REPORT DU HELLFEST 2011


Welcome

Et hop tagada stoin stoin, me revoilà, propice à la déroute sémantique, tel un barde lyrique des bois, qui dévoile la richesse de la langue de Karen Cheryl, tout en réconfortant le pauvre métalleux et la pauvre métalleuse, qui reviennent à peine de la communion du Hellfest avec la fatigue et l'errance des zombies, qu'ils sont déjà dans l'attente de revivre une nouvelle fois cet événement majeur, à travers mon reportage démentiel.

Maintenant, je vous conseille de vous lovez confortablement, avec de quoi vous restaurer, et surtout vous rafraîchir...


Hurry up dude !

Cabourdise power !




L'année dernière, lors de mon report, je vous avais demandé de me rejoindre dans le côté obscur de ma couillardise. Alors de deux choses l'une, soit vous êtes sourd, soit vous ne savez pas lire.

Forcément, l'un n'empêche pas l'autre, mais avouez que c'est plus que préjudiciable pour arriver à vous fendre la poire avec la singularité comique d'un reporter qui possède un mojo de heavy métalman, nan ?

J'ai donc décidé de faire encore plus long que l'année dernière, histoire que vous puissiez prendre votre pied comme le député/maire Georges Tron, le fétichiste podologue. Alors commençons le récit spectral :


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«Clisson est une petite bourgade de Loire-Atlantique où l'on fête la fin du printemps de manière très marginale, vu que les gens s'habillent essentiellement en noir, tout en clamant des balivernes médiévales exhortant le démon, en se jetant les uns contre les autres au tempo fulgurant d'une musique assourdissante. La chose est devenu tellement étrange, qu'ils viennent du monde entier festoyer dans cette orgie. Non mais je vous jure, on vît une époque absolument décadente où l'on ne sait plus quoi inventer pour surprendre et attirer succube.»

C'est sur ce commentaire épistolaire d'un préposé du christ que j'éteignis radio St Hermine, et ouvrit la fenêtre afin de prendre un grand bol d'air du lisier de Vendée qui sied si superbement à ce coin de labour. Bizarrement c'est le seul coin sur ma route où j'espère de ne jamais tomber en panne. Étrange présage que celui que j'ai perçu dans un ciel devenant plus sombre à l'approche du val de moine.


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Mais à défaut d'être superstitieux sur ce genre d'évênements, la sagesse grecque applique à l'athée que je suis, de ne point s'attarder sur les terres ou l'on cultive l'hégémonie mystique. Je me suis donc conçu un abri atomique, au cas où je devrais causer à un de ces chouans vendéen s'il devait m'arriver le malheur d'une panne, avec la réplique de survie qui suit :

« Va donc sucer le vicaire de Nantes, démon ! ».


Il faut dire que je dispose d'un humour de terrassier quand il commence à se cracher dans les mains dès que j'évoque la religion.


Alors la veille du départ, je fais toujours le même cauchemar cauchemardesque, de voir apparaître la mise en demeure du Hellfest par les vindictes christiques d'un groupuscule de béni-oui-oui intégristes. Je me réveille en sursaut arrimé à mon pieu, et me rendort aussi soudainement, cajolé par le sable brulant que vient de déposer délicatement Belzébuth sur mes paupières pieuses.

Ainsi, le sommeil réparateur fera son effet pour parcourir la distance qui me sépare de la croute terrestre à l'enfer des cieux. Le co-voiturage aidant, je ne suis pas seul. Ma voiture est sold out cette année, cool. L'année passée j'avais seulement un marocain étudiant en Allemagne et passant son stage à Tarbes. Ouaie, c'était compliqué.

Départ de Roquecourbe à 2H00 sous l'égide protectrice de la pleine lune. Arrivée à Clisson 10H30, ouchhhhh. Chercher pass, monter tente, speed de la mort puis enfin, le fest...Mazouté dans la horde des festivaliers, j'affiche comme eux le même empressement pour gravir les dernières barrières qui nous libère enfin, tous, de cette si longue attente à ce rendez-vous unique, qui stimule la communion de toutes les musiques extrêmes le temps d'un week-end, diablement fun ! Mais putain que c'est long...

Gasp ! C'est pire qu'à la poste !

Année après année je me pose les questions suivantes : Jusqu'à quand le Hellfest va t'il poursuivre sa progression ? Quel sera le point de rupture avec son public ? Comment sera t'il dans un avenir proche ?



Comme toute chose, il y a des cycles, et cette année, c'est sûr, on arrive à la fin d'un cycle, mais personne pour le moment n'est capable de dire qu'elle voie sera la meilleure pour le futur du festival. Mais l'avenir semble jonché de piques et de bourbiers, tant la manne financière dans le milieu du métal s'est avérée rentable et que désormais, ils sont plusieurs à vouloir une part du gâteau.

J'ai même eu peur que le public ne devienne un consommateur de festoche de foire à la saucisse, pourtant je reste convaincu qu'il demeure unique. Puis et de toute façon :

Le noir vous va si bien


Pour la rentabilité d'une telle manifestation, il ne faut pas se voiler la face, il est indispensable de remplir correctement le site avec des groupes de renom et un large public. C'est comme un cercle délétère, et à ce propos j'attends de connaître l'impact du Sonisphère français. Est ce un premier coup bas pour le Hellfest maintenant qu'il n'est plus le seul grand sur le territoire ?

Ce qui est sûr pour le Hellfest, c'est que l'on a constaté qu'un mois avant, le festival affichait déjà complet, donc tout le travail accompli en amont par le crew du Hellfest a finalement était payant avec son public.

Le Hellfest doit devenir autre chose qu'un simple festival de musique, il se doit de rester underground, et surtout, il est absolument nécessaire qu'il devienne une contre-culture à part entière.



FRIDAY DEATH


Pump up the volume


ARCHITECTS 

Il tombe des cordes passionnelles de deathcore, mais aussi une pluie battante qui abat son désarroi. Le set est offensif malgré tout, car le groupe maintient beaucoup de générosité.

Je constate que dans le pit on se mouille, alors que dans le vip on regarde à l'abri sur la TV les concerts.

Le heavy à papa des suédois d' IN SOLITUDE était cool, mais KRUGER avait aiguisé ses envies avec sa musique. Leur sludge a bercé les hurlements du chanteur pour attiser un démentiel bourdonnement mélodique. C'était un havre de folie et de contemplation. Un set au must de l’incandescence, surtout avec le renfort de la fumée et des lumières, puisque la majorité du set, Krueger était dans l'ombre chinoise à brailler d'un éclat étincelant. En plus, il y a de la pop chez ces garçons.

A l'extrem market, j'ai rencontré Will Arkunas. Il est tel que je l'imaginais : Très intéressant et avec des projets en action. C'est un mec positif qui attendait le show de Rob Zombie avec impatience et qui fut un peu déçu le lendemain, et je le comprends.


THE DAMNED THINGS

Sans pour autant critiquer le caractère intrinsèque de leur show millimétré au cordeau, je suis cependant tout à fait disposé à vous affirmez en crachant par terre un glaviot généreux, que ces gars sont surestimés au possible.

 
            Pas de présence de Scott Ian : WTF !!

L'arnaque

Je me suis cassé direct.



EYEHATEGOD 

L'origine du doom sudiste est revenue mais cette fois-ci sur une scène plus petite, du coup leurs riffs provoquèrent des coups de tonnerre d'une extrême virulence, comme une sorte d'ouragan Katrina ravageur. Mais la force du groupe s'est d'être arriver à produire un court-jus dans la damnation du public, jusqu'à provoquer de l'électricité statique dans la horde de cheveux longs en perpétuelle roue libre.

Safesex

KARMA TO BURN

Le trio prouvera une fois de plus que son tantrisme liquoreux est efficace à produire des boucles rythmiques intenses qui plaisent tant aux filles comme du safe Sex !




Par contre j'arrive juste pour la fin de THE EXPLOITED qui racole dans la oï working-class, avec son iroquois de chanteur qui balançait un anti-américanisme primaire et le même programme que lutte ouvrière pour les élections cantonale en Indre et Loire. Héhé :)



VADER ..........retro satanas

disco death



On a adhéré à grande majorité à Vader, car le groupe a joué à brutaliser le death.

