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Report du Hellfest 2016

Le festival qui annonce le solstice d'été ne verse plus dans la modestie, mais davantage vers la grandiloquence. Il atteste chaque année de sa foi à la société du spectacle, manifeste son engagement par de géantes créations. Il est aussi funeste dans la noirceur sonique que céleste dans la luminosité musicale, chez lui ça empeste le rock'n'roll, et même si encore il y en a qui le déteste, il y a une évidence qui fait place nette : Le rayonnement du Hellfest a ensoleillé les sépultures de l'obscur et de sa communauté de cœur pour les musiques extrêmes & éclectiques, puisque sa réverbération est reconnue et vénérée au point qu'ils sont des milliers désormais à réaffirmer leur engagement chaque année, et à affirmer avec la main sur le cœur et les yeux exorbités : « Pitinn mec, j'y étais ! »

Pourtant un truc m'a échappé dans tout ce boucan du diable, le visuel de l'affiche du plus gros festival de hard rock de l'hexagone cette année c'était un borgne sanguinolent avec un gros ventre qui tient un doberman en laisse. Ah bon ??? Ben voyons, ouaie carrément un vigile de hard-discount quoi !

W.T.F


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La présence à l'entrée du site d'un curé parmi les fidèles du Hellfest a démontré la capacité magnanime hors du commun de ces brebis galeuses, car si le loup était dans la bergerie à répandre l'absolution divine à qui voulait l'entendre, il a dû se résoudre à l'évidence, jamais il ne pourrait convaincre de la dangerosité des fortes sonorités diaboliques émanant de cet antre méphistophélique. Car dans ce monde, il n'y a aucune chasteté, ni servitude, tout sera affranchissement, émancipation, audace, irrévérence, loyauté.


Vendredi c'était « Don't Break the Oath »


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Le Hellfest débute toujours dans l’émerveillement où volettent des nimbées de nymphes courtes-vêtus papillonnant avec désinvoltures sur un parterre de paille, et de verdure. A la fin du week-end c'est un enclos à cochon.


THE SHRINE

Je ne savais à quoi m'attendre en concert. En fait c’est identique sur disque qu'en live pour le son, tout en étant un poil plus incisif et psyché stoner, avec des solis en veux en voilà. Le batteur avait le shirt « Brain Drain » des Ramones et pourtant l'affluence était moindre. Il n'y avait pas trop de punch dans la fosse, pourtant le trio a disposé de son mood californien, du stoner du désert et du punk de Black Flag, enfin d'un bon crossover quoi ! Le dernier titre était « Death to Invaders » une cover de Soggy, un groupe français des années 80, au chant il y avait un dénommé Beb, (66 printemps) qui nous l'a joué Iggy avec ses mimiques, sa plastique sèche, sa tonicité exubérante, mais sans la voix. On finissait sur le cri de rawwwwwwww qui résume assez bien le set.

La populace était encore en grosse majorité en train de se préparer au camping...


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DELAIN c'est déjà pas ma came, mais sous la flotte je n'ai pas trop insisté (désolé pour les fans). Le groupe a surfé en professionnel sur la loyauté et l’estime de son public, avec l’écume d’en ramener vague après vague un plus grand nombre. Le band a fait ce qu'il a pu, mais il pleuvait, donc il a ramé.


DUST BOLT

Totalement basique mais oldschool dans son approche musicale, nous pouvions supposer dès les premières minutes que le set serait des plus dévastateurs. Ce que le groupe démontra avec la vaste luxuriance de sa violence sonique la plus majestueuse. Une pluie d'acier "Verdun-isait" la fosse en un charnier de corps et de cris ivres de folie. Le jeune groupe a logiquement brisé les nuques avec son thrash, pour un set linéaire que le public a grandement apprécié par des grognements de satisfaction, et surtout pour la forte teneur explosive qui se dégageait du set.

Le groupe a tiré toutefois son épingle punk de la bobine oldschool par une franche dose de fun et de débauche d'énergie.


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WO FAT

Imagine : Le son était bien craspec, les solos endiablés, la wha-wha en surdose avec le mood psychédélique, le bassiste longiligne avec le falze à patte d'eph, les amplis Orange, le barbu à lunette, ouaieee on y était en plein quoi ! Wo Fat a fait vrombir l'incandescence de sa torpeur musicale dans le cloître bondé de la Valley. Il y a eu un gars de Draguignan à 1,8 gr d'alcool dans les veines et dont l'alimentation était basée uniquement sur le liquide, qui m'a traduit son affection pour le nouvel album de Gojira. Puis il s'est présenté à moi sous le prénom d'Estaban : 1,80 m pour 80/90 kg. Un message sur son portable de ses amis lui conseillait, au cas où il vomissait, de serrer les dents pour conserver les morceaux bourrés de vitamines. Pendant ce temps là, les corps se berçaient sur les mélopées de Wo Fat. Le set fut sirupeux, et vers cette descente dans les profondeurs d'un maelström psychédélique doOmesquë gorgé de rivières de miel...de riffs.


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À la fin du set Esteban me suivi pour SHINEDOWN en m'avouant que j'avais le même age que son père.

Les ricains ont officié avec un set de professionnel de la profession. entertainment à 200%. Le taux de glycémie était outrageusement élevé et le MC (maître de cérémonie) était fort en gueule, au point d'imposer sa dynamique avec une facilité déconcertante. Le pit obéissait, rugissait. La soupe était chaude et elle était servie à point. Il me semble que Shinedown a pris la place, et remplace les canadiens de Nickelback dans cette case musicale. C'était vraiment fade et je m'emmerdais, une jeune femme est arrivée avec une poitrine charnue, filant une très grosse envie de lait maternel dans le regard des mâles alentour. Je suis parti, et en passant devant SOLEFALD, tu me connais, je me suis arrêté. Le gars chantait faux, c'était mou, pour ne pas dire chiant. Enfin bref, je ne sais pas si ils veulent renouer avec la force de la Terre avec leur pagan truc chose, mais ça cassait les oreilles indubitablement.

Il y avait un gars sur scène qui peignait un tableau. De loin on aurait dit une femme ? Une Licorne ? Un poneys ? J'en sais foutre rien, et comme je ne suis pas resté, et bien je ne sais même pas la finalité du tableau. Je suppose qu'il devait y avoir tout un concept derrière certainement. Fallait il connaître le groupe bien entendu pour en parler en connaisseur. En me renseignement après, le groupe est assez tcharbé, réputé pour concevoir des disques barrés.

Bon, le peintre faisait partie du délire pendant leur set de musique « extrême ». Juste avant de les laisser, j'ai entendu un sax, il n'y en avait pas sur scène, soit c'était une bande pré-programmée, soit c'était le synthétiseur, enfin bref, c'était tout pareil que cette histoire de peintre au final, j'ai rien compris.


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Puis j'ai retrouvé Esteban pour RAMESSES, groupe à l'obscurité acariâtre et remplaçant de Windhand. Alors, joyau brut de l'obscur ou marmelade nébuleuse pour ce band ? Et bien j'ai quelques disques bien profonds de ces anglais chez moi qui en traduisent la langueur nébuleuse. Dans cette boue musicale même sans visibilité, je sais où je suis, et vers où je vais. Au bout de 2 titres les touristes désertaient le lieu. Les autres se sont noyés dans la lave ténébreuse avec la lenteur d'une perpétuelle damnation dans les géhennes. Le son avait cette odeur de cataplasme vicié que l'enfer réserve aux plus farouches.

Ramesses a enroulé son public par l'épaisseur de son sludge, et sa formule trio a électrisé par son impétuosité.

C'était pour les suppliciés un véritable puits sans fond de pénitence.

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Le temps par contre n'était vraiment pas de la partie cette journée, j'avais froid et Esteban m'a suggéré que c'était parce que je ne buvais pas d'alcool, avec la tête du gars qui ne sait plus si il faut ricaner ou s'endormir. Dix minutes plus tard Esteban vomissait devant tout le monde, et sans serrer les dents bien entendu. Je lui ai conseillé d’appeler ses amis pour qu'ils le raccompagnent à sa tente, qu'il aille dormir pour récupérer et surtout de manger, que je resterais le temps que ses amis arrivent, il m'a remercié de ma gentillesse et je ne l'ai plus revu.

J'espère qu'il a passé un bon week-end et qu'il s'est remis de sa sévère cuite en rentrant à son camp.

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BEHEXEN est black de la famille corpse paint. Il vit dans une contrée lointaine, très isolée. Le climat rude et austère lui confine d’élaborer une musique sombre, à l'altérité linéaire, délestant dans ses errances la noirceur que l'on est en droit d'attendre quand l'hiver s'éternise 11 mois sur 12. L'aspect sauvage fait également écho à leur côté primitif et païen. Le chanteur dictait sa sentence d'un simple coup d’œil arrogant qui signifiait : « Mais aimez-moi bon dieu, car je vous méprise ». Les sujets de ce diable s'immolaient alors dans cette sentence, que lui leur accordait le droit imputrescible de concasser leur cervelle avec un set destructeur.

