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Samedi 17 février l’asso Pollux organisait une soirée sous l’égide du renforcement musculaire à Albi avec les groupes Starfox, Akiavel et Crisix, dans un cadre propice à la fête sûre et bienveillante, du respect des choix de chacun.e, avec la volonté d’être à l'image de la société d'aujourd'hui : mixte, engagée et soucieuse d'un monde plus égalitaire et écoresponsable.

Départ de Castres punk city avec le triangle isocèle oim, waz et steph. Vers 21h15 nous arrivons à la capitale du Tarn, mes compères déversent un litron de cervoise en se dégonflant comme une baudruche Led Zep ( taaaadantatadan, tatatan tatatan…), une demi-heure plus tard nous rentrons à l’Athanor, salle de concert. Je retrouve Papaix des Dirty Fonzy et de l’Xtremefest, je le questionne sur le gros projet de l’espace culturel à l’ancienne cimenterie de Ranteil à la sortie d'Albi, qui se trouve judicieusement et idéalement placé sur l’axe Albi-Castres, et très proche de la sortie autoroute Toulouse et rocade Albigeoise. Ce complexe sera muni d’une salle de concert/spectacle de 400 personnes toujours dans une démarche de démocratisation des pratiques musicales en lien avec les musiques actuelles et amplifiées, pour sensibiliser et encourager la pratique musicale, la rendre accessible à toutes et à tous et créer du lien social ; d’un restaurant, bar, luthier (je suppose que c’est babach), un brasseur.

Leur dernier projet accompli fut l’Estafette, une guinguette-véhicule itinérante amenant un espace scénique, facilement montable à travers le Ségala pendant toute la saison estivale.

Pour en connaître davantage sur les projets, événements de Pollux, il existe l’émission de radio Pollux Mag FM en direct tous les 4èmes lundis du mois, à partir de 20h sur Radio Albigés (104.2 et 95.4FM). Rediffusion le jeudi, de 22h à minuit sur Radio Albiges, le premier jeudi du mois de 21h à 23h sur RDautan et sur Radiom. Deux heures de musique, de live, d’actus et bien plus encore, en compagnie de 3 invités : un artiste local (en live en fin d’émission), un.e acteur.ice culturel et un bénévole de l’association !

Podcast


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Nous avons raté le set de STARFOX, basé à Albi et influencé par le heavy metal de Los Angeles, le hard rock Anglais et le néo metal. Par contre nous arrivons pile poil pour AKIAVEL.

Leur black death metal influencé par Gojira, Morbid Angel, Deicide, Testament, Behemoth démontre dans son caractère intrinsèque un Alice Cooper 2.0. La charismatique chanteuse Auré performe au chant plusieurs grains de growl, ses yeux sont des herses machiavéliques très expressionnistes, et elle conte des histoires sanguinolentes. Le trio guitare, basse et batterie est dans un mode impressionniste apportant lumière et chaleur à la toile, sanguinolente, je le rappelle. Ne cherchez pas d’ombre sur scène le groupe porte sa croix inversée à l’intérieur des racines du mal.


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Un froid sépulcral sortait des enceintes en même temps qu’un épais brouillard de riffs d’acier et de fonte rythmique, le groupe ouvrait les portes des incantations en les refermant d’un coup de détonation et d’un rire maléfique. Nous entendions dans cette émanation mystérieuse la brise féerique d’une lame forgée dans l’acier lunaire. Des yeux de prières silencieuses auscultaient le dôme d’un délice de feu pendant que le groupe dans une posture d’apôtre de sanctuaire maléfique perçait la rage dans une fureur de catacombes. Vous entendiez le tonnerre car Akiavel voulait des tempêtes, des débordements dans son écume satanique.


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J'ai bien en apprécié leur set, jutant des éclairs de fonte oldschool et de lave de death moderne, et sur leur stand leurs vinyles avec des illustrations macabres étaient de toute beauté.

Si leur album concept « Væ Victis » de 2021 a remué la psyché humaine dans des vertiges de chaos sombres et de maelströms deathaliques, l’opus de 2022 « Veni Vidi Vici » a transpercé sa fulgurance par une approche plus moderne et mélodique, et plus chaude. Sur scène c’est écrasant, avec le contraste de breaks efficaces, le conte de sociopathe sera une supernova thermonucléaire avec des nuages stellaires projetées et qui s'estompent dans un bain de sang. Akiavel nous a fait prendre son Welcome to My Nightmare macabre et ‘’théâtral’’ à la sauce contemporaine du death, avec plusieurs strates de sonorités et d’émulsions émotionnelles, travaillant son matériau autant à l’intérieur du sensitif qu’au corporel extérieur (surtout dans le pit avec circle pit, slam et autres pirouettes).


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CRISIX est un groupe de thrash metal formé en 2008 à Igualada en Catalogne Espagnole. Le groupe vient de la vague revival du thrash, donc oldschool, plein fer. Ne cherchez pas plus loin, c’est du D.R.I, Nuclear Assault, Anthrax, Exodus, et Destruction pour le chant qui part dans les octaves façon feux de bengale à la Judaaaaaaaas Priest.



