IMMERSION – Hellfest vendredi 28 juin 2024
Par Bir le samedi, juillet 13 2024, 07:00 - Report de concert - Lien permanent
« Sans les contes de fées, le monde ne serait pas réel. » Vladimir Nabokov
J'ai encore de l'encre imprimée de tout ce week-end Hellfestien et je vais tâcher de rendre ce report de manière indélébile. Bon, foutez votre bavoir parce que ça va tacher !
La fondation du Hellfest et qui lui sert de socle provient des musiques extrêmes, cette rémanence solaire où les choses les plus sombres sont vraiment belles, cela doit être un siège, la violence du fer et la morsure du feu. L’éclectisme musical a toujours été omniprésent à Clisson, dévalant les chapelles pour pénétrer le bois, furetant sur un chemin de traverse pour se blottir dans des usines désaffectées. Il y a des groupes qui parfois font grincer des dents, parce que leur présence est comme un pied calé dans la porte principale, et qu'après il y a la crainte de perdre son idéal.
Tout le temps tout ce qui a été fondé dans l’ombre d’une niche, d'une grotte, est récupéré, expurgé de sa substance initiale pour subir un retraitement plus ‘’acceptable’’. En vertu de quoi son acceptation se légitime auprès d’une population et des médias généralistes. Tout comme le rap est devenu recevable, le metal ne semble plus incarner le danger. Un embourgeoisement de pensées et donc d’actes prolifèrent pour que le mainstream dépose sa main courante et ponce les surfaces du site afin d’y vendre sa dope. Or les musiques extrêmes sont défendues depuis leur genèse parce qu’elles expriment tout un pan de sous-culture, contre-culture, de fourmillement de pensées sombres, libres de rugir, rageuses, atrabilaires, sombres, acariâtres, exprimant dans son fondement une puissante révolte, colère, foi, avec comme émeute un danger subliminal et le diabolique comme emblème.
Cette culture avait enfin trouvé son nid, son lieu de pèlerinage. La gentrification du festival a apporté une ignorance des valeurs, des pratiques, corroborant sur la pensée que ce n’est qu’un cirque de plus.
L'ambivalence c'est que la programmation des musiques extrêmes n’a jamais amoindri les effets bruts, primitifs, bestials, obscènes, et de mauvais goût des groupes. Bien entendu une conceptualisation des effets du show pour vendre un univers dit ‘’choquant’’ s’entend avec les exemples de Kiss, Steel Panther, Alice Cooper…Mais l’on parle toujours d’une musicalité outrancière, loin des codes du pop rock « grand public ». L’annonce du nouveau porte-parole Éric Perrin est un appel du pied, un désaveu complet : « On ne s'est jamais caché de s'ouvrir à un autre public car on est dans un style musical, le metal, qui vieillit. La solution, c’est aussi de conquérir de nouveaux publics. »
Le gars n’a visiblement pas l’ouverture d’esprit de se renseigner sur l’actualité musicale de ce style musical, toujours aussi fécond, dense et versatile avec l’essor de nouveaux groupes de jeunes.
Tout comme Ben Barbaud (co-fondateur du festival) qui a proclamé "Moi je ne dis pas non par exemple à avoir Muse, Placebo ou Green Day" comme placement de produit au devenir Lollapalooza & Download du festival.
Si les décors amènent le trip, le basculement sémantique avait déjà eu lieu, passant de festival de musique spécialisée dans les musiques extrêmes, pour une expérience globale, insistant sur la scénographie, l’ambiance d’un honorable Disneyland du métal.
Vous n'avez pas à vous sentir dépossédé de quelque chose qui ne vous appartient pas. Le festival devient selon le groupe qui y joue un temple, une aire de spectacle, le grotesque du tourisme de masse.
Le cœur musical du monde est devenu un énorme Mashup sensoriel, avec perte de repère brutal à force de se nourrir de fantasmes, et à la fois où le fun est omniprésent.
Chaque année le festival renouvelle son clientélisme, cœur de cible et autre vocabulaire d’école de commerce. Devenu une marque déposée la gestion de son patrimoine marche dans cette ambition d'institutionnalisation. La programmation s'adapte aux différentes démographies générationnelles tout en préparant l'avenir. Fatalement l’idée de départ de mettre en lumière ces cultures trop souvent ignorées des médias et trop souvent sujets aux préjugés, en arrive à être altérées au profit d’importer la réputation du festival pour faire venir des rock stars grand public qui désormais se poussent au portillon.
J’ai la sensation de pester comme la critique acerbe de Gaston Statler et Victor Waldorf, les deux vieux spectateurs acariâtres du Muppet Show, qui passent leur temps à ironiser sur la qualité du spectacle depuis une loge d'avant-scène.