Dans le public du black et du death, on est revenu à une posture prostrée avec les bras croisés. Ce qui signifie grosso modo que toute l'émotion éruptive est intérieure, ou bien que la majeure partie de l'assemblée s'emmerde. Quoiqu'il en soit, le peuple de l'ombre a goûté à l'amertume gutturale du Bläck MétAl de Behexen et à sa sculpturale attraction/fascination vénéneuse, avec une certaine écoute religieuse.

Il y a toujours quelque chose d'hypnotique dans un concert de black. La posture est fixe, le regard est un défi de domination, la théâtralité en présente le rite avec un caractère austère, et l'intensité de cette musique caverneuse, indomptable, lui profère un caractère maléfique...Pis voilà...et merde à la fin, Hail Satan !


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Le band HAVOK est thrash oldscholl, mais des plus percutants. Le public scandait le nom du groupe dès l'entrée des artistes et ne finira plus de l'acclamer à chacun de ses titres. Le bassiste en a rajouté un max dans les poses. Le groupe a joué carré, tout dans la percussion, avec la fougue inébranlable de sa jeunesse et d'une vitalité survitaminé, et a su fournir de quoi foutre le pit dans la délectation du fun. Ce qui était conventionnellement prévu sur le papier, espéré même, est arrivé, grand bien leur fasse, pour ma part j'ai préféré assister au concert des vieux d'ANTHRAX, très attendu après leur excellent dernier opus « For All Kings ».

Juste avant, MASS HYSTERIA a su domestiquer les mosheurs de la fosse qui dressèrent le mur séparatiste d'un Wall Of Death, puis s'affrontèrent provocateur d'un même regard cyclopéen. Les cul terreux du pit soulevèrent le sable comme des taureaux andalou. Ils tonnèrent les toréadors opposés en déversant leur masse collective sur eux. Se forma ensuite un tas de pue corporel, éculé par la pression, et qui formait l'étau similaire des pékinois plissés dans leur métropolitain au petit matin blême.

Mass Hysteria a rudement chauffé la fosse, du coup les ricains sont rentrés dans un bouillon, et comme le faisaient les joueurs du rugby club de Béziers dans les années 80's, c'est à dire en courant. Mais le début du set fut assez poussif en réaction dans la fosse bizarrement, ça a réellement pris qu'après « Antisocial », à partir de là le public s'est enlevé les doigts du cul sous le fun du vieux sioux.

J'ai trouvé que les nouveaux titres s’intégraient harmonieusement dans le somptueux catalogue des New-yorkais, cool. Inutile de vous faire part de mon admiration pour ce groupe dont je suis la discographie depuis leur premier disque. Disons que je vieillis avec eux. Charlie Benante ressemble de plus en plus à un rital de vieux polar. Le nouveau soliste Jon Doney (Shadows Fall) remplit sa fonction avec des solos concis, appuyés, saillants. Scott et Franck attisent leur capital sympathie et prouvent de leur efficacité. Le vieil indien est parfait, quand il fait la danse du feu le pit n'est plus qu'un brasier ardent.

Le set était forcément très cool, bon, mais furieusement trop court, 8 titres pour 50 mn...Whaouuuuuuuuu c'était aussi pressant que la prostate de Mick Jagger à le faire pisser.


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Ben quoi ? NoOon, je n'ai toujours pas assisté à la gay pride de TURBONEGRO bro..,

...Ni à ses fragrances marines pour mâle de chez Jean-Paul Gaultier, et je n'appartiendrais jamais à sa flottille de troufions de la Turbojugend.



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Je vais m'avancer mais l’affiche de la scène Valley du vendredi aurait était préférable le dimanche.

Pourquoi ? Car tu es à bout.

Ben oui. Si tu comptes une moyenne de 16/17 heures de concert/jours + les aller/retour d’une scène à l’autre + l’impact non négligeable de la somme absolument superfétatoire de boucan ingurgité + le monde tout autour de toi en perpétuel mouvement = Tu arrives à une fatigue totale par effet de contrecoups méthodiques. Donc quand arrive le dimanche de fin d’après-midi il y a belle lurette que tu as dépassé tes limites, et que tu tires dans tes réserves vitales. À partir de là, l’instant primordial est décisif, tu es en complète fragilité émotionnelle, physique, psychique, et cette vulnérabilité altère ta perception pour décupler la contusion des shows à venir. De la sorte que Earth, The Melvins, Magma puis Sun O))) dans un tel état, il s’avère évident que nous aurions atteint ce que bon nombre de yogis n’atteindront jamais de leur vie, c'est-à-dire l’ILLUMINATION.

Par contre le temps froid et menaçant du vendredi m'a remémoré une période du Hellfest assez déplaisante, surtout pour un gars du sud.


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On supputait même à ce vendredi saint la dénomination climatique de "Mud day" ( jour de la boue).




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EARTH

L'homme a besoin d'être relié aux autres, et à quelque chose qui le dépasse. C'est la pensée qu'il faut se dire avant d'en être immergé de toute part par Earth. Pionner du bêchage des tréfonds, la lenteur cutanée des mélodies a déployé le charme idoine pour un envoûtement tellurique. L’éloge de la lenteur prenait ici tout son attribut, puisque tout fait sens, tout est plénitude. Beauté et puissance s'accouplaient dans une incandescence magistrale de minimalisme transcendant. Earth fait corps avec l'univers, car Earth fait submerger les émotions dans le noyau dur de sa caresse. Il est au centre, et vous relie de la terre au ciel. Leur inexpugnable “Primitive and Deadly” chez le label Southern Lord en 2014 demeure un pur bijou.

Le mentor Dylan Carlson a hypnotisé de ses touchées musicaux, avec un look de vieux bluesmen et d'une queue de raton laveur accrochée derrière son jean. Je n'oublierais jamais de ma vie la douce lenteur qui s'est immiscée dans chaque partie de mon être et qui m'a libéré de toutes tensions. Earth devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je pense tout de même que les touristes se sont fait chier. Ce qui n'était pas du tout mon cas. J'ai trouvé là de quoi méditer dans le calme et le bouleversement du recueillement.

Le set était impeccable, à la hauteur de ce groupe culte, et de son aura flamboyante.


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Le duo INQUISITION est revenu faire autant de bruit qu'une casse à ferraille avec son black malsain. Deux jneus à côté de moi se sont moqués du groupe avec l'irrespect de leur insouciance, en ne sachant pas qu'il seront damnés pour les siècles et les siècles. Avec le temps qui s'écoule, on savoure le jeunisme contemporain avec la grandeur ironique de la sagesse. Puisque je me disais que ces 2 ptits cons finiront très certainement en slip dans une émission de téléréalité à déblatérer des âneries de leur génération, mouahahahahah !

De leur côté, Dagon (chant/guitare) et Incubus (batterie) ont malicieusement terrassé en faisant la sourde oreille avec un black metal diaboliquement percussif, et sauvagement blast-beastien, pour un rendu froid et linéaire, propageant avec paradoxe le calme du crépitement des flammes avec le flegme du pyromane.


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MELVINS a fourni un set de frappadingue qui a remis de la folie versatile dans le sens du poil. Oui Melvins ce fut une insouciance dans ce vendredi terne du Hellfest. Le band est arrivé comme un cheveux sur la langue de velours du « Star Spangled Banner » de Jimi Hendrix, et oui l'Amérique à ses fous, de Donald Trump à ce genre de folie douce qu'est ce band. Quand on sait que le groupe est capable de pondre un album par an, since 1983, alors comment choisir dans cette pléthorique liste discographique un échantillon représentatif de l'aliénation crossover du groupe ? Et bien en débutant par un titre sinueux et totalement hors de propos. Tel est l'humour versatile du King Bonzo, guitariste et trublion mentor de la formation américouaine.

La formule du soir se traduit par une formation en trio, Melvins fonce tête baissé dans un trip où on ne l'attend pas/plus. Le groupe choisit toujours le contre-pied avec la morgue d'un punk libertaire. Le déluge melvinien est tombé avec une interprétation folle, toujours aussi génial d'entendre une telle qualité musicale, avec en sus une cover de Kiss « Deuce » cooooooooool, il y en a eu d'autres mais rien qu'avec celle là c'était au poil. Puis comment résister aux charmes de leurs mélodies volubiles capables de contorsions caoutchouteuses, à cette ironie mordante à critiquer le camp de concentration hellfestien, et tous les délires en tout genre ?!? « Fun, fun, fun » chantaient les Beach Boys, et ceci s'applique aux indécrottables Melvins, pour qui le terme d'insoumission demeure la signification la plus juste à leur propos.

Le set se terminera à trois voix à cappella, histoire d'affirmer la singularité fantasque du groupe.


