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samedi, août 5 2023

XTREMEFEST 2023 - START TODAY


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Si vous savez réparer des K7 audio avec un stylo alors vous êtes prêt à lire ce report.


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Vincent Big Jim à la vidéo, Junk cacahuète à la photo et oim à l'écrit, un trio isocèle représentant le webzine/fanzine/vidéozine : WallaBirZine, avec comme unique mot d’ordre du zguen !

Vendredi 28 juillet 2023 la température au sol est aussi cool que s'annonce cette 10ème édition de l'Xtremefest. Toujours à Cap Découverte, ancienne mine devenu parc de loisirs et d'aventures pour toute la famille, mais avec un déplacement de quelques mètres qui fait toute la différence.

La passion est un feu et non une image immobile, l’Xtremefest a choisi de poursuivre son aventure humaine en changeant de lieu, pour ne pas stagner dans la facilité. C’est dans ce mouvement qui a plus de vie à l'intérieur qu’il parvient à jumeler à son ressac la saveur d’un nouveau rivage.

L’intensité coule comme un rite de passage, un message qu’il faut savoir écouter, Pollux asso et tous ses bénévoles ont bravé la tempête de cette fête anniversaire, de ce nouveau départ, et vécu sans jamais être absent. Bravo à eux !


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Premier constant le lieu est plus grand, mieux aménagé, de suite tu te sens à l'aise, en plein air, comme dans le Gers. D’ailleurs je débute les concerts avec le groupe THE BRANLARIANS, skinhead reggae roots de Preignan rocksteady city beat. Les gaziers de ce groupe ont organisé la semaine du Ska à Toulouse pendant quelques lunes et le festival Rock'n'Stock...Même si la période covid a tout foutu sous le tapis, il y a eu une date de plusieurs concerts à la fête à Preignan pour cet été 2023 avec la participation du trio de punker desprestif Ben&Fist.

Je constate un nouveau line up pour un bon punch, bon mood. Ça dandine du croupion dans la fosse entre Kingston et Brighton avec veste patchée à l’effigie de Sépultura à Motörhead. C'est vrai que côté dance-floor le rocksteady et skinhead reggae des Branlarians & The Slakers a remué le cool, les jupes des filles, et fait gueuler les gaziers avec le déhanché d’Aya Nakamura. Merci pour cette programmation, j'espère qu'il y aura d'autres groupes de cet acabit l'an prochain, du rocksteady au ska, mais pas de ska festif, ne déconnez pas hein !

Le site du festival est donc composé de 2 espaces. Un Off gratuit avec une scène et à proximité une tente de merch pour les groupes qui y jouent. Il y a aussi un village d'exposant avec Mr Cu ! de la Kicking corporation qui était dans son standing de revendeur de merchandising, logeant dans un hôtel 5 étoiles avec baignoire à débordement, et son vendeur de LP de Francis Cabrel couchant dans le van avec les cartons, t-shirts, casquettes, livres, suppositoires. Il y a bien entendu des bars, toilettes, une rampe de sk8, des food trucks, ainsi qu'une animation au doux patronyme ‘’de charcuterie musicale’’, avec un DJ organisant un blind test et que l'on retrouve le soir en mode dancing caliente fiesta del luna.


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La scène du OFF se nomme L'Estafette. C'est surtout une scène itinérante inventés par les fadas de pollux asso (Agitateur musical depuis 2000) et porté par Xfest Org. L'idée est de rallier sur le territoire du ségala et du Carmausin un circuit culturel diffusant un spectacle live en un véritable moment de rencontre et d’échange entre les habitants, les artistes et les bénévoles des associations. Le cœur du projet du festival résonne dans toutes les consonances libertaires, créatives en un manifeste humaniste.

L'autre espace est payant avec la grande scène Family Stage sous un préau (comme à la petite école où Edwige Viala m’avait embrassé de force alors que je rêvais qu’à être dans la Lune) et la fameuse X cage, puis des bars, wc, merch des groupes.

La X cage forme une scène atypique avec de fait une sensation, vision unique, dont l'xtremefest est capable. Cette scène était positionnée sur une plate-forme et forme un cercle quadrillé de ferraille. Si vous avez déjà visionné le film Mad Max 3 vous savez ce qu’est le dôme du tonnerre, sinon un match de MMA pour l’équivalence. Grâce aux grillages les combattants ne peuvent pas rentrer dans le podium pour ne pas gêner les musiciens, mais l'on pouvait y grimper, s'accrocher dessus quand elle était positionnée au camping les années précédentes. Celles et ceux qui avaient l’habitude de s'y suspendre n’ont pas bien saisi l'interdiction de cette édition. C’est vrai que cela enlève au charme, à la Violence scénique, à la beauté du geste. Bien entendu certains y parviennent avant de se faire gentiment déloger. Bon il y a quand même un gars d'une soixantaine d'année, surnom le Gaulois, maçon de son métier, le type est caput (têtu) et c'est peu de le dire, puisqu'il aura passé son week-end a monté dessus. A un moment il est même arrivé à passer entre les mailles de fer pour rentrer à l’intérieur avec le groupe, un gars de la sécu est venu et il est repassé par le même endroit, le filou.

La X cage posée sur la plate-forme a servi de rampe de lancement aux slammeur.ses. Je pense que la renforcer et permettre au public de s'y accrocher l'an prochain lui emmènera une légitimité, ou faudrait rajouter un plongeoir ?


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Il y a eu différents mood pendant le week-end entre hardcore, metalcore et postcore, mais ce premier jour c'était du synthol à la grosse cuillère avec un ball-trap HxC. Par exemple le groupe M.O.S.H a gagné son stage commando dans le Sidobre avec un bataillon de hardcoreux fan de la légion étrangère, pour apprendre la lithothérapie contre un calbas en granit. En étant bas du front le groupe a démêlé son énergie pendant que la fosse se foutait en mêlée. Le public a trippé les côtelettes soniques de Method Of Southern Hardcore sur son punch HxC, avec wall of death, circle pit, slamdiving…Les Toulousains ont fait jouer les mains et les coudes dans un pit qui se chauffait bien en encloscage. De toute façon le public était venu pour cela cette année de toute façon.

J’ai été troublé par TEN 56 et son mood hip hop avec un bruit de fond indus pour un fracas hardcore. Le groupe triture les méandres de la psychologie humaine et inocule ses écorchures musicales comme un venin. Dans la fosse c'était comme quand tu sautes dans le grain bain la première fois à la piscine municipale, impressionnant. Pendant que le groupe murait sa fortification sonique en électrisant une connectivité avec l'Xtremfamily, son rouleau compresseur oppressif déployait sa vigueur et une envergure immense pour une rave-party hardcore où tout se fracasse.


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J’ai déjà vu POINT MORT au Hellfest 2022, chroniqué leur album « Pointless​.​.​. », je voulais voir The Slakers. Vincent Big Jim a adoré le set de Point Mort. Ce qui est beau avec la musique, c'est que tu ne peux pas la toucher, alors qu'elle peut te toucher là où elle sait que tu l'entendras le plus...Ce groupe parvient à désobstruer toute la calamine atrabilaire de son postcore, mais le plus fort c’est qu’une fois la combustion de son résidu pessimiste devenu presque invisible, cela augmente une sensibilité dans sa force sonique, tel un équilibre des forces qui agite, suspend dans le fiel et le ciel une musicalité féroce et féeriquement ténébreuse.

Dans un esprit de guinguette les SLACKERS ont ravi la mixité sociale du Ségala venu danser sur le rock steady beat et ska oldschool des New-Yorkais. Whaouuu quels musiciens, quelle osmose en plus, du grand, très grand groupe. Culte même. J’attendais depuis pas mal de temps de les voir en live et je suis béni d’un set magnifiant à ce point une discographie racée. Le cool des ricains suivait les pas de danse de New-york aux tropiques en venant en Europe tel Ernest Hemingway avec la conclusion que ‘’l’Xtremefest est une fête’’. Une variété d’hymne à la joie et quête mystique du "vraie" concert, voilà à quoi vous attendre en venant ici. Il y eut la cover « Like A virgin » de la Madone interprété en mode duracell.


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Tu cherches toujours dans tous ceux que tu rencontres une réponse. Ce vendredi c'est joué une chair musicale animatrice des volcans et d'orages ensorcelés d'extases, parfait pour permettre à l'xtremefamily de s’agrandir.

A l’xtremefest tu retrouves plein d’ami.es du grand Sud. Gwardeath arrivait avec la saveur de l'océan qui sent le lilas à la fin du mois d'août et Guillaume Circus la crème solaire collée à un ballon de beach volley. Les frangins d'Enlòc avaient du roquefort dans les yeux, les cascadeurs de No Futal ont plié une voiture de location en châtaigne Corse, les Albigeois étaient en nombre à zguener, tout comme le bassin Toulousain était paré à la castagne. Il y a eu à travers tout l’hexagone un aiguillage qui commence à s’étendre de plus en plus comme point de ralliement d’un festival à ne surtout pas manquer. Je pense notamment aux déçu.es du Hellfest, devenu trop grand, trop cher, trop mainstream, et dont l’évolution verse de plus en plus vers des festivals à taille humaine, avec des valeurs associatives, ou en tout cas non porté.es sur la spéculation, le capitalisme et les vertus entrepreneuriales de la société du spectacle.

Back to the real & truth (True) !


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HARD MIND et son HxC metal a catapulté une sauvagerie herculéenne aussi énervé qu’une machine à café Delonghi à tous.tes les combattant.es.

Si la nature de la vie ne répond à aucune loi, aucune règle. Elle est impermanente dans un fracas permanent, et cette nuance Hard Mind l’a bien pigé, ohhhhhhhhhhhhhhh yeah !

« Je veux du sang par terre » phrase métaphorique d'avant match en ovalie qui ici a été mentionné par le hurleur du groupe. Grosse fournaise dans la fosse et c'était déjà un gros apéro pour les fans de Terror. Il me semble qu'il y a un nouveau public, apportant une densité plus enlevé. Hard Mind a produit un set électrochoc et le public avaient les dents serrés tout le long. Ouaip c’était dur, ample et un beau bordel partout. Derrière la férocité du groupe et la hardiesse des guerrier.res, les gens prennent leur panard, peinard aussi, sans problème.

TERROR n'était pas venu pour épiler des framboises, Très groooooosse charge des Californiens, d'une lourdeuuuuuuur apoplectique. Au jeu de puissance le groupe a poussé la fonte d'un public en acier trempé...de sueur. Ce fut une grosse mandale pour un gros choc. C'était un mur à escalader avec le plomb du soleil de Californie et l'asphalte de Los Angeles comme tapis de réception. Un quinquagénaire avec un t-shirt de Gorilla Biscuit a fait du slamdiving galipette à fond les ballons. L'agitation dans le public était comme une nature sauvage, elle s’agitait parfois jusqu'à atteindre la douleur, comme un tatouage d’ecchymose sur une peau collante. Ami(e)S du pit, la douleur partira une fois qu'elle aura fini de t'enseigner.


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LANDMVRKS a réactivé son patchwork musical metalcore, son épaisseur et son dépouillement avec concision. Le jeune public est friand de cette homogénéité sonore, que l'on retrouve d'une autrefaçon chez POGO CAR CRASH CONTROL, dont les paroles sont repris dans leur intégralité par les premiers rang. Les deux entités ont promulgué cette ferveur idoine à une jeunesse cherchant ses modèles dans l'attractivité pléthorique du web.


MADBALL est venu comme une extraball hardcore sauce harissa, en démantibulant une déflagration du beat de la grosse pomme pour faire de la compote dans le pit. Miam, miam. Parce que dans la fosse s'était un assortiment de couteau à huître à ouvrir des poches d’air et de brèches, avec des circle pit façon course poursuite et dérapages en voiture avec Pierre Palmade sur le parking d’Auchan. Freddy Cricien est revenu à l’Xtremefest avec une étincelle de mobylette dans le starter qui n’était pas là avant. Aussi rebondissant comme balle de flipper le gars a poussé les compteurs des moteurs à explosion du pit dans le rouge. Carrément !


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Les grands winners du jour sont :

Les personnes innovantes venues à vélo depuis Carmaux (elles se reconnaîtront) et qui ont inventées une piste cyclable dans la nuit de vendredi à samedi pour éviter la maréchaussée et rejoindre leur home sweet home, elles vont recevoir gratuitement sur leur téléphone des publicités de poche urinaire.

Puis il y a la personne qui s’appelle Serge, fan de vide-greniers qui marche les mains dans le dos, elle sera adoptée par un couple de hollandais dans leur mobil-home à partir de l’été 2024 et fera une étape pour l’Xtremefest l’an prochain.

Bravo à eux !


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Vous pouvez admirer le portfolio de Junk cacahuète au us d’orange sanguine sur la page FB du WallaBiZine.


Daily report du vendredi par Dolmen Production pour Xtremefest !



samedi, juillet 1 2023

REVOLUTION IS MY NAME - Hellfest 2023 jour 4


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Dimanche 18 juin 2023, au camping j'ai noté que personne ne buvait de la chicorée et ne mangeait des Miel pops au matin, c’est un motif de satisfaction pour s'éveiller à une belle journée.

Taper des hiéroglyphes sur un clavier par une vision panoramique d’un week-end Hellfestien s’avère un trip cosmique né sous le psychédélisme de la Valley, des tripes thrashy de la Altar, des prières du culte de la Temple, du poing levé de la Warzone et du Peep show des Mainstages. Les créateurs de contenu sur youtube ont fait leur vente privé sur une vidéo de leur expérience Hellfest (entre 3mn et 5h00 pour le plus grincheux), et les rédacteurs oldschool comme oim un report sonore & visuel à lire. Bonne lecture !


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Nous arrivions à la dernière journée, si vous vous touchiez la nuque vous sentiez une très forte tension, et pas besoin d'une carte pokémon et saturne en mercure pour pronostiquer un abus de headbanding.

DOOSESKADER fondé à Gand en 2019 et constitué à la basse et chant par Tim De Gieter (Amenra, Every Stranger Looks Like You) et Sigfried Burroughs à la batterie (The K), le groupe a sonné le glas avec un screamo sludgy acide. Nous devenions atones devant une telle beauté atomique d'explosion sonique. Cet amour Hiroshimatisant à outrance les ruines poussiéreuses du dark est arrivé à dompter la formule duo drum&bass par une lourdeur qui servait de transe avec le chant, mais aussi avec l’apport d’une programmation sonore derrière. Un sens du riffing qui tricotait avec du fil de barbelé dans une colère hystérique rentrée, entre mélancolie morose et folie atrabilaire.