Dans ce théâtre d'Hadès, le purgatoire tient lieu de miséricorde, surtout devant cette réaction en chaine, d'hommes plus braves les uns que les autres à s'embraser ensembles pour la même oriflamme. Ce groupe propose une séance de thérapie de groupe ni plus ni moins en fait.

C'est ainsi que le public refoule sa pathologie avec la même ferveur qu'un fanatique, qui s'entête à croire coûte que coûte à l'idéal romantique du martyr, en s'exténuant les cordes vocales dans des refrains outranciers pour la vertu d'un fakir anglo-saxon. Et oui, car je rappelle à toute fin utile en précisant avec zèle sans que vous y perdiez le fil de l'intrigue, que nous sommes en France et que le public à dominance hexagonale, procède au chant dit du yogourt bulgare, pour détruire des lyrics pourtant déjà assez saugrenus avec un tel groupe obscur.


DOWN

La pluie redoublait et Phil Anselmo s'adressait en substance à son public : «  Vous êtes géniaux à vous tremper la gueule jusqu'au os pour nous. »

Mais bon, je rajouterai néanmoins que le public a payé sa place et que ben quand tu y es, tu y es quoi !

Oh putain nannnnnnnnnnn

Ok, c'est bon ça va quoi !!!

Quand le guitariste Pepper Keenan était de dos, on aurait dit qu'il avait un teesh des Shériff. Je ne savais pas que les anciens Montpelliérains étaient si réputés outre-atlantique. Down a accompli un set méritant. Par contre j'ai remarqué qu'Anselmo quand il veut se mettre sur les genoux, il grimace en se relevant, et ça, c'est l'age qui parle avant tout. Le final c'était Down meet C.O.C et eyehategod, cool dude !

Statué par l'omniscience d'un sage journaliste déblatérant de bave sur le décolleté plongeant de sa collaboratrice, le concert de The Cult ne valait pas un clou rouillé dans le cul !

Passons dès à présent à Iggy & The Stooges avec la pensée de Brian Eno : "Quand on dine avec Iggy, il ne montre pas sa bite, c'est un homme charmant, cultivé"


iggy est toujours un gentleman

Pour sûr mec !!!! Je suis finalement passait voir l'iguane qui faisait le singe torse nu sous un froid de gueux. Cet Iggy est très résistant tout de même, il faut lui reconnaître cette particularité.

Il a fait le chien ensuite, et puis tous les animaux de la ferme par la même occasion, respect !



Iggy & The Stooges, c'est un groupe qui a autant d'expérience que la vache qui rit et les sablés normands quand même. A la fin, Iggy a montré son cul en se moquant comme un punk situationniste du culte du démon, dont il a accompli pourtant l'outrecuidance révérence dans le rock'n'roll show qu'il maîtrise à merveille, en plus, ça marche à tous les coups.

Iggy est un punk ! Il avait toute sa place au Hellfest car il y a toujours autant de clowns et de déguisements.

C'est toujours divertissant et funny ce délire de se déguiser. Par contre, tous ceux qui ont brillé l'année précédente et qui reviennent cette année avec la même panoplie, ne sont pas arrivés à créer cet effet de surprise. Ils sont restés dans l'attente de revivre la même gratitude, alors qu'ils n'ont reçu qu'une simple reconnaissance. Ils déambulaient donc hagards, sans véritablement admettre qu'ils ne faisaient plus partis des gens que l'on remarquait cette année-ci.


BELPHEGOR......J'en veux encore.

En abjurant sur le vaste putride de cette musique sombre, je me suis écarté de cette vénéneuse attirance qu'éprouve la plupart du public pour ce groupe de métal sans compromission, qui piétine le crâne de tout ce qui lui fait face avec une musique exsangue de toute compassion.

Car le groupe fut un peu dans le brouillard quand même.


Dans le brouillard du pit




Et en parlant de crachin, vous ne savez pas quoi ? Quand je suis arrivé au stand végétarien pour m'alimenter, une fille tout de noir vêtue, clamait à son amie avec espièglerie : « Je suis toute trempée, je suis toute trempée, putainnn». Je ne saurais vous dire si c'est ma présence qui avait déclenché cette irrigation ou les embruns de pluie par contre ??

Quoiqu'il en soi, Hellmouillait !

Hellmouille


CORROSION OF CONFORMITY

C.O.C s'en est donné à cœur joie avec leurs bourrades de boucles rythmiques lestant des tonnes de lexomil hypnotiques. Big Up au batteur Reed Mullin, qui m'a très impressionné dans le contraste fou de la zique de C.O.C.

Dingue !

C'était le come-back du son 90's en l’occurrence, puisque dans la soirée il y avait les excellents MELVINS qui nous ont compacté un crossover dont eux seuls sont les glorieux dépositaires. Leur concert était vraiment génial de saveur, avec des titres totalement jubilatoires au possible. Et un Phil Anselmo en pleine transe en backstage qui avait retrouvé toute sa jeunesse. Agité de multiples contorsions indescriptibles le rock du gang de Buzz Osborne a tordu la folie de leur musique sous toutes les coutures. C'était vraiment hallucinant !



Je ne sais pas si vous avez remarqué mais en plus de la pluie comme bad trip du vendredi, et déjà qu'en règle générale pour y voir, c'est galère, nous avons dorénavant les amateurs photographes qui prennent clichés sur clichés à la mitraille. Alors, je ne sais pas si c'est un jeu d'une subtilité qui m'échappe très certainement encore, ou un concours photo organisé par la fédération des pètes couilles nationaux, dont le gagnant remporte une semaine de stage paparazzo à Agadir pour la venue de Lady Gaga ? Mais entre les bras qui se lèvent, cette nouvelle génération d'être humain qui mesurent 3 mètres de haut, les appareils photos, les téléphones portables, bientôt il faudra venir avec des échasses, putain !



ROB ZOMBIE



Blottie dans la meute de la fosse, je fais face à une vertigineuse descente en rappel avec ce groupe de shock rock, qui me rappelle que la lubricité du rock'n'roll est un de ses plus grand fondamentaux essentiels.

la lubricité rock'n'roll

Mister Rob Zombie en personne, venu répandre le vice de son théâtre des horreurs à un par terre de fans, pétris d'attente pour un grand show à l'américaine. La supernova musicale se succèdera à une atrophie de goule et de sensation morbide, répandant un virus très contagieux aux buvettes environnantes dès les premières notes fantomatiques du maitre Zombie.

Mais il a manqué un zeste de peps au set de Rob, parce que comme me l'a confirmé le lendemain Will Arkunas, le set était fluctué par la musique qui faisait monter la pression puis retombait entre chaque morceau. En clair : Entrecoupé par des sermons aussi manucurée qu'un ferrailleur, il aurait mieux valu que le Rob ferme sa gueule, et laisse la place à la vindicte assassine de sa musique caverneuse.

J'ai chié les légendes de POSSESSED, mais j'ai vite vu les pionners MAYHEM, parce que le groupe paradait avec une facilité de publiciste à faire croire à son entertainment en carton pâte.



Je me susurrais sans cesse : « Allons, allons, ami métalleux ne soit pas si crédule avec ces manigances de roublards. Ce groupe nous vend son truc manichéen entre l'ésotérisme dictatorial contre l'église ou se taper le cuisseau devant la parade de Belzébuth ? »

Ttttttttttttt, vraiment, votre façon de gober comme des mouches à ce genre de croyance est absolument dédaigneuse de votre admiration pour le black metal, d'autant plus qu'elle pourrait si elle ne cessait d'accroitre en vous un ressentiment pieux, aller jusqu'à souffrir de croire en la foi chrétienne. Je vous en conjure de stopper cette pitrerie en prenant partie pour tel ou tel clan comme au temps des francs, car rien que cela est assez comique en soi, nous sommes en euro je vous le rappelle.

«Et souvent il y a plus de bravoure à se retenir et à passer : pour se réserver pour un ennemi plus digne.» Friedrich Nietzsche


heavy warriors


MORBID ANGEL

Eux par contre ont remis les ténèbres à leur place, ainsi que leur statut de groupe culte et vénéré, qui depuis la sortie de leur album « Illud Divinum Insanus » en ont pris plein la tronche par des commentaires dédaigneux. Du coup, c'est à Clisson que l'on a payé les pots cassés avec un set frontal qui a arraché des cris de guenons aux hellfesteurs tellement ils avaient mal aux vertèbres après. Dans l'attente saugrenu de voir surgir la bête, les nombreux partisans à honnir le groupe furent sur le cul quand la foudre sonique commença à faire fondre leur ouïe avec les sarcasmes expiatoires du malin dès les premières mesures de leur death métOl. It's Ok !

