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Quel pied, ah ouiiiiiiiiiiii, mais quel p#tain de bonheur d’avoir pu revivre de tels moments musicaux avec ce week-end rédempteur. D'ailleurs l’expression de salubrité publique « Spectacle Vivant » a pris tout son sens.

Il y avait longtemps que je n’avais pas vu autant de visages radieux, illuminés par un seul désir : l’aboutissement du brasier collectif. Mais pour ce faire, il a fallu passer des immondices.


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Vivre c’est affronter l’adversité, et pour certain cela passe par le collectif.

Ceci, l’Xtrmefest l’a toujours mis en pratique. Corporatiste pour survivre dans un monde ultralibéral, communautaire unificateur et inclusif pour exister et conserver forme humaine. Cette multitude forme une amarre, issue du même tronc commun et résulte vers une finalité, unifier le temps d'un festival toutes et tous les électrons libres en une poche de résistance, prête pour conserver les valeurs underground punk hardcore metal à leur apogée. L’Xtremefest est un manifeste, un exutoire significatif pour la rage, le chagrin et la joie, c'est un modèle positif de solidarité et d’autodétermination, c'est un exemple de désir sonique destructeur et créatif.



Une lassitude avait envahi certain esprit en un signal vers la paresse, comme l'étroitesse que l'oublie collectionne dans un quotidien usé.

Pour que l'esprit humain comprenne la valeur d'une chose, il faut l'en priver. La carence covid 19 a révélé la teneur du spectacle vivant à hauteur de cœur. L'Xtremefest en épouse fondamentalement l'essor. Les équipes ont tout mis en œuvre pour que le festival existe. Ce fut une résistance de stakhanoviste, une forme de lutte contre vent et marée, basculant dans la tempête médiatique pour finir par survivre tel le radeau de la méduse du peintre Théodore Géricault. Se prouvant dans l'épreuve que la voie du courage, de la ténacité, du positivisme trouverait la transition possible à l'aboutissement humain.

Fédérer une famille n'est pas chose aisée, tant la singularité de chacun résonne en un brouhaha existentialiste. Il faut savoir écouter, et surtout entendre chaque voix pour trouver et choisir la voie à suivre. Ainsi, garder le cap de l'inclusivité reste selon moi, un choix fort et intelligent que le festival a choisi d’honorer. C'est cet universalisme qui est le fondement de la scène underground. Les révélations médiatiques ont actionné la scission de la scène, et inaugurent une nouvelle ère. Il est regrettable que ce qui nous avait jusqu’à présent unifié soit oublié, même au plus fort de la tempête. Il y a assez de barrière partout pour n’en créer de supplémentaire. L’espérance de se retrouver toutes et tous demeure…

L’underground s'est bâti sur l'exil volontaire, vers un modèle d’activité horizontale et participative, respectueuse des personnes, et capable d’admettre chaque différence comme un atout, toutes ces idées utopiques et marginales sont le fondement et l’essence de cette communauté. Je ne connais personne n’ayant jamais commis d’erreur. Personne. Tout le monde traverse des troubles, fait face à des fantômes, des peurs, des monstres, et se retrouve toujours contre soi.

"Aucun homme ne peut trouver en ce monde de plus redoutable ennemi que lui-même." Alain

Pour s'absoudre de faute, il faut savoir se remettre en question pour avancer, et ce festival affirme sa volonté par des démarches constructives.


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Ce n’est peut-être pas assez pour certain.nes mais c’est toujours un pas de plus vers l’autre d’accompli.

La communication s’avère être décisive dans un monde ultra-connecté. Le moindre silence, le moindre mot, le moindre visuel devient une signification kaléidoscopique de sens giratoire selon son axe de vue. Il me semble qu’il est sain de faire un pas de côté pour ne plus voir uniquement ce que l’on s’est forgé comme axe, mais d’avoir une vue d’ensemble de tous les éléments.

De toute façon si tout demeure, rien n'est jamais figé, tout se métamorphose, change, évolue, mute, si nous en sommes encore là aujourd'hui, ce n'est que par des choix. La vie est définie par nos choix.

L’association Pollux qui donne vie à l’Xtremefest a fait des choix.

Bien souvent mes reportages cherchent à observer le choix des gens, leur façon de faire vivre leur destinée dans le pouls de leur incandescence. C'est aussi simple que complexe, et aussi fort que cela.