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BLÓÐ est un quatuor de sludgy doom slowcore très, trèèèèèèèèèès lent, et le dimanche à 10h30 c’est un effet de vasodilation qui nous emportait dans une quiétude musicale enivrante. La fatigue aidant à ce mix de tumulte intérieur avec en sus les frissons de l’épuisement, mais je n’enlève en rien la prestation de Blóð à ceci, bien au contraire. Dans l’esprit de Windhand avec surtout une hypnose de spleen sombre, le groupe a déversé un cloaque de coulées musicales dans l'alchimie d'Alesteir Crowley. Composé du guitariste Ulrich Wegrich (Otargos, Volker) et la chanteuse Anna W (Lynn Project) le groupe a sorti son premier album en janvier 2020 via MusicÖ_Eye et Season Of Mist et a annoncé une signature chez Malpermesita Records. Blóð en marchant de sable mouvant a joué sur les braises somnambuliques et envoûtantes entre caresse et fouet, rrroarrrrr !!


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J'espère que tu aimes le Roundup parce que si sur le papier ALEISTER est un groupe de thrash metal de 3ème division (comparer à Anthrax), avec son énorme backdrop et ses qualités d’exécution, il a su tirer son épingle du jeu pour nous tricoter la gueule et passer directement en seconde division. Un utilitaire 6 vitesses faisait du grabuge dans le pit. Je revois ce gars immense, réparateur de rotofil, qui aura passé le set à s’aiguiser les épaules sur des côtes flottantes de marathonien fan du tour de France.


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SKYND avait un look parfait et de l’électro-pop pour une soirée bondage au Rouge et Noir, D612, Lieu dit Mousquette, 81120 Denat.


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Le Hellfest propose de la nouveauté et la diversité de styles musicaux chaque année, néanmoins, il s’éloigne de sa base fondatrice. La transition entre les différentes générations du début du festival en 2006 et l’actuelle moyenne d’âge du festivalier.ère qui est de 36 ans se poursuit. La mutation stylistique du metal vers la pop engendre du show, une envergure pharaonique et démentielle de l’Entertainment, ainsi qu’une multitude de propulsion à ‘’l’underground hype’’. Les valeurs/éthiques de la communauté metal/punk/hardcore telle que nous les connaissons et avons appliqué, sont encore présentes. Mais niveau musical ça fait le tri aussi. Le death metal est le grand absent de cette édition, le grind disparaît aussi. La scène Valley est devenue un laboratoire, et la Temple se vide peu à peu du Black metal. Il y a un retour du dark gothique (une mode ?), et la musique électronique et le rap sont ces dernières années plus en verve (revival 90’s et 2000’s) avec une actualité contemporaine qui en jette le dévolue dessus je suppose.

BEYOND THE STYX possède des valeurs HxC bien présentes pour un set qui fut lourd et combatif. Le groupe a répondu présent et ne lâchera jamais son sens de la lutte et de la solidarité, tout comme sa loyauté au Hardcore. Une leçon d’humilité est donnée, dont forcément ce groupe mythique a appliqué les vertus, mais qui ici se doivent d’être salué. J’ai noté que dans le pit il n’y avait pas un seul toulousiinn, toulousiinn, normal avec la tronche de parpaing qu’ils ont dû avoir au matin pour fêter la veille l’obtention du planchot de rugby 2023.


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WOLVENNEST est un générique de Lexomil, je n’ai rien contre ce psyché doomy post-metol, que voulez-vous, ça m’a foutu un coup de barre, je n’arrivais pas à me réveiller devant cette musique anesthésiante, j’ai regretté Municipal Waste. Mes paupières se refermaient au point de partir sereinement dans un sommeil qui me semblait…(bâille)…oooOuah pas longtemps, mais quand même suffisamment pour dire merci à ce groupe.

Rappelez-vous : À la valley, yeux fermés, esprit ouvert, hein !


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Soudain il pleuvait.


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Pitin ! je me quillais comme un Braque Français des Pyrénées et constatais que pas loin, d’autres gars avaient fait de même, mais dans le style du Drahthaar, un Braque Allemand à poils durs. Et tu le sais dans ce moment-là la première pensée c’est un bel arc électrique entre les faisceaux de pluie. Le groupe THE OLD DEAD TREE a bénéficié de la pluie pour évoluer devant une salle comble. Leur musique progressive ne m’attirait pas, et j’ai trouvé que le chanteur avait un peu de prétention, alors qu’il investissait la scène et lui donnait du rythme.

Les Belges d’EVIL INVADERS formés en 2007 ont fait usage de la force centrifugeuse de leur Heavy speed metal, avec cris aigueeeeeeeeees, riffing frontal, rythmique de forgeron. Le groupe provoqua la même agitation dans le pit que des molécules d'eau contenues dans un micro-onde à 100°C, il y avait des jeunes excités qui semblaient monter une League of Legends mais sans multi-prises. Devant la scène les membres de la sécu étaient composés de bras qui vont 20 fois mes cuisses. Il y a The Rock pour réceptionner des types de 60 kg tout mouillés, Jonah lomu à la mêlée, le videur du Makumba à la pile, et puis l’homme arbre en seconde ligne avec le sourire d’un platane et le doigt qui t’indique vissa de foutre le camp. Le set a été une fête de lames heavy dans une ambiance crustacé vin blanc à Ploumanach.


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Je suis allé sous les eaux jusqu’à la Valley où LEGION OF DOOM dirigeait son embarcation, composé de membres de la vieille garde du doom. Nous prenions des trombes de doom épaisses, interprétées pendant le déluge de Noé. Un set fluvial rappelant les changements de passage d’écluse du canal du midi pour les breaks et chanteurs qui se sont produit pendant ce concert. La valley était envahie de barbus, style milice tchétchène à casquette, de parapluie automnal, et d’une légion pluvieuse de Sancha poncho. Ce groupe de doom a appliqué à la lettre cette pensée de Confucius « Peu importe la vitesse à laquelle tu avances, tant que tu ne t’arrêtes pas ».


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Pour le set rapcore d’HO9909 les moins cons avaient sorti les chenilles crantées pour rester accrocher au bitume. Les autres servaient de guimauve et d’hélice au-dessus.


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La pluie s'est arrêtée. HALESTORM et le Pop rock ‘’metal FM’’ sur la mainstage a effectué une prestation professionnelle. Belle voix de Lzzy Hale, même trop parfaite, parfois aussi gueularde qu’une poissonnière de Sèteuuu. Leurs slows m’ont ennuyé, trop sirupeux, too much. Le batteur aussi en a fait des caisses, et c’est sûr, ça produit son effet, en comparaison celui de Legion Of Doom n’a pas le même rendu visuel, mais il fracasse. Pas le même délire. Hallestorm a fait un show, et Legion Of Doom un concert.


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Au Hellfest il y a un grand nombre d’homme blanc cisgenre hétérosexuel et pour tous ceux en manque de contact physique, remerciez la saison estivale et les moustiques de vous avoir trouvé. Et avec une prière vous pouviez espérer des punaises de lit pour de la compagnie sur votre matelas gonflable…Avec la cancel culture t'as plutôt intérêt à fermer ta gueule, car la moindre trace d'esprit justifie immédiatement une riposte bashing à celui qui ose froisser la vérité de chacun.ne en une trace de pneu humoristique. Direct tu es un con, réac, boomer. Exemple : en sortant du festival serrés comme les sardines de Patrick Sébastien, nous avons émis qu'il n'y avait pas eu de musique raï cette année, avec des wesh et des sheu pour en émettre la ponctuation, tourner de serviettes incluse. La nana à côté de moi à lever les yeux aux ciel, pour elle nous avions des tronches de Waffen SS pendant la fête de la bière à Munich. Ahahah ! Vraiment ? L'année dernière il y a avait CHEB SHATA' au VIP en train de reprendre des classiques du punk et du metal en version raï. Je suis d'une génération qui ne s’appelle pas frérot, ce n'est pas pour autant que je suis raciste. Très vite, trop vite catalogué et bashingsé par la cancel kultur, et ça commence vraiment à casser les nuts. Avant de se définir façon tiroir communautaire et mentionné sur la fiche de renseignement à dénoncer à la gestapo du bon goût, faudrait penser à vivre en toute liberté et fraternité avec toutes les différences, comme avant, oldschool.

"N’en déplaise aux esprits chagrins, le festival a encore été plus que d’habitude une grande communion de la culture que nous aimons, célébrée ensemble, dans le respect de toutes et tous" Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Sheu !

Autre chose, est-ce que le hellfesse existe ? Il a été longuement mentionné par divers témoignages de femmes que la particularité du festival est sa maturité sur les rapports homme/femme. La majorité de la population vient pour les groupes, faire la fête avec des ami.es, ‘’vivre un trip sonique dans un domaine extravagant’’. Néanmoins, des hommes aux pulsions hâtives viennent avec une image qu’ils ont répertorié dans des vidéos et photos de femmes libertaires vêtues avec peu de tissus, pensant qu’il y a une docilité à la bestialité plus qu’ailleurs. La brigade Hellwatch est présente et justifie aussi l’évolution des mœurs, mentalités.

"Quel que soit votre âge, votre sexe, votre physique, votre nationalité, votre accoutrement, vos goûts musicaux, le HELLFEST est un espace de liberté et d’insouciance que nous continuerons à protéger. L’ensemble des agents de sécurité, de la protection civile, du SDIS, du SAMU, de la gendarmerie et nos 60 bénévoles de la Hellwatch auront une nouvelle fois assuré ce qui est primordial pour nous, votre sécurité." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Si auparavant plusieurs témoignages abondaient avec l’ambition de monter un groupe de rock pour chopper des filles en coulisses, aujourd’hui l’ambition est autant artistique que cathartique. Je ne pense pas que la manette a remplacé la quéquétte pour autant dans la libido des masses.




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Fans de la 6ème dimension, VEKTOR était dans sa nébuleuse. Les trekkies ont thrashisé la Altar à coup de proton désintégrant, et les gamins étaient heureux de se faire casser la tronche par les neveux à Voivod. Un bavarois blond aux yeux bleu ciel se distinguait par une douceur médiévale dans la joute du pit.


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A deux pas commençait le backroom de SHE PAST AWAY, ce sont les arrières petites enfants des pet shop boys, ils ont réussi à deux à mettre une ambiance cold new-wave Partenaire Particulier 80’s spirit. Les gothiques qui avaient fui le ragoût de Belzébuth reviennent danser sous la pluie en se flagellant darkement. Après le dark folk, le revival dark remplace ses chaînes avec un coup de fouet électro, déjà bien entamé au succès de la synthwave sur le site. Ce jeune duo de Turkish bath a quand même dû se demander « Mais pourquoi personne ne vient à nos soirées karaoké ? » et franchement...Je ne sais pas.


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Je changeais d’écurie pour la boiserie de la Valley, je croisais deux beaux lampadaires d’Angleterre venus éclairer dans le bois du muscadet avec l’esprit des lumières d’un pub Ecossais, ils étaient en train de se charger tête contre tête. Je poursuivais mon chemin, que déjà je croisais la croix rouge prête à appliquer les règles du protocole commotion de l’ovalie. Des groupes de personnes étaient en train de grignoter. A cet effet les vegans batifolent au Hellfest, il y a des encas pour eux, ils se sentent compris dans leur combat pour la protection des animaux. Mais l’influence du cochon d’Inde leur apportent une drôle d’odeur, ne faudrait-il pas laver la cage plus d’une fois par an ?

Le groupe DOZER a envoyé du stoner de châtaignier dans l’espace, et c’était cool, l’impression que ce style aussi bénéficie moins d’attrait que durant la décante 2010, et pourtant quelle patate, bref… Le chanteur avait écrasé ses glands pour une voix émettant des tendresses mais ça n’enlevait rien au charme du bois stoner. C’est son délire. Je préfère quand c’est groOovy et gras. Mais bon, cela m'a donné envie d'écouter leur dernier opus « dozer drifting in the endless void ». A la Fédération du jonglage de poutre Dozer a scié une forêt de stoner avec un diabolo et le cul posé sur un monocycle de martien.


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Le vieux thrash d’HOLY MOSES a de bonnes heures de route au compteur, formé en 1980 avec la chanteuse Allemande Sabina Classen, laquelle a passé le premier quart d'heure à chercher un os à ronger en zieutant avec le sourire d’hannibal Lecter les premiers rangs. Elle avait de l’énergie mais on aurait dit une vieille foldingue à arpenter la scène dans un état joyeusement gâtée. Le groupe a recousu depuis 2000 un line up qui trouve la sulfateuse thrashy à dégainer sur le public, pourtant le gang avait sorti les carabines mais à air comprimé. Nous nous sommes fait chier. Je ne sais pas ? Peut-être un décalage entre le passé de tous ces groupes et le constat qu’ils sont trop vieux aujourd’hui pour jouer ce style. C’est con mais c’était notre pensée.


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Bon à ce moment-là il y a le fan n°1 de Roberto Malone qui nous entraîne vers une mainstage, où la foule agglutinée façon camion d’ovidés, bêle, bêle, bêle comme le jour d’électrocution de Claude François sur le set des shleus d’Electric Callboy.

Oh putainn choc névralgique ! Le groupe jouait à saute-mouton poppy metAaAL avec leur zique de camping scheisse party. La jeunesse était à fond dedans, le groupe remuait la bouillasse et la merde sortait des enceintes pour être ravalée dans un euphorisant emballement par la foule. Véritable pompe à merde pour mainstage dont la compétence est de faire la fête…et ça tombait bien, car la jeunesse avait envie et besoin de s’éclater. Ce groupe hypra festif est capable de lire votre avenir dans le fond d’un verre de pastis à coup sûr, et parfait pour dégueuler aux fêtes de Bayonne.

« Ça te garde en santé - l'alcool, les groupies cochonnes, transpirer sur scène, la malbouffe - tout ça est très bon pour toi. » (Bon Scott, Janvier 1979, mort le 19 février 1980 dans son vomi).

C’est du metal ça mouaieeeeee c’est comme la peinture minimaliste, c’est une impression.


