DIRTY_BLACK_SUMMER_-_Gospel_Of_Your_Sins.jpg

Le quintet Dirty Black Summer originaire de la baie des Anges vient rompre les amarres pour un trip qui perce l’acmé du spleen cicatriciel.

Leur premier E.P “Great Deception” (2021) avait filé le tournis, tant l’afflux du grunge 90’s revidait ses vapeurs empoisonnées à la mélancolique puissante. Ce premier long format de 10 titres pour 46min31 de röck 90's post-grunge, permet à « Gospel Of Your Sins » via Nova Lux Production de bâtir une mythologie de cosmos, venant en collision se métamorphoser en un big bang salé dans l’amer.

Dirty Black Summer vient comme un dieu dans le temple des siècles passés, rappelant les beautés sombres d’un pays de malédictions et de merveilles. L’album fait rayonner ses écueils en fauve, par les ombres de l'intime derrière les brumes de chaque vision il est ce dernier signe d’une croyance fabuleuse des cieux telluriques. Les riffs venus des abysses siègent dans chaque interstices, les solos sont faits avec le feu d’une comète, et celui des Enfers !

Des armatures ardentes tiennent la partie rythmique, sculptant dans cette aciérie les métaux lourds des chamanes. Au confins d’un rock tout aussi liturgique que païen, se dresse Dirty Black Summer. Le chant vient s’abattre en rehaussant tous les effets émotionnels, d’une rage et mélancolie inextinguible. Le bras musical fertilise ce terreau d’algues noires dont le corps sonique brille dans le fond des abimes, avec un marais de paroles qui se fait cristal. Aucune barge, aucun tronc à votre portée pour ne pas couler dans ces ténèbres avec délice.

La porosité musicale de l’album s’étiole pour la vigueur ténébreuse de visions hallucinatoires et foutrement mouvantes de post-grunge.

"Tout ce que j'ai lâché porte des marques de griffes." David Foster Wallace