Dans le firmament sonique des musiques amplifiées, nul ne sait la trajectoire de l'Xtremefest, mais une chose est sûre, les équipes de ce festival ont réussi à mettre en place l’expérience collective et incarnée de la liberté fougueuse dans un carnaval pour agité.es !


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THE DEAD KRAZUKIES ouvre les festivités du Vendredi avec une femme comme leader.

Quelques soucis techniques (mauvais retours) gâchent l'entame du set. Le coronavirus c'est pas de concert, donc pour les groupes c'est comme le retour sur tatami de Teddy Riner au J.O, tu finis avec une médaille d'or à l'individuel et avec l'or en collectif. Ainsi le quintette de la baie des Landes fait front, il joue serrer avec leur nouveau guitariste, je trouve qu'il gagne en composition catchy à chaque album, il suit la lignée mélodique d'un Bad Religion. Le chant de Maider Gallais est de toute beauté, sa tessiture rauque permet d'amplifier l'enrobage punk mélo californien. Loin des tendances, le combo surfe à la cool son punk rock avec le vent du fun, rien n'est faux chez eux, tout est sans filtre, sincère et spontané.

Les titres de leur dernier album « Icarus » volent dans tous les sens – émotionnels – du terme, et ne galvaudent nullement sa bourrasque musicale Hossegorienne.


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Le patchwork musical de LANDMVRKS est abouti, entre pøst-hardcoreemö metAlcore-råp pour une discographie de 3 opus.

La magie de leur mosaïque sonique épouse les transgenres musicaux avec une liberté de ton et de vigueur salvatrice. Leur jeunesse fougueuse se libère du poids de l'hérédité, et commence son échappée belle dans la direction donnée par leur intuition musicale. Ce groupe Marseillais à 98% (il y a un Parisien) impose sa force de frappe, d'attraction, et ceci d'emblée. Le combo écharpe par ses sens sensitifs une énergie concomitante avec une efficacité redoutable. On a clairement changé de division. Le chanteur charismatique possède un panel de modulation vocale (chant clair et guttural, flow hip-hop) suffisamment ample pour lui donner une assurance et mainmise scénique, digne d'une rock star à la cool. Le gars est un poids plume, il bondit et investit l'espace scénique comme un showman avec les étoiles du rêve Américain, et un positivisme envers le public. Une positive mind attitude bénéfique à ce que l'impression première du public devant cette performance, ne se retourne jamais le groupe en une aversion face à ce qui pourrait se transformer comme une prestance orgueilleuse. Il s'agit bel et bien de talent, et Landmvrks délivre une musique live hyper chiadée.

C'était leur premier concert post-covid depuis 2 ans, leur set est impressionnant et révélateur pour de nombreuses personnes dont je fais partie. Je ne connaissais pas du tout.

Leur concert apporte cette sensation d'un show rôdé depuis des mois d'attentes, et délivre en pâture un show endiablé à des lion.nes en cages. Leurs compositions possèdent le sens catchy des contrastes. De ce fait les styles s'imbriquent, apposent des atmosphères disparates tout le long, tout gagne en osmose, intensité et profondeur. Un des guitariste affichait un t-shirt de 2 Pac. Le set est passé à une vitesse folle.

Le public conquis, a pratiqué le wall of death, stage-diving, circle pit, c'était comme avant, mais avec la saveur tenace de reprendre son souffle après une apnée, de ressentir une force de vie battre dans le pouls de la joie de revivre une intensité unique, d'avoir le soleil pour fondre le gel d'un réel plein d'effroi encore.

Est-ce que le chanteur est tellement sûr de lui qu'il pourrait dépasser la borne narcissique du too much glam rock ? Devenir une caricature égotique de lui-même ? Heyyyy, c'est le genre de question que les critic-rock se posent en gobant du prozac dans un verre de scotch. J'ai pu discuter un instant avec Florent le chanteur, et le garçon est vraiment hyper simple, loin de la vigueur audacieuse qu'il affiche sur les planches. Il compose la majeure partie des titres, il a de multiples aptitudes, dont celle d'avoir aussi un projet rap. C’est un gars complet.

La route est longue pour le rock'n'roll d'après AC/DC, ce qui est certain c'est que Landmvrks a toutes les clefs, le potentiel pour devenir un super groupe de renom, et que dans ce moment présent à l'Xtremefest il a brillé d'incandescence sur scène.