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De l’euphorie boum boum das reich fever nous passions à la joliesse d’un cimetière avec GRAVES PLEASURES, pour une version Depeche Mode du rock à moustache, string tendu inclus. Au tout début du concert nous attendions qu'il se passe un jet de lumière en nous car un temps de patience n'est jamais un temps perdu. Boooooooon…Psalmodiant le stabat mater et un lacrimosa remasterisé, les simulacres goth sont accrochées en chauve-souris dans la caverne des limbes froides, et pansent pendant un instant d’incurables blessures mélancoliques, à tous.tes les squelettes enveloppés de soie qui contemplaient les fleurs sur scène. Le groupe est venue dans une temple abandonnée de ressusciter le culte des feux sacrés et relever l'autel en ruines. Si je devais user d’une métaphore pour symboliser ce set, voyons voir…Avez-vous déjà connu la sensation désagréable d’être dans un bain qui se refroidit ?


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Durant le concert de BENEDICTION nous avons trouvé une lune noire de death metOl dans la forêt et des choses que le catéchisme ne révèle jamais. Les ouailles faisaient monter aux cieux cette célébration œcuménique, et le chanteur soulevait dans ses paroles ce genre de missel capable de soulever les opinions que l’on voue au diable. J’adore entrer dans cette église et toucher la bière bénite sur mon front, entendre le rugissement riffique et sentir l'encens herbacé de la basse, les gens hurler des hymnes, goûter au maléfice suprême et sentir mes pieds sous terre et mon âme crucifié dans les airs.


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Rash a eu la semelle de sa chaussure qui s'est ouverte, avant que son pied ne ressemble au Titanic au mud day, nous lui trouvons un sac plastique. Et Waz à côté, regardez moi cette équipe de vainqueur de catéchisme !


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Devant la mainstage les gars (re)goudronnaient les pavés avec de la chair humaine ou quoi ? Suite à l’annulation surprise d'Incubus (ça rime avec anus) ce sont les Espagnols de CRISIX qui ont broyé les têtes des headbanger avec un thrash or be thrash des familles recomposées (punk, thrash, et plus si affinités dans le pit). Ça suffoquait pour ceux qui cherchaient leur Ventoline dans les pieds sales du gars qui avait sa tête au niveau des couilles de son voisin. Le groupe cherchait il à dépasser le mur du son en défonçant la muraille de Chine ? J'observais des strates de ban de mosheurs qui se déplaçaient dans un lit de t-shirt noir et de cheveux long avec parfois des écailles de chauve qui se reflétait dans le roulis. Crisix a été sur le toit du monde à refaire la toiture et à t'envoyer la caisse à outil en travers la gueule.


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Quand tu prends place dans la file d'attente en début de soirée pour les toilettes tu deviens gardien de la pissotière du musée des sous-bock de Dunkerque, quel bordel. Nous sommes passés faire un coucou à notre pote JB (allez C.O) au bar des mainstages, il est bénévole depuis la dernière double édition. Il nous a affirmé qu'il y a une bonne dynamique, ambiance entre les bénévoles et il s’éclate bien, il n’a pas pu assister au concert qu’il voulait mais comme il a toujours une bonne humeur, c’est cool.

Nous nous plaçons pour Panteraaaaaaa. Mais avant c’était le comic con de TENACIOUS D.

Pour ce show c’étaient Jack Daniel et son comparse Kyle Gass 130 kilos de magret dans le coffre à bière, et je ne compte pas l’huile d'olive. Les acteurs studio font un spectacle de mime à la guitare folk bretonnant des hissez ho américaouin avec de la jeanlain (un batteur et un bassiste parfois). C’était poussif. Vendu comme un groupe capable d'allumer un stade en stroboscope pour lapin duracell. heyyy on se serait cru à un concert de Vincent Delerm un lundi matin dans un métro Parisien. Jack Black a passé le concert à flûter des blagues à Toto dans son micro pour que nous puissions éjaculer un rire gras de ses canulars. Le plus du set : Le groupe a respecté l’économie énergétique.


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Y'a du people derrière nous, pfiouuuuuuuuuuuuuu !!!


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Metalhead avec cheveux, Metaloeuf sans cheveux (Ndlr : le F d’œuf a l’aptitude d’un H aspiré dans ce cas précis)...Nous abordions les deux meilleurs concerts de tout le week-end, sans le savoir…

GroOove metAl avec LE groupe représentatif du style : PANTERRRRA PANTERRRRRAA PANTERRRRAAA

Faire revivre ce groupe mythique en lui rendant les hommages avec Philip « Phil » Anselmo - chant (1986–2003, depuis 2022), Rex « Rocker » Robert Brown à la basse (Kill Devil Hill), Charlie Benante à la batterie (Anthrax), Zakk Wylde à la guitare (Black Label Society). Une cathédrale de nostalgie lançait sa nuit, les veuves, les fantômes et les mourants chantaient dans la moelle épinière et voûtée d’un mythe éperdu. Le son a été monstrueux, gras, lourd, mais lourrrrrrrrrrrrd, c’est simple, le groupe a appliqué les règles du bilboquet mais avec une boule de bowling dans nos tronches. Le crépuscule se déversait dans ce groupe. Le tonnerre grondait et les riffs crépitaient d’orage aux yeux de cristal, tout devenait un furieux déluge. Philou fouettait les mots et dégorgeait de son grain de couille de taureau comme un coup de vent sinueux à l'air libre. Derrière les musiciens faisaient jaillir une musique furieuse comme un ouragan. Benante aux futs a été un métronome hors pair, une frappe d’enculééééééééééééééééééé. Zack a honoré le riffing de Dimebag de sa superbe, et sans soli d’une demi-heure perché sur un transpontin. C'était un très bel hommage, le concert a été exécuté dans le corps idéal d’une musique composée de cornes, de crocs et d'ailes pour une set list de bastards ! Le groupe a été un volcan enfonçant ses sabots empreints de rage 90's. PANTERAOOOW !


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Pendant ce set une bomba latina s'est pointée dans une tenue moulée pile à son corps de déesse. Elle s’avançait avec cette qualité pluridisciplinaire d’affirmer son indépendance et sa liberté tout en faisant apparaître le désir de plaire. Mon voisin, sosie de Woody Harrelson, se mordait les poings en zieutant le cul de la donzelle avec un sourire de segpa et l’écume salivaire d’une hypersalivation de Saint Bernard. Puis il m'a regardé et j'avais l'impression qu'il allait pleurer tellement il était bouleversé par cette vision idyllique de sa représentation féminine absolue. La nana s'éclatera avec ses ami.es et personne ne la fera chier. J'ai supposé que le sosie de Woody Harrelson a dû se plonger les noyaux dans un seau à glaçon pendant le reste de la soirée.

« Les filles ont des couilles, elles les ont juste un peu plus haut, c'est tout » Joan Jett.


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Le sachet plastique de la chaussure de Rash n'a pas tenu, un pichet de bière fera bouche pied...Thrasherrrrrrrrrrrrs !!


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00h14 en clôture de l’Altar tu pouvais signer ton TESTAMENT avec ton sang.

Les thrasheux californiens ont laminé, titre après titre, grenade thrashy après bombe à neutron, et sous la tente c’était le coup de feu dans un resto routier un vendredi midi sur L’A75. Le son était énorme, la qualité d'interprétation fabuleuse, ne me parlait pas des M&M's (Metallica & Megadeth) en concert...

Il y a Alex Skolnick, guitariste le plus sous-estimé des 35 dernières années. Le gars a déployé une qualité, mannnnnnn dieu, devant laquelle Rash et Waz tous deux guitaristes se sont brisés les cervicales avec les mêmes taches dans le falzar que le sosie Woody Harrelson. Chuck Billy a pris encore un peu de ventrèche mais au chant c'est comme sur disque. Testament je les avais vu en 2016 à l'Xtremefest, et j'avais bien entendu pris une fessée. Ce concert nous avons pris une torgnole monumentale.

Le feu d'artifice du festival débuta à l'extérieur. Cette nuit musicale ne pouvait être tuée par aucun soleil, le groupe devenait une nuit minérale accordant son rire et ses lames de rivières sombres, il nourrissait nos ombres et nous mourrions d’un spleen cantique. « Un instant de plus » chuchotèrent les flammes et les corps en feu. Le groupe prolongea la noce et c’était comme cueillir les fleurs qui poussent au milieu de l'enfer. Quand Testament arrêta je consumais ma dernière cendre en la laissant papillonner dans le noir silence d’une alcôve émotive. Le festival finissait ses ablutions soniques, je ne laissais aucune empreinte, avec cette sensation d’être un fantôme observant au milieu d’un océan d’existence hérissé d’excitation, la splendeur sonique dans sa chair. Raconter ne sert qu’à entretenir les plaies, comme on préserve les braises.




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L’univers du metal est un monolithe battu par les vents et une houle de mépris depuis ses fondements. Les hardos étaient là à vivre leur passion en clandestin, bien souvent moqués, vilipendés pour leur mauvais goût musicaux et vestimentaire. Au début le Hellfest c'était génial parce que nous n'avions jamais eu un festival en France de cette folie impossible.

Coincé entre l'enclume commerciale et le marteau des true qui nous accusent d'être plus "lisses" ou "Twitter-compatibles" avec la gentrification du Metal dans le plus démesuré des rassemblements de beaufs Metalleux en France…Les anciens festivaliers et festivalières ne se retrouvent plus dedans, la tournure musicale est bouffé par la pop culture la plus diabolique, elle s’immisce partout et métastase l’adn d’un style musical en le rognant pour le métamorphoser à sa sauce, parfois avec des moyens colossaux derrière pour une imitation canada dry (« une chose ou une personne qui a l'apparence de ce qu'elle prétend être sans en avoir les qualités ».)

L'affiche était constituée pourtant par 50% de nouveaux groupes dans cette édition 2023 pour 183 groupes dont la grosse majorité tournait autour des décantes 90’s, 2000’s et 2010’s. Un constat d’importance et déflagrateur de l’évolution de la programmation, puisqu’il y a un paquet de groupes déjà venu depuis 15 éditions. Les dinosaures du metal (des 70's/80's) meurent et leur génération avec. Tous ces groupes font un dernier tour de piste et dans le public il en va de même, c’est difficile de vieillir, de plus retenir sa jeunesse et de l’admettre. Il y a eu plusieurs générations de festivaliers présentes pour revivre, vivre, découvrir tous ces groupes, maintenant qu’ils sont rassasiés, la programmation évolue de fait vers un chemin revival des décantes 90’s, 2000’s, et plus contemporaine. Rien que la scène Valley dispose depuis des années d’une fluctuation de style et de laboratoire musical à tendance. C'est la fin d'une époque, une transition s'effectue dans laquelle les générations se retrouvent moins, voire plus du tout, que ce soit dans le mode de pensée, de faire la fête, de réaction, de valeurs, d’éthique, il y a clairement une cassure nette : Oldschool VS Newschool.


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J'ai noté que les jeunes générations qui pratiquent le crowd-surfing le font avec leur téléphone pour un direct sur tic-toc. Les vieilles générations agissent différemment, comme Liliane 54 ans, elle porte un short et des bas résilles rouges qui lui donne un air de babybel et Jeannot son conjoint a lui un bob de Satan Joker et un T-shirt de Mötley Crüe avec la viande qui sort du tricot de peau, ensemble le couple prend son aise sur des chaises pliantes au milieu de jeunes gens ivres dégainant des nikemouk, des hey cousins, en célébrant le metOl 2.01. Liliane s’en fout elle se trouve sexy et jeannot doit penser que c’est toujours mieux d’être là que devant une soirée téloche, au moins ici il peut toucher des yeux. Il y a un décalage, mais comme dans la dernière trilogie de Star War il peut y avoir entente et une passation de pouvoir.

La vente d'un rite de passage pour tout métalleux qui se respecte, c’est faux, ce n’est pas parce que tu es allé au Hellfest que tu vas être adhérent au fan club de Rob Halford. Vous savez pourquoi c’était mieux avant le Hellfest ? Parce que c’était une brèche de lumière dans la nuit, et que nous pouvions enfin sortir du bois maléfique pour célébrer ce « moment de réaffirmation de l’identité des métalleux, de dévotion envers les artistes, » identifié dans la thèse de Corentin Charbonnier « La communauté metal : le Hellfest comme lieu de pèlerinage ».

En fonction de toutes les mutations écrites tout au long de ce report (si tu veux les savoir, va falloir lire, hé ouaie) le Hellfest se métamorphosent au fur et à mesure avec des choix musicaux, artistiques, financiers, comptables, logistiques, éthiques, pluridisciplinaires, pour installer de nouveaux adeptes, et qui ont découvert (en plastique) que c'était cool, hype, qu’il fallait le faire au moins une fois dans sa vie. Par causalité le public roots est parti, ou ne se sent plus, ou de moins en moins en adéquation et s’éloigne, donnant ainsi au festival la garance de destituer les fidèles pour une marée de pikachu bisounours, poseurs sucks, touristes en bobs cochonou, partenaire vip, familly trip école montessori ou tu laisses le chniard chié sur la table en l'applaudissant, fêtards/festaïres/débauchés/arsouilles…Et par une mise au ban des mélomanes, des passionné.es, des trüe. J’arrive encore à faire abstraction de la bétaillère pour me concentrer sur les concerts parce que je suis passionné.

Le snobisme du métalleux et son élitisme prévaut quand il s'agit de segmenter le true du quidam, le pur du touriste. Mais “Ce sont toujours les cons qui l'emportent. surnombre !” Frédéric Dard.

De nouvelles générations écriront leur Hellfest, il ne sera jamais ce que nous avons vécu, c'est certain, il devient ce que chacun y vit.

Du coup les anciens hardos sont scrutés comme Le Glaude et Le Bombé dans « La soupe au chou » en version Wayne's World au zoo de Beauval.



Une dualité s’est installée dans chaque pan culturel entre les générations nées avant internet et celle nées avec. La coexistence suit le chemin de la programmation et de sa transmutation. Le Hellfest ne peut plus se targuer d'être le représentant des musiques extrêmes, et la tendance de sa programmation en légitime l’évolution. Le festival a choisi une dimension Trend, synonyme de tendance et d’évolution conjoncturelle pour surfer avec séduction sur les nouvelles générations consommatrices à l’excès de junk food musicale. Cette évolution démographie est regrettable pour tous les groupes même s’il y a bien longtemps qu’ils ont fait la différence entre festival et concert. Cela leur apporte la même visibilité qu’avec les réseaux sociaux, et comme le nombre de vue prédomine, CQFD. Il y a déjà des groupes qui ont manifesté leur position pour refuser d’apparaître au Hellfest.

