WHEELS OF STEEL – Hellfest SAMEDI 29 Juin 2024
Par Bir le dimanche, juillet 21 2024, 09:30 - Report de concert - Lien permanent
Je me réveillais sans nouvelles des images de la nuit, trop d’emphase dans les oreilles et cette fatigue appuyée par 14h00 de concert par jour. Je suis un buvard dont l’encre des groupes s’infiltre dans mon eau de source et fait de moi un volcan sensible en perpétuel éruption émotionnelle. Le ciel était bas, terne. Nous avons fait le choix de dormir au camping chez l’habitant, fini le camping ‘’sauvage’’ et de chier en flexion entre les vignes pour un cépage l'année suivante d'un excellent petit muscadet au goût sec et fumé. Au bord des douches j’entends une discussion des anges de la mort à Cancun « t'es plus Tahîti douche ou Le petit Marseillais ? ».
Au menu du jour : Pluie, vent, froid, grisaille, crachin, ondée, déluge, et ça fait chier parce que nous attendions une pluie de sang !
Le corps humain est merveilleux, composé d’une diversité d’éléments, d’interactions absolument incroyable pour le mettre en mouvement et lui apporter toute une panoplie de faculté, capable d’accomplir et de créer avec. Imaginez-vous que chaque personne a elle aussi ce corps incroyable, et qu’elle possède en plus l’héritage de toute sa famille dans ses gènes. Qu’elle a accumulé tout un ensemble de cultures et de sensibilité. Le même jour, en l’espace de quelques mètres, un groupe peut jouer sur la Mainstage 2, un autre à la Valley puis un autre à la Altar avec ‘’un son différent’’ comme disent les jneus, et devant une foule disparate à l’affluence émotionnelle diverse. Tout un ensemble architectural de substances musicales, de scénographie organique et de vibration délicate en métamorphose perpétuelle pour former une apothéose rugissante, et dans tout ce magma, toi, avec ton histoire, ton vécu, qui fait battre le pouls de ton existence en même temps qu’il se contamine avec celui des autres. Car tout est relié par le fil invisible de l’univers.
Je vais vous conter ce nouvel acte du jour, qui pour certains et certaines devient une expérience, et pour d’autres est devenu un pèlerinage ascensionnel dans ce vaste théâtre outrancier où la vibration éternelle et incantatoire de styles musicaux, typés metal et rock, est pleine de ce venin exagéré et bruyant, véritable exutoire, avec son côté interdit capable de tordre le plus imposant corps en une épaisse de distorsion corporelle, captant la part la plus ténébreuse de notre sensibilité.
Il y aura toujours des anciens combattants (ou boomers) pour lever le drapeau de leur oripeau calendaire avec la morgue d’un ‘’c’était mieux avant’’, ‘’j’ai vécu des moments culte qui ne reviendront plus jamais’’, en comparaison d’une nouveauté qui recycle, ‘’papier-carbonise’’ la valeur initiale. C’est la fin d’une époque de légende comme l’avait écrit dans son report gonzo l’inénarrable Hagler de Gonzaï ‘’Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?’’, mais ce sera toujours la fin de quelque chose et le départ d’autre chose, de manière perpétuelle, on arrache pour planter des graines dans un cycle éternel. Chaque génération présente au Hellfest se régénère avec celle des autres, parce que chacun se nourrit de l’autre. Le festival ouvre un nouveau chapitre, et chaque groupe s’accorde à répandre ses créations dans le bain survolté d’une horde d’existences. Des interactions fusionnent, des vibrations se répandent, s’électrisent en big bang pour sculpter toute l’intensité émotive de ces secondes d’éternité.
Je ne fais qu’éclore chaque pulsation de cette lumière nostalgique qui vient de l’aurore au crépuscule épandre l’engrais des futures récoltes. Hey je n’ai jamais omis de vous parler du lisier, il y est hein, il fait partie de la révolution, tout est all inclusive.
Alors avant tout, bienvenue aux fans de l’univers de Wayne’s World et de Conan le Barbare parce que ça aidait à saisir l’usufruit du heavy metOl de cette journée de samedi.
