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REPORT DU HELLFEST 2015

Une décennie que le Hellfest avance à pas de géant dans l'entertainment de la musique extrême. C'était donc en qualité de date anniversaire que le festival adoubait sa vérité sur ce diable de divertissement populaire et théâtral, afin de se tailler une part du rêve que ce festival créé par des fans pour des fans afin d' idéaliser sa formulation « The most eclectic and specialized extrem festival in the world ! »

Le Hellfest 2015 fut apoplectique, emprunt d'un gigantisme démesuré qui en a foutu plein les yeux et les oreilles durant un week-end de félicité sonique.


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Si tous les festivaliers ne viennent pas pour vivre la même chose, le Hellfest comble les attentes de chacun avec un soucis du détail impressionnant qui frise la correctionnelle.

Surenchère commerciale, invasion de tiers, fidélisation avec des offres de services, de lieux exclusifs, événements spécifiques, oui le hellfest est devenu une machine à business dont la réussite et la pérennité passent par un accroissement de ce genre d'actions, quitte à devoir renouveler son festivalier en clientèle privilégiée. D'ailleurs pourquoi se voiler la face, le festivalier de métal est un consommateur comme les autres, et lui offrir le choix avec des services appropriés à son porte feuille pour son émerveillement, ainsi que pour son épanouissement personnel comme pendant un séjour de bien-être en retraite spirituelle, à le coût du juste prix.

La liste des doléances se réduisant à des aigreurs de constipés, il me semble qu'en terme de service, de prestation, de confort, je ne vois pas qui peut concurrencer le Hellfest aujourd'hui ??

Bon à présent, commençons à rentrer dans le vif du sujet.


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J'ai croisé tout le long du week-end des concitoyens certainement aspergés d'eau bénite méphistophélique, des centaines de visages passionnés que je ne reverrais jamais plus, et pourtant j'ai ressenti le temps d'un regard la même communion de vivre la même intensité. J'ai en outre passé du bon temps avec les frères Dalstein du combo Flying Donuts, et le fantastique Gui De Champi du webzine Wfenec, cheers les gars de l'est !

Arrivé jeudi pendant le plus grand débarquement du bataillon de hellfesteuse & hellfesteur, et après m'être munis du bracelet sésame, je remarquais que pour les privilèges ascensionnels, la Hellfest Cult était une salle située à proximité du Métal Corner, exclusivement privée, réservée au membre de la communauté du hellfescult...


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...elle offrait des prestations spéciales dont je n'en connaîtrais jamais la teneur exacte, mais cela doit ressembler à une boite échangiste : Tu viens pour te défoncer et te faire défoncer.

Être un membre du fan club officiel hellfesclult en cumulant ses points de mérite jusqu'au niveau Gold, offre la possibilité de passer derrière le miroir pour une visite guidée et privilégiée des backstages du festival, et permet de se rendre compte de la fourmilière qui usine derrière.

Sous le chapiteau du Métal Corner bouillonnait par contre une sorte de multitude ignorante Vulgum Pecu, le commun des mortels quoi, et en ce jeudi soir du 18 juin l'orchestre de l'OPIUM DU PEUPLE nous a offert un spectacle de cabourdise. Le pied de la grosse caisse était sur-mixé mais bon la surexcitation du public d'être arrivé au Hellfest était aussi enthousiaste pour reprendre en chœur les reprises de variété que le groupe a punktifié dans le sacre qu'il voue au rock'n'roll, et à l'esprit festif de la bringue. Les françaouis étaient heureux de beugler comme des cons du Pierre Bachelet dans le cirque plein à craquer du Métal Corner avec leur salsa du démon.


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La messe était arrosée par de la vinasse liturgique et un esprit foutraque a libéré l'apéro, avec de la bière qui a coulée à flot. C'était du génial n'importe quoi. L'Opium Du Peuple a réussi haut la main son entrée en scène, la plèbe étrangère fut bénie sauvagement par les divinités de Bacchus & Dionysos souhaitant un Bienvenido, velkommen, benvenuto, herzlich willkommen, bem-vindo, välkommen, Καλός ήλθατε, Welcome In France !


VENDREDI c'était Love At First Sting


Jour 1

Une décorative cathédrale gothique ornait l'entrée des enfers de sa majestueuse grandiloquence, célébrant de manière ostentatoire les fureteuses libations jouissives qu'attendaient avec ferveur la fiévreuse houle de hellfesteuses et de hellfesteurs.

Les deux nouvelles tentes maléfiques ALTAR & TEMPLE sont désormais accolées, et habillées de blanc pour célébrer les noces avec envergure.

De jeunes gens libres couraient en tout sens ayant perdu la boule, désorientés par leur frénésie, car rien ne mène l'ouille plus vite à l'église que l'idée d'avoir le diable à ses trousses.

NECROWRETCH a déterré les pustules nécrophagique du death et s'est ligué par filiation légitime comme étant LA nouvelle garde de death oldschool, en digne héritière de la scène originale de l'hexagone. Leur récent « With Serpent Courge » a conquis par ses capacités old school à transfigurer une idylle musicale consanguine avec le passé fondateur, disposant de cet orgueil dévastateur pour composer des titres colossaux.

Le passage au Hellfest demeure une étape importante dans la carrière d'un groupe. Malgré un son brouillon, et un chant en retrait en début de set, j'avais espoir que s'ouvre une reconnaissance plus large pour ce groupe dont j'ai pu, lors d'une Nuit En Enfer entendre la vacarme jouissif qu'il est capable de faire tonner. Au final j'espère que la médiocrité du son n'aura pas desservi le groupe.

Le public avait l'air sonné par les matines sépulcrales du trio par un effet diabolique.


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La nouvelle tente VALLEY bénéficie de la même structuration que ses homologues Altar et Temple à proximité. D'ailleurs des écrans à l'extérieur pour chacune d'entre-elle, ont été bénéfique pour faire profiter à de nombreuses personnes du show donné.

Je le répète chaque année, mais je regrette de ne posséder le don d’ubiquité qui m'aurait permis d'assister au set de GLOWSUN. Super groupe de stoner au psychédélisme transcendant, absolument parfait, et qui a largement convaincu en demi-heure de set à peine d'après les dires d'un collègue. Je vous conseille leur dernier album « Beyond The Wall Of Time » qui est un pur joyau de douceur. Beaucoup de regret donc, mais j'espère voir les lillois dans le sud très bientôt, ABRACADABRA.


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Toujours à l'écart, la scène WARZONE subit la récurrente contrariété de son accès encore trop réduit, pourtant augmenté année après année. Donnant la fâcheuse impression qu'elle est délaissée, sans l'envergure du soucis de décoration pourtant si développée partout sur le site, avec son espace trop limité par rapport à sa fréquentation (pas assez de toilette).

La cage aux fauves de la Warzone s'est donc ouverte sur LION'S LAW, qui a fait rugir sa oï mélodique pour écarquiller la cour des miracles. Pendant la demi-heure qui lui était consacrée le pit a imprimé les titres fédérateurs et sympathiques que les parisiens shootaient avec leurs dogs toutes griffes dehors. C'était basique, mélodiquement fun, et unificateur pour ceux qui appréciaient Cock Sparrer ou Cockney Rejects.


Dans la Valley de Dana on se passait la tige qui fait rire mano a mano pendant que les texans de THE MIDNIGHT GHOST TRAIN en activaient l'appel d'air. Leur musique est comme un gros barbu qui remue le groove des marais en redneck ivre de gros son Stoner Blues. Le groupe a envoyé du merisier et du châtaigner de 300 ans d'age à chaque riff, avec des filaments de lianes verdâtres comme atmosphère.

Le bois de ce stoner abattait un public devenu électrique par la foudre qu'il venait de prendre et a scié tout le monde avec beaucoup de précision aussi !


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Les helvètes de BÖLZER ont procédé à une possession des âmes avec un maelstrom sonore à base de boucles rythmiques de feu dont le duo batterie/ guitare-chant en flattait la pleine incandescence. Leur Black death était aussi redoutable que vindicatif à proposer plusieurs lignes de fuites dans des morceaux tortueux, serpentant dans les esprits pour y injecter un venin ensorcelant devant un parterre de visage expressif, accueillant cette musique ciguë comme une résurrection. J'avais devant moi l'impression en regardant s'agiter KzR le guitariste (super tattoo dude !) de voir un homme affranchi autant avec sa musique, qu'humainement.


A la limite de l'animalité, et dans un voile arachnéen de psychédélisme, les berlinois de SAMSARA BLUES EXPERIMENT ont érigé une toile mystique pour tisser avec leur delay stoner un ragga indou de krautrock cosmique. C'était mou, aboulique et assez lénifiant pour sentir des effluves d'encens venir corroborer à une expérience riche d'enseignement : Sur disque c'était déjà chiant Samsara blues...en concert c'est aussi efficace qu'un sédatif. Ce trio est en fait constitué d'une section rythmique (basse/batterie) servant d'appui aux diverses longues plages psychédéliques de sablonneuses digressions blues du guitariste, principal mélodiste, siégeant avec la grâce d'un chaman des seventies, pour imposer un tricotage de manche poussif, avec un abus de la pédale wha-wha au-delà des limites du soutenable.