Et pourtant : "Le Hellfest a une nouvelle fois fait honneur aux musiques extrêmes dans leur ensemble, et ce, quels que soient les styles musicaux et les revendications qu’ils transmettent ! Le credo du festival restera le même pour l’an prochain : proposer un maximum d’offres musicales dans une ambiance fun et bienveillante, tout en garantissant, la sécurité des festivaliers et festivalières." Dixit le crew du Hellfest publié page FB du festival.

Autre constat déflagrateur, il doit rester 3 disquaires à l’xtreme market ??? Qui aurait cru une pareille mutation invraisemblable, mais au final en corrélation avec la situation de l’objet musical en tant que tel, et des générations qui consomment principalement sur plates formes digitales. Un monde s’éteint et un autre s’éveille. Voilà le constat de cette édition. Il n’en reste pas moins que le Hellfest est excessif sur le trip qu’il propose, ainsi qu’en terme de tarification globale sur tout ce qu’il propose. La déco est chiadée, mais l faut la raffinerie Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime, pour faire fonctionner la locomotive, et c’est devenu chiant sur le prix du billet.


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Conclusion

Vous n'aurez jamais un festival à la hauteur de vos réquisitoires, il n'existera jamais. Désolé, le service après-vente n’existe pas chez Satan. Bravo à l’organisation et à toutes les équipes, vous effectuez un travail exigeant et êtes très efficaces.

Comme beaucoup c'est la première année sans blues, sans contrecoup. La sensation que le métal est devenu inoffensif et le Hellfest l’a rendu domestique et fréquentable.

Le hellfest est une marque qui travaille par des actions marketing visant à constituer une image de marque immédiatement identifiable et véhiculant une perception positive, cool, unique, etc...Par ailleurs elle travaille pour le tourisme du territoire Loire atlantique en plus de vendre du spectacle et du merchandising.

Chaque année le festival témoigne d’une programmation qui suscite le/les débat(s). Cette année c’était Johnny Depp, Tommy Lee pour violences conjugales, mais également dans la tourmente médiatique avec Ben Barbaut (président du comité directoire, un truc dans le genre…) qui a joué à Patrick Balkany et s’est fait choper la main dans le sac, ainsi qu’avec la mise en vente des places 2024 à la fin du festival, une manœuvre qui a suscité des commentaires et un réaménagement pour équilibrer les oldschool avec les newschool.

Pourtant il y a de nouveaux et d’autres groupes oldschool et newschool, ayant foi et respect au :




La preuve, la Hellstage dans l’espace HELL CITY SQUARE proposait des groupes underground meilleur que certain groupe de mainstage.

Maintenant quel avenir ? Vivre ton rêve d'être un hardos au Hellfest bientôt en réalité virtuelle depuis ton salon ?

« Coachella est différent des festivals européens. C’est ce qu’on appelle en Grande Bretagne des ‘festivals boutiques’. Ils ne sont pas destinés aux gamins mais plutôt à des trentenaires et des quadragénaires, de jeunes familles qui ont grandi avec la musique indé, qui ont leurs propres boulots et un peu plus d’argent à dépenser et qui aiment être à l’aise et voir des groupes d’une façon un peu plus civilisée » John Cummings (Mogwai)

Si le Hellfest souhaite conserver un public de hardos/metalhead, il est impératif de fournir une programmation fidèle et respectueuse à base de black, death, grind, thrash, speed, power, progressif, hardcore, punk, doom, sludge, stoner, drone, prog, psyché, crossover, mais OLDSCHOOL et de foutre une scène pop metal et découverte pour les poppeux, touristas, partenaire particulier, hellfest chauvin (léchage de roubignolle inclus). Les dernières déclarations du Crew démontrent le contraire.

Quand je regarde la programmation du motocultor, brutal assault, grasspop il y a les groupes que le Hellfest a déjà programmé et d’autres qui sont en tournée festival à travers l’Europe. La synthWave de Carpenter Brut y est programmée partout. Même les autres festivals suivent la mouvance pour ne pas rater le coche des tendances. C’est une logique comptable. De toute façon il y a une obligation entrepreneuriale prise avec les partenaires financiers, le Hellfest est une société de pestacle, et mes propos n’y changeront que dalle. Chaque année il y en a des festivaliers qui s’en vont et d’autres qui arrivent, perpétuel mouvement que l’on peut retrouver dans la roue de Charon, incarnation de Charon, le gondolier issu de la mythologie grecque qui faisait traverser le Styx aux âmes des morts, elle a été créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le festival Burning Man, et est en tournée en Europe, présente pour le Hellfest 2023. Du spectacle mec, et pas autre chose. Big Brother bourre la tronche de tout ton espace, et il sait faire de la place pour te vendre son illusion d’optique primale avec autant de manière qu’un commercial de grille-pain ou qu’un influenceur .ce.

Notre félicité consiste à nous faire un monde metOl thunder tout à nous. Nous voulons du metal, du vrai, du pur, du true, oldschool, et de la découverte newschool. Vous pouvez foutre vos merdes commerciales dans un coin et vous vautrez dedans s’il faut faire du fric avec du pognon et qu’il y a de la demande, mais ne galvaudez pas ce qui vous a nourri et fait grandir, à jouer avec le feu on finit par se cramer définitivement, Satan se marre déjà en enfer, n’espérez pas que l’on achètera vos cendres une fois sous terre avec mise en bière sponsorisé par kanterbrau deluxe édition thé matcha au plume de pan.



Même si le Hellfest prend la tangente d’une nouvelle voie pour suivre les différents mouvements précurseurs et vendeurs dans une société du spectacle, la mort n'arrête pas l'amour, et toute cette nostalgie d’avoir vécu de très belles heures. Je ne vais pas cracher dans la soupe, j'ai tellement assisté à des concerts incroyables, donc Merci, merci pour tout, et je reconnais la grandeur de votre réalisation tout comme j’ai pu remercier les vieux groupes de tout ce qu’ils ont offert (je pense surtout à KISS pour leur adieu).

La grandeur pharaonique du festival exige une organisation tout aussi considérable, et mis à part l’attente à l’entrée (fouille) et la sortie façon entonnoir de toute la peuplade, il n’y a rien à redire. Tous les bénévoles, les techniciens/techniciennes ont été parfait, tant par leur amabilité que leur sens du devoir. J’avancerais que l’âme initiale du Hellfest est là, avec eux, alors merci, merci, merci.

FINE !


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jeudi, juin 29 2023

RUN TO THE HILLFEST – Hellfest 2023 jour 3


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Samedi 17 juin 2023, sur une table du camping il y avait des chips molles, un vieux cubis de rouge Terroir qui peut démarrer n’importe quel tracteur, et une paella de vomi dans le fossé, bienvenue à Groland.

Le Hellfest c’est 40 millions € de retombées pour la ville de Clisson. La preuve nous sommes trois gugus originaire du Tarn et logeons dans des tentes chez l’habitant, 20 balles par nuitée + les chiottes et la flotte pour la douche. Si au départ le riverain avait une méfiance ignorante des us et coutumes, il s’est très vite manifesté un intérêt pécuniaire à l’ivresse satanique. Pour ce week-end l’heure est à la conversion Hellfestique, tout comme le marketing de la fête des mères, d’Halloween, St valentin et j’en passe, les commerçants commercent avec une polyvalence de chaque événement. De fait des managers de grande surface ont apposé leur plan marketing enculade et poignée de gravier incluse pour tous les gogos dancers qui vont se faire percuter le foie avec un régime dunkan pendant ce long week-end. Promotion ad hoc pour allécher le chaland avec l’alléchant repas du campeur à base de terrine de canard, pâté de campagne et sa farandole de chips goût bacon, plusieurs barquettes de fritasses à l’huile Méroll, et pour faire passer tout ça, bien entendu de la bièreeeeeeeee, et à coup de godet de pelle mécanique. Tu vis ton festival avec tes moyens, et comme tu le souhaites, la moyenne c’est 400 à 500 euros (hors prix du billet), une belle somme !

Selon un calcul basique ne nécessitant pas un baccalauréat scientifique : Pour 2023, 60000 personnes x 4 jours = 240000 personnes x 400 euros = 9600000 euros dépensé.

Hé bennn, clapou, clapou ! applause-14.gif

L'étude de marché du festival a poussé à entreprendre une hausse des prestations, garant des références auxquelles le monde moderne en suit l'évolution technique, soucieuse de son impact social, écologiste, paritaire, inclusif, économique...Le Hellfest drague toutes les générations, et son esprit originel crève dans le feu d'une ambition (certes originale) mais pour un royaume versaillais chez Mad Max. C'est avec une méthode marketing & logique commerciale qu'il capitalise avec des investisseurs (pardon partenaire/support), le tout dans une époque transitoire avec le basculement vers le mainstream, mano a mano avec le secteur musical et de la société du spectacle. Le mainstream est par essence vendeur, et in fine il crame tout en profitant de la volatilité des valeurs pour l’obtention d’un rendement net.

C'était la matinale écopouetttttttttt ! pouet.gif

Festival, concert, tout ceci n'est plus qu'un ramassis ringardos, désormais l'on parle de vivre une expérience pour le Hellfest, similaire à celle d’un resto gastronomique où les saveurs aromatiques déploient leurs découvertes et la bascule de la novlangue.


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Beau est l’anagramme d’aube, le fantôme de l'été est bien souvent matinal, et ne voir que le crépuscule c’est enfreindre la possibilité d’une autre lumière puisse voir le jour. J’ai toujours pris acte de venir dès le premier concert, c’est une illustration de mon respect à tous et toutes les musicien.nes.

NATURE MORTE a fait monter la sève de son post-black dans un bel enrobage fiévreux à 10h30. Il disait : « Étoiles, cachez vos feux que l'opacité des ténèbres ne puisse voir mes profonds et sombres désirs », le set sera une épaisseur de poussières atmosphériques et de propagateur de force. Un groupe de quinquagénaire munit de binocle pour presbyte louait à démêler tout ce qui leur apparaissait flou et incertain dans le presbytère musical du groupe. Ne tenant pas bien la marée de ce purgatoire, le groupe alla voir ailleurs le grandiose boucan d'une mainstage propice à étancher leur soif de hardos.


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Justement le hard rock teinté de rock prog et de heavy du groupe COBRA THE IMPALER faisait voyager par son contraste et un final doomesque.


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SCARLEAN est un groupe Français de metAl alternatif progressif, l'interprétation était très juste avec la cover du « Wonderful Life » du groupe Black. Il y a du relief à leur metal cinématographique, un genre de trip hop Deftonien. Le groupe ouvrait dans son concert les portes d'un monde avec un regard céleste, à la recherche d'accomplir un voyage jamais parcouru, un désir jamais vécu…Il est capable de créer de nouveaux lieux, sans hâte, presque par hasard, et de t'envelopper comme une nuit faite d'étoiles dansantes et filantes.


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SPIRIT ADRIFT et son heavy doOom était dans la veine de Wino (The Obsessed, Saint Vitus). Sur scène il y a des t-shirs de Thin Lizzy, Obsessed, un pantalon patte d'eph, tu vois le trip ? Des grumeaux doom, l'écorce bluesy evil, un son maléfique, lourd et saillant, vraiment cool pour un sudiste. Très appréciable les chorus interprétées par les deux guitaristes (power Judas Priest mood). Dans la foule il y a ceux et celles qui expriment de manière visuelle, puis les autres, silencieuses, dont l'esprit est le plus bruyant. « Chaque mot a des conséquences. Tout silence aussi. » Jean-Paul Sartre


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ZULU et le cool de L.A, le renouveau de la scène HxC américaine dans toute sa complexité et volubilité. Les membres sont des afro-américains, black power for black generation. Il y a un guitariste avec un shirt de Wasp ( je ne sais pas si c'est ironique où s’agit-il d'un hommage ?). Des interludes avec du R&B puis des breakdows lourds, denses se déversent dans un nuage de violence noire. Basée sur le contraste du hardcore beatdown powerviolence avec des échantillons de styles de musique noire, leur musique protestataire marque l'intersection du renouveau du hardcore contemporain et l'énergie de Black Lives Matter. Aussi écrasant que le soleil les titres courts étaient rageur mais les pauses successives entre ne permettaient pas complètement de rentrer dans le mood.

De manière générale, la plupart des gens n'écoutent pas avec l'intention de comprendre ; ils écoutent avec l'intention de répondre.


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Le heavy metal d'ENFORCER a fait vibrer la voie Mercyfull Fate à péter du cristal, c’était épique, ce vrai heavy a aussi ripoliné avec un petit jus de glam à la Motley parfois. La clameur du public soufflait : « Je veux du feu. Je veux de la folie. Ou rien du tout. » Le groupe hurlait le tintamarre de mille diables en rut, sur un côté un homme d’une cinquantaine d’années luttait et succomba dans un sommeil éthylique avec comme dernière image, le chanteur en train de s’égosiller, la mine patibulaire. Je me pensais ’’Tu peux te reposer maintenant preux chevalier’’. A la fin il y a eu un jeune gars qui a hurlé apéroooooooo avec la voix d’un collégien de 6ème mais qui a redoublé 3 fois.


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La Temple est pleine pour KALANDRA et ses vertus New Age. Une musique des feuilles et de cerf, aussi coriace que le soleil, avec la senteur tourbeuse des clairières après l’averse, elle émane des grottes, des bois, des rivières ou des mers, de la neige éternelle, de la pluie errante et des vents voyageurs (faucon inclus). Très belle voix de Katrine Ødegård Stenbekk au charme mystique, il y a une pureté dans l'exécution vraiment attirante. Le set est tendre, vaporeux, païen, dans cette ode musicale où Myrkur, Solstafir, Dead Can Dance en trouvent la filiation, avec parfois des nuances celtiques folk poppy au groupe The cranberries. La magie opéra instantanément dans un oratorio pastoral et sera remerciée sous les acclamations nourries du public. Le sublime de toute chose réside dans la fragilité. Le groupe agita au clair de lune argenté le cœur de sa musique, il était comme les mers avec des marées d'émotions, toujours changeantes mais constantes, un miroir placide devenant un tsunami. Kalandra se prête à ce beau frisson incantatoire d’une peau de tambour prête à vibrer et sa musique est belle comme l'eau d'un ruisseau en relation avec l'Univers, et qui dormait dans les profondeurs de notre âme païenne.