Et à la fois je m'en fous, je ne vais pas passer pour sectaire par loyauté à cette musique unique et si particulière. Je n'ai rien à prouver, juste à prendre avec intensité cette joie frissonnante devant l'art sonique que je chéris depuis mon enfance. Je suis légitime d'aller au Hellfest sans embrasser la totalité de ses choix musicaux, rien ne m’incombe dans la protection de mes valeurs, de mon authenticité au Hellfest. Je n’ai pas lieu d’appartenance à la communauté totale du festival puisqu’elle est multiple, diverse.
Jamais rien ne dure, comme jamais rien ne t'appartient, nous ne sommes que de passage. Le seul profit est le temps vécu avec la bonne attitude, intensité, altitude, quiétude. Quitte à chacun de trouver sa flamme pour en faire un feu de joie et d'en faire respecter le sang !
Cette année 55% de groupes ont joué pour la 1ère fois, 32 groupes avaient au moins une femme dans le line-up, pour les modifications l'espace merch artiste a été recomposé pour un stand composé des 4 headliners et un autre espace plus vaste pour tous les autres groupes, 40 euros le t-shirt en moyenne.
La Gardienne des ténèbres est la grande nouveauté du Hellfest 2024. Imaginée et réalisée par La Machine, la sculpture entièrement articulée a été réalisée dans les ateliers de Nantes pendant deux ans. François Delarozière, directeur artiste de La Machine, a expliqué que : « C’est une chimère. Elle est gardienne des portes de l’enfer, au service d’Hadès (divinité des enfers dans la mythologie grecque.) qui la maîtrise et qui la contrôle. Mi-femme, mi-scorpion, cette structure de bois et d'acier fait 10 mètres de haut. Elle peut cracher du feu, de la fumée et de l'eau par sa bouche et son dard.
© Franck Dubray Ouest France
Il faut reconnaître toute la féerie tentaculaire qui agite le site en permanence, l'on parle de park à thème par facilité lexicale et mépris d'une réussite commerciale, alors que la sensation qui se dégage unanimement est de franchir un trip sonore et visuel, loin des esthétiques d'un festival lambda.
La gardienne des ténèbres a fait son apparition en place de l'ancien espace dédié au rituel du feu, que je regrette, tant l'endroit avait le refuge d'un rituel de partage, ou et rituel de passage, accompagnant la métamorphose d'un monde cosmique ou social à un autre, à travers la flamme, et d'une forte identité païenne.
La Valley a été agrémentée de plusieurs améliorations notables tant dans l’organisation et facilité de circulation. L'on sent que l'espace n'en est qu'à ces balbutiements, puisque chaque année cette scène intensifie son engouement.
J'ai remarqué en comparaison de l'an passé un afflux des scènes Altar et Temple, totalement bénéfique pour perpétuer ces styles musicaux. D'ailleurs et je le pense rien qu'avec une affiche uniquement composée de musiques extrêmes le festival ferait le plein, tant les personnes viennent pour découvrir et s'éduquer, enfin plutôt se flageller les orifices, avec des univers spécifiques avec lesquels ils acquièrent avec curiosité et respect, que derrière la brutalité première se cache un fondement pluridisciplinaire de perspicacité émotionnelle, historique, intellectuelle.
La transformation de l’ancienne discothèque Louxor en grosse brasserie de 500 couverts est déjà lancée et devrait ouvrir en 2025. Si vous cherchez le plus qualifié pour la bière vous avez Jbeer comme bénévole, ce mec est ultra passionné par le sujet qu'il considère comme un art.
HOULE / Temple
Premier constat : Je suis ébahi la salle est pleine, m'enfin le groupe a eu un super papier dans les inrocks ?
Le concept est bien ficelé, toute la partie spectacle est ciselée par les atmosphères véhiculées, les tenues en ciré et marinière, les visages grimés de corpse paint, les décors scéniques, le combo parisien dépeint la lutte de l’humanité contre les forces écrasantes de la nature dans une architecture black metOl 2.0 de la vague du label Les Acteurs De L'ombre. Je pivotais en un 360° pour observer. les réactions du public. Couchée à terre comme une ombre étendue et solitaire, cette âme brillait à travers le feu de son exil. En même temps le groupe expulsait ses oripeaux tuberculeux comme au creux d'un sac plein et grouillant de lombrics affamés, un jeune gars se tapait sur le torse nu comme un diamant pointu et éblouissant, laissant apparaître ce proverbe latin « Tu vaudras aux yeux des autres ce que tu seras à tes yeux. ».
Il fallait plonger dans les profondeurs du groupe, être frappé par les vagues, boire son eau salée, se couper la peau contre la roche, voir les ténèbres rugissantes au fond. Et quand on revenait sur la plage, on voyait différemment, nous avions vu les ténèbres de Houle et connu sa colère dans un crépuscule de framboise. Tanguez pauvres pêcheurs…
Je partais pour rejoindre un nouveau cabaret et un duo de gars balança les mots "Synergie, freelance, entrepreneurial, event" avec le charisme d’un piqueur de chipolata pendant le BBQ d’entreprise.