Le groupe nous a plongé dans une léthargie planante, qu'une once de fureur venait nous sortir de cette torpeur avec trop de parcimonie.


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J'arrivais au VIP en Don Quichotte, dans cet espace où mouline la jouvence journalistique aux codes éculés. Si mon désintérêt social est désinvolte pour ce carnaval médiatique, c'est en premier à cause de mon invisibilité publique qui fait transparaître un mutisme de plouc et m'impose un isolement pénitentiaire.

Au milieu des mâles à bière je commandais avé mon accent du midi un jus d'orange. Une différence d'intonation toujours prompte à la mystification marseillaise pour en collationner la banalité d'une remarque monumentale.

Sur ma droite un journaliste à la page de la coquetterie contemporaine, surfait sur la vogue vestimentaire actuelle avec la condescendance de sa jeunesse.

Merde ils n'avaient pas de jus d'orange cette année, pas plus que de thé à la menthe !

Le culte est interchangeable finalement, car les brebis galeuses du métAl ont juste remplacé le vin de messe par de la bière et le sermon de l'église par des lyrics outranciers. En fait dans cet antre redoutable qui a subi les dégradations d'une bande de cul béni au printemps dernier, le rebelle du troupeau par sa différence, le bouc en somme, c'est moi ici.

Le barman m'a servi un soda dans un VIP devenu si select qu'il est préférable d'y pénétrer en cravate. Le mot roots appartient définitivement au passé désormais. Fini le business sur un coin de table dégueulasse pour négocier sur le mercato des festoches. Le vip est lounge dedans et s'approche de l'apocalypse de Mad Max à l'extérieur.

Je me sentais assez important et vieux pour quitter côté jardin la cour royale avec un apaisement révolutionnaire, afin de rentrer dans l'arène où la populace s'ébahissait du spectacle avec des yeux de gosse, saignant des oreilles jusqu'à la queue de diable qu'elle laissait fouetter sur un sol en feu.


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Souvenez-vous, Raymond Derry l'a affirmé dans le numéro 26 de New Noise avec la gouaille d'un cartomancien, TWITCHING TONGUES est sans contexte le meilleur groupe de hardcore actuel. On peut prêter une oreille attendrie sur les présages du tonton Raymond, mais c'est avec une boule au ventre que le HxC mélancolique de ces californiens nous aura enserré par ce grain précieux, acariâtre, prenant les tripes avec le cœur dans le même ébat. Le chanteur arborait le shirt du groupe Merauder, et le bassiste celui d'Obituary. Soulignant avec encore un peu plus d'intention, les multiples injonctions que la musique de ce band est capable d'additionner dans sa noirceur cutanée. Délestant une rage idoine pour la ténacité à plonger leur concert dans une lourdeur aussi prégnante que la chaleur du début d'après-midi en imposait la déflagration. Le combo était aussi sombre et rauque qu'un lourd azur de breakdowns solaires.


Pavet depuis l'année dernière à certain endroit, le Hellfest dispose des meilleures intentions en cette date anniversaire pour nous en foutre plein la vue. C'est donc recouvert de verdure qu'il se découvre en tapis vert, jetant les dés du hasard aux ordures pour un savant dosage de plantation en maître paysagiste.

Il est donc logique que dans un futur proche la nature reprenne place de manière irréversible, pour tendre vers un cadre plus bucolique. On attend patiemment pour que le André Le Nôtre du Hellfest, en digne créateur des jardins de Versailles, sublime le parc à thème, déjà magnifique, dont on ne peut en traduire l'étude cartographique tant il y a de choses. En bref il faut venir et constater.


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Le funeral doom agonisant des Finlandais de SHAPE OF DESPAIR fut une mise en bière pour les noceurs trop imbibés de malt. Un gars chancelait en baillant aux corneilles. Il avait un gros coup de barre avec leur musique. C'était lourd, lent, soporifique. La chanteuse quand elle ne chantait pas, se calait au fond, baissait la tête et se mettait en pause, tout net. Sinon c'était tellement reposant que s'en était finalement beau à écouter. Comme une lente cérémonie funèbre, une méditation profonde, une sieste réparatrice que la profondeur de sa césure régénérait. Le gars chancelant était couché en croix inversée sur le pâturage de la Altar à la fin.

D'ailleurs si tu as le malheur de reprendre le sport avec un album de ce groupe, en moins de deux tu te retrouves à bouffer des tablettes de chocolat noir pour la dépression engendrée, et à te poser plein de questions existentielles.


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Il aurait pu faire un effort vestimentaire John Bush quand même. Parce que depuis le temps que l'on attendait le passage d'ARMORED SAINT dans l'hexagone (3 passages depuis 1982 en tout et pour tout), on s'attendait à ce que le groupe mette les petits plats dans les grands. Si leur comeback avec « Win Hands Down », dernier album qui tourne la page heavy pour un hard rock mainstream à la « Black Stone Cherry » ( ouchhhhhhhhh !! ), on pensait encore benoîtement qu'Armored Saint allait remettre la côte de maille pour nous faire monter la moutarde heavy MétOl jusqu'au tarin. Je n'ai pas eu de nez puisque le set fut d'une maîtrise professionnelle ne laissant transparaître qu'un goût d'amertume à mettre des réserves sur notre atermoiement à revivre une époque révolue.

John Bush ( ex-singer d'anthrax pour les thrasheurs) n'a rien perdu de son organe vocal, ni de son charisme. Ok un petit coup de vieux aussi, mais cela à son charme aussi. Le band au complet a fait le job, avec ouaieeeeeeeeee toutes les poses et tout l'artifice du hard ricain de L.A.

Même si je suis fan, le groupe nous a balancé un coup d'épée dans l'eau au final. Forcément déçu, j'aurais dû tourner la page avec eux, mais comment gommer l'incandescence des albums « March of the Saint », « Delirious Nomad », « Raising Fear », « Saints Will Conquer », ou ne serait-ce que « La raza » qui ne date que de 2010 ?


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J'ai rencontré Jérémie Grima juste avant le show d'ORCHID. On engagea la conversation sur des bases consensuelles, heureux de se rencontrer pour de vrai, enfin.


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Le gars a une actualité chargée avec le numéro 2 de son fanzine ZONE 52, riche comme ses passions musicale, cinéphile, littéraire, etc..

Ampli orange, cheveux long et barbe épaisse est la trilogie des ricains d'Orchid, l'un d'eux affichait même de manière ostentatoire un t-shirt Nazareth (Oh ! mazette).

L'orchidée sauvage a besoin de lumière et l'astre solaire a brillé de manière ostensible pour illuminer les boucles rythmiques du groupe. Sous les affres profonds de Black Sabbath le combo a déroulé cette danse d'hypnose où la femme tient avec insistance le mâle dans le vice pour lui torturer l'esprit. Le bassiste Keith Nickel joua essentiellement en bas du manche, ce qui s'avère assez singulier. Au jugé de Jérémy c'était globalement un bon set, un poil tenu, manquant d'envergure par manque de communication. Le chapiteau faisait caisse de résonance parfois aussi, précipitant le son dans la purée vintage où le sabbath le plus sombre y glorifiait le hippie shake d'une lourdeur psychédélique sans commune mesure aussi.

Le groupe a joué plusieurs titres de leur futur EP « Sign Of The Witch » bien cool.

Jérémy et sa troupe bifurquait vers une autre scène, alors nous nous sommes présentés nos salutations communes pour la suite du week-end. Je le recroiserais au dépoté par la suite avec le même élan que lors de notre première rencontre.


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Le soleil continuait de briller, parfois caché il est vrai par le voile discret de nuages dentelés, perçant le ciel d'interstices de clarté divine. C'était parfait pour introduire le set de MELECHESCH et le groupe n'a pas limité sa Manifestation à donner ce que l'on attendait de lui. Parce que les mystiques du deAth et du bläck sont animés par le péché mortel, celui d'obtenir l'extase qui a été interdit à l'Homme en culbutant celui du sophia perennis par l'adoption du théâtre d'hades, en ce mal grandiose animé par la beauté mortuaire.

L’excellent set du groupe n'aura surpris personne, autant par la manipulation de la foule jusqu'à son assujettissement total par une spiritualité macabre, que par la beauté de son très bon dernier album « Enki », et similaire à son rendu scénique. Je vois dans ce groupe un renouveau de la scène death.

Mais humez donc cette saveur !


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Le set a débuté sa stature par l'apport visuel de burka touareg du bassiste et du guitariste, qui déjà apposaient un gros groove musical. La batterie était muni d'une pléthore de toms pour parfaire les rythmes orientaux.

Le groupe exécuta le corps d'une musique impie comme temple du mauvais œil. Le mien était caché par la stature imposante d'un gars qui se mit juste devant moi, satisfait de lui et de la situation qu'il y tenait tout gai, l'enculé !

Les arabesques groovy saturaient l'antre de la Altar, obscurcissant les titres de Melechesh pour asséner la sentence de la main gauche, tout en répandant l'évangile métallique jusqu’aux portes de l'enfer.