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En attendant MAGMA à la Valley, je me suis restauré avec un XL Vegan ( houmous, boulette, etc..) dont la sécheresse en bouche préconise un gobelet XXL de flotte pour faire passer la sensation étouffante. Ö comble du désespoir gastronomique est venu se rajouter l'écoute de Korpiklaani et son orchestre ?!? Non mais franchement c'est du musette en fait ce bordel ! Enfin, sérieux, c'est quoi le truc ??? Bref, cela me fait dire que ce n'est plus du tout ce que c'était le Hellfest.

Bon Magma faisait ses balances et l'ensemble des musiciens est resté sur scène un long moment. On sentait qu'il avait hâte d'en découdre avec le bataillon de merdaillon qui gloussait déjà avec 3 grammes dans la tronche. Et donc comme il fallait s'y attendre, ce fut énOrme, une vérité en somme pour les néophytes. Le fameux « dondaï » pour les personnes qui pratiquent le kobaïen.

La démonstration de force était prégnante et toujours sans distorsion, ni clou, ni croix à l'envers : Un logo, une musique, un langage = MAGMA.

Une unité, une singularité que le temps ne parvient toujours pas à élaguer, à rancir. Magma est le souffle de la musique libertaire. Une force indémodable, dont l'intemporalité est la preuve rationnelle et irréfutable qui prouve de l'existence d'être supérieur sur terre : « kreuhn »

Définir la musique de Magma c'est comme expliquer l'origine du monde à un curé. Faites vous l'idée d'un feu de joie et de l'éclat des flammes qui crépitent jusqu’au firmament, de la chaleur des braises et de ressentir l'ivresse des sens. Magma c'est de la poésie à l'état pur. Mille fois merci pour ce set, encore une fois j'ai pris une beigne monumentale à un concert de magma, je ne les compte plus maintenant, mais je sais que le jour où je rendrais mon dernier soupir les trompettes de la Zeuhl sonneront pour ma venue.

Si à l'origine il y a le big-bang qui donne le magma, à la fin c'est un triomphe, une ovation générale que Vander & co expriment par un sourire qui en dit long sur cette reconnaissance. Nous étions le vendredi 17 juin 2016, il était à peine 22h30, et sans être devin, je pouvais vous assurer que le meilleur groupe du week-end était Magma.

« hür ! »


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Après cette superbe déflagration la réalité nous a rattrapée, car vous le savez tous c'est la crise générale, et ça va mal chez les satanistes de Crowley, lors de leur dernière messe sacrificielle, AURA NOIR a fait chou blanc.

C'est fait mes agneaux, le black métOl ne remplit plus la Temple, il n'y a que le pagan style désormais qui parvient à enthousiasmer le jeune ouaille. Même avec un Sabbat de sorcières cadavériques, de leads glaciaux et ténébreux, de paroles morbides, rien n'y fit. Allez que le diable vous emporte ! Les hordes noires ont fuit l'herbe hellfestien vers des contrées où sa communauté de cœur y trouve la true vérité inaliénable au style de prédilection originel. Aura Noir aura étendu sa fulgurance maléfique et sonique devant un public amorphe. Les croix inversées au-dessus de la scène auront beau à rougir à l'envie de leur couleur vermeil, ça résonnait dans le vide.

Pourtant le groupe s'en est donné, mais c'était la croix (inversée) et la bannière.


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Bon le gratteux, Aggressor, était assis, ce qui en soi apporte une image quelque peu végétative de l'idée cavalière que l'on peut se faire d'un groupe maléfique de Norvège. Pour les premiers rangs aucun soucis, ils rugissaient dans l'enfer de ces profanateurs, alliant le jubilatoire à l'incantation, là où le black métOl est un mouroir mirifique : Back in black & black 'n' Roll.

Comme le disait si bien Charles, oui Baudelaire :Cette beauté, sombre comme le fer, Est de celles que forge et polit l'Enfer.Oui pourquoi pas, mais maintenant reste à savoir qui va rembourser l'emprunt d'Aura Noir qui a servi à payer l'apéritif dînatoire d'après rituel, hein ?


Du côté outre-Rhin, la Kraus machine RAMMSTEIN a rameuté un bataillon de franzouze avec les chaussettes dans leurs Birkenstock.

Fête de la bière à Munich + Gaypride + Casse auto = show de Rammstein...


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...Ou bien un équivalent béotien de la représentation naturiste et stéréotypée du Hellfest à la TV.


SUNN O)))

Toujours aussi mystique, l’incantation qui a suivi nous aura permis d'être damnés à jamais. Autant visuellement que physiquement Sunn O))) a trouvé l'intensité nécessaire à son drone pour apporter à son aura la pleine légitimité à ses adeptes & disciples.

Quoi pensez ?

Rien, il faut le vivre, un point c'est tout.


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La configuration scénique est la-même, et symbolise en un demi cercle la vertigineuse paroi sonique qui nous fera face en un mur d'enceinte. Le groupe baignera dans épais brouillard qui le submergera pendant que chaque note deviendra une vibration d'une intensité folle. A genoux les damnés de la terre pour qui l'offrande de leur corps se verra transpercer par la puissance tellurique du band.

Théâtralité ou rite ? Qu'importe, il faut le vivre, un point c'est tout.


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Dans l'avancé du set, cela s'est clairsemé, difficile d’adhérer pour les estivants à l'Ode surpuissante de ces alchimistes.

Sunn O))) est une vision physique de la musique, elle se vit par vibration, elle s'écoute en épure par sa respiration apaisante, elle s'écoule par le psychisme d'onde surpuissante et assourdissante qui amènent une épaisse profondeur de contemplation, et devient une révélation, une évidence.


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Le rituel processionnaire procéda à son incantation par le biais du chanteur Atilla, alias Void ( Maheym), lequel évoqua avec ensorcellement, pour devenir en fin de set Kannon, celui qui « entends les appels », et aussi le nom du dernier album en date du groupe. La lame de fond de Sunn O))) nous entraînera dans ses intériorités subliminales, et nous nous sommes prosternés à son appel magnétique avec ravissement, béatitude, extase et divagation.

Le groupe a changé littéralement nos ténèbres en lumière !


....Et le vieux démon ABBATH, lui, a fait claquer les sabots sataniques dans la neige carbonique et le froid sépulcral de Clisson la nuit.


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Une échappée en solitaire avec un set cadavérique, mais non dénué de chaleur bestiale et de souffre maléfique...Et d'une joyeuse libation nocturne autour d'un vrai chef de meute.

Près de moi pendant ce concert, il avait son verre percé et le pauvre gars essayait fin saoul de faire tampon avec sa main, mais le seul trou qu'il pouvait boucher avec ses doigts de femme, c'était celui d'une flûte à bec et pas plus. Il se faisait tard, la foule dense et multiculturelle fourmillait en tous sens dans la nuit folle.

D’ailleurs, existe-t-il un carrefour pour vendre son âme au diable au Hellfest ? Ce qui est certain c'est que retrouver quelqu'un la nuit relève de l'exploit.


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Le show d'Abbath sera à l'image illustre de sa renommée démoniaque et théâtrale, en un baroud d'honneur signifiant sa perpétuité divertissante. D'ailleurs depuis son album solo, Abbath est immortel et plus Immortal.


FIN DU VENDREDI, et début de l'éclaircie....


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Samedi c'était « Give Me Your Soul...Please »


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UNDEAD PROPHECIES

Déguisé en une espèce de Jawa de Tatooine (Stars War), le band a délivré un show millimétré pour faire pénétrer toute la subtilité et le trip du groupe. Peu d'affluence comme tous les matins, et avec un son qui formait une purée dense, ne mettant pas en valeur tout le potentiel d'Undead Prophecies. Néanmoins le groupe n'a pas fait pas main basse et a attisé une saine curiosité qui a largement donné envie d'aller piocher dans sa discographie, en fait son unique album « False Prophecies » sous le nom d'Undead même.

Le groupe a découenné à la soude sulfurique la chair sanguinolente d'une musique très appréciée par les charcutiers soniques, fans de Death à Morbid Angel.

Quant à savoir qu'est-ce qu'en a pensé le public ? Et bien il a été passé à l'équarrissage, que voulez-vous fatalement qu'il dise de plus que: "Arggggggggggg !"


OTARGOS

Le groupe a littéralement étouffé son public comme on noie une portée de chaton. La puissance, l'intensité ne laisseront aucune once de respiration. C'était une boule de feu et sa grandeur obscurcissait la Temple en l'à plongeant dans les géhennes d'Otargos.

Du magma rouge foncé, songea l'homme. Nous sommes dans un courant d'à peine 900 degrés. Assez froid pour que les fées du feu s'ébattent à l'aise.- dixit Laurent Genefort

Le chanteur avait dans son regard la flamme qui traverse le crépuscule. Le groupe disposait son aura avec une telle croyance qu’il nous semblait possible alors de sucer un Ostie avec le recueillement nécessaire pour en chier un morceau de nougat.

En distinguant la versatilité qui m’entourait et des rapprochements sensibles qui se faisaient jour auprès d'une jeunesse inébranlable de pulsions diverses et variées, je me demandais si il était possible de faire saillir un pagan de Vendée avec une hardcoreuse de Poitou-Charentes ?