EIGHT SINS / Warzone
Leur HxC a secoué le moshpit de bon matin en mode réveil musculaire. Bas du front avec des breaks de plafond qui éclaire les allumés de la castagne, et comme programme squats thrashy, deadlift, et crunch hardcore. La bonne dynamique du jeune groupe apportait un plaisir évident, les Grenoblois faisaient la fête et tournaient les corps, provoquant circles pit sans briser les noix, et avec beaucoup, beaucoup de fun. Le chanteur en short noir et socquette verte fluo a annoncé : « Transformez moi ce pit en fosse septique. On vient de Grenoble la cuvette des chiottes de la France. Nous allons te dilater la rondelle ! » impec pour celles et ceux qui avaient raté Sodom la veille.
Le set était frais, plein de connerie pour un final en double circle pit, fun, furax, fistal !
Finalement Houle et Eight Sins sont 2 groupes distinct et émergent, avec un qui mise sur son concept pour un show et l'autre sur le fun de son capital sympathie pour un set simple.
Il y a davantage de monde sur le site c'est une première, prouvant du changement de festivalier, moins de soûlard et une population qui a fait le choix de profiter intégralement pour piquer sa curiosité, son éducation et son investissement.
THE DEVIL’S TRADE / Valley
Dans un mood entre Hangman's Chair pour la torpeur (dernière époque) et le Floyd pour l'envol aka Madrugada pour la noirceur, le réveil est doux, lent et propice pour que les mélodies ankylosent dans leurs profondeurs aqueuses. L'on se sent happé, entouré avec confiance, rien ne va venir vous oppresser, vous plongez dans l’écume des flots berçants du dark folk et de mélodies naïades (nymphes des eaux douces de la mythologie grecque). Le chant sort des torpeurs et la musique transporte ses filaments de Lune et d'écaille d’or profond. The Devi'ls Trade est l'abîme enchaînée de Dávid Makó avec laquelle il en suit le pèlerinage torturé. Il accordait sa voix du vide pour nous tenter par ses crevasses saintes, nous attirer dans ses abimes, pleines d’essor gothique, dark.
Des éclaboussures de poussières d’étoiles comme pluie estivale, constellée de filaments d’âmes en guise d’orage, telle a été ce concert.
La programmation musicale du Hellfest c'est comme de farfouiller chez un disquaire indépendant et dans tous les bacs de différents styles mais orienté metal et rock. Maintenant les gens de cultura, fnac et leclerc viennent en faisant monter les prix du disque vinyle.
En quittant le lieu de recueillement je croise un gazier avec une prestance glamrock, ayant farfouillé dans le dressing de sa grand-mère, dans tout ce qui de près ou de loin ressemble au final à un travelo de Saumur. Oui le jeune est en construction, il a besoin de confrontation pour trouver sa voie, passion, accoutumance, avec le temps il s'affinera, pour le moment il est mal dégrossi. Il sort de sa chrysalide, opère sa mue dans une apparence, ce qu'il renvoie lui semble primordial (pas le groupe hein), il se façonne sans en prendre conscience. Cette année moins de chevelu, mais des barbes, moustaches pour la virilité. Des filles laissent aussi les poils sous les bras, ambiance poilue donc.
THE ACACIA STRAIN / Altar
Le deathcore Texan au goût de BBQ viandox, gras et gruiiiigtesque a haché de façon frontale par sa dose d'énergie. Le groupe sentait l'odeur de la mort et de la destruction fraîche, vive et plein d'entrain, bien cool, a creusé pour ma part. Pendant que le groupe faisait bouger la chair dans une piscine de piranhas sonique, des corps planaient un temps dans la gravitation puis vivaient la théorie de Newton par la force qui attire les corps entre eux, et proportionnelle au produit des deux masses et inversement proportionnelle au carré de la distance : F = Gm1 m2 / r2, G, et surtout soutenus par des mains inconnues. Un gars nourrit au riz complet bio a pété comme un pop-corn dans le pit avec toute l’agressivité d’un piaf sur une ligne haute tension, il a rebondi sur un fut de Maitre Kanter, puis a fait un strike de flipper sur des sniffeurs de white spirit et de tube de colle pattex.
Fin d’un concert, naissance d’un nouveau…La rivière froide de l'oubli caresse doucement les jambes de ceux qui nagent dans ses courants furtifs, et viendra au moment du développement de tous les fluides reçus tel un geyser, en remontant des limbes intérieures avec une réminiscence volcanique. Au-dessus s’élèvera une vapeur écarlate comme du sang frais, elle immolera un désir de transformation qui ne vous laissera jamais en paix, car elle agite les rêves et les passions pour façonner l’existence.