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Le set semblait tout droit sortie des profondeurs de Satan, avec cette voix tout à fait ignominieuse d’Ashmedi, remplie rugueuse de sable saharien, et portée par une haleine de riffs méphitiques.

Je pense que l'homme devint grand quand il entend la sublimation de ce genre de musique épanouissante.

Mon grand bonhomme laissa sa place à une fille menue, laissant le champ libre d'une vue pérenne sur le set. Elle basculait son corps dans le chantre capiteux des effluves morbides du quatuor qui livrait son dernier morceaux dans un tumulte somptueux, quand tout à coup elle se mit à crier le tiercé épiscopal « Jésus Marie Joseph » et en se retournant vers moi aura ce regard perçant de deux yeux éblouissants, comme deux lacs de lumière à l'aurore mystérieuse.

Un dernier râle de vie dans le public devenait le seul témoin du charnier que le groupe laissait s'échapper avec le tintamarre du dernier accord bestial en guise de salut. Meleschech quittait la scène, puis un déluge d'acclamation jubilatoire est venu en briser le fracas émotionnel. Coup de chaud/coup de cœur /coup de sang, la fosse rendu atone répandit dans sa fuite l'agonie des persécutés.


Il y en a un qui n'a pas fait dans la finesse et a tapé comme un bourrin par contre...


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...C'était DYING FETUS qui a cassé les os de son death technique munit par des riffs imparables, d'une fluidité de blasts hystériques avec cette coloration plus « black » à l’ensemble, et d'un solide répertoire pour faire avouer son amour pour la muzak d'outre-tombe, en faisant suinter cette odeur de décomposition qui ont aussi ravis les fans de Death oldschool.


Tout aussi frappant, HIGH ON FIRE qui fait passer Motörhead pour des petites bites à côté, tout simplement parce que ce band pète une nuque à chaque riff !

La déflagration sonique attendu est arrivée. On faisait face à un mur de son, à une barre de fer sanguinolente qui n'en finissait plus de s'abattre sur nous jusqu'à ce que mort s'en suive.

Hyper fat leur dernier alboum « Luminiferous » fait office de morceaux de choix pour un carnage sonore abrutissant tout sur son passage, avec l'appui tout de même de nombreux titres issus de leur discographie conséquente. Le trio nord-californien a apposé un set dévastateur que le public n'a eu aucune peine à en faire sa marotte orgasmique. En façade le son si famélique de la Valley était aussi gras que la friteuse hors d'age d'un crust à ce moment là, permettant à un gars de danser avec la gestuelle d'un haka polynésien, les pieds bien ancrés dans le sol, avec juste les bras et le corps qui bougeaient . Il était complètement envoûté par ce choc musical, et son visage était libéré de tout poids.


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OATHBREAKER remplaçait Trap Them au Hxc chaotique. Selon moi, on ne perdait rien au change, mieux on y était gagnant. Leur noise HxC irascible était possédée par de multiples tensions électrisantes, assez sombres pour compacter son amertume à l'état de rage obscure. Leur set était aussi sec que des nerfs à vif. Caro Tanghe au chant a déversé pied nu une torpeur maligne et criarde de l'acrimonie par un vague à l'âme tortueux. Une dense chevelure sombre cachera son visage, dont nous ne verrons jamais l'apparence, ce qui demeure en soi l'exacte réflexion que l'on peut se faire sur ce groupe : Pas d'apparence, on est dans dans le cœur du tourment et de ses braises déchirantes.


Je suis passé devant MOTÖRHEAD qui jouait du rawck'n'roll sans conviction avec un Campbell méconnaissable sur un titre de boogie, où le légendaire et grabataire Lemmy chantait en yaourt bulgare périmé. Ensuite le groupe a interprété « Ace Of Spades » le morceau que tout le monde connaît (reconnaît), et même allons plus loin, attend comme les fans de Michel Sardou attendent « Les Lacs Du Conemara » .


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Lemmy est un vieux Monsieur, un grand homme, Motörhead un vrai groupe de rock'n'roll qui est venu mourir sur scène comme Molière.


Le « Grand Morbid Funeral » de BLOODBATH a tombé la peau rouge des saigneurs de l'équarrissage pour libérer le pit. Quand leur set débuta, Bloodbath jouait à plat et son rase motte sonore ne prétextait pas à se sortir les doigts du cul non plus. C'était mou comme le vice digère en sommeillant, jusqu'à ce que le groupe réveille les morts. C'est alors que le mal se leva et nous fit soudainement face, mais il était déjà trop tard pour fuir. Je ne peux en expliquer la raison essentielle, mais le groupe de bénédictin soumis aux vices des enfers a sorti l’artillerie lourde en argent que l'on ne sort exclusivement que pour les jours de grand office. Nick Holmes (frontman de Paradise Lost) a illustré le sémillant death metal par son organe vocal de possédé.

Tout les gens présent à cet office ont pris la coulée sur la tronche, personne ne fut épargné, non, personne.


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Mais où est passé le true black métalleux ? Le gothique des premiers hellfest ? Y a t'il encore un intérêt quelconque pour un punk anarchiste de venir s’encanailler à Clisson ? Le festival est aussi gros que Fats Domino, c'est devenu un tel monstre, tout est décliné pour l'univers de métal, et le festival est allé bien trop loin pour certain, jusqu'à une grandiloquence d'overdose. Le public a changé même si la couleur du shirt reste noire, la multiplicité du battage télévisuel a suscité une curiosité pour la chose métallique que le temple festif du Hellfest a rendu effective par un intérêt croissant. Le résultat c'est que le Hellfest joue à guichet fermé et peut poursuivre son aventure sonore par conséquent.


FIVE FINGER DEATH PUNCH ou 5FDP est un groupe qui monte.

Il est arrivé avec de réelles intentions. On sentait un groupe en pleine réussite, pleine confiance, munit d'un professionnalisme brillant. C'est normal, il veut sa part du gâteau le temps que sa recette fonctionne. La rythmique tribale à la Sepultura époque « Roots » avec une pointe industriel a fait proliférer le retour de la mode des dreadlocks, et de sa volumétrie sonique typée 90's qui refait surface dans la balance du commerce extérieur du divertissement, de type grand huit pour adolescent en quête d’adrénaline.

Bon grosso modo c'est du métal global, les gars envoient de la poutrelle en acier trempée, et le chanteur porte un shirt de Judas Priest, qui passera juste après avec celui de SFDP histoire de le vendre en produit d'appel. Le seul reproche que je leur fait c’est de jouer sur l'ambivalence aiguë d'une critique de la société de consommation, et en même temps d'en vivre au crochet de ce système.


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La oï a filé ses guêtres à l'anglaise par une bonne humeur consistante à secouer les puces du portobello road du hellfest, parce que la working class y jetait ses dogs sous le macadam de PETER & THE TESTE TUBE BABIES.

Mais il y avait un autre anglais sur scène mais il était à la Temple.

Alors que pratiquement au même horaire Vincent Furnier déployait le théâtre de guignol chez Jason...


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...On entendait un sac de bruit d'os s'entrechoquer avec une atmosphère digne de la hammer sur la scène de la Temple.

Le cimetière horrifique à ciel ouvert de CRADLE OF FILTH employait comme caisse de résonance un ton lugubre, souverain, pour que la foule se soulève dans la putrescence de son charme surannée. La saveur n'en était que plus épique, théâtrale, et grandiloquente. Le public était conquis, ravi de retrouver, de trouver enfin un démon au Hellfest.

Tout de cuir et de clous vêtu le saigneur Dani Filth officiait corpse paint pour un culte de minuit, comme on va regarder la dernière toile lugubre dans un cinéma de quartier.

Le set était calqué d'atmosphères poisseuses et glauques, enrobées d’une obscurité malsaine avec la gestuelle typique du Kabuki japonais, qui se recentre sur un jeu d'acteur soulignant les paroxysmes codifiées du petit théâtre des horreurs maléfiques Cradle of Filthien.

C'est dingue comme ashok, le guitariste, ressemble de manière subliminale encore et toujours à Anton Lavey étrangement.


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Nous crevions sous le fer des pioches du groupe qui piétinait nos tombes fraîches, la chair de poule envahissait les corps de l'assistance à en glacer les os poreux, déjà friables pour que dans nos esprits ne reste que la poussière diffuse d'un set maléfique qui marquera au fer rouge la force brutale du groupe, pour les siècles et les siècles.

Par la suite ils seront nombreux à regarder sous le lit où se déverse l'affluent de leurs cauchemars respectifs avant de s'endormir. Parce que certain d'avoir encore plein de petits monstres plein la tête, venant nous conter des fantasmes dont résonnent encore le murmure cinglant de l’arôme maléfique du Dani dani cool du romantisme baudelairien, dont les épines des fleurs du mal donnaient ce goût du sang en bouche, et écorchaient d'une mutilation bienfaitrice en une mélancolie intérieure.


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Sur la mainstage le vieux Cooper s'était encore fait couper la tête. Décidément il n'en finit plus de ressusciter en Alice au pays du shock rock sans que personne ne se lasse de son outrageant spectacle qui dure déjà depuis des lunes.