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Changement de mood avec SPIRIT WORLD. Les musiciens sont apprêtés en Chicanos style, mexicano trip, santiag, stetson, dans un très beau look qui en jetait et projetait toute une imagerie de western, polar, série Z...Le concept est chiadé, maintenant leur Los Angeles/Las Vegas HxC est lourd, il y a une bonne énergie sur scène, de la cohésion, c'est bien exécuté, avec du groove bien entendu, le pit est en feu. Très pro, et comme tout le monde je prends l’ensemble de ce gros kif. Visuellement les gars sont magnifiques, la thématique western/zombie est cool, et la musique parfaite, grosse claque au final. Dans le pit ça libère la testostérone de jus de taureau, va falloir penser à changer l’eau des olives tout de même…


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Je tiens à saluer la prestation d'EVERGREY. Je suis passé devant et j'ai pu constater des super musiciens, chant, solo, tout est interprété sur du velours. Leur musique est datée (pour moi), dans un genre AOR (album-oriented rock) mais réactualisé et que l'on a entendu la bande son dans n'importe quel film d'action des 80's, mais c'est vraiment bon. En rentrant j'ai écouté sur disque et c'est chiant en fait. Pendant ce set, une nana s'est pointée avec 10 cm de peau de Diable de Tasmanie sur le cul, si elle c'était penchée de 5%, nous aurions pu voir le poil de la bécasse. Des gars avaient les orbites qui sortaient des globes oculaires, et même devant leur copines qui faisaient la tronche d’un socialiste devant un seconde tour de la présidentielle. Selon la pensée féministe c’est une représentation d’un étal de viande devant une boucherie de masturbateur carnivore. Je suis quasiment certain que ces gars ont passé un super concert pourtant.


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Le groupe que j'attendais c'était SVALBARD, et je n'ai pas du tout était déçu, bien au contraire. Ce groupe de post-hardcore de Bristol formé en 2011 est génial sur disque, et c'est identique en live. Beaucoup d'émotions à traduire encore aujourd'hui la relation qui s'est noué avec ce groupe. Il me parle vraiment, et le public du Hellfest a ressenti également cette intimité accrocheuse que Svalbard est capable de toucher. Il pleuvait des fantômes remplis de voix brisées. Un sang noir dégoulinant une brume de riff dansait autour d’une chair pâle de vice. Des épines de sons venaient nous percuter les veines. Le groupe était totalement épris dans le fracas de sa musique profonde, comme un point d’exclamation dans les ténèbres.


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MINDFORCE a eu un HxC lourd, un bon groove, j'ai adoré le super chant hurlé et éraillé, avec un punch musical et de la profondeur, le son était énorme et heavy. Leur set était surpuissant de violence décomplexée à base de pain à l'ail et de piment de Cayenne, surmontée d’une louchasse d’harissa, c’était dans le mood de Power Trip. Je me suis fait la réflexion suivante : ‘’La chemise rayé du chanteur fait partie intégrante des nouveaux codes vestimentaires moins identitaires qu'auparavant me semble t-il’’.

Sauf qu'Hagler (lisez son ExXxcellent Møtherfücker report Hellfest : âge tendre et gueules de bois ?) sur le forum du Hellfest m'informe que le groupe c'est EYES, des Danois du Danemark même. Merci mec !

Pinaise juste devant moi il y avait le grand dadais du CM1 qui copiait à la dictée du lundi matin en mode, phare breton. Le gars dépassait toute la meute et ne bougeait même pas un poil de couille…l’enculé ! Puis à moitié set, pour je ne sais quelle raison tangible, il est parti devant remuer plus de barbaque qu'un boucher polonais aux abattoirs des salaisons de Lacaune. Dans le pit il y avait aussi un gars avec de larges épaules et un cou de buffle, en train d’électrocuter à contre-courant une dizaine de gaziers, dans son esprit il devait y avoir uniquement une batterie un sceau d'eau et les pinces croco.



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Les vieux groupes semblent immergés dans les profondeurs veloutées de leur effacement en venant annoncer ‘’c'est à votre tour d'invoquer les anciens dieux’’. Mais bon après le tapir, c’est au tour de THE OBSESSED d’être placé sur la liste des espèces en voie de disparition. Wino est le boss, il soulève la foule. Encore une fois c'était fort, puissant, envoûtant et solide. Ce groupe est le cousin à Lucifer, porteur de lumière, il éclaire ce qui est caché, habile et demeure un profond thérapeute, il révèle les secrets et les désirs. Il exprime le monde des instincts : The Obsessed dans toutes ses profondeurs soniques.

Je commençais à ressentir la fatigue bénéfique d’avoir couru longtemps sur des sabots maléfiques et loyaux, en retrouvant pour l'apéritif Was & Rash & co au bar du City Square, Hellgate's, The Kraken, Crafbar, ça tournait au jaune, j'étais au perrier. Je leur donnais rendez-vous pour se placer avant Maiden, bien entendu je ne retrouverais personne...


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BORN OF OSIRIS est un groupe de deathcore américain, originaire de Palatine, dans l'Illinois. Il n'existe pas de miracle plus puissant que celui-ci ‘’Ressentir’’ et le groupe a joué avec nos sensations, entre un chaud froid des plus convaincants. Y’avait un gars de 80 kg qui a exécuté un épaulé jeté sur un gonze de 100kg, ohhhh Sofiane Guitoune on t’a reconnu !!


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Sur le chemin entre les différentes scènes je croisais des gaziers avec la moustache de Gérard Jugno dans Pinot Simple Flic (grand film), un autre avec le shorty des CRS de Valras plage, des personnes avec une vieille haleine de Jet 27 en guise de chauffe-plat, et des chemises hawaïennes, tout ce monde fourmillait ils se baladaient cahin-caha au milieu des T-shirts noirs avec les poches des falzards pleines de citrate de bétaïne et des yeux révulsaient par les décibels de maître cornu, tu pouvais être certain que leur unique souvenir de leur trip en Polynésie diabolique serait le gel douche de Tahiti le lundi matin.

Je filais aux mainstages et me suis fadé notre dame des cloches de corneville dans la Rhur de POWERWOLF. Le set est aussi dégueulasse qu’un chiotte de chantier pendant la féria baïona. Je n’ai jamais adhéré à ce style et je vous garantis à 350% que c'est définitif. Je profitais de cet instant de pause pour relater sur mon carnet, car j'avais besoin de nager dans un ruisseau froid et clair, puis de m'allonger sur un gros rocher chaud au soleil pour sécher tout ce que j'avais déjà pu vivre de tout le week-end. J'entendais déjà nos délicats dévots pousser des hurlements à la lecture de ces mots impies.


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Puis la sono balança le « Doctor Doctor » d'UFO puis le thème de « Blade Runner de Vangelis, et enfin le show cheapos « The Future Past Tour » d'IRON MAIDEN arriva sur un carrousel futuro-ringard.

Sur scène c’est l’arrière-garde toutankhamon, mais quelle musique ! La setlist piocha dans les albums « Senjutsu » de 2022 et « Somewhere In Time » de 1986, notamment avec le titre « Alexander The Great » bien cool, ça change. Le groupe avait fait un t-shirt spécial pour le hellfest, un collector à 40 balles, mais ce fut l'unique groupe à avoir conçu ce clin d’œil. Bruce est parfait au chant et en maître de cérémonie contant dans un français jovial l'historique Maiden pour amener les chansons et toute la scénographie évolutive du conte de la vierge de fer. Nicko a vraiment du mal, le rythme est plus lent. Les solos étaient superbes. La setlist n'a pas fait l'unanimité car le public n'a pas pu aller courir sur les collines, allez-vous faire foutre ! Ohhhhhhhh c'était I R O N M A I D E N.


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BLACK FLAG aurait pu être Blague Fat, tant ce groupe rappelle les différents heurts de CRO-MAGS. Contrairement à la plupart de ce que j'ai pu lire, j'ai trouvé que la musique était cool, qu'il y avait une bonne énergie, en fait de celle qui doit dynamiter le pit avec rage, et folie musicale punk, délire noisy free légendaire de ce groupe mythique. Mike Vallely était au chant, c’est un sk8 professionnel, acteur et chanteur dans Mike V and the Rats, Revolution Mother et Black Flag avec lequel il fit une apparition pendant le Blag Flag Reunion Show de 2003 et sera de retour dans le band dès 2013. Certes il est loin le temps où l'anarchisme punk œuvrait à s'affranchir du modèle sociétal consumériste, mais rien que pour « Rise Above » et « Revenge » c’était vraiment fun quand même hein !!!


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WITHIN TEMPTATION a fait un show de professionnel fantasy, magnifique voix et chant de Sharon den Adel. Le metal sympho ce n'est pas du tout ma came, pour moi c'est comme un couteau pour manger de la purée : chiant. Je ne suis pas le plus adapté pour évoquer leur set, alors je bouche mon encre.


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Le mystère musical de MESHUGGAH à l'écriture hiéroglyphe demeure comme les grandes pyramides, c’est un triangle de feu impénétrable pour faire réfléchir les prochaines générations dopées au transhumanisme de la silicone vallée. Ce groupe on ne peut le comprendre si d'abord on n'apprend pas à connaître le langage et les formes dans lesquels il s'exprime. Il s’inscrit dans un labyrinthe obscur de mathématique appliqué avec des caractères de figures géométriques. Il brise les lois du metal dans un enchaînement rigoureux d'algèbre rythmique qui permet d'établir une vérité de manière déductive. La folie n'est pas qu'un état, elle est aussi une apothéose sonique. Il y avait un son de mammouth nourrit avec du lard et du pâté de dinosaure, le peu de salade présente ce n'était que pour la décoration. Le groupe file un mal de tronche imparable même aux fans de mathcore. Le rubik's cube metal a fait un set de malade mental, au bout de 4 titres tu parlais couramment l'algèbre et secouais instantanément un drapeau de l'Algébrie. Un pote à Waz a adOré ce set et ce gars a un goût certain, c’est le fan numéro 1 de Roberto Malone.


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Pendant que Marc Ceronne aka CARPENTER BRUT transformait la mainstage en dance floor synthwave, c'était thrashzone à la warzone où le crossover de MUNICIPAL WASTE faisait la fête comme si les Beasty Boys étaient en bringue avec Tankard, D.R.I.

Slams et pogos étaient de la trash party et le pit on aurait dit interville. Un jeune sûr de lui devant ses potes s'engagea dans le merdier de la fosse, plein de confiance avec son totem d'immunité qu’il a reçu en cadeau avec une carabine à plomb au Noël de 1999. En face remonté en régime à 3000 trs/minute un trentenaire fan de crossfit et de veganisme a éteint ce fan de W9 en moins de 3 secondes, façon pillard de nationale qui rentre avec 2 mètres d’élan. Et vous jeunes fous qui avaient secoué vos puces en suppurant vos vapeurs éthyliques, ce paiement par carte bleue à 2H10 au cashless vous rappellera de bon souvenir de ce concert. Les trois dernières minutes du set c'était la baie des cochons au Cap d'Agde, une véritable partouze de chair. Les jeunes tournaient à fond la caisse comme s’il fallait semer le vigile du leclerc entre les rayons.




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Je rentrais éreinté au camping paradise et devant une tente des gars sirotaient du rhum en discutant au calme. Au matin après ma douche, je retrouvais ces gars levés avec décollement de la rétine, étau de forgeron dans le crâne, dansant la salsa avec des obus hémorroïdaux et InCrOyAbLe : ils parlaient créole.

Entre se gaver de canards maltraités devant le réveillon de Patrick Sébastien ou être ivre mort au hellfest, je préfère être sXe. Definitive choice !


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La nuit au camping c'est simple, Waz ronfle, il doit rêver qu'il tronçonne l'Amazonie, il aurait pu commencer par les Landes avec humilité tout de même. On a la sensation qu'il growle et musicalement c'est aussi lourd que du Obituary. Je suis dans la tente à côté avec des bouchons et je l'entends, c'est dire. Rash qui dort dans la même tente (ça pète aussi, et des gros même) pousse des Ooooh toutes les 10 mn, et au petit matin sort sa tronche de la tente et me découvre en train de rire. Rash & Waz se connaissent depuis un bail, ils ont joué dans le groupe From Beyond, nous avons plusieurs point commun, nous sommes nés à Mazamet et partageons le même comique de répétition. C'est gavant pour les autres, et nous en avons bien conscience mais c'est plus fort que nous, surtout dans ce lieu.

Nous avons même fait fuir une fille excédée par notre cabourdise lors du concert de Pantera à force de gueuler avec l'accent espagnol panteraaaaa, panteraaaaaaa, panteraaaaaaa. Et avec l'accent Brésilien : Panteraoooow ! C'est débile mais pitinnn rien que de l'écrire les souvenirs remontent et qu'est-ce que c'était bon toute cette connerie.

Tu vois le Hellfest c'est aussi un rendez-vous annuel avec des potes et un délire intégral et bien spécifique. C'est codifié pour les musiques extrêmes, et béatifié pour son extravagance Wayne's Worldienne versus françaouis power party.


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Voilà il ne restait déjà plus qu'un jour...


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mardi, juin 27 2023

GOD BLESS THE CHILDREEN OF THE BEAST – Hellfest 2023 Jour 2


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Vendredi 16 Juin 2023, au camping j’ai vu sur une table un paquet de chips « goût vinaigre », j’en déduisis que cette personne avait déjà vu le film “Waterworld” tout seul en mangeant des manchons de poulet au micro-ondes à 23h30 un mardi soir. En arrivant au VIP je constatais qu’un des food truck avait des prix et la quantité dans l'assiette d'une paillote de plage du Cap D'agde où tu finis vite à poil.

Une fois dans l’enceinte des concerts, dès l’ouverture des portes de la cathédrale (entrée principale pour accéder au site) les gars galopaient comme en compétition un lundi de Pâques, m’enfin, ne courez pas à la résurrection sans goûter la mort. En fait ça galopait comme des lièvres de 6 semaines pour arriver les premiers au sanctuary (merch officiel du fest).



¼ d'heure avant le début du set de MY DILIGENCE le jack du guitariste ne fonctionnait plus, tu sentais le stress. Puis tout est rentré dans l'ordre, mais est ce que cette sensation de stress allait rester ? On ne se pose jamais la question dans le public de ce qu'amène avec eux les musicien.nes, et pourtant l'intention apportée est indubitablement liée avec ce qu'ils vivent, et c'est toute la complexité du live et de sa magie aussi, tout le monde arrive avec son cocoon, parfois une osmose se crée perçant à jour chaque défense pour un asile. Le post-metal du groupe est proche de celui de Baroness, "The Matter, Form and Power" leur dernier album de 2022 est une pépite, le groupe jouera plusieurs titres mais j'ai ressenti de la frustration car la ½ d'heure n'est pas suffisante pour être imprégné.e du suc musical des Belges. Tant les breaks, contrastes que proposent le groupe sont denses. Je les avais déjà vu en concert à Castres, et nous avions longuement parlé de leur musique, projet et de leur passé. Très content pour eux et ce passage au Hellfest, il le mérite amplement.