Pendant la transition un jeune gars, coupe mulet, moustache, sorte de Rudi Völler joutait avec un autre gugus germanique un air guitar de la Rhur, et de loin leur mime m’apparaissait venir de 1987 avec le « Keeper Of The Seven Keys Pt 1 » d’Helloween.
SHORES OF NULL / Temple
J’ai retenu le double chant pour une épaisseur émotive et les mélodies ténébreuses du quatuor grimé de noir pour apporter une transition élégante à la posture statique du groupe. Ce death mélo doomy imposa son mouvement mélancolique et le sens de la mise en scène entre sensiblerie et force.
Ces Romains ont fait rougir monstrueusement une floraison de rosier déchirant avec leur splendeur brillante, funeste de ronce sombre, et cet aspect théâtral pour la tragédie d'Hamlet. Parfois le groupe Italien laissait une prosodie contemporaine comme un Baroness Scandinave alterner son souffle, en contraste des douceurs automnales couvertes de crayeuses dispositions cafardeuses.
Je remarquais dans le pit cette fille qui avait cette même magie minérale que le groupe, la pâleur de son visage rendait le velouté des arcs noirs de ses sourcils encore plus pénétrants, et ses yeux d'un bleu saphir rayonnaient d'une puissance insondable, tout en exprimant le goût de toutes les pensées sombres glanées sur scène.
Il y a un envoûtement des fragmentations que transpire ce groupe dans ses compositions, c’est beau. Telle une sirène dans les algues d’une tourbe s’extrayant des eaux lugubres pour envoûter de son chant maudit. J'adore cette obscurité en lambeaux portée dans cette musique, comme un linceul qui laisse un flot lointain de musique languissante dans le murmure d'une mer d'été. Nous nous enfoncions sur leur autel où brillent les braises pures de la douce offrande avec quiétude.
Shores Of Null déchirait le public de son fouet avec des épines cruelles et dépravées, des coupures piquantes commençaient à infecter le pit en une ombre comme par contagion de cruauté venimeuse, égarée vers un spleen intense.
« Nous devons réapprendre à être mystiques. » Antonin Artaud
Je traversais l'amer du spleen ténébreux pour subir le jour et la foule en traversant le site et rejoindre la scène Valley. Hummmmmmm il faisait chaud, enfin du soleil, je viens du sud, c'est quasi vital pour moi. Le centimètre carré de tissu était relatif, rougie par le soleil, collant de transpiration, moins désirable que jamais la populace Hellfesteuse des 80's découvrait avec insatisfaction que le duo Niagara nous avait menti avec les lyrics de son tube estival : « Tu me feras rêver comme dans les chansons d’été, c'est l'amour à la plage (aou cha-cha-cha-cha) »
BLACK RAINBOWS / Valley
Le trio hippie shake de stoner psyché de Rome, Black Rainbows était muni de sa gamme pentatonique sans gomina pour un trip graisseux et motorisé au détroit du MC5 dont il a joué une cover. Il a entraîné le public tout au long d'un set chaloupé de vapeur à celle de Joshua Tree.
Black Rainbows sonne comme le rejeton bâtard du hard rock des années 70 et du groove stoner des années 90, avec le toucher de Black Sabbath, MC5 et Led Zeppelin, fusionnant avec des pincées généreuses de Nebula et Fu Manchu. Cela causera une distorsion du temps et de l’espace avec une belle efficacité. Black Rainbows est arrivé à mélanger des érables guérisseurs à son stoner psychédélique, avec ses mélanges d'énergie pour créer un courant de groove et des minéraux soniques. Il nous a coupé les jambes avec une broyeuse à copeau de stoner et a ciselé un set au ciseau à bois.
Les Arcs-en-Ciel Noirs sont capables de prononcer une formule magique censée vous faire entrer en lévitation spatiale avec une sorte de LSD factice mais foutrement sonique. Une putinnnnn de scierie le truc !
En repartant collé/serré avec la troupe de comique alentour, à 'men donné il y a eu un gars qui demanda « Est-ce que tu as écouté le dernier album de mass hysteria » et son collègue se bouchera les oreilles en disant « Bla bla bla bla bla bla j’entends riiieeeen… ». Il me semble que tout le week-end j’ai croisé un gars avec des chaussures bateau, un t-shirt du Hellfest de 2023, d’un pantacourt avec des poches pour ranger une clef à pipe et un mètre ruban, munit d’une tête de contrôleur de la SNCF avec la diction de Christian Morin et l’humour des Chevaliers du Fiel.
Direction warzone, cour des miracles des punks à chien, mais noooon il n'y en a plus un seul, c'est comme vidé du jus de pue de la rue kétanou, n'empêche que dans le pit c'est toujours le téléthon.
