpirer l’équivalent de 8 packs de Cristalline à rater pas mal de concerts. La vie est très souvent une question de choix. Dans le pit il y a un code d’honneur à respecter scrupuleusement, comme le bushido des samouraïs. A l’Xtremefest apprendrez à esquiver les shurikens du pit sinon, vous attraperez le scorbut. ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

DRUNKTANK a empilé un set de sk8 punk comme un massage exécuté par le jeune 3ème ligne surpuissant des U20 de l'équipe de France de rugby Posolo Tuilagi et ses 149 kg de viande. Dans le pit des gars transformés en cochon truffier dans le Périgord cherchaient la carte bleu de leur collègue, avec les naseaux aux abois et leurs mains qui servaient de cousin péteur aux mosheurs et autres hardcoreux bien rigolards. Le groupe avait dressé une rampe de SK8 pour son set mais en version rampe de ski en longueur. Vive la voltige sonique, la glissage mélo, le hardpunk se jouant à 200 km/heure, l’adrénaline quoi ! Dans la X cage le groupe a envoyé crépiter un feu de joie, et autour c’était aussi festif que la compagnie créole dans un champ de betterave jouant au rugby plage à Lloret del mar.


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Pollux asso n’utilise pas des subventionnées pour aider Raël à fabriquer des samoussas. Elle crée du lien, des projets tel un dynamiteur culturel qui pioche dans les mines de l’underground le combustible qui fait chauffer l’émotion. Tout au long de l’année cet acteur culturel attise une pléthore d’acte de résistance et de dynamo au courant alternatif.


Un Gillou ayant eu très tôt le traumatisme d’une addiction à la polenta parlera impunément pendant le début du set de YAMNERS, puis il se ravisera comblé de préférer désormais la paëlla underground de l’espagnole, basée sur un condensé live de rock indé avec des brumes mélodiques émotives. Le public a été transporté par cet aura. L’été est enivrant, tout scintille dans le ciel, dans l’eau, parfois la lumière s'assourdie, Yamners a eu cette lumière innocente, naturelle et radieuse durant son set, avec cette pointe émotive qui stipulait « Ce ne sont pas les larmes que tu verses mais la façon dont tu les essuies qui importe, qui emporte. »

Les occasions de s'émerveiller ne sont jamais rares, mais ce sont les émerveillé.es qui manquent, tant la plupart des gens regardent à travers leur téléphone alors qu’il ne faudrait aucun filtre entre le regard et la chose ou l'être regardé. Nos yeux parlent un langage que le corps traduit malgré soi. Il ne faudrait être qu’une page blanche dans une nuit cristallisée d’atomes en fusion avec des gens qui ne sont plus entre parenthèses. Des gens avec qui l'on part dans des immersions profondes, et en apnée. L'ancrage à la vie passe par le feu interne qui caresse les parties blessées bien souvent.

L’époque n’est plus la même, pourquoi je dis ça, cela fait combien de temps que vous n’avez pas vu un t-shit du Che Guevara à un concert ? Heyyyyyyyy et bien le chanteur de STICK TO YOUR GUNS en avait un, justement. Pendant leur concert tu entendais plus de nuque brisée que dans un film de Steven Seagal. Le guitariste avait un t-shirt du Rollins band, devenu rare aussi comme référence.

STYG est un groupe de hardcore mélodique américain provenant de Orange County, formé en 2003, et en live son aplomb vous laisse pantois. Même si l’amerloque essaye d’amadouer le quidam sudiste avec un phrasé équivalent à un mètre de Ricard, une tasse de cacahuètes et des canisses verte en plastique de chez action comme brise vue dans l’exécution de son étalage professionnel, très efficace au demeurant, leur HxC mélo vient sous des aspects sinueux et frontal pour décoller lors de refrains, et que dire de leur face brutal mélodique breakdown crépitant le fiel et des textes établissant une critique de notre société actuelle, vraiment parfait. Dans le pit des gaziers arrivant en black block ont dû rêver d’un bouclier anti-émeute ou d’une intervention du RAID dès le début de l'émeute. Un jeune m’a semblé découvrir le groupe et est reparti pour acheter un tapis d’étirement des ischion-jambiers et un abonnement à Basic Fit, option fonte.

Si vous étudiez la science et le cosmos, vous apprenez que le fer dans votre sang a été littéralement forgé dans une étoile. Vous êtes la même étoile, un enfer qui cherche à s'enflammer par la pression de la gravité, la félicité résultant d'une pure fusion. Dans le public il y a de tout, pour tous et toutes, et chacun est différent et accepté en tant que tel. On ne voyage pas avec tout le monde car tous les quais ne font pas le même effet. Certaines personnes sont mal à l’aise avec le silence, il faut qu’elle trépigne dans le bruit pour calmer leur angoisse dans le vacarme. D’autres ont besoin de silence pour entendre leur vacarme à l’intérieur. Chacun.ne a des besoins différents et des manières de les mettre en joue, en feu, en tendresse, en corrélation avec eux-mêmes. Il faut que ça parle à ma fréquence pour que je puise partager avec quelqu'un qui brûle comme le soleil sans crainte d’être vulnérable, être capable de se reconstituer une nouvelle peau, de muer comme un serpent, dans une transition de chrysalide de papillon, être à ce point capable de s’éplucher. Une importance que l’Xtremefest respecte pour que chacun.ne puisse participer à sa hauteur, vibratoire, et par extension d’intention.