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L'encre noire de William Burroughs a trempé son fiel ardent dans le venin d'Alice In Chains, dans l'apocalypse punk de Treponem Pal/Prong et avec le rock'n'roll de Queen Of The Stone Age, quand 7 WEEKS a pris la scène en un acte incantatoire d'essence sombre.

« Laissons venir les choses au lieu d'aller les chercher, souvent elles ne sont pas là où nous croyons. » Mohammed Moulessehoul

De ses racines blues noires, le trio est possédé par sa descente plaintive aux enfers. Ce rock puissant étendard d'une orfèvrerie de rite et de chaleur bestiale trouve dans son humanité heavy blues les sens véritables. Son catalyseur orgasmique est un moteur explosif ascensionnel. Les compositions du groupe en énumèrent l'assise, captent le public par son venin musical, ses atmosphères sont un fix dont la dépendance devient de plus en plus obsessionnelle au fur et à mesure du concert. Cette profondeur puise sa source dans le dub punk, la noirceur, bien en-dessous de la croûte terrestre, directement dans ce noyau en feu que l'intimité de l'âme en émet la part la plus intuitive de chaque être. C'est ce côté sombre, littéraire et cinématographique qui projette des images en relation avec notre tréfonds émotif. Leurs lignes progressives musicales permettent d'aller dans cette immersion. Le set est redoutable, addictif pour un public en manque de rock, de venin, d'absolu, de rêve éphémère. Les dissonances indus de Prong tutoient un heavy rock prog à se damner les veines pour un autre shot. Sentir le sable fin d'une latitude fantasque, la morsure des rayons d'un soleil gorgé de cet ailleurs où il fait bon retenir les sens d'un trip sonique.

Les titres s'étirent après une sieste onirique, et les morceaux de leur ciné-concert « Dead Of Night » permettront en toute fin de sceller ce sens stönique du feu et de la flamme HeAvy röck.


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Comique troupier du metal ayant subi la cruauté des réseaux sociaux, le cataclysme ULTRA VOMIT a eu comme incidence de révéler la constipation de l'hexagone, avec comme épilogue la diarrhée haineuse d’un bataillon de haters capables d'alimenter chaque débat au moindre contre-feux médiatique.

Faisant profil bas, la tergiversation craintive d'UV avant de monter sur scène venait corroborer à la simple question : Peut-on rire de tout ? « Oui mais pas avec n’importe qui » a annoncé Pierre Desproges

Apparemment non si l'on en croit la fiabilité scientifique et de ce qui se répand dans tous les outils de communication permettant de faire monter l’« excrémentation » des débats animés.

Le groupe commence son set avec son sens de la plaisanterie. Est-ce que ce sont des clowns ? Oui

Est ce qu'ils font toujours le show ? Pitinnnnnn oui, et des conneries aussi grosse que les melons de Cavaillon, con !

Oui, Ultra Vomit sera toujours là où le pipi caca prout uh ! du journal Hara Kiri via la parodie de l'univers pop et metOl présentera ses hommages outrecuidant à qui de droit.

Si tu es devenu.es trop sérieux avec tes principes, ta droiture morale, ton égo, et ton point de vue limité, va chier à la vigne.

Comme la peinture « La Trahison des images » de René Magritte où il démontre une figure qui présente seulement un certain aspect de l'objet, selon un certain point de vue, d’une certaine interprétation, Ultra Vomit a pris une tempête de merde parce qu’il a eu l’opportunité de faire le con devant le chef de l’état. Pour résumer : Si tu lis Mein Kampf c'est que tu es un nazi. Tu participes à tous les idéaux, propagande établie par l'auteur, qui en plus et comme chacun sait, était un mauvais peintre. Il y en a plein le cul maintenant des extrapolations qui finissent en suppositoire pour éléphant. La vie est désireuse d’absurdité, où est passé le rire, la private joke ?


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Pour répéter : La parodie, caricature est un art qu'UV maîtrise à merveille. Dans l'absurde ils vont très loin, de Nantes à Clisson, en passant par Niort, c’est dire…

Ce groupe a pris la scène de l'Xtremefest au ci-gît 81450 Le Garric avec la même intention que celle de l'Elizée (pas Montmartre, nonnnnnnnn, là où il y a le président de la république).