SPEED / Warzone
Le groupe Australien te promet de te vider de ton sang façon Merauder et Trapped Under Ice en te faisant monter le palpitant par son speech, puis enfin quand ça démarre c'est un éléphant, amoindrissant toute la tension par un pneu crevé qui se dégonfle, prouuffffft. Ce groupe de roublard procède à un concert participatif, tu files les ronds et eux ils te font miroiter le reste. A dénoncer au fisc !
Dans le pit ce sont des bras éoliens branchés sur du 380. Un gars s’est élancé strappé comme une momie Michelin avec le maléfice de Toutankhamon dans le regard, je ne sais pas ce qu'il est devenu après ? Surtout avec la pluie de météorites de breakdowns sur breakdowns et des fucking fuck of fucking fuck comme unique langage commun.
Speed a enfourné les pains…mais dans la gueule à une meute de hardcoreu.ses pour apporter cet amical soulever de fonte que l’on retrouve dans un Basic Fit de province.
EREB ALTOR / Temple
Un vent d’aube d’une froideur scandinave accostait sa sonorité depuis les antres de son sanctuaire isolé, il se répandait dans la vaste étendu d’âme en péril comme une lune provenant des ténèbres, et dirigea vers le bord du précipice toute sa pastorale païenne, où le final sanguinolent du groupe nous attendait avec sa hache. God morgon ! Le quatuor Suédois appliquera à son viking metål mélödique de belles variations progressives de sensibilité doom épique. Leur musique a cette beauté profonde, pas comme une étincelle temporaire qui fige une apparence, mais cet abîme qui vous va droit dans l’âme, perce l’acmé de votre émotion.
KLONE / Altar
Les Poitevins sont au complet avec la présence du saxophoniste pour défendre leur dernier “Meanwhile”. Tout l’art délicat d'un metal progressif et atmosphérique sera anobli d'un envoutement et richesse d'interprétation.
Impérial de densité féconde, alliant émotion à la profondeur du chant de Yann ligner, que l'édition 2023 avait vu sur scène au côté de Carpenter Brut pour la cover du “Maniac” de Michael Sembello, Klone retranspose toute la qualité unique de son univers envoutant, que l'on peut faire fusionner avec celui de Porcupine Tree, Opeth, Alice In Chains, Gojira.
Alors que je suis enchaîné par l’effluve d’un simple riff qui allume un feu pour faire des ravages d’émoi, le groupe insiste et attise mes ténèbres tout en jouant avec cette folie. Comme si il m'avait transpercé le cœur avec une lance cosmique qui ne peut être retirée, Klone décharge une collision sonique absorbant les lignes claires de Guillaume Bernard (quel compositeur), mêlant dans ses orages le bondissant généreux guitariste Aldrick Guadagnino, lequel avait remplacé Christian Andreu, guitariste de Gojira, pour la fin de la tournée U.S avec Deftones en 2022.
La lumière est grande, le public devient fou à l’intérieur, tout apparaît dans une élégance d’azur noir en habit de ciel, follement aimé par les résonances lointaines pour faire remonter dans son espace le miel de la Lune. Saisie d’un tressaillement émotionnel intense nous avançons dans cette lumière profonde apaisée de baume, de grandiloquence belle et brûlante. Le groupe vient comme une ombre, comme un rêve, éblouissant du haut de sa falaise, il entrechoque le public dans une houle sanguine qui vient mourir d’une écume existentielle. L’émotion se noie dans un océan de profondeur intime, les yeux rougies, je le vois, je le sens, je l’entends, il n’y a plus un bruit...
...Que des cœurs qui se serrent pour traduire leur survie dans la plaine, de n’être enfin plus un individu mais une pluie de météorites. Alors se dresse le vent terreux que le groupe illumine dans chacune de ses prières, fait contempler les cieux, exhausse, chaque vœu, chaque personne, et l’éloigne du spectre venimeux de sa détresse, et lui redonne son incandescente lumière. Puis une dernière salve part dans les airs et fulmine, quand je reviens à moi ne reste plus que le silence total des étoiles non traduites. Les musiciens ont posé leur instrument à feu vif, le public acclame, ovationne, exulte. Whaouuuu Klone a percé son plafond de verre. J'espère qu'il va obtenir la reconnaissance qu'il mérite tant sa musique est haute des embruns invisibles que son émotion applique dans le firmament.
La Temple jouxte la scène Altar, une partie de la foule s'y rend que résonne encore dans les cœurs les nappes atmosphériques, arrangements ensorcelants, tourbillon d’émotions éternel !
MORK / Temple
Changement de style pour le rupestre black'n'roll de Mork, avec un corpse painting Mötorheadien et Venonmesque. Autour de moi attendaient d'impénétrables énigmes incarnées en quête d'une absolue félicité de violence. Avant de prendre une position quant au conflit sociétal de ses amis entre la reformation de Slayer et la mise en place d’un nutri-Score pour les groupes de grind, il regardait des tweets puis des storys en hochant la tête. Une clameur se réveilla devant la scène comme si des punaises de lit venaient de lever la foule. Le groupe dézingua en un coup de sulfateuse, 10 mn après il était toujours rivé sur foutu téléphone sans que le regret le resserre, pas plus qu’à l'étouffer pour cet amateur de pizza à l’ananas (j’en suis certain).