Incontestablement, le meilleur show du jour.





Fait très marquant de cette année, la recrudescence d'étrangers sur le site. On peut affirmer sans se tromper, que le festival a véritablement franchi une nouvelle étape en élargissant son auditoire pour une répercussion plus importante d'année en année, tout d'abord européenne, jusqu'à devenir mondiale.



Je n'ai pas assisté à la déferlante cosmique de MONSTER MAGNET, car j'étais bien trop occupé avec le set incandescent d' IN FLAMES qui était à la mesure de leur show, à la pyrotechnie tapageuse et savoureuse, mettant dans les feux de la rampe le concentré idoine de leur death mélodique nouvelle génération.

fire


Totalement esseulé par le vide que le groupe laisse derrière les stigmates de sa violence, je me retrouve face à la vivacité exténuante d'un troupeau de jeunes mâles loquaces, dont les qualités athlétiques à ingurgiter des litres de bières et à débiter des réflexions Strauss-khanienne sur la femme en général, me saoule au plus haut point. Il se fait tard et la fatigue physique et morale se fait ressentir dans les tressaillements de mes maxillaires, je pars à pas feutré sous la pluie et le froid sibérien rejoindre le réconfort de ma tente, avec les tympans en sang et toujours ce sourire caractéristique d'un bonheur inavouable.



SATURDAY BRUTAL

happy !



Le petit jour se faisait faible, j'allumais la radio qui diffusait les nouvelles du monde terrestre avec la même disposition cynique qu'un collabo venant de balancer une famille juive à la gestapo. Je soldais la bizarrerie de la situation par l'extinction de ce bruit de fond très rapidement, car je ne voulais plus me sortir de la cuirasse du festival qui permet d'ajourner la vacuité existentielle le temps d'une pause réparatrice, bien sûr sans incidence sur la marche périlleuse d'un monde croulant sous le poids de son exploitation insalubre.



L'ampleur du festival est tel aujourd'hui, qu'il convient désormais d'espérer que le Hellfest demeure un festival unique, conçu par des fans et pour des fans, uniquement. C'est en tout cas le vœux le plus cher de tous ceux qui ont couronnés de succès cet événement, que se soit les organisateurs, que les artistes boostés par un public exclusif. Je retiens votre attention sur ce dernier point, puisqu'il est criant de vérité.

Car améliorer le confort, tel qu'il soit (écoute/hygiène/espace, etc...), nécessite des moyens et une pléthore de décisions en chaines, dont l'investissement devient tributaire d'un cercle vicieux. Pour ne pas tomber victime de son succès, reste à toute l'équipe du Hellfest de réaliser et de garantir des choix cruciaux, qui solliciteront l'enthousiasme des fervents adeptes des premières heures, sans galvauder l'essence de leur flamme autour des principes d'intégrités qui en régissent.

Reste au public à ostraciser sans appel tous ceux qui se conduisent comme des animaux avec un égoïsme tragique pour la continuité du festival. Ainsi que ceux qui méprisent l'esprit crossover et rock'n'roll, en restant dans une attitude partisane avec l'érection constante de la pluralité du festival, et surtout, afin de confirmer une reconnaissance culturelle vers une invincibilité.


Indestructible



Ces garanties pérenniseront l'âme du Hellfest, tout en espérant que le nombre de festivaliers en augmentation perpétuelle ne fasse jamais décliner la fierté qui est la nôtre, pour un évènement de cet ampleur émotionnelle. Le Hellfest secoue cette culture qui est en nous de façon viscérale en une véritable aventure humaine. Il n'en tient qu'à chacun de nous alors, de faire en sorte que les comportements restent fraternels, et prolifèrent vers une filiation positive.

Nous ne voulons pas de poseur, de superflu, ni de concession à notre dévotion. Pas plus que de ces touristes attiraient par la parade géante d'un voyeurisme exacerbé dans une culture qu'ils ne connaissent pas, et dont ils se foutent éperdument.



La magie qui a opéré depuis l'ascension fulgurante du Hellfest a tenu sur un seul élément primordial : Le manque évident et cruel des musiques extrêmes dans l'hexagone.

Si le succès est là, c'est que la première des conditions a largement contribué à traduire ce respect décisif que nous portons en chacun de nous, pour cette culture tant méprisée. Si aujourd'hui elle devient « présentable » et qu'elle s'épanouisse dans une société qui se dit démocratique, c'est enfin une très bonne chose. Mais elle n'est pas pour autant conventionnelle et ne le sera jamais. C'est bel et bien dans cette trame spécifique que nous puisons notre passion. Cette vibration qui nous touche depuis le premier jour de son impact dans notre vie, est indissociable de notre attachement pour ce festival.

Stay Heavy, Stay Brutal !


heavy métOl power



Fraichement disposé par la fine pluie éparse qui est venue au petit matin apaiser les ardeurs des derniers soiffards de la veille à aller se coucher, je constate que la vaillance des pseudos gaulois, viking et autres groupuscules chevaleresques n'est plus disponible pour se vivifier le cortex avec le set de LYZANXIA en French doctor.


Faiblement glam le set des girls de CRUCIFIED BARBARA ne fut pas une débauche de foutre sonique, alors que l'on espérait que ces femmes s'en serviraient comme d'un martinet pour taillader le musc de l'assistance. Je réaffirme que le rock'n'roll est unisexe depuis ses préliminaires, et qu'il y a uniquement la misogynie des poltrons à petites bites pour en douter encore.





barjot

TOTAL FUCKING DESTRUCTION

Un set complètement barré, avec des musiciens survoltés pour un grindcore explosif. Rick Hoak, le batteur/meneur est un gars excellentissime, à chaque fois c'est lui qui met le paquet pour que ces acolytes se surpassent, et c'était super rapide et géant à la fois, mais cramé.



J'ai discuté brièvement avec Tiriwurst du fanzine Speedball et du collectif Humungus, qui devait passer le bonjour de ma part à Cha!

C'était cool de rencontrer TIRIWURST

Puis tout autant de serrer la main à Slo de Metalmaniax.


Lors du concert de NASTY, il y avait ce type, peinard, installé comme un petit marquis de la haine Eric Zeymourienne. Un gars insolent, une sorte d'improductif de la société qui se permet de nous pourrir le début du concert avec des propos de salpêtre, finissant de moisir tout le mal que l'on conçoit de la race humaine, en corroborant les propos de la droite aryenne qui prévale de son existence sur le globe terrestre. J'ai fini exaspéré par lui dire : « Ferme t'a gueule Hitler, parce que tu vas en prendre une d'ici peu, qui va te décoller la plèvre.» Ce qui a permis de détendre l'atmosphère et de descendre l'ostracisme de son arrogance au niveau de la poudre d'escampette, pour ne pas ressentir ses naseaux ruisselant d'hémoglobines chaudes, et une vision étourdie de la voie lactée devant les yeux, mais sans le vaisseau spatial du capitaine Flam toutefois.

Je sais bien que nous ne sommes pas venue au Hellfest pour gambader les fesses à l'air avec une couronne de pissenlit sur la tête, mais il me semblait que la célébration des musiques extrêmes, se devait de bénéficier d'un peu plus de dignité, et pallier d'une manière radicale au conditionnement de propagande des nouvelles troupes de la wehrmacht. Mais ce ne fut qu'un cas pendant tout ce week-end qui détourna du contexte cette cérémonie sonique, en ayant cru que l'épandage de ses idées de fumiers favoriserait le terreau de son idéologie stérile. J'espère au moins qu'il aura saisi que l'intolérance de ses déclarations posthumes, n'était pas compatible avec l'essence fraternelle du concert HxC de Nasty, dont la mixité sociale aurait dû alerter l'embryon de discernement qui lui restait dans le vide-ordures qui lui sert de cerveau.



Sinon, voilà bien un HxC matinal qui déboucha le cérumen, avec en plus un message antifa et du groove, que demande le peuple ! ! Les chiens du HxC aboient et les bouts de cervelles trépassent....


Jusqu'à WHIPLASH qui est du motörhead en mieux, ils sont plus fun, plus ricain quoi ! Leur thrash est super dosé, et leur set en plein dans la ligne de mire des thrashers du jour.