Bon enfin bref, c'était un set de taré !


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DROWNED

Le trio a apposé une puissance indémodable, simple, basique mais surtout efficace. Leurs compositions tapaient dans le mille-feuille, avec en plus une épaisseur requise pour apporter de la teneur à l'ensemble. Le public était en roue libre par contre. Un jeune un brin éméché me demanda ce que venait d’annoncer le groupe comme prochain morceau, je lui répondis : « Guy Béart pue des pieds, et ça sent pas très bon. » Il me répondait par un  : «  Ah super c’est leur titre phare. »


HANGMAN'S CHAIR a joué sur plusieurs niveaux de contrastes pour drainer à son incandescence le volume adéquat à son set. L'insalubrité sonique joua de ses charmes tout comme cette fille qui regardait des gars plus matures, et affichait avec perversité des intentions bien peu équivoques.


MYRKUR

Des poètes illustres s'étaient partagés depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m'a paru plaisant et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la BEAUTE du Mal. Charles Baudelaire


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De mes années où la masturbation tenait mon temps de cerveau disponible sous le joug de la découverte du corps sensuel des créatures féminines, Myrkur déambula avec la chaleur bestiale qui émanait de son corps musical élancé, en déchargeant des effluves soniques que la gent masculine recevait avec la lubricité infernale d’en ressentir chaque vibration dans une démence charnelle insoutenable. Comment y résister ?

Là, il y avait une audience plus conséquente et une réelle attente autour de cet ange de l'obscur.

La nana a tenu la scène, tout le monde est rentré dans son trip. Tous les contrastes se sont soulevés. Le quatuor norvégien a immolé par sa nature sauvage et païenne un public absorbé. Myrkur était dans le mood parfait, et elle nous a refilés toute l'intensité de son interprétation. On en ressentait tous les effets, les stimulus de sa sensibilité à fleur de peau jusqu'à l'émotion éclatante d'une pureté cristalline, et d'une noirceur qui s'allie à la fascination. Comment y résister ?


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Le regard éteint par la fin du concert, elle semblait s’envelopper d’une froideur très particulière à l’aide d’une pigmentation opaline sur son visage, ses habits sombres ne faisaient qu’amplifier cela, et dans la parfaite concordance de la tonalité du groupe et de sa majestueuse représentation dark & cold.


CROBOT


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C'était un show à l'américaine. En fait tu regardais plus le groupe que ce que tu écoutais, tant il répandait les stéréotypes de postures et autres attitudes...Que l'on n'y croyait plus. Après cela il restait du heavy stoner et sa veine rock'n'roll. C'était bien fait, catchy mais il manquait une intensité réelle plutôt qu'une démonstration factice de professionnel.



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Puis je suis allé vers la superbe Warzone. Une nana et deux gars faisaient les « t'as pas ? » en quémandant sans cesse de l'alcool à tout ce qui passait à moins d'un mètre d'eux. Bien entendu j'ai eu droit à une interpellation en bonne et due forme et je suis passé pour un rabat-joie, hé forcément. Alors que j'assénai mes vérités à ces jeunes esprits dont la lenteur intellectuelle n'était pas pour me déplaire, mais ils en avaient rien à foutre.

Donc sur mon calepin la nana a marqué : « Bisous mon lapin » signée crotte des bois

Son ami 'a fait une phrase en italien: « Lasciate ogni speanza voi che n'trate », qui en fait s'écrit : lasciate ogni speranza voi ch'entrate = et qui signifie : Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ici.

Et le dernier qui bien entendu a dessiné une grosse bite.


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Trois bon gros lourdos, qui fatalement ne verront pas tout de la journée, ce qui en soi n'était sûrement pas leur but initial. Chacun son trip du Hellfest, tout le monde n'a pas les mêmes attentes, vit les choses différemment, du moment que le respect reste réciproque, après tout...Crotte des bois peut abandonner toute espérance à dessiner correctement une bite pendant le set du Los Angeles crew de STRIFE, personnellement j'en ai rien à carrer.

Strife a offert un bain de soleil à une jeunesse venu accomplir son exercice physique. Si tout était basique et redondant, le public était séduit par cet appel d'air, et a multiplié les efforts sous le rythme imposé par le groupe. On était dans le même créneau que Terror & Co. Pour ma part cela a tourné en rond comme dans le pit. Pour autant les mosheurs tournèrent en rond sans pour autant trouver une issue possible à leur danse extravagante, pour laquelle le chanteur insista et incita sans cesse à répéter la rotation, dans l'espoir peut être de soulever une poussière conséquente pour que son batteur freine la rythmique et amoindrisse cet état d'excitation dans ce public de dégénérés.


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Gros changement pour la Warzone cette année. Totalement méconnaissable, le truc est absolument ahurissant à voir. Tout a été refait pour la mise en place d'un espace réellement approprié, avec une esthétique singulière. Il y a un mausolée à Lemmy avec son effigie en géant, des bars partout, une scène qui fait face à un agencement façon amphithéâtre romain. Une entrée similaire à un torii ou tori-i (鳥居?) qui est un portail traditionnel japonais. Il est communément érigé à l'entrée d'un sanctuaire shintoïste, afin de séparer l'enceinte sacrée de l'environnement profane. Le Hellfest a détourné le sens vers le sien, puisque le sigle/logo du hellfest est pendu au-dessus, d'ailleurs c'est en acier et quand tu passes dessous tu as la sensation que se sont des guillotines, brrrrrrrrrr c'est assez flippant en fait. Puis il y a des murs tout autour avec barbelés, miradors, bref c'est le ghetto de la warzone. Toute la décoration est incroyable. Depuis tant d'année remisée dans le rebut sociétal cette mue lui donne l'isolement que cette communauté réclame avec en sus une disposition conforme au reste du site.

Ce fest possède un truc unique, vraiment à part et singulier qui le rend cool, et où l'on s'y sent bien !


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Depuis cette année, entre les mainstages il y avait une tyrolienne géante pour envoyer en l'air les festivaliers qui ont des difficultés à la réaliser avec les artistes. L'attraction, nommée The Descent Into Hell, bénéficiait du sponsor de Red Bull et a allongé l'impression de parc à thème.

Au VIP, c'est comme à Cannes, il y a des starlettes qui posent pour des photos, comme des poules sans plume caquettent en cœur en prenant la pose vulnérable des starlettes de playboy. La pression montera d'un cran avec des gars chaud cocote qui tournaient sans cesse autour avec le regard en perdition, et qui se scratchaient à pic dans cette parade de coq au vin. Ils suffoquaient tous alors que ces filles ne manquaient pas d'air pour stranguler l'érection phallique avec audace.

D'après le journal local, la moyenne d'age au Hellfest se site entre 20/30 ans. Là tu prends un coup de vieux en te disant comme chaque année, c'était ma dernière année au Hellfest.

Mon meilleur repas je le dois au stand cuisine indienne, très bon et surtout super épicé, ce qui a le mérite de te réchauffer le ventre pour le soir glacial.

Après tu chies du feu !


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ATREYU

Le batteur s'est tout tapé, la rythmique plus le côté émo de ce métalcore, les autres ? Ils prenaient la pause.

Next.


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Tout le monde a ressenti un souffle frais sur sa nuque pendant le set de CATTLE DECAPITATION, lequel a poussé son public à éternuer dans la sciure, tant les têtes ont joué de souplesse avec la veuve, et pour un death découpant. Parfois le grain vocal faisait pensé à Udo et juste après à celui d'un porc rauque. Ouaie carrément !

Jouxtant le chapiteau altar, il y a ces baraquements que pour des raisons de commodités nous appellerons "le confessionnal", et qui permet à la communauté black et death de venir se soulager l'âme en purifiant les entrailles du sol clisonnais dans un tout à l'égout occasionnel. Or, sous mes yeux embués de gaz hilarant, ces toilettes étaient bouchées avec Ô grande stupéfaction, par des excréments placardés sur la partie la plus haute. Ma première hypothèse s'ouvrait ainsi à ma perspicacité lacanienne dans ce verdict digne de l'inspecteur colombo : « Nous avons trouvé là un artiste d'exception culturelle, dont les qualités expérimentales devraient prochainement se retrouver dans le prochain album de David Guetta sans nul doute. »


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MANTAR a dégluti son cataplasme a un horaire plus clément pour la torpeur ténébreuse de sa musique, lente, lourde, en même temps qu'une petite troupe d'anglais décuvait à l'ombre le nouveau millésime des vignobles Clissonais au cépage sec, avec la prestance d'un allemand découvrant pour la première fois le fouet du coup de soleil de la Méditerranée.

Hey le set était bien maléfique quand même hein hÖ !


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HEIDEVOLK

Ooooooooooh pitin les gars ont chanté comme des saucisses de Frankfurt bourrées à la bière de chantier. Biniou, flûte de Pan (ouaie pareil que l’homme-bouc), la pagan attitude quoi !!! Inaudible.

Sérieux je préfère encore entendre chanter Bézu « à la queuleuleu ».