Supra cool de voir pour la première fois CRYSTAL VIPER et son heavy au chant tranchant de Marta Gabriel. J’embrassais l'été sous la flotte avec le fiel brasier de ce groupe, dégorgeant ses parures comme l’herbe neuve pousse sans cesse au printemps. Chatoyant son feu avec des brises soniques aussi noires et piquantes qu’un buisson de mûres. L’affluence est réduite, il n’y a que les warriors pour braver les éléments. En 20mn mon kway est une éponge, tout le monde est en mode toiture plastique, à l’Extreme Market tout a été dévalisé, 15 balles la poche plastoc, je pars en courant m'acheter un poncho amigo !
En longeant le petit chemin pour le supermarket d’Edouard, des bédouins de Bretagne se sont installés là où ils ont pu trouver une poche carrée, pas besoin d’herbe, un bon rond-point pour les commodités suffira. Côté quignon et piquenique sur la table c’est pâté de tête, du babybel, si tu cherches le calendos il était contre les enceintes à headbanger version sludgy, un peu de rosette et du chorizo de Catalogne pour faire des claquettes hémorroïdales. Un cubi de rouge acheté à la station dans des verres en plastique époque prisu, et un caddie de carton de Kronenbourg, certainement chaude au moment de les picoler car oubliées dans le coffre de la bétaillère, yeahhhhhh voici le repas des champions de la pêche à la ligne.
Je retrouve SUMMERLANDS à l'abri du poncho sancha aïe pépito, ambiance moyen-âge avec un Heavy mélo 80's assez poilu et épique pour rejoindre l'acier d'Armored Saint. Le backdrop est un hommage au bassiste décédé. Le groupe a fait un choix respectable et chevaleresque, ah ? il n’y a pas de bassiste sur scène, oOokay ?! que des lames de guitares pour une forteresse aux angles saillants. Ces chevaliers travaillent leur corps musical et sarclent des flèches heavy derrière leur machicoulis. On le sent ces fans de heavy metal peuvent vous menacer avec un fléau datant de l’époque de Dagobert. Un fléau est une arme offensive composée d'une masse de fer retenue par un bout de chaîne, par une bande de cuir ou une bielle à l'extrémité d'un bâton (que tu peux prendre aussi dans le fion, spécial dédicace au fan n°1 de Roberto Malone (voir le report du vendredi))
Summerlands devait nous narrer le monde fantasmagorique du heavy metal avec ses liaisons venues de la BD, ciné, littérature, véhiculant une imagerie épique, sombre, avec des allégories, représentations et atmosphères dans lesquelles le festivalier plonge en y trouvant refuge, catharsis et (r) évolution. A-t-il trouvé tout cela ? fallait vraiment être hermétique à la pluie, grisaille, moindre affluence, manque de basse, mais avec le recul je dirais oOokay à 60%
Nous venions de suivre le sentier de ce groupe semé de buissons de ronces, à vrai dire je ne sais pas s'il voulait que nous ne retrouvions plus jamais notre route, isolé et perdu dans notre errance tactile à fouetter l'air en suspens qu'il laissera encombrer de limaille de fer, de tripes et d'une suie ombrageuse. Sachez-le : Les guitaristes adeptes du heavy metal font tous ce cauchemar récurrent = Accros à la saccharose gazéifiée de caféine ils ne font plus que des riffs en papier mâché dans un groupe de metalcore.
« La mort utilise l'humour noir et se rit de nous... Les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. » Pierre Desproges
J’enchaîne en passant de la cotte de maille avec le coup de boule à balle transparente de BLOCKHEADS à la Altar.
Les Lorrains ont fait honneur à leur région métallurgique avec une agressivité à la hauteur de leur grindcore hargneux dont les convictions profondes tabassent depuis plus de 30 ans. Le groupe secoue et apporte la collision du bloc, c’était une castagne funny dans le pit, les jeunes chiens fous se sont amusés mais ça tape moins qu'avant dans la fosse. Le découlement des gestes parés comme des protections à une heure matinale où le set était une exhibition effrénée du groupe en colère. Sur disque Blockheads déchire jusqu’à la plèvre, sur scène il te fissure en deux. Le chanteur a fini au milieu du circle pit pour remuer les corps et les esprits face à la peste brune. Le pays traversant une crise, les divisions se craquellent à l’approche des élections à la suite de la dissolution de l’assemblée, le discours allait être exposé tout le long du week-end… Quand tout le monde ment, trompe en permanence, plus personne ne croit plus rien.