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La british steel est la même depuis 1968, alors que voulez-vous, forcément avec le temps, elle rouille, et coupe moins.

Ce fut un set vraiment chiant de vieux grincheux, avec les mêmes gimmicks scéniques . Merde aucun renouvellement de façade chez JUDAS PRIEST.

Le band vit (survie) sur ses rentes jusqu'à ce que mort s'en suive, à la Rolling Motörhead Stones & compagnie quoi.

La vieille pédale d'Halford sortait à chaque titre pour changer de tenues de music hall comme  Zizi Jeanmaire de plume, pendant l'hiver 54 où l'abbé Pierre ne resta pas de marbre devant le froid de gueux qui recouvrait le mendiant.

Bon, le Rob a une meilleure forme vocale que la fois précédente à Clisson, ça c'est un fait positif.


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Mais le set était en roue libre tout du long, faut dire que le dernier opus de Judas « Redeemer Of Souls »  est improductif, et même avec l'appui de hit anthologique le set n'avançait pas. Seul le guitariste Richie Faulkner a apporté une énergie scénique, et offrait une symbiose par son mimétisme physique à K. K. Downing.

Bref, la nostalgie rassure à condition de ne pas être fossilisante.

Pourtant Judas Priest c'est mon premier vrai concert. Celui que j'avais choisi. J'avais 15 ans, le groupe n'avait pas vendu assez de ticket et se retrouvait dans une petit salle derrière le palais des sports de Toulouse. Ma mère qui avait amenée ma sœur voir AHA quelques temps auparavant, avait jugé bon dans un soucis égalitaire de faire une nouvelle expédition dans la capitale du cassoulet pour m'y amener. Je vous parle d'une époque où il fallait mettre deux fois plus de temps de trajet qu'aujourd'hui, car les routes ne bénéficiaient pas d'un tracé direct. La pauvre était horrifiée de me laisser au milieu de cette faune habillée de clous et de spandex tigrée. J'étais le seul adolescent. Le gars de la sécurité quand il a vu ma tronche poupin m'a demandé où j'avais planqué la tronçonneuse. Véridique. C'était pour l'album  « Ram it Down », celui du retour bien plus heavy que « Turbo ».

Las devant un Priest à genou je me demandais que faire d'une vie qui n'a plus de sens sans l'être aimé ? Ma réponse fut de fuir vers MESHUGGAH, le biotek rubik cube du métAl.

Le groupe a monté des riffs comme le Tétris ses briques multiformes qui fait fondre la cervelle.

Suivre ce band est hardi autant qu'ardu, tant il craquelle les nuques et fissure le corps d'une musique que les physiciens du métÄl étudient avec précision. Parce que la précision chez Meshuggah c'est primordial, et le mal de tête encouru est révélateur d'une bonne écoute. D'ailleurs ce groupe reste le meilleur commercial chez Guronsan, comprimé effervescent pour le traitement d'appoint de l'asthénie fonctionnelle.

C'était exténuant mais terriblement vivifiant à la fois. Enfin quand même...


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Revenons un poil de cul à SODOM dont le set restera dans les annales pour avoir fisté même le plus récalcitrant à sa sodomie sonique, par le biais d'un set séant à promouvoir l'étronisation sanguinolente du thrash qui explose les fondements même du genre. Que voulez vous une fois de plus Sodom a fait son trou.


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WOVEHAND aime la drogue et elle le lui rend bien ! Leur trip d'alternative country sera à sens unique, puisque pour comprendre fallait avoir pris la même drogue que eux, sorry je suis sXe.


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Dans le genre de contre-indication, il ne faut JAMAIS, au grand jamais confondre Shining de suède au Shining de Norvège. L'un se taille les veines alors que l'autre sculpte un métal dissonant avec autant de violence et sans la symbolique suicidaire.

Le band SHINING a joué l'aliénation jusqu'au bout de sa strangulation. Comment ne pas être subjugué par l'audace de cette frénésie musicale, par sa camisole progressiste dont deux de ces membres appartiennent à la formation Jaga Jazzist tout aussi luminescente.

Avec sa dose d’avant-garde hystérique, le combo nous a battu la tête dans le blanc de leur omelette norvégienne sonique. Leur cover du « 21st Century Schizoid Man » de King Crimson était dans cette terminaison nerveuse démentielle qui sied si bien au déséquilibre de Jack Torrance dans le film de Stanley Kubrick, librement inspiré du roman « Shining, l'enfant lumière » du grand Stephen King.

la Temple était aussi dégarni que la tête de Sim en cheveux soyeux, mais qu'importe le groupe a disposé comme seule offrande à des corps meurtris par les excès de son set mutant de brutalité féconde, avec comme répercussion une contamination de métastase sonique en guise de percussion, désintégration, remous, émulsion, ébullition, à s'en péter la nuque.


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Le chanteur Jørgen Munkeby était aussi frétillant qu'un poisson hors de l'eau, et dans son saxophone il éructait cette lave symptomatique d'un affolement sonique contondant, avec une rythmique saillante.

Les ecchymoses et les entailles de folie musicale nous ouvraient vers ce genre de mise à nu que les écorchés vifs chérissent de choir leur chair en la faisant crépiter dans le bain bouillonnant des disques suppurant de phénotypes musicaux, et d'hybridation cellulaire de Shining, toujours complémenté d'une richesse absolue. Aucun gène récessif dans l'organisme pris dans l'étau de ce set déflagrateur n'était en souffrance. Seule une trop forte surexposition au cordon ombilical de Shining pouvait engendrer une déperdition des molécules de son public, en l'état de même transe que son groupe en était en démence.




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Dans le dôme de cette excentricité elle avait la luminosité de la pleine lune sur son visage virginal dès que le groupe s'est tue, avec déjà le souffle des ans pour en trahir la beauté perdue quand la lumière artificielle a obscurci son désir vibrant que ne jamais s'arrête cet instant fragile, où le groupe a déposé l'écrin de son charme musical sur l'idéal éperdu d'un public complètement groggy.

L'annonce d'un nouvel album pour octobre ne sera pas étranger à la nuit pour laquelle j'ai dormi à côté de mon corps en état de surexcitation.

Par la suite cet incroyable groupe a donné en Norvège un concert sur le Trolltunga.


Trolltunga : « toponyme norvégien signifiant littéralement en français « la langue du troll », est un rocher situé en surplomb à plusieurs centaines de mètres de hauteur au-dessus des eaux du Ringedalsvatnet, un lac du comté de Hordaland, dans le Sud-Ouest du pays, à l'est-sud-est de Bergen. » dixit whiképédia


SAMEDI C'était Fly Rainbow



Jour 2

Dès l'entrée du public, la précipitation était la même que les autres jours. Avec le nez dans le guidon un jeune pédalait à vide pour faire une échappée, mais la horde du peloton l'exécuta de dos et il chuta tête première dans la poussière diffuse qu'il libéra.

Au vip, Ben du hellfest en ITW dirigeait le service après vente avec le professionnalisme d'un présentateur de télé-achat. Œuvrant sans cesse à promouvoir à chacune de ses interventions le faire valoir de sa vitrine promotionnelle avec coollitude, et de la singularité d'un festival qui a su et sait répondre aux diverses sollicitations du marché porteur du divertissement spectaculaire.

Pendant ce temps, les parisiens de DEEP IN FATE ont récuré les conduits auditifs avec des changements d’atmosphères pour nuancer leur djentdeathcore. Avec un look soigné et des compositions à la fois touffues et arides, le groupe a maintenu son cap. Ce n'est pas du tout alambiqué comme on pourrait le penser de prime abord, c'est surtout emprunt d'une technicité impitoyable. Le pit a appliqué les préceptes d'une gestuelle belliqueuse avec des techniques d'auto-défense de ninjutsu afin de s'accorder à cette agressivité.


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Devant une mainstage, il lui toucha avec ardeur ses fesses d'une rondeur subliminale. Elle se retourna aussitôt pour le toiser d'un désir de défi. Ensuite leur sourire complice suivit d'un baiser langoureux se mêla au sifflet du public et de l'arrivée du groupe GIUDA.

Les tifosis fan de l'A.S Roma et d'un pub rock glamé au rock'n'roll était énorme. Il manquait juste un poil de caractère scénique pour lever la foule d'une grande scène par contre. Mais sinon ça a claqué du binaire à en faire péter les petits culs d'enfer du fest. Les prolétaires au look de oï/skinhead et du rock destroy des seventies du New York Dolls jusqu'au Damned, avec cet héritage glitter rock ont asséné les hits de leur « Racey Rock » et de leur « Let’s Do It Again », deux albums de combustible glam'n'roll composés par de vrais morceaux à l'anglaise.


Le set gore grind de COCK&BALL TORTURE fut une structuration monolithique en un seul bloc assez linéaire, avec en sus un son en marmelade.