Ce n'est pas donné à tout le monde de recevoir des personnalités, nous les bouseux du Tarn, nous en connaissons le prestige, alors nous avons fait la fiesta même sans l'assentiment du Duc d'Anjous. Et côté festif Ultra Vomit ce ne sont pas des moulinets de pignole en l'air. Donc le public a participé à donf, en fait comme des gosses devant guignol. Que ce soit avec une gauloiserie béotienne (va chercher la définition), où dans la chevaleresque incongruité kaamelottienne, tout sied quand Ultra Vomit dégouline sa couillardise pornawak.

Ultra Vomit c'est la société du pestacle de foire d'Aggressive Agricultor (va chercher la référence sur le net), le bestiaire de Manowar, se sont des geeks, des adulescents qui font les cons sur scène, partout, et tout le temps. C'est sale bête et méchamment couillon, et ça ne va pas chier plus loin. Si vous avez oublié votre humour franchouillard, refaite-vous une plâtrée de nanard du réalisateur Philippe Clairet avec la disco d'UV, surtout si vous êtes constipé.es.

Un concert d'Ultra Vomit c'est punk, c'est rigolo, parfois tu t'emmerdes parce que la plaisanterie dure trop longtemps, le principal c'est que le pestacle « Panzer Surprise » est une dinguerie.

PS  pour les gens sérieux : N’oubliez pas d’aller chier à la vigne, hein !


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To thrash or not to be thrash ? That is the question, enfin, ser o no ser esa es la cuestión per ANGELUS APATRIDA. Quatuor ibérique venu déclamer la vélocité thrashy avec des jeans slim, et vestes patchées.§

Leur set ? Une déclaration d'amour à Exodus, Anthrax et Municipal Waste.

Le speed dans les riffs, des smiles pour les headbanger.ses, du slam-diving pour les coreux, et un pétage de nuque sidéral.

Para resumir : Nos rompieron el culo, ahhhhhhhhh hi, Cabron



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L’équipe du WallaBirZine était au complet dès Samedi, un retour dans l’arène après des mois de diète, avec Junk Cacahuète, Big Jim puis oim afin de vous gratifier d’images, d’ITW, et captations de concerts, tout ceci est visible via la page FB officielle et sur notre chaîne WBZ


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Samedi c'est GET REAL qui fournit la première torgnole.

Le groupe anime et réanime avec un tesson hardcore la lucidité des corps, encore un poil endolorie par la fête de la veille mais revient à un haut niveau très rapidement. Les locaux creusent le sillon de leur EP « Rise » et de nouvelles compositions pour « échauffourer » le pit. Vous pouvez aider le groupe à une campagne participative pour l'aboutissement de leur premier album via Ulule.





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BLOWFUZE est le second groupe espagnol à venir piquer ses banderilles ce week-end.

Leur punk rock éperonne le son californien de NOFX. Mes camarades de jeux du WBZ prennent littéralement leur panard avec ce punk à roulette crossover, c’est leur came et pourtant ils sont sXe.

Le chanteur fusionne sa prestation survoltée avec une mine enjôleuse. Les barcelonnais se sont amusés comme des petits diables, déroulant leur musak frénétique avec la pêche ensoleillée.




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HANGMAN'S CHAIR caresse la scène d'un velouté bleu nuit

Libère ce rouge sang d'une ambiance coldwave doomy

Traîne son contraste de chaude braise et d’iceberg glacé

Le chant est magnifique, il se dépose dans l’espace comme un refuge de spleen

La batterie forge une profondeur de nacre



La densité sépulcrale de leur musique est un cimetière d'âmes emprisonnées

Le set est un précipice et un voilage de torpeur

Une emprunte de sagesse avec le trouble d'une noirceur qui éclaire avec douceur

Il n'y aura aucun mot entre les titres, il fallait ressentir les coups de fouet et laisser gagner l'abîme, puis laisser filtrer les tourments jusqu’à s’étreindre.


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La nouvelle formule du quintette BURNING HEADS appose dans son set davantage de punch. Il y a plus d'aisance vocale et mélodique. La libération d'une nouvelle énergie volubile qui amplifie tout l'ensemble de leurs titres.