C'était la 3ème fois que j'assistais à un set des kiwis d’ALIEN WEAPONRY. C'est le même show, mais il fédère à chaque fois, avec tattoo maorie, chants tribaux, groove et riffs en acier massif. Le groupe est sur scène en mode rando pédestre, et vas-y que je me mets à gauche, et vas-y que je me place à droite, un coup de manche sur la tronche du bassiste en passant, un pas en arrière, trois pas en avant…La gigue pendant la fête au village de Gugand. Leur Bloody Roots New Zealand ravit le public à chaque fois. Lequel ne s'est pas fait prier pour provoquer plein de circle pit, des W.O.D et surtout beaucoup d'envie de lâcher les chevaux, d'ouvrir en grand le capot et d'en profiter un maximum. Le trio n'avait pratiquement rien à demander, c'était quasiment anticipé. Les kiwis quittaient la scène avec le “It's a Long Way To The Top If You Wanna Rock'n'roll” et la progression de leur attrait annonce que ce n'est plus très loin.
ETERNAL CHAMPION a été dans le mood de Summerlands, hommage et sans bassiste (c’était le même hein !).
Le groupe Texan déroule son heavy oldschool avec une épée poivrée dans l’âge de l'acier trempé. Tout est pointu et pointe ardemment vers les cieux de l’heroic fantasy.
Ce qui manque à ces groupes ce sont des titres qui accrochent vraiment, c'est cool, ça sent la viande hachée, mais ce n’est pas assez percutant pour tirer la sève catchy. Le chanteur crâne rasé, sorte de Philippe Etchebez école John Bush, yeux clairs, finira le concert avec une coiffe de maille. Pour secouer les valseuses pas moins de deux guitaristes pour échanger les flux maléfiques façon Ghostbuster. C'était trop heavy oldschool pour la jeunesse, un peu décousu avec des allitérations prog trop rêche, avec des solos néandertaliens. Principalement dans le public une horde de quadra/quinqua. Le chanteur communique avec le public en lançant des “OUh ! OUh ! OUh!” (traduction létale en français) que le public doit imiter et reproduira tout au long du concert. C’est succinct comme échange mais foutrement efficace. Bref c’est davantage l’époque primitive de Rahan que celle des Pierrafeu, pour un ‘’heavy with vertigo’’ aux valeurs rupestres. Moi je ne boude pas mon plaisir. C’est dur, saillant, le chanteur fait une tronche, mannnnnnnnnnn dieu, ce n’est pas compliqué, soit il a perdu au TacOtac ou sinon il avait une paralysie faciale. Le riffing est achalandée entre la hache heavy et l’épée heavy, le choix est simple, de toute façon c’est frontal pour un mélange de soif musicale et de satiété tapant ardemment dans nos poitrails.
« Le métal c'est pas de la musique pour les pédales ! » Rob Halford
Dans le donjon le plus sombre, le heavy metal Américain combat avec cuirasse, fléau et une puissante force de combat, mais avec toujours des étoiles pâles pour une légitimité faible. Mis à part les prétentieux de Manowar, quel est le grand groupe de heavy metal d’Amérique aussi reconnu qu’Iron Maiden ?
Summerlands et Eternal Champion ont fait bouillonner leur art veiné d'éclairs pour faire goûter à leurs épées soniques, comme le festin de Damoclès. Il pleuvait des boules de pétanque et des fers à repasser dans cette volumétrie sonore des enfers de la forge. Tel un rubis rouge écarlate qui vient de boire dans le crane de ses ennemis pour s'approprier leurs forces, ces 2 groupes se sont enivrés avec et dans une cérémonie de feu ténébreuse.
Ce qui est dingue avec le Hellfest c'est que sur une journée avec 70000 personnes sur site il y a au moins un candidat de l’Amour est dans le Pré et une influenceuse pour une manucure bio.
ANVIL donne envie d'écouter du heavy metal, et Wåz possède un taux de connerie de type heavy metaaaaaaaal, dont CarØ est pourvue également. Je suis donc certain de passer un super moment !
Les plus grands losers de l'histoire du rock ont (comme à chaque concert) donné à leur heavy la connerie funny et une loyauté indéfectible au riffing/batterie metal on metal !