Donc forcément oui, ça pétait les couilles ! Ce qui n'était pas du tout pénible à ce garçon dont le corps potelé par son plaisir culinaire, gobait un sandwich à triple épaisseur, débordant de jus sucré en faisant pleuvoir des patates fines re-cuitent sans fin dans une huile malodorante. Il s'extasiait en grommelant à côté de moi, dont la digestion préconise pourtant bien d’apparaître en société au risque de flatulence pestilentielle garante d'un exil forcé. Il rinça le tout par un gobelet de bière et partit avec comme salut un rot aussi rond que son ventre. Plus tard dans la soirée, je le revoyais couché contre une tente avec une barquette de frite sur les guibolles et de la mayonnaise sur un t-shirt mentionnant la relation contiguë qui le liait avec le groupe Tankard "king of beer".


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Le combo vendéen de MACHETE a aiguisé une réelle bouillie de sludge, dont le groupe en dispose les arguments solides dans ses compos pour en liquéfier un set, rappelant que Machete is messy, violent, shallow, and tasteless.


ELDER est un groupe hype dont parfois la mélancolie cotonneuse déploie ses charmes stoner, avec l'approche sibylline de Mars Red Sky dans ces moments là.

Sur scène quand le combo fait tomber la foudre c'est beaucoup plus probant que sur disque par contre. Toutefois je n'ai jamais compris l’enthousiasme suscité par ce band ? Ni accroché à leur zique par ailleurs. Pourtant j'y détecte bien les embruns de doom/stoner/psyché et une tripotée de contraste, mais de façon trop linéaire en soi, surtout diluée dans les mêmes schémas caractéristiques de cette scène tape à l’œil, surtout dans son côté psyché et planant.


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DER WEIG EINER FREIHEIT est un groupe qui monte le post-death en flocon de neige. En fait il requiert une concentration pour s'y abandonner fonctionnant sur le même schéma classique que le post rock mais avec du death. Il faut impérativement se laisser happer sinon c'est linéaire et chiant au possible car tu ne vois pas à un mètre, et surtout tu n'entends pas les nuances.


Par contre, le diable en moi à résonner quand MONARCH s'est élevé. J'ai encore la mémoire vive d'en relater tel une passoire percée le merveilleux rêve éveillé, où sommeille les reliques imaginées de nos tendres chimères sur ce band.


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Le sacrement Occulte des terrassiers de Monarch a réfléchi dans la profonde constellation de groupes ayant un rituel spécifique à sa déclaration sonique, par de nombreux rituels dont l'étrangeté est aussi envoûtante que leur musique est sombre et tellurique.

Par exemple, la tête de la basse est frappée contre le sol pour prévenir Belzébuth. La possession passe par la chaleur d'un cri un peu malsain pour confesser le mal insidieux d'une musique céleste propre aux enfers.

La lumière lugubre des bougies et des spots vermeils embrasaient ce rituel de magie noire où la blonde chevelure de la fée démoniaque d'Émilie aka Eurogirl, (habillée en première communiante chez Mayhem pour la croix renversée sur le visage) vociférait une déferlante de rage à la profondeur océanique, en mettant le public en transit dans son purgatoire, à genou devant le mur du son du groupe.

Le public était en nage dans cette vague d'amertume sonore, bravant la profondeur que le groupe écume depuis son éblouissant album éponyme datant de 2005, devenu avec l'érosion des marées annuelles le phare intensif et disque de chevet des adorateurs de ce culte sans fond.


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INFESTUS a décomposé avec soin sa musique introspective faisant trembler les plâtres du temple avec de quoi ouvrir intestin et gosier avec une graisseuse putriditée redondante.


Le psyché doom de THE WOUNDED KINGS fut bien exécuté comme avec tous les autres groupes de psyché doom. Seulement lui n'est pas arrivé pas à tirer son épingle du jeu, et tournait en rond dans ses landes de pierre où sommeille un honnête artisan sans génie.


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C'était mon premier concert de ACE FREHLEY, pour ce fait je n'aurais aucune objectivité pour rendre compte du set.


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La tournée de « Space Invader » bénéficie d'un backing band de compétition pour une osmose collégiale a faire fumer la gratte du spaceman.

Il y avait donc Chris Wyse (bassiste du groupe The Cult), le batteur Scot Coogan (Lynch Mob, Lita Ford) qui a interprété certaines parties de chant lead, et le comparse Ritchie Scarlet (guitare) fort d'un american Rock and Roll in a British Tradition.

Une pluie de météorite de solo et de riff au New York Groove (titre composé par Russ et interprété par le groupe Hello que Ace a repris sur son album solo en 1978 ) hard'n'roll glam a scratché les enceintes de la mainstage, et le titre  « Space Invader » issue du dernier album (très conseillé par le WBZ) a franchi la voix lactée. Le public grisonnant (on ne va pas se voiler la face) a eu raison de participer, allant bien au-delà des réflexions de type hasbeen comme j'ai pu le lire dans les reports en parlant du Spaceman et de sa hautaine rock attitude.

C'est con pour les rabat-joie, vous aviez la possibilité d'entendre du real rock'n'roll américain avec cette super dose de stratosphère sonique. Le dernier passage de la Frehley's Comet date et quand à ceux qui diront « je le verrais une autre fois tant pis » devraient se méfier car l'autre jour n'est jamais anodin, il reste unique d'un souvenir perdu.

Ace Frehley traverse les épreuves et le temps avec ce doigté foudroyant pour des solis galactiques et des chansons typiques du hard 'n' heavy 70's, 80's, 90's, 00', ∞...du rock ricain, et son set était génial, même si je regrette un peu qu'il fut dans l'attente des deux côtés.

Pour les covers de Kiss c'étaient un bouleversant « Deuce », un renversant « Shock Me » et un étourdissant « Rocket Ride » pour débuter le set. J'avais les larmes dégoulinant du visage pour « Love Gun » et son solo dantesque joué enfin comme il se doit d'être interprété ! !

Je rappelle à toute fin que sans Ace pas de Slash, hein, c'est toujours bon de réveiller les consciences.


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Le quatuor de Caroline du Nord ASG a fourni un set lourd, ambiant, mais pas assez hypnotique et c'est là toute la complexité de la zique d'ASG. En live on n'entendait pas le sucre et le fiel caractéristique, et si particulier de leur dernier album « Blood Drive », dont l'apanage lunaire et la formidable puissance déflagratrice en font un excellent anti-dépresseur à la morosité quotidienne.

Suspendu dans l'attente d'être épris par le groupe, elle alluma un clope avec insouciance, la main légère, rapetissant la tige à chaque tirage avec une lèvre charnue, laissant s'envoler les volutes bleues en expirant d'un léger sifflement. Elle ignorait avec superbe la caresse vertigineuse des métastases, enduisant avec malignité le crépis de leur venin sur son œsophage, et embrassa d'un sourire fraternel sa camarade qui arriva les mains pleines de gobelets.

ASG venait de mettre un terme à un set aussi lascif que les volutes qu'elle venait de fumer.


Les thrashers anglais d'ONSLAUGHT sont indubitablement plus punk, plus sales dans le son, moins débiles mais plus destructeurs que leurs homologues américouains dans le même style. Surtout qu'une exécution publique sous la guillotine vengeresse du set de Onslaught apporta la démence à tous ceux qui en glorifiaient la punition à l'avance.


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AIRBOURNE est un stadiste professionnel au même titre que le charcutier du rock Jean Bono du U2. J'ai vu le début, compris que j'avais déjà vu ce concert à plusieurs reprises, et je suis parti quand le jus avait sauté au bout du 3ième titres.




MÜTIILATION venu de Grabels en Languedoc-Roussillon, il a fait saigné les oreilles à vif avec un matraquage conséquent de black d'une impureté au groove saisissant, aboutissant à de l'hypnose pure. C'était un must pour les fidèles aux Légions Noires. Un set saignant, à se couper les veines, ou à boire directement dans le vagin d'une fille pendant ses menstrues.


Tiens en parlant de truc de fille. Elle disposait d'une éloquence féconde pour discourir à chacune de ses déclarations sur l'admiration qu'elle vouait au death'n'roll de DESULTORY à la Entombed style. Elle savait siffler avec les doigts comme un garçon qui manifeste sa fougue masculine à une femelle. Elle bougea sa tête dès les premiers hymnes que le combo propulsa comme un jet privée en partance pour Caracas. Leur concert était très bon en soi, mais il n'y avait pas d'affluence par contre. C'est bizarre, il y a trois ans de cela le death et le black faisaient salle comble à toute heure au Hellfest ?


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Si par essence la misogynie érige son humour salace à travers un quatuor de glam et le sophisme désopilant d'un travestissement féminin qui en subtilise l'effronterie, les L7 furent géniales d'être femme.


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Les émeutière d'un riot girl incendiaire de pétroleuse au manche graissé par une citerne de gazole grungy 90's, ont interprété toutes leurs hymnes bien foutraques, bien bancales, avec cette épaisseur triple hyper puissante, sucrée par une pincée de rock bien sale, bien punk, et avec ce qu'il faut de chewing-gum et de ronronnement, pour un chant de chattes en chaleur aux râles rauques. Le groupe le plus sensuel et le plus beau du monde avait les couilles au niveau de la poitrine. Ces nanas ont envoyé le tout au diable en ni une ni deux.