Sur scène il y a un clone de Kerry King à la gratte en version evil wood from Norway. Le chanteur transpire un chant maléfique, cheveu gominé en arrière-mi-court, quand il secoue la tête il cligne des yeux. Le genre de nounours qui doit se faire un bol de chocopops le matin alors que les autres membres boivent du sang chaud de loutre.
Ce groupe capable de mordre la cuisse d’un fan jusqu’au sang a répandu de très belles flammes, il poussa un rire de déséquilibré à la toute fin ?! La sensation qu’il n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir. Leur concert était cool, du bon black evil, avec un truc un peu rawk'n'roll badass, et une approche mélo plus moderne. Le feu de la destruction se saisissait rouge comme une blessure sur de l’ivoire, nous pouvions boire ce sang païen magnifiquement doux et étouffant de malice, et détesté par la forte lumière de l’aube.
Je vais vous faire un aveu. Mork donne envie de s'enfoncer dans les enceintes pour rugir, de ne plus déneiger et de vivre au fin fond d'une forêt luxuriante...Loin, trèèèèèèès loin des ombres chinoises de Baby metal dans les souvenirs restant de cette édition.
EINAR SOLBERG / Temple
Sa voix est superbe, sa musique fait décoller, il doit pisser assis.
Je trouve le concert maussade et je ne sais pas pourquoi ? Je le regrette fortement, peut-être mon côté féminin qui ne s'est pas manifestée. Car Einar a de bonnes chansons, un visuel, une présence, une voix, tu vois il a un bon cercle vertueux, mais pas compris, la faute au pangolin peut-être ?
Wäz a adoré STEEL PANTHER / Mainstage
Les Américains sont passés maître dans l'expression de donner du plaisir à travers la caricature hyper spinal tap, et par une interprétation professionnelle. Le show avait cette érection bancale du génie qu'offre le glam (nichons, nichons).
Steel Panther est l’incarnation d’un mood 80’s. Il est comme Rocky Balboa. Les gens ne voient qu’un boxeur au limite intellectuelle limitée par les chocs reçus, alors qu’il y a de la profondeur dans ses propos. « Toi, moi, n'importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c'est pas d'être un bon cogneur qui compte, l'important c'est de se faire cogner et d'aller quand même de l'avant, c'est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C'est comme ça qu'on gagne. »
Le groupe tire sa force de son abnégation et de son sérieux malgré son apparente caricature et déconnade. Ce style musical tient lieu de provocation à l’heure de meetoo en mettant en scène des mâles outranciers cherchant dans l’usage du glam son précepte premier : sex & drugs and rock’n’roll. Pourtant il ne cesse de déclarer sa flamme à la femme, tout son amour, certes libidineux. Il les fait monter sur scène en totale indépendance et consentement pour toutes les mettre en valeur.
« Quand je mourrai, versez mes cendres au-dessus des années 80 » David Lee Roth.
Les musiciens sont-ils encore considérés comme des dieux ou sont-ils devenus des intermittents du spectacle ? Le monde d’avant n’existe plus, et avec la disparition d’un pan culturel tout entier s’éteint, tout comme les groupies ?
Le chanteur a annoncé : « Don’t be afraid of heavy metal…Don’t be afraidaaaa to rock, to rock, to roooooooolll !!!”...Wäz a été à fond dans le trip, et je l’imagine très bien : ‘’mets tes 2 pieds en canard, c’est la chenille qui redémaaaaarre’’
J'espère un jour que les femen écouteront un album de Steel Panther et qu'elles se caresseront la chatte en rigolant avec !
Des tronches maltées pendant la fête de la bière à Munich marchaient au pas vers le set de KANONENFIEBER / Temple
Le groupe arrive sur scène en nécropole tourmentée, véritable énigme de multiples semonces telluriques. Ça faisait un moment que la prog de la Temple n’était plus au goût malaisant d’Éric Ciotti. Le public est cueilli à froid par les détonations, le groupe ayant piqué les canons “For Those About to Rock We Salute You » d'AC/DC pour conter la grande guerre vue du côté Allemand. En acteur studio le chanteur/conteur déclame avec autour de lui toute une décoration militaire, barbelés et feux de bengale rythment un mix de Marduk et du black metal à cagoule (Mgla). La cour martiale cadence les ordres et l'histoire, dont le public suit en bon trouffion le délire, la fascination, et l'héritage abondant de la musique extrême pour raconter l'horreur. L’impression de sortir d’une tombe débordant de ronces de chair éparpillées dans les cieux ocres et lourds d'une tranchée noyée d’obscurité.