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DISCHARGE

Je suppute comme un salaud que ce groupe ne vaut pas le prix que lui décerne la clameur aveugle de ses fans à chien, qui voient en lui le pur produit du macadam, alors que je ne discerne en ce groupe qu'une espèce de maquereau, assez agile pour jouir du profit de son proxénétisme musical.

Le son était à la hauteur de l’événement, direct pour les pissotières. Puis le look des gars, comment dire...


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TORCHE

Le set était bien copieux, le band étant déterminé à sulfater la foudre tout en répandant le coulis émotionnel dont il a la teneur endiablée vissé au corps. La matière sonore fut dense et le public honora la foudre électrique des ricains avec envergure. Il y avait une jeune femme exaltée par le set et qui était tellement jeune qu'elle avait encore du lait maternel qui lui coulait au creux des lèvres. Il m'a semblé aussi que le concert est monté crescendo, augmentant tout au long la surpuissance du ronronnement sonique de Torche.


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WITH THE DEAD

Un matin d'un calme aussi mortel ne pouvait être qu'anglais. - dixit Jonathan Coe.

Le band a déployé la luminosité de son halö avec la fièvre doom, et la chaleur bestiale de l'obscurité qui se referma sur le public. Lee Dorian avait cette attitude statique maléfiquement intrusive, apportant à sa musique mouvante & tellurique une valeur qui compense du spectacle de foire des festivals parfois. Pas de bullshit à la ricaine entre les morceaux, WTD sait qu'il est maléfique, alors il attaqua frontal, tout en imposant son rythme. La lave de son premier opus s'est déposé dans tous les cortex et a fini par se figer en un roc sonique.

Ce fut une très bonne prestation, nous avons remué de la nuque et avec le zizi tout dur pour un set vraiment poisseux au possible.


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ARCHGOAT

Bruit d'os qui s'entrechoque, fournaise de l'enfer, froideur des catacombes, ouaie tout y est. Les Obituary du black métAl sont dans la place pour une averse de foudre et des grêlons soniques de la même taille que le bracelet clouté du bassiste/chanteur et du guitariste = 20 cm : Grandeur & puissance. Le groupe n'a pas manqué de foie et a arraché les tripes aux premiers rangs qui prenaient la foudre en travers de l'estomac.

Pourtant en relativisant l'ensemble, cette incitation à la haine est une catharsis théâtralisée à outrance, apparaissant bien inoffensive devant les massacres que perpétuent ceux qui ont remplacés la foi en se prenant pour des dieux. Peut on se gausser devant ce spectacle de quadra en train de mimer avec vaillance un culte à Belzébuth le rebelle ? Franchement est ce que l'on fait toute une histoire avec des quinquagénaires costumés qui jouent les cocus dans une pièce de Feydeau, avec des portes qui claquent et tout le tintouin ? Le truc c'est qu'il n'y a pas d'age pour le spectacle populaire. Il faut juste que sur scène les personnes soient suffisamment persuasives pour que le public y croit dur comme le fer musical de Judas Priest.

De toute façon Archgoat, en plus de sa musique des fournaises possède de super visuel, chechkez sa discographie...Et zouker avec !


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GOATSNAKE

Grandiose.

Blues et doom ont fusionné dans une messe divine des profondeurs. Le band a défait les draps pour une nuit de noce où son public a bouffé l'oreiller à de nombreuses reprises, orgasmes inclus. Le groupe a déroulé sa cosmique musique des profondeurs en se mouchant dans les étoiles avec un chanteur poudrant son chant dans une poussière émotive qui nous a touchée en plein cœur.


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Greg Anderson (Sunn O)))) à la guitare était dans son mood, virevoltant au-dessus des nuages mélodiques. C'est con car pendant ce temps là il ne pouvait pas voir l'admiration de son public féminin, et quoi de plus exaltant que de se voir briller dans les yeux d'une femme. C'est le plus beau précipice.


BAD RELIGION


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Greg Graffin ressemble de plus en plus à Bruce Willis Yippee-ki-yay, motherfucker !

Bien entendu la Warzone était saturé de monde, d'ailleurs il y a désormais plus de gens à la warzone qu'à la temple et altar réunis. BR avait sorti les hits, le peuple punk a scandé, beuglé (me too), c'est éclaté contre les barrières. Fun, cool, c'était pornawak dans le pit, en fait c'était cette alacrité (gaîté vive) habituelle, avec une température corporelle très chaude, enfin bref le commun de la Warzone quoi !! Le set fut aussi sec que le corps d'Iggy Pop en extension.

Oui mais il y a comme une couille qui dépasse avec BadReuuuuuuuuuu...


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...Parce que le groupe demeure une icône du punk rock qui vit de son répertoire, sans se figurer une seconde de sa résignation face à la servilité d’usurper son âme musicale pour pouvoir en vivre de manière salariale.


HERMANO

C'était hyper catchy et puis grosse torgnole, hé forcément, à la fin ce fut une adhésion unanime qui a fait refléter de l'intensité d'un tel set parfait, qui a calotté sa race. Aucune faute de goût, ni longueur. Le public était sous le charme, tapant des pieds et des mains dans cette transe endiablée, là où le rock'n'roll affûte la lame de son envoûtement le plus venimeux.

Les ricains étaient venus exprès et la claque elle y était. + mille, comme un message d'espoir venu du passé.


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John Garcia devient officiellement cette année ce référent du Hellfest, comme Ozzy, et Anselmo.

D'ailleurs un Hellfest sans philou ce n'est pas un vrai Hellfest. Je salue le respect auquel le festival a engagé la liberté d'expression à un homme dont l'alcoolisme nuit gravement à sa réputation.

Notre cher Phil Anselmo qui a maintes fois discouru sur scène ses délires de PMU, ce n'est pas au Hellfest que l'on va critiquer son manque de tac, surtout en connaissant un tant soi peu le bestiau. Ce qui est d'autant plus probant dans le bocage du vin blanc où l'accoutrement est une parfaite caricature de l’esprit pagan, et de son dessein festif, et où l'on parle avec son corps juvénile ce dialecte que seuls les taverniers de maître kanterbrau sont capables de comprendre. À cet âge-là on s’impressionne à la vie avec ivresse. Philou fait de même en proclamant dans le titre Goddamn Electric avec le groupe Pantera avoir confiance dans le whisky et l'herbe et Black Sabbath, seulement lui il a 48 ans.

Depuis le gars a fait des excuses publiques de ses fautes, et essaye de réhabiliter son image.


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Espérons pour lui que le temps lavera ses erreurs, ses mauvaises actions, et surtout qu'il se purgera de son alcoolisme.

Je repense à cet abbé des Vosges qui s'est lamentablement excusé, dimanche 20 décembre, d'avoir parlé de "concert inspiré par Satan", le 29 novembre, dans une homélie évoquant l'attentat du Bataclan à Paris. "Je regrette d'avoir alimenté une polémique au sujet de certains genres musicaux. Cela a été totalement déplacé et indécent", a déclaré François Schneider, de la paroisse de Sainte-Trinité, après la messe de 10 heures, à Wisembach (Vosges). "Nous sommes parfois dépassés devant la diversité et l'étrangeté de certaines expressions artistiques", a ajouté l'abbé, en revenant sur son sermon dans lequel il avait visé les Eagles of Death Metal, le groupe américain de rock qui jouait au Bataclan le 13 novembre. Fin novembre, un prêtre du diocèse de Lyon avait estimé que les victimes du Bataclan étaient les "frères siamois" de leurs bourreaux. Il a été relevé de ses fonctions par l'archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin.

Ohhhhhhhhhh bon dieu oui, LE Barbarin, accusé d'avoir couvert des actes odieux sur des sacristains.

Allez Philou revient, ils sont devenus fous, eux ils picolent même pas le vin de messe pour sortir leur connerie.


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FU MANCHU

Leur stoner a terriblement foudroyé mais parfois cela a penché vers des longueurs psychédéliques, et qui ont pu nuire à l'ensemble pour établir une atmosphère artificielle. Mais bon c'était Fu manchu quand même, remplaçant de luxe de Down, qui a auréolé les 90's par la foudre de son stoner rock dur, avec une approche holistique, réceptacle à la doomisation du culte.

On a eu droit à une cover du « Godzilla » de Blue Öyster Cult, au sable du désert californien, avec un son bien grassouillet, des boucles rythmiques bien catchy et en pagaille, sur des titres qui font pleurer la fée électrique, et pour un véritable road trip...Ouaip, ça l'a carrément fait Fu Manchu, petite scarabée.

Pendant que la nuit répandait sa bestialité sonique à travers la plaine hellfestienne, et à défaut du fruit du péché, elle croquait dans une pomme avec le pépin de voir surgir un Adam les couilles à l'air, tandis que Clisson röck city night pétaradait sa bacchanale félicitée avec outrecuidance et un feu d'artifice pour Lemmy.


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GUTTERDÄMMERUNG est un concept novateur mêlant l’univers scénographique avec la culture rock n’roll.