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Voilà qu'enfin je constatais des gens en train de slammer sur une grande scène. Plus en hauteur, le carré de la zone VIP des mécènes disposait d'une altitude présomptueuse pour une vue incomparable. C'est dingue qu'à chaque fois le puissant s’octroie une place au dessus des gens par le principe de séparation que le rapport dominant/dominé leur octroie l'ivresse de ce pouvoir. Mais vous savez quoi ? Les groupes ne jouent jamais pour eux. Nannnnn, ils jouent pour ceux de la fosse commune. C'est eux les chimpanzés dans des cages dorées. Le seul hic c'est que le fric foutu dans l'élaboration de leur bienséance aurait pu faire baisser le prix du billet moyen du festivalier.


COFFINS since in 1996, a tout de même vachement moins d'envergure qu'Obituary, dont il 'mimétise' la lenteur du death. Le groupe japonais même en bénéficiant de l'appui de la presse spécialisée reste loin derrière la Tampa Sound, et je n'entends pas sur quoi il table pour remettre le couvert d'une once de singularité ?


Attends un peu s'il te plait...BRANT BJORK ! maaaaaaaaais il joue encore au tennis lui ?

Le dude et son « Black Power Flower » ressemblait à Santana, il transmettait au nouveau hippie son boogie stoner dont la qualité sonore était feutrée. L’ancien batteur de Kyuss nous a caressé les oreilles avec plénitude et douceur, et elle, elle dansait avec une timidité corporelle assez touchante sur les vibrations du Low desert de ce punk band. Quelquefois elle s'arrêtait pour épier l'auditoire. Alors elle se retournait et dans ses yeux on pouvait lire une demande : «  Mais est ce que tu ressens la même chose que moi ? ». Et juste après on sentait le doute s'emparer de son indécision. N'étant pas certaine des bouleversements que le groupe lui prodiguait, elle demandait d'un regard une approbation, l'acquiescement pour légitimer la chaleur bienfaitrice qui irriguait son corps.


Pour ce qui était de la danse corporelle, les bad boys de BODY COUNT étaient attendus et la warzone sold out. Ils ont débuté sans aucune somation avec les balles perforantes de leur « Body Count's in the House ».

L'émeute était solide comme à Ferguson & Baltimore.

LE Ice T himself venu avec son bagout de L.A rendre coup pour coup pour un set aussi cool que carré. Le professionnalisme des ricains en impose, ils le savent, et ont joué avec en surexploitant cette sentence.

C'était du très gros show qu'était venu chercher les gens et ils en ont eu taille triple XXL.


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La rage de Public Enemy sur le beat de RATM, la cover « Disorder » de The Exploited comme principe de rue, le groupe a échaudé son imparable groove avec la section de ses musiciens tirant à balle réelle des riffs meurtriers.

Le charisme d'Ice T n'est pas galvaudé, c'est un show-man comme James Brown, d'ailleurs par moment je voyais la légende du Godfather of Soul déployait ses charmes de black-power avec le jeu de poing et provocateur du félin Cassius Clay.

Si le père Ice T "Talk Shit, Get Shot" est efficace, son fils Ice Tracy Marrow ne restera pas de glace à son apprentissage et se courbera au balle assassine de son pater sur scène après un discours sur les complications de routine à Los Angeles lors d'une interprétation maligne. N'oublions que Ice T est acteur et que leur show est fournit par une mise en scène que quadrille à merveille les amerloques.

Body Count a joué de nombreux hit : Manslaughte, There Goes the Neighborhood, Body Count, KKK Bitch, Copkiller mais pas de « Born Dead » ?!?

Le seul point négatif c'est qu'une place sur une mainstage aurait été préférable pour ces poids lourds.


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Dernier bastion de Norvège, MAYHEM aura concédé sa théâtralité punk black au service de sa légende et de sa violence cryptique, comme premier degré de Venom. Le groupe exprimait dans son regard toute l'abnégation stoïque qu'impose sa dimension païenne. Le silence de son regard était assez expressif pour que l'on comprenne vue d'en bas son excommunication : "Enflamme toi toi-même par le brasier impur que sublime mon aura".

Se refuser à sa sentence n'était plus envisageable au bout du troisième titres, et ils seront nombreux à bousculer les interdits de leur physique pour se briser contre les murailles de leurs voisins plus solides. D'ailleurs la loi de Newton est fausse en fait, car tous les corps qui furent plonger dans le liquide de cette marée humaine ne sont pas tous remontés à la surface. Certains sont même restés au fond des abysses, les poumons remplis de leur cris aliénés à vivre un instantanée explosif de leur passage sous-terre.

Les animaux préssentant la peur avaient déjà fui !


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D'habitude les gens sont dans l'émerveillement d'un gosse devant un feu, cette fascination pour la flamme remonte à la nuit des temps. Alors devant un feu de Bengale vous n'imaginez même pas.

Surtout que celui des dix ans du Hellfest a enflammé les cieux tant ce F E U X D'A R T I F I C E était GIGANTISSIME, de la sorte que Hollywood + Disney + Star War + Rambo + Terminator = Micro-pénis.

Au fur et à mesure que l'intensité du bouquet final a augmenté, les gens se sont mis spontanément à lever les bras vers les ciel rugissant, et à hurler tellement c'était incroyable à vivre.


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« Revenir de chez les morts n'est pas la même chose qu'être vivant. » C'est ce que je me suis dit quand « Slowly we rot » est venu terminer le concert magistral d'OBITUARY.

J'avais alors devant moi le panorama d'un champ de corps débarrassé de son grain, élevant aux cieux le signe des cornes diaboliques, tout en acclamant le retour de flamme des floridiens. Le couronnement d'Obituary prit fin comme on décapite un roi, laissant échapper la clameur commune de l'intensité de cette cérémonie émancipatrice d'émotions. Puis la foule s'est dispersée dans un torrent d'écume tapageuse. Elle laissait derrière elle la sécheresse d'un champ de ruine faisant apparaître des fossiles courbaturés qui réprimaient l'usure du temps sur leur corps souffreteux.

Les personnes restantes étaient de pierre, disposées dans la quiétude de Stonehenge, s'apaisant mutuellement des échos de putréfaction sonique d'Obituary, en crépitant encore d'une chaleur à faire cloquer leur chair.


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J'ai zZzappé le show des SCORPIONS piquant les oreilles. (Klaus il faut arrêter le chant et passer à la pêche aux goujons maintenant c'est vraiment important que tu le saches.)

Le groupe avait sorti l'artillerie lourde de sa romance lubrique qui permet ces moments graciles où Monsieur peut aisément relever la jupe en cuir de Madame, étant dans un état de papillonnage ventral qui en consent la palpation du fessier en toute aise.

GRRRRRRRRRRRRRRRRRR


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Je n'ai aperçu que de loin « still loving you » en rappel, attaché à cette sorte d'espérance amoureuse qui lie le groupe à ce hit. Scorpions a donc joué le grand soir, la dernière échappée belle, le salut final, en digne tacticien du spectacle de foire, avec ses 50 ans de carrière dans les ratiches.

Je pense qu'il y avait un gros soucis technique avec le grand écran, puisque le groupe était dans une image inversée des couleurs en noir et blanc, et Klaus Meine devenant pour l’occasion la métisse de julien Clerc Mélissa, métisse d'Ibiza qui a toujours sa vertu...




VENOM cela restera pour toujours du Motörhead hyper heavy et en accéléré.

J'ai tripé la mort avec des vieux oldschool en air guitar sur « Countess Bathory et « Black metal ». Faut dire que pépé Cronos est toujours dans son jus, sa connerie n'a rien perdue de sa foudre légendaire, plus punk tu meurs. C'était du pur Venom mon petit bonhomme !

Tiens au fait tant que j'y pense, Marilyn Manson a fait de la provoc à 2 balles, et personne pour en bénir la miséricordieuse incitation à la tartuferie, ni pour idolâtrer ce faux dieu.


excommunier ce pantin

Samedi soir au VIP c'était thrash et paillette pour une disco infernale ! Faut dire que le club des supporters, la communauté des anneaux du hellfest cult sont passés de figurant à acteur principaux. Les gars étaient torchés comme des coins avec les échantillons offert par les sponsors spiritueux, c'était la fête au village avec du rock métal dans les enceintes et le folklore de la peña baiona.




DIMANCHE c'était Savage Amusement


Jour 3

J'ai vu comme chaque année des hommes costumés et la tradition en stipule même l'exhibition. Cette entreprise d'happening est à l'initiative gratuite d'un nombre d'irréductibles qui prend une plus ample propagation d'année en année. Elle réclame le flash des photographes pour le bénéfice d'éterniser le masqué, et libelle à cet intérêt son impact publicitaire pour doper le festival d'un éclat convivial, spécifique en produit d'appel.

Toutefois, ont-ils aussi peur de se sentir eux-même à ce point pour délibérément se costumer dans un avatar attrayant afin de se révéler ainsi aux autres ? Leur déguisement cache t'il une propension à travestir la sincérité de leurs émotions ou au contraire à l'exalter ?

