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Bâtit en 2006, composé de James Pligge – chant, Christopher Mills – batterie, Nick Gauthier – guitare, Bo Lueders – guitare, Casey Soyk – basse, Harm's Way poursuit son chemin chaotique ou/et décousu de barbelé nihiliste, tressant un d-beat thrashycore au groove salement indus.

L’angle d’attaque de ce nouvel opus vient brutaliser avec un contraste subtil, en lieu et place d’un mur en béton impassible et mural des précédents opus « Rest » et « Posthuman ». Le groupe frappe avec un tison, de fait c’est plus long à se mettre en place, même si la douleur est persistante, elle a cette adresse vicieuse d’être présente constamment.

C’est avec ce contrepoint furibard de la misanthropie à son point de confusion explosive que le producteur Will Yip (Turnstile, Code Orange) s’est acharné à donner un son moderne à cette musique suffocante, dont « Common Suffering » vient avec son paradigme de fureur et de contusion.

Le groupe y explore les thèmes des luttes personnelles autour de la santé mentale, des relations, bouleversements politiques, à la corruption, et pouvoir politique, avec des bombes à fragmentation sonique. C’est lourd, écrasant, et en même temps il y a cette fois-ci des espaces pour reprendre son souffle, des envolées de souplesse même, c’est dire. Harm's Way vient tendre sans esbrouffe mais avec subtilité, toute la toxicité latente de cet album au poison intense, fielleux. Incandescent de malice, dans la brèche d’un Fear Factory/Godflesh sous méthadone, le groupe inocule avec une inertie de sludge chaud et mélancolique, des reflets Hardcore, Crust et doomesque issu d’un venin atrabilaire, pincée poudrée du groupe Kylesa, en étant toujours aussi industriel.

« On a vraiment essayé de ne pas se contenter de parties, se souvient le guitariste Nick Gauthier. « Parfois, une direction que nous aurions pu prendre dans une chanson semblait trop évidente… Nous résolvions simplement ce problème jusqu'à ce que nous nous sentions créatifs de la direction que nous prenions. »