Anvil est un groupe Canadien, originaire de Toronto, en Ontario. Il est aussi considérée comme l'un des groupes ayant joué un rôle dans le développement du speed metal notament avec la chanson « Bedroom Game », sur l'album ‘’Hard'n'Heavy’’ paru en 1981. Chaque pochette d'album représente une enclume peinte par Robb Reiner, le batteur. Le groupe a commencé à perdre de son succès à partir de 1983 quand est arrivé le thrash metal.
L’excellent documentaire « Anvil! The Story of Anvil » relate les déboires du groupe dans une succession de malheurs et de situations où l'adversité reprend chaque fois le dessus.
Dès le début du concert le chanteur/guitariste, surnom Lips (= Babines : à cause de son incroyable gestuelle faciale) part en trombe sur le devant de scène, autour du carré snakepit des Mets et son micro-guitare ne fonctionne pas aussi loin. Gag ! De plus il commence à repleuvoir, l'impression tenace que quoique fasse ce groupe la loose l'emporte…Mais Anvil est une enclume qui tape l'acier du metOl pour l'éternité. Même si parfois ça tape à côté et que sur scène ça ne court plus comme des lapins de garenne de 8 semaines, Anvil fait le show. Ces gars ont un bon fond, mais pas de réel fonds de commerce. Le groupe a interprété au cordeau de maçon leurs plus grands succès Metal on Metal, March of the Crab (instrumental), Forged in Fire et Juggernault of Justice. Vraiment excellent !!
Si Led Zep utilise un archer avec la guitare, Anvil c’est un solo de vibromasseur sur les cordes (vibrateur pour les cousins Canadiens), le délire est différent, mais l’approche musicale reste la même, hein !
Au Hellfest la distinction sociale est invisible (à part dans les loggias), mais sinon c’est similaire à un camping de naturiste. Ici rien ne le distingue trop de la masse, tout le monde a un t-shirt noir et l’appartenance à une communauté metOl est effective. J’ai croisé des jeunes qui se sont foutus de la gueule d’un quinquagénaire solitaire qui a commis des infidélités à son coiffeur-visagiste depuis sa calvitie, sans savoir que ces commerciaux de Generali écoperont d’un contrôle fiscal cette année 2024.
Direction le pot de confiote avec SANGUISUGABOGG pour de la bouillie à la Altar.
Ce groupe est selon moi surcoté pour la singularité de sa caisse claire mis en avant ( fan de Lars Ulrich ?). Bon voilà il n’y a pas de quoi casser une patte à un serpent, c’est du death metal putride avec des passages grind, le trip est bien débile et souligne la teneur malsaine, ce set a eu la saveur tenace d'une urine d'asperge. Déjà vu en concert à Toulouse et c'était pareil, de la patte à prout !
Retour au Mainstage avec BLACK STONE CHERRY du Kentucky et son gros rock à boogie, du cool émotionnel, tendre, refrain catchy, franchement ça fait du bien un peu de sirop et des étoiles Américouaines dans les feuilles d'érables. Leurs albums sont efficaces, avec tu passes pour un cool, alors qu’avec ceux de Brutal Sphincter t’es catalogué direct comme un cousin germain de Michel Fourniret.
C’est propre, très professionnel, le son est overthetop ! Tu entends le maïs craquer en bouche, d’ailleurs nous nous tenions tous la main pour le bénédicité d’avant-repas, la liqueur est épaisse, ça balance du croupion sur des camarguaises, le chant est dur et doux, les guitares dures et douces, ça claque, tout le monde est content, la classe à Vegas, pas besoin de viagra.
Côté nutrition, les stands de bouffe c’est Koh Lanta pour les veg = du riz, du manioc et des épices d’orties marinés. Pour les viandars c'est Maïté la diététicienne avec du fast-food partout. Les prix pratiqués sur le site donnent l’impression tenace d’être détournés par les époux Balkany.
J'entends en passant au loin le power metal de STRATOVARIUS à la virtuosité néo-classique, j'essaye d'apercevoir une licorne, en vain, nous partons nous prendre le marteau-piqueur de THE HAUNTED.