J'en ai pas la moindre réponse, tant ce genre de questions nébuleuses dessert invariablement vers une digression qui empêche mon lectorat de se concentrer sur sa base narrative uniquement, et que de toute façon j'en ai surtout rien à foutre en fait. Ma nonchalance pour ce genre d'attribut vestimentaire est à mettre sur le pilori de l'ataraxie d'une banalité déconcertante. Mais pas par un défi de supériorité peu commun et dédaigneux de mépris, mais parce qu'il est vrai que je ne ressens pas le besoin de satisfaire mon narcissisme en vantant à ce point le hit de la compagnie créole, le bien nommé "Le Bal Masqué", pour y être perçu en appartenance à une sorte d'élite festive qui amuse la galerie au beau milieu d'une populace ahurie, et peut être même un brin concupiscente parfois par une telle démonstration égocentrique.


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Il y avait très peu d'affluence quand les toulousains de WITCHTHROAT SERPENT ont débuté. Le groupe était pourtant dans la même veine boisé qu'Electric Wizard. Si leur écorce est encore tendre, la sève suppurait un dom liturgique faisant feu de tout bois. Et selon l'adage doomesque : « Des amplis orange de bon matin ça vous remet d’aplomb pour toute une journée d'enfer ! »


HYPNO5E n'a pas du tout endormi, bien au contraire, il a joué devant une salle comble un set tendu de la couenne comme si il jouait sa vie. Le public a rugi à ce coup de cœur passionnel pour ce Cinematographic Metal, et l’idylle entre les deux était fusionnelle. Nous avons assisté à un set fulgurant en s'imaginant que la culpabilité catholique ne nous fera jamais changer notre place pour rien au monde, même pas une place au paradis, on y était déjà, et avec plein de fantômes hypnotiques en plus !


BIRDS IN ROW, lui, a fait une très grosse impression, avec cette sensation de mal être épineux que regorge leur musique intensive. Il a séduit par sa maîtrise, l'engagement employé, sa rage au corps, criblée pour atteindre au cœur par cette passion encore vierge d'un groupe disposant de sa jeunesse pour ébranler la terre entière. Cette fraîcheur éternelle de la jeunesse est venue bousculer tous les sens, les a-priori, les certitudes que jamais rien n’arrêta les hommes de cracher à la gueule une vérité hurlante avec une beauté indicible.

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NIDINGR a fait chou blanc, pas bien réveiller, pas dedans, aucune présence, et ce n'est sûrement pas par la contrainte que l'on gagne les esprits.

Houlala les méchants !


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Pendant le solstice d'été 2015 j'attendais du groupe TRIBULATION la même luminosité sombre que celle de son dernier excellent opus " The Children Of The Night".

Un brouhaha inextinguible agitait le cloître de la Altar pendant que les émanations corporelles rapprochaient les êtres dans cette foule noire, où la houle méphitique des corps exsudait le même spleen aromatique que cette musique adipeuse. Les enfants de la nuit riaient aux éclats en plein jour, à l'heure où la plupart des campeurs se prosternent devant pernot ricard, et où les autres plus sages honorent comme vin de messe le blanc des vignerons du coin.

Le groupe tendait ses corps androgynes pour un look glam black romantique, où ton image publique n'est absolument pas toi (être vu/ne pas apparaître), et soumettait son dark baudelairien à l'ivresse musicale. Cela fut consommé sans modération dans un cimetière d'émotions sanguinolentes et poétiques.

Avec ses atmosphères lynchiennes et batcaves la fureur sensuelle et la bestialité de ce groupe étaient géniale, Tribulation jouait les yeux brûlants avec ce regard redoutable de fascination, d'attraction mêlé à un apaisement, et la cène était aveuglée par les encensoirs du temple.


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Avec THE GREAT OLD ONES tu as l'impression de t'élever dans les profondeurs atmosphériques pesantes de l'univers d'Howard Philip Lovecraft, dont l'influence majeure sur la musicalité du groupe est importante. Leur concert était très bon, et la fatigue du week apportait une faiblesse qui permettait de se laisser saisir par l'ardeur de leur musique qui en transmettait toute la beauté sombre.

Encapuchonné dans la noirceur de leur black atmosphérique à la sinuosité touchante, le groupe a renfermé dans son monastère homérique le sacre lunaire des migrations lovecraftiennes.


SUP pour Spherical Unit Provided était aussi froid qu'un macchabée, et aussi chaud qu'un corps qui naît. Si il est parfois difficile de s'imprégner dans le dark progressif avant-gardiste et du death tortueux du groupe, que l'on pourrait simplifier comme d'une musique embryonnaire entre Type O Negative et Gojira, leur présence musicale a transporté comme un spectre terrassant.

Le groupe a lancé un merch de shirt entier après sa prestation au public.


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Sur le chantier de l'âme du black métOl, on bétonne l'autel pour que la haine soit saine, et que l'orage reste sage. On se prépare à ce que le sang qui y coule noie la terreur enfantine. On a envie que cette ablation musicale coupe comme une lame d'acier et nous révèle une animalité féroce, jusqu'à que l'on se sent impuissant d'en défaire la sentence irrévocable : Vit la sensation du tréfonds, dans la noirceur de ton océan d'épouvante, seul importe l'exigence que tu ressens, exalte toi, envoûtez les !

De ce fait troublant, pas de bruit de casserole, et un taf honnête et de bonne tenue à mettre en terre pour les norvégiens de KHOLD.


Les australiens de NE OBLIVISCARUS et leur sous death d'occaz en metal progressif ont envoyé techniquement de l'altération musicale dans les esgourdes. Mais je pense que l'on a pas eu l'impression d'apprécier tous les contrastes que leur musique requiert pourtant (violon à l'appui).

C'était escarpé, too much, il me semble même que pour saturer l'âme humaine il suffit de continuer dans ce sens. Enfin c'était véritablement un concert pour les initiés.


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Le trio RUSSIAN CIRCLES a communié avec les masses populaires sur le bien fondé de sa musique post-rock, mâtiné par des riffs aussi massif qu'un défilé de l'armée rouge. Une pointe de lourdeur mélancolique s’égrenait parfois et apportait une singularité sympathique aux chicagoans. La salle était comble avec un public déjà dans la poche bien avant l'arrivée du combo. Un très bon set quoiqu'il en soi, plein de grâce, de volupté angélique, magnifiant la courbure et les rondeurs de leur douce musique, notamment par des tappings de douceur, et un finish avec la foudre comme point final.


Le black metal des Hollandais de CARACH ANGREN n'a pas franchement convaincu. Sur disque leur black symphonique est peut-être bonasse, mais là c'était brouillon, le chanteur a fait le taf en roulant les Rrrrrrrrrrr, mais l'ensemble remuait dans la semoule. Le synthé apportait tout le côté épique, et pour le restant cela reste du black, et c'était aussi chiant que leur décoration avec la crucifixion d'un squelette blanc, les bras en croix trônant sur scène.

Trop théâtral !


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Le trio de Wilmington WEEDEATER a foudroyé avec un très gros volume sonore de sludge. Les gars ont joué avec les burnes et leurs couilles, taille king zise identique à celle des melons de Cavaillon.

Pour une fois c'est un batteur qui a fait le show, il tapait une cymbale avec le pied en acrobate, tournicotait les baguettes comme un jongleur dans la chaleur suffocante de la Valley.

Le groupe était ultra généreux dans son interprétation et ultra cool pour des types au demeurant débonnaires avec leur casquette de trucker, dégageant une musique lourde pour de la weed.

Disposant d'un discographie homérique, ces fumeurs de ganja au capital de sympathie énOrme, ont ravi.


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Une dose de violence pour un coulis de sucre en poudre et A DAY TO REMEMBER a fait éructer la jeunesse à leur poppy hardcore mélodique. Cela fait un bien fou de voir des jeunes heureux. Le band a câliné l'émotion avec la simplicité musicale d'aller droit au cœur pour toucher son public qui y répondait avec exaltation.


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La valley était pleine à craquer pour la légende sudiste EYEHATEGOD.

L'après Joey Lacaze que je redoutais se confirme et les gars ne se trouvent plus comme avant. Il n'y a plus cette aisance, cette fluidité dans le chaos. Je m'en désolais bras ballant.


NUCLEAR ASSAULT, le groupe new-yorkais que l'on croyait mort et qui revient en plus avec un nouvel EP « Pounder », a fait son thrash de haute cabourdise, le jouant à l'arrache mais comme d'une véritable bouffé d'air frais devant les mainstages.

Le true avec le revival c'est que les gars reviennent sans cheveux avec trente kilos en plus parfois. D’ailleurs John Connelly le premier chanteur d'Anthrax j'ai beau essayé, je ne suis pas arrivé à le reconnaître. L'autre grande saucisse de Dan Lilker c’est toujours la même grande saucisse de Dan Lilker par contre.

Bon c'était cool de les revoir, fallait vraiment tendre l'oreille pour reconnaître certain de leur tube, et ceci dit et au vue de l'affluence en fin d'après-midi on peut dire que le groupe a fait un four.