Musicalement parlant c'est bien en deçà de la violence pure de Marduk, toutefois le scapulaire de dévotion dans cette fusion 2.0 du grand spectacle sortira gagnante, avec ce choc des chairs sous la contrainte. A la fois choquant dans son impartialité, le groupe démontre toute l'abomination de la grande guerre, à travers le récit épistolaire de ces soldats. Le groupe leur donne de la voix à travers leur cagoule intégrale pour marquer leur sort, remémorer le sacrifice, le cruel anonymat.
Dans la fosse les chevelures Vivel Dop saveur mangue passion distillaient une bien agréable ventilation pour les chauves, dont le crane perlait jusqu’à la raie du cul qui leur faisait chéneau. Un homme d’allure viking déploya ses muscles et une chevelure blonde comme les blés de la Ruhr. Il s’excitait les biceps en secouant son corps prit par une montée de crise d’épilepsie de bodybuilder. Rappel : Ce n’est pas parce que vous ne sentez pas votre transpiration que les autres ne la sentent pas.
Le groupe dégoupillait sa énième grenade sonique en gardant toute la mémoire de l’ombre qui se nourrit de fleurs fanées et de pierres antiques devant le monument aux morts, n'hésitant jamais à démontrer toutes les turpitudes des soldats avec leur peur débordante. C'est là que le style de ce groupe marque le basculement du genre, car dans le Blåck Metäl on ne montre jamais la faiblesse de l'homme, mais tout l'inverse. On démontre sa puissante sauvagerie.
1000 MOODS / Valley
Le drapeau arc-en-ciel était posé sur un ampli, ce stoner psyché parfumait ses lyrics à la pierre d’alun, c’était doux. 1000 Mods est un cas d’école de marchandisation des sixties par la culture entrepreneuriale des eighties, pour sa lecture essentielle de l'ordre de ses divagations musicales. Pour quiconque qui recherchait un trip dans le genre, c'était la bonne pioche. Le groupe nous a fait son rituel de stoner psychédélique sous peyotl, les couleurs soniques déposaient des murmurent de fleurs sous acide que nous picorions dans les airs chargés de souffre. Il cramait même une Barret de Syd jusqu'à roser le Floyd d'un riffing garage à la Lucifer Sam, un freakout intersidéral plus loin les riffs ricochaient sur la planète Vénus et arrosaient le sourire des filles de la pulpe érotique d'un déhanchement vénéneux chaloupé.
Est-ce que l'on devient junkie d'un groupe sous forte influence d'une drogue ? Il faudrait se préoccuper de questionner le dernier mage ou cobaye qui savait lire la Novövision dans un texte biblique.
N’étant pas né lors du dernier champi bouffé, une pizza surgelée déçoit moins que ce live, vivement Fu Manchu que j'exulte.
SATYRICON / Temple
J'ai toujours été discret en concert. J'ai toujours été silencieux, invisible même, ce grand groupe est bruyant. Il ne s'arrête jamais de hurler, tant et si bien qu'il n'est plus que flammes. Son set est un énorme feu de forêt qui ne cesse jamais de grandir. Et moi je brûle, je pleure, je meurs à l’intérieur. Cela me dévore, me consume. Comme si cette musique se nourrissait de mes émotions, elle avale chacune de mes larmes et les transforme en un amas de son monstrueux. Il ne me semble pas être le seul dans pareil cas. Nous écoutons, nous entendons de cette musique les cris de rage, les pleurs dissimulés, les blessures toujours pas cicatrisées, les souvenirs tourmentés, les moments d’absences, les mots qui hantent, les peurs ambulantes, et nous errons en solitaire comme un nuage dans cette foudre épaisse et dense, dans une fournaise bestiale, intense, majestueuse. Le phénoménal Franck Bello (Anthrax) à la basse a alimenté la foudre.
Le black metal propose à la raison des sujets élevés, il captive par des cimes grandioses, il s'empare des affections par d'éloquentes descriptions misanthropiques, il tente l'imagination par de sublimes envolées de mépris. Il présente aux hommes des tentations capables de leur enseigner les connaissances défendues. La manifestation satanique a été proclamé par Satyricon au milieu des tonnerres et des flammes révélées aux apôtres avec la plus grande des emphases.
La dernière voix éteinte, ne nous reste plus alors que le silence des ruines, espace rêvé pour contempler l’effroi que laisse le vide. Un peu hagards, scrutant le sens ultime sur les décombres d’un idéal, nous nous sommes vus rappeler combien nous étions fragiles à l’aide d’une force prodigieuse. Quant à la volonté de puissance - si parfaitement mise en musique ici - elle était confrontée au sphinx que toute civilisation trouve sa voie sur le chemin de son agonie rageuse.