Les speedy gonzales du thrashcore ont tabassé avec du riffing de malade mental, du punch, technicité, vélocité, une puissance de feu de croiseur devant la plage Omaha Beach en 44. Je pense que ce groupe a désossé un taureau avec leurs ratiches derrière la scène juste avant de rentrer dans la corrida bestiale. Le chant est appuyé et l'ensemble forme une machine à défoncer, sans temps mort, tout en impact player. Tu prends le set comme un raz de marée à la Slayer, et pis tu fermes ta gueule et tu souris, même si tu n’as plus de ratiche sur le devant.
The Haunted a confondu bombe à neutron avec les résultats d’analyses de Gama GT et de cholestérol après 15 jours à la palombière. Suite à cette déflagration, Wåz a déclaré : “C'est la guerre”
Vince de Strasbourg : “Mais où est le groove” et il mima une danse à la Earth, Wind and Fire avec du sang dégoulinant des oreilles à la nuque.
Oim : “Ça poutre”
Qu’il est ardu de revenir à un réel trivial agitée de superstitions commerciales après… Sur scène il y avait un clone de notre pote Jbeer dans le groupe MAMMOTH WVH / Mainstage.
C'était WolfgangVH le fiston du lucky luke de la 6 cordes, oui Eddie Van Halen, avec une marinade musicale pop rock mainstream, sauce douce, liqueur de figues, crème de châtaigne.
C’est pro, très pro, presque clinique. Rien ne dépasse du tapis. Son chant est superbe, les chœurs sont à tomber. Tout est parfait, du sirop, ça descend dans le gosier gorgé de sucre. Au bout de 4 chansons on se fait chier en étant effleurés de sublimes passions. Tout est à la fois remarquable et aussi remarquable qu’une coquillette dans un paquet de coquillettes. Les amateurs de la radio RTL2 devaient apprécier, si jamais ce groupe y passe, je suppose que non, tout comme Black Stone Cherry, c’est aussi la tare de l’hexagone, une faible audience pour le gros rock.
Mammoth VH a harmonisé ses harmonies prémâchées et convenues avec son point d’exclamation scénique, sans user d’une futilité aristocratique par un enthousiasme fédérateur.
C'est étrange mais il y a 10 ans en arrière les gars déguisés suivaient dans le pit le délire fun du revival thrash, aujourd'hui ça passe davantage pour du cosplay. C'est différent et pareil, de toute façon chaque époque deviendra une braise qui ne sera jamais éteinte dans la nostalgie.
Le choix stratégique de rester proche des Mainstages se confirme avec la venue d’EXTREME.
Nuno est un super guitariste, finesse du jeu, technique de fou, le chant est clean, les chœurs somptueux, le son est superbe, du bel ouvrage, du Extreme pur jus d’olive verte, gin et citron.
Il y aura toujours des rêves oubliés. Des promesses envolées. Des questions sans réponses. Des routes sans issues. Des musiques qui rappellent qu’il y aura toujours des fous plus enivrés que les autres, et à la fois aussi dégivrés qu’un Viennetta vanille façon stracciatella, avec le sourire au bord des lèvres comme devant un précipice, plein d’une folle envie, qui iront jusqu’au bout pour rallumer nos étoiles, façon enseigne lumineuse de diner américaouin. Extreme c’est ce truc-là. Ça vient d’Amérique, le mythe, la liberté, un sens de la composition hard rock fusion dont il a pailleté les 90’s avec la particularité de ce mélange.
Le chanteur Gary Cherone s’est quelque chose tout de même, très belle voix, un charisme hard’n’roll aka Aerosmith. Vous ne pouvez pas tuer le diable chez l’homme et faire revivre l’ange quand il est sur scène, le chanteur c’est l’espèce dominante, le haut de la chaîne alimentaire, c’est une bête de scène, niveau bestial, aucune éducation à l’anglaise, là ça sent la rudesse du combat, le besoin d’enquiller de la femelle pour faire baisser son taux de testostérone, façon Led Zep en 70’s, Motley Crüe en 80’s, Madonna en 90’s. Le guitare hero c’est aussi une espèce dominante mais en voie d’extinction.