A un moment, j'ai aperçu dans le flot tumultueux du pit une fille pratiquant le slam. En suspens au dessus des siens, elle devait sentir la caresse d'inconnus élever son corps comme une déesse grecque, sans ressentir la palpation scabreuse dévolu au vice du profiteur, car elle affichait sans discontinue le sourire spontané que ressentent les femmes en pleine confiances. Ou bien alors, était elle en train de feinter toute candide, la réalisation d' un fantasme entièrement féministe, ou l'homme serait entièrement esclave de sa sculpture corporelle, en la promenant fièrement à bout de bras comme un trophée royal ?!


succube

C'était assez dingue à constater...Tout comme cet autre chose assez effarante aussi car pour participer au Hellfest dans de bonne condition psychologique, c'est assez simple, il faut que ton cerveau fasse un tour de montagne russe pour être assez ouvert d'esprit quand tu vas rencontrer du hors norme à tout bout de champ. Dire qu'il y a des gars qui sont blasés de tout dans leur report. Mais pourquoi ils ne laissent pas leur place si ils se font chier ? J'ai jamais compris cela moi ???

Hayyyyyyyyy, bonne condition psychologique tu as dit ? Mais c'était de rigueur avec le set de YOUR DEMISE car dans le pays de la reine d'Angleterre, certains fidèles prêchent pour une dynamique HxC et viennent en France exprès pour faire griller les oreilles des froggies. Si leur dernier opus en date « The Kids we use to be » n'a pas eu l'accroche adéquat pour les critiques de l'hexagone, les britanniques ont embrasé le pit avec un hurleur en état de choc.

Accroché au bastingage du blockhaus de la sécurité, je sentais les corps de mes voisines qui se compressaient au mien sans que je puisse freiner "l'hardeur" de leurs frottement, surtout avec les obus de leurs nichons qui se foutaient contre mes rétines sans cesse.


Tu vois le choc ?


Oh les filles, oh les filles...


Sinon, quand il nous faisait face et qu'il écartait les jambes, le chanteur Ed McRae, on pouvait constater qu'il avait un trou entre l’entrejambe, franchement cela faisait négliger pour un anglais. Non mais vraiment quoi !!

Dans un mood plus conséquent, il y avait DEEZ NUTS. Et il faut dire que JJ Peters possède ce flow qui permet au HxC des Wallabies de Dees Nuts une terrible aisance sur scène. D'ailleurs leur HxC est dosé avec des breaks pesant sa puissance metalcore. Le public a semblé quelque peu « anesthésié » dans cette avalanche de HxC lourd. Le public dansait, mais dans son coin.



A l'inverse, quand la teuton vibe du power metal d'Hammerfall pour motard de kawasaki, a développé son helloween style, notamment grâce à un guitariste blond et moustachu, dont les deux particularités se constatent davantage de nos jours dans les concours de air guitar, le courant est passé.

Je ne peux en expliquer l'impact par contre ???

Han !


Une fois n'est pas coutume, alors pour enfreindre le code du reportage journalistique, je vous propose un intermède météorologique :

L'anticyclone des Açores est venue baigner un mois de mai radieux sur la majorité de la république de Marianne. Si on rajoute à cela la raréfaction de groupe à consonance gothique dans la programmation, nous arrivons à une baisse évidente de goth dans la proportion de la faune du Hellfest. Par contre, les rares qui étaient présents, étaient très identifiables à la couleur blafarde de leur peau par comparaison à celle hâlée des festivaliers cette année, malgré un week-end grisâtre.

girl goth vamp


Je reconnais que le set d'HAIL OF BULLETSfut honnête, car le groupe en a profité pour foutre une tête au carré à l'assistance. Mais les hollandais n'ont pas bousculé le pit en faisant tourner le public comme des moulins à vent par contre.

On reste dans le territoire européen avec les ritals de RAW POWER qui ont fait de la bolognaise avec nos cerveaux. Je ne sais pas qui était sensé nettoyer après, mais il y avait un sacré boulot, c'était sûr. Leur concert était aussi crust qu'à craquer du HxC véloce. Par contre, Mauro Codeluppi, leur chanteur est aussi charismatique qu'une nouille.

Un truc surprenant mais sans aucune effusion, HEMORAGY devait si j'en crois la légende jouait au métal corner, mais il y a eut la défection du groupe The Hauted. Voilà que le combo se retrouve propulser sur la mainstage, directement en première ligne. Alors sans se démonter outre mesure, le groupe fait son show avec les moyens du bord. La sincérité aidant, ça paye plus que de raison. N'empêche que leurs solos furent à peine audibles parce que le son partait sans arrêt. Pour rallier le public, les frenchies ont reprisé « Aces Of Spades » à la sauce anglaise. Cool !



SHAI HULUD fut un de mes gros coup de cœur.

Et mon premier constat en les voyant, fut le mimétisme avec John Joseph pour le chanteur Mike Moynihan, qui est arrivé comme une évidence, avec un grain de voix attirant, une attitude forte, honnête et puissante. Mais un John, jeune, insouciant. On ressent beaucoup de puissance mélodique dans leur HxC et surtout une intensité qui est jouée avec le cœur.

Il y a fort souvent dans ce style musical des donneurs de leçon qui aboient et qui tournent en rond. Puis il y a les autres, qui possèdent une aura, avec un message distinct, et qui ne se réduit pas à de la caricature, ni à de la propagande. Shai Hulud en fait partie.



La castagne dans le pit


J'ai pu observer et j'affirme même que cette jeunesse qui se jette dessus comme des mords la faim, sans faire apparaître la moindre trace de haine sur des visages contorsionnés par la douleur, ne cesse de revenir à l'assaut, encouragée par l'énergie que le groupe leur procure en les guidant dans leur rage de vivre collective. Enfin merde quoi, il faut voir ces gars qui s'arrachent leurs oripeaux et vibrent enfin tel qu'ils sont, égal à eux-mêmes. Ils ne démontrent aucune rancœur particulière à celui qui vient de leurs broyer les côtes, et il y a même des filles dans cet amas de violence. La plupart des groupes de HxC auront la surprise de constater qu'ici, les filles ne sont pas des accessoires secondaires transit à l'arrière de la bravoure belliqueuse, et qui regardent leurs hommes jouer au warrior, car elles contaminent le pit d'une même passion véritable quand il s'agit de vivre intensément le pogo. Elles ont peut être, pour certaines, encore plus de chose à se prouver à elle même, ou à démontrer aux plus machistes, déjà de cette image que la féminité est une vulnérabilité me semble être la première.

Du coup, il est étonnant de s'étonner du contraire aujourd'hui, en réaffirmant par cette constatation, de la somme d'inepties préconçues que l'on cultive avec excès sur ce sujet là.

Au fait, samedi c'était le jour où il fallait faire le con, y compris sur scène. Si à ce jeu là MUNICIPAL WASTE c'est très bien défendu avec leur blague de 4 ème de collège technique, il faut néanmoins leur reconnaître de lustrer un street thrash avec des gants de maçon. En dégazant une coolitude thrashy et de cet esprit fun qui surnage leur discographie, le groupe a prouvé que son envie de couillardise était bien au-dessus du lot ce jour là.

fun & thrashy



Il est fort à parier que vous en avez rien à branler, mais J'ai appris à faire du SK8 avec la musique de D.R.I, D.I, Anthrax. Bon j'étais une brêle parce que j'écoutais plus la musique que m'entrainer. Leur set a comblé mes espérances légitimes. C'était tout à quoi je m'attendais. Rapide, cool, crépitant de breaks, un truc super fun ! Les pères adoptifs de Municipal Waste ont fait le show à l'ancienne. Pas de blague, ni de chichi. Bazarder la purée et le délire arriva avec le public qui sera en plein dedans à partir en sucette.

Ragaillardie de puiser dans mes dernières réserves humanitaires, je trouve la force de lever le poing en signe de démence, aspergé par les averses de sudation de mes voisins, dont les tuméfactions écarlates aux faciès suggèrent un repli immédiat afin de désaltérer un corps avoisinant la température de 47 degré Celsius au bat mot. Parce que c'était une vision d'apocalypse, qui à chaque coup de semonces donnés par les riffs, rendait comme sentence irrévocable, de voir un corps se soulever de cette nimbe de chair en liesse, afin qu'il voltige en se prenant pour un Icare remplit de passion, dans ce temps suspendu de fraternité.