Depuis toujours quand je suis à la Temple et à la Valley il y a une dimension beaucoup plus intense qui me bouleverse profondément. Je pense que nous ne sommes pas seulement des humains ayant une expérience spirituelle de la musique, mais nous sommes traversé.es par une spiritualité musicale pendant notre existence humaine. Dans les deux scènes citées, c’est révélateur. Profondément spirituel. Profondément sexuel. Profondément ludique. Profondément enragé. Profondément curieux au sujet de mon but sur cette terre.
AMORPHIS / Altar
« Et une douceur est venue de la lumière des étoiles et m'a rempli jusqu'aux os. » W. B.Yeats
J'étais très mal placé au début du set, trop de monde, après un bon décalage j'ai enfin pu apprécier avec un son favorable la grandeur mélodique des Suédois. Le chant était beau, sculptural, la qualité d'envol et de profondeur m'enlisait d'émoi. Le set était porteur d'une pluie d’astres et d’anges qui s’abattaient sur nos regards hallucinés où se mêlaient au déluge de nos larmes. L’éclat de ce set était si brillant que des pointes de soleil se formaient autour comme une couronne, attirant la lumière en une éruption solaire. Les solos étaient somptueux, incroyables de finesse. Le groupe était incandescent, j'avais la sensation d'être une éponge émotionnelle, un fétiche étant percé d'aiguille d'ivresse effervescente. C'est presque trop depuis Klone, Satyricon et Amorphis en l'espace de quelques heures.
Le groupe adoucira les enfers avec sa musique immaculée et couvrira tout d’une délicatesse de neige épaisse.
Je redescendais les cimes en rappel pour EMPEROR / Temple
Groupe phare du black metal qui a ouvert la voie pour sortir le genre des cavernes, en exhortant en prince de la nuit avec la froideur d'une lame progressive. Le set débute et d’entrée c’est un jeu de piste qui prend le venin d’un escape game, pour finir dans la bataille de Guadalcanal avec « Le soulagement de céder à la destruction » selon Franz Kafka.
Tu t'accroches à la rampe mais la gestation des dissonances te biflent sans arrêt. Emperor soulève des questions qui ressemble à une vidéo en H.D lorsqu’on n’a pas le haut débit. Comme d'hab ce que nous attendions comme lune noire s’est avéré un point d’exclamation au-dessus du vide, tant la complexité et la froideur sont omniprésent. Ihsahn est un compositeur à la discographie multiple et aussi hallucinée que celle de Mike Patton. Le groupe frappe les anneaux glacés de son black metal et nous encerclent de sa couronne d'argent. Un chant impie de fantômes meurtriers est au sommet d’une montagne inhabitée, à la fin il jette sa neige carbonique et nous entraîne dans une tempête de grêle. J’ai vu une fille avec un sac-banane pailleté de strass à te filer des angoisses de mort subite, décidément.
FU MANCHU / Valley
Le Volcanique roulis sonique des stoners de L.A a façonné enfin cette rythmique catchy pour te briser la nuque. Foutrement impérial avec au programme la cuisine des mousquetaires Gasconne, à savoir : Salade de noix aux gésiers de canard, fritons et tripailles de cochons sur sa purée de châtaigne surmontée d’une louche d’huile de maïs, avec les phalanges qui finissent d’enduire le fond du plat avec de la graisse d’oie, au cas où…J’adore ce balancier mélodico-rythmique que le stoner rock est capable de fluidifier sur les corps en transe.
Le cosmos ressemblait à une boite à musique dont chaque être est une ode vibratoire et chaque émotion une mélodie. Les humains vivent à travers leurs émotions dissonantes l’épicentre de leur tessiture, et cette vaste chaleur sonique apportait un chaos de violence rythmique perpétuelle. Chaque être dispose par son altitude et aptitude vibratoire d’une portée qu’il mettra dans la musicalité de son existence l’expression de la partition de son propre chemin d’âme.
Fu Manchu a montré la voie lactée à toutes, mais avec une catapulte !
ANAAL NATHRAKH / Temple
Dans la sidérurgie de Birmingham des Judas et Sabbath les Britanniques d'Anaak lustrent leur sauvagerie black façon bloc de l’est, pas un mot, nada, prout, mais merdeeeeeeee parle nous barre de fer, fais-nous rêver avec quelques consonnes jetées comme des onomatopées histoire de créer du lien… Le chant sauvage part dans le soprano clair pour les refrains épiques. Les crevasses charnues venaient tendre dans leurs atours belliqueux un vide, avec au fond de ces ténèbres une eau noire, et glacée tout à la fois. Tachetés de sang les titres déversent dans une coupelle livide une hémoglobine d’impureté dissonante que nous récoltons dans une pleine ivresse d’impureté sanguine.
Mais je fatigue et trouve un peu brouillon ce gros bouillon avant d'aller au lit.
Pour le lendemain : «Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble. Comme une petite lueur au loin dans la forêt.» Guillaume Apollinaire
Fin du 2éme jour !