Gary et Nuno formant la paire pile et face, façon Lennon/Mc Cartney, Jagger/Richards, Steven Tyler/Joe Perry, Axl Rose/Slash, Defunes/Bourvil…Avec le titre « More Than Words » le duo a fait baiser des tonnes de corps dans un esprit "obscène" capable de vous toucher sans ses mains et de vous faire ressentir sans rien dire le rouge aux joues. D’ailleurs leur album « Pornograffitti » a été leur plus grand succès commercial, dont le groupe a essayé d’en retrouver le chemin sans jamais y parvenir. Extreme a fait le tour de sa disco, laissant au guitar-hero le soin de branler son manche, alors ça tricotait avec une précision d’enculé, les guitaristes apprécieront tout le nectar qui sortait, l’avalanche du 6 cordistes en rappel dans une sophistication et montage de chantilly.
Toute une saveur d’un autre temps venait avec toute son excentricité et son chapelet usé d’heures colorées, avançant des aspirations ardentes vers un idéal reconnu pendant une décennie, vers une béatitude lointaine…d'une lointaine galaxie. Les 90's auront été le territoire du no look munit d'une émotion accrue et surtout d'une attitude moins caricaturale que celle des 80’s dont elles étaient pourtant libellés. Il me semble qu'Extreme a servi de liaison.
Entre Motley Crüe pour le côté bad ass mais façon Aerosmith, Extreme a réussi son show par la fusion de sa musicalité et l’incarnation de toute une époque. Un set très intéressant pour les natifs du XXIème siècle.
Se pose la question existentielle “ doit-on rester sous cloche au mainstage pour asseoir notre place ?
Wåz et Carø y répondent dans l'instantanée “ faut aller au WC, viiiiiiiiiiiiite ! ”
Ne buvant pas d'alcool (la fête est plus folle), pas besoin d'y aller, je reste seul sans témoin sans personne que mes pas qui résonnent…(vous me remercierez plus tard).
Le Hellfest c'est le cocoon du vieux, c'est à dire l'endroit où se régénère le hardos séculaire (boomers pour la génération Z) qui retrouve une nouvelle jeunesse, si t'as pas la ref, (re)voir le film de science-fiction américain réalisé par Ron Howard, sorti en 1985 intitulé « Cocoon ». Car la nostalgie est une mix-tape de tous les moments que nous avons vécus dans notre tissu cérébral, et notre peau en porte tous les fruits réels.
Ce samedi était l’âge du roc où l’on allumait le feu pour fondre l’acier dans une matière lourde, puissante que l’on nommera HEAVY METAL.
La vérité sans intérêt d’un concert anodin peut être éclipsée par un mensonge passionnant autour d’un spectacle théâtral, et ça le heavy metal l’a très bien pigé. J’ai déjà vu et revu, et rererevu…ACCEPT et c’est toujours aussi puissant.
Bon un set forcément trop court mais comme d'habitude les teutons aussi droit que le I de Allemagne nous ont joué ces valses d'acier dont ils ont la fureur. Kems et contre-Kems (là t’as la ref gamin ?)
Accept et son guitariste Wolf Hoffmann, munit de son rictus de Bruce Willis à la cool et un truc dur à la Jason Statham du heavy metOl, tout en cuir de Turquie, ficelé comme une saucisse en chef de meute pour affoler la maestria heavy de hits Germanique. C'était Impérial comme la galerie de la pigeot pour ce set de classe Allemande, martialement au cordeau façon jardin à la Française, rien qui dépasse, un bon dégradé à 15 balles chez Nasser, avec finition au rasoir de fellaga, pento de rockeur Portugais, et fumoir chicha goût Island Red Blood (Litchi – Pils – Menthe glaciale – saucisse de Frankfort).
J'étais placé mi-devant, et pas du tout en citron-pressé, je constatais une jeune femme baignée par la lumière où des vagues d’ombres dansaient autour d’elle, une nymphe, une vraie nymphe, plongeant sa peau comme une fleur enveloppée d'écume semblant devenir dorée comme des roses dans les eaux du pit. Elle releva la tête, ses yeux dansaient, puis elle hurla d’une voix abominable : Apéroooooo !
Et les Schleus continuaient de bazarder leur strudel de fonte avec les épaules d’un troupeau de buffles de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour en ‘’tuningfier’’ l’ossature sonique.
Chez la plupart des espèces, le mâle s'envole après avoir lâché sa giclée = Pas de rappel.