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THE DEAD KRAZUKIES était sur la scène de l’estafette, je n’ai pas vu leur concert mais Junk a apprécié le set des Basquo-landais qu’il a trouvé davantage dynamique que lors de leur dernier passage à Albi. Gut Buster des NOFUTAL avait la tête de béatitude à chanter « O Catarinetta bella! Tchi-tchi » de Tino Rossi après, et Bruno Bronson avait une envie de remuer comme Alex Owens sur le “Maniac” de Michael Sembello.

Dans le pit il y a toujours cet échange fantaisiste par contact entre deux épidermes, même avec le punk de GRADE 2 qui mène au Clash. Le groupe revient pour la seconde fois et il a mis tout le monde à l'heure d'un pub anglais. Slamdiving à gogo devant la X cage, les pintes volent, le trio a contaminé sa passion électrique pour nous foudroyer avec des riffs punk rock typiquement Britannique. Le public est resté un bon moment à les ovationner après leur set, c'était immanquable et parlait à de très nombreuses gé gé gé nérations...Yan du Fanzine Cafzic et de l’émission radiophonique Electric Trouble a retrouvé son point d’ancrage avec ce groupe par rapport à la programmation. Je suis d’accord avec lui, ce groupe fédère, il parle un langage rock omniprésent dans de très nombreuses couches absorbés par les styles, sous-genre, cisgenre.


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Les cartoonesques TOY DOLLS ont entamé un set vivace, et tournicoter leur musique animée avec leur élasticité légendaire. Si tu veux avoir des infos sur les Toy Doll ils sont encore dans le minitel hein ! Le trio (et oui un autre durant ce festival), a été formé en 1979, seul Olga le guitariste chanteur est membre fondateur. Toy dolls a jugulé son esprit farceur et sa musique légataire d’une institution punk Britannique, c’était le moment Mr Bean du festival avec des gags soniques à gogo comme la mayo des Sheriffs mais avec un fish and chips et des pintes d’India Pale Ale. Pas un groupe Anglais ne nous fera chanter le « Swing Low, Sweet Chariot » par contre, c’est certain.

Après cet épisode festif, le temps a changé d’aspect intégralement. Pinaise ce sont les giboulées de mars en plein mois de juillet, il grêle des cailloux dans le pit avec ALEA JACT EST. Le groupe a commencé immédiatement à faire de la couture avec les ligaments du pit, puis il a joué à la guerre frontale, de celle où tu pars en gueulant armes à la main en percutant l’autre d’en face. Ouais un wall of death, sauf que là et pour tout remettre dans le contexte, se joue dans une tension où tu toises ton vis-à-vis dans un duel de regard contre Elie Semoun. Mais n’enlève en rien à la torgnole party que nous a offerte à gorge déployée et main dans la gueule Alea Jacte Est.

Pas une once de répits, tout en fractionné. Ouuuuuch ! Dans la fosse nous avions le pilier de la B de Sidobre Montagne XV, celui qui avait toujours les sandwiches au pâté de campagne dans le sac après les matchs en minimes, et juste en face trois marathoniens fans de punk hardcore. Sans avoir foutu les pieds à Lourdes le trio venait de prendre le rocher de la vierge et un semi-remorque dans la coque squelettique. Résultat : les trois nourris à la barquette de céleri ont vu en 5mn la vierge Marie sur un 38T faire des tête à queue et des doigts d’honneur avec des effluves de pâté de campagne. Bienvenue dans le pays de l’olive.


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Alea Jacta Est était crevé de faim, il lui fallait des corps qui s’empilent dans une lutte de testostérone, expurgeant un monticule de riffs en acier, et du feu qui sortait des enceintes par jet de dragon ayant une bronchite enflammée. Le groupe a tranché ses compostions dans une lourdeur apoplectique. Le hurleur au microphone doit faire des bains de bouche au kérosène tous les matins pour se gargariser les cordes vocales. En formation gallo-romaine dans la X Cage le groupe a envahi tout l’espace sonore en Spartacus de l’arène, et comme d’habitude établi son empire dans les contusions soniques d’un ancrage sonore compact, et frontal. Tout ceci établi sous le précepte de Marc Aurèle en développant le thème de l'appropriation (oikeiosis), pensée selon laquelle chaque être de la nature doit vivre selon sa nature propre afin d'être en accord avec l'ordre nécessaire du monde.

Mais pourquoi ce groupe formé en 2006 à Tolosa n’a jamais sorti un album live ?!?

Parce que c’est littéralement dans le live que toute sa qualité musicale s’active et se ressent.