Les nouveaux morceaux préfigurent un album vraiment fun, rapide, et hypra cool. Le public en a retenu une perpétuelle fougue dans le pit, et pour le reste a headbangué ou tapé du pied en mode lapin duracel. La sagesse Orléanaise puise dans son bain de jouvence punk rock les ressources inépuisables d'un changement bénéfique jusqu'à la lie.



Les Burnings ont toujours la flamme, jamais la flemme. Ils possèdent le sens du partage et de l'éclate scénique, ils subjuguent dans cet art de l'éphémère, trop fragile pour supporter d'être limité, avec toute l'intensité nécessaire pour faire tonner d'incandescence suprême.


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A présent le crépuscule de la salle est rempli par la loi du saloon. La fosse commune est gorgée de cow-boys et d'indiens qui musardent leur nervosité dans l'attente des $HERIFF.

Des punks iroquois aux chercheurs.es de pit en or, il n'y a que des sauvages, féru.es de vices et de violence, crépitant les excès de la nuit dans un set tout en déflagration épidermique. Les frissons parcourent des corps criblés de spasmes dès les premiers titres effervescents. Le western moderne du groupe est un rodéo de hit punk rock'n'roll. Le pit est un exutoire où le bétail à la forme d'un taureau qui ne sera jamais pris au lasso. Le tonnerre est impressionnant, mais c’est l’éclair qui est important. Dieu fit les hommes inégaux. Samuel Colt a rétabli l’équilibre, les $heriff aussi.

Le macadam underground apprécie ce genre de héros populaire de l'ombre qui une fois dans les lumières d'une scène chevauche le vent sonique des grandes plaines, avec le panache d'un coyote.

Leur nouveau guitariste se nomme Ritchie Buzz (depuis 2018 me semble-t-il) , il a joué de la six cordes avec des chasseurs de prime ricain, sa face New York Dolls apporte une nouvelle dynamique au groupe. Côté pile son apport en solis apporte une pièce au $heriff qui n'est plus manquante. Faites vos jeux !

Le groupe lance des signaux de fumée et dès que quelqu’un y répond, la gaieté à partager s'accumule. Les squaws du punk s'en donnent à cœur joie. En écoutant le vacarme rédempteur de leur musique, je me dis que la danse de pluie de Joe Belladonna, chanteur d'Anthrax, aurait pu être similaire à leur cover « d'antisocial » si jamais il avait pu entendre la déflagration Montpelliéraine à celle de Trust, tant la discographie des $heriff est étoffée de compositions aussi percussives. En fin de set le combo lance des couteaux de hits plein centre.

La symbiose électrique des $heriff aura su trouver les colts de la résistance punk et de ce temps qui creuse la voie lactée des cœurs remplient de joie furibarde. Dans le pit la loi du far-west stipule qu’il ne faut jamais s'accroupir si tu portes des éperons, car la horde de pogoteurs piétinent tout sur son passage comme un troupeau de bisons en furie. En fin de concert les pieds tendres ont les reins pétés.



Il existe trois sortes de personnes : celles qui apprennent en lisant, celles qui apprennent en observant, et celles qui doivent mettrent la main dans le feu pour vérifier que c’est chaud. A la chaleur des missiles les sudistes prouvent une fois encore et confirme l'adage : Il est préférable dans un esprit dionysiaque de suer plutôt que de grelotter.


Il y a eu de nombreux hommage à Daff Lepard le batteur des Uncos récemment disparu durant tout le week-end. Le fun du punk à roulette a le goût d'une nostalgie aujourd'hui.



Je tiens aussi à saluer l'âme de Dusty Hill le bassiste de ZZTOP, sans qui la barbe boogie-bluesy-pop ne passera jamais de mode.



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Une chanson est évocatrice d’une résurgence de souvenirs intenses. Tou.tes les mélomanes recherchent ce point d’ancrage nostalgique. Nous sommes faits de nos rêves, de nos insistances à un passé gorgé de suprématie.

Dans l’instant unique où nous sommes en contact avec ce qui se passe à un moment précis, sans s'inquiéter du futur, ni penser au passé, est-ce que ce nous ne serions pas dans un présent déraciné par l’immédiateté ? Où les émotions sont éphémères ? Où l’oubli protège de la douleur ?

Au bout du compte, un tel moment présent serait Alzheimer. Ce serait la conscience d’apprécier l’instantanée sans jamais y revenir. Où tout apparaîtrait en évaporation.