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J'ai assisté au set de VENEFIXION pendant une nuit en enfer à Saint Sulpice cette année 2023 (the place to be motherfucker), et BIM re-branler avec ce set en enfer. Ces bretons me régalent, ils ont atomisé la Altar (je les aurais placés à la Temple mais bon…). Leur black'n'roll ostensiblement démoniaque dispose des altercations du thrash, de death et de black, et devant un public d’huître à dessoûler à 11h00, pourtant propice à l'anisette, le groupe a réussi à leur mettre la tête à l’envers, déjà que…Le set devenait une évidence liturgique avec son goût d’hémoglobine païenne propre à un rite sacramentel. Venefixion a sanctifié les sabbats avec les artifices du malin pour boire le vin de la fureur, et tout verser dans la coupe de sa colère, voici la marque de la bête.


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LLNN a apposé un set rugueux, froid, au goOove tenace, oppressant avec des sonorités électroniques qui foutent des collisions pour un post-metal aux grumeaux soniques, ça secouait sauvage la tête dans la valley. Le métronome du groupe a fait pleuvoir la fonte, c’était lourd, puissant comme un haltérophile. Au début nous ressentions un manque d'air, puis nous suffoquâmes (Première personne du pluriel du passé simple). Spirituellement notre âme était prise dans un étau bouleversant. Mais que c'était bon tout cet effroi livide et incandescent, comme si les humains étaient damnés dès l'origine.


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Ambiance playa de aro pour le rock poppy electro punky d'ESCAPE THE FATE, dans le style le job est fait, le jeune public a apprécié cette sucrerie overdosé en saccharose contemporaine, avec un poil de deathcore pour faire un circle pit (bah 10 secondes hein, comme une éjac précoce quoi).


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Au Hellfest j'ai vu une nana en robe de mariée. Plus tard j’ai eu l’explication : Jeremy et Gabrielle se sont mariés ce vendredi 16 juin, à Clisson, un ans après leur rencontre au bar central lorsque le Bordelais est venu commander à la bénévole originaire de Lorient (Morbihan). Voilà donc pour le baptême ce sera dans la loge maçonnique du club loges- CHR avec la bénédiction de Papa Emeritus.


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CANDY et son irréductible théorème prit dans le tourbillon mélodique d'indus, noisy power Electronics a dessoudé le pit. Leur dernier opus « Heaven Is Here » datant de 2022 possède une agression bas du front, en étant agressif dans cette tourbe malfaisante de Knocked Loose à Converge. Candy donne une suite sèche et bruitiste, contre-pied radical au goût des autres. Dans le pit il y avait un gars (un petit mètre 70), casquette kaki, petit moustache à d'Artagnan, sec comme une trique, avec le tempérament ‘‘Me fais pas chier j'ai tout le temps la haine'' de Francis « Franco » Begbie du film Trainspotting en train de faire péter des levés de jambes et des bras tai-shi-core, ainsi que deux autres gars qui pratiquaient de la sorte mais en souriant, lui nan, dent serrée, visage fermé. Visiblement il ne fait pas partie de cette génération bisounounours qui fait des cœurs avec les doigts, prend des tofs pour sa page instagram. Ce mec c'est carrément chié d'époque. Candy a surgi comme un semblable mais doué d'une mystérieuse puissance de vision, il a mené le bal, montré l'autre voie, chanté l'absolution dans celle du mépris et de la haine, il traînait en martyr sur son chemin encombré par le lourd boulet du forçat, dur au mal. On sentait la vibration de sa férocité, de ses tourments dans le nœud de notre émotion, il n'y avait plus de chasteté, chacun était écorché dans un défi physique que le groupe tritura avec sadisme et arrogance.


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Un peu de graisse à cheveu pour faire décoller le papier du pit et le moteur à explosion de PETER PAN SPEEDROCK. Leur rock hi energy a catapulté une saine ferveur rock’n’roll. Dans la fosse une gamine de 7 ans s'est fait porter par la grande communauté sous les vivats et horns levées, les parents à l'arrière étaient au bar à se bouffer la langue. Cover de « Aces Of Spaces » de Motörhead avec le feat d'un pote au groupe qui lançait le microphone dans les airs pour lui foutre un coup de boule à la retombée. C'est très appréciable tout ce foutre huileux qui sortait des enceintes surtout devant le cénotaphe dédié à Lemmy Kilmister. Respect !


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HELMS ALEE formé en 2007 à Seattle était à la Valley comme un Breeders sous codéine et la surveillance d'Insane. Ça rabote, cisaille dans une interaction de spleen et d'électrocution de transe bruitiste. Comme chacun a besoin de conter ses luttes dans le corps d’une langue qui trouvera sa cible en ôtant ses oripeaux, pour faire rugir cette nudité émotionnelle bien enfouie, le trio conjugua à merveille une expression musicale que la génération X comprend, la Y entend et la millénium apprend.


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Les Marseillais d'ACOD ont démonté la Temple avé un black metal teinté d'opium rageur de ténèbres solaires, élévations atmosphérique, et de fureur épique. Le groupe manifesta sa puissance pour délivrer son peuple. De lourds et sombres riffs se sont levés et se sont entrechoqués. Au milieu de ce set irrité, le chant en sortait semblable au bruit des grandes eaux sombres. Le firmament semblait s’ouvrir et se refermer tout à la fois. La foule cilla comme des roseaux agités par le déluge du vent, et des masses de têtes déchiquetées volant de toute part. Des grondements sourds annonçaient l’avènement final. La musique se déchaîna encore avé furie. La foule se soulevait sans cesse et s’affaissait comme les vagues de la mer. Les esprits étaient crevassés et semblaient s’effondrer en une houle.


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Avant le set de PRIMITIVE MAN il y avait du Pavarotti comme musique d'attente, et comme son patronyme l'indique, ce groupe est resté dans la grotte. Grognement sur des sons de tonnerre qui résonnèrent dans une transe d'os broyé, de bloc que l'on empile dans un tintamarre tellurique sludgy. Il restera dans ce goût d'hypnose une nature hostile et très lente, qui hurle à la vie...Primitive.

La majorité des personnes au Hellfest sont cool, chacune a son rôle a joué, et d'autres surjouent le leur en rock star, mais c'est comme cela.


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NOSTROMO a dégoupillé sa brutalité et il nous a buriné jusqu'au cœur, pour que nous puissions être délivré de nos armures. Le public m'a semblé conquis en un bloc de ciment humain mis à nu dans le lieu intime et fragile d'une émotion brutale, et galvanisé par Nostromo. Le chanteur n'avait pas besoin d'expliquer, à son signal de la main vous pouviez vous rentrer dedans direct, comme un bonhomme sur un chantier signale d'un geste pour que tout se réalise. Il remerciera ce qui les suivent et les nouvelles têtes, ajoutant « ça fait plaisir ». C’est assez rare comme réflexion pour être annoté. La violence était en cet instant source de Vie et terre de contraste, à être découverte à coup de marteau piqueur brutAl.


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Le public badait en quasi-génuflexion devant la troupe d’AKIAVEL, laquelle dégoupillait tout le salpêtre de son death metal contemporain tonitruant, comble du bonheur des fans. La chanteuse Auré est très expressive avec son visage, elle m'évoque l'ogresse qui dévore et la femme enfant diabolique. Les filles constataient que c'est possible et plausible. Le groupe était super ravi d'être là et ça se ressentait dans le plaisir qu'il mettait et l'intention que le public y ajourait. A la fin de leur set et sous les acclamations 3 feat viennent sur scène, Nicko de Tagada Jones, Nils Courbaron guitariste dans DROPDEAD CHAOS et l'activiste Sylvain Demercastel militant écologiste depuis plus de 25 ans, établi au Costa Rica depuis 16 ans, il a lancé différentes initiatives de reboisement dans la région de Playa Negra et est maintenant co-fondateur de Savage Lands avec Dirk Verbeuren (batteur dans Megadeth) avec lequel il a joué dans le ARTSONIC dans les 90's. SAVAGE LANDS est une organisation pour la préservation et le reboisement pérenne et création de zones santuaires permettant la paix et l'hamornie entre le végétal et le vivant, dont votre soutien sera la racine. Akiavel se joint pour la cover "Roots" de Sepultura en mode rouste.


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Le Hellfest est le paradis des excentriques et des émotifs anonymes, chacun peut s’épanouir à son rythme, ou être éreinté par l’autre, il y a un juste équilibre à puiser en chacun pour ne pas que « L’enfer ce soit les autres » de la pensée Sartrienne de Jean Paul.

FULL OF HELL c'est du collage et bidouille sonore pour un grind en une abstraction de teinte acariâtre, violente et irascible d'un art abstrait, cathartique, démentiel, je dirais même que c'est du Basquiatcore en somme. (Le peintre Jean-Michel Basquiat + core)


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Les Australiens de THE CHATS ont produit un style punk anglais avec des shirts Cock Sparrer pour une version des Adverts 2.0, mais aussi la version américaine du punk anglais des 80's par The Briefs. Aucun mollard ne volera mais des corps dans le bordel du pit. La tournure punk prise dans sa spontanéité la plus naïve et brute est-elle avec The Chats une représentation réelle de la working class hero ? La question est posée vous avez 2h00. Le public s'excitait l'iroquoise et mouillait le tissu à carreau, et parfois il y avait un peu de oi dans le jus des enceintes. Le groupe laissera en héritage une face cachée de son halo comme une balle perdue émotive basique et rythmée.

Il y en a qui sont déguisés et il y a des discrets. Il y en a qui font la queue pour acheter un t-shirt et pérennisent le site, quand d'autres font les concerts et forment l'âme du festival.


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DER WEG EINER FREIHEIT a eu un moins bon rendu live que son dernier album « Noktvrn » de 2021 à l'empreinte dark. Les vies des gothiques sont des tentatives d'expier leurs souffrances en féerie pour que quelque chose fleurisse à l'intérieur de leur blessure, et empêcher le sang de se précipiter. J'attendais une froideur, je n'ai eu qu'une expectative réfrigérée de mon attente. Le public attendait le feu éternel, et quelques flammèches lui parviennent. Il veut être dans un bûcher expiatoire mais le groupe n’a que des allumettes détériorées et un pétard mouillé à offrir. Pourtant j’ai assisté à un concert de ce groupe de post-black en 2017 lors d’un la 5ème édition de l’Xtremefest et ce groupe m’avait captivé.


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L'hypnose musicale de BONGRIPPER a installé un assoupissement bienvenue dans une marre de sludge à rêverie psychédélique, avec même des marais fangeux et souffreteux du Tartare. Torpeur, ossature désertique au groove d'une lenteur prompte à la sieste avaient légion.



Dans ce monde moderne remplit de rêves nouveaux, impétueux, le metalcore ivre de sa force, est prêt à faire ployer le ciel pour y cueillir l’éternité de sa vigueur émotionnelle. UNEARTH a entamé sa lecture titanesque du poème sonique à coup de métaux lourds, et d’une sauvagerie inattendue. Le groupe parviendra à cintrer sa sensibilité devant un public électrifié dans une mise à la terre, mais alors très terre à terre. Dans l’air chargé de soif de torgnole le groupe dominait ostensiblement son propos combatif comme ce qu'est la bière tiède au festivalier : la réponse.


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Au Hellfest vous pouvez passer de la fourche de Belzébuth à la fourchette de la cuisine des mousquetaires. Devant un stand de bouffe vers le metalcorner une fille hésitait avec son tacos de mettre de la sauce harissa, mayo, ketchup, samouraï, sa copine lui suggéra : « Heyyyy mais la sauce tomate goût kebab n’est pas une des cinq portions de fruits et légumes recommandés par jour. » Finalement elle finit par demander de la Savora devant une serveuse quelque peu incrédule (il n'y avait que de la mayo et du ketchup depuis le début). Son copain afficha le sourire crispé d’un candidat de l’Amour est dans le Pré, peut-être de la saison 7.


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Ganja sludgy, soufflette bluesy, space cake doomy, tronche de redneck de Dave "Dixie" Collins, un groove imparable WEEDEATER a fait mon bonheur. Je préférais avec le batteur Travis Owen, car ce mec était incroyable. Mais ça l'a fait puissance mille. Les freaks attentaient leur dose de projections soniques avec le secret espoir d'entendre les puissances telluriques prendre formes visuelles dans leur âme noire cosmique. Le savant mélange de métaux lourds et de matière en feu contenait la plupart du temps des cristaux soniques et de haschich. Constatant que des plaques d'herbes étaient obscurcies par l’électricité galvanique, la Valley a rougi et s'est noirci par des cloques suppurantes provenant des enceintes. C’était Happy Weedeater pour foutre de la biafine sur des cul-terreux de la valley en mode CBD, avec un final pornawak dans un pit en braise et calumet de la paix pendant le set.


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Je pénétrais l’antre de cette bétaillère à Belzébuth qu’est la Altar et y trouvais des exemplaires placides d’un zoo de metalhead et une jeunesse en quête de riff en acier trempé, sorte de dérivatif à cette fin du monde que l’on exploite pour raviver les flammes du commerce équitable. ABORTED a bourriné et transformé la Altar en salle de sport, fitness, parc à Gruik, et abattoir géant pour le plus grand plaisir des damnés !


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La grande bataille de 1349, les blackeux de la Temple l'attendaient. Nous venions chercher la profondeur sauvage perdue dans l'abîme, où l'ardeur se consume dans le secret ravage, et brûle enfin décharné et emplit des montagnes du froid et des mers gelées. Dans une plaine pleine de flammes et de crépitements maléfiques, les lumières étaient teintées d'un carmin sanguinolent, le black onirique chez Satan se remplissait de torpeur. Leur musique maléfique répandait son venin sonique comme une nuée de vapeur sombre, alors se manifesta un set de black metOl brut et sauvage, avec un goût de cendre dans la bouche, rappelant que le bois scandinave a flambé l'épiscopal missionnaire en l'enculant avec l'essence païenne. Le chant avait cette intonation si particulière qui m'a fait penser par moment à Blackie Lawless de WASP. Le concert s'est terminé sur le cri qui tue, gasp !