COMEBACK KID n'a rien fait dans la dentelle, puisque le combo a mis une branlée à tout le monde. Mélodies imbattables, millimétrées au cordeau pour être assassines dans le pit. Du feu, de l'énergie à revendre, c'était...Pfiouuuuuuuu...Mortel ! Le groupe venait à peine de quitter la scène que la confiscation de cette félicité sensitive saisis la plupart des coreux par un souffle coupé de fascination. Ils restaient néanmoins médusés dans le marbre de leurs muscles fermes, comme des spartes antiques toujours à l'affût de revoir surgir le danger imminent d'un nouvel rappel guerrier.


En ce jour de Sabbath, en fin d'après-midi, 3 groupes allemands de thrash se chevauchent : Destruction, Sodom et Kreator.

C'est carrément Verdun, mais sans les tranchées. Les chevelus ont remplacé les poilus, et le combat que mène les schleus et les franzouzes est similaire à cet orgueil chauvin que l'on a appliqué dans les combats de la grande guerre, car personne ne lâche un cm2 de terrain et préfèrera la bravoure au renoncement.




Au final, la fosse devient un conflit barbare où la consanguinité passionnelle qui unit cette fournaise de thrash métalleux ressemble comme à si méprendre, à une horde sauvage.


Du coup, après la chanson «Craonne», voilà celle de «Clisson» : !!C'est à Clisson sur le plateau; que l'on doit laisser sa peau. Car nous sommes tous condamnés; à bouffer la poussière des enragés.



sodom

Sodomite et sataniste, SODOM se place toujours dans l'axe où ça fait mal.


De toute façon, dès le début, le public n'a pas trop le choix car il prend les bombes de Sodom et de la pluie sur la tronche. Du coup c'est du air guitar avec les parapluies pour le délire.

Dans le corridor de la mort, nous étions pourtant un bon tas de braves soldats à attendre que les premiers coup de mitrailles du groupe foudroie sans entendement les premières lignes de front, dont le courage à braver le sacrifice suprême avec un sourire téméraire m'a fasciné comme à l'accoutumé. Jusqu'à ce que leur offrande corporelle me pousse dans un coin de repli lors d'un circle pit démentiel, où le ras de marée sanglant à laisser à quelques uns, le soin d'aller consulter l'infirmerie à l'arrière du combat, sans faire état à la presse spécialisée de commentaires philanthropiques de leur part pour le don d'organes. dragon

Enfin, ils sont trop fort Sodom, ils ont réussit à faire apparaître un arc en ciel avec leur thrash métal de feu.





Ok, j'ai pigé.KREATOR a fini de créer le lien direct avec la brutalité. Mais avions nous seulement la possibilité de fuir avant d'être totalement désintégrés par la puissance sonique du groupe ?

Franchement à l'enthousiasme de cette jeunesse ardente de se faire châtier par là où elle a péché depuis sa plus tendre enfance, la musique agressive de Kreator a forcément rendu disponible des cerveaux déjà suffisamment rodés pour être copieusement piétinés par ce thrash métal morbide. Les différentes incantations se succédèrent et durèrent le temps que l'ensemble de l'auditoire advienne une somme d'ombres enflammées, vibrant dans le brasier ardent d'un final digne des enfers.


Les enfers

Vous avez peur ? Ben c'est sans compter sur le père fouettard TERROR avec son avalanche de breaks HxC qui s'est abattu avec une explosion incompressible dans le flow solide de Scott Vogel. Celui-ci est un meneur autoritaire, car dès qu'il ordonne, le public exécute sa demande sur le champ. De ce fait, il y a des gars qui sont montés sur les piliers porteurs des tentes et qui se sont jetés sur le public.

L'exploitation de l'homme par l'homme

Si il nous avait demandés de nous mettre des doigts dans le cul, on était bon pour ressortir du set avec les doigts plein de merde.

On peut voir cela comme un jeu de domination aussi.


La chose à retenir ?

C'est que le ton dictatorial pour le fun et la propagation de l'énergie est une chose emblématique dans le HxC, c’est très certainement l'une des caractéristiques premières de leurs idéaux. Profiter du temps présent à fond, ne jamais tricher et donner tout.

Stay Strong / Stay True.


Ok, ok, c'est cool dude !

Alors Terror démembre l'assistance d'un set hargneux et énergique. La vivifiante combustion se propage comme un fétu de paille dans un pit poussiéreux où les corps se débattent sans cesse pour survivre à la tenaille HxC des new-yorkais.

La maxime de Terror pourrait très bien être : Rien lâcher/ Tout hacher.


Mais malheureusement le temps défile au Hellfest et déjà il y a Scorpions qui rock dur et converge qui joue en même temps. Que faire ?

CONVERGE pousse le cri du dahu dans l'au-delà, et avec de quoi provoquer des descentes d'organes. Leur concert est un bouillant mélange de dualité entre la rapidité explosive et la lenteur mouvante.



L'air était saturé de fureur, et à un tel point de rupture, que cette violence se retourna au fur et à mesure contre ceux qui en propageaient l'intensité et commencèrent à maltraiter leurs instruments, devenus de véritables armes de destruction massive, incontrôlables.


Fais venir le démon qui est en toi

C'était un truc de OUF ! Comme quand je suis passé devant un bar bondé, et que je me disais que je ne comprendrais jamais l'attachement commun que les hommes s'entêtent à affirmer quand ils ont le verre vide, et que l'important taux d'alcool dans le sang leurs fassent vider tout discernement, en ameutant de braves inconnus pendant les réjouissances de leur ivrognerie jubilatoire, en vidant les caisses de leur compte courant avec une désinvolture crâneuse.


Love

Détail piquant pour voir SCORPIONS, et constater que le chant de Klaus Meine est un venin érotique, qui pulse les organes génitaux des deux sexes vers la lubricité de la chair.


Je ne peux éviter un sourire passionnel, une larme nostalgique dès que Scorpions est rentré dans l'arène. Dans ma jeunesse, ma chambre était criblé de posters du groupe, et je rêvais tout bas de la femelle de mes rêves, à chaque fois qu'un slow des arachnides germains me poussait à me frotter le pubis.

Chéri, j'ai bien entendu pensé à toi pendant « Still Loving You », même que cet aveu de toquard aux yeux d'un paquet de gars solitaires doit faire marrer en ce moment même, mais qui à bien y réfléchir, regarde leur main gauche avec désarroi, juste maintenant qu'il s'imagine ton regard éperdument amoureux, et des caresses lascives que cette confession impudique va faire suivre indubitablement.

Sachez par ailleurs que « Still Loving You » propage une incroyable tendresse dans les rangs des satanistes.

Je me souviens que cela m'avait fait un choc de les voir bouger la première lors du visionnage de leur tournée « World Wide Live » à la TV, parce que depuis toujours le groupe était resté figé soit sur pochette d'album, photo ou sur magazine et poster. Je ne sais pas trop comment expliquer cela, mais ils devenaient un peu plus humain alors, et j'ai arrêté d'idéaliser. Je pense même que j'ai traversé la barrière de l'enfance à l'adolescence à ce moment là.

« Nostalgiquement » parlant, leur set était cool, ça remue à l'intérieur beaucoup de souvenirs, mais on a clairement senti que c'était la dernière piqure du groupe, tant leur show fût d'un professionnalisme linéaire et somnambulique. Le seul concert de Scorpions de ma vie et c'était pas terrible du tout, mais je n'ai pas de regret, juste un pincement au cœur, parce que j'ai ressenti le petit garçon en moi que j'étais jadis, et qui venait me dire adieu. Et je dois avouer que j'étais bouleversé.

ému

Voilà maintenant que je viens de vider des sentiments complètement nunuche me faisant passer pour un emoboy de collège, je suis peinard pour me disculper par la même occasion de la sensation similaire, éprouvée à l'hommage rendu à la nation métOl pour les disparus de l'année, comme elle se pratique pendant la cérémonie des césar. Parce qu'après la nostalgie Scorpions, on poursuit dans le sentimentalisme avec un hommage à Patrick Roy sur « For Those About To Rock »  d'AC/DC et le feu d'artifice qui va avec, pour finir avec Ronnie, Peter Steele et Eric Le Droit, qui était le responsable de la sécurité du festival depuis de nombreuses années.



Bel hommage, belle fraternité et mort aux cons !