L’éphémère a la saveur d’une rareté, d’une virginité qui quémande une réapparition. Le soin de revenir à soi, vers ce moment unique où l’on acte une renaissance. Sans le relief du temps pour en vivifier la passion, l’existence, les fantômes, tout devient moins durable, cela revient à effacer une falaise de craie sur l’ardoise de nos émotions, avec une légère amertume en bouche.

On peut-être paumé.e par le trop-plein d’émotions que l’on a entretenu avec la nostalgie de nos errances juvéniles, pourtant c’est aussi et avec ce moment présent unique que l’on a forgé les contrecoups de nos directions contemporaines, avec l'ensemble des saveurs mélancoliques persistantes et le besoin d'y revenir profondément.


Tiens en parlant mélancolie et commémoration, Dimanche c'était BEN & FIST qui a fait l'ouvreuse.

Leur set fut actif, plein de cette honnêteté guillerette et tapageuse. Avec ce groupe on suit les tribulations intimes d'une corde sensible qui menace de se casser à tout instant, et qui trouve dans cette existence la profondeur de rire de l'absurdité avec l'émotion d'une mélancolie douce-amère.

C'est le moment où le clown se démaquille pour apparaître sans fard. Il réalise que dans sa schizophrénie il ne peut cacher ce qui remonte inexorablement à lui avec franchise, comme une rage positive s’inonde de larmes de joie d'innocence.

Sur la scène de l'Xtremefest trois gars dégorgent le fiel intimiste d'un punk rock qui comme le lotus prend racine dans la boue pour donner en surface une fleur. Le public perce sa carapace à cette dualité de contraste et de dimension musicale pour laisser échapper une contamination bienfaitrice au set de Ben&Fist.



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Le rap est le nouveau punk !

Les sulfureux DROOGS BRIGADE en hommage sulfureux à l'étrangeté d'Orange Mécanique pratiquent un rap capable de tolchoquer.

Sur scène le groupe donne l'impression de faire apparaître une myriade de personne, chacun prenant la direction d'un but commun. Des voix multiples échangent des états de fait dans la mitraille d'un ça-va-ça-vient, et pour une une libération de maux. Ils trouvent l'échappatoire d'une vindicte labiale en portant l'accent sur des punchlines et d'argot. Les mots s'agitent et répandent telle une sulfateuse la dureté de l'ivresse de la rue. Le macadam punk est taggé par l'insolence de ces rappeurs et de leur violence abrupte.

Niveau débit de paroles, c'est agile à se creuser le rassoudok, c'est beaucoup trop rapide pour moi. Comme les films d'action actuel conçu pour les générations de gamers, les images vont trop vite. J'suis totalement has been, un ringard.

La sensation d'entendre l'agitation de quelqu'un qui parle avec les mains en franglais.


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Ils sont 4 sur scène. Le plus vif c'est celui qui doit tirer à la pétanque. Rencontré après au bar du VIP, il était rond comme une pelle de cantonnier municipal et avouait être hyperactif en sirotant du jus d'alcool. Sur le parquet ses mots avaient la même castagne qu'un hockeyeur, et la nervosité du Franco Begbie de Trainspotting. Puis il y avait celui à la casquette à l'envers qui délivra comme on commande une quinzaine de pizza avec le débit d'un psychotrope fan de feuille de coca. Le troisième apparaît avec une souplesse plus cool que les autres, il affichait une surprise ravi dès que la sauce prenait de l'envergure dans l'échange avec le public. Le dernier, plus âgé, est le seul dont je comprenais la diction, même avec sa faiblesse pour le jus de canne agricole, un moloko plus plus caribéen. Il avait cette dimension de grand frère et un taux de sympathie qui prête à l'échange direct.

Le punk rock et le rap sont issus de la même ruelle où la parole des oublié.es desserre sa mâchoire pour battre avec le poing fermé la révolte des opprimé.es. On raconte différemment la même chose.



Munit d'une pensée qui traverse le goliwogh à gorge déployée, comme un passage de la sublime neuvième de Ludwig Van, Droogs Brigade a slouché un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale pleine de satire sociale. Petit hold-up du groupe, leur rap vous affute l'esprit et vous met en train pour une bonne petite fête d'ultra violence.