J’adore leur passage frontal et soudain se déleste d’un temps suspendu et d’une lourdeur sans commune mesure. Alea Jacta Est étant une locution latine qui aurait été prononcée par Jules César, avec comme valeur : qu'on ne peut plus reculer, qu'aucune marche arrière n'est désormais possible, lorsque l'on est confronté à un obstacle.

Pendant qu’au bar un gars à la ‘’gueule de métèque de Juif errant, de pâtre grec et ses cheveux aux quatre vents’’ tournait de l’œil avec la tronche pété du Cyclope quand Ulysse et ses potes lui bourre la gueule avec du picrate, juste à côté de lui un autre camarade à barbe de viking du vignoble des saouls scrutait d’un œil de taupe la bacchanale du pit des hardcoreux, et leur mythologique danse musquée. Hagard le nouveau dieu des vikings partit en trombe dans le pit rejoindre le valhalla des guerriers, et personne ne sera jamais pourquoi le pâtre Grec s’en allait avec lui dans la meute ?!?

Après le set ‘’Walk on heads into the Pit or Die’’ était dans toutes les tronches déformées et mâchoires défoncées. Un gars inactif dans le pit avait visiblement la trotteuse à l'arrêt, apparemment il n'aurait pas répondu favorablement au protocole commotion de l’après match des Toulousains. Il fallait un suivi psychologiquement d’une semaine minimum pour s’en remettre après. Un match âpre, rude au combat, comme les guerriers du Castres Olympique ; )


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CAPRA (« chèvre » en italien) voit le jour en 2016 à Lafayette en Louisiane sous forme de quatuor officiant dans un Hardcore Punk Metal. Leur premier album « In Transmission » en 2021 a été produit par Taylor Young (Nails, Twitching Tongues). Ce qui nous attendait c’est une véritable tornade de pied-de-biche entre Converge, Every Time I Die, Nails, saupoudré par ce sound of south qui va de Black Tusk jusqu’à Eyehategod répandre un cool adipeux dans cette bile de conviction sonique. L’ensemble émettant une sensibilité unique et un supplément d’âme qui fait toute la différence.

La rythmique a assis une alternance de frénésie et de massivité dans une force de frappe au diapason d’un riffing qui tranchait dans le gras et l’alambiqué. Crow Lotus au chant puissant dynamisait le champ de souffre et de marais hargneux. Tout menait à une urgence expansive, et vers une sève musicale ou torgnole et marécage virulent abreuvent un spectre explosif, intensif. L’odeur terreuse d’une pluie de coup de sang et de poing est venue réveiller la tourbe dans la fosse, pour un set au Destop pour les cages à miel. On nous a rabâché que l'art ne peut pas vraiment changer quoi que ce soit. Pourtant il façonne nos paysages éthiques, ouvre à la vie intérieure des autres. C'est un terrain d'entraînement pour la possibilité, il met en évidence les inégalités et propose d'autres manières de vivre, de ressentir, de s’épanouir. Faire corps avec la musique, ressentir son intensité et sa présence, la laisser suspendre dans l’air de chaque intimité, pour la laisser se répandre et en faire une implosion de soi, c’est une possibilité féconde. Tu restes dans un premier temps sans voix, puis il vient de ta caverne ce cri de libération ultime qui dégorge tes ténèbres et ouvre dans les ronces pour découvrir une nouvelle voie. Super concert pour un super groupe, avec densité, nervosité, vélocité mélodique, un HxC punk metal de Louisiane chaotique, crachant l’amertume et l’acrimonie d’un monde méprisable comme une tornade vient tout balayer d’un revers de main. Je me dis que le monde tel qu’il est ne peut pas être mauvais si il existe un groupe comme Capra.

La soirée concert se terminait. A côté des 2 scènes il y a le bowl pour les riders, convertit en espace de détente et dancefloor. Je m’attendais à ce que le DJ passe des musiques latines et caliente pour faire trémousser le Saturday night fever, et c’est le rap du crou de Stupeflip qui vient trépaner les guibolles. Junk Cacahuète & Vincent Big Jim font la même tronche guillerette de Luffy du manga ‘’One Piece’’.


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Les grands winners du jour sont :

Les cyclistes venus depuis Carmaux (ils se reconnaîtront) qui ne sont pas tombés dans les galeries de plusieurs kilomètres de profondeur sans devenir des esclaves des hommes-taupes dans la nuit de samedi à dimanche pour éviter la marée-chaussée, ont gagné un épisode de Louis La Brocante en VHS (sous blister).

Le vieux punk qui a dû sulfater un bon 1,5 litre de Côte de Tarn par jour et par habitant venu me glousser son tannin tout en rondeur en disposant du monologue d’un historien de PMU a gagné un dentifrice trible action saveur menthe fraiche.

Le gars en train d’expliquer à sa compagne pourquoi il s’est retrouvé dans l’autre tente où il y avait la bombasse avec la même contenance et prose explicative que Jawad Bendaoud, a gagné un sac de cerise et devra craché chaque noyau au-delà de 3.14 mètres.

Bravo à eux !

Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au jus d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Il ne restait déjà plus qu'un jour de vagues perpétuelles...


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