Je n'ai pas le temps de croquer l'orteil d'un mort que CORONER creuse ma tombe car les suisses abattent leur puissance. Je puise alors dans mes limites pour rester accrocher au stuc véloce du groupe et de leur inépuisable crossover. Coroner est véritablement un des meilleurs groupes de métal. Tommy Vitterli est juste énorme à la guitare, ce gars est incroyable, vraiment.


Aussi incroyable, et franchement, je me suis posé la question trois cent fois avant, mais bon je suis allé faire un tour par respect, et j'ai constaté que BAD BRAINS était plus que fatigué, et que H.R a perdu son âme avec son spiritisme de rastafarien. Sans pour autant maudire la consternation atrophié du public pour leur set, et finir par se faire jeter un sort pour trois générations successives, je pense cependant que la fatigue physique et cérébrale est responsable de l'indolence de l'assistance en général, et restreint bon nombre de festivaliers à jeter l'éponge pour le dernier concert de la soirée avec un engagement dynamique. Car les journées sont longues et requiert un bon état physique, ainsi qu'une bonne endurance. Car on passe généralement la journée debout, et à marcher entre les concerts. L'année prochaine le site sera encore plus grand, donc, il faudra être encore plus en forme et résistant.

Damned ! Il ne va rester que les plus persévérants, ou carrément l'élu.

LE HIGHLANDER


There can't be only one



Mais attendez, au loin on entends des cris de bête provenant du Metalcorner.


Allons voir ceci de plus prêt surtout lorsque la danse lubrique allait enfin pouvoir commencer. L'obscurité soudaine influa sur la montée d'une clameur bestiale au sein de la meute d'hommes, venue avec le voyeurisme d'un téléphage scabreux.



Elle pointa le bout de son pied agile baignant dans la lumière telle une sirène, puis son inexpugnable beauté éclata avec l'arrogance féline d'une Cléopâtre, et la divinité sculpturale de son cul de déesse domina comme un ensorcellement, les cerveaux déjà vitrifiés de mâles en rut par la souplesse de cette charmeuse de bite.


Le désir

Je pense même qu'elle aurait pu simuler la défécation, il n'en aurait pas été autrement que de voir baver des hommes qui bandent ensembles comme des couillons.




Alors, sillonnant la scène comme une panthère languide, elle faisait vibrer son corps d'une vénéneuse attraction torride. Ils étaient des centaines à vouloir inonder jusqu'aux trompes de fallopes son jardin d'Eden, mais sur cette scène, Ève est une chimère en danseuse dénudée, qui offre sur un plateau d'argent l'érotisme affriolant de la luxure, et non un simple paquet de chair féminine à pénétrer.




Sur ce, bonne nuit et à demain ! Car demain c'est :

SUNDAY FUZZ


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Dingue, je me réveille et il ne pleut pas ! ! Du coup, j'ai prêté l'oreille à l'absolution d'un homme, qui dans son ivresse m'a narré le compte rendu illicite de sa nuit lubrique, dans laquelle il avait trompé sa difficulté à s'endormir avec une jeune fille tout aussi torché que lui, et qui avait fuit à grande enjambé au petit matin frisquet, en s'apercevant que la belle avait un triple menton et une pilosité conséquente sur des gambettes cagneuses et dont le physique disgracieux de manière générale laisserait insensible jusqu'au plus priapique des obsédés.

Qu'importe les déboires, car on sortait à peine de la léthargie d'une nuit brève que nous plongions avec le set de MORNE dont le set morose aura permis de se réveiller en douceur. Par contre se faire prendre à froid par IMPEREZA n'est point chose aisé. Jouer des castagnettes de si bonne heure en version death metOl c'est même risqué de renverser son café Olé !

:) ......Non elle ne passera pas celle-là je m'en rends compte......Désolé.......

Ok, oubliez ceci et reprenons le cours de notre conte fantasmagorique par une réflexion à deux centimes d'euros :

Alors que le monde blanchit sa cruauté dans le simulacre de la guerre économique, de la terreur terroriste et de la conscience vertueuse, j'ai devant les yeux des hommes, qui agissent non pas comme le verrait le quidam ordinaire dans la sauvagerie la plus bestiale, à cause des miroirs déformants qu'on lui fait ingurgiter par le tube digestif de la petite lucarne, mais la véritable renaissance des hommes pour la nature païenne.

Et cela reste un mal, perçu même comme une grande hérésie, car il met en demeure les fondements fidèles qui permet aux hommes de vertu, de préserver la servitude permanente de leur domination chaste comme unique fin.

IMPEREZA vous dîtes ? Olé !

Ohhhh naaaan putain......Désolé :(.......



Quand il n'y a pas Barbie, KEN MODE s'éclate à faire du crust tendu, et franchement c'était plutôt cool. Il me semble par ailleurs que l'épicentre de leur déflagration est arrivé jusqu'au pont-levis du groupe de paganfolkmetOl qui jouait sur la mainstage 2. C'est dire de l'impact et de la dangerosité du combo.

Il aurait été plus prudent de restreindre l'entrée d'un tel lieu de destruction auditive, il est vrai. Car il faut avouer que la sensibilité pour la protection auditive de la plupart des festivaliers au Hellfest, est aussi compassionnelle que l'altruisme d'un chasseur pour une perdrix pendant la chasse.

Perso, je serais à la place des organisateurs du festival, je demanderai un pourcentage à tous les ORL de France et de Navarre, car il m'apparait criant que leur carnet de rendez-vous, doit indubitablement s'accroitre après ce week-end là.

étrange


Nous voilà en présence de l'équipe complète de Ford Boyard associé avec la musique de Thierry la Fronde, bon sang avec TURISAS.

Les gens s'imaginent à tord qu'il n'y a uniquement que Tarzan qui a été élevé par des orang-outang, bon et bien permettez moi l'expression, mais il faut sacrément avoir de la merde dans les yeux, pour ne pas constater le comportement déviant qui s'est exprimé lors du set de Turisas, tellement ce fût sauvage. Parce que quand je suis arrivé, sur la scène il y avait une majorité de types des bois avec le visage rouge strié de bande noire, oui comme les couleurs du stade toulousain.

En plus de cela, un troll jouait du violon pendant qu'une bombasse blonde était à l'accordéon, et tout ce monde émettait une musique de walkyrie avec en prime un zeste d'héroïc fantasy. Je me suis surpris à constater juste devant moi, qu'un viking mansardé tortillait du croupion avec l'entêtement d 'un drag queen pendant la gay pride juste à côté de son amazone de compagne, qui simulait une danse berbère prophétisant d'une fornication prochaine dans la HardHotTent.



Le stoner de RED FANG était brouillon, alors Red Fang pas la bise. Whaouuuu je vais finir pour écrire des vannes pour Jean Roucas moi si cela continue.

Ok, le public voulait séjourner dans les abîmes de leur musique pour accéder à ce niveau de nirvana ésotérique qui fédère une union presque incestueuse avec le groupe. Mais Red Fang n'est pas parvenu à ce stade, pas plus qu'a l'apporté à son public pour qu'il l’atteigne. Peut être par manque de temps ? Je ne sais pas, mais il nous a manqué un pallier c'est certain.

Quoique avec ATHEIST, Pfiouuuuuuuuu, dur, dur les dissonances de ce groupe.

aaaaahh  trop compliqué

De toute façon, quand tu vois l’affiche du dimanche et le nombre de groupe dit progressif machin métal, ben, tu sais par avance qu'il va y avoir une recrudescence de zicos troisième dan qui taquinent sévères de la sic cordes, et voire plus même...

La plupart des musiciens du week-end ont remercié le public en mettant la main sur le cœur. Sinon, ils ont balancé toutes sortes de produits déclassés et invendus, comme on nourrit des otaries.

D'un pas précipité, alors que je me dirigeais vers la tente Terrorizer Tent, je fus héler par la familiarité de propos à mon encontre et d'un fort accent de sudiste qui m'obligea à me retourner prestement. Je reconnu immédiatement un ami du south. Nous avions ensemble retrouver ce goût commun du midi dans une conversation qui oblige les comparses à crier une discussion éloignée de 15 mètres au lieu de se rapprocher comme la plupart des personnes du dessus de la Loire le font avec discrétion.

Pour ne pas en rester là, il y avait THE OCEAN.

Dans leur musique, il y a un parallèle avec la force des vagues, avec son tumulte, pour finir ivre dans le ressac, les yeux perdus dans le panorama géant de l'immensité océanique.