Sur scène nous évitions le brame des vieux refrains poicres qui font un bastringue de "blop blop" en place du hip-hop. Visuellement le combo se détourne des rappeurs qui se serrent le zizi machiste sur scène, d'ailleurs je n'ai toujours pas compris pourquoi ils faisaient cela ? Ohhhhhhhhhh, t'es plus au primaire, si t'as si envie, va pisser, et fais pas chier à te toucher la nouille sans arrêt.

Le groupe est entreprenant, agressif, excessif, jeune, insolent, vicieux… l’idéal !




La dissonance metal noisy grungy punk de POGO CAR CHRASH CONTROL forme un patchwork chaotique que la génération montante en trouve la faveur éclatante, au point de se contorsionner les membres inférieurs avec ceux des membres supérieurs.

La bassiste exorcise ce que le batteur martèle dans la cisaille des guitares. Le chanteur énumère les élucubrations délirantes. Sa tessiture est entre Till de GxP et le chanteur de Vulcain, avec le lyrisme de Bertrand Cantat de Noir Dez, et la pointe d'aigreur du grunge. Musicalement ces jeunes poussent une technicité qui leur permet de pousser leurs compositions dans une étendue de style plus vaste. D'ailleurs la musicienne a été élue meilleure bassiste dans un concours d’envergure mondiale organisé par She Shreds, magazine musical américain qui se présente comme le seul qui soit "dédié aux femmes guitaristes et bassistes". Le défi été de se filmer à jouer un riff par jour, soi avec des compositions ou des reprises tout au long du mois de janvier 2021. Je vous conseille par ailleurs d'écouter son nouveau groupe COSSE symptomatique d'un post-rock noisy très abouti.

La manière siccative du groupe (qui fait sécher) est aussi efficace qu'un sauna scandinave. A la fin du set le public est rincé, réduit et hagard par la compression sonique du quatuor.



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Entre chaque changement de plateau ma tête marche au pas cadencé avec la fanfare germanique de Rammstein dans la sono


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J'avais très envie d'envahir la Pologne.


Hey ! J’avais oublié l'efficacité scénique de NO ONE IS INNOCENT, et franchement ce fut un beau rappel.

Le chanteur, Kemar pose sa mandale scénique avec l'énergie de l'espérance, du sens du combat ordinaire, qui ne lâche rien, et enrage de tout.

No One c'est pour résumer grossièrement aux fans de Téléphone : Trust + Noir Dez + Rage Against The Machine (d'ailleurs le groupe fera « Bullet In The head » en cover)

Le militantisme de No One égale celui de Philippe Poutou, que l'on embrasse, mais avec une hargne vraiment ooffensive. C'est munit d'un fiel ardent que leur musique devient une lutte délivrant un set fédérateur. Le groupe est un tribun à l'insoumission, à la vertu participative du collectif uni. Il applique la règle de Jello Bafra : éduquer c'est rabâcher, une idée par chanson, une poche de résistance pour chaque phrase.

Sur scène c'est "Vivre sans temps mort et jouir sans entrave". Le set est solide et résistant, antiraciste, anticapitalisme, contre les violences policière, altermondialiste, soutien à Charly Hebdo, il œuvre à remonter le social à hauteur d'homme. La peau tendu de No One Is Innocent possède le combat militant de l'internationale.

« Hasta la victoria siempre ! »


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Comme on a eu droit d'écouter la disco de Rammstein cent fois dans le week-end, pendant la mise en place du dernier groupe, Oh miracle c'était du grindcore, piiiitin quel panard !


TAGADA JONES termine le bal des enragés avec la sève adroite de leur musak de Trotskiste pour des keupons en goguette. Le groupe fait son set d'activiste à la gauche de la gauche sur les principes étendus plus tôt par No One, avec un punk rock alternatif stipulant qu'un autre monde est possible.



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Le week-end Xtremement fun prenait fin, nous repartions avec le mojo d’Austin Powers pour une version mini-me du festival…qui annonce déjà les premiers noms pour une version que nous espérons intégrale en 2022.


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Je m'étais promis d'être concis, j'en ai foutu une pleine tartine ; )

L'Xtremefest est passé comme une éclaircie, depuis, le pass sanitaire s'est rigidifiée et de nombreuses manifestations culturelles ont annulé...


Merci à Pollux Association et à l'ensemble de l'Xtreme Family !