Un gars anglo-saxon me montra la pleine lune en me disant « It's perfect ! », puis s'en fut aller vers le devant du pit se coucher. Bon ok, apparemment le spectacle avait déjà commencé !

Le concept était assez étrange si l'on compare avec les codes du festival de musique à papa, puisque le public fait face à un écran où un film passe avec derrière un groupe qui joue en transparence. La bobine nous montrait les apparitions d'Iggy Pop, Lemmy Kilmister, Slash, Tom Araya, Marc Lanegan, Jesse Hugues. Seule la présence véritable de tonton Rollins en donneur de leçon signifiait ma présence.

The Buggles l'avait prédis en 1979 avec sa chanson «Video killed the Radio Star », alors est ce que ce long vidéoclip viendra abattre le concert ? Est ce que les industries entertainment de cinématographique, vidéoludique ( jeux électronique ) vont s'imposer et réviser, révolutionner la donne ?

Si le Hellfest a bouleversé les codes du festival Woodstockien pour y inclure un mix de parc d'attraction, aujourd'hui l'industrie du spectacle vient y greffer dedans sa tournure pour adapter ses métamorphoses. Cette singularité me semble correspondre aux attentes de nouveautés à sensation, et au fait que le Hellfest a réuni des univers et des personnes aux choix différents et multiples afin de leur proposer un vaste choix de propositions. Toujours dans son optique d'aller inventer une autre approche du festival musical, il semble que les projets affluent pour changer les expressions, codes et autres formes de concerts.


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On peut craindre que la révolution technologique digérée dans l'estomac grossier de l'industrie musicale apporte son lot de crachats et de mépris, avec un déni de mensonge à la clef de bras, comme on peut supposer de l'avenir avec optimisme, parce qu'il serait possible d'associer la folie créatrice de plusieurs artistes à celle des groupes = imaginer qu'un groupe s'accouple à un chorégraphe, à un décorateur, etc...Pour proposer un spectacle total, édifiant ce rapport ultime à la création unique le temps d'un spectacle éphémère mais en tout point ultime.

De toute façon on ne peut envisager dans 20 piges que le Hellfest soit ankylosé de rhumatisme wackenesque ?!


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Alors oui bien sûr c'est vrai que les têtes d'affiches proposent déjà un spectacle comme celui de Chantal Goya, mais je vois cela vraiment plus grand, genre métöl global 2.0. D'autant plus qu'il existe une lignée de groupes très conceptuel, alors il n'y a qu'un pas pour produire un spectacle exclusif. Alors voyons plus loin, osons l'audace de s'affranchir de toute barrière et versons dans la célébration exclusive. On peut imaginer aussi que dans un avenir proche un éventail de propositions soit disponible pour faire vivre le spectacle vivant d'une manière totalement différente, avec la possibilité de rester dans son home sweet home pour vivre le hellfest avec des lunettes virtuelles, et de nombreux goodies exclusifs, avec des privilèges en fonction du choix de son forfait/souscription tarifaire...

Enfin quoiqu'il en soit j'avais tellement froid que je n'ai pas pu rester jusqu'à la fin : HELL FREEZES OVER (il gèle en enfer).


FIN DU SAMEDI


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Dimanche c'était « Mercyful Fate »


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60 000 personnes par jour * 3 = 180 000 pour le week-end. Big Up !

Le hellfest propose et toi tu disposes de cette culture de masse, à loisir. Le hellfest c'est le rêve américain en Loire-Atlantique, son ascension sociale est avant tout dû à son abnégation pour un travail de création intensif, de loyauté à une vaste communauté, et une remise en question permanente pour offrir ce qu'il y a de plus fou, de plus trippant. Comme tout libéral il est la société du spectacle et la consommation de masse à la fois.


CORROSIVE ELEMENTS

Se faire charcuter la tronche par la musique percutante de ce band exige d'avoir eu un bon sommeil réparateur. Parce que Corrosive Elements fait son travail d’équarrisseur en appliquant tous les préceptes cher à son style musical de désosseur de death/thrash n'roll à la sauce old school.


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STONEBIRDS

J'ai retrouvé la quiétude évasive auprès du très bon set des bretons, avec un élan très généreux de leur part. Je tiens à affirmer les bienfaits que le concert a eu sur la séduction émise, et carrément l’envoûtement direct pour lequel l'adhésion du public fut totale. Le ciel était désertique de tout nuage noir, on voguait l'esprit libre sur une mer d'illusions radieuses pendant l'écoute de Stonebirds. J'étais devenu poète quand soudain un gars est venu vomir à côté de moi.


HEGEMON

Les méchants ont joué aux sauvageons avec un black ardent et démoniaque. Le chanteur délimitait de son regard de conquérant la frontière infime entre lui et les cieux, tout en estampillant son aura d'une grande volupté, sachant d'ores et déjà que son public était anesthésié à son émanation. Il avait le pouvoir de détruire avec ce pouvoir, il l'utilisait avant de regarder ses fans mourir petit à petit dans le feu divin de son mépris sculptural.

Nous étions à genou !


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RAVENEYE

Le groupe a produit un Heavy blues agréable avec un réel sens du boogy, dont le charme ambré en ce dimanche entre éclaircie était parfait pour se détendre dans cette sirupeuse lascivité. Le trio a tout de même essayé de réveiller avec une pointe de psychédélisme et des larsens de guitare.

Comme d'hab, il y a toujours autant de gugusses déguisés, et qui font l'apanage de photographes en herbe, et autres reportages cathodiques qui résumeront brièvement l'aspect primitif de trentenaires pantouflards qui essaient de cacher leur médiocrité par une espèce d'élitisme de carnaval. En fait la plupart des personnes du Hellfest ne s'habillent pas de cette façon tout le long de l'année.

Je me demande juste à quel moment ils sont réellement eux-même ? Et si c'était en étant déguisé que résidait leur personnalité finalement ?

Se déguiser n'est pas non plus travestir sa personnalité, mais une façon d'en révéler certain aspect parfois. Toutefois quand tu mates les pochettes d'époque avec toute cette surcharge à se farder de la sorte, et aujourd'hui ce que sont devenus les vieux croulants du heavy, même-eux doivent se faire peur.


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BACKTRACK

Tu auras beau lui hurler les préceptes du mieux vivre en société, le public a botté en touche et ne parlait plus que de doliprane 1000 et de guronsan. Seul le premier rang était en mode karatékacore pour vibrer sXe. Il y eut un espèce de sous-braveheart sacrificiel, mais franchement cette poussée en mêlé était vraiment ridicule. Les femmes pendants l'accouchement font preuve d'une violence beaucoup plus prégnante.

Un set de pipeau


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FALLUJAH a maîtrisé son sujet, le son était bien trop pourri par contre pour bien profiter des nuances et possibilités qu'offrent la richesse musicale des ricains. D'autant plus que le jeune public ne maîtrisait pas du tout les codes du pit, et malgré les ordonnances du chanteur cela est tombé à plat.


DEATH ALLEY et son black magic boogie-woogie a apposé son stoner heavy low pour barbu, entraînant dans son sillon des atmosphères parfois un brin poisseuses. Les hollandais ont fait bouger du fion avec leur mixture Thin Lizzyesque très émaciée. Alors que d'autres gavés comme des oies du Périgord pour fêter le solstice hivernal, se levaient de table en se tenant la panse avec la grimace, le pas était salement trop lourd en ce début de saison estivale pour fêter le solstice d’été, ou pour rattraper un petit cul.

Death Alley c'était le concert que l'on pouvait nommer : "Quand les velus du stoner s'énervent"


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TURNSTILE

Musique 90's à donf, frime à la ricaine, la formule est béton et fut réaliser avec aplomb, énergie, donc fun, cool et à bloc. Finalement sans surprise, mis à part celle d'avoir pu penser à l'avance que cela serait béton. Le band est jeune et érectile, il a affolé avec son dynamisme, notamment elle et son visage qui était tout aussi énigmatique qu'un regard de Joconde, avec son rire qui emplissait les regards cajoleurs des braves tout autour. Pendant ce set offensif, les plus hargneux allèrent par la suite se frotter les muscles saillants les uns contre les autres dans ce claquement de bois que les forêts canadiennes s'en font l'écho.

Le groupe prit la peine de leur enduire la peau de cette sédation excessive qui permet à l'homme de traduire le goût de l'effort, mais aussi d'empester les autres vieux qui tapotent du pied à côté de l'ingé son, en respirant cette odeur de vestiaire bestiale, qui fait tout le charme de la femme haletante qui renifle en grimaçant le musc du mâle éreinté. Les courbatures firent fuir un paquet de jeunes coqs, tant le groupe a martelé par un rythme soutenu beaucoup plus intensif que dans ses disques.

Pourtant on constatait une certaine forme de plénitude à affirmer un concert apprit par cœur, néanmoins Turnstile c'est un petit groupe qui fait mal.