L'obscurité froide des profondeurs de cette musique lunatique pour rêveur m'a séduite.

Savez-vous a quoi on reconnaît un concert exceptionnel ? C'est quand le groupe se laisse aller au-delà des ses limites. Que rien n’apparait comme du sensationnel, mais que tout est dans cette vérité insondable, mais entièrement frappante, forte, profonde, sauvage, qui frappe et happe les sens et le cœur. Unanimement saluer par une foule enthousiaste et éprise par le souffle coupé du spleen émotionnel dégagé, les musiciens de Ocean laissent à cet instant de passion un flottement apaisant de béatitude naitre au cœur de leur ressentie, et éclairent leurs visages d'une ivresse salutaire. Le lien entre le groupe et le public est si fort que personne ne souhaite arrêter cet instant unique : Magique !

Ce fut un gros coup de coeur.


Coup de coeur

Après c'était le coup du parapluie avec la musique de jéuite de la yiddish connexion d' ORPHANED LAND qui souligna cette forme d'assomption pacifique pour un amour global qui préfigure au message de cette année des organisateurs du Hellfest : Our Music / Our Religion.


our music - our religion

En Norvège patrie du black, TSJUDER fait partie de la section brut de décoffrage, et sans concession avec sa musique. Les gars gueulaient sur le forum qu'ils voulaient absolument un retour au source pour le Hellfest, un truc hyper roots, ben pour le coup, ils ont du cru. Le groupe désosse son black d'outre-tombe jusqu'à ne plus entendre que le bris des os du public qui se percute dans une messe de Black MetOl intense. Le chanteur, Nag, regardait la gente féminine des premiers rangs en les déshabillant du regard, comme si il les violait d'un regard sombre et pénétrant jusqu'au plus profond de leur intimité. Mais en même temps, il semblait leur dire : « Foutez moi la paix truies lubriques »


beurrrrrrrrg

Hé, hé, hé, d'ailleurs, le dimanche, c'est fou pour les oreilles, on dirait qu'il y a les abeilles à l'intérieur de notre essaim auditif, car on entend le vrombissement du doom métal au loin.



Surtout avec GHOST , et sa bénédiction des enfers.


Bravo, bellissimo

Ce groupe c'est soit le prochain grand freak si ça marche pour eux, soit le prochain gourou occulte culte.



La grande fresque de ce groupe en formation Frères Jacques pour un mode de doom-dancer m'a complètement absorbé. Ce groupe est fait pour moi, c'est dingue. Dès que je les ai vu je savais que ça allait être du génie à l'état pur. Le visuel est nickel, il y a de la recherche marketing derrière mais comme ils vont au bout du délire, c'est en cela que c'est vraiment très bien.



La cérémonie était une sorte d'énigme épique et heavy doom, avec même un côté new wave et new age. Voilà exactement le 666 ème degré, avec un concept infernal, aboutit, suivit par une parole d'évangile sabbathienne, avec des réminiscences musicales à Mercyful Fate. Chaque chanson est un rituel, et ça sent l’encens tout le long de leur set.

Phénoménal !


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Je peux vous assuré une chose, c'est que KYLESA a effacé les Sonic Youth par sa musique moins dissonante, mais tout aussi cool que celle des Pixies mais avec des mélodies sludgy. Certes il y a eu des problèmes techniques au départ, ce qui a accentué les nerfs et donc un set plus tendu. Ralentir la tension artérielle du choc sonique que nous venions de vivre n'a pas été chose aisé, surtout quand nous nous sommes mis en marche pour le set de GRAVE, où le groupe nous entendait de pied ferme pour nous faire déglutir un dernier râle de vie après un arrêt cardiaque libérateur.

Ce que MrBIG n'a pas été foutu de faire, car, ben le groupe en a trop fait avec un guitariste virtuose et finalement trop c'est trop ! Le bassiste prodige sur-qualifié de Mr Big a fait preuve d'une obstination démonstrative qui a malheureusement affaibli leur set par manque de rock'n'roll. Même en exagérant tout, et à bout de souffle malgré ses efforts constants, et sans être mauvaise langue, mais Gene Simmons en a une plus grosse tout de même. C'était la classe américaine niveau blues boogie-rock mais c'était sans compter sur l'utilisation intensive de vieilles ficelles du métier.


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Et si toute les vérités sont bonnes à dire, alors DORO c'est la Bonie Tyler du heavy métal.

Sa voix est rocailleuse, elle est blonde comme les blés, elle a toujours mis en avant son corps, notamment sur ses pochettes. Elle est pas folle la guêpe car pour un style musical à majorité d'homme, c'était presque obligatoire qu'elle montre sa plastique, toute vêtu de cuir, grrrrrrrrr !

Mais là, où elle aurait très bien pu passer pour une potiche avec un heavy mal foutu, misant tout sur le côté sexy, elle a composé une carrière musicale avec force, et a tout de même débuté en 1989 avec le groupe Warlock. Je me persuade même qu'elle a forcément dû devenir une influence depuis le temps, quoiqu'il en soit, en 2010, forcément, je m'attends à ce qu'elle est pris un sacré coup de vieux la schleue.
hainnnnnnnnn

Et bien pas du tout, bien au contraire même, puisqu'elle détient encore une voix magnifique et que son heavy metal oldschool est toujours aussi cool. En plus elle a mis tout le monde dans sa poche grâce à sa sincérité.


Ouaie, vraiment cool, et autre chose tout aussi fun, c'est que la répartition des deux sexes pour ce fest s'amenuisent année après année, on constate donc une grande population féminine, qui en plus, vit la chose à 300%. Ce qui doit induire sur le comportement général masculin par un effet de propagation, pour tendre vers une fierté, ainsi qu'une extase visuelle dans l'éblouissement de ces petits culs effrontés qui bravent fièrement tous les tabous. Une particularité essentielle aussi du Hellfest demeure dans ce respect et ce partage fraternel entre les deux sexes, qui je le rappelle n'en forme plus qu'un dans le pit finalement.

Avec BLACK DAHLIA MURDER je n'avais jamais assisté à un tel brasier humain. Même si ici cela reste métaphorique pour des raisons vitales, la chair de l'homme prend feu très rapidement quand on atteint ses tripes, et pour le coup, cela ne sent pas le cochon grillé, mais l'odeur du sang et la sueur bestiale.

Le chanteur exécutait un geste de piston pour pulser un public déjà en pleine démence à chaque nouveau titre. J'avais l'impression que ma tête allait se décrocher tellement j'avais la nuque en feu, mais j'ai continué à headbanger comme un fou tellement j'étais pris de convulsion par la musique de Black Dahlia Murder. A la fois d'une technique redoutable et des breaks insondables de malice. Le groupe a actionné un incroyable délire de deathcore qui a remué les tripes et le corps tout entier par son côté dancing-death.


maestro-core

Whaouuuuu ! A chaque titre, la tension montait d'un cran, mais je ne pourrais pas vous dire quand à eut lieu l'apothéose, car elle m'a semblé être d'une stabilité phénoménale tout au long de leur set.



Le chanteur affichait un sourire béat et une coolitude sincère grâce à la canonisation de l'assistance pour leur set. D'ailleurs ce public du Hellfest est tout bonnement génial, sans lui ce festival n'aurait jamais atteint le seuil qui est aujourd'hui le sien. Si les groupes se défoncent en grande majorité autant sur scène, si les organisateurs se démènent pour offrir la crème de la crème, c'est que la première des raisons est cette générosité et cette franchise à nourrir ce public de fou à lier, de fan cultivé, avide de sentir dans les vibrations de tout leur corps, la saturation de cette culture de l'extrême transpirer par tous leurs putains de pores.

Bon sinon, le sacre de cette puberté musicale avec Black Dahlia Murder, arriva fortuitement quand, dans la plus grande confusion d'un rappel euphorique, le groupe s'emballa et emmena son public avec lui dans une espèce de contagion de frénésie masturbatoire, à croire que l'essentiel d'une vie correspond à cet état de folie juvénile, qui consiste à hurler comme des cons en se poussant les uns contre les autres.

C'était le meilleur groupe de tout le festival selon moi.


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Puis enfin ELECTRIC WIZZARD

Inclassable une fois de plus, un de mes groupes préférés m'a fait jouir avec son heavy sombre et la malice luxuriante de son hypnose sonique,toujours aussi obscure pour m'amener dans la transe.