Leur homologue Angelus Apatrida de Castille est plus orienté vers Megadeth, Overkill, Metallica donc plus heavy prog.

Nos frontaliers Catalans sont venus avec leur atout sonique à base de charcut, clope, du pastiX et cervoise à prix revival oldscholl pour te faire revivre une épopée sonique comme dans les 80’s mais en 2023, et ouaie Marty Mcfly. Au début le concert affichait cette panoplie de théâtre de boulevard avec des comédiens amateurs rejouant des scènes de sitcom remplie d’acteurs de série B. L’on ne pouvait pas descendre plus bas, à moins d’aller en enfer, et c’est ce que le groupe a accompli, une descente dans les profondeurs avec l’apport d’un son à la hauteur des nuts à Belzébuth, brisant les vertèbres, bref nous y étions. Les bas-fonds nous attendaient avec cette malice gorgée de feux ardent. En un regard, disons le temps de la durée d’un éclair, c’est un riffing thrashy d’invasion de sauterelles apocalyptiques qui venait nous sauter à la gorge. Nous étions venus chercher la flamme et nous nous consommions dans un geyser de lave sonique sur une rampe de sk8 de rue, casquette à l'envers, à taper le moshing.


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Avec la nervosité d’une GTI sur le pédalier pendant l'hyper densité d’un trafic sur une rocade, Crisix piquait la sienne (de crise) pour s'extraire en changeant de files régulièrement avec des breakdowns à te fracasser la nuque, tout en tapant des démarrages en côte de brutasse. En 2023 au Hellfest ils ont cassé la baraque à frites avec leur énergie de speedy gonzales, et ont gravi pallier après pallier leur renommée d’incontournable de la scène européenne. Les Barcelonais ont enchaîné les riffs rapides, et pas à une bite d’amarrage, ils étaient dévastateurs avec une facilité déconcertante, pour s’affranchir de toute limite et plonger le public dans un univers complètement déjanté.

Avec la préparation psychologique de ses potes au bar, un gars gaulé comme un ficello est parti avec l’opiniâtre sensation herculéenne d'être une boule de bowling dans un jeu de quille humaine. Forcément le gars s'est embroché dans tous les sécateurs du pit avec les yeux d'un marabout du Cameroun à chaque impact : Note artistique 8/10

Le groupe plongeait dans son voyage au bout de la nuit et son public vers l'abattoir, ça sentait la merde de canard gras dans les frocs quand le groupe a fracassé du crépi en demandant un wall of death. Sur scène il y avait un gamin de 8/10 ans en pleine crisix de puberté en train de secouer ses cervicales, et de pointer la foule avec le doigté gestuel de Ronnie James Dio pour lancer des incantations maléfiques. Il a traversé le pit en slam aussi, dans deux ans il jouera à la PlayStation en backstage avec des groupies transgenres avant de monter sur scène avec son groupe de glam revival 3ème gégégénération.


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Les Barcelonais ont joué au magnétiseur, toujours partant pour fracasser tel un Dacia Duster dans un fourré de la Jonquera et décharger la sève de son thrashhhhhhhh comme un prunier son exsudat épais, couleur d’ambre, olé ! *

Sur scène ça courait comme des lapins qui ont chopés la myxomatose, sauf le bassiste avec son côté Averell Dalton. Le chanteur cherchait ses mots entre les titres comme un gars à 3 grammes devant le digicode à 4h37. Il faisait très chaud et les langues sortaient comme un clébard dans la R5 à Valras au mois d’août. Ça fait 1 mois que la Catalogne est en restriction d’eau, et le pastiX ils le boivent pur là-bas. Crisix s’est donné sa race, il a roulé capot ouvert en roulant plein fer sur la bande d’arrêt d’urgence du périf en balançant des bouteilles de thrash dans nos tronches festives.

Pour finir le groupe a procédé à de l’échangisme instrumental, donc l'équipe B a donné jour par son délire de cover à leur opus « Sessions #1 - American Thrash » via Listenable Records, au cas où tu n'aurais pas bien saisit l'usufruit de leur tambouille et filiation sonique. Il fut mis en détonation la cover des Beasty Boys « (You Gotta) Fight for Your Right (To Party!), puis le « Walk » de Panteraaaaaaaa, et Trust « Antisocial » version Anthrax. Y'a le gratteux Marc "Busi" Busqué Plaza (del toro) qui est descendu dans la fosse, bien calé au milieu du circle pit à faire tourne le lave linge en mode essorage.


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Nous sortions de l'Athanor dans la file indienne de Joey Belladonna les oreilles encore gratinées au Roundup de Catalogne, Waz & Steph marqueront leur territoire pendant 1 heure d'arrosage de malt, puis nous rentrerons au bercail en écoutant du Nuclear Assault histoire de poursuivre la même lampée thrashy.


Merci pour la soirée et la flamme à Pollux zguen Asso, Akiavel, Crisix. Pour les photos que j'ai glané à Fanny Dudognon de thorium mag, accès crash barrière, et Supertartelette.


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