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ORPHANED LAND a une nouvelle fois essayé de colmater les brèches séparatistes avec son amour universel. Pourtant il pleut encore des bombes au moyen-orient pendant que les chiens d' occidentaux se divertissent en buvant de la bière en terrasse das cafés, et finissent même par se vautrer dans la messe méphistophélique du rock'n'roll. D'ailleurs si pendant le jour du seigneur vous vouliez de la musique noire au Hellfest, c'est avec VINTAGE TROUBLE et son rythm& blues savoureux que vous aviez le plus sulfureux prêche. En deux morceaux la messe fut dite et les ouailles de la mainstage entonnaient les cantiques qui font monter la fièvre vers les cieux, et la transe rock'n'rollienne dans chaque âme des paroissiens du hellfest.

Dans cette parade gospel se trouvait la source de la lubricité rock'n'rollienne. HOT FUCK !


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Il y a eu une très belle émotion aussi autour du set de KING DUDE et de son mentor Thomas Jefferson Cowgill.

Leur blues dark a su absorber les mythes du folk américouain jusqu’à l'ivresse sombre de l'homme en noir. Ce fut vol de corbeau, whisky spirit, rockab acariâtre, crooner spleenien, un mood lo-fi pour une musique qui parlait du diable mélancolique et des démons qui surgissent en nous quand l’horizon est sombre, avec les ombres ténébreuses de Nick Cave aka Johnny Cash.

Un set qui était beau à en chialer !


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Franchement cette seule présence à l'affiche de ce week-end de musique extrême est suffisamment explicite pour féliciter du toupet crossover du programmateur Ben & Nuts.


POWER TRIP

Shirt de Cro-mags pour le gratteux qui balançait des gros riffs lourds. Shirt d'Obituary pour le chanteur qui balançait des cris de guerre pour un thrash HxC, avec les échos saturés de Cro-Mags, Nuclear Assault, S.O.D, Leeway, et un fameux Dallas Texas Rules.

Tel de jeunes chiens fous, un petit groupe de mâles agitait leur museau dans les aboiements du groupe, et n’hésitait jamais pour aller marquer leur territoire en faire pisser leur verre de bière sur les femelles aux alentours.

J'ai eu un très gros choc après ce set, au point que Power Trip m'a transpercé le cœur !


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UNSANE

Le trio a une nouvelle fois compacté sa strangulation sonique pour nous mener le plus rapidement possible vers les urgentistes de faction, ou bien vers l’hôpital psychiatrique le plus proche. C'est toujours avec autant de plaisir que je perds la tête, et que je file dans la démence avec ce grand homme qu'est Chris Spencer.

Je sais très bien qu'à ce moment là, je suis loin des péréquations quotidiennes, et que je me transcende une âme noire, dont on peut distinguer la clarté dans les entrailles des enfers, là où colère, folie et tous vos fantasmes apocalyptiques y règnent pour un set de folie.


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Dans le rush des mainstages, il y avait toro piscine dans l'arène avec les landais de GOJIRA. Les nouveaux morceaux sont passés super bien au crible du crash-test grandeur nature, prouvant par la même occasion que le band est désormais un stadiste d'envergure. Duplantier le chanteur ressemble de plus en plus à Francis Cabrel. Je n'ai pas vu Esteban, mais dans cette marée humaine c'eût été quasiment un miracle de le croiser.

Tiens, c'est étrange mais je n'ai pas vu la denrée cette année dans le pit...


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...Elle devait certainement être dans les choux à péter sous la lune pour faire tomber une martienne.

Il me semble aussi qu'il y a eu davantage de famille cette année, je trouve que c'est cool pour l'éducation des gosses, à condition de ne pas être au milieu du rush combatif du pit. Ceux qui critiquent cette initiative n'ont pas d’enfants c’est certain, et sont encore amis avec la veuve poignet sur youporn.

En parlant de martienne, ce qui est cool au Hellfest c'est la liberté des filles.


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Elles font ce qu'elles veulent, tant au niveau du comportement, que de leur façon de s'habiller, etc...Et il n'y a personne pour leur casser les couilles. Certaines vont même jusqu'à pisser comme des hommes aux pissotières avec un Gogirl (pisse-debout) à côté des garçons. Par contre il n'y avait pas assez de nanas sur scène cette année...Seul le chanteur de Refused en a fait la remarque.

Persévérons à rendre la femme égale de l'homme, et en tout point.


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KADAVAR c'est très surfait sur vinyle, et pourtant le groupe est à la mode, il n'empêche que c'est bien foutu, et qu'en plus c'est du Led Zep plus catchy, alors en vrai ça pulse un max leur hard rock'n'roll seventies psyché, avec cheveux longs et barbes incluses. Leur concert ? Ouaie dans la place dude, comme avec le cool et la frime de schleus au Cap d'Agde, parce que le trio a électrisé un super mojo power, ovationné par tout le public de la Valley.

À la fin du set de Kadavar, elle l'embrassa goulûment, le gars donnait l'impression d'avoir décrocher la lune alors qu'il avait les pieds sur la terre de Belzébuth.


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Le batteur de Kadavar m'a rappelé un autre batteur mais impossible de foutre un nom à l'animal ?





TAAKE

Un set frontalement sculptural, imposant son ossuaire musical avec l'espoir pour son public d'obtenir une entrée gratos au valhalla, avec ses rivières de sang impur. Oui c'était génial, mais au-delà d'un mépris policé pour la race humaine, le black métalleux de Bergen se prévaut d’asseoir sa culture sur la rente d'une inoxydable saveur guerrière dès qu'il s'agit de cancaner sur la nation de Norvège avec humour.

Alors si de profil le chanteur Hoest ressemblait à l'ogre du conte de Grimm, de face il ressemblait à un panda sur qui on venait de taper sur les couilles avec un marteau, tant son visage émacié de spasmes s'égosillait à ouvrir grand son antre. Heureusement qu'à la cantine il n'avait pas mangé de l'ail, sinon il aurait anéanti les premiers rangs où de nombreuses gothiques s'étaient visiblement perdues.

C'était une leçon d'occultisme !


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Vous pouvez visionner leur exorcisme bläck sur ARTE TV.



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Le chøix judicieux d'øffrir à AMON AMARTH une scène à la taille nørmande de søn délire aura permis un shøw à la Kiss/immørtal, surtøut pour le cønceptuel dernier øpus du grøupe.

Dønc förcément chaque tableau était une fresque backdrøp à l'arrière de la scène, avec tøute l'imagerie d'Epinal made in Sweden.


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Juste à côté de moi il parlait un jargon scandinave en démontrant le tempérament loyal que l'on peut se faire du viking quand il te tranche le bras en hurlant : "Odin, Odin".

Et oui Vic le viking a des cousins dans le pays de Dagobert, il en découla par ce biais contiguë un grand hommage à la cervoise que l'on boit dans des cornes (les Hørnbeer), et la possibilité festive avec d'autres cornes de souffler dedans à s'en péter la rate, en faisant retentir le son d'un clairon que manipule un pensionnaire de maison de retraite asthmatique.

Les jeunes gaéliques et rabelaisiens ont pu gauloiseriser à outrance leur passion commune pour la grivoiserie franchouillarde en imitant les chorégraphies du sud-ouest pendant le set nordique des jomsvikings.


Ce qui me fait dire que : "Paquito" des bandas où "First Kill" du répertoire d'Amon Amarth = Même bordel finalement.


S .V .P : Arrêtez avec ce mauvais délire, mais putainnnnnn je n'en peux plus du pagan style !!!Il faut vraiment que les alcooliques se réunissent dans une taverne pendant toute la durée du week-end et que l'on en parle plus une bonne fois pour toute.


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NoOoooooooooooooooonnnnnnn !!!!!


Pour cimenter toute cette gaudriole nordique, il y a avait le mur de Jericho, qui a déboulé trompette sonnante avec la tempête HxC et sa loyauté à affirmer ces 4 vérités.

Le dernier album de WALLS OF JERICHO "No One Can Save You from Yourself  " est crépit de punchline et de groove patent pour actionner son précipité de chimie hardcore sur des consciences. Si tu as déjà vu WOJ en concert, c'est comme avec Sick Of It All tu les as tous vus. Mais bon, pour des fans de HxC frontal, vigueur, robustesse, énergie, etc..Tout ce que vous attendez est là.


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Il y a quelques années auparavant, la hurleuse Candace avait la prestance d’une lionne, rugissant impériale à l’unisson d’une grasse féline. Aujourd’hui c'est une grizzly avec l'allure d’une culturiste dopée à l’hormone de croissance. Sa féminité masculine altère certes une puissance corporelle indéniable, mais au détriment d’une énergie que l’on ressent comme trouble et poussive.

Le pit était à gaver, obéissant comme des petits écoliers fondus dans un sac de maternelle en plein soleil.


En attendant Ghost, j'entendais MEGADETH sur le côté et Dave Mustaine en train de couiner comme un vilain petit canard, coin !

Les planqués de la zone VIP (promoteurs, agents de promotion, professionnels de la profession, etc...) de la gauche caviar jusqu'à la droite bling-bling étaient au dessus avec des parasols en train de se griller la cacahuète comme à Bandol pour certains, alors qu'au front c'était une auge à cochon en version toilette sèche.