Prendre acte de jouissance en étant souillé par les voies perverses d'Electric Wizzard, c'est être sain de corps et d'esprit selon moi.

Pendant que le groupe irriguait l'écume tranchante de sa musique stunamesque, la montée des râles de folie prenaient de plus amples proportions dans la fosse. Le point culminant est arrivé quand dans un silence de cathédrale le groupe entama son assomption avec le titre «Witchcult Today» religieusement interprété. J'avais les yeux quasiment fermés tout le long, du coup je n'ai pas revu le film de Jess Franco «  Exorcisme et messes noires » , mais je dois dire que ça me perturbe de penser que le "sexe féminin", inspire parfois ces pulsions sauvages, horribles, inhumaines. Et mêmes pas animales, car les animaux ne tuent que pour se nourrir ou se défendre.

J'avais le cerveau tétanisé par l'effroi d'une telle secousse tellurique. La pénitence d'Electric Wizard fut à la mesure du culte que j'éprouve pour leur musique, car le groupe déroula son insolente putréfaction lubrique jusqu'à nous crucifier sur la porte de leur autel satanique.


Tout est parfaitement normal

Détournons à présent Antonio Gramsci pour le fun du heavy avec cette sentence : « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent des monstres. » Le truc écrit pour ce groupe et pour ce concert unique et mémorable à mon sens.

Il fallait un sorcier voodoo pour nous désenvouter à tous, c'était certain. Mais je n'avais absolument pas cela sous la main, par chance, je me suis confondu en excuse auprès du stand de fruit frais dans l'espoir que son breuvage soit aussi puissant que me la vantait cette jeune fille comme une maraichère occitane le fait dans le midi.


Par contre je n'ai pas vu une seule seconde de JUDAS PRIEST, le symbole des forces du métal sur ce continent. Mais j'imagine très bien la scène finale avec un Rob Halford irradiant ces adeptes de sa présence, alors qu'ils gémissaient ensembles d'une douleur amère de se dire adieu à jamais. SNIF !


De toute façon, Dieu est descendu sur terre car il y avait OZZY OSBOURNE,mais qui m'a excommunié d'une main tremblante, car je ne pourrais pas accomplir mes méfaits verbaux dans le set qu'il a donné, parce que j'ai préféré me bonifier les portugaises remplit de mélasse jaunâtre dû à ce week-end démoniaque, avec le set de DARK TRANQUILITY.

Plutôt peinard comme set, et très efficace, surtout avec l'apport des images derrière la scène.




Puis je suis revenue voir la bête qui chancelait comme un vieux rabougrie. Déclamant des lyrics d'intimidation à la chrétienté sans usurper une malice rock'n'rollienne pour le faste d'un show théâtral. Ozzy assume avec la prestance du père fouettard un sourire jaune de consternation devant l'admiration d'un public épuisé par ce week-end d'enfer, tout en renforcant la thèse que le sponsor du soir aurait pu être le prince de l'hygiène bucco-dentaire « Stéradent ».


HAWKWIND, les vieux de la vieille garde ont réussit un space cake permettant un délire S-F de première bourre.

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KYUSS a eu la mainmise sur son statut de groupe culte pour atomiser avec des sornettes de serpents des sables une atmosphère lourde et enivrante.


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Voilà, l'édition se termine ainsi et je suis épuisé, rincé, mais d'une fatigue que je qualifie de saine. A vrai dire, vivifiante même pour avoir vécu une très large palette d'émotions tout au long du week-end.

Prévision ultime: Hier Kiss, aujourd'hui Ozzy, demain...Maiden ?


hein ?



LE RETOUR pour ceux que cela intéresse hein !! !

Dans le pit de la voiture, j'ai un couple de Cahors, et le nom moins célèbre Carlos le hardos, dit carlus. Après le christ de Nazareth, voici Christ de Mazamet, un tout autre délire. Mais le bougre a eu un fâcheux contretemps de loser, puisqu'il a reçu son pass le vendredi 17 juin au matin et à donc débarquer à Clisson après les derniers concerts du vendredi : Looooooooooser !!!

J'ai donc un vieux de la vieille, que je ramène dans sa crypte mazamétaine. J'ai la crème de la crème du métOl: Un vrai métalleux qui sort tout droit des 80's. Merde, carrément un dieu. Je n'ose pas lui poser la question, même si je suis à peu près certain de la réponse, car cela ne fait aucun doute : Ce gars a très certainement un autographe du démon accroché au dessus de son lit, c'est évident.

Du coup, je m'irradie d'un sourire complaisant à cette paranoïa rabelaisienne, en me persuadant que nous serons protégés de l'orgueil mortuaire des seigneurs de la route grâce à l'ami à lunette à ma droite qui se trouve logiquement à la place du mort en écoutant Death à l'autoradio. En le regardant du coin de l’œil, je me disais que les femmes recherchent sans cesse le mâle idéal qui les fécondera, et à chaque fois elles se trompent de critères par je ne sais quel attrait folklorique qui nous dépasse à tous. Si l'on devait répandre la meilleure semence pour obtenir une société enfin solide, c'est avec ce genre d'homme, assurément :

Le christ de Mazamet

Cela ne saute pas aux yeux à première vue, à lui non plus d'ailleurs, puisqu'il a une myopie importante qui l'empêche de passer son permis de conduire. Ce type est une encyclopédie vivante en la matière, capable de sortir dans l'ordre, la discographie complète (avec tous les bootlegs bien sûr) de Ronnie James Dio et sans émettre la moindre hésitation. Je pense forcément qu'à ce niveau de conjoncture, il m'apparait plus qu'évident que toutes les gonzesses trépignent d'impatiences à se faire asperger leur vagin respectif par une telle perfection séminale, tout en garantissant une lignée de terreur nocturne quotidienne dans l'écoute mortuaire du meilleur du warriormétOl.

Sinon, je constate qu'à chaque fois c'est pareil, le choc des photos que l'on voit après le festival ne retient que les personnes spécifiques, distinctes, et prennent un ensemble large du reste. Je préfère et de loin, ceux qui caractérisent ce festival et que j'appelle les invisibles. Leur ombre est plus enrichissante que la lumière Andy-Warholienne des m'as-tu vu du week-end. C'est pour cela qu'aujourd'hui, j'éclaire un invisible, en particulier.


WBZ Warriors

Sur la route on a même salué un corbillard en faisant le signe de la bête comme les motards se saluent entre eux. C'était la fatigue certainement...

Départ de Clisson lundi à 8H15 sous la pluie avec 16 °, arrivée dans le Tarn 17H50 avec un grand soleil et 35°, c'est clair on a de nouveau changé de monde.

J'ai toujours du mal après à m'acclimater à ce boulversement climatique, émotionnel....


alcohol

Pour finir sur une XXXXième aparté :

Chaque année, après le fest, il y a ce débat sur l'alcool assez illusoire, qui revient sur le tapis d'un jeu de poker stérile, pour le clore donc  :

Si vous en avez marre des pochtrons qui ne peuvent s'empêcher de sombrer dans un alcoolisme démesuré, et qui aboient des sophismes décousus avec le flair d'un chasseur de sangliers, et pour ne pas apparaître comme un rabat-joie en étant compatissant avec leur soif inextinguible : Alors l'année prochaine, pour que ces alccoliques anonymes puissent à loisir, passer leur nuit à se torcher entre eux, dans un champ à l'écart, comme des animaux de compagnie en état d'ivresse, demandons qu'ils bénéficient d'une fontaine à pastis transportable, gratuitement, et pour la totalité du week-end.

Et puis, si ils sont encore en vie et quémandent encore, alors demandons la location d'une parcelle de vigne et de ces vignerons qui les sulfateront pour qu'ils puissent sucer du raisin jusqu'à satiété, puisque que c'est quelque chose de si absolument primordial pour eux que de se bourrer la tronche.



Sans dec', je suis SxA sans être un fondamentaliste qui crache sur les autres, mais quand même, c'est lourd à supporter hein !


"Voilà c'est dit et ça fait du bien, un bien fou à vrai dire."


Tiens au fait, à faire des révélations, j'ai entendu le rire du diable au Hellfest, mais il était tellement ivre, qu'il a fini par se vomir sur les godasses. Je ne pensais pas qu'il était si mal élevé en fait.

Le mystère du démon