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MORGOTH ou Melkor est un Vala déchu et le premier Seigneur des Ténèbres chez Tolkien, et en Allemagne c'est un groupe de death. Au Hellfest il a donné le fouet et personne n'a rouspété sous le poids de ce death soluble, d'ailleurs la grande majorité attendait le show d'ALLESTORM en fait.

Et là c'était aussi gavé qu'une oie du Périgord. Mais qu'est ce que vous trouvez à ce pagan festif power de mes couilles ?

Vous voulez du power de flibustier mais écoutez donc Running Wild !!

La salle était comble, ça dégueulait du people jusqu'à l'horizon, et tout acquis à la cause mousse des bois festif viens boire un peu coup à dans la hutte en chaume sur l’Ile de la Tortue.

Moi ce truc ça m'épuise, déjà qu'avec la fatigue du week-end...


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Les corsaires auraient pu chier sur scène que les gens auraient applaudi, tu leur balançais la fiente ils s'en seraient badigeonnés le corps, s'enduisant le visage avec même tiens.

Vous pensez que je ne comprends rien parce que je suis dépassé hein ? Mais ce n’est pas un conflit de génération, c'est un conflit de civilisation.

En attendant d'éructer à mon tour avec les oreilles en souffrance à côté pour le concert de Cannibal Corpse, j'entendais la sonorité si symptomatique d'un accordéon, et ceci m'expliquait de la possible attraction des frenchs lovers pour ce groupe, avec cette nostalgie des bals populaires de l’hexagone et de sa java tourbillonnante. Mais aussi pour l'évidence festive des chansons paillardes, d'ailleurs il m'a semblé reconnaître l'air du « Troubadour » à un moment.

A S S O M A N T !!


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La formation historique de Tampa, CANNIBAL CORPSE a tendu les tripous d'une technicité à double tranchant, dans la stimulation d'entendre le hurlement de cadavres dans les oreilles, une boucherie dans l'estomac, et un abattoir devant les yeux.

Le groupe était légiste, gynécologue, et proctologue tout à la fois. C'était somptueux de viscères et d'intestins deathaliques et l'interprétation était aussi étincelante que la fulgurance guerrière d'une horde de zombie de la série « Nation Z ».

Le public en redemandait en exhalant son admiration sans cesse.

Impérieuse avec sa chevelure couleur corbeau qui faisait ressortir sa peau opaline, elle subjuguait d'un simple regard remplit de malice. Elle possédait ce magnétisme d'aimant que la courbe d'une croupe idéale rendait fou à lier. La présence d'une copine double épaisseur triple embellissait le corps sculptural de la belle en faisant tache d'huile à côté. La ténébreuse brune ondulait sa tête en même temps que son bassin, augmentant sa température corporelle au point de faire adhérer ses cheveux sur son visage fin. Elle levait les bras à chaque fin de morceaux soulevant deux obus qui défiaient les lois de l'attraction terrestre.

Puis elle criait sans arrêt des « Oh my god !!! OOOOOH my gooOoood !!!! »...Mouais, tu parles d'une sataniste.


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Vorph et son légendaire charisme de teufeur démoniaque était venu par sacrement de pénitence avec SAMAEL faire recourir les gambettes endolories des hellfesteuses & hellfesteurs. Si au départ leur indus était en panne de courant, elle provoqua un court-jus au final stroboscopique sur les hits dansants de black industriel tel que « Ceremony Of Opposites » et « Baphomet’s Throne », où les suisses ont démontré leur sens de l'industrialisation de masse de la biguine métal.


Pour EPICA, les fans de jeux de rôle attendaient ce set entre l'amourette de la fée clochette et d'un dragon d'eau douce, d'ailleurs cette année le crew a fait une courbette significative pour séduire cette population de nerd/geek, dont la marge de progression dans le panier moyen s'avère de plus en plus importante. Le chiffre d'affaires mondial du secteur du jeux électronique ayant dépassé depuis 2002 celui du cinéma, il n'est pas du tout négligeable d’orienter une offre spéciale envers cette ethnie. La taverne World Of Warcraft était tenu sur le passage menant au Hellfest de manière significative, il y avait aussi le navette reliant Nantes/Clisson de la SNCF revêtue pour l'occasion à cet effet.

Ah oui, non je n'ai rien vu du concert d'Epica, et pourtant j'adore les rousses.


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Les légataires oldies de l'osSuaire sainteté doomesque SAINT VITUS étaient sortis de l'hospice.

Les pépés du doom ont produit un set comme une pénétration lente, profonde, et dure. Puis aussi molle et velléitaire de statues de cire, et pas en place par moment, c'est regrettable. Malgré son ancienneté le groupe n'a pas joué avec ses pieds mais avec son cœur toutefois. Le public plein de miséricorde pour ces légendes avait le renoncement qui éteint les regards et scelle les lèvres par respect.


THE EXPLOITED c'est ce groupe qui a chanté « La digue du cul » en français sur l'album...Ah merde non ce n’est pas eux, c’est « Les champs élysée » par NOFX je confonds les deux depuis toujours et je ne sais même pas pourquoi ?

Pendant le set de The Exploited j'en ai profité pour aller pisser pour rendre hommage à leur punk de caniveau.


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Je dois vous assurer de mon excitation à voir Thomas Gabriel Fischer membre fondateur des groupes Hellhammer & Celtic Frost venir avec TRIPTYKON me clouer sur place à son rituel de suspension.

Le groupe dispensera son aura maléfique à ses disciples par une relation verticale à leur maître dans une sujétion hypnotique. La lente procession funèbre intercalera des titres de Triptykon avec des classiques de Celtic Frost, et c'était aussi beau qu'un cimetière à l'automne, qu'une pleine lune en été, qu'un cercueil en hiver.

J'étais comme à mon habitude devant la console (meilleure qualité sonore dois je le rappeler ?), et un photographe courtisait une jeune femme arrogante (journaliste de son état me semble t-il à la vison de son bracelet), et a réussi par un subterfuge dont les garçons en ont le mérite pour assouvir leur pulsion de baise primitive, à la masser. Il l'a massée d'abord à la nuque puis est descendu vers les lombaires en érotisant sa gestuelle au fur et à mesure, pendant que le groupe nous faisait contempler la noirceur de sa musique. Au point qu'à mes pieds, au bout d'un moment de massage Californien vers celui de Thaïlandais, deux êtres semblait s'aimer, et s'unir dans le temple gothique de la cathédrale dark de Triptykon. Qui pourtant ont une réputation à tenir. Puisque ces gars tu les fous en bout de table pendant les libations dominicales, il te pose une ambiance à déterrer un cadavre de la famille dans la stupeur d'en voir apparaître le fantôme avec froideur.

Mais là, à cet endroit précis, dans la froideur de ce caveau, un couple s'est bécoté, simplement.

Dîtes donc, il aurait forniqué devant nous c'était concevable, mais se bécoter comme sur les bancs publics de Brassens, c'était une bêtise d'enfant qui joue à touche pipi dans un backroom d'échangiste, merdeeeeeeeeeee cela ne se fait pas, jamais dans la darkroom de Trypticon.

Le morceau qui a clôt le set était « The Prolonging » et dura aussi longtemps que le plus esthétique des purgatoires.


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Le set de branleur de SUPERJOINT RITUAL a mis tout le monde au pli de saucisse du Philou Anselmo...


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...Qui a bien entendu toujours la langue bien pendante en rabrouant son stand-up de remarques sarcastiques tel que :

« Est ce qu'il y a des gens qui aiment Megadeth ? »

Et à tous ceux qui ont levés le doigt en mettant beaucoup de soin dans leur apparente négligence à répondre de manière positive, il leur a répondu : « Ok tu crains !! »

Le sludge cradingue du band avec ses morceaux de death a apposé autant sa force herculéenne que par son envergure à baisser le rideau du week-end, pour faire profiter d'un show aussi chaleureux qu'une beuverie entre pote. Le combo étant à la base un supergroupe avec Jimmy Bower à la guitare  (Eyehategod : pour deux show dans la journée), le Philou au chant, Kevin Bond (guitare), Stephen Taylor (basse) et Joey "Blue" Gonzalez à la poumpou (Philip H. Anselmo & the Illegals, Warbeast), le combo a défrayé sa bourrasque sonore avec coolitude.


Si musicalement ce n'est pas du tout ma came le métal symphonique, j'ai été agréable surpris de la qualité du groupe NIGHTWISH, dont le show m'a complaisamment séduit, et le groupe était même étonné en passant en épilogue du festival d'obtenir autant de plaisir.


Puis le Hellfest 2015 était déjà fini !


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En regagnant la pénates de ma nuit, seules ses jambes dépassaient du fossé, en m'avançant je diagnostiquais qu'il n'était pas en hypothermie mais qu'il dormait comme un nouveau-né avec comme doudou une bouteille d'alcool. Apparemment il n'était même pas parvenu jusqu'à l'entrée.

Dire qu'il y en a qui n'ont pas obtenu de place cette année encore.

Merci à tous bénévoles, au crew du Hellfest et à Roger Wessier pour ce somptueux dixième Hellfest.


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