Et Dave Mustaine continuait à couiner comme un canard, coin ! Mais putain que c'était long.


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Je constatais à ce propos une fois encore que la théorie de la relativité d'Albert Einstein était d'une implacable vérité, et elle soulignait à merveille ces quelques vers de Charles Baudelaire : Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, ... Dans la ménagerie infâme de nos vices, Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris, Et dans un bâillement avalerait le monde ; C'est l'Ennui !


GHOST

La foule des pèlerins se pressait en jus de sueur, j'étais alors non loin de la scène, on attendait le prédicateur satanique.


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Savez vous qu'en Italie, le diocèse de Milan a lancé une hotline spéciale exorcismes ? Les fidèles qui craignent que l’âme de leurs proches ne soit possédée par le démon peuvent appeler cette ligne du lundi au vendredi, de 14h30 à 17h. Ce service de l’Eglise est si populaire qu’il a nécessité un doublement des effectifs, le nombre de prêtres étant passé de six à douze. Cette équipe de choc contre les phénomènes paranormaux a été mise en place pour répondre aux demandes d’exorcismes en constante hausse depuis 15 ans.

Certains jours, des prêtres transalpins peuvent recevoir jusqu’à 120 appels de familles en détresse. Le but de cette hotline n’est pas d’éloigner le malin à distance, mais de prêter l’oreille, voire de prendre un rendez-vous si le problème est jugé sérieux. Selon Monseigneur Angelo Mascheroni, l’exorciste en chef du diocèse, «les vrais phénomènes diaboliques sont très rares. La plupart du temps, ce sont d’ailleurs des parents qui appellent parce que leur enfant se rebelle et ne veut pas aller à l’école.»

Puis enfin le groupe monastique s'est avancé en faisant place au vrai pape du divertissement.


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Le groupe n'est plus aussi fantomatique désormais. L'auréole de succès qui l'entoure le détache des cieux maléfiques vers une relative popularité qui en assagie le fond et la forme. Le pontife Papa Emeritus fait penser à Charlie Chaplin avec sa gestuelle et sa catéchèse comique. Le show est rôdé de pop rock et d'entertainment avec la canonisation de billet de banque factice. C'est très propret comme eucharistie. Mais si tout est simulacre, il y a encore de quoi foutre l’abbesse Boutin en colère. Parce que le vice tu le sentais dans tout le concept avec lequel Ghost a offert ses hits, ses atmosphères d'encens, sa prélature honorifique et le public exultait dans sa foi et à son ordre opus dei.

Ghost avait promis un show exclusif, finalement ce sera une chorale de femme en bonne sœur ( les Sisters of Sin) distribuant des préservatifs, faisant boire du jus de grenadine au premier rang.

Puis une chorale d'enfant pour faire monter le final « Monstrance Clock » au firmament ardent de notre croyance au rock'n'roll maléfique, et à sa grandeur décadente...


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...Et il y avait là largement de quoi exciter l’évêque Barbarin.

Feux d'artifice pour clôturer la cène, un peu Katy Perry l'a chantée : 'Cause, baby, you're a firework ; Come on, show 'em what you're worth ; Make 'em go, "Aah, aah, aah ; As you shoot across the sky-y-y Firework.


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Si le festival est de plus en plus pop, de moins en moins raw, je pense que la nouvelle génération de poppeux, de touristes a viré les trues et autres undergrounds vers des festoches avec une épine dorsale plus roots. Comme il ne fait nul doute que la génération connecting people 2.0 arrive en masse avec sa nerd attitude. Toutefois et spécialement cette année la question fut de surprendre en proposant autre chose qu'un groupe et des artifices, au point que le concept autour de PUSCIFER, avec Maynard James Keenan (Tool, A Perfect Circle) finisse par effacer le groupe derrière l’histoire racontée.

Si la musique était le fil conducteur, nous avions le regard dirigé entièrement vers les acteurs/danseurs/catcheurs, devenant le pivot central et point d’attraction visuel.


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À une époque pas si lointaine, les écrans derrière la scène avaient saturé les yeux, maintenant c'est une nouvelle approche. Pour renouveler son spectacle dans les salles obscures, le cinéma a bien proposé la 3D, la société du spectacle innove pour divertir et apporter de la nouveauté. Ainsi le Hellfest n'est pas devenu ce géant qui malicieusement accapare du temps de cerveau disponible pour des annonceurs. Il est immense et son sens de l'innovation surprend chaque année quiconque s'y trouve. Maintenant il faut impérativement qu'il pousse davantage sur la qualité de la sonorisation pour ne pas se couper de sa racine essentielle : Les groupes de musiques extrêmes & éclectiques.

Je pense qu'il est possible de régler ces diverses problématiques d’acoustiques avec des partenaires techniques et de trouver les solutions qui bouleverseront la façon de vivre avec encore plus d'intensité et d'émotions un tel festival unique en son genre. Oui tu penses que l'on sera tous avec des casques hein ? Et après on aura un résultat aussi comique que les boites de nuit quand elles ont appliqué l'interdiction de la cigarette et qu'au bout de deux heures ça puait de manière insupportable la sueur de vieux mammouth.



BLACK SABBATH


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Sans nostalgie aucune, j'attendais Refused en écoutant Ozzy massacrer le répertoire du Sabbath en chantant comme Monsieur Patate. C'était une façon courtoise au groupe de procéder à sa crémation sur scène, ainsi nous nous disions adieu les uns des autres, adieu à cette jeunesse, où le groupe aura servi de fétiche pendant le passage ingrat de l'adolescence.


REFUSED


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Aahahahahahahahahahah ! Ok soyons limpide et expéditif, toute cette recherche autour de la société du spectacle et de son ravalement de façade dans l’innovation, etc...Bref, tout ce que j'ai pu mentionner plus haut est à foutre à la corbeille à papier. Ouaie c'est du flan, surtout lorsque un band comme Refused dégaine sur scène la sève du rock'n'roll et l'esprit du punk rock.

Tu peux assister 100000 milliards de fois à leur concert, tu prendras ta claque. Ce band est rock'n'roll parce que ce band est le rock'n'roll. Ce band est punk rock parce que ce band est le punk rock : Refused on adhère !

L'ultra charismatique Dennis Lyxzén, capable de prouesse vocale en alchimie avec une chorégraphie corporelle, c'est La classe personnifiée. « Freedom » le dernier album du groupe que beaucoup on jugeait avec condescendance est fabuleux, okay ce n'est plus le même Refused qu'avec « This Just Might Be... the Truth », ou « Songs to Fan the Flames of Discontent », pas plus qu'avect « The Shape of Punk to Come », mais heyyyyy regardes toi dans une glace et dis moi si tu es la même personne qu'il y a 20 piges en arrière ? Tout le monde ne réagit pas comme Motörhead dans le vie mec !

La foule quémanda un surplus militaire à ce set belliqueux, conscrit à sa martiale quête à la solde d'un culte sauvage, avançant d'un pas cadencé vers le trépas de la journée sans se douter qu'elle plongeait dans l'obscurité de la nuit et de la fin des festivités.


KING DIAMOND

L’idole méphistophélique est rentré dans avec ses ténèbres et les téléphones devenaient des lucioles avides de figer en statue de sel l’icône des enfers. Alors que la Castafiore hurle encore qu’elle est belle dans son mouroir dans un appartement du 16ème arrondissement, King Diamond couinait la pureté du cristal en brisant les vitres de Clisson jusqu’au château de Moulinsart.


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Mais ouaie merde c'était LE king !



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Puis le HELLFEST 2016 était terminé, résonnant de tous ces cris de ferveur dans le tintamarre existentiel de milliers de personnes.


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Amies, Amis,

Le Hellfest 2016 finissait, que déjà le prochain était désiré avec autant de vigueur que l’obscurité de Dark Vador et la malice pernicieuse d’une succube. Vous pouvez être certain que l’étoile de la mort éclairera nos pas dans l’océan des ténèbres où nous allons patauger dans cette culture de chiens de mécréants avec bonheur, sauvagerie et félicité.

L'appel méphistophélique chantera les louanges des musiques extrêmes dans les tympans de ses fidèles fans, et que ce week-end de musique spectacle insolite, soit plus jouissif que les orgasmes surpuissants et à répétition de mille vierges....“Les sanglots des martyrs et des suppliciés sont une symphonie enivrante sans doute, Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte, Les cieux ne s'en sont point encore rassasiés !” Charles Baudelaire

Je tiens à remercier Roger Wessier du fond du cœur, ainsi que toutes les personnes qui bossent au Hellfest de quelque manière que se soit. Les clissonaises et les clissonais pour leur sympathique patience devant tout ce vacarme !


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Puis Je remercie aussi tous les gens adOrables qui ont discutés un brin avec moi, et pour je ne sais quelle raison, il se trouve que la plupart était de Strasbourg.

Cheers & let's rock Sick Mother Fuckers !


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