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A chaque fois que j'assiste à un set de DEF LEPPARD je fais un adieu à ma jeunesse, mais c'est vraiment bon, que de souvenirs remontent et d'émotions vivaces. Un petit groupe de quinquagénaire était à balle à reprendre en chœur les paroles avec oim, nous nous sommes bien éclatés. Mais quelle voix de Joe Elliott, du velours, superbe. Il a quand même ramé pour soulever la foule. Vivian Campbell le guitariste qui remplace le regretté Steve Clark, avait un son hyper fat, whaouuuuuuu. Il y a toujours le solo à la batterie de Rick Allen, le rescapé, respect, il nous a fait deux doigts en V pour remercier de son bras valide, et il y a un quinquagénaire qui a stipulé tout penaud : « Eh oui, le batteur il ne peut pas nous applaudir ». Franchement j'ai adoré être ravivé par les Def Lep, c'était un bon set de hard FM.


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Si le black metal ne forge que des idoles sacrificiels dans un système de pratiques relatives à des choses sacrées, il est le reflet dans la nature de l'existence d'une volonté suprême qui y réside. La bourrasque BELPHEGOR avec sa percussion intempestive d'un black pour un viol auditif orgasmique, même Satan c'est chié dessus, c'était dur, black'n'roll aux enfers. Le groupe avança comme un boucher dans un abattoir, son visage était une muraille de glace à vous refroidir le sang. Un des gratteux avait mis les protèges tibias...cloutés mec ! Du 45cm, avec ceux-là tu es peinard en forêt, les tiques elles ne viennent pas de becter, ces putes sanguinaires. Dire que le set a été percutant est un euphémisme. Inutile de faire vérifier les plans de la pergola au batteur, le seul truc qu’il peut saisir et apprécier, c’est une batte de baseball pour blaster de cette façon. Le guitariste moulinait sa gratte comme un ukulélé maléfique. C’était génial, bestial !

Le set de Belphegor vue du camping


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Pendant mes déplacements entre les scènes j'ai croisé des startuper en polo Ralph Lo et un mètre plus loin une tribu de Mongols en train de s'engorger des binouzes au mètre, puis deux hipsters qui ressemblaient à des buissons de rond-point flânant pour dessoûler. J'ai croisé aussi de nombreux sosie moustachus de Magnum, de Francis Cabrel, puis aussi en restant dans le pelage des Dusty Hill, Franck Gastambide (y'a quand même bide dans son nom ça pourrait vous éclairer nan ?), Billy Gibbons et le papa noël pour les barbus. Sinon une question est venue me tarauder : Est-il préférable d'avoir un public qui ne connaît pas les us et coutumes et découvre avec curiosité plutôt qu'un public qui connaît tout mais qui est blasé ?


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Sur la mainstage 2 il y avait un jeune blanc qui n'a pas bougé un cheveu, même avec des amplis marshalls derrière qui soufflent autant qu’un réacteur A380…Le mec avait un brushing Jean Louis David laque intense Franck Provost pour un ersatz de John Lydon, c'était MGK, et des sifflements nourris se faisaient entendre pour inciter le chanteur à changer de métier. De la merde en boite sortait des enceintes, une bouillasse d'insalubrité publique, typé revival pop punk à la sauce r&b et d’un rib pour les t-shirt. Danger avec cet énergumène. Mais la fine fleur des jneus se secouait le boobs mettant la génération boomer en PLS masterclasse. Il reviendra en feat pendant le set de Motley Crüe (Il a interprété le rôle de Tommy Lee dans le film « Dirt » retraçant l'épopée des Crüe). Son attitude de jeune con égocentrique doit faire partie du personnage MGK qu'il s'est créé et est devenu. Il fumera un bédot sur scène, wahouu le rebelle du lycée. Après son set un de ses titres de rap autotuné en clip passera sur l'écran géant, la régie éteindra le scandale, l’hémorragie après la teneur des sifflets de plus en plus forte. Tu le passais en entier tu avais Woodstock 1999 mec !

« Je ne sais pas qui sont ces connards qui prétendent que le métal est mort... Il doit s'agir de fans de rap ! Le métal ne mourra jamais, mon pote. Et ceux qui n'y croient pas, peuvent crever ! » Eric Adams de Manowar




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BOTCH a ne pas confondre avec une marque d'électroménager...C'était le punch du mathcore, avec la soudure discontinue de formes géométriques pour provoquer ce genre de trajectoire cosmique qui façonne un big bang. Bien cool !


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Puis la vanité du glam est venue dans un âge baroque récupérer la manne féodale afin d’agir sur le devant de la scène comme un cacatoès vêtu en toréador. Vous ne les avez pas crüe à l'époque, vous les aurez cuites les MÖTLEY CRÜE.


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Bon premier constat, il a retrouvé sa voix le Vince Neil ou ça ne coordonnait pas tout le temps le playback ? Les Crüe nous ont fait un show à l'Américouaine, avec à disposition, trois centrales électriques, trois citernes de fioul, deux strip-teaseuses choristes de Las Vegas, un John 5 très bon, ce n'est pas le souci, mais c'est trop pour le glam des Motleuuu cru (prononcé par Philippe Manoeuvre). Ses solos ne servent qu'à faire reposer le trio de vieux (Vince, Nicky et Tommy), pour se repoudrer le nez. Nous n’avons pas eu le show vulgaire que l'on pouvait s'attendre non plus, les moyens à disposition étaient colossaux, les grands écrans servaient de lien transgénérationnel entre la génération MTV et youtubeur PewDiePie. Le groupe a enchaîné les hits, réalisé le medley « Helter Skelter » des Beatles, « Anarchy In The Uk » des Sex Pistols et « Blitzkrieg Bop » des Ramones. Les vieilles glameuses se sont tirées les noisettes du moule en public et frictionnées la perruque de petrole hahn pendant les chansons, comme une revue de téton refait, et de coussin péteur. Bien entendu Motley-Crüe a essayé d'expulser l’esprit de sa jeunesse, ce smell like teen spirit glamour dans le culte nostalgique d’une époque enivrée de strass cocaïnée en intraveineuse, alors que ça rentre plus du tout dans le froc, pas plus que dans le tricot de peau, flasque je précise. Tommy Lee avait foutu un anneau pénien autour du tambour de sa machine à rythmée, et ça bandait mou. Mais bon, tu mattes ce set comme un vieux pervers une K7 VHS avec Traci Lords.

« Nous sommes payés en nature. Notre public, ce sont des salopes et des putes, toutes autant qu'elles sont » dixit Nikki Sixx, d’ailleurs ce n'est pas lui qui a lancé le More women in backstage Ou je confond avec un autre truc ?


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Le deathcore d'AS I LAY DYING enverra le tourbillon sonique et soulignera ses contrastes de collision aux fans de taxidermie. Le culturiste au chant rauque, à hurler des borborygmes de bestiaux qui filent autant de frissons qu’un discours du berger des Pyrénées Jean Lassalle, pendant que le bassiste faisait des vocalises émotives. Pour celles et ceux présent à ce concert, si les symptômes persistent, faites appel à un exorciste !


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Apparemment il y a eu un séisme de 5, mais pas du tout ressenti la déflagration, à moins que cela soit pendant le set de Weedeater ? Pour Waz c'était pendant Candlemass. Sinon durant le week-end j’ai entendu au moins une fois : Kézako ? okidoki et dacodac. Que ces personnes se dénoncent, vous devrez présenter un PowerPoint d’excuses devant tout le monde. DEVANT TOUT LE MONDE !
La journée prenait fin, le son de la cloche était possédé par les crépitements du purgatoire où vendredi fuyait dans des nénuphars de songes brutaux, comme des chevaux sauvages sur des collines jaunies par un soleil de plomb. C’était bon, beau, cool, mais j’ai manqué de trouble, mon émotivité n’a pas été suffisamment caressée, câlinée.


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dimanche, juin 25 2023

GOD OF THUNDER – Hellfest 2023 jour 1


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Wesh, 15 juin, départ de Castres Funk City à 7h00, aussi frais qu'une barquette de céleri rémoulade Waz et oim traçons l'asphalte sans une once d'arrêt façon Trüe metOl Wärriør. Notre arrivée à Clisson Rock City 6h30 plus tard la barquette a fait de l'huile et nos paupiettes sont comprimées, sheu !

Nous délestons le package quechuesque chez l'habitant camping des flots bleu comme si nous changions les roues d'une formule 1, à l’entrée du camping deux gars sont en colloque sur l’épineuse question de piquer les merguez ou non pendant l’animation anisée. Nous retrouvons l'ami Rash originaire de Mazamet et vivant à Cølmar foire aux Vins die Stadt, puis nous partons en trio de fantassin pour 25mn de marche dans la pampa. Nous arrivons avec le troupeau de l'infanterie de metalhead, ça secoue la tête et les verres, attention ne tremblez pas comme ça, ça fait de la mousse !!! Je pars récupérer mon sésame côté presse, de ce côté-ci les Allemands ont l'air plus gentil que du côté village people.

« Le Métal est un truc agressif tu sais, pas un truc avec des petites fleurs de merde...» Johan Hegg D'Amon Amarth


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Voilà j'suis dedans comme l'on dit la première fois. Donc salut les ptits clous, je suis Bir. C’était ma 12ème fois et mon ancienneté au sein du festival ne fait pas de moi une personne plus importante, comme certains ont pu le vivre pendant le service militaire en simple troufion respectant les contingents antérieurs au sien. Depuis que j’ai 9 ans j’écoute et j’ai grandi, mûri avec du hard rock, heavy, thrash, speed, death, black, grind, HxC, etc…J’en ai 50. J’achète encore des disques, je vais à des concerts pendant l’année, j’ai un fanzine, un webzine, j’écris des chroniques de disques, de concerts...Je fais ce que je veux, et je suis ce que je veux être, c’est-à-dire sXe, végé, hétéro, passionné de musique extrême, etc…J'essaye de ne pas m’imposer, ni d'étaler ma culture, je n'ai pas de cartouchière pour me comparer. Toi qui me lis tu fais ce que tu veux de ta vie. En revanche tu me respectes et tu respectes cette communauté et ces musiques. Tu viens, tu te renseignes et tu agis en fonction !

Retrouver des potes et célébrer ces musiques assourdissantes de puissance tellurique, avec la stimulation d’un public acquis à sa cause et munit d’un humour au 666 degré, d’une loyauté & respect des valeurs à toutes ces musiques, groupes et aux codes qu’ils les composent, d’une électrisation émotionnelle pérenne, c'est tout ce que l'on demande. Pas davantage de truc rouillée en plus comme décorum qui au final coûte l'équivalent d’une copropriété de 21 hectares avec jacuzzi intégré dans les chiottes de la zone loggia VIP , et s'avère de plus en plus cher sur le prix du billet du populo. Nous exigeons la foudre musicale, le retour des lions dans l'arène, de la voracité diabolique pour rougir dans le feu de notre passion.



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Chapeautant dans des bottes de sept lieux le parcours du combattant pour traverser cette édition du Hellfest en spectre de l’underground, pour y retranscrire un reportage entre voyeurisme généralisé et les mythes poétique d’une prose digne d’un pigiste à Ovalie magazine. Je débute par la scène Temple avec BLACKBRAIN et son black Metal Indigène, projet solo de Sgah'gahsowáh, natif des profondeurs et de la solitude des monts Adirondacks, au nord-est de l'État de New York, pour une première participation. D'emblée tu pouvais sentir le venin de la nature sauvage amérindienne avec l’apesanteur atmosphérique du black metal. Selon O.Wilde ou A.Einstein, les Etats-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. Clous de 37 cm sur l'avant-bras, cuir, chemises rebrodées de piquants de porc-épic, brouillard sonore à l'opacité incantatoire au chant. Les squelettes de la Temple laissent grêler l'orage et prennent le sanctuaire comme un lieu de recueillement. Ambiance tapas devant les chiffres et des lettres, Hight Hawk !

Côté guignon à la Altar, c'était les toulouzings d'AEPHANEMER avec un death mélo ponctué par le super chant de la chanteuse/guitariste Marion Bascoul. Le groupe sait émouvoir en continu sa contemplation mélodique comme un torrent, et ça fonctionne, leur set fut vivace comme un coquelicot sauvage flamboie dans un cimetière.


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The Sanctuary est le temple de la surconsommation du textile et merch officiel du festival. 2 à 3 h00 d'attente pour 1 t-shirt à 25 balles, 1 à 2h00 d’attente selon l’organisation mais toujours à 25 boules. Dans le merch des groupes 1 t-shirt de Machine Gun Kelly coûte le prix d’une rollex mbappé à 105 balles, moitié prix pour KISS à 50 et Amenra c'était 30 euros, pour vous donner une équivalence. Le graphisme floqué des shirts de Kiss même un convoi humanitaire au Burundi n’en voudrait pas pour habiller des cadavres. 62 articles proposés cette année au Merch dont les trois quarts ont été sold-out. 40 000 tee-shirts vendus en quatre jours. Voilà des chiffres pour rassasier les professions scientifiques et comptables du festival.


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KAMIZOL K gagnant du Voice Of Hell a remporté aussi le set le plus vitaminé, engagement frontal, bon groove, 1 hurleur + 1 hurleuse ça mettaient la zone de la Warzone en guerre, bon mood général aussi. Les gamins étaient heureux de suer dans le pit. Un gars munit d’un brushing de mariage et une allure de cadre dynamique a rebondi sur tout le monde façon boule de flipper joué par un épileptique.

La warzone avant sa phénoménale reconstruction c’était la cour des miracles, maintenant il est possible de rencontrer des gens avec un salaire, qui ne sentent pas trop le vieux poney que l'on amène à abattoir, et savent utiliser leur cerveau pour autre chose que de rouler des clopes.


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½ d'attente avec la même expectative qu’une salle d'attente chez le dentiste pour une panne technique, et sans savoir si le groupe allait revenir angoissé jusqu'au bout, Puissssssss, enfin j’ai pu assister à la pendaison de la crémaillère de TODAY IS A DAY sur la nouvelle Valley. Strangulation sonique, moiteur venimeuse pour cet estouffade screamo. Les Américains nous refilent leurs maux dans un bain bouillonnant avec plein de suc pessimiste, épais, cathartique, ce fut un super set remplit de latence et d'impulsivité. On entendait et ressentait toute la sève d'un spleen acariâtre et totalement vivifiant par sa faculté bouleversante, avec Steve Austin (cerveau et seul membre permanent) au must !




Je n'ai pas vu POESIE ZERO, ce groupe de merde avec son public qui a des selfies de Philippe Poutou dans la boite à gant de la merco. J'ai déjà vu à l'œuvre à insulter avec son brasero d'humour cynique et jouer au bille avec l’œil de verre de Jean-Marie Le Pen. De vrais punk du dimanche, jour férié inclus bien entendu, je vous les recommande au ptit dej ils sont primesautiers. Je précise que mes propos sont basés sur un humour 666°degré fahrenheit pour les constipé.es du premier degré Celsius. Zieutez sur la section report de concert pour lire ce que j'ai déjà scribouillé sur ce groupe de génie.



NIGHTFALL est un band de heavy metal basé sur Ô surprise les serial killer. Le chanteur tient super bien la scène, tout ce qu'il demande est exécuté sur le champ de bataille. Poing levé, les bras en mouvement vers la droite puis à gauche, s'il avait demandé de se peindre les roubignolles et bien ...non pas quand même car dans l'état où étaient certain.es, la manip avec le white spirit aurait été très compliquée. Bon son, rentre dedans, d'ailleurs durant le week-end il fallait 2 titres pour régler et c'était gulli good. Le micro du serial singer se termine par un coutelas, original. Nighfall est le genre de groupe avec un univers bien codé dont la présence sied à merveille avec tout le décorum, et d’un public plébiscitant ce faste, cette forte imagerie.


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1ère participation pour les Autrichiens d'HARAKIRI FOR THE SKY. Défendant à corps et à cri un post black metal chargé de profondeur, possédé de larmes qui pèse plus lourd qu'une âme plongée au purgatoire. Tout le long du set mélancolique et frontal le groupe chuchota que rien ne vient à vous, cela vient de vous. Le sang dans ma bouche commençait à avoir le goût de leur religion sonique, et autour de moi, je le sentais, l’impact était identique, nous avions creusé dans les mêmes jardins sombres, nous ressentions une étrange paralysie au milieu d’un gué où nous pouvions rêver à quelque chose de léger, duveté d’une rose brumeuse, et parfois irisé d'un voile sombre et ailé. Le set se terminera par la cover “A Song To Say Goodbye » de Placebo. Ah bon ?

« Les hippies voulaient de la paix et de l'amour. On voulait des Ferraris, des blondes et des couteaux. » Alice Cooper

Je mangeais un plat libanais avec la cover « Baba O'riley » des Who interprété par Hollywood Vampires avec le gratteux d'Aerosmith et Vincent Furnier le pote à Daliwood, je ne sais pas pourquoi mais il y avait une cohérence avec l'ensemble. C'est bizarre les guitaristes, je remarque qu'il n'y en a pas un qui joue aussi looké que Johnny Deep dans une pub pour parfum. On est d'accord que le Johnny il balance un riff comme si il essayait d'allumer la vieille tronçonneuse de Jean Lassalle.

CANDLEMASS est un groupe de vieux capable d'émouvoir des jeunes avec une musique ancestrale. Le groupe a appelé Lucifer pour remonter la turpitude de son heavy d’antan que tu as essayé de calfeutrer pour ne pas passer pour un hardos craignos comme un pet sournois pendant le premier repas chez les beaux-parents, alors qu’il a défini tout ce que tu es aujourd’hui, un putain de warrior du metOl, yeahhhhhh ! Le lustre de leur carrière a pu témoigner d'un répertoire épique, d'une foudre sonique et d'un rapport avec le chanteur Johan Längqvist (de retour) unanimement salué par le public.


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Les Suédois de DARK FUNERAL ont fait craquer les ténèbres avec un set musicalement féroce dont le cœur diabolique était nourri avec les bêtes. Le show était visuellement aussi efficace avec des lights à filer des crises d’enfer aux épileptiques. Karl Lagerfileld au chant a fait péter des Hail Satan assourdissant contenant mille diables. Vous pouviez sentir la folie saisir les cheveux, et battre le fer d'une démence funeste. Dans le public, d’un regard plein de murmure diabolique, ses yeux noirs plongeaient dans l'abîme sonique, de ses lèvres rubis et ses joues à fossettes offraient l’expression d’une rosée orphique. Elle devait venir de Salem. Personne ne faisait attention à ses yeux. Tout le monde pensait qu'elle était heureuse parce qu'elle souriait. Le cortège musical des anciens de Dark Funeral nous amenait rugir au purgatoire avec délice, et elle semblait flotter dans un éther de cendres et de flammes.

D'après une étude menée par Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie et présentée le 13 juin 2023 à Clisson sur le public du Hellfest, qui disposerait « d’un gros pouvoir d’achat. Le niveau de diplômes, je n’ai jamais vu ça ailleurs, dans aucun festival au monde. Le pourcentage de cadres et professions intellectuelles supérieures est de 48 %. On est plutôt autour de 25 % pour un autre festival métal ». Et merdeeeeee, une fois de plus je ne suis pas dans la moyenne, et j'avoue qu'autour de oim c'est équivalent, et apparemment je ne connais pas un gus dans les 48%.


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HYPOCRISY a été froid et profond comme un océan de death mélo épique. Le quatuor Suédois offrait des breakdows, contrastes progressifs avec une précision chirurgicale et puissance de beauté chaude et livide. Encore un très beau rendu avec les light, et un Waz à bloc. Devant moi il y a une sorte de gang de bikers, genre « Les Satans de Montilémar ». Je regarde la foule et me dis que dans ce lot il y a peut-être un avocat au barreau d’Orange, un instituteur de Moncuq, un aiguilleur du ciel de Lyon, et peut-être même un ancien urbaniste et ingénieur de la circulation routière devenu vendeur de coques de téléphone bio, mais j’ai quand même des difficultés à l’imaginer, alors que j’ai moins de mal au VIP pour un community manager.

La phrase la plus prononcé au Hellfest il me semble que ça doit être : « On va se boire une binouze ? »

...Mais, mais, attention qui voilà ? ??? Ce sont les drag queen de KISS pour leur tournée de retour d'adieu, la conquête finale épisode 5

Sur scène c’est l’arrière-garde epad en train de faire son jubilé, aussi frais qu’une bière de maçon un 15 juillet à Carpentras à 15h00. Mais bon, vu que c’est la dernière fois, hein…à priori, parce que les Scorpions tournent encore avec leur final tour, si l’on en juge par la subtilité de la langue française avec le H aspiré que l’on voit mais que l’on n’entend pas, cette histoire va finir avec un TOUR till the end of time. Le vieux pervers de Gene Simmons remue son adoration linguale pour la femelle mais la tire comme Alain Chabat dans le film « Didier ». Paul (pas Préboist hein, Stanley) papote et fait des fours devant un public qui ne connaît du tube disco «  I was made for loving you » que la version yéyé « Si on S'aimait » des enfoirés (ils portent admirablement leur patronyme ceux-là).


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“You wanted the best? You got the best! The hottest band in the world!” Kiss a fait son ultime show room avec toutes les étoiles du rêve Américain en talons compensés, typé pyrotechnie et make up, racé de hits et de confettis, pour un set avec quelques éclats de poussière déguisés en roses, merci pour tout ce que KISS a fait pour le hard rock'n'roll. Il y a le monde d'après désormais. 


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Dans le clair-obscur d'AMENRA tout vient par vague, dans une communion spirituelle emportait par une houle sonique tortueuse et des rocs de transhumance à la sauvagerie frissonnante. Les Belges terrassent, remuent, laissent agiter les tréfonds dans un geyser planant d'explosions. Parfois ils reviennent dans une expectative post-rock de linceul et de spleen comme pour mieux fracasser l'ensemble dans une puissance tellurique et orgasmique juste après. Le public est un feu allumé d’où s’envole dans le ciel des fantômes de braise émotionnelle, vous en retrouverez l’étincelle dans tous leurs disques.



Waz et Rash ont pris une sacré rouste avec la fusion de Whisbone alors que je me suis fadé KATATONIA et sa musique de plage posée sur du sable à connotation mélancolique. Globalement aussi présent qu’un moine en after pendant la gay pride, le groupe a joué avec la fonction tortue du tracteur tondeuse, sans avoir enlevé auparavant la sécurité. Il semblait n’avoir uniquement dans son esprit sa réservation en cure thermale prochaine.

Pour éviter la cohue je passais au VIP, pendant le repas des sponsors où des commerciaux reluquaient la face cachée et moulante des reines de la nuit avec des verres de whiskies. C'est la première année que je constate que la cohésion avec les différents protagonistes du festival se fait d'une manière plus crispée qu'auparavant, tant les différences, disparités sont présentes. Le hellfest grouillait de 420 000 festivaliers en 7 jours pour l’édition de 2022, (60 000/jour sans compter la presse, les invités, etc..). C’est une ville comme Beauvais, Chambéry, ou Niort. Hey, qu’est-ce que l’on a foutre ? Est-ce que tu crois une seconde que je suis venu pour la populace ?

Je suis venu pour la M U S I Q U E, les musicien.nes, l’art du spectacle version XXXL et son outrecuidance. Le heavy Metal Thunder, le hardcOre, bläck, doom, stoner, etc…Les gens sont cool, fun, t’imagines bien que sur 60000 gaziers tu risques de croiser un connard, mais aussi une personne hypra sympathique, question de feeling, d’état d’esprit. C’est selon ton mood, comme d’hab. Il est difficile de faire abstraction de l’affluence à certaine heure où elle est aussi pleine qu’une panse de brebis dans le « Flower of Scotland » (Flùir na h-Alba en gaélique écossais » joué à la cornemuse. C’est vrai qu’il faut calculer ses déplacements en fonction des embouteillages potentiels à la fin d’une scène. Être seul au Hellfest a du sens, tu es une créature de la nuit qui convoque un rituel pour se remplir à coup de trique, d’éclairs d’ivresse, comme un instrument à percussion qui vibre jusqu'à ce tu saignes en poème à brûler dans l'eau, et dans les flammes pour s’y noyer. Mais avec des potes, booOoon dieu, quelle rigolade !!!




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vendredi, mai 12 2023

Fleur, poing et gémissement bestial


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DEATHCHANT est un groupe de heavy psyché proto-metal américain, son dernier album, intitulé « Waste », il est sorti le 25 juin 2021 RidingEasy Records, il est composé de Lemieux au chant et à la guitare, George Camacho à la basse, Colin Fahrner à la batterie et John Belino à la deuxième guitare.

Le son du hard rock britannique classique constitue l'ADN de Deathchant, le rock psychédélique apparaît comme plus fantaisiste qu'autre chose, pourtant le groupe a bien planté une graine en ce sens, parfois des solos stellaires viennent ramifier le heavy de la NWOBHM puis il y a un virage sous acide dans la contreculture psychédélique. Pour l’épaisseur le groupe fait tourner l’huile de vidange doom et stoner en graine.

Le quatuor Heavy rock de Los Angeles est un parfait mélange de Thin Lizzy et The Melvins. Après avoir écumé les scènes de festivals de renom tel que le Metal days, Sonic Blast, Red Smoke Festival ou encore le Devilstone Fest, il débarque en Europe pour une tournée 2023 des club et passent par Castres ?!?

Merci à l'asso La Lune Derrière Les Granges et Aux Ateliers une fois de plus, une fois encore. Pas l’habitude du tout de ce genre de groupe ici, donc très content, surtout le jour de mon anniversaire. The cherry bomb on the cake !

Dès le départ Deathchant fonce tête baissée sur les rails mercuriels et fait rugir sa rafale rétroaction glissant constamment à travers leurs mitaines huileuses. Le ton est assez fou comme une ambiance et une attaque boogie-riff du début des années 70, mais pas aussi "flou" qu'on pourrait s'y attendre d'un groupe de stoner. Ne lâchant pas le pied un instant sur la pédale du carbu, le groupe démarre en faisant crisser les pneus d’un riff mémorable, saturant l’espace des ateliers d’une suie sonique. La fuzz s’immisce absolument partout, ça bègue et forme une patte de grumeaux qui sort des enceintes assourdissantes, les amplis Marshals sont à 11.



Le groupe électrocute un boucan imprégné de rétroaction heavy rawk hi energy de Motörhead, et quand le chaos prend fin le groupe continue comme si de rien n'était, jusqu'à ce que la chanson se termine avec encore plus de bruit. L’impact est prégnant, décuplant les effets de distorsion et d'amplification et les messages subliminaux d’entités spirites font leur fuzz dans la tronche. Le son est épais et saturé, du feedback étrille, la lourdeur fait son quintal, les poses des musiciens spinal tap sont magnifiques.

Lemieux et Belino montrent leur connexion habile par un échange vertigineux de riffs. Un travail de plomb accrocheur est affiché, alors que le rythme est maintenu par le batteur Colin Fahrner et le bassiste Greg Camacho. La voix de Lemieux, bien que déformée, sonne bien elle évoque des comparaisons avec le hurlement de Big Business/Melvins Jared Warren ou d'Austin Barber d'Oakland's Saviours.

Débordant de riffs du salpêtre de Corrosion of Conformity, du magma heavy de High on Fire, du psychédélisme fuzzien de Californie de Fu Manchu, avec des ambiances et musicalité à la Maiden surmontés de riff des démos de Metallica, l’on trouvera dans ce style des incantations stoner de Spiritual Beggars au gueulard d’Orange Goblin, une épaisseur du doom de saint Vitus et en faire mousser la Cream du protometal Thin Lizzyesque.

Les gros crasseux ont graissé les manches de leur 6 cordes devant 10 gugus, 2 pelés, 4 poulettes et un tondu, pour un nuitée d’acouphènes et un putain de set trippy composé de guitares boursouflées et floues sur un rythme de braise volcanique, un ton stoner, une atmosphère dense, un son bruyant, lourd, agressif, des progressions d'accords plutôt prévisibles, mais toujours accrocheuses, avec lesquels Deathchant nous sodimisera les cages à miel pops.

Le groupe est aussi méchant qu’un grille-pain, c’est-à-dire qu’il n’a pas l’air mais une fois que les tartines se sont quillées tu te crames les phalanges en essayant de les désobstruer du piège brulant.

Profitez des superbes photos de Junk sur la page FB du WBZ.

Merci au team La lune derrière les granges, aux Ateliers, à Deathchant, à Junk Cacahuète et jus d'orange.


Deathchant ce sont les flammes de l'enfer tapageuses, hautes et fortes, brûlant dans un feu éternel, elles dévorent tout sur leur passage, laissant derrière elles un monde en braise. Si mes antennes ne s'égarent pas, il y a longtemps qu'il n'y a rien eu d'aussi fort pour s'emparer de la libido des masses !




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